Tag: milieu rural

  • Atlas de la culture – établissements culturels du monde rural

    Atlas de la culture – établissements culturels du monde rural

    Un « Atlas de la culture », récemment
    publié, met en lumière un problème pressant : la remise en fonction des
    établissements culturels dans le monde rural roumain, éléments essentiels de l’infrastructure
    publique, de culture et d’éducation. Le volume en question procède à une
    évaluation de la vie culturelle dans cet espace particulier, en prenant en
    compte la distribution des éléments d’infrastructure, les évènements culturels
    et autres.








    L’Atlas a vu le jour grâce à l’Institut national de
    recherche et de formation culturelle (INCFC), du ministère de la culture, et il
    est réalisé avec la participation de l’Institut national de la statistique (INS),
    a expliqué la directrice de l’INCFC, Carmen Croitoru : « C’est une
    première démarche qui nous appartient, dans le cadre d’un programme lancé il y
    a plusieurs années déjà. En fait, nous nous sommes proposé d’inventorier les
    actions du secteur culturel et je dois dire que cette démarche n’aurait
    probablement pas vu le jour en l’absence de l’aide précieuse de l’INS. Nous
    avons donc commencé à faire des recherches et à cartographier ces
    infrastructures culturelles, qui sont aussi bien la première barrière de
    consommation que la première barrière d’accès à la culture en Roumanie. »






    Parlant de la réalisation de l’Atlas de la culture, Carmen
    Croitoru a aussi rappelé le nom de Dimitrie Gusti (1880-1955), fondateur de
    l’école roumaine de sociologie : « Permettez-moi de vous
    donner quelques informations techniques sur l’Atlas: il est le résultat d’une
    recherche étalée sur deux ans, durant lesquels nous avons collecté des données,
    des documents, des statistiques. Nous avons aussi fait un travail de terrain,
    comme à l’époque de Dimitrie Gusti, une pure joie qui nous a permis de voir comment
    l’on mène effectivement une recherche sociologique de ce genre. Le résultat
    lui-même n’est pas vraiment réjouissant, puisqu’il met en lumière un état des
    lieux plutôt inquiétant. Dans le milieu rural de Roumanie, nous avons des
    institutions qui devraient livrer de la culture. Or, vous verrez dans ce volume
    que ces institutions ne remplissent pas toujours leur tâche. Cet atlas est une
    des plus amples initiatives d’établir de telles cartes, que nous essayons
    d’appliquer à d’autres institutions aussi. Notre démarche a également voulu
    avancer une proposition de politique publique relative aux établissements
    culturels, car des solutions existent toujours. De très nombreuses ONG, qui ont
    déjà des initiatives d’intervention culturelle, ont besoin de très peu d’aide
    pour atteindre leurs objectifs. »






    Le président de l’Institut national de la statistique,
    Tudorel Andrei, s’est arrêté sur les avantages de cette recherche : « La
    première chose à faire pour arriver au résultat escompté c’est de réaliser une
    évaluation juste, d’avoir une image exacte de la réalité et une base de données
    que l’on puisse mettre à jour quotidiennement. Sinon, à chaque fois, l’on
    repartira à zéro, l’on construit sans savoir où nous en sommes et sans savoir
    où nous voulons aller. En tant que statisticien, je peux vous dire ce que nous
    constatons. Sur l’ensemble de la population de Roumanie, la population rurale a
    très peu baissé depuis les années 1970. Elle se maintient dans la même
    fourchette, entre 46% et 50%. Chez nos voisins, ce taux est de moins de 20%. Autre
    vérité exprimée par les statistiques est celle du vieillissement de la
    population rurale. Dans beaucoup de départements du pays, notamment autour des
    grandes villes, dont Bucarest, l’âge moyen dépasse les 48-50 ans. Vu cette
    réalité, quel service culturel la collectivité locale et l’État roumain
    devraient-ils offrir à cette population ? Or, ça c’est un problème
    difficile, car le service culturel doit prendre en compte l’âge des personnes
    de la zone cible. »






    Présent lui-aussi au lancement de l’Atlas de la
    culture, le directeur du Musée national du Paysan roumain, Virgil
    Nițulescu, a déclaré : « Il nous aurait fallu un tel ouvrage depuis plusieurs
    années. C’est dommage d’avoir à peine maintenant une telle base de données et
    une telle analyse, car ce que l’Institut national de recherche et de formation
    culturelle fait c’est justement ça: réaliser des analyse et préparer le terrain
    pour le lancement de politiques publiques. L’Institut a offert cet outil
    accompagné d’un rapport exhaustif, je dirais, ou en tout cas bien structuré,
    une analyse très appliquée de l’état des établissements culturels du milieu
    rural. C’est le point de départ de notre activité future. Seules quelques
    communautés rurales détiennent de tels établissements en bon état, avec une
    activité remarquable, florissants, je dirais. Une majorité écrasante de ces
    communautés n’a pas d’infrastructure culturelle fonctionnelle et il ne faut pas
    oublier que leurs habitants sont eux-aussi nos concitoyens. Donc l’État roumain
    et les pouvoirs locaux devraient offrir des conditions égales à tous les
    citoyens roumains, quel que soit l’endroit où ils vivent. »






    Le directeur de la Bibliothèque nationale de Roumanie,
    Adrian Cioroianu, a rappelé les deux grandes causes à l’origine de la situation
    actuelle, ainsi que l’activité du sociologue Dimitrie Gusti, qui devrait servir
    de leçon à nos contemporains : « Je voudrais vous rappeler deux choses:
    l’histoire nous montre qu’en règle générale, un effet peut avoir plusieurs
    causes. Ce qui se passe aujourd’hui, cette situation désastreuse, liée à
    l’involution de la culture dans le milieu rural, est le résultat de plusieurs
    causes. D’une part, il y a des causes politiques, ou plutôt une politisation
    excessive de certaines choses qui ne devraient pas être politisées, par exemple
    l’éducation, la culture, la santé, la sécurité. Une autre cause est le
    vieillissement de la population, dont les scientifiques et les statisticiens en
    parlent ; mais non seulement nous ne prenons pas de mesures, nous ne
    discutons même pas des éventuelles mesures à prendre. Nous parlons de Gusti et
    de l’année 1921, lorsque la Roumanie souffrait à cause de beaucoup de manques,
    mais elle avait une natalité florissante. Honnêtement, l’Europe entière
    vieillit, ce qui est probablement le principal problème du monde moderne. Mais
    le type-même de société dans laquelle nous vivons ne changera-t-il pas ? À mon
    avis, la solution n’est pas de revenir à Dimitrie Gusti, qui a été un
    visionnaire pour les années 1920. Nous, nous devons chercher les visionnaires
    d’aujourd’hui pour le monde de demain. »
    , a conclu le directeur de la Bibliothèque nationale de
    Roumanie, Adrian Cioroianu. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • La vaccination en milieu rural et dans les rangs des jeunes

    La vaccination en milieu rural et dans les rangs des jeunes

    A l’heure où l’on parle, la vaccination est à son plus
    bas niveau en Roumanie et les autorités font de leur mieux pour convaincre la population
    à se faire immuniser. Cette fois-ci elles se tournent vers le milieu rural et
    les jeunes. « L’évolution épidémiologique est très bonne, cela est dû aussi
    au fait qu’il a été possible de faire vacciner différentes catégories d’âge » ,
    affirme le chef de la campagne de vaccination, Valeriu Gheorghita, Dans la
    période à venir, on se concentrera sur le milieu rural, où les autorités promettent
    de dérouler d’amples campagnes de vaccination.






    En parallèle, Valeriu Gheorghita plaide pour l’immunisation
    des enfants et des jeunes. A noter que la Roumanie a été le premier Etat-membre
    de l’UE à avoir démarré la vaccination des jeunes âgés de 12 à 19 ans. C’était
    le 2 juin dernier. Selon les données officielles, plus de 140 000 enfants,
    adolescents et jeunes ont reçu depuis au moins une dose du vaccin, soit moins
    de 10% de cette tranche d’âge.






