Tag: menaces

  • L’OTAN : 75 ans d’existence et de nouveaux défis

    L’OTAN : 75 ans d’existence et de nouveaux défis

    L’OTAN doit s’avérer prête à répondre aux menaces hybrides

    A l’heure de l’anniversaire de ses 75 ans d’existence l’OTAN se trouve face à de nouveaux défis : guerre en Ukraine, conflit au Moyen-Orient, mais aussi résurgence du terrorisme. L’Alliance doit s’avérer par ailleurs prête à répondre aux menaces hybrides, qu’il s’agisse des cyberattaques, des campagnes de désinformation ou encore des campagnes censées déstabiliser l’un ou l’autre des Etats membres. Les menaces hybrides, qui combinent des éléments militaires, politiques, économiques et informationnels, constituent un défi actuel des plus inquiétants. Sur la chaîne Euronews, le journaliste Cătălin Lența précise qu’il faudrait se rappeler dans le contexte l’objectif premier de la constitution de cette alliance, qui a été celui de rechercher une réponse adéquate, au besoin militaire, aux menaces extérieures. « Et puis l’on se souvient qu’après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis étaient déjà moins amicaux envers l’URSS. Et cette alliance était censée contrer d’éventuelles actions militaires agressives menées par l’Union Soviétique en Europe. Où en sommes-nous aujourd’hui ? L’on peut dire que l’on se retrouve à la case départ, soit tenter de contrer l’agression russe en Europe. Et nous assistons à cette agression depuis 2014, lorsque la Russie a annexé illégalement la Crimée. Et puis rebelote en février 2022, lorsque la Russie envahit l’Ukraine et occupe un sixième du territoire ukrainien. Nous voyons quotidiennement l’agressivité russe à travers les déclarations extrêmement belliqueuses et vindicatives de la Russie à l’égard de la Pologne, des États baltes, de la Roumanie et de la Bulgarie. Moins de la Hongrie, qui entretient encore de bonnes relations avec Moscou », souligne Cătălin Lența. Pourtant, l’Alliance de l’Atlantique Nord a résisté sans faiblir face aux forces du Pacte de Varsovie et s’est constamment adaptée aux défis de sécurité qui n’ont cessé de surgir, a pour sa part déclaré le général Adrian Duţă, vice-président du Centre euro-atlantique pour la résilience. Adrian Duta :

    « L’OTAN s’est non seulement adaptée aux menaces imposées par l’Union soviétique, mais elle s’est développée et s’est élargie grâce au partage des mêmes valeurs et des mêmes intérêts. Comme vous le savez, l’OTAN est passée d’une alliance entre 12 États au départ à 32 aujourd’hui. Mais l’environnement de sécurité particulièrement complexe et les défis auxquels nous devons faire face actuellement sont aussi bien plus nombreux. C’est pourquoi des pays comme la Suède et la Finlande, après de nombreuses années de neutralité, ont pris le virage et ont formulé leur demande d’adhésion à l’OTAN. »

     

    Pour l’OTAN, la meilleure défense est la dissuasion

    Comme on pouvait s’y attendre, l’Ukraine et son soutien face à l’agression russe ont dominé la célébration des 75 ans d’existence de l’Alliance de l’Atlantique Nord, en particulier dans le contexte de l’accroissement de la pression militaire russe et du ralentissement du soutien militaire occidental. Actuellement, les alliés analysent un cadre financier de 100 milliards de dollars qui permettrait à l’OTAN de maintenir la défense de l’Ukraine même dans la perspective de la victoire de Donald Trump aux élections américaines. Certains alliés ont également annoncé leur soutien à l’initiative tchèque visant à acheter des armes et des munitions à des pays tiers afin d’augmenter le volume des livraisons à Kiev. Si l’on dit que la meilleure défense est l’attaque, pour l’OTAN la meilleure défense est la dissuasion et c’est au sommet de Vilnius, d’il y a presque un an, que l’OTAN a élaboré ses nouveaux plans de défense et de dissuasion, des plans qui concernent également notre pays, a déclaré le secrétaire général adjoint de l’OTAN, Mircea Geoană, invité sur les ondes de Radio Roumanie le 2 avril dernier, le jour même la Roumanie célébrait son adhésion à l’Alliance :

    « L’on parle certes d’un renforcement de la défense, de la présence militaire, des technologies militaires utilisées, et tout cela a un effet dissuasif, car la Russie est au courant de toutes ces avancées. Au besoin, nous activerons l’article 5 du Pacte, mais nous espérons toujours que cela ne soit jamais nécessaire. Il n’a été activé qu’une seule fois lors de l’attaque des Etats-Unis le 11 septembre 2001. Il n’y a jamais eu de guerre sur le territoire de l’OTAN. Il n’y a jamais eu de guerre sur le territoire de l’OTAN depuis 75 ans. Et je crois que cette belle histoire de l’OTAN se poursuivra encore pendant de nombreuses décennies. »

     

    Près de 50.000 soldats roumains ont été engagés sur les théâtres d’opérations de l’OTAN

    Pour l’armée roumaine, la période comprise entre la sortie du totalitarisme et le sommet de l’OTAN à Prague en 2002 a été marquée par un vaste processus de réformes et de modernisation qui lui a permis de s’aligner aux normes de l’Alliance. Une fois devenue membre à part entière, les soldats roumains ont testé leurs capacités sur divers théâtres d’opérations, aux côtés des troupes d’autres Etats membres. Aussi, près de 50.000 soldats roumains ont été engagés sur les théâtres d’opérations en Afghanistan, en Irak et dans les Balkans occidentaux. Actuellement, la Roumanie comprend la base militaire de l’Alliance de Deveselu, qui accueille des capacités du bouclier antimissile stratégique, l’aéroport de Kogălniceanu (sud-est) et des centres de formation en Transylvanie (centre). Avec la guerre en Ukraine, Bucarest a acquis une importance stratégique accrue. La région de la mer Noire, longtemps ignorée en dépit des avertissements roumains, s’est avérée vitale dans le contexte actuel de la guerre en Ukraine. Par ailleurs, la Roumanie poursuit son programme d’aide à Kiev, accueille l’un des centres de formation des futurs pilotes ukrainiens sur F-16 et est devenu un acteur majeur dans le processus de déminage de la mer Noire. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Ukraine – dernières évolutions

    Ukraine – dernières évolutions

    L’organisation pour les droits de l’homme Human Rights Watch annonce avoir documenté de nombreux cas où les forces militaires russes ont commis des violations des lois de la guerre contre les civils dans les zones occupées des régions de Tchernihiv, de Kharkiv et de Kiev, en Ukraine. Du 27 février au 14 mars, les militaires russes sont accusés d’un viol à répétition, de deux exécutions sommaires, de violences et de menaces à l’adresse des civils. Les soldats se sont également livrés au pillage de différentes propriétés privées, où ils ont volé des aliments, des vêtements et du bois de chauffage. Après le retrait des troupes russes, une fosse commune a été trouvée dans la ville de Boutcha, dans le nord de l’Ukraine. Près de 300 personnes y auraient été enterrées. Des dizaines de cadavres jonchaient les rues, et certains avaient les mains liées. « La Russie a l’obligation légale internationale d’enquêter de manière impartiale les crimes de guerre potentiels commis par ses soldats », a dit Hugh Williamson, directeur pour l’Europe et l’Asie centrale de Human Rights Watch. Il souligne que toutes les parties du conflit armé d’Ukraine sont tenues de respecter le droit international humanitaire et les lois de la guerre.

