Tag: monuments

  • Restored Romanian monuments in Bessarabia

    Restored Romanian monuments in Bessarabia

     

    On March 27, 1918, Bessarabia, stretching between rivers Prut and Dniester, united with Romania after it had been annexed by Russia in 1812 following the Russo-Ottoman war. Thus, after more than 100 years, a territorial theft that had torn Bessarabia from its state tradition, was being repaired. The Russian occupation of Bessarabia meant, especially after 1830, a policy of promoting Russians in an area of ​​conflict with the Ottoman Empire. After 22 years, in June 1940, following the agreement between Hitler and Stalin in the summer of 1939, the Soviet Union annexed Bessarabia. In 1941, Romania would liberate it and by 1944 the life of the Bessarabians would resume its natural course.

     

    But at the end of World War II, that started in 1944, the Soviet Union would reoccupy Bessarabia, as well as the entire Central and Eastern Europe, and would impose regimes copied after its own image. Between 1945 and 1989, Soviet brutality was unleashed on the inhabitants of Bessarabia in all imaginable forms: deportations to camps and prisons, population transfers, Stalinist education, other systematic violations of fundamental human rights and freedoms. The extensive process of sovietization meant the creation of the new Soviet man by forgetting one’s origins and erasing the memory of past deeds.

     

    Romania was the main enemy used in the sovietization process of Bessarabia. The phrase “Romanian fascists” was present in every reference to the area west of the Prut river. Among the first victims of sovietization were the public monuments that expressed the will and feelings of the Bessarabian population representing the adherence of most Bessarabian Romanians to their identity as citizens of the Kingdom of Greater Romania. Statues and symbols of personalities of the Romanian history and culture were demolished, destroyed and replaced with statues and symbols of the Soviet occupier. The Soviet monuments expressed strength and aggression to the highest degree, as were some monuments represented by tanks with guns pointing west, towards Romania.

     

    However, as of 1991, when the Soviet Union, a true evil empire as the American President Ronald Reagan called it, collapsed, the Republic of Moldova became independent. Since then, Bessarabians are searching for their origins and are trying to return to the forms of identity of their parents and grandparents. One of the steps taken in this regard is the removal of Soviet monuments and the relocation of monuments from the times when Bessarabia was part of Romania. An exhibition of 28 restored Romanian monuments of Romanian sovereigns, heroes, soldiers and clerics, but also of contemporary cultural personalities such as the singers Doina and Ion Aldea Teodorovici, was inaugurated in Bucharest. The exhibition was also attended by Iuliana Gorea-Costin, the ambassador of the Republic of Moldova in Bucharest.

     

    Iuliana Gorea-Costin: “On the left of the Prut River, the war between light and dark is quite intense and a permanent battle is actually under way for the affirmation of our identity. It is a battle for history, for the Romanian language and literature. The square of the Great National Assembly has been occupied even for months on end. Being at the crossroads of civilizations, we, those within the same nation, need to know each other better. And at the same time, we must join our efforts to survive in this space as wise people.”

     

    Ever since 1991, civic organizations from the Republic of Moldova have undertaken actions to replace the original Romanian monuments and monuments to tell the public about the atrocities committed during the Soviet barbarism. For example, a monument relocated and consecrated in 2016, a copy of the one from the interwar period, is the “Monument of the Three Martyrs” in the capital Chisinau. It is dedicated to fighters for national identity such as the priest and writer Alexei Mateevici (1888-1917), the lawyer, journalist and singer Simion Murafa (1887-1917) and the topographic engineer Andrei Hodorogea (1878-1917). The three died in the terrible year 1917, Mateevici, 29 years old, killed by typhus, and friends Murafa, 30, and Hodorogea, 39, killed by a gang of Bolshevik criminals.

     

    After the war, the Bessarabian politician Pantelimon Halippa established a committee to erect monuments to all Unionist fighters, the three being among them. In 1923, the monument erected in memory of Mateevici, Murafa and Hodorogea was inaugurated at the initiative of the “Tombs of Fallen Heroes” Society, attended also by the French general Henri Berthelot. The three-meter high monument was crowned with the coat of arms of Romania, between an oak and a laurel branch, made of bronze. The monument was 4.35 meters long and 1.92 meters wide at the base. On the eve of the annexation of Bessarabia, in June 1940, the Romanian army detached the bas-reliefs with the faces of Alexei Mateevici and Simon Murafa and sent them to Bucharest. In 1962, the rest of the monument and the bell tower in front of the “Nativity” cathedral where it was located were blown up by the Soviet army. (EE)

  • Guy Le Louët (France) – Propriétés du prince Charles de Galles en Roumanie

    Guy Le Louët (France) – Propriétés du prince Charles de Galles en Roumanie

    En fait, lintérêt de lhéritier de la Couronne britannique pour la Roumanie ne date pas d’hier, puisqu’il créait une fondation déjà en 1987, pour aider les intellectuels roumains à être en contact avec des universités occidentales — notamment Oxford et Cambridge. En avril 1989, à Londres, il a tenu un discours sur la situation dramatique des villages roumains — vous vous souvenez peut-être, pour Ceauşescu, l’heure était à la systématisation. Les villages étaient rasés pour faire des terrains agricoles ou les maisons des gens étaient démolies pour céder la place à des immeubles collectifs.



    Le prince de Galles est venu pour la première fois en Roumanie en 1998 et il est tombé sous le charme de la Transylvanie, cette région du centre du pays, de sa nature, de l’habitat, des traditions et des gens de l’endroit. Il déclare avoir pour ancêtres Vlad l’Empaleur, mais aussi la comtesse Claudine Rhédey de Kis-Rhéde, née sur le territoire de notre pays au XIXe siècle. Depuis lors, il vient chaque année, même plusieurs fois par an en Roumanie pour y séjourner, mais ce n’est pas tout.