    Toutefois, selon un sondage d’opinion réalisé par le Conseil
    national des élèves, en général, les adolescents sont conscients de l’importance
    du vaccin anticovid, mais 61% d’entre eux hésitent ou refusent de se faire
    vacciner.






    Le président du Conseil national des élèves, Rares Voicu,
    passe en revue leurs principales motivations : « Près de 70% des
    élèves s’inquiètent quant aux effets secondaires du vaccin, comme l’infertilité
    par exemple. Ils doutent aussi de son efficacité sur le long terme. Ce sont des
    craintes fondées sur des affirmations scientifiques plus ou moins vraies. Mais il
    est important que ces craintes leur soient expliquées par les autorités de
    manière réellement accessible pour chaque élève. On a constaté que souvent la
    communication officielle n’arrive pas aux élèves, soit parce que l’on utilise
    des outils de communication que les élèves ne fréquentent pas, soit parce que
    les messages ne sont pas adaptés à leur niveau de compréhension et de perception.
    »






    A son tour, le ministre de l’Education, Sorin Cîmpeanu, a
    appelé les parents et les enseignants à parler de l’importance de la
    vaccination dans les rangs des jeunes. Et pour cause. « On souhaite tous avoir
    une rentrée normale le 13 septembre et arrêter les pertes en matière d’éducation,
    car ce sont des pertes non seulement de nature éducationnelle, mais aussi de
    nature sociale, comportementale et émotionnelle », a déclaré Sorin Cîmpeanu.
    Vu que 60% des enseignants roumains se sont déjà fait immuniser, ils forment
    désormais la catégorie socio-professionnelle avec le plus grand nombre de vaccinés,
    a précisé le ministre de l’Education. (Trad. Valentina Beleavski)





  • Jean Barbat (France) – Comment les Roumains se chauffent-ils ?

    Jean Barbat (France) – Comment les Roumains se chauffent-ils ?

    Conformément aux chiffres publiés par Eurostat en 2020 et valables pour l’année 2018, environ 9,6% des habitants de la Roumanie ne se permettaient pas de chauffer suffisamment leur logement. Cela peut sembler beaucoup, néanmoins, ce chiffre est à la baisse pour les Roumains. Disons qu’en 2007, 33,3% d’entre eux déclaraient avoir du mal à assurer ces coûts, alors qu’en 2012, le chiffre était encore à 11%, mais a continué de baisser depuis. Le taux enregistré par la Roumanie est supérieur à la moyenne européenne, qui est de 7%, mais sa situation n’est pas la pire. Ainsi, au niveau européen, le taux le plus important de personnes qui déclarent ne pas se permettre de chauffer leur logement est à retrouver en Bulgarie, avec 34%, suivie par la Lituanie avec 28%, la Grèce avec 23%, Chypre avec 22%, le Portugal avec 19% et l’Italie avec 14%. A l’opposé, on retrouve des pays tels que l’Autriche, la Finlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Estonie et la Suède, où seulement 2% de la population a ce genre de problèmes.



    La plupart des Roumains utilisent un poêle à bois pour se chauffer en hiver : 45,7% de la population, soit 3,415 millions de foyers, selon l’Institut national de la statistique. Le charbon ou le gaz sont également utilisés. A la campagne, 2,773 millions de foyers se chauffent au bois, soit 85% de l’ensemble des logements enregistrés en milieu rural. Et ce même si le rendement de transformation du bois en source de chaleur est faible, se situant entre 20 et 40%, ce qui fait du bois une matière chère. Par rapport au bois, le gaz a un meilleur rendement pour obtenir une giga calorie (entre 200 et 349 lei, soit entre 40 et 70 € pour le premier et de 35 à 37 € pour le second). En plus, les poêles à bois sont généralement inefficaces et polluants et ne chauffent qu’une partie de l’habitation – donc un faible confort.



    Selon un sondage national, 35,7% des Roumains ont une chaudière à gaz par logement, 13,5% emploient le réseau de chaleur, 1,8% font appel à un système électrique et 5,5% – à d’autres sources, notamment des centrales à bois, par exemple. La fréquence de l’utilisation du poêle comme système de chauffage est plus élevée parmi les personnes entre 45 et 59 ans, parmi ceux qui ont un faible niveau d’éducation, les personnes inactives et les cols bleus, mais aussi par ceux qui gagnent moins de 1200 lei (environ 245 €), par les personnes résidant en milieu rural, notamment dans les régions Nord-Est, en Munténie et en Olténie et par ceux qui habitent dans des maisons. Les centrales individuelles à gaz sont utilisées surtout par les personnes ayant des études supérieures, par les plus de 60 ans, par les cols gris et blancs, par celles qui gagnent plus de 2000 lei (soit plus de 410 euros) par mois, celles qui résident dans les régions Centre et Ouest, et aussi à Bucarest et en milieu urbain et par ceux qui habitent dans des immeubles collectifs.



    Selon le Conseil de la concurrence, entre août 2016 et août 2018, la demande en bois de chauffage a dépassé l’offre ; de ce fait, le prix du bois ayant cette destination a augmenté de près de 50%, et cela a créé des dysfonctionnements dans l’assurance du bois de chauffage pour la population. L’institution mentionnée a constaté après une étude faite dans quatre départements du pays que les prix moyens pour ce type de bois étaient de 220 lei/tonne (45 €) auprès des producteurs de masse ligneuse, de 300 à 450 lei/tonne (donc de 62 à 93 €) dans les entrepôts des commerçants et de 600 à 650 lei/tonne (donc de 125 à 135 €) dans les réseaux de bricolage. La Direction sylvicole de Vrancea (est) annonce vendre du bois de chauffage avec des prix allant de 55 lei (11 €) à 291 lei (60 euros) le mètre cube. Voilà un peu où en est la Roumanie en ce moment.



    L’Union européenne fait des plans pour éliminer les combustibles fossiles. Le Conseil de la concurrence de Roumanie recommande l’élargissement du réseau gazier, de manière à renoncer progressivement au chauffage au bois. Ainsi, la pollution serait réduite, elle aussi, cette matière première pourrait être économisée et il y aurait moins de coupes illégales.



    La plupart des usagers des centrales à gaz — 42% – sont très satisfaits de ce système de chauffage. Parmi ceux qui utilisent le chauffage urbain, près de 27% en sont très satisfaits, mais parmi ceux qui se chauffent au poêle à bois, à charbon ou à gaz, 25,6% seulement sont très satisfaits.



    Selon un sondage national, 35,4% des Roumains préféreraient utiliser l’énergie produite par les panneaux solaires, 18,5% l’énergie éolienne, 12,6% – celle produite par les centrales hydrauliques et 10,2% donneraient la préférence au gaz. 75% de ceux qui emploient un poêle à bois/charbon/gaz changeraient de système de chauffage, 44,6% des usagers du chauffage urbain le feraient aussi s’ils en avaient les moyens, et également près de 37% de ceux qui ont une centrale à gaz. La plupart, soit plus de 60% de ceux qui sont mécontents du système de chauffage qu’ils utilisent à présent, feraient choix d’une centrale thermique individuelle à gaz.

  • Les dépenses familiales par temps de pandémie

    Les dépenses familiales par temps de pandémie

    « Plus d’un tiers des foyers roumains couvrent difficilement les dépenses courantes de la vie ». C’est ce que constate une récente étude intitulée « Les conditions de vie de la population de Roumanie », réalisée par l’Institut national de la statistique. L’enquête porte sur l’année 2019. A ce moment-là, 34% des familles roumaines avaient du mal à assurer le nécessaire quotidien. Quand il s’agit de difficultés légères à couvrir les dépenses quotidiennes, le pourcentage dépasse les 77%. Sans doute, la situation a empiré cette année notamment en milieu rural, sur toile de fond de la pandémie de coronavirus et des déplacements limités. Une étude sociologique de la Fondation World Vision Roumanie le confirme.