  • Les abus à l’encontre des mineurs

    Les abus à l’encontre des mineurs

    Difficile de rassembler des données en temps de pandémie. Pourtant, lorganisation Salvați Copiii (Sauvez les enfants) a réussi à mener à bien ses recherches sur les violences à lencontre des mineurs, et ce grâce aux réponses denfants et de parents. Rien de surprenant, les enfants et les adultes ont des points de vue divergents sur le sujet. Par exemple, 46 % des enfants affirment subir souvent des châtiments corporels dans leur famille, alors que seuls 28 % des parents reconnaissent avoir recours à la violence. Le même écart apparaît dans les résultats des études menées en 2001 et 2013. Le sociologue Ciprian Grădinaru nous en apprend davantage :



    « On constate une légère baisse des agressions verbales, qui reste néanmoins relativement élevée. Certains éléments méritent toutefois dêtre mentionnés. Même si elle reste élevée, la violence physique, soit les coups frappés à la main sans produire de traces sur lenfant a tendance à diminuer, passant de 85 % en 2001, à 46 % en 2021, si lon en croit les réponses fournies par les enfants. Un aspect semble particulièrement inquiétant : la violence physique (coups ou utilisation dobjets) suite à laquelle il reste des traces sur le corps de lenfant na pas diminué et semble même plus élevée en 2021 quelle ne létait en 2013. Même constat pour labus émotionnel ou les menaces. On observe la même tendance pour la négligence de lenfant, lexploitation des enfants et les abus sexuels sur mineurs. Selon les réponses des enfants, seul le recours à de légères violences physiques est en baisse. Le plus probablement, cest ce que nous appelons la reconnaissance du phénomène. Les parents semblent prendre progressivement conscience quil nest pas bien de frapper ou de crier sur un enfant. Si lon en croit les données de 2013, le pourcentage était bien plus faible. Selon les réponses apportées par les enfants au sujet de leur environnement éducatif, on constate une baisse significative de la violence physique, passant de 30 % en 2001 à 5 % en 2021. On ne peut malheureusement pas en dire autant des violences psychologiques dont le pourcentage reste élevé encore aujourdhui. »



    A quoi correspond exactement le terme dabus émotionnel ? Le sociologue Ciprian Grădinaru explique :



    « Labus émotionnel (on emploie de gros mots à la maison ou on est insulté) atteint 12 %. Près de 90 % des enfants interrogés racontent être réprimandés par leurs parents. La moitié affirment être régulièrement témoins de querelles entre les deux parents, ce qui peut représenter une autre forme dabus émotionnel. Deux enfants sur dix affirment que leurs parents ne les laissent pas jouer avec dautres enfants. Un pourcentage similaire affirment quau moins lun des deux parents consomme trop dalcool. Une autre forme plus grave dabus consiste à ne pas nourrir un enfant. Si lon creuse un peu plus la question, on constate quun enfant sur trois affirme ne pas manger ou ne pas manger des repas préparés chez lui. Plus de deux enfants sur dix affirment ne pas consulter de médecin lorsquils sont malades. Dautres racontent rester seuls chez eux la nuit pour soccuper de leurs petits frères ou petites sœurs. Certains affirment rester seuls chez eux pendant plusieurs jours. On parle ici davantage de facteurs socio-économiques que de comportements ou de choix éducationnels des parents. »



    Le pourcentage relatif aux abus sexuels reste aussi très inquiétant : environ 3 % des parents interrogés affirment que leur enfant a été victime dabus sexuels au cours de lannée passée. Pour deux tiers dentre eux, lagresseur est un inconnu, et 2,9 % des adolescents déclarent avoir été victimes de viol. Les experts estiment toutefois que ce chiffre pourrait être sous-estimé. Ciprian Grădinaru nous en dit plus :



    « Près de deux à trois enfants sur dix a déjà vu à la télévision des images à caractère sexuel. Si lon part du principe quil sagit dun tabou, on peut imaginer que ces chiffres sont en fait plus élevés. Ce nest que la partie immergée de liceberg. Près de 7 % des enfants affirment toutefois avoir déjà vu, dans la vie réelle, des adultes dans des poses sexuelles. Ils racontent que des vidéos ou des images les montrant nus ou dans des positions sexuelles ont été postées ou envoyées sur Internet. Ce pourcentage ne semble pas diminuer pour le moment. »



    Quel rôle joue lécole dans la diminution ou dans la prévention de ce type dabus ? Les psychologues scolaires, malheureusement trop peu nombreux, peuvent nous apporter une réponse. Cest le cas dAura Stănculescu qui partage son expérience :



    « Nous cherchons à empêcher ces comportements. Cest en effet plus simple que davoir à les déconstruire plus tard pour rééduquer les enfants ensuite. Cest pourquoi en classe nous travaillons beaucoup sur la communication. Nous leur apprenons à communiquer de manière pertinente. Ainsi, ils apprennent à sexprimer, à parler de leur malaise, et surtout de la cause de ce malaise. Nous leur apprenons à le verbaliser et à se tourner vers la personne qui pourra les aider à résoudre leur problème. Un enfant qui sexprime est un enfant qui a appris à se défendre. Ce qui nous intéresse, cest que les enfants ne restent pas dans ce rôle de victime, car tout traumatisme peut saggraver, et lenfant risque de devenir un adulte malheureux qui se mettra à son tour dans une posture dagresseur. Nous cherchons à instaurer un environnement sain à lécole. »



    Pour ce faire, il faut aussi que la société évolue dans son ensemble, car nous ne pouvons continuer à vivre dans un monde où persiste la tradition du « qui aime bien châtie bien ».


