Tag: Monts Făgăraş

  • Bâlea Lac et son hôtel de glace

    Bâlea Lac et son hôtel de glace

    Direction les monts Făgăraş aujourd’hui, les plus hauts de Roumanie, qui abritent au sommet une des stations les plus connues : Bâlea Lac. C’est un endroit très recherché pendant la saison froide, notamment par les amateurs de sports d’hiver, puisqu’ici la neige est présente pendant plusieurs mois. En effet, le lac de Bâlea, qui donne son nom à cette petite station, est situé à 2 034 m d’altitude. Nous sommes au département de Sibiu, à 77 km de distance de la ville de Sibiu et à 68 km de la petite ville de Făgăraş, autre repère de la zone.

     

    Pour en savoir davantage sur cette station, il faut dire que la première attestation documentaire d’une ascension de ce massif a été faite par le docteur G. Linder vers l’an 1700, mentionnant la région Bâlea-Valea Doamnei. Puis, avant 1750, une autre mention porte sur la présence dans la région du capitaine Jacob Zultner à des fins géographiques, notamment pour tracer la frontière transylvaine. A préciser qu’à cette-époque-là, la Transylvanie faisait partie de l’empire de l’Autriche-Hongrie. Plus tard, la Société des Carpathes de la Transylvanie (Siebenbürgischer Karpatenverein) – créée à Sibiu en 1880 – allait jouer un rôle important, en construisant plusieurs routes d’accès, en balisant la zone et en organisant de nombreuses ascensions d’été et d’hiver dans les monts de Făgăraş, la plupart en première. Enfin, en 1975 une télécabine y a été inaugurée, facilitant l’accès à la cabane de Bâlea Lac et aux sentiers des sommets.

     

    Sachez aussi qu’en 1932, le lac de Bâlea et une superficie de 180 hectares qui l’entoure ont été déclarés réserve scientifique, car abritant plusieurs espèces rares de plantes, telles l’edelweiss, et d’animaux protégés par la loi, comme le chamois noir, le lynx ou l’aigle royal.

     

    L’hôtel de glace de Bâlea

     

    Et puis, depuis 2006, une autre attraction fait la joie des touristes : un hôtel de glace. A l’époque, c’était le premier en Europe de l’Est et depuis, il est construit chaque année, offrant une expérience inédite de séjour, dans des igloos créés en blocs de glace extraits directement du lac de Bâlea. Cet hiver, l’Hôtel de Glace arrive à sa 18e édition, affirme le guide touristique Ion Costin Corboianu, qui précise :

    « C’est un véritable spectacle de la nature qui vous attend ici chaque année. D’abord grâce à l’Hôtel de Glace, inauguré à Noël, une attraction unique pour la zone et pour les monts de Făgăraş, où l’accès se fait uniquement en télécabine en hiver ». 

     

    Chaque année, l’hôtel change de thématique, et cette fois-ci il se propose de recréer l’atmosphère des cafés historiques, ses chambres étant nommées d’après de grands compositeurs classiques, tels Bach, Mozart, Beethoven ou Tchaïkovski, ou de compositeurs contemporains comme André Rieu. Les sculptures en glace n’y manquent pas non plus. Elles représentent ces personnalités de la musique classique et ont été réalisées par le fameux sculpteur Eugen Petri sur les murs intérieurs de l’hôtel.

     

    Au total, l’Hôtel de Glace de Bâlea Lac de cet hiver est formé de 12 chambres du type igloo, un bar, un restaurant, un couloir d’accès et une zone intermédiaire. Il accueille également des expositions temporaires organisées en collaboration avec la galerie d’art Cluj Art de Cluj-Napoca.

     

    Visite des alentours

     

    Jetons aussi un coup d’œil dans les alentours du lac, avec notre invité, le guide Ion Costin Corboianu :

    « Ici, au croisement des départements de Brasov et Sibiu, il y a par exemple la très belle et restaurée citadelle de Făgăraş. Cela vaut la peine de visiter aussi le monastère Constantin Brancovan de Sambata de Jos. Puis, au département de Sibiu, à Porumbacu, il y a le parc thématique pour enfants « L’histoire du calendrier/ Povestea calendarului » (n.d.l.r. qui raconte l’histoire de chaque mois de l’année), dans la zone d’Avrig on trouve le Brambura Parc (n.d.l.r. un autre parc d’attractions pour les petits avec sa fameuse maison renversée). S’y ajoutent la ferme aux cerfs de Poiana Neamtului ou encore le château de la famille Brukenthal à Avrig. Cette zone comprise entre la cascade de Balea et le lac de Bâlea, est très intéressante pour les touristes »

