Tag: mosquée

  • L’octogone confessionnel

    L’octogone confessionnel

    Un témoignage unique de la coexistence millénaire de plusieurs ethnies de confessions religieuses différentes sur cette partie du territoire roumain. Nous avons rencontré Valentin Coman, guide touristique, qui a accepté de nous parler plus en détail de l’histoire de ces différents monuments religieux : «Cet octogone reflète l’histoire de la ville de Constanța à partir du moment où le Sultan a décidé de construire une ligne de chemin de fer (en 1860) faisant d’un petit village de pêcheurs et de bergers une communauté tout à fait exubérante, optimiste et qui s’est développée avec une confiance inébranlable en l’avenir. C’est ainsi que sont apparu à Constanța des communautés de Grecques, d’Arméniens, de Juifs, etc. Ensuite, après la guerre d’indépendance et la mise en place d’une administration roumaine, la communauté roumaine commence naturellement à s’étendre. Chacune des communautés disposaient déjà de ses lieux de culte, la plus ancienne étant l’église grecque Metamorfosis, construite au milieu du 19ème siècle, sous le règne d’un sultan particulièrement tolérant. On raconte que le terrain sur lequel elle a été construite aurait été offert par le Sultan Abdul-Aziz. C’est à la même période qu’aurait été érigée la mosquée de Hunkiar, le plus ancien lieu de culte musulman de Constanţa, qui aurait elle-même été construite à la place d’une mosquée encore plus ancienne. »

    Valentin Coman complète : « La plupart des lieux de culte que l’on retrouve aujourd’hui dans le vieux centre de Constanţa, ville colorée, multiculturelle et cosmopolite, créée entre 1860 et le début de la 2e guerre mondiale, appartiennent à une communauté qui a pris racine à cette époque. La communauté bulgare à, malheureusement, quant à elle disparu suite à un traité plus ancien entre les états roumain et bulgare, le Traité de Craiova. On retrouve la Grande Synagogue, toujours debout, mais malheureusement très endommagée, probablement à cause de la diminution progressive de la communauté des marchands juifs qui s’est aggravée après la seconde guerre mondiale. Les 40, 50 personnes qui composent aujourd’hui la communauté juive n’avaient sûrement plus le courage d’entretenir le bâtiment. Mais la Grande synagogue est liée à un autre édifice, plus ancien, celui de la Synagogue Ashkénaze, disparue aujourd’hui, mais dont l’emplacement resté inoccupé se trouve à côté. On retrouve aussi l’Eglise arménienne. Le bâtiment que l’on connaît aujourd’hui est en fait celui de l’ancienne école arménienne. On doit à cette communauté de marchands de superbes monuments, dont la « Casa cu Lei »/ « la maison aux lions » qu’il convient de mentionner, et qui est surement le troisième plus bel édifice de la ville. Elle avait aussi une petite église en bois qui a malheureusement été détruite dans un incendie. A la place, on a reconstruit un petit cloché de pierre, accolé à l’édifice, et ce lieu de culte a pu poursuivre sa mission spirituelle. »

    La ville recèle encore bien des histoires, car comme nous l’a assuré notre interlocuteur, sous ces nombreux édifices se trouvent les ruines de la vielle basilique de Tomis. Valentin Coman nous raconte : « Nous avons ici, à Constanţa, deux lieux de culte, les plus imposants, à savoir la cathédrale des saints Pierre et Paul, premier lieu de culte orthodoxe de langue roumaine construite aux alentours de la fin du 19e siècle. Elle aussi a une histoire fabuleuse, puisqu’elle est toujours debout, malgré les ravages provoqués par les bombardements pendant la guerre. On retourne ensuite la Mosquée Carol 1e, la seule portant le nom d’un chrétien, le roi Carol 1e de Roumanie. On l’appelle aussi la mosquée du roi, en hommage au monarque qui avait autorisé sa construction, rappelant aux citoyens qu’ils étaient tous frères, égaux et tolérants les uns envers les autres, désireux de construire ensemble plutôt que de se diviser. Il s’agit aussi du premier monument de Roumanie construit en béton armé à la demande du roi qui souhaitait faire un cadeau à la communauté musulmane de Dobrogea. Un lieu qui a toujours été ouvert aux visiteurs. Sans oublier l’église catholique de St Antoine de Padoue, elle aussi construite sur le site d’une église plus ancienne encore. Comme je l’ai mentionné, les Britanniques sont venus, en 1860, construire une voie de chemin de fer reliant les villes de Constanţa et Medgidia dans un premier temps, avant d’être prolongée jusqu’à Cernavodă. La construction de cette église a donc été très très compliquée, elle a demandé de nombreux efforts et nécessité beaucoup de dons. Cela ne fait que rendre son histoire encore plus belle. Pendant la seconde guerre mondiale, l’édifice, considéré comme beau et solide, a été utilisé comme dépôt de munitions par les troupes soviétiques qui avaient conquis la ville. Aujourd’hui il s’agit d’une belle cathédrale qui continue de poursuivre sa mission spirituelle. »

    L’histoire complexe d’une ville cosmopolite parfumée par les embruns de la Mer Noire qui mérite d’être visitée.(Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • A la une de la presse roumaine 13.07.2018

    A la une de la presse roumaine 13.07.2018

    L’Ambassade d’Allemagne à Bucarest donne la réplique au ministre roumain de la Justice

    L’Ambassade allemande à Bucarest a donné une gifle morale au ministre roumain de la Justice, Tudorel Toader, et au PSD après que celui-ci eut affirmé que plusieurs pays dont l’Allemagne ne sanctionne pas l’abus de fonctions. « En Allemagne, l’abus de fonctions peut entraîner des peines allant d’amendes modestes et jusqu’à la privation de liberté » a répliqué Berlin dans un communiqué cité par la presse. Romania libera rappelle que le 28 juin, l’Ambassade des Etats-Unis à Bucarest a fait savoir que « d’importants pays partenaires appellent la Roumanie à prendre en considération le possible impact négatif de l’adoption des amendements au Code pénal ». Le journal précise que plusieurs pays ont soutenu la position de Washington. Parmi eux : la Belgique, le Canada, le Danemark, la Suisse, la Finlande, la France, l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays Bas, la Norvège et la Suède.