    (Trad. : Charlotte Fromenteaud)

  • Résultats du sommet de l’OTAN

    Résultats du sommet de l’OTAN

    La Russie et, pour la première fois, la Chine sont en tête de liste des préoccupations de l’OTAN, aux côtés de nouvelles menaces telles que les cyberattaques, le terrorisme et la montée des régimes totalitaires. Le sommet de lundi à Bruxelles s’est terminé par une déclaration dans laquelle les alliés tracent les lignes rouges en matière de sécurité. Du point de vue roumain, le président Klaus Iohannis s’est félicité de ce que l’Alliance de l’Atlantique Nord renforce son flanc oriental :



    « Nous avons souligné la nécessité que le processus de renforcement de la posture de dissuasion et de défense de l’Alliance vise principalement le Flanc oriental dans son ensemble, de manière cohérente, avec une attention particulière pour les évolutions sécuritaires en mer Noire. L’Alliance doit disposer des forces, des structures et des capacités nécessaires pour répondre efficacement aux menaces auxquelles nous sommes confrontés dans la région. »



    Le récent massage de troupes et de technique militaire russe à la frontière avec l’Ukraine et en Crimée occupée illégalement reste préoccupant – a déclaré le président Iohannis aux chefs d’État et de gouvernement alliés, qui ont inclus dans la déclaration finale du sommet des références au soutien à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, mais aussi de la Géorgie et de la République de Moldova. Quant au bouclier antimissile de l’OTAN, également accueilli par la Roumanie, Klaus Iohannis a réitéré qu’il avait un caractère exclusivement défensif :



    « Ce bouclier est souvent évoqué par la Russie, mais je pense que cette discussion est également la bienvenue pour réitérer que ce bouclier est purement défensif. Même la partie de Deveselu que nous accueillons n’a qu’un rôle défensif. Nous n’avons pas l’intention d’attaquer qui que ce soit avec ce bouclier, mais nous sommes très déterminés à défendre nos États, et c’est pourquoi nous avons accepté, à l’époque, l’installation d’un composant de ce bouclier en Roumanie. »



    Les dirigeants de l’OTAN ont également décidé lundi de lancer le processus d’élaboration d’un nouveau concept stratégique de l’Alliance. Pour la Roumanie, c’est nécessaire, car depuis l’adoption du concept stratégique actuel en 2010, l’environnement sécuritaire et l’Alliance ont connu des changements importants. Le président Iohannis :



    « C’était avant la Crimée, c’était bien évidemment avant la pandémie, c’était avant beaucoup d’autres crises. Le monde a changé en plus de dix ans. Nous devons changer aussi. L’OTAN doit être prête à relever tout défi, à tout moment, elle doit être une alliance moderne et cela se fera par l’élaboration du nouveau concept. »



    Enfin, le chef de l’Etat a annoncé qu’il avait invité le président américain, Joe Biden, en Roumanie.


    (Trad. : Ligia)


  • La sécurité informatique européenne

    La sécurité informatique européenne

    Dans son rapport le plus récent, l’Agence européenne pour la sécurité cybernétique fait état d’une intensification des attaques numériques, devenues de plus en plus complexes, mieux ciblées, et d’autant plus difficiles à repérer. Mues, pour la plupart, par l’appât du gain, les dégâts que ces attaques provoquent sont difficilement mesurables, ayant parfois des conséquences dramatiques. Invité sur les ondes de Radio Roumanie internationale, Andrei Bozeanu, expert au Centre national de réponse aux incidents de sécurité informatique, CERT-RO, nous détaille un tel cas, soit l’attaque qui a visé, en septembre dernier, un hôpital allemand de la ville de Düsseldorf, et qui s’est soldée par le décès d’une patiente : « Cette attaque, qui s’était servi d’un logiciel rançonneur, a provoqué la 1re victime humaine, une première regrettable. Pratiquement, le virus s’est infiltré dans le système informatique de l’hôpital et avait crypté les données enregistrées, déterminant le bouleversement des traitements des malades et menant à la mort d’une patiente. C’est un signal d’alarme très fort, cela montre à quel point un tel incident peut tirer à conséquence dans le monde réel, sur la vie d’une personne. Il faut prendre ces choses au sérieux. »

    L’un des vecteurs d’attaque les plus pernicieux demeure le courrier électronique. Les experts de CERT-RO font d’ailleurs état d’une série d’attaques subies ces dernières semaines par des entités publiques et privées roumaines, tombées victimes des attaques menées au moyen de logiciels malveillants de type EMOTET, qui prennent le contrôle du système Microsoft Windows par l’intermédiaire de liens et de fichiers de type DOC ou PDF, attachés aux courriels reçus par les utilisateurs. Sur de l’ensemble de l’Europe, l’Agence européenne pour la sécurité cybernétique constate, par ailleurs, un accroissement des attaques de type hameçonnage et des courriels indésirables, tout comme des attaques via les réseaux sociaux.

    La dégradation de la situation sanitaire et les effets de la pandémie n’ont fait qu’empirer la situation en matière de sécurité informatique, en raison de l’augmentation du nombre de connexions et du volume des données transmises par voie électronique. La montée en flèche du télétravail, des conférences en ligne, l’enseignement à distance représentent à leur tour des facteurs favorisant la vulnérabilité des systèmes de communication à distance. Cette tendance est mise en évidence par les fournisseurs mêmes de solutions informatiques, qui se heurtaient encore récemment, avant le déclenchement de la pandémie, à la réticence des compagnies lorsqu’il s’agissait d’adopter ces solutions.

    Mais ce changement de paradigme dans la manière de travailler n’est pas sans dangers, car souvent les technologies sont embrassées au pied levé, et en l’absence d’une formation adéquate. D’où, la nécessité de s’adapter, mais de façon réfléchie, et d’investir dans la formation du personnel, ainsi que nous exhorte Mihai Sebe, de l’Institut européen de Roumanie : « Les attaques informatiques ont tendance à s’ériger en une sorte de nouvelle normalité. Il faut que les programmes et les investissements consentis par l’Europe dans ce domaine prennent mieux en considération ce type de risques. Il faudrait augmenter les investissements aussi bien dans l’infrastructure que, et selon moi surtout, dans la formation des utilisateurs. Un système informatique vaut ce que valent ses utilisateurs. Aussi, un autre aspect important, mis en évidence dans un récent rapport, est la croissance exponentielle de faux sites de vente en ligne, copies conformes de sites connus, et qui provoquent des pertes considérables aux consommateurs et à l’industrie. Enfin, les réseaux sociaux sont dernièrement devenus à leur tour des plateformes privilégiés, utilisés pour le lancement des attaques informatiques, cela après avoir été rendues célèbres pour avoir colporté les bien-connues infox, dont les effets se sont avérés très dommageables dans le contexte de la pandémie. L’on constate également l’utilisation accrue du cyber harcèlement, l’autre fléau qui affecte les jeunes en particulier mais sans exclusive, utilisé cette fois pour extorquer de l’argent aux victimes. Et tout cela, sans compter les utilisateurs étatiques malveillants et les grandes organisations voyous, cherchant à atteindre leurs propres objectifs inavouables, par des moyens détournés. »

