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  • Visite au Banat

    Visite au Banat

    Partons à la découverte de l’un des lieux les plus isolés du pays, un petit village juché au sommet des monts Cerna, et que seule une échelle de bois d’une centaine de mètres relie au monde extérieur. C’est aussi là que se cachent les moulins à eau de Rudăria, uniques en Europe de l’Est. Nous parlerons aussi du Festival de Jazz de Gărâna, un évènement culturel international, mais qui parle aussi de traditions et de folklore authentique. Partout en Roumanie, y copris dans le Banat, on cherche à développer le tourisme sous plusieurs formes, nous explique Dan Mirea, Manager au sein du Centre de création et de promotion de la culture de Caraș Severin : Si l’on fait référence au tourisme authentique, que nous pratiquons déjà dans la région, je pense que je commencerais par me rendre directement à la cascade Bigăr dans la vallée de l’Almăj (Valea Almăjului). Cette cascade est très connue. Elle fait partie des sept plus belles cascades du monde. Il existe une autre région très visitée, surtout par les touristes étrangers, celle qui renferme les moulins à eau ce Rudăria. Ces moulins ont été construits au 18ème siècle. Ce qui est incroyable, c’est qu’ils sont encore en activité aujourd’hui, et les habitants de la région viennent y moudre leur blé et leur maïs. De nombreuses chaînes de télévision sont venues des quatre coins du monde pour effectuer des reportages sur ces moulins. Un autre point d’intérêt unique de la région montagneuse du Banat est le village de Ineleț, qui n’est accessible que par une échelle très abrupte. Comme le disait l’un de nos grands poètes roumain, ce village est le plus proche de Dieu. Il n’existe aucune route dans ce village. Les habitants emmènent leurs enfants à l’école ou chez le médecin en les portant sur leur dos.»

    Ineleț, ce village le plus reculé de Roumanie, compte une centaine de maisons alignées, adossées à la colline. Parmi elle, seules 33 sont encore habitées. Preuve que les touristes sont arrivés jusqu’ici : l’église en bois érigée sur la colline en 1973 par les habitants du village. Le village de Gărâna, lui aussi magnifique, a été construit au 19ème siècle par une communauté de saxons, nous raconte explique Dan Mirea, Manager au sein du Centre de création et de promotion de la culture de Caraș Severin : « A l’heure actuelle, le village accueille chaque année l’un des plus importants festival de jazz du monde. Le temps d’une semaine, l’été, à la fin du mois d’août, de nombreux touristes étrangers font le voyage pour y participer. Les billets sont en vente deux ans à l’avance. Cette année, contrairement aux années précédentes, les billets étaient épuisés 14h après l’ouverture des ventes. Un autre élément inédit, celui des monts Semenic, qui sont en constante évolution. Beaucoup d’investissements y ont été faits en termes de logistique et d’infrastructures. Deux pistes sont en cours d’installation, dont une rivalisant avec la célèbre station autrichienne d’Innsbruck. C’est d’ailleurs une entreprise autrichienne qui est en charge des travaux. Il est certain qu’au moment de son inauguration, fin 2023, de nombreux touristes feront le déplacement. La Vallée de Bistra, au cœur du Banat, accueille aussi de nombreuses activités artistiques, tel que le Festival international de Băile Herculane. Cette ville fait non seulement honneur au département de Caraș-Severin et à la région du Banat, mais aussi à la Roumanie toute entière à l’époque où elle était une station thermale prisée dans toute l’Europe. »

    Le centre historique de Băile Herculane est sans nul doute le point fort de la station thermale. On y trouve des monuments historiques tels que le Casino ou les Bains impériaux autrichiens, ainsi que la villa dans laquelle résidait l’impératrice austro-hongroise Sissi, qui avait une vraie passion pour Baile Herculane et ses environs. Dan Mirea : « Le centre historique vient d’être complètement remis à neuf et la fameuse statue d’Hercule, symbole de la ville connue et reconnue en Roumanie et ailleurs, a retrouvé sa splendeur du 19e siècle. Băile Herculane accueille un festival international depuis plus de 30 ans. Il s’agit du Festival international Hercule. Chaque année, des représentants de 40 pays représentent le folklore et les traditions de leurs pays. Plusieurs régions du Banat préservent des éléments de folklore authentique : la Valée du Caras, la valée de la Bistrita et la Valée de l’Almaj, auxquelles s’ajoute la région montagneuse du Banat. C’est ici que les danses et surtout les costumes traditionnels sont à l’honneur. Les habitants des environs apprécient les vêtements traditionnels plus que tout. On dit que dans la région du Banat, les personnes âgées pourraient tout vendre, même leurs tombeaux, mais pas leurs vêtements. En tant que manager du Centre de création et de promotion de la culture traditionnelle du Caraș-Severin, j’ai envisagé plusieurs projets pour l’année prochaine. Nous essayons de nous associer en quelque sorte à la ville de Timisoara, dans le sud-est, capitale culturelle européenne en 2023. L’un des projets prévus l’année prochaine est une exposition de plus de 1 000 vêtements de toutes les régions du Banat. »

    A l’exception de la station thermale de renom Băile Herculane, une autre région commence à constituer un pôle d’attraction pour les touristes : celle de Muntele Mic (en français « La petite montagne »). La station est située à une quelque 1550 mètres d’altitude et est déjà la destination des vacanciers qui pratiquent les sports d’hiver. Par ailleurs, aux pieds des montagnes, vous retrouverez des artisans traditionnels. Dan Mirea, manager du Centre de création et de promotion de la culture traditionnelle de Caraș Severin nous en dit plus : « Tout près de Resita se trouve un village représentatif non seulement de la région du Banat, mais aussi de Roumanie. Il s’agit du village de Biniș, où un maître artisan potier qui a perpétué la tradition de ses ancêtres, a représenté la Roumanie dans les salons les plus importants au monde. Elément inédit de cet épisode : quatre présidents des Etats-Unis ont décoré cet artisan. Son unicité réside dans le fait qu’il n’a jamais changé sa roue de poterie. C’est un tour utilisée depuis plus de 200 ans et qui possède un charme à part, affirment les anciens de la région. Tous ceux qui se sont assis pour faire tourner ce tour réussissent à le manier.» Voici donc une destination où les sites naturels se combinent harmonieusement à l’héritage culturel. Et tout cela est complété par d’autres évènements culturels qui se déroulent tout au long de l’année.

