Tag: monétaire

  • Le début du mandat roumain à l’UE

    Le début du mandat roumain à l’UE

    Après lAutriche, cest à la Roumanie dassumer la présidence tournante de lUnion européenne, pour six mois. Bucarest a donc accédé à sa première présidence semestrielle du Conseil de lUE avec pour principal but la promotion dune vision pragmatique reposant sur le principe de la cohésion, selon la première ministre, Viorica Dancila. En fait, le programme de la Roumanie à la tête de lUnion reposera sur quatre piliers principaux: une Europe de la convergence, la sécurité en Europe, un renforcement du rôle de lEurope dans le monde et la promotion des valeurs européennes. LEurope de la convergence gravitera autour de la croissance économique, de la compétitivité et de la cohésion et se donnera pour principal objectif la mise en place dun développement durable et équitable pour tous les citoyens européens, a encore précisé la cheffe du cabinet de Bucarest. Cest un but essentiel, a-t-elle lancé, si lon souhaite promouvoir une Europe unie, avec un niveau de compétitivité à la hausse.


    Viorica Dancila: « Les décisions visant les futures politiques européennes doivent se refléter dans les priorités du financement communautaire. Cest pourquoi la présidence roumaine de lUnion contribuera aux futures projections budgétaires pour lexercice financier pluriannuel post 2020 afin dassurer le juste équilibre entre les politiques de croissance et celles de cohésion au sein de lespace européen. »



    La Roumanie se propose également de contribuer au renforcement de lUnion économique et monétaire et à lencouragement de la recherche et de linnovation allant de la numérisation à la connectivité des entreprises en tant que principaux facteurs de croissance européenne. La Roumanie plaide en faveur dune implication plus soutenue des citoyens dans la prise des décisions européennes et elle continue à se rapporter constamment aux valeurs européennes afin de mieux combattre lintolérance, le populisme, le racisme ou la xénophobie.Et Viorica Dancila daffirmer que : « Je considère quil serait nécessaire dencourager les jeunes à simpliquer davantage dans la mise en place dune Europe forte, fondée sur des valeurs communes. En tant que présidente de lUE, la Roumanie appellera les Européens à sinvestir activement dans le processus législatif européen. »



    Invité au micro de Radio Roumanie pour parler des priorités de la Roumanie à la tête de lUE, le ministre des Affaires européennes, George Ciamba, a rappelé que sous le slogan “La convergence – une valeur européenne commune”, Bucarest aura plusieurs dossiers importants à gérer. Il sagit, a-t-il rappelé, du Brexit, du futur cadre financier ou encore des élections pour le Parlement européen. George Ciamba a déclaré que : « Un tout premier objectif à accomplir au moment où lon sera censé à travailler avec lactuel Parlement européen sera de mener à bon terme le plus de dossiers législatifs. Daprès nos calculs, nous avons une idée sur les initiatives législatives que lon pourrait transformer en acquis communautaire. En fait, le Parlement européen, tel quil est à lheure actuelle, sera encore en place 4 mois seulement. Un laps de temps assez court pendant lequel la Roumanie devra trouver des majorités qualifiées censées lui permettre datteindre une position commune au niveau du Conseil. La deuxième partie de notre mandat sera consacrée au sommet de Sibiu; il sagit dune réunion de haut niveau extrêmement importante puisquelle se déroulera deux semaines et demie avant les élections européennes et du coup, elle est censée envoyer un signal dunité des Etats membres quant à lavenir de lUE. Le dernier mois de la Roumanie à la tête du Conseil sera encore plus compliqué puisquon pourra enfin se pencher sur des sujets impossible à examiner avant, en raison de la campagne électorale pour le Législatif européen. Du coup, on naura quun mois à notre disposition pour résoudre certains problèmes dont notamment ceux portant sur lélargissement de lUnion. »