     

    Alors, tant que c’est encore l’hiver, mettez vos habits les plus chauds et n’hésitez pas à visiter l’Hôtel de Glace de Bâlea. Puis, l’été venu, allez découvrir les parc d’attractions et les châteaux de la zone ! Bon voyage ! (trad. Valentina Beleavski)

     

  • Reboisement dans les Monts Făgăraş

    Reboisement dans les Monts Făgăraş

    Romsilva, la Régie National des Forêts, est le
    principal acteur des programmes de reboisement en Roumanie. À part la gestion des
    surfaces forestières du domaine public, Romsilva met à disposition ses services
    pour environ 1 million d’hectares de forêts appartenant à d’autres types de propriétaires.
    L’entreprise gère 3,13 millions d’hectares de forêts, propriété de l’État, ce
    qui représente environ 48% de toutes les forêts du pays. Les bois des résineux représentent
    25% du total des surfaces boisées gérées par Romsilva, les hêtraies 32% et les forêts
    de chaines 18,2%. Durant la campagne de reboisement déroulée au printemps dernier,
    Romsilva s’est engagée à planter environ 19 millions de jeunes arbres jeunes produits
    dans ses propres pépinières.


    Cependant, il y a d’autres initiatives réussies, lancées
    par différentes organisations environnementales, comme celle de la Fondation
    Conservation Carpathie. Elle régénère les
    forêts des Monts Făgăraş, touchées par les déforestations non conformes ou par les
    abatages accidentels. La Fondation est en train de planter, donc, 435 milles sapins
    et jeunes arbres d’épinette et de hêtre. Les semis d’espèce naturelle autochtone
    proviennent des pépinières Carpathia ou elles sont achetées auprès des producteurs spécialisés
    dans la région. La Fondation Conservation Carpathia a été fondée en 2009 et
    elle protège plus de 20 milles hectares de forêts et de pâturages alpins dans l’Est
    des Monts Făgăraş. Les propriétés de la fondation sont dispersées dans les
    massifs Piatra Craiului, Iezer, Păpușa, Leaota et Făgăraș ;
    elles sont protégées par ses propres gardes forestiers. Le projet Conservation Carpathia est unique en Roumanie et il représente
    l’une des initiatives de conservation des forêts les plus importantes d’Europe.
    Depuis 2009 et jusqu’à nos jours, le projet a sauvé 27 milles hectares de forêts
    et de près alpins dans le Sud-Est des Carpathes Méridionaux ; il a
    également permis la restauration de 1,157 hectares de forêts, suite à la
    plantation de plus de 3 millions de semis.


    Ce printemps, 120 travailleurs journaliers des communautés
    voisines des Monts Făgăraş, appuyés par des dizaines de membres des fondations
    et des entreprises forestières ont œuvré ensemble pour régénérer les forêts
    dans la région. La plupart des saisonniers étaient de simples habitants de la
    région, et suite à leur implication dans ce projet, ils ont pu toucher
    régulièrement de l’argent, tout au long de l’année. Concrètement, ils ont mené des activités de plantation au printemps et en
    automne et ils ont travaillé dans les pépinières.


    Selon les responsables de la Fondation, il faudrait sept
    ans pour qu’une forêt se forme, depuis l’état de semence jusqu’à ce que les
    graines soient suffisamment puissantes et qu’elles ne nécessitent plus de soins
    particuliers. Quant aux jeunes arbres, eh bien, ceux-ci nécessitent deux à trois
    ans de vie dans une pépinière, suivis de 4 à 5 ans d’entretien en haut de la
    montagne.


    Au cours des trois dernières années, la fondation a accédé
    à des fonds européens pour pouvoir refaire les habitats naturels dégradés et pour
    mettre en place des mesures de conservation des forêts dans les Monts Făgăraş.
    La fondation a désormais créé des mécanismes pour mieux gérer les dangers que représentent
    les sangliers et les ours. Par exemple, elle a doté de poubelles inaccessibles
    aux ours les communes situées près des forêts et des pâturages alpins qu’elle
    gère. La fondation a également mis en place un chenil pour les chiens de berger
    des Carpates et elle est venue en aide à ceux
    qui pratiquent l’élevage de tels chiens, en fabriquant des clôtures
    électriques, afin de protéger les chiens des grands carnivores. (Trad. Rada Stanica)





  • Les castors sont de retour sur les cours d’eau des Monts Făgăraş

    Les castors sont de retour sur les cours d’eau des Monts Făgăraş

    La présence de ces animaux aquatiques en voie de disparition en Europe est due à un projet mis en place par la Fondation Conservation Carpathia, avec le soutien financier de la CE, autour du programme LIFE Nature et intitulé « La création en Roumanie dune aire de nature sauvage dans le sud des Carpates ».



