Tag: métier

  • Le Regard qui s’entend…

    Le Regard qui s’entend…

    Changement radical ou feu de paille ? La société roumaine semble être en train d’opérer des transformations en profondeur — c’est en tout cas ce que laissent penser les manifestations géantes ayant rassemblé des centaines de milliers de personnes à travers la Roumanie, en janvier et février derniers. Toutefois de quel type de changement s’agit-il et comment est-il perçu par les journalistes francophones de Roumanie, avec leur recul ? Le 78e numéro de la revue Regard, la plus importante publication francophone d’Europe du sud-est, ouvre plusieurs pistes de débat. Et puisqu’on parle de fin d’étape, ses journalistes sont tombés aussi sur un secteur qui, selon toute vraisemblance, se dirige vers son extinction, à Bucarest du moins — celui des métiers artisanaux. Tout à jeter ou tout à réinventer, les réponses du « Regard » qui s’entend dans RRI Spécial, avec Laurent Couderc, rédacteur en chef de la revue et Mihai Barbu, photo-journaliste.





  • Du salariat au précariat

    Du salariat au précariat

    L’Europe s’est contruite sur l’idée de travail comme réalisation de soi. Il s’agit d’une idée partagée mais en réalité partielle. Or, les multiples réformes dans le domaine de l’emploi rendent le travail bien souvent insupportable. Dans cette optique, l’éthique du travail a de mois en moins sa place dans nos sociétés. C’est cette question que nous allons aborder avec Julien Brygo dans ce troisième volet d’entretiens sur l’utilité et la nuisance sociale des métiers.

  • Tisser contemporain

    Tisser contemporain

    Le métier à tisser peut-il sembler vieux-jeu, il continue d’intriguer, mais pas forcément dans les villages. En juillet dernier, une trentaine d’artistes – plasticiens, visuels – et architectes se sont disputés une place devant les six métiers à tisser trouvés et remis en fonction par le Musée d’histoire de Brasov, la Fondation Forums de cette même ville du centre de la Roumanie et la fondation Modernism.ro. Il s’agissait de récupérer de manière inédite le tissage à l’ancienne, ce métier traditionnel en train de rendre l’âme, car peu profitable d’un point de vue économique. En tandem avec des tisserandes villageoises, les jeunes artistes ont tenté de réinventer le tapis décoratif à travers des projets proches de l’art contemporain. Question d’informer le public, mais aussi proposer aux créateurs de nouvelles méthodes de travail et d’éventuelles pistes artistiques alternatives.



    Les environs de Brasov étaient une des régions les plus actives du pays en matière de création de tissus. Il y avait beaucoup de métiers à tisser — aujourd’hui, nombre ont disparu ou sont entreposés, en pièces, dans les remises des fermes. La pression de la rentabilité est forte et elle a créé tout un cercle vicieux, comme nous le raconte Ioana Schiopu, la directrice de ce projet artistique…







    https://www.facebook.com/RazboiulTesatorilor/videos/172407936498526/



    Les œuvres hybrides des artistes contemporains roumains et des tisserandes de Brasov sont actuellement à voir à Sibiu, au Musée de la Civilisation traditionnelle Astra, partenaire de ce projet réalisé par le Musée d’histoire de Brasov et l’Association Forums.

  • La navette du métier à tisser poursuit son chemin

    La navette du métier à tisser poursuit son chemin

    Une semaine en Transylvanie, voilà un cadeau désiré par tout un chacun. Véritable aimant à touristes, cette province historique de la Roumanie attire de nombreux passionnés de beauté du monde entier. Parmi les destinations incontournables, il convient de mentionner la cité médiévale de Sighişoara, le château de Bran, rendu célèbre par le roman de Bram Stocker, qui évoque la légende du comte Dracula, le château de Peleş, somptueuse résidence royale ou bien les églises évangéliques fortifiées, sises au pied des Carpates, dont certaines sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO. On peut aussi découvrir la Transylvanie profonde. Pour ce faire, il faut sillonner les villages et franchir le seuil des maisons des habitants des parages.