    Pour davantage de détails, nous nous sommes adressés à Oana Şerban, porte-parole de cette Fondation dont le rôle est d’aider les habitants du milieu rural : « Dans les communautés rurales pauvres, les gens n’ont pas d’emplois. La plupart des fois, ils font un travail journalier, s’ils en ont l’occasion. D’autres restent chez eux et comptent uniquement sur les allocations familiales. Nous avons donc mené une étude ce printemps et le résultat n’a pas été surprenant. Plus de 60% des parents du milieu rural n’ont pas travaillé, alors que 40% des personnes interrogées n’ont pas pu assurer le minimum nécessaire en aliments, médicaments et produits d’hygiène pour leurs enfants, ou elles l’ont assuré partiellement. Pratiquement, un cinquième des sujets ont déclaré que leurs revenus ont baissé soit parce qu’ils ont été licenciés, soit parce qu’ils ont été placés en chômage technique, soit parce qu’ils n’ont plus trouvé d’emploi journalier. Par conséquent, 41% des parents se sont vu obliger à réduire les dépenses du foyer pendant le confinement. 26% d’entre eux affirment ne plus avoir aucun emploi et aucune source de revenu. Cela veut dire que la pandémie a eu un impact significatif sur la vie à la campagne. »

    Selon l’Institut national de la statistique, 48% des foyers qui couvraient difficilement les dépenses courantes, l’année dernière, avaient à leur tête un agriculteur. Puis, lorsqu’il est question d’estimer ses propres nécessités et dépenses, 5% des habitants du milieu rural affirmaient avoir besoin d’un revenu mensuel de 1000 lei (205 euros) pour couvrir les dépenses courantes. A comparer avec les foyers urbains dont 86% nécessitent plus de 2000 lei (410 euros) par mois pour le strict minimum. Cela indique des différences énormes entre les besoins de chaque milieu, constatent les spécialistes de l’Institut. On pourrait dire aussi que, là où les conditions de vie sont plutôt précaires, les gens ont moins d’aspirations et de besoins, car tout est plus difficile à obtenir.

    Oana Şerban explique : « En discutant avec les enfants, nous avons constaté qu’ils ne se plaignaient pas trop, mais cela se doit au fait qu’ils sont habitués à ne pas avoir de prétentions. Ils se contentent de peu de choses, car c’est ce que la vie leur a appris. Et c’est très triste. »

    Pour la plupart des élèves du milieu rural, tout comme pour ceux vivant en ville, le second semestre de l’année scolaire précédente s’est déroulé en ligne. Ou il aurait dû se dérouler ainsi. Comme d’habitude, il y a une grande distance entre la réalité sur papier et celle sur le terrain, a constaté la fondation World Vision Roumanie.

    Oana Şerban ajoute : « Environ 40% des élèves du milieu rural n’ont pas participé à des cours en ligne. Seulement 64% des enseignants ont tenu des classes sur Internet, le reste ont envoyé des devoirs via des textos, sur Whastapp ou Messenger. D’autres encore sont allés de maison en maison pour remettre aux enfants des fiches imprimées. Plus de 55% des parents ne disposent pas d’un dispositif numérique pour chaque enfant de la famille, alors que la plupart des familles ont plus d’un enfant. Il y en a 3, voire 4. Au lieu de faire des cours en ligne en même temps, ceux-ci ont dû assister, à tour de rôle, aux classes sur le même portable. Donc, il a été très difficile d’assurer la continuité du processus éducationnel. Ce qui est très grave, car de là il n’y a qu’un pas jusqu’à l’abandon scolaire. Qui plus est, 8% des personnes interrogées ont déclaré n’avoir aucun dispositif pour l’école en ligne. Seuls 20% ont affirmé que leurs enfants avaient suivi les cours de télé-école diffusés par la Télévision publique, car certaines familles n’ont même pas de télé. »

    A tout cela s’ajoutent d’autres informations qui mettent en question le déroulement de cette nouvelle année scolaire, démarrée le 14 septembre, où les cours en ligne s’imposent à nouveau. Après avoir discuté avec 62 chefs d’établissements scolaires du milieu rural, les experts de la fondation World Vision Roumanie ont conclu qu’en ce moment : un établissement sur 4 n’est pas connecté à Internet, 9 écoles sur 10 ne disposent pas d’ordinateur fixe ou portable, ni de tablettes pour les cours en ligne et 12% des chefs d’établissement pensent que le risque de l’analphabétisme augmentera à cause de la pandémie de coronavirus. (Trad. Valentina Beleavski)

  • 140 ans depuis la naissance de Dimitrie Gusti

    140 ans depuis la naissance de Dimitrie Gusti

    C’est justement pour rendre hommage à ce personnage important de la Roumanie de l’entre-deux-guerres, que l’Académie Roumaine a organisé une conférence à l’occasion du 140e anniversaire de la naissance de Dimitrie Gusti. Fondateur de l’Ecole de Sociologie de Bucarest, il a réuni autour de lui plusieurs personnalités de son époque, dont Mircea Vulcănescu, celui qui a mis au point les fondements théoriques du système sociologique, H. H Stahl, un autre sociologue remarquable, ou encore Anton Golopenţia, Constantin Brăiloiu, Mihai Pop et Pompiliu Caraion.

    Pour sa part, Dimitrie Gusti fut une personnalité scientifique et culturelle complexe, créateur d’un système sociologique original, reconnu au niveau international, mais aussi un excellent manager et directeur d’institutions culturelles. Dimitrie Gusti fut aussi le mentor de nombreuses autres personnalités scientifiques, car ses disciples sont devenus des figures de proue de la culture roumaine, tels Mircea Vulcănescu. Cette relation entre le disciple et son maître, entre Gusti et Vulcănescu, a même servi de sujet de livre, tant elle a été forte et importante.

    « Une micro-histoire de l’entre-deux-guerres en Roumanie » est un ouvrage de référence qui met en lumière les différentes facettes de la personnalité du créateur de la sociologie roumaine. Chose moins connue, Dimitrie Gusti a étudié la philosophie en Allemagne, où il a eu son doctorat en 1904. Puis, il a fait des études de droit. Une fois rentré en Roumanie, en 1910, il commence à travailler à la Faculté de Lettres et de Philosophie de l’Université « Alexandru Ioan Cuza » de Iaşi. Il devient membre de l’Académie Roumaine en 1919. Plus tard, entre 1932 et 1933 il est professeur à l’Université de Iaşi et de Bucarest, alors qu’entre 1944 et 1946 il est le président du Ministère des instructions publiques, des cultes et des arts, une prestigieuse institution culturelle de l’époque. Ce fut une personnalité toujours en contact avec les réalités de son temps, affirme Nicu Gavriluţă, professeur à l’Université de Philosophie et de Sciences socio-politiques de l’Université « Alexandru Ioan Cuza » de Iaşi : « Dimitrie Gusti a repris les thèmes classiques de son époque. En tant qu’élève du philosophe, psychologue et physiologue allemand Wilhelm Wundt, il ne pouvait pas rester insensible à la célèbre polémique opposant la nature et l’esprit. Les sciences de la nature versus les sciences de l’esprit. Pour Dimitrie Gusti, la société était la réalité sui generis capable de trancher ce conflit. Il fallait donc analyser la société de manière complexe et subtile, à son avis. Il a proposé plusieurs niveaux de recherche : le niveau psychologique, le niveau historique, celui cosmologique et celui biologique. Ces deux derniers sont des niveaux extra-sociaux. Il fallait donc aller sur le terrain pour voir de près la réalité telle qu’elle était sur place. Il s’est donc rendu dans les villages pour y explorer la vie des gens. »

