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  • Le cerveau, la plus forte des télécommandes

    Le cerveau, la plus forte des télécommandes


    A la fin 2012, devant une salle archi-pleine, un groupe de jeunes a démontré que le cerveau humain pouvait être la télécommande la plus puissante du monde. A l’aide d’un casque EEG, un bénévole a réussi à faire marcher une voiture radiocommandée uniquement avec la force du cerveau. Ce fut une excellente occasion de parler de Modulab, le laboratoire qui a réalisé cette expérimentation et d’Arduino, la plate-forme interactive qui a rendue possible le déplacement de la voiture.






    Mais qu’est ce que Modulab? Eh bien, c’est une plate-forme interdisciplinaire de promotion de la recherche et de développement des nouvelles méthodes et technologies d’expression dans l’art et les industries créatives. Cette plate forme est ouverte à tous ceux qui ne se contentent pas uniquement d’appuyer sur un bouton, mais à ceux qui veulent créer leurs propres boutons, les modifier afin de détourner leurs fonctions initiales. Y sont invités ceux qui aiment démonter les gadgets pour voir ce qui s’y cache, ceux qui préfèrent plutôt les problèmes que les solutions. Modulab est un espace dans lequel un simple fil électrique peut se transformer en un gadget. C’est ici que les artistes, les programmeurs informatiques et les théoriciens sont encouragés à regarder les choses sous un autre angle, à se libérer des contraintes des conventions et à créer. Ioana Calen compte parmi les initiateurs de Modulab.






    Elle explique en quelques mots ce qu’est Arduino : « Arduino est une plate-forme d’interactivité, qui crée une communication entre l’ordinateur et l’environnement et son invention est souvent comparée à l’apparition de l’ordinateur personnel. Suivant le modèle du passage très brusque d’un paradigme mécanique à un paradigme numérique, suite à l’utilisation de l’ordinateur par des personnes qui n’ont pas étudié la mécanique, maintenant on passe à un paradigme interactif par l’utilisation de cette plate-forme Arduino. Il n’est pas nécessaire d’être ingénieur, ni d’avoir fait des études technologiques, il faut savoir un peu de programmation, que l’on peut acquérir en un seul jour, vu que la plaque – ? proprement dite est très accessible et que tout étudiant peut acheter en-ligne avec peu d’effort. Pensez à l’impact de l’ordinateur sur les industries créatives : films, arts, et ainsi de suite. Un impact similaire aura aussi le concept de plaque microcontrôleur avec une interface que tout le monde peut utiliser. C’est à l’aide d’un casque Emotiv que les ondes cérébrales sont traduites en mouvement d’objets du monde réel, comme des draps ou d’autres installations. »






    Le casque EEG Emotiv est en fait un accessoire développé par l’industrie des jeux vidéo. Il mesure les fluctuations électriques au niveau du cuir chevelu. Au moment où celui qui porte le casque fait un effort cognitif, les impulses électriques de cette zone du cerveau sont communiqués aux capteurs du casque. Ces dernier les communiquent par le biais d’Arduino et c’est ainsi que les objets du milieu réel sont contrôlés. Un tel casque a été utilisé dans la démonstration que nous venons d’évoquer.






    Ioana Calen. « Lorsque son utilisateur se concentrait, la voiture allait en avant ou en arrière. Elle tournait à gauche si la personne clignait des yeux et à droite si elle souriait. Nous avons choisi une personne du public que nous avons entraînée un peu avant de participer à l’expérimentation. Nous l’avons priée de faire le même exercice avec un cube virtuel qu’il fallait déplacer vers l’avant ou vers l’arrière. Nous avons capté ainsi le niveau de son activité cérébrale, une sorte d’échantillon que nous avons utilisé comme référence. Et lorsqu’il s’est concentré pour faire avancer la voiture, elle s’est déplacée. Nous avons eu la chance de trouver un volontaire qui jouait des jeux vidéo et qui était habitué à utiliser son imagination dans le milieu virtuel. Il n’a pas été crispé du tout et a réussi à contrôler la voiture dès le début. »






    Paul Popescu, le partenaire de Ioana Calen à la tête d Modulab, affirme que le casque s’adresse à n’importe quel utilisateur, joueur de jeux vidéo ou non, à condition qu’il s’entraîne avant: « C’est comme si on se voyait obliger d’apprendre à se servir d’un membre nouveau ou de jouer d’un instrument. Il faut de l’entraînement. Au début, il était très difficile, il nous a fallu trois jours d’exercices intensifs avec le casque pour maîtriser 4 ou 5 commandes. Mais, au fur et à mesure que le temps passe, on arrive à bien utiliser le casque, c’est comme avec un instrument musical, ou du moins, ce fut mon impression à moi ! »




