Tag: meilleur film étranger

  • En lice pour l’Oscar

    En lice pour l’Oscar

    «Toni Erdmann » (Allemagne) entre en compétition cette année pour l’Oscar du meilleur film étranger; il raconte une histoire de vie profonde et amusante à la fois, tournée presqu’intégralement en Roumanie.

    Ce long-métrage est la seule production de 2016 incluse au classement BBC Culture des 100 meilleurs films du 21e siècle. « Toni Erdmann » a été projeté en première mondiale au festival de Cannes de l’année dernière, où il a été récompensé du Prix FIPRESCI du meilleur film de la compétition officielle, étant aussi un des favoris des critiques pour la Palme d’Or. « La reconnaissance du film « Toni Eedmann» est écrasante. Les nominations viennent est passent, mais le film reste. Mais la plus grande récompense est le fait qu’il est vu par de plus en plus spectateurs grâce à sa reconnaissance internationale qui ne cesse d’augmenter », déclare Ada Solomon, la premier la productrice roumaine à entrer en lice pour un Oscar.

    Ada Solomon nous parle de la manière dont elle choisit ses projets : « Pour moi, ce n’est pas le succès commercial qui est primordial. En revanche, il faut que le film ait quelque chose à dire, qu’il soulève des questions en tout genre. Elles peuvent porter sur nos choix personnels, sur le parcours de l’histoire, sur ce qui ce passe dans la société de nos jours – voici en bref les critères selon lesquels je choisis les projets dans lesquels je m’implique. En ce qui concerne les projets internationaux, les coproductions minoritaires ou les films étrangers à la production desquels j’ai participé et qui deviennent des films avec une participation roumaine – la plupart des fois, ils sont liés à la Roumanie et partagent un certain regard sur elle. Je ne m’intéresse pas à n’importe quel film lié à la Roumanie. Je continue à mettre en premier lieu son histoire et la manière dont il la raconte, tout d’abord par son scénario, puis par ce qui pourrait attirer l’attention du public. Peut-être qu’en fin de compte il s’agit de fils que j’aimerais voir, moi, sur le grand écran. »

    « Toni Erdmann» raconte l’histoire de Wilfried, un père excentrique, arrivé à l’âge de la retraite, qui décide de rendre une visite surprise à sa fille, Inès, une femme de carrière qui travaille sur un projet important dans une multinationale de Bucarest. Selon la publication Américaine Variety, ce 3e film réalisé par Maren Ade est « une étude unique de la relation père-fille, éloignés l’un de l’autre, mais dépressifs tous les deux», « un triomphe comique de l’humanité ».

    Ada Solomon explique la manière dont elle travaille sur les films qu’elle produit : « Je m’intéresse et je me suis toujours intéressée au sujet du dépaysement, à la vie de ces nomades de luxe qui sont les spécialistes hautement qualifiés, qui travaillent loin de leurs familles, de leurs amis, de la culture dans laquelle ils ont grandi. Je m’intéresse à la manière dont ce dépaysement les touche au niveau émotionnel. J’ai suivi la communauté d’expats de Roumanie et je voulais, à mon tour, en faire un film. Parce que c’est un sujet qui parle du monde où nous vivons et de la manière dont nous abandonnons notre humanité pour des idéaux de confort financier et de statut social, sans confort émotionnel. Il s’agit des choix que nous faisons dans la vie – l’option entre une carrière et les relations avec nos proches – de la manière dont nous oublions nos proches, combien de fois nous les laissons de côté, comment nous réagissons à leurs tentatives de se rapprocher de nous et comment nous regrettons de ne pas les avoir écoutés ou entendus à certains moments. »