    On ne sait pas exactement combien de propriétés le prince Charles a acquises en Roumanie, mais il s’agit d’au moins une dizaine. Et quand je parle de propriétés, il faut entendre des maisons traditionnelles, anciennes, certaines plus que centenaires, qu’il a achetées. Ainsi, à Valea Zălanului, un hameau de 150 habitants du département de Covasna (centre), où le temps s’est arrêté et les gens vivent au rythme de la nature, il achète une, puis deux, puis trois et, selon certains, même une quatrième maison de plus de cent ans. Préoccupé par la conservation du patrimoine, des traditions et par la promotion du tourisme durable, il les a rénovées avec les mêmes matériaux que ceux qui avaient été utilisés à l’origine et les mêmes techniques, les a aménagées avec des objets traditionnels authentiques, mais les a aussi équipées de salles de bains tout confort et elles peuvent être louées. Le magazine Vanity Fair a fait un classement des plus belles maisons du monde parmi lesquelles figure une de ces propriétés. Le prince Charles a aussi quelques maisons à Breb, un village traditionnel du Maramureş (nord).



    Il a créé une fondation pour soutenir les communautés rurales du pays. En 2015, l’héritier de la Couronne britannique a créé une autre fondation avec pour mission de protéger le patrimoine architectural du pays et de soutenir le développement rural et le développement durable. Cette fondation offre des programmes gratuits de formation aux métiers traditionnels qui avaient quasiment disparu.



    Le prince a également acheté des maisons traditionnelles aussi dans le village de Viscri, listé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce village a une église fortifiée saxonne dont la construction a commencé au XIIe s. Il entendait ainsi sauver le patrimoine architectural transylvain, mais aussi le style de vie et les métiers traditionnels. Viscri est maintenant hautement touristique, et son église a été listée parmi les plus belles du monde par la publication The Telegraph.



    Il s’est beaucoup investi dans la conservation des monuments historiques, dans des villages saxons de Transylvanie, fondés au XIIe siècle, dont certains figurent aujourd’hui sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, mais non seulement. Ainsi, en trois ans, la fondation a investi dans ces activités un million de livres sterling, rénovant des édifices représentatifs avec les mêmes matériaux et les mêmes techniques. Un exemple, c’est l’Eglise de la Dormition de la Mère de Dieu de Strei, un monument historique de l’art roman du XIVe s.



    Lorsqu’il vient en Roumanie, l’héritier de la Couronne britannique aime se balader en pleine nature, rencontrer les villageois, et se donne pour tâche de promouvoir les produits traditionnels de ces villages. L’idée, c’est de créer un circuit économique autour de ces monuments pour permettre aux habitants d’avoir des emplois. Ainsi, les chaussettes traditionnelles tricotées par les femmes de Viscri sont exportées en Allemagne et de là, ailleurs en Europe occidentale.



    La fondation du prince se propose de sauver une église vieille de 800 ans, celle de Drăuşeni, au département de Braşov ; à cet effet, un plan a été élaboré. Il prévoit la rénovation de l’église, la construction d’un café, de places d’hébergement et d’ateliers de métiers traditionnels. C’est un projet pilote. S’il fonctionne, il sera étendu à d’autres monuments médiévaux en péril. Il finance par ailleurs la rénovation d’une église en bois du département d’Arad, celle de Luncşoara, mais aussi de deux autres dans le département de Mureş : celles de Curtelnic et celle de Bălăuşeri.



    Nombre de ces projets sont sélectionnés par l’Association L’Ambulance des monuments, dont nous vous avons déjà parlé sir nos ondes, et qui bénéficie du soutien financier du prince Charles. Une maison fortifiée du département de Gorj a également été restaurée ainsi. Ce ne sont que quelques exemples des activités des fondations du prince de Galles en Roumanie.



    En 2011, le prince Charles commente le documentaire Wild Carpathia, du réalisateur britannique Charlie Ottley — un documentaire fabuleux sur la Roumanie. Pour la petite histoire, entre temps, Charlie Ottley a acheté une maison traditionnelle et a emménagé en Transylvanie ! En 2020, en pleine pandémie, dans un autre film commenté par lui, le prince Charles a exhorté les Roumains à passer leurs vacances en Roumanie et à y découvrir « les richesses incroyables » de ce pays. Il avoue être venu pour la première fois en Roumanie une vingtaine d’années auparavant et y avoir découvert un pays « étonnant », qui occupe depuis lors une place à part dans son cœur, et qu’il « se sent chez lui ici » à chaque visite. « La Roumanie est un pays étonnamment divers, dit-il, du delta du Danube, la zone humide la plus grande et la plus sauvage d’Europe, aux forêts, aux sources et aux monastères de Bucovine, de Moldavie et du Maramureş, aux collines des Apuseni ou aux étendues inhabitées de Harghita, aux précieuses collections des musées de Bucarest ou à la beauté sauvage du défilé des Portes de fer, aux châteaux, aux montagnes et aux villages saxons de Transylvanie ou aux vallées reculées du Banat et de la Crişana. Une si riche diversité naturelle et culturelle réunies sous le même drapeau est remarquable et c’est une des caractéristiques qui font de la Roumanie un coin à part de l’Europe. »



    Et le prince Charles déclare qu’il regrette que la pandémie ne lui ait pas permis de voyager en Roumanie, mais il continuera à plaider pour la protection des « trésors uniques » de la Roumanie. Bien entendu, la presse roumaine parle de chaque voyage ou séjour du prince en Roumanie, et de toutes ses activités.