    Ces démonstrations se proposent justement de mettre en lumière le potentiel des nouvelles technologies, affirme Ioana Calen : « Il serait vraiment intéressant que cette technologie arrive à donner un coup de main aux personnes handicapées qui souhaitent s’orienter plus facilement dans leur propre maison. Vous avez un casque EEG et toutes les lumières de chez vous, y compris celle naturelle, sont contrôlées par votre état d’esprit, votre pouls, votre niveau de détente ou d’agitation. Autant de paramètres qui dicteront aux rideaux de baisser ou bien aux ampoules de s’allumer. Techniquement, cela est bien possible. Reste à voir pratiquement comment pourrait-on faire marcher les choses, mais on peut toujours commencer par des applications plus simples. Par exemple, on peut réaliser une interaction à l’aide de différents capteurs. Il est vrai que ces nouvelles technologies sont pour l’instant utilisées dans le domaine des arts contemporains, des installations artistiques par exemple, mais je suis certaine qu’elles finiront par trouver leur place dans la vie pratique. Dans les hôpitaux, par exemple, j’aimerais bien voir des installations interactives dans les espaces réservés aux enfants afin de leurs faire oublier une opération qui approche, par exemple, ou encore dans les foyers pour les personnes âgées, on pourrait apporter un animal de compagnie robotisé. Je crois que les technologies finiront par entrer dans notre vie de tous les jours, qu’elles ne seront plus une composante strictement fonctionnelle. La plupart d’entre nous ont du mal à réaliser à quel point il est facile de faire tout ce que l’on veut à condition de savoir où chercher, à qui poser des questions, où acheter ».






    Quant à Paul Popescu, celui-ci se dit adepte d’un travail collectif, d’équipe: « Personnellement, je crois que ce type d’affaire aura de plus en plus de succès. Et je pense à un business où l’on se dit prêt à partager le travail de recherche, les expériences et les solutions trouvées. On les offre gratuitement afin de les disséminer plus rapidement. Et c’est de cette manière que l’humanité finira par avancer plus rapidement. »




    Modulab s’est donné pour but de créer une plate-forme para-universitaire s’adressant à tous les étudiants des domaines artistiques et pas seulement. Une plate-forme qui contribue à la démocratisation de la science et de la technologie, affirme Ioana Calen:« Les étudiants se plaignent souvent du fait que ce qu’ils apprennent à l’école n’a rien à voir avec ce qu’ils trouvent sur Internet. Une simple installation interactive leur semble du domaine de la Science Fiction, ils pensent qu’il faut un million d’euros pour ouvrir un labo technologique, ils croient qu’on doit travailler dans les TI pour faire bouger une installation en fonction de certains capteurs, ils disent que seulement les ingénieurs sont capables de résoudre les problèmes d’électricité. Or tout cela c’est du passé ! Actuellement, nous avons des solutions à même de faciliter les choses. Donc, tout ce qu’il leur faut c’est le courage de poser des questions, de faire des recherches et de se mettre au travail ». (trad.: Ioana Stancescu, Alex Diaconescu)

  • Mintea, cea mai puternică telecomandă

    Mintea, cea mai puternică telecomandă


    La sfârşitul anului 2012, în prezenţa unei săli pline, un grup de tineri au demonstrat că mintea are potenţialul de a fi cea mai puternică telecomandă din lume. Cu ajutorul unei căşti EEG, un voluntar a reuşit să mişte o maşinuţă doar cu puterea gândului”. A fost o ocazie perfectă să se vorbească despre Modulab, laboratorul care a pus la cale experimentul şi despre Arduino, platforma de interactivitate care a făcut posibilă mişcarea maşinuţei. Să le luăm pe rând. Ce este Modulab? Modulab este o platformă inter-disciplinară care promovează cercetarea şi dezvoltarea noilor metode şi tehnologii de exprimare în artă şi în industriile creative. O platformă deschisă care se adresează celor ce nu se mulţumesc doar să apese pe buton. Celor ce vor să-şi creeze propriile butoane, să le modifice şi să le deturneze din funcţiile lor iniţiale, pentru cei ce desfac obiectele, ca să vadă ce au înăuntru, pentru cei cărora le plac mai mult problemele decât soluţiile şi de aceea caută într-una probleme cât mai frumoase. Modulab este un spaţiu în care o sârmă se poate transforma într-un gadget. Aici artiştii, programatorii şi teoreticienii sunt încurajaţi să privească totul din alt unghi, să se elibereze de constrângerile convenţiilor şi să creeze.


    Ioana Calen este una dintre iniţiatoarele Modulab. Ea ne explică în câteva cuvinte ce este Arduino: Arduino este o platformă de interactivitate, ea creează o comunicare între computer şi mediul înconjurător şi apariţia ei este comparată cu apariţia computerului personal. Aşa cum s-a făcut o trecere foarte bruscă de la o paradigmă mecanică la una digitală, o dată cu folosirea computerului de către oricine, fără să fie nevoie să studieze informatica, acum se trece la o paradigmă interactivă, prin folosirea acestei platforme Arduino: nu e nevoie să fii inginer sau să ai studii de tehnologie, trebuie să ştii foarte puţină programare, pe care o poţi învăţa într-o zi, placa în sine e foarte accesibilă, orice student şi-o poate achiziţiona fără nici un efort pe internet. Gândiţi-vă la impactul pe care computerul l-a avut asupra industriilor creative: film, artă şamd. Un impact similar îl va avea şi conceptul acesta de placă microcontroller cu o interfaţă prietenoasă care poate fi folosit de oricine astfel încât, de exemplu, undele cerebrale să fie traduse în mişcarea unor obiecte în mediul real: draperii, instalaţii, cu ajutorul unei căşti Emotiv.”


