Tag: migration politique

  • Une décision controversée

    Même l’inquiétude des Etats-Unis n’a pas pu déterminer le gouvernement de Bucarest à revenir sur sa décision — vivement contestée — de légiférer, par décret d’urgence, la « migration politique » des élus locaux ! Dans un délai de 45 jours, ceux-ci pourront changer de formation politique, sans perdre le mandat obtenu après avoir figuré sur les listes du parti dont ils sont actuellement membres.



    D’une part — affirment les Américains — légiférer des questions complexes par décret d’urgence n’est pas une bonne chose. Ce genre de problèmes est à discuter dans le cadre d’un processus législatif ouvert et transparent et faire l’objet d’un débat auquel puissent participer librement les partis politiques, la société civile et toutes les parties intéressées.



    D’autre part, le moment choisi par le gouvernement roumain pour prendre une telle décision n’est pas propice, vu que des élections présidentielles sont prévues en novembre.



    Selon les sondages, le favori du scrutin est l’actuel premier ministre social-démocrate Victor Ponta. Or, ils sont nombreux ceux qui pensent que par ce décret d’urgence, Victor Ponta souhaite s’assurer un meilleur soutien sur l’ensemble du territoire du pays à l’approche de ces élections.



    Quant aux élus locaux, ce ne serait pas la première fois qu’assoiffés de pouvoir, ils changeraient d’appartenance politique comme de chemise. La migration politique est devenue, au fil des années, une tare de nombre d’hommes politiques roumains, qui ont quitté, sans la moindre hésitation, le parti les ayant propulsés à des postes importants, pour monter dans la barque du pouvoir lorsqu’ils entrevoyaient un quelconque avantage. Ce va-et-vient de droite à gauche ou de gauche à droite a été qualifié de « manque de moralité », voire de « prostitution politique ».



    Le premier ministre Victor Ponta affirme, lui, que ce décret d’urgence rendrait justice à ceux qui ne partagent pas les idéaux de l’Alliance créée par les démocrates libéraux et les libéraux après la dissolution de l’Union sociale libérale, formée avec les sociaux-démocrates.

  • A la Une de la presse roumaine du 20.02.2013

    A la Une de la presse roumaine du 20.02.2013


    Des sujets des plus divers font débat dans la presse écrite parue mercredi matin, à Bucarest. Et nous allons commencer avec Romania libera qui nous informe sur « les rapports directs entre le clientélisme politique et la migration des maires ». Le journal cite une étude réalisée par l’organisation non gouvernementale ExpertForum selon laquelle la plupart des fonds destinés aux investissements locaux ont été alloués en fonction de critères issus du clientélisme politique. Concrètement, explique Romania libera citant l’étude en question, « en 2007 par exemple, un maire proche du pouvoir avait des chances trois fois plus grandes de se voir accorder des financements qu’un de ses confrères de l’opposition ». L’ONG ExpertForum montrent que le clientélisme politique a atteint son pic entre 2007 et 2008 quand les maires proches des trois partis au pouvoir, à l’époque, avaient reçu des fonds 7 fois plus grands que les maires proches du PDL, alors en opposition. Le journal tient pourtant à souligner le fait que les statistiques montrent que « les maires les plus favorisés étaient, en théorie, les indépendants », ce qui prouve, ajoute Romania libera « qu’on encourageait la migration politique des élus locaux vers le camp au pouvoir ».


    Et puisque nous avons commencer par des sujets politiques, passons au Jurnalul national qui annonce par la voix du premier ministre Victor Ponta que malgré certains problèmes de calcul rapportés, les pensions de retraite spéciales restent inchangées. Le sujet est à lire dans Romania libera aussi qui explique la source de l’erreur de calcul : « au moment où l’on a recalculé les pensions tenant du régime spécial, les autorités ont multiplié par deux les années de service militaire » ce qui a débouché sur des dénouements des plus marrants comme le fait qu’un militaire âgé de 43 ans s’enorgueillit de 45 ans de service militaire. Bien que cette erreur ait coûté à l’Etat en 2011 un milliard de lei de dépenses supplémentaires, une chose reste pourtant certaine, annonce la presse en citant le premier ministre, Victor Ponta, « personne ne se verra diminuer la pension de retraite. C’est la faute de l’Etat, alors que l’Etat paie ! ».


    Et à propos de l’Etat, le journal Adevarul nous présente « trois méthodes pour parasiter les compagnies publiques ». Ce sont toujours les ONGistes d’Expert Forum qui ont identifié les meilleures recettes. La numéro 1 est celle des acquisitions publiques surévaluées, note Adevarul qui explique « les entreprises publiques concluent des contrats d’achats avec des partenaires préférentiels, en l’absence de tout appel d’offre et à des tarifs supérieurs au marché ». Deuxième petite méthode : « les ventes sous-évaluées quand une entreprise publique vend à des sommes inférieures au prix du marché et la différence entre le prix correct et celui obtenu est partagée entre les managers et les partenaires privés ». Enfin, la troisième méthode consiste, bien évidemment, « en la nomination à la direction de la société de personnes proches du pouvoir ». « Si, pour elles, le seul bénéfice ne se traduirait souvent que par un poste confortable, pour la société qu’ils dirigent, les pertes seront majeures », lit-on dans Adevarul.


    Dernier sujet politique de la revue de la presse écrite : les autorités allemandes appellent les responsables roumains et bulgares à faire davantage pour l’insertion sociale des Roms. Romania libera cite un article publié par Der Spiegel qui dit qu’une grande partie des immigrants roumains et bulgares d’Allemagne serait d’ethnie rom. Les officiels de Berlin ont exhorté Bucarest et Sofia à intensifier leurs efforts pour combattre la migration des Roms pour des raisons de pauvreté.


    Et puisque nous nous trouvons à Berlin, Adevarul nous propose d’y rester et nous informe que le réalisateur roumain Calin Netzer ayant remporté l’Ours d’Or à la Berlinale de cette année s’est vu claquer la porte au nez en 2010 quand il a cherché du financement auprès du Centre national de la Cinématographie roumaine. La raison ? « La position de l’enfant » proposait un scénario sans intérêt, noté de 6,34 points sur 10. Un scénario qui a pourtant pleinement convaincu le jury de Berlin.