    Dans ce contexte mouvementé, l’UE compte réagir en prenant des mesures fermes, censées consolider sa capacité de réponse en matière de cyber-sécurité. L’investissement consenti dans le développement des formations et dans la création de nouvelles applications, ou encore la sécurisation de l’infrastructure physique et virtuelle en sont la preuve. Mihai Sebe: « Il s’agit de mesures qui doivent être prises au niveau politique, et qui doivent se traduire par une augmentation des sanctions encourues par ceux qui font appel à ce type d’actions malveillantes pour obtenir des gains illicites. Au mois de juillet de cet été, l’UE a d’ailleurs mis au ban 6 personnes physiques et 3 entités juridiques, responsables de plusieurs attaques cybernétiques avérées. Les sanctions comprennent l’interdiction d’entrée sur le territoire de l’UE pour les personnes visées par ces mesures, le gel des actifs financiers des personnes et des entités juridiques frappées par les mêmes mesures, ainsi que l’interdiction, pour tous les citoyens de l’Union, de mettre des fonds à disposition des ceux visés. A mon sens, ce genre de décision politique a le don de faire réfléchir ceux qui se laisseraient tenter de s’essayer à ce petit jeu. »

    Quoi qu’il en soit, l’UE semble, en effet, décidée de réagir avec fermeté à ce nouveau type de menaces, annonçant le raffermissement de ses capacités en matière de cyber-sécurité, depuis la révision de la législation en la matière et jusqu’au lancement d’une nouvelle stratégie européenne de cyber-sécurité, avant la fin de l’année. (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • Les défis actuels en matière de sécurité collective

    Les défis actuels en matière de sécurité collective

    L’OTAN poursuivra sa guerre contre le terrorisme, l’organisation maintiendra ses engagements en Afghanistan et adaptera ses actions face aux menaces des guerres de type hybride, voilà trois des objectifs que l’Alliance nord-atlantique assumera à l’occasion du sommet de l’Organisation, qui se tiendra les 3 et 4 décembre prochain. En effet, les chefs d’Etats et de gouvernements des Etats membres seront là pour continuer le processus d’adaptation de l’Alliance face aux nouvelles menaces.

    Amalia Bojescu, envoyée de Radio Roumanie à Bruxelles, a assisté à la réunion ministérielle qui s’est tenue dans la capitale de la Belgique pour préparer le sommet de Londres. « C’était l’occasion pour que les Alliés puissent évaluer les menaces et les vulnérabilités de l’Alliance, mettant l’accent sur l’accroissement des capacités nationales des Etats membres, et sur la nécessité d’actualiser la base des télécommunications civiles, y compris le réseau 5G. La sécurité de la nouvelle génération des télécommunications est indispensable, estime-t-on, pour garantir la sécurité future des transports, de l’assistance médicale, de l’éducation et jusqu’aux opérations militaires. Les discussions se sont concentrées également sur la rapidité de mobilisation des troupes alliées en cas de besoin. Un point délicat à l’agenda de la réunion a été la situation en Syrie. Si des divergences de vues se sont manifestées au sujet de la récente action militaire de la Turquie, le consensus a été trouvé pour demander à toutes les forces présentes sur le terrain la plus grande retenue et l’observance stricte du droit humanitaire international. »

    Par ailleurs, la lutte contre les menaces de type hybride constitue l’une des préoccupations majeures de l’Alliance, surtout dans le contexte où la Russie en est une. Car, en effet, les officiels de l’Alliance ne se sont pas privés de pointer du doigt plusieurs interventions d’origine russe et de type hybride menées dans des Etats tels que l’Allemagne, la France ou encore la Suisse. L’analyste militaire Claudiu Degeratu explique : « Il est fort probable que l’on voit s’étoffer la stratégie de l’OTAN à l’égard des menaces hybrides au sommet de l’Organisation du mois de décembre. L’on assistera probablement à une évolution au niveau des concepts, mais aussi au niveau opérationnel. Nous nous trouvons à un stade plutôt avancé dans le processus de la mise en route de la stratégie de l’OTAN dans ce domaine, et pouvons attendre de nouvelles initiatives à cet égard à l’occasion. Ce serait le meilleur moment pour que l’Alliance réalise le bilan de ce qui a été entrepris ces deux dernières années dans le domaine des menaces de type hybride ».

    Le partage équitable des responsabilités constitue un autre aspect ardu mis sur la table des décideurs de l’Alliance, les budgets alloués à la Défense étant scrutés de près. Quelle serait l’approche qui va prévaloir à cet égard à Londres. A nouveau, Claudiu Degeratu : « Je ne m’attends pas à un coup de théâtre dans ce domaine. Je pense que les chefs d’Etats vont encore une fois plaider pour un maintien de cet objectif des 2% du PIB alloués à la Défense. Je table sur une augmentation légère de la somme totale des budgets alloués à la défense des Etats membres, ainsi que pour le maintien de cet objectif, déjà assumé en 2014, lors du sommet au Pays de Galles. Le hic, toutefois, c’est de pouvoir utiliser ce budget à bon escient, de réussir à faire un saut de nature qualitative dans la manière dont il sera utilisé. Nous, ce qui nous intéresse, c’est la frontière de l’Est de l’Alliance, et obtenir donc que ces dépenses assurent une meilleure capacité de défense de cette frontière, mais aussi de la frontière sud, voire d’arriver à développer de nouvelles capacités stratégiques, qui seraient mises à la disposition de l’OTAN ».

    Les défis actuels en matière de sécurité collective se trouvent également au centre des préoccupations de l’UE. Récemment, les ministres de la Défense des Etats membres ont donné leur feu vert au lancement des 13 nouveaux projets de la Coopération structurée permanente en matière de sécurité et de défense de l’UE. Cette initiative de coopération en matière de défense et de sécurité lancée en 2017 par les Etats membres de l’UE est censée raffermir la sécurité européenne et réduire la dépendance de l’Europe en matière de sécurité par rapport aux Etats-Unis. 47 projets ont déjà vu le jour. L’un des derniers projets endossés par la Coopération structurée, c’est le système autonome anti sous-marins, piloté la France, le Portugal, l’Espagne et la Suède. Un projet est supposé utiliser une technologie de pointe et des éléments qui tiennent de l’intelligence artificielle dans la guerre anti sous-marine.