  • 20.11.2021 (mise à jour)

    20.11.2021 (mise à jour)

    Politique – Le président roumain, Klaus Iohannis a invité lundi les partis parlementaires à des consultations en vue de désigner un candidat aux fonctions de premier ministre a annoncé l’administration présidentielle. Le PSD et le PNL, les formations qui disposent du plus grand nombre d’élus nationaux, ainsi que l’UDMR promettent de se rendre ensemble aux négociations, après avoir convenu de constituer un nouveau gouvernement, dirigé par le libéral Nicolae Ciuca. Les trois partis ne se sont pas mis d’accord sur le programme de gouvernance, ni sur la répartition des portefeuilles. Après ces trois partis, l’USR l’ancien partenaire dans le gouvernement du libéral Florin Cîtu destitué par motion de censure se rendra aussi aux négociations, suivie par l’AUR, de l’opposition nationaliste et par le groupe des minorités nationales autres que celle magyare. Le général à la retraite Nicolae Ciuca a été désigné par le président Iohannis à constituer un gouvernement mais il a déposé son mandat parce qu’il était clair que l’équipe minoritaire PNL – UDMR n’allait pas recevoir le vote d’investiture. Auparavant, un gouvernement monocolore constitué par l’USR et proposé par le leader du parti, Dacian Ciolos a été rejeté par les sénateurs et députés roumains. S’il sera investi, M Ciuca deviendra le premier ancien militaire à diriger un gouvernement dans la Roumanie post-communiste.

    Moldova – La présidente de la République de Moldova, la pro-occidentale Maia Sandu entame mardi une visite officielle en Roumanie voisine à l’invitation de son homologue Klaus Iohannis. C’est la première visite en Roumanie après les élections parlementaires anticipées du 11 juillet, remportées catégoriquement par le parti présidentiel Action et Solidarité PAS, et se déroule dans le contexte des 30 années écoulées depuis le début des relations diplomatiques bilatérales et de l’indépendance du pays en 1991. La visite constitue une excellente occasion de reconfirmer la relation spéciale, privilégiée de partenariat stratégique visant l’intégration européenne de la République de Moldova, reposant sur une communauté de langue, culture et d’histoire.

    Restrictions – Les restrictions anti-covid entrent en vigueur dans plusieurs Etats Européens. A partir d’aujourd’hui en Hongrie le port du masque est à nouveau obligatoire dans les espaces fermés, à savoir magasins, centres commerciaux, bureaux de poste, théâtres, cinémas, musées et événements sportifs. Le personnel des salles de sport, des piscines, des hôtels et des restaurants est obligé à porter le masque de protection à tout moment. Un confinement a également été imposé en Autriche et la population peut sortir des maisons uniquement pour faire des achats essentiels, pour acheter de la nourriture ou des médicaments, pour se rendre au travail ou chez le médecin. Les restaurants et la majorité des magasins seront fermés et les parents sont priés à ne pas envoyer leurs enfants à l’école si possible. Ce qui plus est, à partir du mois de février, la vaccination anti-covid sera obligatoire en Autriche. En Belgique, de nouvelles restrictions sont en vigueur, alors que les employés sont appelés à faire du télétravail quatre jours par semaine. De nouvelles restrictions imposées aux personnes non-vaccinées entrent en vigueur en Slovaquie, en République Tchèque et en Grèce. Selon worldometers, plus de 257 millions de personnes ont été infectés au coronavirus. Plus de 5,1 millions sont décédés.

    Liste rouge – A Bucarest, le Comité national des situations d’urgence a mis à jour la liste des Etats et des territoires en fonction du taux d’incidence des cas de Covid 19. En zone rouge sont entrées entre autres l’Allemagne, la Grèce, la Hongrie, la Bulgarie et le Royaume Uni, Chypres, la Jordanie et le San Marin. L’Azerbaïdjan et le Brunei sont passés de rouge à jaune. Depuis la zone verte suite à la flambée du nombre de cas de coronavirus en zone jaune sont entrées la France, le Portugal, le Monaco, le Chili, le Liban et la Guyane. La Thailande, l’Iran, Aruba et Saint Kitts et Nevbis sont désormais en zone verte. La liste entrera en vigueur le 21 novembre.

    Métiers – La Roumanie a désormais 65 nouveaux métiers figurant sur la liste du Ministère du Travail. Parmi elles mentionnons celles de conseiller d’Etat, dégustateur à café, spécialiste numérisation, analystes testage logiciels ou bien consultant en sécurité cybernétique. Par ailleurs, 62 autres occupations ont été éliminées puisqu’elles ne se retrouvent plus sur le marché du travail. Cette liste sera mise à jour tous les 4 ans, en vertu d’analyses et de la demande des utilisateurs.

    Handball – Le club champion de Roumanie au handball féminin CSM Bucarest a battu samedi dans la soirée à domicile les Hongroises de FTC Rail Cargo Budapest, dans un nouveau match du Groupe A de la Ligue des Champions. Ce fut le dernier match de cette année des joueuses roumaines dans la principale compétition continentale. La Ligue des Champions devrait recommencer en 2022. Du 1er au 20 décembre l’Espagne accueillera le Championnat du monde 2021. La Roumanie fait partie du Groupe C et affrontera l’Iran le 3 décembre, le Kazakhstan le 5, la Norvège le 7.

    Météo – Temps doux avec des températures assez élevées en Roumanie. Quelques pluies sont possibles sur le nord alors que le vent sera plus fort en haute montagne notamment sur les Carpates Orientales. Les températures iront de – 1 à 6 degrés alors que les maxima iront de 7 à 14 degrés. Il fera beau aussi à Bucarest avec des maxima de 13 degrés.

  • Au revoir la Roumanie !

    Au revoir la Roumanie !

    La diaspora roumaine est la cinquième la plus nombreuse du monde et la sixième au sein des pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques, selon un rapport de l’OCDE. Sur leur ensemble, la plupart des ressortissants roumains sont soit peu qualifiés, soit surqualifiés. Presque 50 % des Roumains ayant quitté leur pays à destination d’un des Etats membres de l’OCDE ont des emplois faiblement qualifiés. La plupart des hommes travaillent dans le BTP, tandis que les femmes ont des activités en rapport avec le ménage. En revanche, une catégorie à part est représentée par les médecins roumains ayant choisi de travailler en Occident.

    Malheureusement, le vide laissé derrière se creuse de plus en plus, déplore le sociologue Vladimir Ionas : « Le plus grand exode des médecins roumains date d’avant les augmentations salariales intervenues ces dernières années. Malheureusement, c’est le départ du personnel sanitaire qui représente le plus grand souci auquel le système médical de Roumanie se confronte. Et ce souci persiste aujourd’hui encore. Sauf qu’à présent, il n’est plus qu’une question de salaire, mais aussi une question de conditions précaires dans les hôpitaux roumains et de pénurie suite au sous-financement du système. On peut aussi parler du respect que les médecins roumains se voient accorder en Roumanie et ailleurs, de la façon dont la relation avec le patient est imaginée chez nous ou en Occident. Malheureusement, en Roumanie, la relation entre le médecin et le malade repose exclusivement sur l’intérêt et la nécessité. Dans d’autres pays, cette relation est fondée aussi sur le respect et la confiance que le patient accorde à son médecin. Les Roumains s’avèrent plutôt méfiants envers le personnel médical et du coup, ils ne prennent rendez-vous chez le docteur qu’en cas d’urgence. C’est d’ailleurs ce que l’on a pu constater lors de la récente campagne de vaccination contre la Covid-19. »