    C’est Dimitrie Gusti qui a initié et mené la recherche monographique des villages roumains entre les années 1925 et 1948. Une de ses réussites fut la loi du service social, adoptée en 1939, par laquelle la recherche sociologique, appuyée par l’action sociale pratique et la pédagogie sociale, devenait, en première mondiale une activité officielle, institutionnalisée. Et puis le même Dimitrie Gusti est célèbre pour les interviews faites dans le milieu rural, par lesquelles il a cherché des aspects inédits de la vie des gens de ces temps-là. Nicu Gavriluţă précise : « Il s’agit de la réalité examinée de manière positive, exacte, précise, rigoureuse, soit une étape obligatoire de toute recherche sociologique et dont l’importance est incontestable de nos jours. En revanche, si l’on veut comprendre des aspects plus profonds de la société, il faut se tourner vers la dimension invisible de la réalité sociale, vers ces héritages qui se transmettent d’une génération à l’autre et qui marquent de manière essentielle la pensée et le comportement des gens. Or, Dimitrie Gusti, qui fut aussi le disciple du philosophe et sociologue français Emile Durkheim, a aussi misé sur l’acte social comme ensemble de gestes humains symboliques. Si l’on pense que la réalité sociale est un ensemble de gestes humains ayant une certaine signification, alors il faut en dévoiler le sens. Qui plus est, leur sens premier s’efface au fil du temps, étant remplacé par d’autres, créés par la société et qui ont aussi leur importance. »

    Une chose est sûre, on n’a pas encore tout dit sur cette personnalité complexe qu’a été Dimitrie Gusti. C’est pourquoi, le sociologue Zoltán Rostás se propose d’en dresser un portrait aussi précis que possible. Il est appuyé par une équipe qui s’appelle « La coopérative Gusti ». Zoltán Rostás explique sa démarche : « Le cas Gusti reste ouvert et il nécessite une nouvelle approche. Nous estimons que le véritable hommage à la mémoire du professeur Gusti et de son école consiste à la redécouvrir. Facile à dire, difficile à faire. Cela parce que, bien qu’il fasse partie de l’histoire récente de la Roumanie, bien que nous ayons accès aux données et aux ouvrages, notre accès à la personnalité de Gusti risque de rester partiel, subjectif et limité. On ne peut connaître Gusti que si l’on connaît son monde. Par conséquent, nous devons retrouver les racines de ce phénomène et de sa biographie, retrouver les contextes concrets qui nous permettront de mieux comprendre les acteurs à avoir contribué de manière consciente ou spontanée, à la naissance et à l’épanouissement de la sociologie de Gusti. »

    En attendant que les chercheures mènent leur enquête sur la personnalité du sociologue Gusti et sur ses découvertes en matière de sociologie, précisons que « La coopérative Gusti » est aussi une plate-forme en ligne dont l’objectif principal est de mettre à la disposition du grand public et des spécialistes les recherches d’histoire sociale et d’histoire orale réalisées par la Société Sociologique de Bucarest. Le tout, sous le regard attentif de son initiateur, Zoltán Rostás. (Trad. Valentina Beleavski)

  • L’avenir du village roumain

    L’avenir du village roumain

    « Le milieu rural ne peut être éternellement
    condamné à subir la pauvreté et le sous-développement. Près de moitié de la
    population de la Roumanie n’a pas son habitation raccordée au tout-à-l’égout et
    seulement un habitant du milieu rural sur trois bénéficie du service public d’eau
    potable »
    – a déclaré lundi le président Klaus Iohannis lors de l’assemblée
    générale de l’Association des communes de Roumanie. De plus, les données officielles
    montrent aussi que deux tiers de la population rurale n’est pas raccordé au
    réseau de gaz.

    Selon le chef de l’Etat, les projets futurs devraient viser à
    développer le réseau de gaz naturel et à accéder aux financements européens.
    Klaus Iohannis : « Le
    village roumain a un énorme potentiel de développement. Nous ne manquons pas d’idées
    et nous ne manquons pas de vigueur. Que nous manque-t-il alors ? Un plan à
    long terme, une stratégie claire et des actions concrètes pour faire valoir le
    potentiel des zones rurales mieux et de manière plus efficace. Ce plan devrait
    avoir un objectif prioritaire : arrêter les pratiques qui entretiennent et
    accentuent les inégalités entre rural et urbain. »



    De même, les enfants du milieu rural devraient
    bénéficier des mêmes conditions que ceux qui habitent dans les grandes villes. Le
    dépeuplement des villages, l’abandon scolaire, l’accès limité ou inexistant à l’enseignement
    précoce ou le manque d’espaces d’apprentissage sûrs sont autant de causes d’inquiétude.
    Mais comment identifier les solutions adéquates à ces problèmes graves et mêmes
    critiques ? Selon le président roumain, une approche intégrée à long terme
    qui implique à la fois les autorités centrales et locales est indispensable. Il
    est absolument essentiel, a-t-il rajouté, que la transparence, l’intégrité, le professionnalisme,
    la droiture et la méritocratie gouvernent l’administration publique centrale et
    locale, pour voir s’améliorer la qualité de vie des Roumains et pour que les
    services publics soient au plus haut niveau. « La Roumanie normale n’est pas celle où certains citoyens ont
    moins de chances et d’opportunités parce qu’ils vivent en milieu rural. Chaque Roumain,
    indifféremment de son lieu de résidence, doit avoir accès à des services
    publics de qualité et doit trouver dans l’administration locale un partenaire honnête »

    – a conclu Klaus Iohannis.


    Présent lui aussi à la réunion de l’Association
    des communes de Roumanie, le ministre de l’Environnement, Costel Alexe, a identifié
    à son tour le principal problème du milieu rural en Roumanie : le branchement
    au réseau de gaz naturel qui est absent sur une grande partie du territoire. 3,5
    millions de ménages se chauffent encore au bois et un arbre abattu sur deux est
    utilisé comme combustible. « Je
    crois que ça devrait être un objectif pour nous tous, d’augmenter le raccordement
    au réseau de gaz afin de réduire la pression que nous mettons sur les forêts de
    Roumanie »
    – a clos le ministre roumain de l’Environnement. (Trad.
    Elena Diaconu)

  • La danse des Paparude

    La danse des Paparude

    Nous découvrons cette fois-ci un autre rituel censé assurer le bon fonctionnement de la vie des communautés traditionnelles. Un rituel très populaire au commencement de l’été, car c’était le début de l’année agraire et les anciens fermiers tentaient de convaincre la nature à protéger leurs récoltes d’automne. Et comme la sécheresse est le pire ennemi de la récolte, invoquer la pluie était un geste absolument nécessaire. Dans la campagne roumaine, un des rituels les plus répandus pour invoquer de la pluie s’appelle les « Paparude ». En fait, il s’agit d’une danse. Plusieurs personnes parcourent le village. Au moins une ou deux portent des masques spécifiques, étant couvertes de feuilles et de guirlandes de hêtre et de chêne et de rubans rouges. Leur danse est rudimentaire : les gens frappent dans leurs mains au rythme de tambours improvisés de poêles et récitent une incantation. C’est la danse des Paparude.

    Davantage de détails sur ce rituel, avec Delia Suiogan, ethnologue à l’Université du Nord de Baia Mare : « La forme la plus ancienne de ce rituel attestée dans la tradition roumaine parle de la fabrication d’une poupée, le plus souvent en tissu. La poupée est ensuite fixée sur un squelette en bois. C’est la représentation d’une divinité féminine, une vielle femme en fait. Elle a la capacité de communiquer avec le macro-cosmos et d’attirer ainsi la pluie. Cette poupée s’appelle d’ailleurs « la mère de la pluie ». Les jeunes filles et les vieilles femmes dansent avec cette poupée pour invoquer la pluie. Chacune porte un seau rempli d’eau dans la main et arrose toute personne qu’elle rencontre sur son chemin. Il faut absolument arroser la poupée aussi, pour que son pouvoir se répande sur les autres.»

    Au début du 18e siècle, le prince moldave Dimitrie Cantemir, encyclopédiste et ethnographe, décrivait la danse des Paparude comme un jeu d’enfants en Europe du sud-est. Une manifestation collective, publique, un acte magique censé attirer certains phénomènes météorologiques. Comme toute tradition, ce rituel se décline différemment, selon les régions.