  • “L’ambulance des monuments” remporte le prix du public Europa Nostra 2020

    “L’ambulance des monuments” remporte le prix du public Europa Nostra 2020

    Et c’est un objectif réussi, à commencer par la Transylvanie, dans le centre-ouest et continuant par l’Olténie dans le sud et jusqu’en Moldavie dans l’est. Et le succès des architectes et des bénévoles de l’« Ambulance des monuments » est désormais connu en Europe aussi. Ce projet roumain vient de remporter le Grand Prix du Public dans le cadre des Prix européens du Patrimoine Europa Nostra 2020. Les citoyens européens ont exprimé leurs préférences pour différents projets dans un sondage enligne auquel ont participé 12 mille personnes et la plupart des voix ont été obtenus par l’ « Ambulance des Monuments ». Auparavant, au mois de mai, le projet de l’Association Monumentum avait obtenu aux côtés de 21 autres programmes et activités culturelles, le Prix européen du Patrimoine Europa Nostra décerné cette fois-ci par la Commission européenne. Ceux qui l’automne dernier avaient obtenu le Prix du Public ont compté parmi les lauréats validés par un jury composé d’experts. Qu’est ce que signifie être favori du public ? C’est l’architecte Veronica Vaida, une des personnes à avoir initié l’ « Ambulance des monuments » qui nous l’explique. « Nous avons tous été extrêmement émus et enflammés. Nous sommes enthousiastes aussi en raison du fait que ce projet est déjà considéré un projet susceptible d’être dupliqué aussi dans d’autres parties d’Europe. Et cela nous réjouit beaucoup. Il y a cette sensibilité envers le patrimoine qui s’est répandue et déjà de plus en plus de personnes apprécient le patrimoine. C’est grâce à l’attention envers le patrimoine que les communautés commencent à changer, tout comme la relation des communautés et les mentalités puisque nos bénévoles y mettent toute leur énergie et enthousiasme envers un objet de patrimoine que la communauté ignorait probablement. C’est ce qu’a rendu enthousiaste le public européen aussi ».

    Utilisant des techniques et des matériaux de constructions traditionnels, les architectes et les bénévoles de l’ « Ambulance des monuments » ont mis en sécurité des monuments en danger jusqu’à leur réparation complète. Veronica Vaida explique la manière dont « l’Ambulance des monuments » fonctionne : « En principe, là où la communauté le souhaite et où il y a un initiateur au niveau local, on nous fait appeler afin d’évaluer la situation en fonction de plusieurs paramètres parmi lesquels la valeur du monument, l’état dans lequel il se trouve et les possibilités de financement. « L’ambulance » est une sorte de trousse de secours composée d’outils apportés par une camionnette qui transporte aussi les matériaux et les bénévoles. D’habitude nous prenons en charge tout ce qui est documentation, nous aidons la communauté à obtenir les informations nécessaires pour une intervention d’urgence et ce n’est qu’ensuite que nous intervenons effectivement. Nous sommes une sorte de service d’urgences SMUR des monuments. Nous ne restaurons pas le bâtiment mais nous ressuscitons seulement ce malade, nous le mettons en sécurité. Le restaurer signifie beaucoup plus que cela. La plupart des fois nous nous occupons de la charpente, afin de protéger le monument de la pluie. Et en plus, souvent, nous effectuons des opérations de consolidation de la fondation. »

    Hormis les efforts de ressusciter les métiers traditionnels, l’ « Ambulance des monuments » est aussi une démarche éducative par le biais de laquelle les communautés locales découvrent a valeur des monuments près desquels ils habitent et s’organisent pour les sauvegarder. Veronica Vaida : « C’est un projet qui vise aussi les jeunes, puisqu’il a un côté éducatif. Mais il ces valences éducatives s’appliquent aussi dans le cas des communautés locales. C’est pourquoi pour nous, par le biais de l’Ambulance, on réalise une sorte de synergie de la communauté et des experts qui interviennent sur un monument. Même les étudiants qui souhaitent devenir spécialistes en ce genre d’intervention sont considérés experts. Par conséquent, notre organisation crée le cadre adéquat pour que tous ces acteurs, y compris les communautés locales, puissent se rencontrer et travailler ensemble au bénéfice des monuments. Espérons que le projet sera repris aussi ailleurs en Roumane » a déclaré Veronica Vaida, une des initiateurs de l’Ambulance des monuments. Suivez-les sur ambulanta-pentru-monumente.ro et sur les réseaux sociaux pour découvrir les joyaux du patrimoine architectural roumains que ces jeunes passionnés tentent de sauvegarder.

  • Les manoirs du sud-ouest de la Roumanie, objet de recherche du projet “Monumentaliste”

    Les manoirs du sud-ouest de la Roumanie, objet de recherche du projet “Monumentaliste”

    Pour Dragoș Andreescu, le projet «Monumentaliste» associe son métier de graphiste et de photographe à sa passion pour les bâtiments patrimoniaux et la randonnée. Pour le grand public, le même projet signifie la découverte surprenante de beautés architecturales insoupçonnées et le voyage virtuel dans des coins du pays qu’il ne pourrait atteindre que très rarement, de façon concrète.

    Active depuis plusieurs années sur les réseaux sociaux, la page «Monumentaliste» présente les fruits des recherches sur des manoirs oubliés d’Oltenie, sous forme de documentation accompagnée de belles photographies artistiques. Son initiateur, Dragoș Andreescu, avoue avoir pensé pour la première fois à cette démarche, il y a 12 ans, en 2008 : J’ai commencé à découvrir certains manoirs, dont celui dit de Barbu Poenaru à Poiana Mare. Un édifice magnifique et impressionnant, mais malheureusement laissé à l’abandon. Entre temps, j’ai essayé de savoir s’il y en avait d’autres. Voilà cinq ou six ans que j’essaie de les trouver tous. En fouillant dans les archives, j’ai appris qu’il y en avait environ 1500 dans toute la région d’Olténie. Moi, j’en ai découvert quelque 800, les autres ayant été démolis ou modifiés à tels point qu’ils sont devenus méconnaissables. Nous avons également créé une communauté de «monumentalistes», qui compte plus d’un millier de membres dans tout le pays. C’est un grand groupe d’amateurs désireux de recueililr des documents dans leur coin de pays concernant tous ces joyaux architecturaux qui valent la peine d’être sauvés.

    La communauté de «monumentalistes» c’est plus d’un millier d’amoureux ou de passionnés de patrimoine. Il s’agit d’historiens de l’art, d’architectes, d’artistes ou bien d’ étudiants en architecture. Avec leur aide, la page Monumentaliste est pratiquement devenue un inventaire des manoirs de Craiova, de Calafat, de Caracal et de Târgu Jiu. A ces villes s’ajoute la zone rurale du sud-ouest de l’Oltenie. A première vue, en termes de patrimoine immobilier, elle ne présente pas d’intérêt particulier aux yeux d’un profane. Pourtant, à la parcourir à pied, elle réserve plein de surprises agréables, cachées au milieu de la nature.

