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    Miroirs de Brancusi

    Le 19 février est la Journée Brancusi, consacrée au grand sculpteur roumain Constatin Brâncuşi. Né à Hobița, dans le département de Gorj (sud-ouest), il est considéré comme le fondateur de la sculpture moderne.

    « Mademoiselle Pogany », « La Măiastra »,
    « L’oiseau dans l’espace » ou encore l’ensemble monumental de Târgu
    Jiu, avec sa « Colonne sans fin », la « Table du silence »
    et la « Porte du baiser » – ce ne sont que quelques œuvres connues
    dans le monde entier, l’héritage qui nous reste de Brancusi depuis sa
    disparition en 1957, à Paris. Elles font désormais partie du patrimoine
    culturel mondial.








    Cette année, l’on a marqué le 145-e
    anniversaire de la naissance de ce grand artiste. Si grand, que le monde
    n’arrêtera jamais de le célébrer par des mots, des expositions et des
    événements artistiques qui présentent ses créations.






    Voici une de ces manifestations qui
    ont marqué la Journée Brancusi 2021 et qui a attiré notre attention : une
    exposition multimédia intitulée « Mirrors of Brâncuși » (Miroirs de
    Brancusi), présentée à Bucarest, au Musée national du Paysan Roumain.








    Pour davantage de détails sur les
    débuts de ce projet, nous nous sommes adressés à Virgil Nițulescu, le manager
    du musée : « Cette exposition est
    intitulée « Les miroirs de Brancusi » ou « Miroirs sur Brancusi
    », je ne saurais vous dire quelle est la meilleure traduction de son titre qui
    est en anglais – « Mirrors of Brâncuși ». Elle est née au moment où
    la Roumanie a lancé les démarches pour participer au grand événement culturel
    de Bruxelles et de Belgique en général, intitulé Europalia : un festival
    auquel notre pays a été présent entre 2019 et 2021, avec l’exposition « La
    sublimation de la forme », qui a connu un grand succès. Sa commissaire était
    notre grande experte du domaine, Mme Doïna Lemny, du Musée d’art moderne de
    Paris. C’est à ce moment-là qu’est née l’idée de présenter Brâncuși à
    l’aide de moyens accessibles aux jeunes, par des installations multimédia, pour
    faire passer le message de notre grand sculpteur à un public cosmopolite et
    très jeune, comme c’est le cas du public de Bruxelles. Ce projet a été présenté
    par la suite au Ministère roumain de la Culture pour obtenir un financement
    dans le cadre du programme « RO-cultura », appuyé par les subventions
    offertes par l’Espace économique Européen Norvège-Islande-Liechtenstein, soit
    les déjà célèbres fonds norvégiens. Nous avons réussi à obtenir les fonds
    nécessaires et même un partenariat avec une organisation norvégienne, le Musée
    du paysan roumain devenant le premier musée de Roumanie, voire la première
    institution de Roumanie, à accueillir cette exposition. »








    En se servant des nouvelles
    technologies, en réinterprétant les ouvrages connus et moins connu de Brancusi,
    cette exposition se veut une présentation dynamique de plusieurs moments de la
    vie de l’artiste, de ses liens avec d’autres créateurs de son époque et de traits
    de caractère moins connu de Brancusi. A la fin de la visite, le public aura
    réussi à saisir tant l’information, que de nouveaux concepts liés au sculpteur,
    espèrent bien ses organisateurs.








    Le projet est parti d’une étude
    réalisée sur un groupe de personnes ayant des âges et des métiers différents,
    mais la conclusion en a été la même – leur perception de Brâncuși est autre que
    ce que l’artiste avait voulu transmettre. Alors, pour changer de direction, les
    auteurs du projet se sont appuyés sur l’idée d’interactivité et d’introduction
    de la technologie dans le processus de création. L’exposition a bénéficié d’une
    scénographie permettant au visiteur d’expérimenter la possibilité de faire
    partie d’une œuvre de Brâncuși, de se voir littéralement dans une interprétation
    d’un module à l’échelle 1/1 de la Colonne sans fin, et de regarder un film
    plein d’informations biographiques soigneusement choisies, dédié à l’artiste
    fondateur de la sculpture moderne. « Pour élaborer ce projet, nous avons
    recouru à la logique afin de mettre en accord les concepts, l’œuvre de Brâncuși
    et les besoins du public, sa façon d’interagir avec l’information et de
    l’accepter. C’est ainsi que nous sommes arrivés à « Mirrors of Brâncuși »,
    un projet-miroir qui non seulement met les gens en contact avec la création de
    Brâncuși, mais qui les invite à remplacer certaines de ses œuvres. On arrive
    ainsi à faire une analyse des émotions et des sentiments de chaque individu,
    qui occupe une position entièrement nouvelle », déclarait la commissaire
    de l’exposition, Silvana Dulamă-Popa.








    Justement à propos de cette possible
    interaction d’un public plus ou moins connaisseur avec l’œuvre de Constantin
    Brâncuși, le manager du Musée national du Paysan roumain, Virgil Nițulescu, considère
    que: « Ce n’est pas une exposition d’œuvres de Brâncuși, puisqu’elles
    sont tellement rares en Roumanie qu’elles ne peuvent pratiquement pas voyager ;
    on ne peut les trouver qu’au Musée national d’art de Roumanie, à Bucarest, et
    au Musée d’art d’Olténie, à Craiova. Mais cette exposition facilite une
    incursion dans l’univers artistique du maître, pour essayer de le comprendre.
    C’est donc une exposition qui s’adresse à un public moins préparé pour accéder
    à une compréhension supérieure des racines de l’œuvre de Brâncuși, l’artiste
    que les critiques ont surnommé « l’inventeur de la sculpture
    moderne ». C’est une mise en contexte de sa création, aussi bien pour la
    Roumanie que pour le monde actuel, celui de 2021. Moi, je me félicite du fait
    que cela s’inscrit parmi les efforts de ramener plus près du grand public
    l’œuvre du sculpteur de génie que fut Constantin Brâncuși. Elle est ouverte aux
    gens qui ne fréquentent pas beaucoup les musées, mais qui seraient intéressés
    par des événements culturels censés mettre sous une lumière contemporaine une
    œuvre déjà classicisée. »