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  • Une majorité pro-européenne au Parlement de Chişinău

    Une majorité pro-européenne au Parlement de Chişinău

    Le Parti Action et Solidarité (PAS),
    pro-occidental et proche de la présidente de la République de Moldova, a
    remporté haut la main les élections législatives déroulées dimanche dans ce
    petit pays majoritairement roumanophone. Après le dépouillement de la
    quasi-totalité des urnes, PAS, fondé par la cheffe de l’État, Maia Sandu, a
    raflé plus de la moitié des suffrages. Le Bloc électoral des communistes et des
    socialistes (BECS), dont les dirigeants sont les anciens présidents pro-russes Vladimir
    Voronin (communiste) et Igor Dodon (socialiste), ramasse environ un quart des
    voix et se classe deuxième. Le parti populiste du sulfureux oligarque fugitif
    Ilan Șor, protagoniste de plusieurs grosses affaires de corruption et déjà
    condamné en première instance à six ans de prison, ce parti donc est le
    troisième et dernier entré au nouveau Législatif, suite au scrutin de dimanche.
    Aucune des quelque 20 autres listes de candidats n’a réussi à franchir le seuil
    électoral.






    Les deux partis qui soutiennent ouvertement la
    réunification avec la Roumanie voisine – le Parti de l’Unité nationale (PUN) et
    l’Alliance pour l’Union des Roumains (AUR), une franchise du parti nationaliste
    homonyme d’opposition au parlement de Bucarest – ont enregistré un score très
    faible, de moins de 1% des suffrages. Selon les analystes et le plus récent
    sondage d’opinion, les partisans de l’union avec la Roumanie continuent de
    représenter plus de 40% des Moldaves, mais eux-aussi ont choisi de voter pour
    le parti présidentiel.








    Le 28 avril dernier, la présidente Maia
    Sandu annonçait qu’elle avait signé le décret portant dissolution du parlement,
    dominé par la gauche philo-russe et incapable d’investir un gouvernement, et
    qu’elle avait convoqué des élections législatives anticipées le 11 juillet. De
    l’avis des commentateurs, la cheffe de l’État a cherché à utiliser toutes les
    procédures constitutionnelles, afin de dissoudre le plus rapidement possible l’ancien
    Législatif, considéré comme le plus corrompu des trois décennies d’histoire de
    la république ex-soviétique.








    Élue, l’automne dernier, à la tête de la
    République de Moldova sur un programme tourné vers l’Union européenne, Maia
    Sandu a maintes fois accusé les anciens députés de vouloir saper son autorité.
    Elle a plaidé pour la tenue d’élections législatives anticipées, afin d’obtenir
    l’aide du Parlement dans la lutte contre la corruption et contre la pandémie de
    coronavirus. Le score électoral sans précédent réalisé par un parti assumé de
    droite, partenaire politique du Parti national libéral de Roumanie et du Parti
    populaire européen, donne à la présidente tous les leviers du pouvoir. Elle
    entretient des relations excellentes avec les responsables politiques de
    Bucarest, la Roumanie ayant donné à la République de Moldova de nombreux
    équipements médicaux et un demi-million de doses de vaccin anti-Covid-19. La
    présidente est écoutée à Bruxelles, Paris ou Berlin.






    Maia Sandu est néanmoins à la tête d’un des
    pays les plus pauvres de notre continent, pays rongé par la corruption et miné
    par le séparatisme pro-russe de Transnistrie (est). La victoire électorale de
    dimanche a donc un poids énorme et la partie la plus difficile de son mandat ne
    fait que commencer. (Trad. Ileana Ţăroi)