Tag: montgolfière

  • En montgolfière, au-dessus de Bucarest

    En montgolfière, au-dessus de Bucarest

    Les plus importantes inventions de l’histoire, l’humanité les doit à des esprits originaux qui ont bénéficié d’un soutien financier pour mettre leurs idées en œuvre. Un engin tout à fait banal de nos jours a été considéré à l’époque de sa création comme quelque chose d’extravagant, suscitant à la fois l’intérêt et l’amusement. Ce fut le cas de la montgolfière, qui a compté au début parmi les inventions les plus prometteuses, mais elle a été surclassée par la suite par d’autres inventions. Le ballon à air chaud le plus populaire a été celui de l’inventeur Samuel Fergusson, héros du roman de Jules Verne Cinq semaines en ballon. En 1863, cet écrivain de génie imaginait un tel voyage au-dessus de l’Afrique.Le premier vol du ballon à air chaud a été effectué à Paris, en 1783, par le mathématicien et inventeur français Jacques Charles.

    Un siècle plus tard, des vols en montgolfière furent entrepris en Roumanie aussi. Le ballon « România » – Roumanie – a été une apparition étrange dans le ciel de Bucarest, accueillie avec étonnement et enthousiasme par ceux qui ont assisté à cet événement. Il y a plus de 100 ans, l’actuel Parc Carol et la colline de Filaret, située à proximité, comptaient parmi les points d’attraction de la capitale. Sur la colline de Filaret avait été construite, en 1869, la première gare de la ville ; c’est là qu’allait être érigée la Grande Exposition de 1906 pour marquer le 40e anniversaire de l’avènement de Carol I au trône de Roumanie, et c’est toujours là qu’allait être ouvert, plus tard, le Musée Technique. Plusieurs fabriques se trouvaient à l’époque autour du parc, dont l’Usine électrique Filaret, un bâtiment imposant en brique, bâti en 1908, et qui allait produire de l’électricité nécessaire à la ville.

    En 1905, année de l’événement dont nous allons parler, cette usine n’était encore qu’un projet. Donc, en 1905, à proximité de l’emplacement de la future Usine électrique, 4 importantes personnalités – à savoir le prince George Valentin Bibescu et 3 militaires – le lieutenant Eugeniu Asachi, le lieutenant Paul Moruzzi et le major Demetriad – montaient à bord de la première montgolfière à s’être jamais élevée dans le ciel de Bucarest et de la Roumanie, pour des observations et des expériences scientifiques.

    L’anthropologue et historien Călin Cotoi raconte en quelques mots l’aventure de ces 4 téméraires. « Avant 1905, un des princes Bibescu achète une montgolfière à Munich, qu’il baptise « România » – Roumanie. Il effectue ce vol secondé par Eugeniu Asachi, lieutenant dans l’armée roumaine, qui avait servi pendant une année dans l’armée austro-hongroise, dans un bataillon de dirigeables militaires et qui savait donc comment fonctionnait un tel engin. « Roumanie » était une grande montgolfière jaune. Son premier vol fut aussi sa première activité de marketing. Les personnes à bord ont lancé sur Bucarest des chocolats fabriqués par une entreprise qui avait payé l’équipage pour cette publicité inédite. Quand le ballon survolait la capitale, les gens saluaient les personnes à bord. Quand il sortait de la ville, les paysans les regardaient de travers et visaient la montgolfière de leurs fusils – raconte Asachi. En 1926, ils réussissent à réaliser les premières photos aériennes Bucarest et d’une partie de la Roumanie, ainsi que des expériences scientifiques. »

    Le 20 octobre, les quatre passagers à bord de la montgolfière avaient emporté dans sa nacelle des équipements nécessaires pour réaliser des observations : aéromètre, psychomètre aspirateur, barographe, quelques appareils photo spéciaux, de nombreuses jumelles, deux pigeons voyageurs, ainsi que plusieurs petites bouteilles de cognac et de champagne – notait la presse de l’époque. Après quelques heures passées sans incidents majeurs, l’engin a atterri en toute sécurité dans le village de Săpunari, à quelque 75 km à l’est de Bucarest.