    Pour sa part, le chef de la diplomatie roumaine, Teodor Melescanu, a affirmé que la Roumanie voudrait profiter de son mandat pour faire de la région de la mer Noire une zone prioritaire de lUE, comme elle lest déjà pour lOTAN. Teodor Melescanu: « Lune des préoccupations que la Roumanie aura pendant sa présidence européenne sera davancer des propositions de renforcement de la coopération dans la région de la mer Noire. Je pense à des mesures censées stimuler la confiance entre les pays de la région, à encourager le tourisme, la connexion énergétique ou encore la coopération directe de Bruxelles avec les structures régionales », a conclu Teodor Melescanu, en réitérant lespoir de voir lUnion impliquée davantage dans ces formats régionaux. (Ioana Stancescu)

  • Réformes monétaires dans la Roumanie de l’entre-deux-guerres

    Réformes monétaires dans la Roumanie de l’entre-deux-guerres

    Au lendemain de la Première Guerre mondiale voyait le jour la Grande Roumanie, la victoire des pays de l’Entente ayant permis aux provinces historiques de Bessarabie, de Bucovine, du Banat et de Transylvanie de rejoindre le Royaume de Roumanie. La Grande Roumanie, déjà confrontée à une situation économique et financière précaire, devait faire face à un nouveau défi, celui de mener à bien l’intégration de ces provinces.



    Le budget déséquilibré par l’émission monétaire continue, solution artificielle à laquelle la Banque nationale avait recouru, la dévaluation de la monnaie nationale, le leu, et le non-remboursement des dettes extérieures avaient perturbé le fonctionnement du système administratif dans son ensemble. Sous la direction de Vintilă Brătianu, le ministère des Finances de Bucarest allait poursuivre le plan de consolidation de l’économie, lancé par son prédécesseur, Nicolae Titulescu.



    L’historien Ioan Scurtu présente les principales étapes de la réforme fiscale mise en place en Roumanie dans les années 1920: « Nicolae Titulescu a été le premier ministre des Finances à avoir élaboré une loi, laquelle n’a pas pu être appliquée, parce que trop complexe et touffue. Cette loi introduisait le principe de la progressivité, suivant le niveau des revenus, ainsi que l’impôt sur le revenu global. Ceux qui avaient plusieurs sources de revenus devaient payer un impôt cumulé, calculé sur le montant total. En fait, Vintilă Brătianu a repris les idées de base formulées par Nicolae Titulescu. C’est sur son initiative que fut adoptée, en février 1923, une nouvelle loi, mais dont l’unique nouveauté consistait dans le nombre plus restreint de catégories de revenus ».



    La politique financière promue par Vintilă Brătianu a visé notamment la modernisation de la fiscalité et le respect du principe de l’équilibre budgétaire. Or, le projet de loi relatif aux contributions directes, élaboré sous sa houlette et voté en 1923 par le Parlement, a pu répondre aux besoins de modernisation du système fiscal de Roumanie. Il a eu un impact positif sur la valeur et sur la structure des recettes publiques.



    Le nouveau système de distribution des dépenses était un important pas en avant pour la consolidation financière du pays durant l’entre-deux-guerres, précise l’historien Ioan Scurtu: « Cette loi prévoyait aussi une protection spéciale des revenus provenant des activités industrielles. Vintilă Brătianu était adepte de la politique “comptons sur nos propres forces”, une politique censée mener à l’essor de l’économie, en général, et de l’industrie en particulier. Il soutenait que grâce à l’union accomplie après la guerre, la Roumanie avait regagné ses territoires et l’indépendance politique, mais qu’elle avait toujours à reconquérir son indépendance économique. Selon lui, l’indépendance politique était inconcevable en l’absence de cette dernière. Cette réforme envisageait d’appuyer le développement économique de la Roumanie, de l’industrie en tout premier lieu. Tout cela dans un cadre de gouvernance libérale, la plus longue de toute la période de l’entre-deux-guerres. Les libéraux ont gouverné le pays plus de quatre ans, de janvier 1922 à fin mars 1926. Pendant ce laps de temps allait être adoptée une nouvelle Constitution, qui stipulait la nationalisation des richesses du sous-sol. C’est sur cette base que fut élaborée aussi une législation propice à la mise en place du concept des libéraux comptons sur nos propres forces”, qui remettait l’économie nationale sur les rails et favorisait son développement accéléré. En 1928, dix ans après l’Union, le niveau de développement industriel du pays était presque deux fois et demie plus grand que celui enregistré avant la Grande Guerre ».