    Faciles à piéger, les castors ont été chassés depuis l’antiquité pour leur fourrure, leur chair et pour le castoréum, une substance huileuse sécrétée par des glandes sexuelles situées en dessous de la queue, utilisée dans lindustrie pharmaceutique et dans celle des produits de beauté. Cette chasse les a conduits à l’extinction sur une grande partie de leur aire naturelle de répartition avant même le milieu du XXe siècle. Au Moyen Âge, le castor européen a été largement chassé pour sa fourrure dont on faisait des chapeaux, symbole dappartenance à la grande noblesse, tandis quen Transylvanie, la coutume voulait que les mariées issues de la communauté magyare se voient offrir en cadeau des fourrures de castor. Ce fut en 1998 que lInstitut de Recherche et de Sylviculture de Brasov a mis en place sur les cours des rivières dOlt, de Mures et de Ialomita, un programme de réintroduction des castors au cours duquel 182 exemplaires originaires dAllemagne ont été relâchés en Roumanie. En moins de 15 ans, leur population a dépassé les 650 exemplaires dont une partie est arrivée même dans le Delta du Danube.



    Un premier couple de castors a été déjà relâché dans la partie sud des Monts Fagaras avant que dautres exemplaires ne le rejoignent sur place à partir du printemps prochain. Avec des détails, le zoologue Adrian Aldea, spécialiste de la faune sauvage au sein de la Fondation Conservation Carpathia :



    « Les actions de restauration des populations de castors font partie dun programme plus ample que notre fondation mène afin de repeupler la zone des Monts Făgăraş en espèces en voie de disparition. Cest un programme en déroulement jusquen 2024 qui se propose la relocation de 90 castors dont 70 originaires dautres régions de Roumanie et 20 amenés de la population de lElbe, en Allemagne, issus dune espèce dont les gênes diffèrent des celles des populations de castors de Roumanie. Les zones visées pour le retour des castors sont les lits de la Dambovita, du Râul Târgului et de lArgesel, dans le département dArges. Chaque année, des castors quon surveille par la suite, sont reloqués dans les aires naturelles identifiées comme leur étant favorables».



    Afin de leur assurer la survie dans les régions où ils sont réintroduits, les castors seront reloqués au printemps et pendant les deux premiers mois de l’automne, lorsque les interventions pourront être réalisées sans entraîner de déséquilibre au sein des familles de castors. Une fois relâchés sur les cours supérieurs des trois rivières des Monts de Fagaras, les rongeurs seront attentivement surveillés par les zoologues. Adrian Aldea explique :



    « Une partie des individus sera dans un premier temps équipée d’émetteurs radio afin de pouvoir être localisée par mes collègues. De cette manière, on pourra apprendre davantage sur les activités des castors et sur leur reproduction en liberté. Il est peut-être important à mentionner le fait quen dehors dun suivi des castors, on mesure aussi les paramètres physiques, chimiques et biologiques de lenvironnement où ils sont reloqués. On mesure la qualité de leau et on examine la végétation afin de voir limpacte des castors sur leur milieu ».



    Avec une durée de vie moyenne de 13 à 15 ans, le castor atteint à la maturité un mètre de long et il pèse jusquà 25 kilos. Véritables paysagistes, ils construisent leurs huttes, dont les entrées se trouvent sous l’eau, afin dêtre protégés contre les prédateurs. Ils construisent des barrages et créent des réserves deau favorables aux plantes hydrophiles. Ils contribuent à revitaliser certains écosystèmes qui savèrent bénéfiques à dautres espèces doiseaux, de poissons, dinsectes ou damphibiens.


    (Trad.: Charlotte Fromenteaud)

  • Les bisons d’Europe des Monts Făgăraş

    Les bisons d’Europe des Monts Făgăraş

    Il est à retrouver également dans très peu dendroits à létat sauvage. Lun de ces endroits, cest le site des Monts Făgăraș, situé au centre de la Roumanie, où la Fondation Conservation Carpathia sattache à mener un programme censé réintroduire les majestueux herbivores, si présents dans les contes traditionnels roumains et les légendes historiques. Le bison dEurope demeure à coup sûr un animal fascinant, qui frappe limagination. Adrian Aldea, biologiste et responsable du projet de la Fondation Conservation Carpathia de réintroduction du bison dEurope dans les Monts Făgăraş, précise :