    Delia Suiogan explique : « On dit que ce jour-là, les femmes se voient pardonner toute erreur. Les hommes n’ont pas le droit de se fâcher s’ils sont arrosés, car toute colère peut annuler la pluie. Trois jours plus tard, la poupée est déchirée, car la pluie en excès n’est pas bonne non plus. Cette « mère de la pluie », on ne la laisse agir qu’une période de temps limitée. En Dobroudja (sud-est) il existe une autre variante de cette coutume selon laquelle une jeune fille de moins de 14 ans est vêtue de feuilles vertes. Même ses yeux sont couverts de feuilles. Cette poupée vivante est portée à travers le village et tout le monde doit l’arroser. »

    Des danses similaires existent chez d’autres peuples de l’Europe du sud-est et dans les Balkans, notamment en Hongrie, en Serbie et en Bulgarie. Jadis, c’était une danse d’enfants ayant une jeune fille pour protagoniste. Par la suite, d’autres formes ont vu le jour, les femmes et les hommes ayant rejoint la danse. De nos jours, ce rituel n’est plus respecté. Les Paparude restent une légende, une histoire ou sont souvent transformées en spectacle. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Education et bien-être dans la vie des enfants du milieu rural

    Education et bien-être dans la vie des enfants du milieu rural


    Encore plus que pour les adultes, pour les enfants la pauvreté a des conséquences à long terme. Elle influence leurs performances scolaires et entrave la réalisation de leurs potentialités, pouvant entraîner des iniquités futures sur le marché de lemploi et dans la société en général. Les décalages économiques entre le milieu rural et le milieu urbain ont sur léducation un impact qui se reflète dans les résultats scolaires. Cest le cas des notes obtenues à lexamen de baccalauréat et à lévaluation nationale, un test que doivent passer les élèves à la fin du collège pour pouvoir sinscrire au lycée. Ligia Deca, conseillère du président et coordinatrice du projet « La Roumanie éduquée », placé sous le patronage du chef de lEtat. : ” Par exemple, en 2017, la note moyenne obtenue à lévaluation nationale par les élèves en fin de collège a été 5,8 en milieu rural, contre 7,40 en milieu urbain. La différence est importante. Bien que 54% des jeunes Roumains ayant atteint la majorité vivent en milieu rural, 30% seulement dentre eux se sont inscrits au bac. Et même pour eux, le taux de réussite est inférieur de 13% à celui enregistré en milieu urbain”.



    La situation de lenseignement en milieu rural nest quune des conséquences des conditions matérielles spécifiques de ces zones. La Fondation World Vision Roumanie le prouve dans son étude, démarrée en 2012, sur le bien-être de lenfant vivant en milieu rural.Les résultats pour 2018 reposent sur des sondages réalisés vers la fin de lannée 2017. Quelle est la situation des revenus pour les familles du milieu rural ? Daniela Buzducea, directrice de World Vision Roumanie. :” Une famille sur deux estime se trouver dans une zone vulnérable. Ce qui veut dire que soit leurs revenus ne sont pas suffisants pour se débrouiller, soit elles ont du mal à joindre les deux bouts. Les familles font des efforts pour avoir plusieurs sources de revenu. Le mythe des familles qui ne font rien pour sen sortir ne se vérifie pas. Cest une fausse perception. Les gens travaillent dur et il y a des familles qui ont par exemple 5 sources différentes de revenu. Néanmoins, 38 % à 41% des familles, même parmi celles qui ont plusieurs sources de revenu, déclarent ne pas arriver à joindre les deux bouts.”



    Pour environ 60% des familles, les salaires ont représenté la principale source de revenu entre 2014 et 2018. Le nombre de familles vivant en milieu rural dont un membre était salarié a augmenté entre 2012 et 2016, mais il a commencé à diminuer à partir de 2018. Actuellement, environ 33% des familles vivent en dessous du seuil de pauvreté, bénéficiant, sous une forme ou une autre, dune aide sociale, en raison de leurs revenus extrêmement bas. Lune des conséquences les plus évidentes de la pauvreté est le décrochage scolaire. Le taux dabandon a baissé de 0,5% par rapport à 2016, mais cette amélioration nest pas significative. Pour quelles autres raisons les enfants abandonnent-ils leurs études, selon la recherche menée par World Vision Roumanie ? Daniela Buzducea. : ” Evidemment, à la première place figure le coût de lécole. En Roumanie, lenseignement est gratuit, et pourtant, les sommes que les familles doivent dépenser pour quun enfant puisse aller à lécole ne peuvent pas être supportées par les familles du milieu rural vivant en dessous du seuil de pauvreté. Une autre raison est le fait que certains enfants ne peuvent pas faire face aux exigences. Cela veut dire que léducation quils reçoivent à lécole ne leur permet pas daccumuler les connaissances nécessaires pour passer en classe supérieure.”



    Ainsi, plus de la moitié des enfants du milieu rural qui ont abandonné leurs études déclarent ne plus aller à lécole parce quils ont de mauvais résultats. Le chemin que les enfants doivent parcourir pour se rendre à lécole entrave également laccès à léducation, bien quune légère amélioration ait été enregistrée de ce point de vue par rapport aux années précédentes. Daniela Buzducea. : ” Lanalyse comparative montre que 2 enfants sur 3 vont à lécole à pied, mais aussi que le temps que les enfants mettent pour sy rendre a diminué. Un plus grand nombre de localités bénéficient de transport scolaire et un nombre accru denfants habitent plus près de lécole. Pourtant, ils sont plus nombreux les enfants du milieu rural qui déclarent sabsenter de lécole pour aller travailler. Leur nombre a augmenté de 50% par rapport à 2016, ce qui est une autre raison dinquiétude. 6,3% des enfants de la campagne déclarent se sentir fatigués, parce quils travaillent avant ou après les cours. Leur nombre a augmenté de 75% par rapport à 2016. La plupart dentre eux travaillent au bénéfice de leurs propres familles. 2% dentre eux affirment travailler aussi pour les voisins.



    Une autre raison dinquiétude est la nutrition, si importante pour un développement psychosomatique normal des enfants durant la période de croissance. Daniela Buzducea:” 9% des enfants ont déclaré aller se coucher le soir sans avoir mangé – dont 6% de temps en temps et 3% tous les soirs. Cest très inquiétant, car ce pourcentage représente un enfant sur onze. Et cest toujours un enfant sur 11 qui prend deux repas par jour tout au plus, ce qui signifie que certains dentre eux ne mangent quune fois par jour. “



    Etant donné les effets de la pauvreté sur léducation et la nutrition, les experts soulignent la nécessité que des programmes soient mis en œuvre dans le domaine des politiques publiques, pour apporter des solutions intégrées aux problèmes qui se font jour en milieu rural. (Trad. : Dominique)




  • Soins dentaires pour les enfants du milieu rural

    Soins dentaires pour les enfants du milieu rural

    C’est ce qu’a constaté l’association humanitaire roumaine Mercy Charity Boutique. Cette véritable boutique aux bonnes actions se propose de multiplier les sourires des enfants malades. Facile à dire, difficile à faire… notamment s’il s’agit d’enfants touchés de troubles oncologiques pour lesquels la santé dentaire est vitale. Soigner les enfants du milieu rural – c’est encore plus difficile. Aucun cabinet dentaire public n’existe plus dans la campagne roumaine, dans les conditions où, sur l’ensemble du pays, plus de 75% des enfants âgés de 6 à 11 ans ont des caries affectant leurs dents temporaires.

    C’est justement la raison pour laquelle les fondatrices de l’association Mercy Charity Boutique, Alina Ţiplea et Daniela Staicu, se sont proposé de compenser l’absence des cabinets de stomatologue fixes par des cabinets mobiles. Elles ont transformé une fourgonnette en cabinet dentaire.

    Une fourgonnette transformée en cabinet dentaire parcourt les villages de Roumanie.