    Selon le rapport de l’OCDE, 25 % de la population roumaine souhaiterait quitter définitivement le pays pour vivre en Occident. Ce pourcentage est un des plus grands de l’Europe de l’Est. Presque la moitié des Roumains entre 15 et 24 ans ont affirmé vouloir partir. Une réalité lourde de conséquences pour le marché du travail de Roumanie. Ce n’est pas seulement le salaire qui attire les jeunes Roumains vers l’Europe de l’Ouest, mais aussi le style de vie différent. Vladimir Ionas : « Dans le cas des jeunes, c’est notamment un autre style de vie qui fait la différence. La plupart d’entre eux ne sont pas partis pour un salaire plus grand, car dans le cas des ceux faiblement qualifiés, la différence salariale par rapport à ce qu’ils toucheraient en Roumanie n’est pas significative. C’est le style de vie, les services qu’un autre Etat met à leur disposition, le système sanitaire et d’éducation qu’ils pourraient offrir à leurs enfants. On parle donc d’une série de facteurs qui pousse les Roumains à vouloir boucler leurs valises pour vivre à l’étranger. Bien sûr, tout comme dans le cas des médecins, on ne saurait être surpris par cet exode des jeunes, notamment des jeunes diplômés qui choisissent de rester à l’étranger pour bénéficier d’un autre style de vie et pour pouvoir offrir à leurs enfants un avenir meilleur. »

    Après une baisse significative ces dernières années, voilà qu’en 2021, le taux de natalité a légèrement remonté la pente. Vladimir Ionas : « La natalité représente une question épineuse pour la Roumanie. En chute libre depuis de nombreuses années, voilà qu’en 2021, elle a enregistré une légère hausse due, bien évidemment, à l’actuel contexte pandémique. Difficile à dire si le pays pourra rester sur cette piste ascendante. Il faudrait que l’Etat adopte une série de mesures en ce sens. Je vous propose de prendre l’exemple d’autres pays tels la Hongrie ou la France. Confrontée à une crise démographique, la Hongrie a mis en place quelques-unes des mesures les plus dures d’Europe afin d’encourager la natalité. Voilà ce que la classe politique de Roumanie devrait faire : comprendre les priorités du pays, accepter que la situation démographique est inquiétante et favoriser des politiques publiques capables de doper le taux de natalité. Ce n’est pas si difficile que ça. La Roumanie n’est pas un pays pauvre, bien au contraire, c’est un pays riche, qui dispose de ressources nécessaires à la mise en œuvre de tels programmes. Il lui faudrait juste de la volonté politique. »

    On a donc besoin de politiques publiques ciblées et mises en place efficacement. Mais, dans un pays où le pourcentage des gens à la retraite dépasse celui des salariés, l’avenir semble plutôt inquiétant. Vladimir Ionas explique : « Malheureusement, sur cet aspect, j’ai du mal à croire que la situation pourrait s’améliorer. Le pourcentage des jeunes de plus de 18 ans qui envisagent de quitter la Roumanie dans les années à venir se monte à 20 %, tandis que le pourcentage des étudiants en première ou deuxième année d’études qui espèrent quitter le pays une fois le diplôme en poche est de 50 %. Une fois de plus, je ne sais pas dire si les autorités roumaines ont imaginé une solution à ce problème, mais on doit comprendre qu’une telle tendance débouchera sur une crise de plusieurs systèmes dont notamment celui des retraites. Je doute que dans un pays où 30 % de la population cotise et 70 % touche la retraite ou le chômage, l’Etat puisse continuer à verser la retraite. Parallèlement, le système de la santé sera sous-financé et s’effondrera. Voilà pourquoi la situation s’avère dramatique. Elle devrait constituer une priorité au niveau de la société roumaine afin que l’Etat identifie des solutions pour stopper l’exode et empêcher la Roumanie de recenser un nombre de retraités deux fois plus grand que celui des salariés. Cette question devrait constituer le principal thème de débat au sein de toutes les institutions publiques », a conclu Vladimir Ionas.

  • Guy Le Louët (France) – Propriétés du prince Charles de Galles en Roumanie

    Guy Le Louët (France) – Propriétés du prince Charles de Galles en Roumanie

    En fait, lintérêt de lhéritier de la Couronne britannique pour la Roumanie ne date pas d’hier, puisqu’il créait une fondation déjà en 1987, pour aider les intellectuels roumains à être en contact avec des universités occidentales — notamment Oxford et Cambridge. En avril 1989, à Londres, il a tenu un discours sur la situation dramatique des villages roumains — vous vous souvenez peut-être, pour Ceauşescu, l’heure était à la systématisation. Les villages étaient rasés pour faire des terrains agricoles ou les maisons des gens étaient démolies pour céder la place à des immeubles collectifs.



    Le prince de Galles est venu pour la première fois en Roumanie en 1998 et il est tombé sous le charme de la Transylvanie, cette région du centre du pays, de sa nature, de l’habitat, des traditions et des gens de l’endroit. Il déclare avoir pour ancêtres Vlad l’Empaleur, mais aussi la comtesse Claudine Rhédey de Kis-Rhéde, née sur le territoire de notre pays au XIXe siècle. Depuis lors, il vient chaque année, même plusieurs fois par an en Roumanie pour y séjourner, mais ce n’est pas tout.



    On ne sait pas exactement combien de propriétés le prince Charles a acquises en Roumanie, mais il s’agit d’au moins une dizaine. Et quand je parle de propriétés, il faut entendre des maisons traditionnelles, anciennes, certaines plus que centenaires, qu’il a achetées. Ainsi, à Valea Zălanului, un hameau de 150 habitants du département de Covasna (centre), où le temps s’est arrêté et les gens vivent au rythme de la nature, il achète une, puis deux, puis trois et, selon certains, même une quatrième maison de plus de cent ans. Préoccupé par la conservation du patrimoine, des traditions et par la promotion du tourisme durable, il les a rénovées avec les mêmes matériaux que ceux qui avaient été utilisés à l’origine et les mêmes techniques, les a aménagées avec des objets traditionnels authentiques, mais les a aussi équipées de salles de bains tout confort et elles peuvent être louées. Le magazine Vanity Fair a fait un classement des plus belles maisons du monde parmi lesquelles figure une de ces propriétés. Le prince Charles a aussi quelques maisons à Breb, un village traditionnel du Maramureş (nord).



    Il a créé une fondation pour soutenir les communautés rurales du pays. En 2015, l’héritier de la Couronne britannique a créé une autre fondation avec pour mission de protéger le patrimoine architectural du pays et de soutenir le développement rural et le développement durable. Cette fondation offre des programmes gratuits de formation aux métiers traditionnels qui avaient quasiment disparu.



    Le prince a également acheté des maisons traditionnelles aussi dans le village de Viscri, listé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce village a une église fortifiée saxonne dont la construction a commencé au XIIe s. Il entendait ainsi sauver le patrimoine architectural transylvain, mais aussi le style de vie et les métiers traditionnels. Viscri est maintenant hautement touristique, et son église a été listée parmi les plus belles du monde par la publication The Telegraph.