    RRI et la station locale l’Antenne des villages se sont proposé de récompenser trois de leurs fidèles auditeurs par un séjour d’une semaine au cœur de la Transylvanie. Jamila Bekkaï, du Maroc, Gilbert Dupont, de France, et Anca Balaban, de Roumanie, sont les heureux gagnants du jeu concours « Voyage avec la navette de Mamie Ruta », lancé cet été par ces deux stations de la radio publique roumaine. Début septembre, ils sont arrivés à la maison de la Mamie Ruta, qui avait laissé en héritage à ses petits-enfants, entre autres, une navette pas comme les autres. En signe de respect pour sa vie exemplaire, les descendants de Mamie Ruţă décident de porter la navette à travers le pays et partout sur la planète, histoire daccomplir le rêve de voyager à travers le monde de celle qui n’avait jamais quitté Mândra, son village natal. Cette navette à tisser tellement particulière a jusqu’ici parcouru plus d’un million de km. Qu’est ce qui a interpellé nos hôtes de l’étranger ? Ecoutons Jamila Bekkaï du Maroc :






    Ce fut une semaine au cœur de la Transylvanie, durant laquelle les trois fidèles auditeurs ont visité non seulement le village de Mândra, où nos auditrices ont eu l’occasion de porter les habits de mariage de Mamie Ruta, mais aussi au village de Sona, du grand peintre roumain Stefan Câltia. Les deux musées nationaux du village de Bucuresti et de Sibiu, la ville de Fagaras, avec sa cité médiévale devenue prison politique à l’époque communiste, la ville de Brasov, la route appelée Transfagarasan et le monastère brancovan de Sambata de sus ont également figuré parmi les repères de ce voyage. Ecoutons Gilbert Dupont de France :






    Sept jours de voyage en Transylvanie, des expériences inédites et pas du tout ennuyantes. Nos auditeurs ont admiré les monuments historiques et d’architecture de la capitale culturelle européenne de l’année 2007, la ville de Sibiu, mais ils ont également été enchantés de l’accueil qui leur a été réservé au village de Sibiel, où ils ont été logés chez la famille Luca. Ils ont activement participé à la reconstitution d’un mariage paysan durant lequel ils ont endossé eux-mêmes les rôles de jeunes mariés, parents et beaux-parents. Le caractère interactif des visites s’est poursuivi aussi dans les ateliers de manufacture traditionnelle où nos auditeurs ont tissé et travaillé le fer et le verre. A l’aide d’artisans et d’artistes plasticiens, ils ont réussi à mieux comprendre la technique traditionnelle de la transformation des matériaux locaux.



    Si pour Anca Balaban, certains endroits visités étaient plutôt inconnus, d’autres lui ont produit de véritables révélations: « Je veux vous remercier pour l’occasion que j’ai eue de visiter des endroits inédits. J’ai également vu d’un autre œil certains endroits connus et j’ai aussi découvert une autre manière de penser les choses. Les soirées passées au village de Sibiel, la reconstitution d’un mariage paysan et de certaines traditions de Marginimea Sibiului m’ont encouragée à découvrir d’autres aspects de l’histoire et des traditions du peuple roumain. »



    La dernière journée de ce voyage initiatique a été surprenante. Elle a commencé avec une visite dans une bergerie traditionnelle de la région de Fagaras, dans le centre du pays, où le groupe a pu observer la fabrication de produits traditionnelle à base de viande et de lait de brebis, qu’ils ont pu déguster par la suite. Plus tard, la visite aux châteaux de Peleş et de Pelişor, dans la ville de Sinaia, a conclu la série des découvertes d’une très belle Roumanie que les gagnants de notre concours comprendront et aimeront davantage.