    Le travail de documentation et de présentation comporte trois étapes postérieures à la découverte proprement dite du bâtiment: sa photographie sous tous les angles, la recherche dans les archives et sur Internet et l’image promotionnelle. Cette dernière est réalisée de manière à mettre en évidence même le charme des manoirs abandonnés ou en ruine, comme c’est malheureusement le cas de nombreuses découvertes des «monumentalistes». Dragoș Andreescu: 70% de ces manoirs ne sont pas rénovés, mais espérons que les gens comprendront que ces joyaux d’architecture sont très importants aussi bien pour eux, en tant que propriétaires, que pour la société, en général. C’est justement ce à quoi vise le projet que nous développons sur les réseaux sociaux: sensibiliser les gens à la valeur du patrimoine immobilier et en faire la promotion. En ce qui concerne la rénovation ou la restauration, nous avons réussi à amener l’Ambulance des monuments ici, en Olténie. On a donc créé l’Ambulance des monuments de l’Olténie du sud-ouest. Il y a eu, déjà, une première intervention: d’autres volontaires et moi, nous avons refait le toit de la cula Cioabă-Chintescu, dans le village de Șiacu, du comté de Gorj et résolu les problèmes de structure. Bref, on l’a mise en sécurité. C’est aux villageois de la remettre à neuf pour lui redonner l’éclat d’antan. Précisons que la cula est une sorte de maison fortifiée, spécifique à la région d’Olténie durant le 18e et le 19e siècle .

    L’Ambulance des monuments est une organisation non gouvernementale qui s’attache à sauvegarder le patrimoine immobilier en sécurisant des bâtiments classés. En 2020, elle a compté parmi les lauréats de la section Éducation, Formation et Sensibilisation des Prix européens du Patrimoine / Prix Europa Nostra. En mettant sur pied la filiale d’Olténie, Dragoș Andreescu espère que toujours plus de bâtiments historiques menacés seront sauvés avec l’aide des professionnels du domaine. Dragoș Andreescu : Nous essayons de gagner à notre cause les architectes, car, depuis un bon bout de temps, certains d’entre eux apposent leur signature sur des projets de démolition ou de sois-disant rénovations qui, en fait, n’ont rien à voir avec l’aspect originel du bâtiment Ce sont eux qui devraient parler davantage avec les propriétaires pour leur faire comprendre que ces joyaux architecturaux n’existeront plus, à un moment donné et qu’à force de démolir de plus en plus de bâtiments historiques, les villes et les villages finiront par perdre leur identité

    Dans un proche avenir, la communauté des «monumentalistes» espère éveiller l’intérêt des autorités locales pour la protection du patrimoine immobilier. Elle a déjà réussi son coup dans l’espace virtuel, où elle compte plusieurs dizaines de milliers d’adeptes.

  • Mihai Cristian, un jeune passionné du patrimoine

    Mihai Cristian, un jeune passionné du patrimoine

    Mihai Cristian est étudiant en master d’études culturelles à la Faculté d’histoire et philosophie de l’Université Babeș-Bolyai de Cluj, dans le centre de la Roumanie. Il vient de Hunedoara, une petite ville du centre-ouest du pays, et se passionne pour tout ce qui est patrimoine culturel et historique. Dès son entrée à l’université, Mihai s’est impliqué dans la conservation des bâtiments historiques de Hunedoara. C’est ainsi qu’a commencé sa collaboration avec l’association Ambulanța pentru monumente / L’Ambulance des monuments :« J’ai entendu parler de ce projet en 2018, quand l’équipe de l’Ambulance est arrivée dans mon département, à Hunedoara. J’ai vu un appel aux bénévoles sur Facebook, ils cherchaient des jeunes pour leur donner un coup de main pour la restauration d’une importante église en bois. Moi, j’ai senti comme un devoir moral d’y prendre part, j’ai alors fait partie de l’équipe qui est intervenue pour refaire la toiture en bardeaux de l’église de Strei. J’ai beaucoup aimé cette expérience et je me suis rendu compte que ça m’aidait dans mon développement. En plus, je me suis senti accompli en contribuant à préserver l’héritage culturel et à restaurer le patrimoine. Après cette première intervention, je n’avais qu’une envie : recommencer. »

    Récemment, le prince Charles de Galles a transmis un message d’encouragement et de félicitations à tous ceux qui font partie de l’Ambulance des monuments et notamment aux bénévoles qui rejoignent cette équipe déterminée à sauvegarder le patrimoine roumain. Mihai Cristian :« Nous sommes honorés par le message de Son Altesse Royale, le prince Charles de Galles. Pour nous, c’est une preuve supplémentaire de l’importance de notre travail pour la sauvegarde du patrimoine. Par ailleurs, le prince Charles nous a soutenu depuis le début, il est le président d’honneur de l’association et nous savons que nous pouvons compter sur lui pour chacune des interventions qui ont lieu. »

    Restaurer un bâtiment historique est un travail complexe. Pour notre invité du jour, ce n’est pas le résultat visible d’un tel processus qui est le plus important, mais bien autre chose. Mihai Cristian :« De mon point de vue, les résultats les moins visibles sont aussi les plus importants. De manière très concrète, nous sauvons des monuments, des bâtiments qui n’auraient peut-être pas survécu à un autre hiver à cause de leur état de dégradation. Mais derrière nous reste le besoin de continuer à prendre soin de ces bâtiments. A chaque intervention, nous invitons la communauté locale à se joindre à nous. Au début, les premiers jours, ce sont les enfants qui viennent nous voir, ils regardent ce qu’on fait, on devient amis. Ensuite, quelques jours plus tard, les gens du coin commencent à venir, ils nous donnent un coup de main. En prenant soin de ce monument qui se trouve dans leur commune et en prenant conscience de sa valeur, les gens se sentent davantage concernés. Ainsi, plus tard, si le bâtiment a de nouveau besoin de réparations, ils seront plus à même d’intervenir. C’est quelque chose si les gens prennent conscience de la valeur des monuments qui se trouvent près de chez eux. »