    Il s’est beaucoup investi dans la conservation des monuments historiques, dans des villages saxons de Transylvanie, fondés au XIIe siècle, dont certains figurent aujourd’hui sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, mais non seulement. Ainsi, en trois ans, la fondation a investi dans ces activités un million de livres sterling, rénovant des édifices représentatifs avec les mêmes matériaux et les mêmes techniques. Un exemple, c’est l’Eglise de la Dormition de la Mère de Dieu de Strei, un monument historique de l’art roman du XIVe s.



    Lorsqu’il vient en Roumanie, l’héritier de la Couronne britannique aime se balader en pleine nature, rencontrer les villageois, et se donne pour tâche de promouvoir les produits traditionnels de ces villages. L’idée, c’est de créer un circuit économique autour de ces monuments pour permettre aux habitants d’avoir des emplois. Ainsi, les chaussettes traditionnelles tricotées par les femmes de Viscri sont exportées en Allemagne et de là, ailleurs en Europe occidentale.



    La fondation du prince se propose de sauver une église vieille de 800 ans, celle de Drăuşeni, au département de Braşov ; à cet effet, un plan a été élaboré. Il prévoit la rénovation de l’église, la construction d’un café, de places d’hébergement et d’ateliers de métiers traditionnels. C’est un projet pilote. S’il fonctionne, il sera étendu à d’autres monuments médiévaux en péril. Il finance par ailleurs la rénovation d’une église en bois du département d’Arad, celle de Luncşoara, mais aussi de deux autres dans le département de Mureş : celles de Curtelnic et celle de Bălăuşeri.



    Nombre de ces projets sont sélectionnés par l’Association L’Ambulance des monuments, dont nous vous avons déjà parlé sir nos ondes, et qui bénéficie du soutien financier du prince Charles. Une maison fortifiée du département de Gorj a également été restaurée ainsi. Ce ne sont que quelques exemples des activités des fondations du prince de Galles en Roumanie.



    En 2011, le prince Charles commente le documentaire Wild Carpathia, du réalisateur britannique Charlie Ottley — un documentaire fabuleux sur la Roumanie. Pour la petite histoire, entre temps, Charlie Ottley a acheté une maison traditionnelle et a emménagé en Transylvanie ! En 2020, en pleine pandémie, dans un autre film commenté par lui, le prince Charles a exhorté les Roumains à passer leurs vacances en Roumanie et à y découvrir « les richesses incroyables » de ce pays. Il avoue être venu pour la première fois en Roumanie une vingtaine d’années auparavant et y avoir découvert un pays « étonnant », qui occupe depuis lors une place à part dans son cœur, et qu’il « se sent chez lui ici » à chaque visite. « La Roumanie est un pays étonnamment divers, dit-il, du delta du Danube, la zone humide la plus grande et la plus sauvage d’Europe, aux forêts, aux sources et aux monastères de Bucovine, de Moldavie et du Maramureş, aux collines des Apuseni ou aux étendues inhabitées de Harghita, aux précieuses collections des musées de Bucarest ou à la beauté sauvage du défilé des Portes de fer, aux châteaux, aux montagnes et aux villages saxons de Transylvanie ou aux vallées reculées du Banat et de la Crişana. Une si riche diversité naturelle et culturelle réunies sous le même drapeau est remarquable et c’est une des caractéristiques qui font de la Roumanie un coin à part de l’Europe. »



    Et le prince Charles déclare qu’il regrette que la pandémie ne lui ait pas permis de voyager en Roumanie, mais il continuera à plaider pour la protection des « trésors uniques » de la Roumanie. Bien entendu, la presse roumaine parle de chaque voyage ou séjour du prince en Roumanie, et de toutes ses activités.

  • Tourisme au département de Gorj

    Tourisme au département de Gorj

    Les sommets des Monts Parâng, avec des cadres naturels exceptionnels, des lacs glaciaires, des versants abrupts et des grottes déclarées monuments de la nature se trouvent dans la partie nord du département. Dautre part, à Târgu Jiu, chef-lieu du département, vous pouvez admirer les œuvres réalisées par Constantin Brâncuşi dans les années 1937-1938 et exposées en plein air. Oana Maria Paloș, porte-parole du Conseil départemental de Gorj, explique :



    « Comme tout endroit du monde a une histoire, nous avons aussi la nôtre. Une histoire écrite à un endroit dune rare beauté, parsemé de paysages à couper le souffle, à travers ses légendes mémorables, à travers la beauté des paysages, mais non dernièrement à travers les gens qui ont laissé leur marque à la fois dans lhistoire roumaine et la culture, dans lart, changeant la vision du monde sur lart. Arrivé dans ce coin de Roumanie, un touriste doit savoir que lunicité des attractions à potentiel touristique, cest lélément culturel même. Cest à Gorj, plus précisément dans le village de Hobiţa, qua vu le jour le plus grand sculpteur de tous les temps, Constantin Brâncuşi. Il a créé à Târgu Jiu un ensemble monumental, la « Voie des Héros », le seul projet monumental en plein air au monde, que Brâncuşi a dédié aux héros inconnus tombés au champ dhonneur pendant la Première Guerre mondiale. En outre, le département de Gorj senorgueillit de la beauté de sa partie montagneuse, avec ses traditions ancestrales, maintenues aussi fidèlement que possible dans le monde rural daujourdhui, mais aussi avec ses légendes historiques. »



    Nous commençons notre voyage à Târgu Jiu, une ville dont les origines remontent à plus de 600 ans. Oana Maria Paloş précise :



    « Cest une ville de batailles livrées pour lindépendance, une ville des héros, de lart et des traditions. Bien que ce ne soit pas une grande ville, Târgu Jiu se distingue par un air coquet et provincial que Constantin Brâncuşi, reconnu comme le père de lart moderne, a marqué de son empreinte. Lartiste a réalisé La Voie des Héros de 1937 à 1938, lensemble monumental comprenant la Table du silence, la Porte du baiser, lAllée des chaises et la Colonne sans fin. Les œuvres ont été conçues pour être disposées sur un axe qui traverse la ville en ligne droite sur une distance de 1 500 mètres. Ainsi, le visiteur arrive de la Colonne sans fin, passe devant léglise des Saints Pierre et Paul, atteint la Porte du baiser, puis parcourt lAllée des chaises jusquà la rivière Jiu, devant laquelle la Table du silence invite à la méditation et au recueillement. »



    Il y a dautres destinations, quil sagisse de bâtiments patrimoniaux, de véritables joyaux darchitecture ou de lieux en plein air, chacun ayant une histoire fascinante, poursuit Oana Maria Paloș, porte-parole du Conseil départemental de Gorj :