    De retour en Roumanie après un périple sur l’île de Bali, la navette de Mamie Ruţă, du village transylvain de Mândra, a accompagné nos auditeurs tout au long de leur parcours transylvain. Ils souhaitent maintenant faire voyager la navette à travers leurs pays d’origine, question de raconter des histoires et des légendes des villages traditionnels roumains. La navette à tisser de Mamie Ruţă est désormais prête pour de nouvelles aventures. (trad.: Mariana Tudose, Alex Diaconescu)

  • Métiers anciens revisités

    Métiers anciens revisités

    C’est aussi le cas de la jeune famille Dana et Ionuţ Georgescu, qui ont lancé le projet « Le Moulin à papier » de Comana, une localité à une trentaine de km de Bucarest. Ils y recyclent du papier, le font macérer et le transforment en papier écologique, qu’ils impriment et relient en employant des équipements récupérés dans d’anciennes imprimeries.

    Les débuts du « Moulin à papier », cinq années auparavant, sont liés à a venue au monde de leur fillette, Elena, mais non seulement. Dana Georgescu nous en dit davantage : « Nous avions des emplois dans des compagnies privées. Au moment où Elena est venue au monde et j’ai passé plus de temps avec elle, j’ai senti le besoin de faire plus que je n’avais fait jusqu’alors. J’étais et je continue d’être passionnée par l’écriture, j’aime ce qui est beau en général. J’ai senti que je voulais faire davantage que d’aller au bureau tous les jours, de gagner un salaire et de partir en vacances. C’était en 2007. Depuis lors, nous avons cherché et nous nous sommes décidés de faire quelque chose dans le domaine de l’imprimerie. Mon mari était passionné de cartes et les choses ont commencé à prendre contour peu à peu. Plus tard, vers 2009, nous avons commencé à suivre aussi des cours. Moi, j’ai suivi un cours de photographie, et mon mari un cours de reliure de livre »

    Le « Moulin à papier » une fois conçu, les époux Georgescu ont commencé à chercher un endroit pour le mettre en place. Après avoir cherché à maints endroits, ils sont arrivés à Comana, au milieu d’un parc naturel, avec des forêts, avec un petit delta sur la rivière Neajlov, un endroit qui a sa place dans l’histoire littéraire, aussi, car c’est là que se trouve la maison-musée du poète Gellu Naum. Un endroit prédestiné pour eux, selon Dana. C’est là qu’ils habitent la plus grande partie de la semaine, ils fabriquent et impriment du papier. Ils exposent, dans un petit musée, les machines, dont certaines sont classées au patrimoine national, telle celle qui a été créée à Leipzig en 1889, qui a fonctionné dans l’imprimerie du journal « Universul ».

    Et vu qu’ils ont trouvé à Comana un endroit si hospitalier, ils ont pensé offrir, à leur tour, quelque chose au village : ils ont créé une petite entreprise sociale où sont produits de petits carnets, des cartes de vœux, des signets et bien évidemment, du papier écologique manuel. Ionuţ Georgescu : « C’est une entreprise d’un genre un peu différent pour la Roumanie, bien que l’on commence déjà, chez nous aussi, depuis un certain temps, à parler de l’économie sociale et l’on essaie d’assurer à ce domaine un cadre législatif. Ce que nous avons découvert depuis que nous nous trouvons à Comana, c’est que l’on ne peut déployer une activité dans une communauté sans tâcher d’offrir quelque chose à cette communauté. Nous découvrons qu’à mesure que nous nous impliquons dans la vie de la communauté, la communauté nous offre quelque chose, à son tour. Nous avons travaillé avec les enfants de l’école de ce village et ils participent gratuitement aux activités que nous organisons. Nous y avons trouvé des gens de confiance avec lesquels nous collaborons très bien pour faire marcher le « Moulin à papier ». Ce sont des gens sérieux et capables de comprendre nos rêves. Ils nous aident à faire quelque chose non seulement pour nous, mais aussi pour la communauté que nous avons intégrée. Nous ne pouvons dissocier le développement économique de la prospérité des gens parmi lesquels nous vivons. »