    Prendre part à la restauration d’un bâtiment est une expérience mémorable, notamment pour les jeunes. D’autant plus si ça devient pour eux un stage de formation. Mihai Cristian :« C’est une vraie mine d’or pour les étudiants et pas seulement pour les étudiants en architecture. Les bénévoles viennent de tous horizons, il y en a qui étudient l’histoire ou bien le tourisme et tous les domaines connexes. Ces interventions sont pour nous l’occasion de mettre en pratique ce pour quoi nous nous formons et qui nous est enseigné seulement de manière théorique à la faculté. Les chantiers continuent pour les monuments les plus endommagés, il faudra intervenir dès cet été pour certains. La chose la plus importante, c’est que l’Ambulance des monuments est de plus en plus connue. Des associations similaires ont vu le jour dans plusieurs régions du pays et à présent nous avons sept filiales. La dernière née, l’Ambulance des monuments Olténie Ouest, est toute jeune. »


    Mais qui sont-ils, ces jeunes qui ont envie de s’investir dans la restauration et la conservation des bâtiments historiques ? Quelles sont leurs qualités ? Mihai Cristian :« La qualité de venir se joindre à nous (rires). Pour ce qui est des chantiers de restauration, tout le monde peut trouver sa place. En fait, chacun se spécialise en fonction des besoins. On peut avoir des interventions pour changer une toiture en bardeaux ou pour consolider les fortifications d’une église, les tâches changent en fonction du chantier. Nous travaillons sous la supervision de spécialistes, nous apprenons l’un de l’autre, alors dans un premier temps il n’est pas nécessaire d’avoir des connaissances spécifiques. Il faut juste avoir envie de participer. Initiative et curiosité sont les mots-clés. »


    Mihai Cristian, notre invité du jour, n’est pas seulement actif dans l’Ambulance des monuments. Amoureux comme il est du patrimoine, il fait aussi du bénévolat pour le projet « Adoptă o casă la Roșia Montană » / « Adopte une maison à Roșia Montană ». Là aussi, il a l’occasion de participer à la préservation du patrimoine dans un petit village de l’ouest de la Roumanie, connu pour l’exploitation minière d’or qui date du temps des Romains. (Trad. Elena Diaconu)

  • L’Ambulance des monuments

    L’Ambulance des monuments

    Le nombre d’immeubles de patrimoine sur le territoire de la Roumanie et le manque de fonds nécessaires à leur restauration a fait apparaître le besoin d’une intervention minimale d’urgence, pour éviter l’écroulement ou la dégradation complète de ces édifices. C’est ainsi qu’a vu le jour « L’Ambulance des monuments », un projet pilote qui veille, pour le moment, sur certains bâtiments de quelques départements du pays. Récemment, Maria Tămășan, la présidente de l’association culturelle « Vernacular » /« Vernaculaire », a également lancé ce projet dans l’ouest du pays, à Arad. Elle nous parle de l’ambition de « L’Ambulance des monuments ». Maria Tămășan :



    « Le projet a été initié il y a trois ans par un groupe de passionnés de patrimoine et, au début, c’est l’association Monumentum qui l’a porté. Il s’est par la suite élargi à d’autres régions de Roumanie à travers des associations locales avec un champ d’action similaire. L’objectif central du projet est la sauvegarde du patrimoine immobilier et la protection de bâtiments se trouvant dans un état avancé de délabrement ou qui risquent même de s’effondrer. Tout est fait à l’aide de bénévoles. Là où l’on trouve du soutien pour se procurer les matériaux nécessaires, les bénévoles vont tout faire pour rendre le bâtiment sûr, des démarches administratives et jusqu’aux travaux. Concrètement, nous éliminons les causes qui sont à l’origine des dégradations principales et qui mettent en danger la solidité de l’édifice. Nous essayons de sauver les monuments de la disparition dans l’espoir qu’il y aura des fonds pour entreprendre une vraie restauration à l’avenir. »



    Jusqu’à présent, « L’Ambulance des monuments » est intervenue à six reprises pour sauver des bâtiments de patrimoine du sud de la Transylvanie : le Portail de style brancovan de Sâmbăta de Sus, l’église fortifiée de Velț, le Monument aux héros de Seleuș, l’église orthodoxe de Gherdeal, la ruine de la tour de défense d’Apața et la gare de Șaeș. Les travaux ont été financés par les dons de plusieurs associations, dont la Fondation du Prince de Galles. Maria Tămășan :


    « Nos bénévoles viennent de tous horizons. Dans notre équipe, il y a des ingénieurs en bâtiment, des architectes et des étudiants. Mais aussi des personnes passionnées par l’art, par l’artisanat ou les métiers manuels. Elles veulent apprendre sur le tas comment on fait pour sauvegarder un bâtiment. Tout le monde est dès lors le bienvenu ! »



    Le premier projet de « L’Ambulance des monuments » dans le département d’Arad s’est déroulé début septembre, à l’église en bois Saint Georges du village de Luncșoară. Maria Tămășan détaille l’intervention :


    « Il s’agit de réparer le toit couvert de bardeaux. L’eau est le plus grand ennemi des églises en bois. Les infiltrations et l’humidité dégradent le bois, d’abord le toit et par la suite la structure même, ce qui met en danger l’ensemble de la construction. La première action à mener est d’arrêter les infiltrations en réparant les bardeaux du toit. »



    « L’Ambulance des monuments » vise aussi à sensibiliser le grand public et les autorités locales à la fragilité des bâtiments de patrimoine, qui ont besoin d’être restaurés et mis en valeur pour survivre. (Trad. Elena Diaconu)

  • Les monuments perdus de Bucarest

    Les monuments perdus de Bucarest

    Comme toute agglomération urbaine vivante, Bucarest a constamment changé de visage, tout particulièrement depuis la seconde moitié du 19e siècle. Foncièrement orientale et dépourvue de monuments publics jusque vers l’année 1800, la ville avait à l’époque des logements précaires et une mauvaise qualité de vie. Cette triste réalité était racontée par les voyageurs étrangers de passage dans la région, mais aussi par les peintures et gravures. C’est au 19e siècle que les personnalités et les moments historiques commencent à être immortalisés dans des monuments publics.