    « Vous pouvez passer quelques jours tranquilles à visiter, par exemple, la Maison musée Iosif Keber, un peintre renommé du siècle dernier, le Musée dhistoire et dart « Alexandru Ştefănescu », le parc central, situé au bord du Jiu. Si aujourdhui cest un lieu de promenade, pendant la guerre, vers 1916, exactement là où nous pouvons maintenant faire du vélo, cétait la ligne du front. Ensuite, vous pouvez visiter même le Palais administratif, qui accueille le Conseil départemental de Gorj, dailleurs le bâtiment le plus imposant de la ville, dont larchitecture est très appréciée par les touristes et les visiteurs. Par exemple, la Grande Salle en style mauresque est par elle-même un lieu touristique. »



    Le comté de Gorj nimpose pas par sa taille. Ainsi, de Târgu Jiu, en 15-20 minutes, par exemple, on peut se rendre en voiture dans les Gorges du Sohodol, dit Oana Maria Paloş :



    « En venant de Bucarest, la porte dentrée dans notre département, cest la commune de Polovragi. Ensuite, on peut monter sur la route la plus haute de Roumanie, Transalpina. Nous continuons par une autre chaîne de montagnes, les Monts Vulcan, où nous avons le Défilé du Jiu. Et aussi la vallée de la Cerna, dans les Gorges de Padiș. En plus du tourisme daventure, actif, nous avons le tourisme monastique. Chaque gorge, chaque col de montagne recèle un monastère. De bout en bout du comté, en termes de tourisme monastique, la foi ancienne est préservée. Dans tout le département, nous avons 13 établissements monastiques. Parmi ceux-ci, je mentionnerais le monastère de Tismana, le plus ancien de Valachie, celui de Lainici, situé au cœur des montagnes, et le monastère de Polovragi, dans les Gorges de lOlteţ. Là où vous vous y attendez le moins, vous pouvez apercevoir de petites églises en bois vieilles de 300 ans. Dailleurs, le département de Gorj possède le plus grand nombre déglises qui témoignent de la civilisation du bois. Les secrets de cette civilisation ont été très soigneusement conservés dans les communautés locales. »



    En plus du folklore, à Gorj, les métiers traditionnels ont été transmis de génération en génération. La broderie des blouses roumaines, le tissage des tapis, la poterie, le travail du bois sont soigneusement préservés par des gens qui aiment leur lieu dorigine, qui choisissent de vivre leur vie là où ils sont nés, au pied ou au cœur de la montagne. Pour promouvoir les traditions et lartisanat, il existe plusieurs événements culturels, annuels et renommés.


    Dans le même temps, le comté de Gorj est la destination préférée des amateurs de montagne, poursuit Oana Maria Paloș, porte-parole du Conseil départemental de Gorj :



    « Nous avons 25 itinéraires touristiques qui peuvent être explorés. Beaucoup dentre eux se trouvent dans des aires protégées, dans les deux parcs nationaux existants sur le territoire de Gorj : le Parc national Defileul Jiului (du Défilé de la rivière Jiu) et le Parc national Domogled Valea Cernei (Vallée de la Cerna). Pour les sports extrêmes et les parcours en 4×4, la demande est en augmentation. Beaucoup de personnes qui aiment ce type de tourisme se retrouvent dans les Gorges du Sohodol, où il y a aussi un championnat hors-piste. Il en va de même dans les Gorges Galbenului, à Baia de Fier, et dans les Gorges de lOlteţ, à Polovragi. Ce sont des zones idéales pour les amateurs descalade. Un autre détail moins connu sur le comté de Gorj, cest le fait que lon retrouve ici un sixième de la zone spéléologique de la Roumanie, cest-à-dire plus de 2 000 grottes et cavernes. Les amateurs de spéléologie doivent connaître notre offre et, sils viennent dans le département de Gorj, ils peuvent contacter le service de sauvetage en montagne, qui est à leur disposition avec des équipements de protection, mais aussi avec beaucoup dinformations à cet effet. »



    Au cours de la période à venir, le Conseil départemental de Gorj fera la promotion de la Grotte Cioarei, de la commune de Peștișani. À la suite des fouilles archéologiques entamées en 1955, des traces de lexistence humaine dil y a 50 000 ans ont été découvertes. Cest lune des plus anciennes implantations humaines dEurope. Raison de plus pour visiter le département de Gorj !


    (Trad.: Ligia)

  • Les métiers préférés des lycéens roumains

    Les métiers préférés des lycéens roumains

    Les jeunes roumains savent se connecter aux nouvelles réalités, conscients du fait que la révolution numérique changera l’apparence du monde et que dans les prochaines décennies, suite aux évolutions technologiques et économiques, de nouveaux métiers apparaîtront, pour lesquels ils devraient se préparer. Selon un sondage réalisé par l’Initiative pour la compétitivité – INACO – dans le cadre du projet : « Guide des métiers de l’avenir », la plupart des élèves envisagent de travailler dans le domaine informatique. Andreea Paul, présidente de l’Association INACO: « Deux élèves sur trois estiment que les métiers de l’avenir apparaîtront dans des domaines tels la robotique, l’intelligence artificielle, les ordinateurs et l’impression 3D. C’est d’ailleurs ce à quoi les jeunes roumains rêvent. Certes, le Guide des métiers de l’avenir les a stimulés, leur a ouvert de nouvelles opportunités, les a aidés à comprendre l’impact des nouvelles technologies sur le marché du travail et le fait qu’elles touchent tous les domaines – de l’art à la médecine. Les jeunes ont compris que leur vie ne sera pas facile, que nous travaillerons tous de manière plus intelligente et plus créative, que sur le marché du travail de l’avenir, ils ont besoin d’un autre savoir-faire. A part les domaines informatique et de la médecine, qui semblent très attrayants pour les élèves, on est surpris de constater un grand intérêt pour les métiers de l’armée et de la police. Le nombre de jeunes qui souhaitent s’orienter vers ces deux domaines est double par rapport à ceux attirés, par exemple, par l’éducation. Des métiers exotiques ont fait leur apparition parmi les options des jeunes, dont pilote de drones ou mineur spatial – bien que ces options semblent inspirées par le Guide des métiers de l’avenir. A en juger d’après les réponses au sondage, il semble évident que l’éducation actuelle n’a rien à voir avec le marché du travail de l’avenir. »