    Quelle est la situation économique des habitants de Comana et comment cette communauté traditionnelle a-t-elle accueilli l’idée nouvelle de fabriquer du papier écologique dans son village ? Ionuţ Georgescu. : « Le milieu rural a besoin de croissance économique. Or, la campagne offre très peu d’emplois. La plupart des habitants de Comana font la navette à Bucarest ou dans les villages des environs de la capitale où ils ont trouvé du travail. Ils n’ont pas le choix. Pourtant, nous pensons que les métiers traditionnels peuvent très bien arrondir les revenus des villageois ou même devenir leur principale source de revenus. Au début, lorsque nous leur en avons parlé, ils n’ont pas fait confiance à nos idées. En constatant ce que nous avons réalisé, ils se sont rendu compte qu’en utilisant les vieilles choses, on pouvait progresser et alors ils sont devenus plus ouverts. Certains s’impliquent même dans nos activités. »

    Les participants les plus enthousiastes aux activités du « Moulin à papier » sont les enfants. Pour eux, Dana Georgescu organise différents ateliers pour leur montrer comment on fabrique et on imprime le papier. Quelle est la réaction des enfants ? Dana Georgescu : « Au début, ils regardent d’un air curieux et de partout je n’entends que des exclamations d’étonnement. Ils sont très surpris de ce qu’ils voient ici. A mesure que je leur explique ce qui s’y passe, ils deviennent de plus en plus intéressés. Et lorsque le moment de produire le papier arrive, c’est une véritable compétition, car chacun souhaite être le premier. Il y a des enfants qui nous disent qu’ils souhaitent y travailler, quand ils seront grands. Ils sont enchantés de ce qu’ils font ici. Et ce sont surtout les tout-petits qui sont les plus enthousiastes et qui manifestent le plus spontanément leur joie. »

    Pour les prochaines années, la famille Georgescu prépare un autre projet à Comana: « Le village des artisans », qui doit bénéficier d’un financement norvégien. Il s’agit de construire là-bas de maisonnettes en style traditionnel où l’on pratiquera et enseignera différents métiers anciens : poterie, tissage et travail du bois.(Trad. : Ligia Mihăiescu, Dominique)

  • Un autre genre d’éducation artistique

    Un autre genre d’éducation artistique

    Le sculpteur Virgil Scripcariu et son épouse, l’historienne de l’art Adriana Scripcariu, vivent depuis 2006 dans le village de Piscu, à 36 kilomètres de Bucarest. Un village réputé jadis pour son grand nombre de potiers. L’héritage artistique de la contrée, la plaine tranquille qui s’étend tout autour, l’air pur et le monastère de Ţigăneşti, sis dans le voisinage, voilà les raisons pour lesquelles ces deux passionnés d’art ont décidé d’y faire construire une maison pour eux et leurs six enfants.

    Adriana Scripcariu explique: Quitter Bucarest était pour nous une nécessité. Au moment où nous nous sommes décidés de le faire, nous étions parents de deux enfants. Nous avons pensé leur offrir un environnement moins pollué, une nourriture plus saine, la possibilité de sortir dans la nature. En plus, mon mari, qui est sculpteur, avait besoin d’un atelier. Nous avons donc cherché un endroit plus calme, à proximité de Bucarest. Le hasard a voulu que ce soit un village riche en tradition potière, ce qui nous réjouit énormément. C’est à partir de ces données que nous avons créé ce que vous voyez maintenant, 8 ans après notre installation dans ce village.

    Une fois établis à Piscu, en 2006, Adriana et Virgil Scripcariu ont jeté les bases de l’Association Gaspard, Balthazar et Melchior et ont mis en place plusieurs projets éducatifs et culturels, dédiés notamment aux enfants. Une place de choix y occupent les ateliers de poterie, précise Adriana Scripcariu : Nous étions dans l’impasse, car les enfants n’avaient plus rien en commun avec la tradition potière de leur village. Ils ignoraient tout de ce vieux métier et ne s’étaient jamais assis devant une roue du potier. Comme nous ne pouvions pas accepter cette rupture, nous avons commencé à organiser des écoles d’été sur des thèmes de poterie. Les enfants du village y ont participé avec enthousiasme. Ces ateliers s’accompagnaient de brèves leçons d’histoire de l’art. Après cela, nous sommes passés à d’autres métiers artisanaux. Avec le temps, on nous a demandé de tels ateliers pour les enfants vivant dans d’autres villages et même pour des adultes. C’est dire que notre activité s’est élargie.