    Un grand nombre de ces édifices n’existent plus, explique le muséographe Cezar Petre Buiumaci, du Musée de la ville de Bucarest, mais leurs traces montrent le parcours de la capitale roumaine depuis la bourgade orientale à la ville aux aspirations européennes d’aujourd’hui : « C’est sur la place appelée Vorniciei (des Gouverneurs), une statue monumentale de « la Roumanie délivrée », réalisée par l’artiste Constantin Daniel Rosenthal, a été installée le 23 juin 1848, à l’endroit où se trouve actuellement le Musée des collections d’art, avenue Victoriei. Le journal ‘Pruncul român’ (L’enfant roumain) décrivait l’œuvre en question comme une représentation de la déesse romaine Fama, drapée dans une toge, avec une couronne de laurier dans ses longs cheveux dénoués et des morceaux de ses anciennes chaînes autour des poignets ; elle tient la crosse dans une main et la balance dans l’autre, symboles de la foi et respectivement de la justice, et elle foule aux pieds un serpent représentant les ennemis. Cette première statue bucarestoise reste en place seulement 55 jours, car le « caimacam » (une sorte de régent) donne l’ordre de la déboulonner, puisqu’il craint une intervention militaire russo-turque. Le journaliste et homme politique C.A. Rosetti écrivait, dans le même ‘Pruncul român’, que « l’acte de vandalisme » avait été justifié avec « des mots d’une bassesse que le papier ne supporte pas ». Un monument qui aurait dû perdurer n’a eu ainsi qu’une existence éphémère. »

    L’avenue de la Victoire d’aujourd’hui, appelée à l’époque « le Pont de Mogoşoaia », a longtemps été le principal lieu d’accueil des monuments publics bucarestois, ajoute le muséographe Cezar Petre Buiumaci : «Devant le nouvel édifice de l’Athénée roumain se trouvait ‘La colonne de l’aigle’ du sculpteur Karl Storck, que le maire de Bucarest de la fin du 19e siècle décida de réinstaller, en 1890, sur une petite place du centre-ville, d’où elle allait disparaître en 1903, remplacée par la statue de C.A. Rosetti. Le parvis de l’Athénée roumain a accueilli, plus tard, une copie de la sculpture « Les Coureurs » du Français Alfred Boucher, mais un nouveau changement se produit assez rapidement et « Les Coureurs » laissent la place à la statue d’Eminescu et emménagent sur l’avenue Victoriei. Quant à la « Colonne de l’aigle », elle trouve refuge Place Regina Maria, où elle se sera irrémédiablement abîmée lors du grand tremblement de terre de 1977. Le square de l’Athénée était bordé de monuments transférés par la suite au Jardin de Cişmigiu, sauf celui consacré au poète du 19e siècle Ienăchiţă Văcărescu, qui s’est perdu. »

    Le muséographe Cezar Petre Buiumaci décrit aussi l’évolution d’un lieu emblématique du centre-ville de Bucarest, la place appelée du Tricolore: « Sur l’avenue Victoriei, la fontaine dite de la Paix fait son apparition en 1896, lors de la visite à Bucarest de l’empereur austro-hongrois François Joseph ; construite sur l’ancien emplacement du monastère Sărindar, la fontaine était très belle, mais la mauvaise qualité des matériaux de construction utilisés a pratiquement causé sa disparition. Quelque temps plus tard, c’est le Cercle militaire qui est également érigé sur la même avenue, et la municipalité décide de rappeler aux passants la fontaine abîmée en en construisant une autre, qui existe de nos jours encore, devant l’édifice du Cercle militaire, sur la place du Tricolore. »

    L’Arc de Triomphe, monument représentatif de la capitale roumaine, a lui aussi connu une série de modifications du projet, racontée par Cezar Petre Buiumaci, du Musée de la ville de Bucarest : «Dans le contexte du couronnement, en 1922, du roi Ferdinand et de la reine Marie en tant que souverains de la Grande Roumanie, l’architecte Petre Antonescu est choisi pour construire un arc de triomphe dans un délai plutôt bref, de moins d’un an. Il décide d’utiliser le béton pour les piliers et l’arche, et le plâtre patiné, matériau assez fragile, pour les éléments décoratifs. Petre Antonescu fait à son tour appel aux grands sculpteurs roumains de l’époque pour réaliser ces éléments, dont les principaux sont huit soldats hauts de 5 mètres et demi chacun. Alexandru Călinescu est l’auteur des effigies du couple royal, Ferdinand et Marie, les seuls éléments qui ont été préservés et intégrés au nouvel arc de triomphe, que nous admirons de nos jours à Bucarest. L’ancien tombe en ruine avant de disparaître, à cause de l’indifférence des institutions dont il aurait dû être la responsabilité, malgré les fonds alloués à la rénovation: le ministère de la culture, la mairie de la ville, la commission des monuments historiques, le ministère des travaux publics, le ministère de l’agriculture ou celui de la défense. C’est le roi Carol II qui a souhaité un nouvel arc triomphal dans la capitale ; projeté par le même Petre Antonescu, il a été inauguré en 1936. »

    La liste des monuments bucarestois disparus est bien plus longue, mais tant que leur souvenir persiste, ils ne sont pas entièrement perdus. (Trad. Ileana Taroi)

  • Bucharest’s historical monuments

    Bucharest’s historical monuments

    Around the early years of that century, Bucharest was a Middle Eastern looking city, without monuments. Western travellers saw it as lacking in modern culture and quality of life. As of the 19th century, each generation started the tradition of immortalizing in monuments its best moments and people.