    Les spécialistes de l’Association INACO estiment que, du point de vue de l’éducation, la Roumanie n’est pas préparée pour cet avenir. Par son projet « Guide des métiers de l’avenir », lancé l’automne dernier, la communauté des professionnels d’INACO souhaite montrer aux jeunes de quelle façon le monde changera dans les années qui viennent et quels sont les nouveaux métiers qui apparaîtront. Elle leur propose également des prévisions sur l’économie et le marché de l’emploi. Andreea Paul: « Nous sommes en discussions très avancées avec l’Inspection scolaire de la capitale en vue de la création des premiers laboratoires intelligents à Bucarest. Nous souhaitons mettre sur pied de tels laboratoires dans 18 écoles – dont certaines aussi à Constanța et Călărași. Un laboratoire intelligent doit être doté de 6 imprimantes 3D, d’un scanner 3D, de deux robots éducatifs multifonctionnels, d’équipements de réalité virtuelle, mais aussi des logiciels et des consommables nécessaires. La maintenance sera assurée pendant la première année de fonctionnement du laboratoire. La formation des enseignants est elle aussi très importante et nous estimons que chaque école prise en compte pour ce programme aura besoin de trois professeurs spécialisés. Le deuxième pas serait la création d’un groupe de travail pour l’éducation de l’avenir – et nous nous adressons, cette fois-ci, au ministère de l’Education nationale, lui demandant de créer un tel groupe de toute urgence. Nous pourrons ainsi parler, l’année suivante, d’un programme national d’équipement des écoles avec ces nouvelles technologies. Les laboratoires intelligents sont actuellement tout aussi importants que les laboratoires de physique, de chimie, d’informatique, de géographie, de biologie, qui sont habituels dans les écoles roumaines. »

    L’expert en éducation Marian Staş estime que le système éducatif roumain doit être réformé, pour créer une école plus attrayante, où les élèves soient motivés à apprendre et passionnés par ce qu’ils font. « L’école fonctionne le frein à main tiré, pour ainsi dire, étant fortement inadaptée aux besoins réels de la société en général et de chaque jeune en particulier. Je pense surtout à l’enseignement supérieur et aux lycées. Peut-être l’enseignement supérieur est-il un peu plus focalisé sur ces besoins – bien que là aussi j’aie certaines réserves, mais l’éducation dispensée au lycée n’a rien à voir avec les besoins réels de développement des jeunes. C’est un enseignement figé dans son vieux moule communiste, entièrement coupé des besoins réels, authentiques, de la société et des jeunes. L’enseignement est organisé de façon à ce que les professeurs aient leurs cours et leurs salaires et non pas de façon à répondre aux besoins des enfants. D’où cette folie des 15-16-18 disciplines par semestre, des leçons privées données par les professeurs aux élèves des classes où ils enseignent, de l’évaluation nationale à la fin du secondaire, qui est une forme sans contenu, car les sujets, d’une extrême simplicité, ne permettent pas une vraie hiérarchie etc. »

    En Roumanie, 3% seulement des élèves participent aux olympiades scolaires, 42% des élèves ne comprennent pas ce qu’ils lisent et le taux d’abandon est parmi les plus élevés de l’UE. Pour l’instant, la nouvelle ministre de l’Education, désignée pour la 4e fois à ces fonctions, souhaite continuer la réforme entamée par une nouvelle Loi de l’éducation. (Trad. : Dominique)

  • Les métiers de l’avenir

    Les métiers de l’avenir

    La technologie et la robotisation remplaceront la main d’œuvre, le marché du travail connaîtra des changements très rapides et les gens devront s’y adapter vite. Les futurs salariés auront un profil en ligne, ils seront plus connectés et plus mobiles – estime l’ONG INACO – l’Initiative pour la compétitivité – dans son « Guide des métiers de l’avenir », lancé cet automne. Fondée sur les derniers résultats des recherches sur l’économie de l’avenir, l’étude explique les orientations actuelles dans le domaine de la technologie et fait des prévisions sur l’économie et le marché de l’emploi dans la société de demain.

    Andreea Paul, coordinatrice du projet et présidente de l’ONG INACO explique : « Tous les enfants qui franchissent maintenant le seuil de l’école auront à leur maturité un marché de l’emploi complètement différent de celui d’aujourd’hui. Deux tiers des emplois actuels auront changé. Et c’est normal, car de nouvelles technologies ont été développées, qui révolutionnent tous les domaines, depuis l’agriculture jusqu’au commerce, en passant par la production industrielle et la médecine. Et il est possible qu’un métier très pratiqué à l’heure actuelle, comme celui de chauffeur, par exemple, disparaisse bientôt. Le travail manuel sera remplacé par le travail créatif. Un slogan, que nous agréons d’ailleurs beaucoup, a même été lancé, qui exhorte les gens à travailler plus intelligemment et non pas plus dur, car tout ce qui suppose un effort physique important, de la répétitivité, du risque au travail, sera automatisé, robotisé, simplifiant notre vie quotidienne. »

    Les auteurs du « Guide des métiers de l’avenir » estiment que le système éducatif en Roumanie ne fournit pas aux jeunes suffisamment d’informations et ne les prépare pas pour les métiers de la société de l’avenir. C’est pourquoi la communauté d’experts membres et collaborateurs d’INACO a proposé à la mairie du 3e arrondissement de la capitale un projet complexe visant à connecter 13 lycées bucarestois aux réalités du marché de l’emploi de demain. Des ateliers interactifs, créatifs, et des événements d’éducation informelle coordonnés par les experts d’INACO et reposant sur le « Guide des métiers de l’avenir » stimuleront la participation scolaire et l’orientation professionnelle des élèves de ces lycées.

    Andreea Paul : « Nous nous sommes proposé d’entrer en contact direct cette année avec un millier de jeunes, de parents et de professeurs, pour leur parler des métiers de l’avenir, des métiers qui vont changer ou disparaître, des nouveaux métiers qui apparaîtront, des compétences et des habiletés les plus recherchées et surtout de la façon de les acquérir. Ce sont là les questions-clés auxquelles la communauté des professionnels d’INACO se propose de répondre de manière simple, claire et compréhensible, en présentant le « Guide des métiers de l’avenir », disponible sur notre site www.inaco.ro. L’accès à ce guide est gratuit et il suffit d’un click sur chaque image pour découvrir derrière elle de petites vidéos édificatrices. Elles montrent que toutes les réalités dont nous parlons existent déjà quelque part dans le monde, dans des pays plus développés que le nôtre et qui impriment à l’économie mondiale ces nouvelles tendances technologiques. Or, ces tendances, il faut en tenir compte. Il s’agit de l’industrie 4.0, de la révolution numérique. Qu’il s’agisse de robotisation, d’impression en 3D, de chaînes de blocs, de réalité virtuelle, des ressources ou des transports de l’avenir, tout cela nous oblige à nous rajuster, à réviser notre éducation et à investir dans notre propre formation professionnelle continue… »

    Les spécialistes de l’ONG INACO ont déjà contribué à maintenir les jeunes au courant des tendances technologiques de l’avenir : ils ont offert une imprimante 3D éducationnelle et 10 kilos de consommables aux élèves d’une école vocationnelle d’une commune du département de Iaşi, ainsi qu’aux jeunes du Lycée technologique « G. Andron » de Negrești Oaș.