    Alina Ţiplea nous donne plus de détails : « Le projet a démarré en 2014, très timidement. Les enfants de l’Institut oncologique étaient emmenés chez un dentiste partenaire dans un autre quartier de Bucarest. L’année dernière nous avons mis sur pied ce cabinet mobile. Nous avons trouvé cette solution justement parce qu’il est très difficile de faire sortir ces enfants de l’hôpital, alors que les consultations chez le dentiste sont vitales pour eux. Nous avons donc voulu leur venir en aide. Par ailleurs, nous avons imaginé plusieurs projets éducationnels en milieu rural, où il y a un besoin profond de services médicaux et notamment de traitements dentaires. Ainsi est née l’idée d’un cabinet mobile : un véhicule doté de tout ce qu’un cabinet de dentiste possède à l’intérieur. »

    Depuis sa création, la fourgonnette de Mercy Charity Boutique parcourt la Roumanie du nord au sud et de l’est à l’ouest. L’occasion de constater que sur l’ensemble du pays il existe plus de cabinets médicaux sur le papier qu’en réalité. En même temps, sur place, on trouve souvent un point de travail où personne ne travaille en fait. Et comme les communautés rurales sont le plus souvent très pauvres, les gens ne se permettent même pas de se rendre au cabinet médical le plus proche, sis à plusieurs km de distance.

    Daniela Staicu explique en détail la situation sur le terrain : « Dans les villages, les établissements scolaires ne disposent pas de cabinets médicaux, souvent parce que les écoles elles-mêmes ne disposent que de deux salles. Là où un cabinet médical existe, il n’y a plus de stomatologue, parce que les soins coûtent trop cher. Alors, soit les dentistes ne sont plus motivés de travailler à la campagne, soit les gens ne se permettent pas de tels soins. Là où il y a quand même un dentiste, l’argent pose toujours problème. Il existe aussi un programme national qui permet aux enfants mineurs de bénéficier d’interventions dentaires gratuites, mais à condition que le dentiste en question signe un contrat avec la Caisse nationale ou départementale d’assurance maladie. Autrement, il ne peut pas se faire rembourser les soins et c’est aux parents de les couvrir. »

    L’absence de soins médicaux est doublée par l’absence d’une éducation sanitaire.

    Daniela Staicu explique: « La plupart des gens n’ont même pas de brosse à dents, ni de dentifrice, alors qu’il faudrait changer sa brosse tous les trois mois. A notre avis, il faudrait en début d’année scolaire offrir aux enfants une brosse et un dentifrice à l’école, surtout en milieu rural où les revenus sont très bas. Personnellement, je n’ai jamais vu tant de caries dentaires à un âge si tendre ou bien des enfants aux dents manquantes à 8 ou 9 ans. Sans plus parler des anomalies dentaires et des cas qui nécessitent des interventions chirurgicales. Pire encore, personne n’examine ces enfants, personne ne les met en garde, personne ne leur explique combien c’est grave et personne ne facilite leur accès aux soins médicaux élémentaires. »

    Un projet possible grâce aux dentistes bénévoles

    Combler ce déficit immense est donc la mission des dentistes volontaires de Mercy Charity Boutique. Qui sont-ils ? Alina Ţiplea répond : « Ce sont surtout des médecins bénévoles de Bucarest. Et nous avons été contactés aussi par des médecins d’autres villes à travers le pays. Ainsi, il est plus facile pour les dentistes de rester en contact avec les gens des villages avoisinant leur ville et de s’occuper, par exemple, des enfants qui nécessitent des soins sur le long terme. Nous préparons aussi un deuxième cabinet mobile pour couvrir une zone encore plus large. Nous sommes soutenus par plusieurs sponsors et par des personnes physiques. Les dentistes sont des bénévoles et nous mettons à leur disposition tout ce dont ils ont besoin pour faire leur travail.»

    Equipement médical, véhicules, contrôles techniques, essence … tout cela nécessite beaucoup d’argent. C’est pourquoi Alina Ţiplea et Daniela Staicu n’épargneront aucun effort pour continuer à collecter des dons et à faire des pétitions pour que de plus en plus de cabinets dentaires mobiles commencent à sillonner le pays. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Paul Jamet (France) – existe-t-il une association des écrivains et artistes paysans?

    Paul Jamet (France) – existe-t-il une association des écrivains et artistes paysans?

    Il faut tout d’abord préciser que la campagne roumaine ne ressemble point à la campagne française. Les paysans roumains ne ressemblent point aux paysans occidentaux. Les paysans roumains sont des personnes très simples, qui vivent dans des villages plutôt isolés, qui perdent souvent le contact avec la réalité politique, culturelle, économique du pays en l’absence de moyens financiers pour s’assurer une éducation adéquate et une vie décente. En plus, il y a une grande différence entre les paysans roumains qui ont vécu toute leur vie à la campagne et les fermiers qui pratiquent l’agriculture comme une affaire. Donc paysan, fermier et agriculteur n’est pas la même chose en Roumanie. Ces notions peuvent se superposer, mais la plupart des fois elles désignent des catégories sociales différentes.

    Pour ce qui est de la littérature issue du milieu rural, je dois vous dire que j’ai trouvé très peu d’informations à ce sujet. Il existe apparemment une association littéraire des paysans fondée par un écrivain issu du milieu rural… mais elle n’est pas très connue et il m’a été difficile de comprendre si tout se résume à une personne ou s’il y a plusieurs écrivains impliqués dans cette initiative. J’ai aussi trouvé deux ou trois articles dans la presse locale de l’ouest du pays, portant sur un paysan – dans le sens le plus basique du terme – qui a commencé à écrire et à publier des livres dès son départ à la retraite. Les articles datent de 2013 et la personne était déjà nonagénaire.

    Par ailleurs, toujours dans la presse locale de l’ouest de la Roumanie, j’ai trouvé plusieurs articles qui parlaient d’une « génération d’écrivains paysans du Banat », un phénomène unique en Roumanie au début du 20e siècle, lorsqu’il y a eu toute une série d’écrivains, journalistes et même des compositeurs et chefs d’orchestre, sans oublier les ingénieurs ni les inventeurs. Les ouvrages de ces auteurs étaient publiés dans des revues qui circulaient dans les villages, des revues qu’ils finançaient par leurs propres moyens. Et selon le contexte politique de l’époque, les auteurs ont souvent été sanctionnés pour les opinions exprimées. Plusieurs autres écrivains du milieu rural se sont fait connaître dans les années 1950, toujours dans l’ouest de la Roumanie. De nos jours, les écrivains paysans ne sont pas trop nombreux, ce sont plutôt des exceptions. Voilà, c’est tout ce que j’ai pu trouver à ce sujet. Ce serait en fait une bonne idée de venir en aide aux esprits créateurs oubliés du milieu rural, car on ne sait jamais où et quand on pourrait découvrir de véritables trésors. Avant de terminer, je dois préciser aussi que la vie à la campagne est bien présente dans littérature classique roumaine et dans les œuvres plusieurs grands romanciers roumains du début du 20e siècle.

  • Les débuts de l’enseignement rural en Roumanie

    Les débuts de l’enseignement rural en Roumanie

    En plein processus de modernisation au début du 19e siècle, les principautés roumaines de Valachie et de Moldavie commençaient à se doter des premières institutions de type occidental. L’enseignement s’organisait, lui aussi, d’après le même modèle. Les premières références à l’alphabétisation et à la généralisation de l’éducation sont à retrouver dans la première variante de la constitution roumaine, appelée « Le Règlement organique » et rédigée en 1831. Le document prévoyait la création d’un système d’écoles – notamment à la campagne, alors que les écoles urbaines devaient préparer des enseignants pour les nouvelles écoles du milieu rural.

    Dans les villages de Roumanie, des écoles avaient existé même avant le « Règlement organique », mais elles avaient été créées par quelques boyards et elles étaient destinées principalement aux enfants des familles qui travaillaient sur leurs domaines. Le premier système éducatif géré par l’Etat n’allait être mis en place qu’en 1838.

