Tag: méfiance

  • Où va la Roumanie ?

    Où va la Roumanie ?

    Un tiers des Roumains seulement
    affirment que la Roumanie est dans bonne voie et plus de 68% d’entre eux croient
    que la direction du pays est mauvaise. C’est la conclusion d’un récent
    baromètre de l’opinion publique. « La
    méfiance publique : l’ouest contre l’est, l’ascension du courant
    nationaliste à l’ère de la désinformation et du phénomène des fausses
    nouvelles », c’est le titre de l’étude réalisée du 1er au
    15 juin par INSCOP Research. Il y a deux mois, en mars, le taux des personnes
    mécontentes de la direction dans laquelle se dirige la Roumanie était à 2% supérieur
    au pourcentage mentionné cette-fois.






    Par ailleurs, selon cette
    étude, plus de 80% des Roumains estiment actuellement qu’ils sont vus comme des
    « citoyens de deuxième rang » en Europe, alors que seuls 15% ne sont
    pas d’accord avec de tels propos. La plupart des personnes questionnées expliquent
    cet état de choses par le comportement inapproprié de certains Roumains ayant
    vécu ou qui vivent toujours à l’étranger et moins d’un quart ont pointé du
    doigt l’attitude de supériorité des citoyens d’autres Etats européens.






    Et pourtant, à la question où ils
    préféreraient travailler ou étudier pour une période plus longue de temps, près
    de la moitié des Roumains ont déclaré qu’ils ne quitteraient pas le pays, alors
    que 42% d’entre eux choisiraient un pays de l’Ouest et un petit pourcentage
    seulement opteraient pour un pays de l’est, tel la Russie ou la Chine. Sur
    cette toile de fond, deux tiers des Roumains préfèrent les droits et les
    libertés occidentales aux valeurs traditionnelles promues par la Russie. Ce qui
    plus est, les personnes questionnées affirment que les droits et les libertés
    individuelles sont respectées le plus aux Etats-Unis et en Union européenne et
    dans une moindre mesure en Russie et en Chine.






    Par ailleurs, plus de la moitié
    des Roumains affirment que l’adhésion de la Roumanie à l’UE avait produit
    plutôt des avantages pour notre pus, alors qu’aux yeux d’un tiers de la
    population celle-ci n’avait engendré que des désavantages. A noter aussi qu’en mars
    dernier, le taux des personnes affirmant que l’adhésion de la Roumanie à l’UE
    avait été bénéfique était plus important.






    Pour ce qui est de l’appartenance
    à l’Alliance de l’Atlantique nord, deux tiers des Roumains souhaitent que la
    Roumanie soit membre de l’OTAN, pour qu’elle soit mieux protégée du point de
    vue militaire. En revanche, moins d’un tiers des personnes interviewées aimeraient
    que le pays soit neutre pour qu’aucun pays ne puisse avoir des raisons de l’attaquer.
    Trois quarts des Roumains affirment aussi que l’existence de facilités
    militaires américaines sur le sol roumain aiderait le pays à mieux se défendre
    en cas d’agression extérieure, alors que 20% ne sont pas d’accord avec une
    telle affirmation.






    Enfin, les Roumains font
    confiance à l’OTAN et à l’UE, puis à l’Allemagne, aux Etats-Unis, à la Russie
    et à la Chine, alors qu’en mars c’était l’Allemagne en première position,
    suivie par l’UE et l’OTAN. Ce qui plus est Angrela Merkel, Joe Biden et
    Vladimir Poutine sont les leaders internationaux auxquels les Roumains font
    confiance le plus. Voici en bref, les conclusions d’un récent baromètre de l’opinion
    publique qui a questionné 1100 Roumains début juin. (Trad. Alex Diaconescu)

  • L’euroscepticisme, un défi à relever par les architectes de l’Europe

    L’euroscepticisme, un défi à relever par les architectes de l’Europe

    Le déficit démocratique, la transparence insuffisante, linflexibilité ou le langage compliqué, ce ne sont que quelques-unes des critiques apportées à lUE. Autant de raisons justifiant leuroscepticisme, ce courant dopinion qui traduit la méfiance à légard de la construction européenne. Les analystes rappellent que ce courant, perçu initialement comme un syndrome britannique, a, par la suite, gagné la France, lAllemagne, lItalie, lEspagne ou la Pologne, par exemple. En outre, selon des enquêtes récentes, leuroscepticisme ne cesserait de saccroître en Europe.