    Dix jours plus tard, le 30 octobre 1905, avait lieu une deuxième expédition du ballon « România », qui se dirigea, cette fois-ci, vers le nord de la capitale et atterrit à une trentaine de km de celle-ci, à proximité de la gare de Periș. Quelques mois plus tard, le 26 mars 1906, un équipage constitué de quatre officiers a entrepris un voyage de 120 km jusqu’à Zimnicea, la ville la plus méridionale du pays, située au bord du Danube.

    Le 16 juin de la même année, deux officiers ont tenté un long voyage en montgolfière. Ils souhaitaient atteindre la Bucovine, grande région du nord de la Roumanie, située à 500 km de la capitale. Pourtant, au bout de 24 heures, les turbulences atmosphériques les ont obligés à renoncer et à atterrir à une centaine de km au nord de Bucarest. Survoler la Roumanie en montgolfière n’était pas seulement la réponse de ces téméraires à l’appel de leur esprit d’aventure, c’était un projet beaucoup plus vaste et plus précis : voir le territoire du pays d’en haut.

    La géographie, le folklore, la démographie, l’histoire et l’art militaire se retrouvaient dans cette tentative de réaliser une image cartographique de la Roumanie. Ces voyageurs ont suivi le modèle occidental ; ils voulaient apporter une contribution à la science et à l’enseignement.
    (Trad. : Dominique)

  • 02.05.2019

    02.05.2019

    Europe – La première ministre roumaine, Viorica Dăncilă, participe
    aujourd’hui, en Pologne, à un événement international de commémoration des
    victimes de l’Holocauste. « La Marche des Vivants » est une
    manifestation annuelle au cours de laquelle les participants parcourent à pied
    la distance entre les anciens camps nazis d’Auschwitz et Birkenau. Mercredi, à
    Varsovie, lors d’une réunion avec ses homologues européens, la cheffe du
    gouvernement roumain a dressé un bilan de la première étape de la présidence
    roumaine du Conseil de l’Union. C’était l’occasion pour la responsable de
    Bucarest de rappeler la fin des négociations dans plusieurs dossiers très complexes
    tels la directive sur le gaz naturel, celle adoptée dans le domaine des droits
    d’auteur, le Règlement pour la mise en place d’une Autorité européenne du
    travail ou encore celui pour l’élargissement du mandat de l’Agence européenne
    de garde-frontières et de garde-côtes. La Roumanie continuera à soutenir le
    projet européen fondé sur des principes de convergence, de cohésion et de
    solidarité entre les Etats membres, a encore affirmé la cheffe du cabinet de
    Bucarest.






    COMPET – Une réunion informelle des ministres européens chargés de la
    compétitivité, COMPET, a lieu jeudi et vendredi à Bucarest, dans le contexte du
    mandat roumain à la tête du Conseil de l’Union. La réunion sera présidée par le
    ministre roumain de l’Economie Niculae Bădălău, et la Commission européenne sera
    représentée par Elżbieta Bieńkowska, commissaire européenne au Marché intérieur
    et à l’Industrie. Les ministres de ressort des 28, ainsi que des deux Etats
    membres de l’Association européenne de libre-échange, la Suisse et la Norvège,
    débattront de la compétitivité, de l’entrepreneuriat, du marché interne et de
    la contribution des petites et moyennes entreprises à la compétitivité européenne.




    Sécurité informatique
    – Les personnes physiques, morales et les institutions
    publiques de Roumanie peuvent appeler, à partir d’aujourd’hui, le numéro unique
    1191, pour rapporter des incidents de sécurité informatique. Le numéro peut
    être appelé depuis tous les réseaux de téléphonie. Le centre d’assistance offrira
    aux appelants du soutien et du conseil pour le diagnostique et la
    résolution des problèmes – annonçait, il y a une semaine, le ministre roumain des
    Télécommunications, Alexandru Petrescu. Il rajoutait que l’initiative venait
    dans un contexte où, au niveau national, l’éducation dans le domaine de la
    sécurité de l’information continue à être déficitaire. Alexandru Petrescu avait
    aussi précisé que l’année dernière la Roumanie avait été génératrice, mais aussi
    cible des incidents de sécurité de l’information. Le risque est évalué comme
    moyen, mais la tendance est à la hausse.