    L’importance économique particulièrement significative de la frontière danubienne et la valorisation du pétrole roumain étaient autant de défis que devait relever le ministre des Finances de l’époque. On reconnaît à Vintilă Brătianu le mérite d’avoir décelé les difficultés pour l’économie roumaine engendrées par la présence importante des entreprises à capitaux étrangers dans l’industrie pétrolière autochtone. C’est lui qui établit donc les principales coordonnées d’une politique énergétique nationale.



    Selon le principe libéral qui insistait les efforts nationaux, Vintilă Brătianu a mis un accent particulier sur l’utilisation optimale des ressources pétrolières locales, dans le contexte d’une demande accrue d’énergie, sur le plan interne et surtout international. Ioan Scurtu: « La réforme de Nicolae Titulescu a été importante parce qu’elle a donné une direction précise. Vintilă Brătianu a, lui, conféré un contenu concret à cette réforme, en ce sens qu’il a indiqué comment utiliser les deniers publics, en dehors des paies et des pensions de retraite, même si, en ces temps-là, ceux qui bénéficiaient de pensions publiques n’étaient pas nombreux. Il n’a pas misé sur le remboursement de la dette publique, mais sur les investissements, notamment par le biais des crédits accordés aux personnes qui osaient démarrer des activités industrielles afin de produire des biens que l’on n’avait pas fabriqués jusque là en Roumanie. La construction automobile en était une. Ainsi allaient voir le jour les usines Malaxa. Enfin, ont également été jetés les fondements de l’industrie aéronautique roumaine et de certaines autres grandes entreprises roumaines de la période de l’entre-deux-guerres ».



    Mettre à profit les ressources naturelles était, de l’avis du ministre des finances Vintilă Brătianu, un élément important pour la création d’une économie qui ne dépende plus aussi largement des capitaux étrangers. Les mesures de politique économique promues par le gouvernement libéral ont en outre contribué, de 1918 à 1940, à la stabilisation de facto de la monnaie roumaine. (trad.: Mariana Tudose)

  • Les défis du secteur bancaire roumain

    Les défis du secteur bancaire roumain

    Le secteur bancaire roumain, celui qui finance en proportion de 90% l’économie, continue de se trouver en « thérapie intensive » après six années de crise pour la raison de ne pas avoir été restructuré à temps et qu’il suppose toujours des coûts élevés et des revenus en baisse — lit-on dans une analyse de JURNALUL FINANCIAR.



    Les coûts administratifs des banques, depuis les salaires des employés jusqu’aux loyers des sièges des unités en territoire, se retrouvent dans les intérêts des crédits qui, quoiquen baisse, sont encore à un niveau élevé vis-à-vis de l’intérêt de politique monétaire ajustée à 2,75%. Pendant les années de crise, un crédit sur cinq était devenu non-performant, l’infrastructure de l’industrie bancaire de Roumanie atteignant l’apogée en 2008 lorsque les réseaux territoriaux étaient parvenus à un record de presque 6600 succursales et agences où travaillaient plus de 71 500 employés.



    Six ans après le début de la crise économique un cinquième de ces emplois et unités sont disparus ce qui veut dire 13 600 employés qui ont quitté le système et 1200 unités fermées. L‘effort de placer hors bilan des crédits non-performants et les autres mesures liées aux provisions voués nettoyer en général le système bancaire afin de le préparer pour l’exercice d’évaluation de la qualité des actifs de l’année prochaine ont fait que 2014 soit une année difficile pour les banques.