    Casca EEG Emotiv este, de fapt, un accesoriu dezvoltat de industria de jocuri pe computer. Ea măsoară fluctuaţiile electrice de la nivelul scalpului. În momentul în care cel ce poartă casca face un efort cognitiv, impulsurile electrice din acea zonă a creierului sunt comunicate senzorilor din cască. Aceştia mai departe le comunică computerului prin intermediul Arduino şi în felul acesta obiectele din mediul real pot fi controlate. În demonstraţia despre care vorbeam la începutul materialului, a fost folosită o astfel de cască, mi-a spus Ioana Calen: Era setată aşa încât să te concentrezi să o împingi înainte şi înapoi, să facă la stânga când clipeşti şi la dreapta când zâmbeşti. Am luat un voluntar din public, pe care l-am antrenat puţin înainte, l-am pus să facă acelaşi exerciţiu cu un cub virtual pe care să-l împingă şi să-l apropie. Am luat astfel nivelul activităţii lui cerebrale, un fel de mostră pe care am folosit-o ca referinţă. Când s-a concentrat să împingă maşina, maşina s-a mişcat. Am avut norocul de a găsi un voluntar care era gamer şi era obişnuit să-şi folosească imaginaţia în mediul virtual, nu a fost deloc crispat şi din prima a reuşit să controleze maşinuţa.”


    Paul Popescu, partenerul Ioanei Calen la Modulab spune că oricine poate folosi o astfel de cască, nu doar gamerii. El spune că e nevoie doar de antrenament: E ca şi cum ar trebui să înveţi să foloseşti încă un membru sau să înveţi să cânţi la un instrument, e acelaşi lucru, e nevoie de foarte mult exerciţiu. La început era foarte greu, în trei zile am reuşit să stăpânim 4-5 comenzi lucrând intensiv cu casca. În timp poţi să-ţi însuşeşti practica respectivă, dar e ca şi cum ai învăţa un instrument, aşa mi s-a părut mie.”


    Aceste demonstraţii sunt făcute tocmai pentru a arăta potenţialul noilor tehnologii, spune Ioana Calen: Cu adevărat interesant ar fi ca această tehnologie să ajute oamenii cu nevoi speciale să navigheze mai uşor în spaţiul propriei case. Aveţi o cască EEG şi toate luminile din casă, inclusiv lumina naturală, sunt controlate în funcţie de starea de spirit, puls, cât de relaxat sau agitat e subiectul şi în funcţie de aceşti parametri draperiile se lasă sau se ridică sau se aprind becuri de anumite culori. Este perfect posibil dpdv tehnic, e greu dpdv logistic, dar se pot face aplicaţii mai simple. Poţi face interacţiune cu ajutorul senzorilor. Acum aceste tehnologii sunt folosite foarte mult în artă, în instalaţiile artistice, dar sunt foarte convinsă că în scurt timp vor fi folosite la dimensiuni practice. În spitale, de exemplu, mi-ar plăcea să văd instalaţii interactive în zonele pentru copii, care să le distragă atenţia de la faptul că urmează să intre în operaţie sau în spitalele de bătrâni un animal de companie robotic. Eu cred că tehnologia va intra în intimitatea oamenilor, nu va mai fi o componentă strict funcţională. Mulţi oameni încă nu realizează cât de uşor pot face tot ce îşi doresc dacă ştiu unde să caute, pe cine să întrebe şi de unde să ia lucrurile de care au nevoie.”


    Paul Popescu crede în punerea în comun a cunoştinţelor: Eu cred că o să prindă tot mai mult modelul ăsta de afacere în care tu îţi oferi cercetarea şi experimentele şi soluţiile la care ai ajuns. Le oferi gratis şi astfel cunoştinţele se vor propaga cu o viteză mult mai mare. Multă lume va avea acces la ele şi vor ajunge să avanseze mult mai rapid.”


    Modulab şi-a propus să creeze o platformă parauniversitară pentru toţi studenţii din zone creative şi nu numai. Scopul acestei platforme este democratizarea cunoaşterii şi tehnologiei, spune Ioana Calen: Studenţii se plâng adesea că lucrurile pe care le învaţă la şcoală nu corespund cu ce găsesc pe internet. Când văd o instalaţie interactivă li se pare ceva SF, au impresia că ai nevoie de un milion de euro doar ca să înfiinţezi un laborator care are legătură cu tehnologia, au senzaţia că trebuie să fii programator ca să poţi face o instalaţie să se mişte după anumiţi senzori, au senzaţia că dacă nu eşti inginer, degeaba ştii programare, pentru că nu poţi rezolva partea de electricitate. Aceste lucruri nu mai sunt valabile demult. Au apărut soluţii care simplifică toate astea. Tot ce au ei nevoie e să aibă curajul să întrebe şi să se documenteze şi neapărat să se apuce de lucru.”