    Elections – Le Parti national libéral, le principal parti de l’opposition
    parlementaire en Roumanie, est en tête des sondages pour les élections européennes
    avec 25,6% des intentions de vote. Les libéraux sont suivis, en deuxième et
    troisième position, par le principal parti au pouvoir, le Parti social
    démocrate, avec 21,7% des voix et par la coalition d’opposition l’Alliance 2020, entre l’Union sauvez la
    Roumanie et PLUS, avec 16,4%. L’Alliance des libéraux
    et des démocrates, partenaire du PSD dans la coalition au pouvoir, est crédité
    de 12,2% des voix, le parti ProRomânia de 11,7%, alors que l’Union démocrate
    magyare de Roumanie et le Parti du mouvement populaire récoltent chacun 5,6%
    des intentions de vote. Les chiffres sont issus d’un sondage réalisé en avril par
    IMAS Roumanie, sur commande de la station privé de radio Europa FM, sur un échantillon
    de 1.010 personnes, avec une marge d’erreur de +/- 3,1%. Le 26 mai, simultanément
    avec le scrutin européen, est également prévu le référendum sur la justice
    convoqué par le président du pays, Klaus Iohannis.




    Conférence – Le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, sera présent vendredi, en tant
    qu’invité d’honneur, à la Conférence sur l’état de l’Union, organisée par
    l’Institut universitaire européen de Florence. La présence du leader roumain
    intervient dans le contexte de la présidence roumaine du Conseil de l’Union
    européenne. Cette année, la conférence portera sur la démocratie européenne au
    XXIème siècle, à la veille des élections européennes. Klaus Iohannis aura également
    une entrevue avec le président du Conseil des ministres d’Italie, Giuseppe
    Conte.






    Loisirs – L’Ambassade de Roumanie en Turquie organise des vols en montgolfière
    dans la région de Cappadoce, au centre de la Turquie, un des lieux les plus renommés
    au monde pour ce type d’activité. Les vols peuvent être effectués jusqu’au 30 juin
    2019, qui marquera la fin du mandat de la Roumanie à la tête du Conseil de l’Union, informe
    la mission diplomatique roumaine dans un communiqué de presse. Les vols seront
    réalisés chaque jour, en fonction des conditions atmosphériques, à bord de la
    montgolfière « Fly RO – EU ! ». Le premier vol de ce type a eu lieu
    le 27 avril, a duré une heure et y ont pris part 20 passagers de nationalités
    différentes.






    Météo – En Roumanie, le temps, bien que légèrement instable, est en cours de
    réchauffement. Des orages et des pluies toucheront le sud-est et les régions de
    montagne et les températures maximales iront de 14 à 23 degrés. 20° et du
    soleil à midi à Bucarest





  • Le Festival International des ballons à air chaud de Baia Mare.

    Le Festival International des ballons à air chaud de Baia Mare.

    Début octobre, le ciel de la ville de Baia Mare s’anime d’une multitude de ballons à air chaud joliment colorés. Pourtant, les plus téméraires d’entre vous qui osent s’embarquer à bord de la nacelle auront la chance unique de se laisser au gré du vent pour goûter à la liberté. La présence des montgolfières dans le ciel de Maramures est due à Ion Istrate, fondateur du Festival International des ballons à air chaud de Baia Mare.



    Une initiative issue non pas des romans de Jules Verne, mais de la passion du vol qui le caractérise. Ce n’est pas une question d’adrénaline, comme s’attend la plupart d’entre vous. Il s’agit, si vous voulez, d’une simple ballade en altitude. Ce qui rend unique ce vol c’est le fait que l’on s’embarque dans la nacelle pour s’élever à 300, 500 ou même 1000 mètres d’altitude, tout en restant conscient du fait que l’on est complètement au gré du vent. On n’est pas attaché avec des cordes, pas besoin de le faire et du coup on a la liberté totale du mouvement pour bénéficier d’une visibilité à 360 degrés. Au moment où la montgolfière se met à descendre, puisqu’elle peut voler également à basse altitude, disons à 30 ou 50 mètres, le passager peut communiquer avec les gens restés au sol pour les saluer et se faire saluer à son tour. C’est une multitude de sensations impossibles à obtenir dans le cas des autres catégories d’aéronef. En plus, comme le ballon se déplace lentement, il doit arriver dans un courant d’air à vitesse modérée. Tout se déroule donc lentement en laissant aux passagers la joie de profiter au maximum des sensations éprouvées. Une fois en haut du ciel, tous les bruits du sol disparaissent, ils se font à peine entendre comme si l’on avait fermé les fenêtres et que l’on arrive à peine à distinguer un klaxon de voiture ou un aboiement de chien”.