    Le système bancaire va enregistrer à la fin de l’année une perte de plus de 2 milliards de lei (quelques 450 millions d’euros) selon les estimations du chef de la Direction Surveillance de la Banque Nationale roumaine (BNR), Nicolae Cintezà — « Le 30 septembre le système bancaire enregistrait une perte de 1,6 milliards de lei (360 millions d’euros). Il était naturel que les provisions massifs enregistrés le troisième trimestre mènent à cette perte. Et ce n’est pas fini » – déclare encore Nicolae Cintezà en précisant que le niveau des crédits non-performants a baissé d’avril à septembre 2014 de 22,3% à 15,33% tandis que le degré de couverture en provisions des crédits non-performants est de 66,22%.



    Une opinion semblable à l’égard des pertes que va enregistrer le système bancaire est celle du président de l’Association Roumaine des Banques, Radu Gratian Ghetea : « Selon moi, 2014 sera une année de pertes majeures. D’ores et déjà la BNR a annoncé une perte au niveau du système général et ce que nous appelons maintenant le nettoyage des bilans n’était qu’à peine commencé.»



    Les crédits au secteur privé continuent d’avoir un rythme annuel négatif en dépit de la dynamique positive des crédits en lei et le gouverneur de la BNR, Mugur Isàrescu, explique la raison pour laquelle le crédit total ne récupère pas même si le manque d’argent à la disposition des banques n’en est pas une cause : « Les banques de Roumanie ont même un excédent de liquidités maintenant, tant en lei qu’en devises fortes. Donc, ce n’est pas l’absence de l’argent qui est la raison principale du processus de ralentissement et de baisse dans le cas des crédits en devises fortes. L’évolution du crédit est liée prioritairement à toutes ces transformations structurelles, à la situation des crédits non-performants, à un certain état de manque de confiance instauré entre les banques et les clients. Nous essayons d’atténuer cet état de manque de confiance, y compris par des mesures positives de politique monétaire en assurant un climat stable du point de vue économique et financier. Donc, nous oeuvrons sur plusieurs niveaux. »



    Fin octobre, la Banque Centrale Européenne (BCE) a rendus publiques les résultats des testes de stress auxquels étaient soumises 130 grandes banques européennes. Certaines des banques n’ayant pas passé le test oeuvrent à travers des banques de Roumanie. Voici la déclaration de l’analyste économique Aurelien Dochia à l’égard du système bancaire en Roumanie : « Même si des banques qui ont opéré se trouvent parmi les banques à problèmes à l’échelon européen, de Grèce, d’Italie etc., le système bancaire roumain est quand même formé par des banques qui sont indépendantes. Du point de vue des capitaux propres ainsi que du point de vue de la situation de leur bilan, elles sont indépendantes vis-à-vis des banques-mères et sont surveillées par la BNR. Donc, il n’y a pas de liaison directe ni une inquiétude directe à l’égard de la situation de ces banques car selon les données qui sont à notre disposition et qui sont centralisées par la BNR , les banques de Roumanie ont un très bon niveau de capitalisation, le niveau moyen se situant à plus de 15% en général, ce qui est beaucoup plus que la demande européenne et, pour cela, nous disons qu’il n’y aurait pas de raison d’inquiétude. La seule question qui pourrait avoir un impact sur les banques roumaines est le cas où une des banques roumaines aurait besoin d’urgence de capital supplémentaire et devrait appeler à la banque-mère pour lui fournir ce capital supplémentaire. Dans une telle situation, il serait possible qu’une des banques européennes à problèmes ne dispose pas de ce capital supplémentaire nécessaire à une banque de Roumanie. Mais, comme je disais, les banques roumaines sont bien capitalisées actuellement sans risque de nécessité subite de capital à demander aux banques-mères. »



    Les banques de Roumanie seront soumises le plus probablement en octobre 2015 à un exercice d’évaluation intégrale avant l’entrée en vigueur du Mécanisme unique de surveillance institué par la BCE. (trad.: Costin Grigore)