    Par ailleurs, l’UE se donne pour ambition de fonder une académie digitale et un hub d’innovation, deux projets, pilotés par l’Espagne et le Portugal, censés préparer une force de travail hautement qualifiée dans le domaine des technologies de pointe. A leur tour, la Hongrie et la Pologne vont créer un centre médical spécialisé dans les soins à prodiguer aux forces européennes qui seront impliquées dans des opérations spéciales. Enfin, l’UE espère lancer, dès 2021, un fonds de plusieurs milliards d’euros, censé financer le lancement de nouveaux modèles de chars de combat, de bâtiments de guerre et d’autres technologies militaires de pointe. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • La sécurité euro atlantique et le Groupe « Bucarest 9 »

    La sécurité euro atlantique et le Groupe « Bucarest 9 »

    Dès sa création, au début de la Guerre froide, voici sept décennies, la raison d’être de l’OTAN a été, selon une boutade célèbre, « de maintenir les Américains en Europe et les Russes en dehors ». Avec la chute des dictatures communistes de l’est du contient, les valeurs du monde libre ont disséminé au-delà de l’ancien Rideau de fer. Et d’anciens pays satellites de l’Union soviétique, une fois libérés, ont choisi l’Alliance de l’Atlantique Nord. Du point de vue géopolitique, c’est son flanc Est qui demeure le plus vulnérable, donc les Etats de la région sont tenus de coordonner leurs systèmes de sécurité. Jeudi, à Kosice, en Slovaquie, les présidents de la Roumanie, de la Bulgarie, de la République tchèque, de l’Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne et de la Slovaquie ont adopté une déclaration, à la fin du Sommet du Format Bucarest 9. Ils y soulignent l’importance de la présence avancée de l’OTAN, de la mer Baltique à la mer Noire. Lancé à l’initiative des chefs d’Etats de Roumanie et de Pologne, le Format B9 a déjà eu un premier sommet en novembre 2015, à Bucarest, et un deuxième à Varsovie, en juin 2018.



    A Kosice, en présence du secrétaire général Jens Stoltenberg, les neuf présidents ont réitéré leur préoccupation à l’égard du conflit dans l’est de l’Ukraine et des tensions récentes en mer d’Azov et en mer Noire. Les actions militaires de ces derniers temps prouvent que la Russie continue de menacer la stabilité de cette région — a affirmé, de manière tranchante, le président roumain, Klaus Iohannis. Il a souligné que les évolutions de cette région indiquent qu’il faut que les Etats alliés fassent davantage, pour une défense robuste, tant terrestre qu’aérienne et maritime. Le président Iohannis a déclaré qu’il importait d’accorder plus de soutien aussi aux partenaires de l’OTAN de l’Est, tels que l’Ukraine et la Géorgie, afin d’accroitre leur capacité de se défendre devant tout type de menaces, qu’elles soient d’ordre militaire, cybernétique ou tout simplement de propagande. En plus, a affirmé le chef de l’Etat roumain, une coopération étroite doit exister dans la relation entre l’OTAN et l’UE. Selon l’envoyée spéciale de Radio Roumanie, le président polonais, Andrzej Duda, a également plaidé pour un renforcement de la présence alliée sur le flanc Est. Il a qualifié les actions de la Russie de récidive tout à fait claire de ses ambitions impériales, auxquelles l’OTAN doit réagir en conséquence.



    Sur le terrain, ces jours-ci même, des militaires des forces terrestres américaines disloquées en Europe viennent de Pologne rejoindre la Base aérienne Mihail Kogălniceanu du sud-est de la Roumanie, dans le cadre de l’opération Atlantic Resolve. Cela fait partie de l’engagement des Etats Unis d’assurance de la sécurité du flanc Est de l’Alliance. Les 500 militaires américains sont équipés de chars et de véhicules de combat d’infanterie, soutenus par des hélicoptères. Ils participent à des exercices multinationaux aux côtés de leurs camarades roumains. Les troupes américaines seront stationnées en Roumanie pendant neuf mois, puis elles seront remplacées par d’autres unités, assurant ainsi une présence continue, consistante et tournante en Europe.


    Trad.: Ligia

  • 13.10.2015

    13.10.2015

    Menaces – Les accusations du responsable du Ministère des Affaires Etrangères russe, Mihail Ulianov, selon lequel la Roumanie transgresserait le Traité des forces nucléaires à portée intermédiaire par l’emplacement d’éléments du bouclier antimissile à Deveselu, dans le sud du pays ne sont pas fondées, a déclaré le ministère roumain des Affaires Etrangères. L’institution souligne à nouveau que cette composante européenne du système anti-missile américain installée à Deveselu est purement défensive et ne viserait la Fédération de Russie, mais des menaces à missiles balistiques en provenance de l’extérieur de l’espace euro-atlantique. Le développement de la capacité de l’OTAN de défense contre les missiles balistiques constitue un moyen de consolider la défense collective, la stabilité et la sécurité régionale et internationale, souligne Bucarest. La Russie a demandé hier aux gouvernement américain et roumain de renoncer à l’installation de lanceurs de missiles Mk-41 dans le dispositif de défense anti-missile de Deveselu. Aux dires de Mihail Ulianov, responsable du ministère russe des AE, leur installation est un défi à la sécurité internationale et aux yeux de la Russie une transgression sérieuse du traité des forces nucléaires à portée intermédiaire, conclu en 1987 entre les Etats-Unis et l’ex-Union Soviétique.

    Ambassadeur – La Roumanie doit briser le cercle de l’influence politique sur les décisions économiques a déclaré mardi le nouvel ambassadeur des Etats-Unis en Roumanie, Hans Klemm, lors d’une conférence organisée par la chambre de commerce américaine en Roumanie. Il a encouragé les leaders roumains à mettre de côté une partie des préoccupations politiques à moyen terme et de se concentrer sur le bien du pays à long terme par l’adoption de nouvelles lois ou par la révision des lois en vigueur. Le responsable américain leur a demandé de ne plus s’impliquer dans la gestion des entreprises d’Etat pour des bénéfices politiques et de leur permettre de fonctionner conformément aux bonnes pratiques des affaires, au bénéfice de tous les Roumains. De l’avis de Hans Klemm, pour que la sécurité, la démocrate et la prospérité puissent se développer à long terme, le gouvernement et le parlement de Bucarest devraient poursuivre leurs réformes censées garantir le développement soutenable et l’Etat de droit.

    FMI – Coup d’envoi aujourd’hui des pourparlers techniques entre les responsables du gouvernement de Bucarest et les représentants du FMI dont la mission s’achèvera la 20 octobre. Selon le ministre des finances Eugen Teodorovici, les négociations sont ciblées notamment sur le budget 2016 et sur la poursuite des réformes structurelles, sur la loi des redevances mais aussi sur la possibilité de conclure un nouvel accord. Le 3e accord conclu par la Roumanie avec le FMI depuis le début de la crise économique en 2009 a expiré le mois dernier. L’accord de type préventif s’est chiffré à deux milliards d’euros, que les autorités de Bucarest n’ont pas utilisé. Son but était de protéger l’économie roumaine des éventuels chocs sur les marchés financiers.

    Economie – L’économie roumaine devrait progresser de 3,5% cette année et de 3,7% en 2016, selon les prévisions les plus récentes de la société de consulte Ernst & Young. La majoration des revenus réels, sur la toile de fond de l’inflation réduite et de la baisse progressive du taux de chômage devrait encourager la consommation interne, note l’agence. Les chiffres de l’Institut national des statistiques montrent que durant les huit premiers mois de l’année, la production industrielle a progressé d’environ 3% par an. Les prix des produits de consommation courante ont augmenté en moyenne de 0,26% en septembre par rapport au mois d’août, alors que le taux annuel d’inflation a été le mois dernier de – 1,7%.