    « La région des Monts Făgăraş est demeurée à létat sauvage dans sa majeure partie. Dailleurs, il ny a que le castor et le bison qui manquent à lappel de lhistoire. Cest à partir de ce constat que nous nous sommes proposé de les réintroduire, tout cela grâce au projet « Life », qui entend créer une région naturelle, préservée à létat sauvage, dans la partie du sud-est des Monts Făgăraş. Nous avons établi trois zones à partir desquelles les bisons seront libérés. Le projet sest déroulé dores et déjà, comme prévu, dans deux de ces trois zones. Nous introduisons dabord un groupe initial puis, progressivement, tous les ans, lon y rajoute un petit groupe, qui ne compte pas plus de 5 exemplaires. Notre objectif, cest quà la fin du projet, lon puisse avoir au moins 75 bisons en liberté. Le bison dEurope est ce que lon appelle une espèce parapluie, soit une espèce dont l’habitat doit être sauvegardé pour que soient conservées d’autres espèces, parmi lesquelles certaines sont rares et menacées. En effet, il endosse ce rôle grâce à son régime alimentaire dabord, parce quil a besoin de paître ; il se nourrit d’herbe, mais aussi de branchages, de feuilles, d’écorces. Et la préservation de ces pâturages est une aubaine pour le maintien de la diversité de la flore de la région. Puis, il se crée dans les cours deau des endroits où il se baigne, et ces lieux deviennent des lieux de vie pour bon nombre despèces de batraciens et de reptiles. »



    Par ailleurs, par sa présence, en se déplaçant sur de longues distances, dun endroit à lautre, le bison dEurope crée des sentiers, qui seront par la suite empruntés par dautres mammifères, de plus petite taille, tels les biches, les blaireaux et les martres. Ensuite, il a lhabitude de prendre des bains de poussière, ce qui fait quil arrive à transporter ainsi, dans sa fourrure, des graines de différents types, aidant de la sorte à préserver la richesse des espèces végétales. Il endosse en vérité un rôle très important dans la préservation de lécosystème naturel, mais aussi dans le développement des communautés humaines, sa présence dans la région devenant très vite une attraction touristique, et pas des moindres. Nous avons interpellé à cet égard Andrei Aldea, pour comprendre comment les choses se passent dans les Monts Făgăraş :



    « Il est certain que le tourisme a le vent en poupe dans les pays et dans les zones où le bison dEurope a été réintroduit. En témoigne la situation en Pologne, mais aussi, plus près de chez nous, la région de Neamţ, située dans notre Bucovine. A Braşov aussi, comme à Vama Buzăului. Là, les bisons ne vivent pas en liberté, mais dans une réserve. Malgré tout, leur présence constitue une attraction de choix. Les exemplaires de bison dEurope viennent de différents centres de reproduction ou dautres réserves similaires, situées en Roumanie même ou ailleurs en Europe. Maintenant, il y a toujours la question de la gestion des coûts dune telle réserve, et là chacun procède comme il lentend. Pour notre part, nous sommes tenus dobserver le budget prévu dans notre projet. Mais, dun autre côté, nous avons aussi reçu en don des exemplaires gratuits de la part de certains centres qui résonnent à lidée de lâcher les bisons en liberté. »



    La Fondation bénéficie dune subvention européenne pour mener à bien son projet, ce qui ne lempêche pas de puiser également dans ses propres fonds. Cela dit, si le bison dEurope nest pas a priori une espèce agressive à légard de lhomme, il peut savérer dangereux lorsquil se sent agressé ou menacé. Il est dès lors recommandé aux touristes de maintenir une distance de sécurité dau moins 100 mètres, évitant également de nourrir les bisons. Ces gros mammifères peuvent néanmoins savérer nuisibles aux cultures et aux terrains agricoles, cest pourquoi ils sont lâchés dans des zones bien éloignées de tout habitat humain.



    Par ailleurs, les gardiens de la Fondation suivent au quotidien le déplacement des bisons, tout comme leur état de santé et leurs interactions avec dautres espèces sauvages, se tenant prêts à intervenir à tout moment, si le besoin se faisait sentir. Enfin, pour les aider à surpasser des conditions météos extrêmes, un stock de nourriture est tenu en réserve, étant déposé le cas échéant dans les endroits quils fréquentent habituellement. Et si, malgré toutes les précautions prises, les locaux se sentaient menacés, Conservation Carpathia mettra à disposition de ces derniers des clôtures électriques censées protéger hommes et propriétés. A lautomne 2020, les Monts Făgăraş ont assisté à lapparition du premier nouveau-né en liberté de la colonie. Un petit qui na pas encore de nom.


    (Trad. Ionuţ Jugureanu)