    L’historienne Nicoleta Roman explique : « Le point de départ se trouve dans un passage du «Règlement organique» stipulant qu’en milieu rural, l’enseignement devait être dispensé soit par un prêtre ou un sacristain, soit par un instituteur ayant suivi une formation dans ce but. Une équipe s’est formée autour du prince régnant de Valachie, Barbu Ştirbey, constituée du prince régnant, lui-même, du boyard Mihalache Ghica et du mathématicien Petrache Poenaru, l’inventeur du stylo. Ils optent pour un modèle créé par John Lancaster, en Grande Bretagne au 18e siècle, notamment pour être appliqué à Londres. Ce système, destiné aux enfants provenant de familles pauvres, s’appuyait sur l’aide de la communauté pour trouver un bâtiment pouvant servir d’école. Les élèves plus grands ou qui assimilaient plus vite les connaissances devaient enseigner aux autres. Le boyard Mihalache Ghica esquisse quelques règles pour l’enseignement rural, émettant un ordre qui obligeait les propriétaires fonciers soit de mettre à la disposition de la communauté un bâtiment pour accueillir l’école, soit de fournir les matériaux nécessaires à la construction d’un bâtiment neuf. La période scolaire durait du 1er novembre à la fin mars, pour permettre ensuite aux enfants d’aider leurs parents aux travaux des champs. L’ordre en question invitait également la communauté à entretenir l’enseignant. Une famille paysanne devait contribuer avec deux lei par an au salaire de l’instituteur et lui fournir deux kilos de produits alimentaires. Selon une prévision introduite par la suite, durant la période scolaire, l’instituteur était exempté des travaux agricoles auxquels il était obligé au bénéfice du boyard. »

    Puisqu’il s’agissait d’une sorte de co-financement avant-la-lettre, auquel participaient aussi bien les boyards que les villageois, l’enseignement moderne en milieu rural a démarré plus lentement.

    Nicoleta Roman : « En fait, il y avait des boyards des deux extrêmes : ceux qui rejetaient complètement l’idée et ceux qui l’avaient bien accueillie – dont Gheorghe Magheru, qui avait, sur sa propriété, deux instituteurs au lieu d’un seul. C’est toujours lui qui allait d’ailleurs proposer de créer des écoles plus grandes, à même d’accueillir les enfants de plusieurs villages. Il y a enfin une troisième situation : les villages rapportaient l’existence d’un nombre plus grand d’écoles qu’il n’y en avait en réalité, pour attirer plus de fonds. En fait, les instituteurs ne recevaient pas leur salaire à temps. Aussi, nombre d’entre eux renoncent-ils à enseigner. Il y a aussi des bâtiments qui devenaient peu à peu inutilisables, car les boyards ne fournissaient pas assez d’argent pour leur entretien et alors les villageois choisissaient une autre maison, souvent inadaptée. Voilà le tableau de l’enseignement rural à ses débuts. »

    Dernière touche: la réaction des paysans face à l’obligation d’envoyer leurs enfants à l’école au détriment des travaux domestiques.

    Nicoleta Roman : « L’alphabétisation ne pouvait pas reposer uniquement sur les boyards, il fallait que la communauté soit, elle aussi, ouverte à l’éducation. Les gens étaient encore très attachés aux travaux agricoles et ne comprenaient pas l’utilité de l’école pour leurs enfants. Il a fallu attendre la fin du 19e siècle et la mise au point du système d’enseignement professionnel pour que les familles se rendent enfin compte de ce que l’éducation pouvait apporter de bon. D’ailleurs, la plupart des élèves qui se dirigeaient vers ce genre de formation provenaient de ce milieu agricole, campagnard. »

    En dépit des nombreuses difficultés, les statistiques officielles font état d’un accroissement lent mais sûr du nombre d’élèves des écoles rurales. Interrompue par la révolution de 1848, la réforme de l’éducation dans les principautés roumaines a été reprise en 1853, après la guerre de Crimée ; elle allait entrer dans la bonne voie après l’union, en 1859 de la Valachie et de la Moldavie et l’avènement du prince régnant Alexandru Ioan Cuza au trône de l’Etat nouvellement créé. (Trad. : Dominique)

  • Les problèmes de l’administration publique locale

    Les problèmes de l’administration publique locale

    En
    Roumanie, le programme national de développement local bénéficie cette année de
    fonds se chiffrant à près de 7 milliards d’euros. Le gouvernement s’attend à ce
    que le programme devienne opérationnel à compter du deuxième semestre 2017.
    C’est ce qu’a annoncé la vice-première ministre roumaine Sevil Shhaideh. Elle a
    également précisé que les maires disposaient d’une trentaine de jours pour
    présenter leurs projets d’infrastructure.






    « Nous
    devons offrir aux jeunes, et aux Roumains en général, les mêmes opportunités
    dans la vie, quel que soit leur lieu de naissance », a également déclaré
    le premier ministre roumain Sorin Grindeanu, dans un message aux maires de
    communes réunis à Bucarest.




    Ciblant
    son discours sur le thème des « deux Roumanies », le premier ministre
    roumain a insisté sur les différences majeures qui existent entre les Roumains
    habitant le milieu urbain et ceux du milieu rural. « 47% de la population
    de la Roumanie habite en milieu rural. Dans le cadre des communes, vous
    administrez donc près de 80% du territoire national. Beaucoup de choses ont
    changé, mais nous constatons souvent que nous avons affaire à deux Roumanies :
    l’une urbaine et l’autre rurale. Les différences entre le rural et l’urbain
    sont de plus en plus importantes », a précisé le premier ministre.






    « Si
    allouer de l’argent aux communautés locales dépend de mon stylo, je le ferai
    sans aucune hésitation. Vous pouvez donc compter sur mon appui, mais sachez aussi
    que nous, les personnes réunies aujourd’hui, nous formons une équipe unie qui
    comprend très bien le développement, le besoin de développer ce pays et
    notamment ses régions rurales » a déclaré à la même réunion Calin Popescu
    Tariceanu, président du Sénat et co-président de l’Alliance des démocrates et
    des libéraux, partenaire du PSD dans la coalition gouvernementale.






    A la
    même occasion, M Tariceanu a lancé l’idée de créer une deuxième banque d’Etat,
    outre la CEC Bank, ayant comme principal but de financer les projets des
    communautés locales. A son avis, nombre de localités ne disposent pas de
    suffisamment de ressources pour démarrer les projets nécessaires pour leurs
    communautés. « Les gens souhaitent vivre mieux dès aujourd’hui ou dès
    demain et non pas d’ici 20 ou 40 ans. C’est pourquoi, il faut faire un effort
    de développer des projets censés améliorer la qualité de la vie au plus vite »,
    a encore précisé le président du Sénat.






    Les
    maires réunis à Bucarest ont également reçu des messages positifs de la part du
    leader social-démocrate Liviu Dragnea. Une fois entrée en vigueur la loi de la
    rémunération unitaire dans le système public, ils se verront allouer des
    majorations de salaires et seront également récompensés de bonus s’ils
    utilisent des fonds structurels

    .






    Par
    ailleurs, la législation sera clarifiée, pour que les élus locaux n’arrivent
    pas à faire l’objet d’enquêtes déroulées par la Direction nationale
    anticorruption. L’administration publique devrait « sortir de cet Etat de
    paralysie, avec des fonctionnaires qui ont peur de signer tout document »,
    a déclaré Liviu Dragnea, soulignant que pour cela, le Parlement devait faire la
    distinction entre les notions de légalité et d’opportunité. (Trad. Alex Diaconescu)

  • Soyons Ecolos!

    Soyons Ecolos!

    L’écologie, ça s’apprend dès l’enfance. C’est pourquoi il est important pour les écoles de participer aux campagnes et projets ciblés sur la protection de l’environnement. Dans les villes ces initiatives se multiplient d’une année à l’autre, mais cette année, les écoles du milieu rural ont elles aussi la chance de participer à un projet d’économie circulaire intitulé « Let’s Be Eco » (Soyons écolos). Qu’est-ce que l’économie circulaire ? C’est un type d’économie industrielle dont les composantes sont utilisées de manière très efficaces et n’entrent pas dans l’atmosphère ou bien y entrent mais sans avoir effets négatifs.