    Aide financière – Le premier ministre de la République de Moldova Valeriu Strelet fait aujourd’hui une visite en Roumanie voisine, à l’occasion de la ratification par le Parlement roumain de la loi relative à l’aide financière remboursable de 150 millions d’euros accordée la semaine dernière par Bucarest à Chisinau. Valeriu Strelet devrait s’exprimer devant les élus roumains sur la mise à profit du Partenariat stratégique bilatéral, sur l’intégration européenne de la République de Moldova, sur le renforcement des relations bilatérales par le dialogue politique intense et sur le renforcement de la coopération économique. Le premier ministre moldave parlera également des perspectives de développement des projets bilatéraux dans le domaine énergétique. Valeriu Strelet sera reçu par le président Klaus Iohannis avant une rencontre avec le premier ministre Victor Ponta. Lundi à Bruxelles, le premier ministre Strelet a déclaré lors d’un entretien avec le président du Conseil européen Donald Tusk que l’objectif stratégique de Chisinau restait l’intégration européenne et son l’exécutif devrait poursuivre les réformes dans les domaines du système judiciaire, de la lutte contre la corruption et de l’assainissement du système financier – bancaire.

    Meteo – Il fait froid sur le sud et l’est de la Roumanie, alors que sur le reste du territoire, les températures sont légèrement à la hausse, même si elles demeurent inférieures à la moyenne de cette période. Le ciel est couvert. Les pluies ont diminué, elles sont signalés notamment sur le relief et le sud-est. Des précipitations mixtes sont enregistrées toujours sur les sommets des Carpates Orientales. Les maxima de la journée vont de 5 à 15 degrés. 9 degrés et un ciel couvert en ce moment à Bucarest.

  • A la Une de la presse roumaine 13.10.2015

    A la Une de la presse roumaine 13.10.2015

    C’est un mardi 13 qui agite les esprits dans
    la presse roumaine, notamment au sujet des nouvelles menaces de la Russie à
    l’adresse de la Roumanie et de son bouclier antimissile, en train d’être
    installé dans le sud du pays.



  • La Roumanie, une tête de pont des USA et de l’OTAN

    La Roumanie, une tête de pont des USA et de l’OTAN

    Pour les analystes américains, une stratégie de capacités dites « anti-accès » et une interdiction régionale sont nécessaires pour défendre les pays est-européens.



    Il est absolument évident que la Russie nest pas une menace, déclare, quant à lui, le ministère russe des Affaires étrangères. Les dirigeants de la Roumanie transforment ce pays en une tête de pont pour les USA et lOTAN, à proximité des frontières de la Russie, et sont enclins, pour des raisons conjoncturelles « à sacrifier les intérêts de maintien de la stabilité dans le bassin de la mer Noire », a commenté Moscou la position de Bucarest au sujet de lintention de lAlliance de repositionner, en Roumanie, de léquipement militaire lourd otanien.



    Le correspondant de Radio Roumanie dans la Fédération de Russie, Aleksandr Beleavski:


    « Depuis plus dun an, suite à la crise ukrainienne et à la détérioration grave des relations russo-occidentales, lOTAN et la Russie se placent sur une position ouverte à long terme, qui est en train de redessiner la carte militaire de lEurope de lEst. Cest un modèle qui rappelle, de façon inquiétante, celui européen classique de lapogée de la guerre froide, caractérisé par une concentration des risques conventionnels sur les flancs sud et nord, là où le Pacte de Varsovie et lOTAN avaient des frontières communes. Lopposition militaire actuelle Russie-OTAN est caractérisée par une augmentation accélérée de la présence militaire sur les deux flancs mentionnés mais en utilisant une nouvelle géographie et de nouveaux acteurs. Une autre différence essentielle réside dans limportance stratégique et géopolitique accrue des conditions actuelles du flanc sud, où est sise la Roumanie, larène principale y étant la zone de la mer Noire. Le contrôle de cette région est essentiel, puisqu’elle est située tout près du conflit ukrainien, du Caucase et des routes du pétrole de la Caspienne et dans le voisinage stratégique du Proche Orient. Sur le flanc sud, le président Vladimir Poutine a textuellement annoncé la transformation de la péninsule de Crimée en un bastion militaire. Ce processus a été accéléré, ce qui a déjà changé le rapport de forces dans la région de la mer Noire, provoquant une réponse immédiate de la part de l’OTAN. Ces mesures, a affirmé le ministère russe des Affaires étrangères, ne font que transformer la Roumanie en une tête de pont des Etats Unis et de l’OTAN à proximité des frontières de la Russie. »



    A Bruxelles, une réunion du Conseil de l’Atlantique Nord a décidé que l’Alliance aménage six centres de commande dans les Pays Baltes et en Pologne, Roumanie et Bulgarie pour le développement rapide des Forces de réaction de l’Alliance. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a précisé que les effectifs ne devraient pas dépasser l’équivalent de trois brigades, avec un contingent total de 30 mille personnes. Le Groupe avancé des forces de réaction sera formé par une brigade terrestre comptant 5 mille fantassins, à laquelle s’ajoute une composante maritime et une autre aérienne, ainsi que des forces spéciales, à précisé M Stoltenberg.



    La brigade serait capable de se déployer en huit heures. Le général Breedlove, commandant suprême des Forces alliés en Europe, déclarait à Bucarest que la décision de déployer de l’arment lourd de l’OTAN en Roumanie était à prévoir dans le proche avenir, conformément aux accords antérieurs. L’eurodéputé Victor Bostinaru déclarait dans une interview pour la radio publique roumaine que :



    « A mon sens, toutes ces évolutions qui se déroulent en ce moment, suite aux décisions du sommet de Newport de l’automne dernier, constituent des réponses normales que l’OTAN identifie au défi sécuritaire majeur, généré par le comportement hors-la-loi de la Russie. La Pologne, la Roumanie, l’ensemble du flanc Est deviennent de nos jours le principal point d’intérêt de l’Alliance pour une raison très simple : c’est ici que se trouve le défi lancé par la Russie et il est tout à fait normal que l’Otan y développe et installe des capacités. Cette région était d’ailleurs assez poreuse suite à la conviction que le système d’alliances et de relations internationales mis en place après la chute du communisme aurait assuré la paix et que l’usage de la force soit exclu des relations internationales. La Russie n’était pas vue comme une menace à la sécurité, comme ce fut le cas après l’occupation de la Crimée et la crise dans l’Est de l’Ukraine. »