    Disciple favori du grand sculpteur Vasile Gorduz, Virgil Scripcariu est, à ses 40 ans, un artiste apprécié en Roumanie comme à l’étranger. En 2008, il a participé à la Biennale d’architecture de Venise, avec des variations sur le tabouret spécifique des tziganes travailleurs du bois appelés « rudari ». Une année plus tard, il a été finaliste du Grand Prix Prométhée dans la catégorie « Opera Prima » (œuvre de début). Virgil Scripcariu est également l’auteur de la sculpture intitulée Maternité, qui s’érige devant l’Eglise anglicane de Bucarest.

    La maternité est d’ailleurs le thème de sa dernière exposition, Supermam, dont le vernissage a eu lieu récemment à Londres. Dans le village de Piscu, Virgil Scripcariu a pu trouver non seulement la quiétude, mais aussi et surtout une ambiance propice à la création. Virgil Scripcariu: Nous avons découvert une habileté particulière des villageois de Piscu, celle de comprendre et de finaliser un ouvrage suivant différentes techniques. Cela s’explique par l’héritage génétique de ce village de métiers traditionnels, un phénomène intéressant, à mon avis. Je crois qu’il existe, ailleurs en Roumanie, d’autres communautés comme celle-ci, dont le potentiel créatif est insuffisamment mis en valeur.

    Si les potiers de Piscu ont petit à petit abandonné ce vieux métier artisanal c’est surtout en raison de sa faible rentabilité. Malheureusement, ni les ateliers de poterie organisés par Virgil et Adriana Scripcariu ni l’enthousiasme des enfants n’ont réussi à convaincre les villageois de renouer avec cette tradition. Virgil Scripcariu : En collaborant avec un villageois qui n’avait plus fait de poterie depuis 25 ans, j’ai découvert qu’il était très doué et qu’il maîtrisait à merveille son savoir-faire. Il y en a beaucoup qui, comme lui, s’y connaissent encore à la poterie, mais qui ne la pratiquent plus. En l’absence des débouchés pour leurs objets, ils ont perdu et l’intérêt et l’adresse. Certains d’entre eux, plus âgés, ont toutefois gardé leurs roues de potier et s’y mettent de temps à autre par inertie. Les cinquantenaires pourraient quand même pratiquer ce métier, mais c’est décourageant de tout reprendre à zéro sans aucune perspective. (…)Il n’y a pas d’encouragement et d’appréciation pour ces choses, car les gens ne les considèrent pas comme des opportunités. Je suis persuadé que dans 20 ans ceux qui savent faire de la poterie ou du tissage selon les méthodes traditionnelles seront regardés comme des artistes ».

    En 2011, une nouvelle opportunité s’est présentée pour Adriana et Virgil Scripcariu. Comme l’école du village avait fermé ses portes, ils en ont ouvert une autre. Même si c’est un établissement privé, il a fonctionné à titre gratuit durant les trois premières années. Des taxes ont pourtant été instituées, cette année, mais uniquement pour les familles qui peuvent se les permettre. Toujours en 2015, la première génération d’élèves de l’école Agatonia achève les cours du primaire. Qu’est-ce qu’ils y on appris? Voici la réponse de Adriana Scripcariu. : Agatonia est une école ordinaire, dans le sens du savoir que nous essayons de transmettre aux enfants. Sa particularité consiste en ce qu’elle fonctionne dans un village de potiers, à forte spécificité patrimoniale et dans le fait que nous autres, coordinateurs, nous avons des préoccupations artistiques. Moi, je suis historienne de l’art, mon mari est sculpteur. Comme l’école se trouve près d’un atelier de sculpture et du monastère de Ţigăneşti, les élèves sont en contact permanent avec plusieurs formes de l’art. J’espère que cela aidera à cultiver leur goût esthétique et leur amour du patrimoine. Bref, le contexte est propice pour notre petite école qui ambitionne de rapprocher les enfants de l’art.

    Adriana et Virgil Scripcariu se proposent de poursuivre les projets entamés à Piscu, dans l’espoir que l’art et la poterie finiront par attirer de plus en plus de jeunes.(Christine Lescu)