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  • La sécurité nationale – dans le collimateur des députés de Bucarest

    La sécurité nationale – dans le collimateur des députés de Bucarest

    Deux projets de loi pour une meilleure sécurité nationale

     

    A Bucarest, la Chambre des Députés a adopté, en tant que première chambre saisie, un projet de loi permettant à abattre les drones qui pénètrent illégalement l’espace aérien roumain. Plus concrètement, aux termes de cette loi, les drones qui entrent de manière illégale dans l’espace aérien national seront détruits ou neutralisés si les forces militaires roumaines ou de l’OTAN ne sont pas capables de les contrôler.

     

    Et c’est toujours la Chambre des Députés de Bucarest qui a donné son aval au projet de loi réglementant la manière dont les missions militaires se déroulent en Roumanie par temps de paix. Parmi les mesures envisagées, une permettra de transférer temporairement l’autorité de certaines structures de l’Armée Roumaine à un commandant des forces militaires alliées qui participent à ces missions.

     

    L’opposition souverainiste critique les deux lois

     

    Les deux projets ont été critiqués par l’opposition populiste et souverainiste du Parlement roumain, notamment par les partis SOS Roumanie, le Parti des Jeunes (POT) et par l’Alliance pour l’Union des Roumains (AUR).

     

    Ramona Bruynseels, députée de l’Alliance pour l’Union des Roumains, a expliqué la position de son parti :

    « L’OTAN n’est pas un instrument pour céder notre souveraineté. On ne sait pas qui formera le gouvernement de demain. Voulez-vous nous exposer au risque que n’importe qui puisse se servir de cet instrument pour exercer des mesures de répression contre la population civile de la Roumanie ? » 

     

    En réplique, le député social-démocrate Daniel Suciu, a déclaré :

    « Qu’est-ce que vous voulez concrètement, estimables collègues de l’opposition, qui parlez d’un transfert de souveraineté – ce qui, d’ailleurs, n’est pas vrai… Voulez-vous que des drones tombent sur nos écoles ? Qu’ils tombent sur nos villes ? Pour dire ensuite que le Parlement n’a pas fait son devoir ?  » 

     

    Les deux projets ont été soutenus non seulement par les députés du Parti Social-Démocrate (PSD), mais aussi par leurs partenaires de la coalition gouvernementale, à savoir le Parti National Libéral (PNL) et l’Union démocrate magyare de Roumanie (UDMR), ainsi que par l’opposition pro-européenne, soit l’Union Sauvez la Roumanie (USR).

     

    Le ministère de la Défense nationale dénonce la campagne massive de désinformation à ce sujet

     

    Une fois les deux actes normatifs adoptés, l’un sur le contrôle de l’utilisation de l’espace aérien national et l’autre sur l’organisation par temps de paix des missions militaires sur le territoire de la Roumanie, le ministère de la Défense nationale est intervenu pour faire quelques précisions.

    A son avis, les deux projets un engendré « une ample campagne de désinformations et de fausses nouvelles distribuées massivement par plusieurs utilisateurs de Roumanie sur les différentes plateformes numériques ».

     

    Le ministère de la Défense précise que toutes les étapes procédurales ont été respectées dans le cas de ces deux actes normatifs, y compris l’organisation de débats publics à ce sujet. Et d’ajouter que les tentatives de présenter les mesures concrètes censées renforcer la capacité de défense de la Roumanie et de l’OTAN en tant qu’actes de trahison nationale s’inscrivent dans la stratégie des campagnes de désinformation menées dans l’espace public roumain, « y compris par des acteurs Etatiques ayant un agenda contraire à la souveraineté de la Roumanie et à l’OTAN, qui tentent de semer la panique et de miner la confiance dans la capacité des institutions du système national de sécurité de mener à bout leur missions constitutionnelles. » 

     

    « Les accusations selon lesquelles la Constitution n’a pas été respectée et que les intérêts de la Roumanie ont été trahis – sont fausses et complètement injustifiées », conclut le ministère de la Défense nationale, dans son communiqué, qui explique en détail le contenu des deux actes normatifs adoptés par la Chambre des Députés.  (trad. Valentina Beleavski)

  • Renaissance d’un symbole?

    Renaissance d’un symbole?

    Créé en 1921, l’Institut national de recherche et de développement en microbiologie et immunologie Cantacuzino de Bucarest est impliqué dans le domaine de la santé publique, par son activité de recherche et de développement ainsi que par ses produits et services. Avant 1990, l’Institut « Catacuzino » avait un carnet de commandes bien rempli au chapitre « production de vaccins ». Depuis la chute du communisme, le manque de financement, le mauvais management et le mépris des normes de l’Organisation mondiale de la santé ont entraîné l’arrêt successif des lignes de production des vaccins.

    Un des meilleurs instituts de recherche d’Europe est ainsi entré en déclin, lentement mais surement. Les millions de doses de différents vaccins, fabriquées chaque année, n’étaient plus que quelques centaines de milliers de doses de vaccin antigrippal après 2010. Quatre ans plus tard, en 2014, la situation est devenue critique, à cause de l’immense scandale déclenché par l’interdiction de vente dudit vaccin, décidée par l’Agence nationale du médicament, suite à des tests ayant indiqué une teneur en endotoxines trop élevée ; cela aurait pu produire des réactions secondaires, telles la fièvre ou le choc anaphylactique. « L’Institut « Catacuzino » a trois domaines d’activité : la production de vaccins et d’autres produits biologiques, la production de milieux de culture cellulaire et la production de réactifs.

    Actuellement, seule la partie « recherche » est active et fonctionne sur la base de subventions. « Côté production, celle des milieux de culture cellulaire continue, ainsi que celle d’un supplément alimentaire végétal appelé SOD», précisait Alexandru Rafila, président de la Société roumaine de microbiologie. Fin 2014, les autorités roumaines décidaient de transférer l’Institut « Catacuzino » du ministère de la santé à celui de l’éducation.

    Un mémorandum de réorganisation stipulait l’effacement des dettes envers le Fisc, à cela s’ajoutant l’argent reçu lors d’un collectif budgétaire pour que l’Institut paye ses dettes envers l’Etat, les salaires des personnels et les frais de fonctionnement jusqu’à la fin de l’année 2015. Une année plus tard, en 2016, un autre gouvernement avec une autre approche – l’Institut « Catacuzino » retourne au ministère de la santé, tandis qu’à présent, le premier ministre Mihai Tudose annonce la décision de le transformer en unité militaire, gérée par le ministère de la défense. C’est un institut avec un rôle stratégique pour l’indépendance de la Roumanie en matière de production de vaccins, explique le chef du gouvernement. Et lui d’ajouter que c’est aussi une marque roumaine qui existe depuis près d’un siècle et qui a réalisé de nombreuses performances. (Trad. Ileana Taroi)