    Ces décisions ont provoqué la réaction de Moscou qui affirme que « les projets de l’OTAN de déployer des forces militaires en Roumanie, près de la frontière avec la Russie, sont inadéquats et conflictuels. » Ecoutons la réponse de l’Alliance dans une synthèse réalisée par la correspondante de la Radio publique roumaine à Bruxelles, Cerasela Radulescu :



    « La guerre des informations que la Russie mène contre des Etats membres de l’OTAN vise aussi la Roumanie. La porte parole de l’OTAN, Carmen Romero, affirme que la Roumanie est un allié important de l’OTAN et que l’Alliance défend tous ses alliés contre toute menace. Des responsables russes ne cessent de faire des affirmations provocatrices, sans fondement, inadéquates, et ils ne contribuent pas à la stabilité et la prédictibilité en Europe, affirme Carmen Romero dans un message posté sur un réseau social. D’ailleurs, selon une autre porte parole de l’Alliance atlantique, Oana Lungescu, le but du système de défense antimissile de l’OTAN était de protéger les alliés européens contre les menaces à missiles balistiques en provenance d’autres espaces que celui euro-atlantique. Afin de répondre aux actions agressives de la Russie en Ukraine, l’OTAN a renforcé sa présence militaire dans l’Est de l’Alliance. Cette présence se fait par rotation et elle est loin de toute définition raisonnable de forces combattantes substantielles. »



    Toutes nos mesures sont défensives, proportionnelles et conformes à nos engagements internationaux, a précisé l’Alliance de l’Atlantique Nord. (trad Alex Diaconescu)

  • 16.04.2015 (mise à jour)

    16.04.2015 (mise à jour)

    Menaces — Le premier ministre roumain Victor Ponta a catégoriquement rejeté jeudi ce qu’il a appelé «les menaces et critiques de certains responsables russes, avertissant que ces gestes n’intimidaient pas et n’allaient pas déterminer des changements de stratégie de la part de Bucarest». Cette déclaration est une réponse aux affirmations du chef de l’Etat majeur de l’armée russe, Valeri Gherasimov, selon lequel les pays qui accueillent sur leur territoire des éléments du bouclier antimissile américain, dont la Roumanie et la Pologne, deviennent des objectifs primordiaux des actions militaires russes. Par ailleurs, l’ancien chef des services roumains de renseignements, George Maior, a dénoncé «la guerre tacite de la Russie contre l’Occident». Chef des services roumains de renseignements intérieurs pendant 8 ans, George Maior a encore affirmé que la Roumanie a compté parmi les cibles des attaques cybernétiques russes aux côtés des Etats-Unis, de l’Allemagne, de l’Estonie, de l’Ukraine et de la Géorgie. Ces attaques n’ont été qu’une partie d’une série beaucoup plus ample d’actions contre les pays occidentaux, dont le financement de différents partis politiques, la création de blogs et sites pro-russes, la manipulation par le biais des réseaux sociaux et l’utilisation des agents d’influence. Le tout pour un seul objectif : déterminer à quitter le jeu les supposés ennemis de la Russie en semant des dissensions et par la désinformation, ajoute l’ancien chef des renseignements roumains.



    Consultations politiques — Nous devons nous assurer que le futur Parlement collaborera à 100% avec la Justice, a déclaré jeudi le président roumain Klaus Iohannis. Le chef de l’Etat a invité les partis et les formations politiques représentés au Parlement à des consultations lundi prochain. Klaus Iohannis a maintes fois critiqué l’attitude des parlementaires, qui, dans certains cas, ont rejeté les requêtes formulées par les procureurs anti-corruption pour le lancement des poursuites pénales, l’arrestation et la perquisition des élus. C’est le troisième round de consultations de ce type depuis le début du mandat présidentiel de Klaus Iohannis, le 21 décembre 2014.



    Investissements — Par les nouvelles mesures d’allègement fiscal, le gouvernement de Bucarest souhaite convaincre les sociétés étrangères que ça vaut la peine d’investir en Roumanie, a déclaré jeudi le premier ministre Victor Ponta. Et lui d’ajouter que l’année dernière l’Exécutif avait dispensé les sociétés de payer l’impôt sur le profit réinvesti. Le premier ministre a exprimé son espoir que la réduction de la TVA et la mise en œuvre des mesures du nouveau Code Fiscal encourageraient les investisseurs étrangers à opter pour la Roumanie ou bien à garder et à développer leurs investissements en terre roumaine. Et pour cause : la Roumanie est un des marchés les plus compétitifs en Europe, vu qu’elle dispose d’une main d’œuvre bien qualifiée et que le niveau des salaires y est plus bas par rapport au reste de l’Europe, a encore déclaré Victor Ponta.



    Diplomatie — Le ministre roumain des Affaires Etrangères, Bogdan Aurescu s’est entretenu jeudi avec le groupe des chefs des missions diplomatiques d’Amérique Latine et des Caraïbes accrédités à Bucarest. A l’agenda des discussions ont figuré entre autres les relations bilatérales, l’actualité régionale et les rapports entre l’UE et les pays d’Amérique Latine et des Caraïbes. La réunion a été une bonne occasion pour les diplomates d’échanger sur les modalités concrètes de diversifier la coopération entre la Roumanie et les pays latino-américains, lit-on dans un communiqué du ministère des AE de Bucarest.



    Tennis — Les joueuses de tennis de l’équipe de Fed Cup de la Roumanie ont invité les Roumains vivant au Canada à se rendre à Montréal pour les soutenir dans les matchs contre l’équipe canadienne, prévu samedi et dimanche et dont le gagnant jouera en 2016 dans le premier échelon de la Fed Cup, l’équivalent féminin de la Coupe Davis. La Roumanie sera représentée à Montréal par Irina Begu, Alexandra Dulgheru, Andreea Mitu et Raluca Olaru. Pour sa part, Simona Halep, numéro 3 mondiale, a décidé de ne pas y participer, en raison d’un agenda très chargé par les tournois individuels européens.



    Cannes — Les films «Le trésor» de Corneliu Porumboiu et respectivement « Un étage plus bas» de Radu Muntean seront présentés en première mondiale dans la section « Un certain regard du Festival de Cannes » qui se déroulera du 13 au 24 mai. «Un certain regard » est une section parallèle de la compétition officielle, réunissant des films qui présentent une vision spéciale des cinéastes du monde entier. Cette année, la présidente du jury de la section est l’actrice Isabella Rossellini.



    Météo — Les météorologues annoncent du beau temps en Roumanie dans les 24 prochaines heures. Des pluies sont attendues uniquement dans le nord du pays. Les températures maximales, plus élevées que la normale saisonnière, iront de 18 à 27 degrés.