    Le projet « Soyons Ecolos » s’inscrit dans cette catégorie donc. Il propose aux enfants inscrits de réaliser différentes créations (planches, maquettes, objets, dessins, etc) portant sur l’environnement et utilisant des éléments recyclables. L’objectif en est de responsabiliser les jeunes, de les familiariser avec la protection de l’environnement et surtout avec la notion de « déchets ». Les écoles sont en trains de s’inscrire au concours « Soyons écolos ». La liste finale des écoles qui souhaitent y participer pour promouvoir la protection de l’environnement sera publiée à la mi-mars, alors que les gagnants seront annoncés fin avril.

    Pour davantage de détails, nous nous sommes adressés à Mme Florina Mirica, spécialise de communication de l’ONG « Let’s do it Romania», organisatrice du concours : «L’idée du projet « Soyons Ecolos » est née de notre désir d’apprendre aux élève que toute ressource a une valeur. Le projet comporte des activités de réutilisation créative de différents objets. Dans le cadre du projet, environ 208 bureaux et plus de 600 PC et ordinateurs portables seront distribués aux écoles participantes. Les 40 établissements scolaires les plus impliqués recevront une quinzaine d’ordinateur et 7 bureaux chacun, en fonction de leurs besoins. Quelque 200 écoles se sont inscrites jusqu’ici dans la compétition. »

    Voilà donc pour ce projet « Let’s Be Eco » (Soyons Ecolos) fondé sur le principe de l’économie circulaire et censé apprendre aux enfants que tout déchet peut être transformé en ressource. Réparer, réutiliser, reconditionner et recycler ce sont les principes sur lesquels repose l’économie circulaire. Le tout – pour prévenir le gaspillage de matériaux. Notons pour terminer que le projet Soyons Ecolos est organisé par l’équipe de « Let’s do it, Romania ! », qui a réuni plus d’un million de bénévoles depuis sa création il y a 6 ans et qui se présente comme le plus grand mouvement social de Roumanie. Un partenariat avec la Garde Nationale de l’Environnement. (Trad. Valentina Beleavski)

  • 16.02.2015 (mise à jour)

    16.02.2015 (mise à jour)

    Stratégie — La Commission européenne considère qu’il est important pour la Roumanie d’avoir une stratégie sur le long terme pour le milieu rural, a déclaré ce lundi, à Bucarest, la représentante de la Roumanie dans l’exécutif communautaire, Corina Creţu, commissaire aux Politiques régionales. Présente à l’Assemblée générale de l’Association des communes de Roumanie, elle a demandé aux responsables locaux de proposer des projets pour les communautés qu’elle représente, dans des domaines tels le développement économique, l’éducation et la santé. Corina Creţu a également annoncé que le mois prochain, elle ferait une nouvelle visite en Roumanie, avec le commissaire européen à l’Agriculture, Phil Hogan.



    Corruption — L’ancienne ministre roumaine de la Jeunesse et des Sports, Monica Iacob Ridzi, s’est rendue lundi à la police de Cluj (centre), quelques heures après sa condamnation définitive lundi par la Haute Cour de cassation et de justice à 5 années de prison ferme pour abus de fonction. La Cour suprême a rejeté l’appel formé par l’ancienne ministre et a maintenu la peine prononcée en première instance, en janvier 2014. Son ancienne conseillère Ioana Vârsta a été condamnée aussi à une peine de 5 années de prison ferme. 10 autres personnes ont reçu des peines avec sursis dans le même dossier. Monica Iacob Ridzi a été condamnée pour avoir approuvé des paiements pour des services fictifs à certaines sociétés qui ont organisé les événements occasionnés, le 2 mai 2009, par la soi-disant Journée de la Jeunesse. Après le déclenchement de l’enquête par les procureurs anticorruption, elle aurait disposé aussi de supprimer les preuves des archives électroniques du ministère. Sur l’ancienne ministre du cabinet PDL (pro-présidentiel), la presse de l’époque a affirmé qu’elle aurait transformé les fêtes de la Journée de la Jeunesse en campagne électorale masquée pour la fille du président de l’époque, Elena Basescu, qui a candidaté comme indépendante et a gagné, en mai 2009, un mandat d’eurodéputée.



    Visite — Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, recevra mardi à Bucarest le ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine, Pavlo Klimkin, informe l’Administration présidentielle. Rappelons que jeudi dernier, le chef de l’Etat roumain a rencontré, à Bruxelles, en marge du Conseil européen, son homologue de Kiev, Petro Porochenko, à la demande de ce dernier. Iohannis a déclaré, à Bruxelles, que la Roumanie comprend le danger accru du conflit armé dans l’est de l’Ukraine et qu’elle s’investit dans sa solution par la voie politique. Petro Porochenko a remercié le président roumain pour sa position ferme de soutien de l’Ukraine et l’a invité à faire une visite à Kiev; la proposition a été acceptée par le leader de Bucarest.



    Visite — Dans le cadre de sa visite officielle en Slovaquie, le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, a discuté, lundi, à Bratislava, avec le président de ce pays, Andrej Kiska, avec le premier ministre Robert Fico et son homologue slovaque, Miroslav Lajcak. Les discussions ont visé, entre autres, l’intensification de la coopération bilatérale dans les domaines politique et diplomatique, économique et culturel. L’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen, le conflit en Ukraine et la situation en République de Moldova ont été d’autres thèmes importants à l’agenda des discussions des officiels des deux pays. Au sujet de l’Ukraine voisine, Bogdan Aurescu a souligné que le test le plus important de l’accord de Minsk était la situation de sécurité sur le terrain, la mise en œuvre des dispositions étant « le premier pas en vue de la solution politique du conflit ». Au sujet de la République de Moldova, le ministre roumain a réaffirmé la nécessité d’installer un gouvernement pro européen à Chişinău, censé pouvoir continuer le processus de réforme et de rapprochement de ce pays de l’UE. D’autre part, Aurescu a mis en exergue le rôle positif joué par la minorité slovaque de Roumanie dans le renforcement des relations bilatérales, et Lajcak a apprécié le modèle roumain des rapports entre la majorité et la minorité comme modèle performant d’inter culturalité.



    Sondage — Près de deux tiers des Roumains, soit 65%, affirment que la guerre en Ukraine voisine est dangereuse pour la Roumanie aussi, révèle un sondage réalisé par INSCOP. Sur la toile de fond de ce conflit, près de 70% des Roumains approuvent la majoration des allocations budgétaires pour la défense. Le sondage réalisé du 5 au 10 février a été commandé par le quotidien Adevarul. Rappelons-le, en janvier, le président roumain Klaus Iohannis et les leaders des partis parlementaires ont signé un accord politique visant la majoration du budget de la Défense. Celui-ci devrait se chiffrer à 2% du PIB à l’horizon 2017.





    Handball — Le club champion de Roumanie au handball féminin HCM Baia Mare, a battu sur le score de 31 à 30 les Danoises de Viborg dans un match du groupe principal 2 de la Ligue des champions. Dans la prochaine étape, prévue pour le 1er mars, HCM Baia Mare doit rencontrer à domicile les Suédoises d’IK Savehof. Dans le classement du groupe, les championnes roumaines occupent la 5e place et préservent leurs chances de qualification dans les quarts de finale de la compétition.


  • Rencontres européennes de Transylvanie 2014 : ruralité et innovations

    Rencontres européennes de Transylvanie 2014 : ruralité et innovations

    Avec la moitié de sa population vivant et travaillant dans le milieu rural, la Roumanie est un des pays européens où l’agriculture joue un rôle économique et social important. Ce secteur a pourtant la vie dure, pour ainsi dire, pour des raisons aussi bien objectives que subjectives. Les problèmes sont nombreux et pour en trouver des solutions, les échanges d’expérience avec des partenaires étrangers sont s’avèrent fort utiles. C’est ce qui se passe en ce moment de l’autre côté des Carpates méridionales, dans le cadre d’un projet intitulé « Rencontres européennes de Transylvanie ». L’Institut français de Cluj est impliqué dans l’organisation de cet événement et son directeur, Benoît Bavouset, répond aux questions dIleana Taroi