    Ovidiu Mihai Hotca, directeur de ce lycée, précise : « Nos jeunes sont déjà conscients des grands changements qui se produisent dans le monde. L’imprimante 3D que nous avons reçue est un exemple de technique moderne et nous expliquons aux élèves combien la technologie peut aller loin. On a vu qu’il y a des imprimantes 3D qui peuvent même construire des logements et les enfants sont vivement intéressés. Et il est souhaitable que ces nouvelles technologies pénètrent dans l’industrie aussi. »

    Selon l’étude d’INACO, à l’avenir on recherchera des personnes pour des emplois dans le domaine de l’assistance aux personnes âgées, des spécialistes en tourisme spatial, des contrôleurs de drones ou des personnes travaillant dans les services de création et de surveillance des robots. Les physiothérapeutes et les kinésithérapeutes ainsi que les personnes travaillant dans le domaine de l’énergie alternative seront également très recherchés – selon l’étude d’INACO. Des millions d’emplois seront créés grâce aux nouvelles technologies et des domaines tout à fait nouveaux apparaîtront – estiment les auteurs de l’étude.

    Andreea Paul : « Certains métiers disparaîtront tout simplement dans un proche avenir. Il s’agit de la vente de porte à porte ou via un centre d’appels. Le métier de consultant crédit disparaîtra également, en raison de l’automatisation de 98% de ce marché. Les guichets vont, eux aussi, disparaître, car les opérations de paiement seront automatisées. A l’avenir, 90% des chauffeurs de taxi seront remplacés par l’intelligence artificielle – estiment les spécialistes de l’Université d’Oxford. 80% des cuisiniers des chaînes de restauration rapide perdront leurs emplois. McDonald’s dispose déjà d’amples programmes de robotisation de ses cuisines. En échange, très peu d’infirmières, de diététiciens, de nutritionnistes ou de chirurgiens seront remplacés par l’automatisation. »

    Bien qu’en Roumanie la robotique ne figure pas au programme scolaire, nos lycéens passionnés de la technologie de l’avenir comptent parmi les meilleurs au monde et occupent toujours des places sur le podium des concours internationaux destinés à l’intelligence artificielle. Par exemple, l’équipe de lycéens roumains a décroché les meilleurs prix au concours mondial de robotique tenu au Mexique, occupant la première place parmi les nations participantes. (Trad. : Dominique)

  • A la Une de la presse roumaine 02.04.2018

    A la Une de la presse roumaine 02.04.2018

    Sujets très divers dans la presse roumaine en ce début de semaine : quelques
    destinations de Roumanie où les vacances de Pâques coûtent le même qu’un séjour
    à Dubaï, les métiers qui rapportent des milliers d’euros par mois à des
    personnes qui n’ont même pas eu leur Bac, la révolution fiscale coupe les
    pensions de retraite privées, le prix du gaz a augmenté de 10% à compter du 1er
    avril, alors que les stocks de gaz étaient presque vides fin mars, enfin, l’union
    de la République de Moldova voisine avec la Roumanie est testée cette semaine à
    Chisinau.

  • Ateliers de sculpture sur bois

    Ateliers de sculpture sur bois

    A l’aide d’outils simples, les artisans taillaient jadis des morceaux de bois de chêne, de noyer, de tilleul, d’acacia, d’osier, pour en faire des meubles, des objets ménagers, qu’ils ornaient souvent d’un fin réseau de motifs décoratifs. Dans l’architecture traditionnelle, ces décorations étaient appliquées aussi aux principaux éléments des maisons ou des églises. Dans les villages roumains, les piliers des vérandas, les encadrements des portes et des fenêtres, jadis en bois, étaient ornés de motifs géométriques. De tels motifs couvraient également les meubles: tables, armoires, chaises, mais aussi coffres de dot ou étagères pour vaisselle. Très simples, les meubles des maisons paysannes étaient parfaitement adaptés à leurs fonctions. Les principaux motifs décoratifs traditionnels étaient la ligne droite, le point, la spirale, la dent, la rosette, la croix, le sapin. Ces motifs décoratifs couvraient également les manches des cuillères en bois, des fauches ou des râteaux à foin.

    L’association culturelle Artessentia de Braşov se propose de raviver ce monde ancien des objets utilitaires en bois, ornés de motifs traditionnels, et de faire des métiers traditionnels un véritable art. Grâce à cette ONG, la rosette, la dent de loup et le zigzag dévoilent leurs secrets aux personnes passionnées de beauté. Le voyage dans l’univers des symboles protecteurs taillés dans les objets en bois commence par des ateliers d’initiation à cet art. Georgiana Gămălie, membre fondatrice de l’Association Artessentia, explique: « Ce que notre association culturelle propose se trouve à la frontière entre la tradition et l’art. Nous essayons de raviver des métiers anciens propres à notre zone ethnographique: le pays de la Bârsa. Puisque les forêts comptent parmi ses plus importantes ressources, la sculpture sur bois y a toujours été une occupation traditionnelle. C’est pourquoi nous avons lancé une série d’ateliers consacrés à cet art. Moi, j’ai appris ce métier de l’artisan Nicolae Purcărea quand j’étais encore au lycée et j’ai voulu le transmettre en organisant ces ateliers d’initiation. »

    Un métier qui ne manque pas de surprendre quand on commence à le connaître un peu : « Ce n’est pas facile. Même les participants à nos ateliers sont surpris. Tailler le bois en écartant de petits morceaux pour créer des motifs décoratifs n’exige pourtant pas un très grand effort. Ce n’est pas une sculpture tridimensionnelle. On commence par travailler sur un petit morceau de bois de tilleul, qui est une essence tendre, parfaite pour se familiariser avec cet art. Jusqu’à ce que l’on apprenne comment s’y prendre, ça demande un certain effort. Nous enseignons aux participants les techniques de base, mais ils doivent exercer également à la maison s’ils veulent arriver à maîtriser cet art. La plupart sont contents de cette activité qui les aide à se détendre, qui est aussi une forme de socialisation, et leur permet de découvrir notre héritage culturel. Pour les familiariser avec cet univers, nous leur présentons des objets anciens en bois décorés de cette façon, ainsi que des albums et des livres.

    Les participants aux ateliers d’initiation apprennent non seulement à tailler le bois, mais aussi à déchiffrer la signification des 3 éléments fondamentaux de cet art dont nous parle Georgiana Gămălie: « Les éléments fondamentaux sont la dent de loup, le zigzag et la rosette, dans sa forme simplifiée. Il suffit de deux ou trois heures d’atelier pour les connaître. Après avoir appris à déchiffrer les symboles, ils apprennent différentes façons de les tailler et leur signification. Ces motifs présents sur les objets d’une maison paysanne n’avaient pas uniquement un rôle décoratif, mais aussi un rôle anthropologique, de protection. La dent de loup renvoie directement à nos ancêtres, les Daces, sur l’étendard desquels figurait le loup – symbole protecteur. Le zigzag est une très belle métaphore de la vie assumée, faite de hauts et de bas. La rosette solaire apporte la force vivifiante du soleil, astre du jour. »