  • 09.04.2015

    09.04.2015

    Défense — La Roumanie est un partenaire de confiance pour l’OTAN et celle-ci s’engage à défendre ses alliés contre toute menace possible, a fait savoir mercredi l’Alliance de l’Atlantique Nord en réplique aux affirmations du Ministère russe des Affaires Etrangères à l’égard de Bucarest. Par son agression en Ukraine, Moscou a violé le droit international et manqué à ses engagements stipulés par l’acte fondateur OTAN- Russie, affirme l’Alliance selon laquelle la Russie continue à lancer des affirmations provocatrices dépourvues de tout fondement, inadéquates et qui ne contribuent point à la stabilité et à la prédictibilité en Europe. Le Ministère russe des Affaires Etrangères a accusé le gouvernement roumain de sacrifier la sécurité de la région en acceptant sur le territoire roumain le déploiement des forces militaires otaniennes. Le premier ministre roumain, Victor Ponta, a salué la réaction de l’Alliance et déclaré qu’en tant que membre à part entière de celle-ci, la Roumanie ne prendra que les décisions qu’elle considère justes et opportunes pour servir aux objectifs de sécurité nationale et nord-atlantique. La position exprimée par l’Alliance au sujet des commentaires de la diplomatie russe reflète fidèlement le point de vue de Bucarest, a affirmé à son tour le ministre roumain des Affaires Etrangères, Bogdan Aurescu, sur les réseaux sociaux.



    Sénat — Le Sénat roumain se conformera à la décision de la Cour Constitutionnelle et rendra publique la décision par laquelle il a rejeté la demande de mise en détention provisoire du sénateur social-démocrate Dan Şova, accusé de complicité d’abus de fonction. La Cour Constitutionnelle a constaté l’existence d’un conflit de nature constitutionnelle entre le Parquet près la Haute Cour de Cassation et de Justice et le Sénat. L’opposition libérale a fait connaître son intention de déposer une nouvelle contestation auprès de la Cour Constitutionnelle après la publication de la décision mentionnée. Rappelons que le 25 mars dernier, le Sénat avait décidé de ne pas approuver le placement en détention provisoire de l’ancien ministre des Transports, Dan Şova, en raison du manque de quorum.



    Déficit – Le déficit commercial de la Roumanie sur les deux premiers mois de l’année courante s’est chiffré à 563,3 millions d’euros, un niveau inférieur de 4,7 millions d’euros à celui rapporté sur les deux premiers mois de 2014, selon l’Institut National des Statistiques. Les volumes des exportations et des importations ont augmenté en janvier et février de 3,6 et respectivement 3,3% par rapport à la même période de l’année dernière. Au sein de l’UE, la valeur des exportations roumaines a été de 6,35 milliards d’euros et celle des importations de 7,1 milliards d’euros. Quant aux échanges commerciaux en dehors des frontières européennes, ceux-ci ont totalisé 4, 25 milliards d’euros, dont 2,22 enregistrés par les exportations et 2,03 par les importations.



    Célébration — Les chrétiens orthodoxes et les greco-catholiques du monde entier, y compris de Roumanie, pays majoritairement orthodoxe, célèbrent aujourd’hui le Jeudi Saint. Ils commémorent la Cène, le repas où Jésus a béni le pain et le vin pour la première fois et se rappellent aussi que Jésus lava les pieds de ses apôtres les invitant ainsi à se faire les serviteurs des autres. Les Pâques orthodoxes sont célébrées cette année le dimanche, 12 avril.



    Chisinau — Le gouvernement de la République de Moldavie a engagé sa responsabilité par ordonnance d’urgence sur les projets de budget et de politique fiscale pour 2015, informe Radio Chisinau. Aux dires du premier ministre Chiril Gaburici, le cabinet moldave a engagé la responsabilité poussé par la nécessité d’instaurer un climat de stabilité propre à la poursuite des négociations avec les partenaires étrangers. Approuvé par le gouvernement moldave la semaine dernière avec un retard de six mois, le projet de budget 2015 met en place une série de modifications favorables aussi bien aux citoyens qu’aux hommes d’affaires, a précisé Chiril Gaburici. Chiffré à quelque 200 millions d’euros, le déficit budgétaire devrait être couvert par des rentrées résultant des privatisations et des prêts extérieurs. La politique budgétaire-fiscale du gouvernement moldave prévoit une série de majorations de taxes et d’accises, notamment sur les carburants. Si aucune motion de censure n’est déposée dans les 72 heures suivant l’engagement de la responsabilité du premier ministre devant le Parlement, les projets entreront en vigueur.


  • La Roumanie au sein de l’OTAN et les problèmes actuels

    La Roumanie au sein de l’OTAN et les problèmes actuels

    Le porte-parole de la diplomatie russe, Aleksandr Lukashevich, a critiqué pour la seconde fois en une semaine la décision des autorités roumaines de renforcer la présence des troupes de l’OTAN sur son territoire. A son avis, les dirigeants du pays transforment la Roumanie en une tête de pont des Etats-Unis et de l’OTAN dans le voisinage de la frontière russe, au risque (je cite) «de sacrifier les intérêts relatifs au maintien de la stabilité» dans la région de la mer Noire.



    En réplique, la porte-parole adjointe de l’OTAN, Carmen Romero, considère ces déclarations comme «provocatrices, sans fondement et inadéquates». La décision de l’Alliance de renforcer sa présence militaire en Europe de l’Est est une réponse aux actions agressives de la Russie en Ukraine, a expliqué la responsable. Et elle d’ajouter que la Roumanie, en tant que partenaire de confiance pour l’OTAN, ne se laissera pas intimider par les déclarations menaçantes de la diplomatie russe.



    En même temps, par la voix de son premier ministre Victor Ponta, Bucarest condamne les actions agressives de la Fédération de Russie en Ukraine voisine. En tant que membre de l’OTAN, la Roumanie ne prendra que les décisions qu’elle estime correctes et opportunes pour les objectifs de sa sécurité nationale et de l’Alliance. A son tour, le ministre roumain des Affaires Etrangères, Bogdan Aurescu, a souligné sur les réseaux sociaux que la position de l’OTAN à l’égard des affirmations du porte-parole de la diplomatie russe reflétait entièrement la position de la Roumanie.



    D’ailleurs, ce n’est pas pour la première fois que Moscou critique Bucarest. Jeudi dernier, le même Aleksandr Lukashevich affirmait que la Roumanie devait prendre conscience de la «responsabilité et des conséquences» de l’augmentation du nombre de militaires otaniens sur son territoire. Le porte parole du ministère russe des Affaires Etrangères critiquait également le projet de loi avalisé par l’Exécutif de Bucarest visant le stationnement, le déroulement d’opérations et le transit des forces armées étrangères sur le territoire roumain.



    Et ce n’est pas tout. La décision de la Roumanie d’accueillir dans la base militaire de Deveselu (dans le sud) des éléments du bouclier antimissile américain a suscité à plusieurs reprises de vives critiques de la part de Moscou, malgré les garanties de Bucarest et de l’Alliance que le bouclier a un rôle purement défensif, qui ne vise pas la Russie. (trad. Valentina Beleavski)