    Lanalyste Iulian Chifu explique les causes de ce phénomène : « Plusieurs éléments sont à prendre en compte, à commencer par le manque de volonté de ressourcer le projet communautaire, le manque de confiance en lactuel leadership, plutôt vétuste et à court didées novatrices. Labsence de la volonté dassumer le projet européen se manifeste au niveau national aussi. Un autre problème réside dans le déficit démocratique. On a forgé toute une théorie autour du pouvoir des non-élus, de la bureaucratie bruxelloise qui décide au nom des Etats, par-dessus leurs têtes. »





    De lavis du même analyste, il conviendrait aussi de signaler certains effets secondaires, tels lémergence des mouvements populistes, xénophobes, islamophobes, anti-immigration, ainsi que la multiplication et la superposition des réactions en tout genre aux différentes questions sécuritaires.




    Iulian Chifu : « En règle générale, lUE et la bureaucratie européenne ne sont capables de gérer quune seule crise à la fois. Lorsque les crises se superposent, linquiétude sempare de ladministration communautaire. Jajouterais aussi la prééminence des grandes puissances, dont notamment la France et lAllemagne, quand il sagit dendosser des responsabilités à léchelle communautaire ou de changer la démocratie à lintérieur même des Etats européens. En clair, le partenariat à 28 est remplacé par la formule décisionnelle à 2, éventuellement à 5, exportée, voire imposée par la suite aux autres pays membres. Or, une telle conduite nest pas de nature à aider au renforcement de la cohésion européenne et encore moins à apaiser les doutes des citoyens européens, qui se voient ainsi tentés de virer à lanti-européanisme. »







    Le référendum sur le Brexit a remis sur le tapis les débats liés à leuroscepticisme. Aux Pays-Bas, qui ont assuré, jusquau 30 juin, la présidence tournante de lUE, la première réaction post Brexit a été celle du député dextrême droite Geert Wilders. Il a appelé à la tenue dun référendum similaire dans son pays, mais la proposition a été repoussée par le Parlement néerlandais, le premier ministre Mark Rutte ayant plaidé en faveur de la sauvegarde de lunité européenne. Le Brexit devrait pousser lEurope à prendre conscience des nombreux problèmes quelle se doit de résoudre et de la nécessité de cibler ses efforts sur la sécurité, la stabilité et la création de nouveaux emplois, a martelé le premier ministre néerlandais, tout en soulignant quil fallait simplifier la législation communautaire réglementant ces domaines. Quoi quil en soit, lorganisation du référendum britannique a créé un précédent. La question qui se pose est de savoir sil fallait craindre un effet domino. Les yeux de ceux qui flirtent avec lidée de sortir de lUE seront désormais rivés sur ce qui se passe au Royaume-Uni.





    Plusieurs questions surgissent déjà: est-ce que lindépendance de la Grande Bretagne résoudra les problèmes économiques du pays? Le pays deviendrait-il plus solide? Iulian Chifu pense que : « Quoi quil puisse advenir, il ny a aucun doute que les coûts impliqués amèneront les pays tentés de le faire à y réfléchir deux fois avant dagir. Il ny aura pas deffet domino, justement parce quon tirera des enseignements de cette leçon. Avant de tenter cette aventure, même ceux qui aspirent à la sortie de lUE, à une rupture, qui souhaiteraient le changement du rapport de forces entre Bruxelles et les différents Etats nationaux membres, attendent de voir comment les choses évoluent au Royaume-Uni, ce qui se passera avec cette grande économie, deuxième en Europe, et surtout quels sont les bénéfices dun tel geste.»



    Iulian Chifu opine que les petits Etats ne se permettront pas de quitter lUE, car dépendants du marché commun et des moteurs qui en assurent le fonctionnement. Même cas de figure pour lAllemagne, puisque la majeure partie de sa production est écoulée justement sur le marché communautaire. Quant à dautres grands pays, tels la France, lEspagne ou lItalie, la taille de leurs déficits est telle quune éventuelle sortie de lUnion entraînerait dénormes coûts et engendrerait de très graves problèmes économiques. (Trad. : Mariana Tudose)