    Ion Istrate est le premier importateur de ballons à air chaud de Roumanie. Cela se passait en 1997, à l’époque où il travaillait pour un groupe événementiel qui cherchait à importer une montgolfière publicitaire. Pas facile à en trouver une à cette époque-là, affirme Ion Istrate : « J’ai cherché partout : dans les bibliothèques, auprès des clubs de l’étranger, j’ai donné des coups de fil, envoyé des télécopies. J’ai cherché en Grande Bretagne et en Nouvelle Zélande pour en trouver finalement chez nos voisins hongrois. C’est comme cela qu’a commencé à s’écrire l’histoire de la montgolfière en Roumanie. A l’instar de tout aéronef, on a dû immatriculer le ballon, le soumettre à des tests, élaborer une documentation censée attester ses performances qu’on a soumise par la suite à l’Autorité Aéronautique pour obtenir finalement son certificat d’immatriculation et de navigation. Au moment où l’on a importé la montgolfière, le producteur s’est dit prêt à nous aider à obtenir la licence qu’on a d’ailleurs décrochée suite à un examen passé en Hongrie. Ultérieurement, le processus a été adapté aux normes législatives en vigueur en Roumanie ce qui fait qu’à présent on peut obtenir un certificat de licence chez nous aussi. En 1998, le premier ballon à air chaud était donc immatriculé en Roumanie et deux pilotes avaient obtenu le brevet de pilotage et s’apprêtaient à prendre de l’altitude ».



    A l’heure où l’on parle, les montgolfières ne se font plus rares en Roumanie. Les gens se plaisent à les admirer et les plus courageux se disent même prêts à partir en aventure. Pour les habitants de Baia Mare, le Festival des ballons à air chaud est déjà une tradition. Ion Istrate: Lors de sa première édition, en 2011, le festival a réuni 23 équipages de 11 pays aussi bien de l’Est que de l’Ouest du continent et je pense au Royaume Uni, aux Pays Bas, à la France en continuant par l’Ukraine, la République de Moldova, la Slovaquie et la Slovénie. Le matin on organise des vols libres, tandis qu’en week-end, on offre au public la possibilité de faire des vols captifs. Durant ce type de vol, la montgolfière reste reliée au sol par des cordages et s’élève jusqu’à une hauteur de 20 à 30 mètres. Ce vol permet donc à tout le monde d’expérimenter la sensation, même aux gamins qui craignent les altitudes peuvent s’y aventurer. C’est un événement très prisé qui offre un spectacle géant. Les ballons sont joliment colorés et avancent lentement, en flottant dans l’air comme de gros lampions en papier. C’est un spectacle à ne pas rater”



    20 équipages de 9 pays sont entrés cette année dans la compétition des montgolfières organisée à Baia Mare. En plus, pour cette deuxième édition du Festival, les organisateurs ont prévu un côté humanitaire. Ion Istrate: Sur le total des recettes obtenues en organisant des vols captifs, une partie a été dirigée vers une gamine de Baia Mare contrainte de vivre et de faire ses devoirs dans des conditions insalubres. Or, grâce à cet argent, on a pu lui trouver un nouveau logement et on l’a fait inscrire dans une école nouvelle. Nous souhaitons aider cette gamine à l’avenir aussi”.



    Le vol des montgolfières dans le ciel de Maramures a quelque chose de majestueux. Est-ce que cette activité est dangereuse? Eh bien, aux dires d’Ion Istrate, le grand péril n’est pas de faire un atterrissage d’urgence, mais de tomber irrémédiablement amoureux de cette sensation. Si quelqu’un m’avait dit voici 15 ans écoute moi bien, toi tu finiras par piloter des ballons, j’aurais répondu mais voyons, cela est impossible, tu me confonds peut-être, je n’ai jamais voulu voler en ballon et je ne vais jamais le faire. Franchement, je ne sais pas si l’on peut repartir à zéro quand on a découvert cette activité. Une fois contaminé par le virus du vol, impossible d’y échapper”.



    Un proverbe dit que celui qui a connu la sensation du vol finira par marcher les yeux levés vers le ciel. Alors, il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter d’essayer au moins une fois un vol en ballon, ne serait-ce que captif et pourquoi pas, à Baia Mare…(trad. : Ioana Stancescu)