    Les gens sont-ils nombreux à vouloir apprendre ce métier? Georgiana Gămălie : Ils ne doivent pas être très nombreux, ils doivent être passionnés. C’est le désir des gens d’y participer qui fait la beauté de ces ateliers. Nous sommes surpris de constater qu’ils ont des occupations sans aucun rapport avec cette activité ; parmi eux il y a des informaticiens, des enseignants, des médecins. Ce travail manuel si différent de ce qu’ils font d’habitude est un véritable défi et une surprise pour eux. Nous avons également organisé des ateliers destinés aux élèves, en acceptant seulement les enfants âgés de plus de 12 ans, car on y travaille avec un petit couteau très aigu avec lequel ils risquent de se blesser. Nous avons aussi reçu des demandes d’organiser de tels ateliers aux sièges de différentes sociétés qui souhaitaient offrir une activité récréative à leurs employés, pour la plupart des informaticiens qui travaillent assis pendant des heures devant les écrans de leurs ordinateurs. »

    Voilà une détente active dont peuvent naître des objets d’art et même une vraie passion pour un métier oublié. (Aut. : Ana-Maria Cononovici ; Trad. : Dominique)

  • A la Une de la presse roumaine – 03.10.2017

    A la Une de la presse roumaine – 03.10.2017

    Les métiers s’exportent, telle semble être la conclusion dans les journaux parus à Bucarest. Et les politiques, alors ? Quel avenir pour la Roumanie, dans le contexte national et européen ?


  • La première école des métiers de Bucarest

    La première école des métiers de Bucarest

    Le développement de la capitale et l’apparition des fabriques à travers le pays ont mis en évidence la nécessité de la formation aux métiers de l’artisanat. D’où la création de maintes écoles spécialisées, dont l’école des métiers baptisée ‘Le Marteau’.

    Plusieurs premières en matière de programme scolaire sont liées à celle-ci, affirme notre interlocutrice Anca Tudorancea, historienne au Centre pour la recherche sur l’histoire des Juifs de Roumanie: « L’école des métiers Le Marteau a été la première en son genre de Roumanie. L’initiative de sa création remonte à 1897. Elle a également compté parmi les premiers établissements scolaires du pays à dispenser les cours en anglais. A l’instar des autres écoles juives, primaires ou commerciales qui voient le jour dans le Bucarest du début du XX e siècle, celle-ci est née d’une nécessité. Vers la fin du siècle précédent, avaient été votées deux lois qui excluaient les élèves juifs de l’enseignement public roumain. Cette école des métiers devait donc répondre au besoin de la communauté juive d’intégrer ses membres dans la société. Le programme de cette école était tout à fait révolutionnaire pour ces temps-là. Tout d’abord parce qu’il mettait l’accent sur la pratique dans les ateliers et sur les différentes conférences de vulgarisation des savoirs. Il n’était pas rare que les apprentis ferblantiers, serruriers ou menuisier assistent à des conférences données par les meilleurs spécialistes du monde juif dans des domaines tel la musique. A un moment donné, on a même créé une fanfare de l’école. Comme les élèves bénéficiaient d’internat depuis 1909, ils avaient plus de temps à leur disposition pour cultiver d’autres habiletés aussi. Vers 1915, on leur parlait même du cinéma ou de l’histoire universelle, ce qui ne se passait pas dans les écoles de l’enseignement public.

    Le fondateur de l’école des métiers « Le Marteau » a été Adolf Solomon, propriétaire d’une fabrique de meubles en métal, de Bucarest. Son but était non seulement de former ses futures ouvriers, mais aussi et surtout d’offrir une chance aux enfants juifs habitant à proximité de l’école, à savoir dans les quartiers pauvres de Dudeşti et de Văcăreşti. Dans les années 1930, l’école accueillait aussi des enfants issus de familles chrétiennes ou musulmanes. Puisque bien de ces enfants provenaient des milieux défavorisés, l’école leur accordait des bourses. Certains recevaient même des vêtements, des fournitures scolaires et de la nourriture. L’argent nécessaire au fonctionnement de l’école avait pour source la vente des objets sortis des mains de ces élèves. Une partie de ces objets se retrouvait aussi dans les synagogues. Il s’agissait de clôtures métalliques, de candélabres, des menoras ou d’autres objets de culte spécifiques. Pourtant, bien des ornements en fer fabriqués dans les ateliers de cette école décoraient les bâtiments laïcs aussi.

    L’école fondée par Adolf Solomon se préoccupait constamment de rechercher des sources de financement, précise Anca Tudorancea : Adolf Solomon est l’initiateur de cette école, celui qui maintes fois dépensé son propre argent pour la soutenir. Certains rapports d’activité de l’école mentionnent l’existence d’une véritable communion entre les contremaîtres et les élèves. Si au début l’école comptait seulement 30 élèves, leur nombre s’est accru au fil du temps, jusqu’à atteindre une moyenne annuelle de 60 à 80. Il y eut même des années où ils étaient 150. Les difficultés n’ont pas manqué, mais en dehors de son appui financier, Adolf Solomon, rédigeait aussi des rapports et des demandes de subvention, adressées aux différentes institutions internationales, dont The Jewish Colonization Associationqui couvrait un quart des besoins financiers. L’école parvenait donc à dérouler tant bien que mal son activité. Malheureusement, dans l’intervalle 1906 – 1909, l’école a dû fermer ses portes en raison du manque de fonds, malgré ses bons résultats et le fait que les artisans qu’elle avait formés étaient arrivés à travailler même à Los Angeles et à New York.

    L’école a traversé d’autres moments difficiles aussi, comme ceux de l’occupation de 1917, lorsqu’une partie des ses locaux ont été transformés en écuries pour la cavalerie allemande. Ses anciens élèves ont toujours trouvé de l’emploi dans le pays et à l’étranger. Certains d’entre eux ont raconté combien apprécié était leur savoir-faire dans les Etats-Unis, ajoute Anca Tudorancea: Frank Silberstein écrivait en 1906 depuis Los Angeles: J’ai suivi des cours de ferblanterie à de l’Ecole « Le Marteau ». Le sort a voulu que j’arrive en Amérique. Dès mon premier jour ici j’ai senti que mon métier était mon bracelet d’or. J’y ai rencontré d’anciens camarades d’école primaire. Ils n’ont pas réussi à trouver un emploi, même s’ils parlent bien l’anglais, alors que moi, qui ne maîtrise pas la langue, j’en ai trouvé le jour même de mon arrivée. Vous imaginez combien grande est ma reconnaissance envers nos professeurs et notre chère école.

    Nationalisée en 1948, l’école des métiers « Le Marteau » de Bucarest a heureusement continué à fonctionner durant les années du communisme et même jusqu’il y a peu.

  • Médailles et métiers

    Médailles et métiers

    Alors que l’été bat son plein, pour certains jeunes, l’heure n’est pas encore à la détente… 6 médailles dont une d’or et 5 d’argent — le palmarès des élèves roumains à la 21e édition des Olympiades internationales de Mathématiques ayant eu lieu du 3 au 13 juillet à Cape Town, en Afrique du sud… Egalement au menu de cette édition: une étude sur les aspirations des jeunes et les attentes de leurs parents…