    Museum expert Petre Buiumaci, with the Bucharest Municipal Museum, told us about the evolution of monuments, including those that no longer stand:

    “In Piata Vorniciei, where the Museum of Art Collections stands today on Victory Boulevard, a statue representing free Romania stood, a statue designed by Constantin Daniel Rosenthal, described in a daily of the time as a Pheme with a robe and wearing a laurel wreath over flowing locks of hair, still wearing on its wrists the shackles that bound it that far. In one hand it bears a crosier, and in the other it holds a scales, symbol of faith and justice. One foot crushes enemies, represented by a snake. This first statue of Bucharest did not last even five days, because Kaimakam Emanoil Baleanu, for fear of a Russian-Turkish intervention, declared the restoration of the Organic Regulations and ordered it destroyed. In that particular daily, C.A. Rosetti describes that action as such: ‘The statue representing Romania Saved, with the symbol of justice and Christianity, the scales and the cross, was demolished by order of Emanoil Baleanu, whose act of vandalism was accompanied by words so crass and worldly that our pen would not mar paper with. Similarly was demolished the plinth, throwing to the wind all regard to private property.’ Therefore this monument had an ephemeral existence, though it was meant to last for ages.



    Today’s Victory Boulevard, or Mogosoaia Bridge, as it was known back then, was for a long time the place where people placed public monuments in Bucharest. Here is Cezar Buiumaci once again:

    “Right upfront the newly erected Athenaeum we can find the Eagle Column by sculptor Storck, moved here by Mayor Pache Protopopescu in a square on the new boulevard, where it was not to stay for much longer, because in 1903 they unveiled the statue of Rosetti. In the front of the Athenaeum for a brief time they put Alfred Boucher’s ‘Runners’, which was replaced by a statue of the national poet Eminescu. They got shifted to Victory Boulevard. The Eagle Column went to Queen Marie Plaza, where it stayed until 1977, when it was lost. The Athenaeum Garden had monuments on the right and the left, which got moved to Cismigiu. It is about that time that Ienachita Vacarescu’s statue got lost.



    Museum expert Cezar Petre Buiumaci described the changes underwent by the Victory Road, especially the place that used to be known as Piata Tricolor (Flag Square):

    On Victory Road, on the site of the old Sarindar Monastery, when Emperor Franz Joseph visited the place in 1896, they built the so-called Fountain of Peace, a beautiful fountain that unfortunately did not last. Shortly after that, the Military Club was built on that location, and Onofrei proposed a monument to Nicolae Filipescu to be built. Then the municipality wanted to build a monument reminiscent to the Sarindar Fountain, and they built another fountain, which can be still seen there, in the so-called Tricolor Plaza.



    The Triumphal Arch of Bucharest also has a history of transformations, according to Cezar Buiumaci:

    “A Triumphal Gate was proposed for the coronation of King Ferdinand and Queen Marie. Architect Petre Antonescu wanted to build it in less than a year. The arch, as it stands, is built on a concrete frame, but the ornamentation is made of plaster. Antonescu used several famous sculptors for the decorations. The soldiers depicted there were five and a half meters tall, there are eight of them, four on each leg of the arch. Storck made the Romanian soldier, Spathe made the Dacian soldier, Medrea made Mircea the Old’s soldier, Stephen the Great’s soldier was made by Paciurea, Michael the Brave’s soldier was made by Alexandru Severin, Tudor Vladimirescu’s pandur (soldier) was made by Jalea, the Independence War soldier was made by Ion Iordanescu, the soldier from the Great War was made by Dumitru Mataoanu. Alexandru Calinescu created the effigies of King Ferdinand and Queen Marie over the arch, the only elements of the arch today that remain, which are now decaying, because state institutions are passing the buck on them, from the Ministry of Culture to City Hall, from the Commission of Historical Monuments to the Ministry of Public Works, from the Ministry of Agriculture to the Ministry of Defence. Even though money had been earmarked for its restoration, it was getting dilapidated, and thanks to King Carol II we have a new Triumphal Arch, inaugurated in 1936.



  • Les moulins de Cheile Rudariei

    Les moulins de Cheile Rudariei

    L’ensemble de moulins à eau de Cheile Rudăriei, (Les gorges de la Rudaria), le plus grand en son genre dans l’Europe du sud-est, est mis en marche par les eaux de la petite rivière, Rudărică, un des affluents de la rivière Nera. Le nom ancien de la commune, Rudăria, renvoie aux mots du vieux slave « ruda » et « reka », signifiant « minerai » et respectivement « rivière » ou désignant la pierre des meules.

    La première attestation documentaire de ces moulins remonte au XVIIIe siècle. Ces systèmes hydrauliques auraient été amenés dans la région dès les XIIe – XIIIe siècles par les moines cisterciens. Certains de ces moulins ont été restaurés, d’autres ont été entièrement reconstruits, tout en gardant les plans originels. Mihai Otiman, administrateur à la mairie de la commune Eftimie Murgu, nous en dit davantage : Les premiers moulins datent de 1772. Certains ont disparu avec le temps. Nous en comptons à présent 22, en état de fonctionnement. Malheureusement, les crues de septembre dernier en ont abîmé deux, mais avec l’aide de la Compagnie nationale d’investissements, on a réussi à les reconstruire. On a également refait quatre barrages et on espère qu’une fois achevés les travaux de reconstruction d’un cinquième, tout reviendra à la normale. Cette année, on n’a pas non plus été épargnés par les ennuis. A cause du manque de précipitations, le débit de la rivière a diminué ce qui empêche le bon fonctionnement des moulins.»

    Les moulins sont disposés le long du cours d’eau. Faute d’un assez grand débit, les habitants ont construit des barrages pour retenir le maximum d’eau nécessaire. Chaque moulin a son nom. Ils sont baptisés d’après le constructeur, le lieu d’emplacement ou la famille qui les gère sur demande des autres copropriétaires.

    Mihai Otiman explique comment fonctionne la copropriété : « Les moulins appartiennent aux villageois. Chacun a une trentaine de propriétaires, qui se chargent de le maintenir en bon état et qui viennent y moudre leurs blés selon un calendrier bien établi. Le maïs et le blé sont transformés en farine ou en nourriture pour le bétail. Ces moulins ne sont pas des objets de musée, car ils sont fonctionnels.»