    Le projet de Maren Ade l’a convaincue tout de suite, avoue Ada Solomon, surtout que la réalisatrice allemande s’était très bien documentée. Selon Ada Solomon : « Maren Ade est une créatrice de cinéma avec une vision très large et une attention spéciale pour la documentation. Vu que je me suis rapprochée des documentaires et de tout ce qui est recherche et préparatifs pour un sujet, la manière dont elle a choisi de se documenter pour son scénario, le temps qu’elle lui a consacré pour que tout soit aussi vraisemblable que possible – tout cela fait partie du charme de cette expérience de presque deux ans et demi. Pendant tout ce temps, nous avons échangé des centaines d’idées, nous avons eu d’innombrables discussions, alors qu’elle a passé beaucoup de temps en Roumanie. Bien sûr, elle s’est aussi très bien renseignée depuis chez elle aussi, en lisant des ouvrages et des articles de la presse internationale sur la Roumanie».

    Notons pour terminer, qu’aux côtés du long métrage «Baccalauréat» de Cristian Mungiu, « Toni Erdmann » compte parmi les nominations aux prix Césars dans la catégorie du meilleur film étranger. (Trad. Valentina Beleavski)

  • 24.01.2017 (mise à jour)

    24.01.2017 (mise à jour)

    Président – Une conférence internationale sur le rôle de la majorité et de l’opposition dans une société démocratique véritable aura lieu le 6 avril prochain à Bucarest, a fait savoir le président roumain Klaus Iohannis qui effectue une visite de deux jours à Strasbourg. A cette conférence participera entre autres le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Thorbjorn Jagland, avec lequel le président Iohannis s’est entretenu mardi à Strasbourg. Les deux officiels ont exprimé leur inquiétude à propos de l’actuel contexte politique difficile pour l’Europe, marqué, à leur avis, par l’ascension de l’extrémisme, du populisme, de la xénophobie, de l’intolérance et du nationalisme ainsi que par des tentatives de miner les valeurs démocratiques fondamentales. « Nous avons convenu qu’il était essentiel d’agir avec fermeté, y compris en utilisant les instruments du Conseil de l’Europe, pour combattre ces phénomènes », a affirmé le président roumain. Il a par ailleurs présenté les réussites de la présidence roumaine en exercice de l’Alliance Internationale pour la Mémoire de l’Holocauste. Antérieurement, lors de la cérémonie marquant la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, Klaus Iohannis a affirmé que tout le monde avait le devoir permanent de reconnaître les erreurs du passé et d’honorer la mémoire des innocents qui ont perdu la vie. Le chef de l’Etat roumain s’est dit également persuadé que l’Alliance internationale pour la Mémoire de l’Holocauste et le Conseil de l’Europe étaient capables de mettre sur pied un programme – pilote ayant pour mission de former des fonctionnaires publics dans le domaine de la lutte contre la négation de l’Holocauste et de l’antisémitisme. Mercredi, le président Iohannis tiendra un discours dans le cadre de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe.

    Diplomatie – La ministre roumaine chargée des Affaires Européens au sein du Ministère de AE de Bucarest, Ana Birchall, a participé à Malte à la réunion informelle de ses homologues de l’UE. L’occasion pour la responsable roumaine de se déclarer en faveur de la poursuite des progrès dans des dossiers d’intérêt majeur, tels la migration, le renforcement de la sécurité intérieure de l’Union, le renforcement du marché intérieur et la politique de voisinage et d’élargissement. La Roumanie continuera à contribuer activement aux débats visant l’avenir de l’UE, restant aux côtés des Etats membres favorables à l’intégration européenne, lit-on dans un communiqué du ministère des AE de Bucarest. Le résultat du processus de réflexion sur l’avenir de l’UE devra mener à une Union plus solidaire, cohésive, sûre et prospère, dont les actions soient plus visibles et orientées vers des résultats concrets, efficaces et proches des citoyens, a encore déclaré la ministre Ana Birchall, selon le communiqué.