    L’architecture vernaculaire des moulins à eau des Gorges de Rudăria a été restaurée au début des années 2000, sous la houlette des spécialistes du Musée d’ethnographie Astra de Sibiu. Ces travaux de restauration ont été financés via EUROART, le fonds culturel alloué par l’UE à la Roumanie. Mihai Otiman: « Les moulins sont construits entièrement en bois. Avec le temps, ils ont perdu certains de leurs éléments spécifiques. Par exemple, les roues à aubes originelles étaient en bois, mais comme les artisans maîtrisant les techniques de construction de ces roues se sont faits de plus en plus rares, on est passé aux roues métalliques. Pourtant, tout le reste est en bois, même les toits. »

    L’ensemble de moulins à eau des Gorges de la Rudăria figure sur la liste des monuments historiques de Roumanie et reçoit des centaines de visiteurs annuellement. (trad. Mariana Tudose)

  • Patrimoine architectural à Constanta

    Patrimoine architectural à Constanta

    On ne saurait pourtant oublier ses édifices emblématiques, témoignant de sa longue histoire et de la diversité ethnique de la zone. Le Musée dart, par exemple, abrite une riche collection douvres portant la signature de grands artistes plasticiens roumains. Il a été fondé en 1961, grâce à des collections de peintures et de sculpture reçues en don de la part des auteurs mêmes ou de la municipalité.



    Classé monument historique, le bâtiment du Musée, qui sétale sur trois étages, a été construit entre 1891 et 1893, selon les plans de larchitecte Ion Socolescu. Au début, il a servi de siège à lEcole roumaine de Constanţa. Les toiles et les sculptures exposées appartiennent à des artistes roumains célèbres tels Nicolae Grigorescu, Theodor Aman, Jean Steriadi, Ion Andreescu, Cornel Medrea, Dimitrie Paciurea, Ion Ţuculescu, Ion Jalea, Vida Gheza, Theodor Pallady, Corneliu Baba.



    Le Musée dart de Constanţa a récemment rouvert ses portes, au bout de plusieurs années de travaux de restauration. Détails avec Doina Păuleanu, directrice du musée : « Nous avons trié les ouvrages de chaque artiste, suivant des critères dimportance, de représentativité ou de cohérence. Lespace généreux nous a permis de consacrer une salle dexposition à chaque grand artiste roumain de la période moderne. Le fait de renoncer à telle ou telle œuvre de lexposition permanente a été perçu comme un véritable sacrifice. Cest alors quest née lidée dorganiser une exposition temporaire, pour montrer quun grand musée abrite en fait beaucoup plus doeuvres quil nen expose. Cette exposition temporaire, que nous avons baptisée « Le Musée des entrepôts » accueille bien des tableaux de Tonitza, Şirato, Dimitrescu, Pallady, Petraşcu et autres. Les visiteurs ont ainsi loccasion de voir des toiles jamais ou peu exposées auparavant » .



    La construction des locaux actuels du Musée dart de Constanţa remonte à la fin du XIXe siècle, une époque où la région de Dobroudja avait connu un essor florissant. Après avoir longtemps appartenu à lEmpire ottoman, cette province avait rejoint le territoire de la Roumanie, au lendemain de la guerre dindépendance de 1877 – 1878. Doina Păuleanu évoque les transformations que la région de Dobroudja a subies depuis lors : « La Dobroudja redevient terre roumaine après la guerre dindépendance de 1878. Au début, les gens qui venaient du Royaume de Roumanie, même sils se sentaient exilés, souhaitaient laisser des traces de leur passage par là. Peu de monde sait que nous devons la construction de la falaise de Constanţa aux plans de Scarlat Vârnav, ingénieur originaire de la ville et directeur de lEcole nationale de Ponts et Chaussées de Bucarest et au courage dAnghel Saligny de sy investir, alors que les travaux au port de Constanta étaient déjà en cours. La Dobroudja est un endroit extraordinaire, un lieu de confluence, un espace multiethnique, témoin de la naissance ou du déclin des différents empires, du passage des peuples migrateurs en route vers Constantinople, capitale du monde à cette époque-là. »



    Dans cette zone dinterférences religieuses et ethniques, la tolérance religieuse était cruciale. Cest pourquoi le roi Carol I avait créé les conditions nécessaires permettant de la maintenir, explique Doina Păuleanu, directrice du Musée dart de Constanţa : « Ce nest pas par hasard que les deux grands monuments dart religieux érigés après lunion de la Dobroudja avec le Royaume de Roumanie ont été la Cathédrale des Saints Apôtres Pierre et Paul et la Mosquée royale. Cette dernière a été dressée avec des deniers publics sur lemplacement dune mosquée ancienne dont elle a repris une bonne partie du mobilier sacré. Si le roi Carol Ier avait eu linitiative de la faire construire cest justement pour prouver que la Roumanie élargie prêtait une attention toute particulière à la tolérance religieuse. Dailleurs, tous les édifices de la ville, bâtis jusquen 1914, témoignent de lintérêt pour la région de Dobroudja que manifestait le roi Carol Ier, lequel avait très bien saisi limportance géopolitique de ce coin de la Roumanie. »



    Pour mieux comprendre la culture et lhistoire de Constanţa, le touriste devrait compléter la visite du Musée dart par une randonnée dans la vieille ville.

  • A la Une de la presse roumaine 29.09.2014

    A la Une de la presse roumaine 29.09.2014

    “MicrosoftGate à la roumaine” a été déclenchée par les procureurs anti-corruption de Bucarest, une affaire qui fera beaucoup parler delle dans les prochaines semaines et qui se retrouve dans nombre de journaux centraux. A lire également, une interview exclusive avec lambassadeur polonais en Roumanie, Marek Szczygiel, sur les défis sécuritaires et la dépendance énergétique des pays de la région, mais aussi une liste insolite de monuments historiques roumains.