    Oscars – Ada Solomon est le premier producteur roumain de film en lice pour le titre du meilleur film étranger aux Oscars de cette année, avec son film « Toni Erdmann », réalisé par Maren Ade, a fait savoir la compagnie Hi Film Productions dans un communiqué remis à l’agence Agerpress. Le long- métrage, filmé en quasi-totalité en Roumanie, est la seule pellicule lancée en 2016 figurant dans le classement des 100 meilleurs film du 21e siècle, un classement réalisé par la BBC Culture. « Pour moi, il est extraordinaire, le fait qu’à l’aide de ce film, plus de 700.000 spectateurs allemands et plus de 500.000 Français ont fait la connaissance de nombreux acteurs roumains mais aussi d’un personnage clé de cette histoire : la ville de Bucarest, une présence extrêmement forte dans le film, vue d’une perspective complètement différente de celle que nous voyons d’habitude sur le grand écran », a déclaré Ada Solomon. « Toni Erdmann » a été projeté en première mondiale au festival de Cannes, où il a été récompensé du Prix FIPRESCI du meilleur film de la compétition officielle. Il raconte l’histoire de Winfried, un père excentrique, arrivé à l’âge de la retraite, qui décide de rendre une visite surprise à sa fille, Ines, une femme de carrière qui travaille pour un projet important dans une multinationale de Bucarest. Selon la publication Américaine Variety, ce 3e film réalisé par Maren Ade est « une étude unique de la relation père-fille, éloignés l’un de l’autre, mais dépressifs tous les deux », « un triomphe comique de l’humanité ».

    Météo – Dans les 24 prochaines heures il fera froid dans l’ouest et le centre de la Roumanie, alors que les températures tourneront autour de la normale saisonnière sur le reste du territoire. Les températures maximales iront de -6 à 4 degrés.

  • L’acteur Levente Molnár au Gala des Oscars

    L’acteur Levente Molnár au Gala des Oscars

    A l’heure qu’il est, beaucoup de monde sait déjà que le long-métrage hongrois « Son of Saul » (Le Fils de Saul) a gagné cette année l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, en dehors de 43 autres prix et 37 nominations. Le film jouit depuis un certain temps déjà d’une attention particulière de la presse roumaine, parce que le Roumano-Hongrois Levente Molnár, qui incarne Abraham Warszawski, le meilleur ami du personnage principal, Saul Ausländer, fait partie du casting.

    Né le 10 mars 1976 à Baia Mare (Nord), Levente Molnár est comédien au Théâtre magyar d’Etat de Cluj depuis 2002. Avant l’Oscar, « Le Fils de Saul » a déjà engrangé de grands prix à Cannes, aux Golden Globes… Après tant de succès, Levente Molnár essaie de rester les pieds sur terre…: « Tous les changements qui sont intervenus dans ma vie sont liés à des amitiés, aux gens de mon entourage. Tout à beaucoup trait à mon travail. Cannes, les Golden Globes, ce sont des moments passés. Maintenant, pour les Oscars, oui, il y a certains moments. Je ne vois pas pourquoi je devrais changer pour cela. Ces moments sont des raisons de joie passagères. Cela n’est pas tombé du ciel, et je ne suis pas le principal « coupable » de ce fait, mais le réalisateur. C’est un travail d’équipe, et j’y ai participé. Je ne peux pas nier que cela me donne certaines énergies ou que je ne traverse pas plus facilement certains moments… mais ces sentiments passeront aussi et ce qui me maintient les pieds sur terre, c’est que je travaille, que j’aime travailler. Avec tout ce qui nous arrive maintenant, toute cette belle folie, avec les réactions des gens vis-à-vis de notre travail, il y a un jour de l’après, avec la normalité, le quotidien, et l’homme. La vie n’est pas une fête continuelle. »

    Levente Molnár est lié au monde du film depuis qu’il est étudiant. D’ailleurs il travaille même maintenant dans des courts métrages estudiantins, parce qu’il aime rencontrer de nouvelles gens. Il a d’emblée partagé sa carrière entre le théâtre et le film : « Je peux exister à ces deux endroits. J’aime le théâtre, j’aime aussi le film. Ils offrent des choses différentes. Le théâtre offre à l’acteur la chance d’une immersion, dans les meilleures conditions, tout d’abord dans soi-même, puis la curiosité par rapport aux collègues, la capacité de travailler avec vos collègues, la curiosité face aux défis présentés par un réalisateur, et assumer de commun accord ces buts, le travail assidu de laboratoire… tout cela est spécifique au théâtre. On peut se connaître un peu mieux. Dans le film, on est beaucoup plus solitaire, à un moment donné même pendant la formation/préparation. On n’a pas toujours la chance des répétitions si intenses, si approfondies, comme c’est le cas dans le théâtre. Cela vous demande une dose beaucoup plus grande de confiance, d’adaptabilité, de rendement… L’un, c’est un hôpital, l’autre, une ambulance. Et l’opération, on doit la réussir au même niveau. L’ambulance est aussi en mouvement, sur des virages… »

    En tant que comédien du Théâtre magyar d’Etat de Cluj, Levente Molnár a eu la joie de travailler avec plusieurs metteurs en scène qui ont mis leur empreinte sur sa carrière, mais une de ces rencontres est plus particulière : «Celui qui me donne à moi une bouffée d’oxygène dans cet environnement, qui est responsable du fait que j’ai quelque chose à voir avec le théâtre, c’est monsieur Silviu Purcărete. C’est une bouffée d’oxygène à chaque fois. Et ce à commencer par le spectacle « La Bru de Pantagruel », d’après Rabelais, quand nous avons travaillé pour la première fois ensemble ou « Gianni Schicchi » ou « Victor ou les enfants au pouvoir » – voilà les spectacles où j’ai joué. Et j’ai cette expérience d’un homme près duquel je me sens libre, j’aime faire du théâtre, il me provoque à penser d’une manière qui me laisse la liberté, je sens que je peux me tromper en toute sécurité. »

    La vie de Levente Molnár, ce n’est pas seulement jouer du théâtre et faire des films : « Il semble que j’ai aussi un penchant pour l’organisation, et cela me mène vers le Festival international de film Transilvania. J’ai de petits projets que je réalise dans le festival. Deux projets dans lesquels je mets du cœur. L’un, c’est Mănăştur Open Air. Au moment où j’ai emménagé dans le studio de fonction du théâtre, qui est à Mănăştur Sub Pădure, à Cluj, j’ai vu cet espace vert derrière l’immeuble. Et cet espace est coupable de ce que j’aie décidé d’y rester. Et la belle folie de Tiudor Giurgiu, de Oana Giurgiu et des gens qui y travaillent, c’est qu’ils ont accepté ce défi et depuis quelques années, nous faisons des projections de films là-haut, à Mănăştur, en plein air. Avec mon collègue Aron Dimeny, nous avons fait un rêve une fois et notre idée a été acceptée. Cela s’appelle « 10 pour un film ». J’espère avoir apporté de nouvelles expériences, j’espère aussi avoir apporté des rencontres, et que les gens se soient enrichis… Nous travaillons beaucoup pour offrir cette chance ».

    Le programme « 10 pour un film » se propose de promouvoir de nouveaux visages dans le film roumain. 10 des comédiens les plus talentueux sont présentés annuellement, dans le cadre du festival TIFF, aux professionnels du monde du film et au public. Outre ces deux projets inclus dans le Festival international de film Transilvania, dans le même festival, Levente Molnár fait aussi de l’interprétation simultanée au besoin. En plus, il se charge de la production du festival international de théâtre Interferenţe, organisé par le Théâtre magyar d’Etat de Cluj. Il travaille aussi dans la production de film, et collabore, entre autres, avec le réalisateur Adrian Sitaru pour « Fixeur » et avec Radu Mihăileanu au long-métrage « History of Love », dont les droits de diffusion ont récemment été vendus, dans le cadre du Festival du film de Berlin, à plusieurs distributeurs du monde entier. (Trad. Ligia Mihaiescu)