    Un homme est mort à la sortie de l’hôpital

    Un homme de 55 ans est mort jeudi, à quelques pas de l’hôpital de Rovinari, dans le département de Gorj, après que les médecins lui eurent refusé les premiers secours. L’histoire fait le tour de la presse de ce vendredi. Grigore Dragomir s’est rendu à l’hôpital jeudi matin en accusant un malaise. Mais, en l’absence de lits disponibles, il a été renvoyé chez lui. Malheureusement, à quelques pas seulement de la sortie, l’homme s’écroule sur un banc sous le regard d’une passante qui tente d’alerter les médecins de l’hôpital. « Moi, je n’ai pas le droit de quitter mon poste » a affirmé le médecin de garde, Roxana Gherghina. C’est inadmissible, s’est lamentée la femme qui a essayé d’aider Grigore Dragomir. Je l’ai vu mourir devant moi et personne n’est intervenu : ni les médecins, ni l’ambulance, rien ! » Une plainte pénale sous l’accusation d’homicide involontaire a été avancée contre l’Hôpital de Rovinari par la famille de la victime, note Adevarul en fin d’article.

    Le projet de construction en Roumanie de la plus grande mosquée jamais dressée dans un Etat chrétien tombé à l’eau

    La Roumanie ne verra plus dresser la plus grande mosquée jamais construite dans un Etat chrétien, annonce Gandul à la une de son édition en ligne. La raison ? La Turquie ne peut plus financer les travaux. Il aurait fallu jusqu’à trois millions d’euros pour que ce projet voie la lumière du jour, or Ankara a décidé de stopper le financement faute d’argent. Gandul rappelle qu’en 2015, le Gouvernement a alloué un terrain de 1,1 hectare à la direction du culte musulman pour qu’il y fasse construire un centre comportant une mosquée, une bibliothèque, deux salles de classe pour l’école du dimanche et une cantine sociale. La décision a provoqué la révolte des Roumains qui ont protesté à plusieurs reprises !

    Le portrait de la nouvelle cheffe du Parquet anticorruption

    Jurnalul National se penche sur la nouvelle cheffe à la tête de la Direction nationale anticorruption et brosse son portrait. Sous le titre « La nouvelle chef de la DNA entre les voiliers et contes pour enfants », la publication raconte que Mme Anca Jurma est un magistrat plutôt atypique. Et pour cause : elle est issue d’une famille bohême avec un penchant particulier pour la littérature, le design, les voiliers et les beaux arts. En plus, le patrimoine de Mme Jurma est impressionnant, note la publication : deux terrains de 2600 mètres carrés et un troisième de 7 hectares, deux maisons de vacances, un appartement à Brasov et un autre à Bucarest, quatre voitures. A tout cela s’ajoutent des dépôts bancaires, fonds d’investissements et mutuels d’un montant de plus de 50.000 euros. Par ailleurs, entre 2009 et 2016, Anca Jurma a hérité de ses parents 170.000 euros et un appartement. Le journal précise qu’elle est la fille d’Alexandrina Cochinescu, ancien juge à la Haute Cour de Cassation et de Justice, et de Nicolae Cochinescu qui a fait sa carrière à la Cour constitutionnelle de la Roumanie.

  • A la une de la presse roumaine – 24.03.2016

    A la une de la presse roumaine – 24.03.2016

    Sujets divers dans la presse nationale ce jeudi matin. Les quotidiens parlent de l’arrestation de Neculai Ontanu, maire du 2e arrondissement de la Capitale et de la visite en Turquie du président Roumain Klaus Iohannis. La production de voitures de la Roumanie et les travaux de remise en état de l’autoroute « du Soleil » figurent également sous la loupe de nos confrères de la presse écrite.



  • A la une de la presse roumaine – 05.10.2015

    A la une de la presse roumaine – 05.10.2015

    A Chisinau, les moldaves ont demandé la démission du président, du premier ministre et l’organisation d’élections anticipées. Dans la capitale roumaine, quelques bucarestois ont protesté contre la construction d’une mosquée et les élus libéraux entament une grève japonaise en faveur du vote par correspondance. Enfin, même s’ils menacent de faire la grève, les footballeurs de Astra Giugiu sont leaders du championnat roumain.


  • A la une de la presse roumaine – 10.06.2015

    A la une de la presse roumaine – 10.06.2015

    Les journaux de Bucarest continuent à décortiquer les retombées des récentes évolutions politiques de Bucarest. Par ailleurs, les chauffeurs de Roumanie seront questionnés dans le cadre d’un étude visant le flux du trafic et la plus grande mosquée de l’Europe chrétienne sera érigée à Bucarest. Détails dans la revue de presse de RRI.



  • La mosquée d’Esmahan Sultan de Mangalia (édition concours)

    La mosquée d’Esmahan Sultan de Mangalia (édition concours)

    Assujettie par les empires macédonien, romain ou byzantin, devenue, pour de brefs laps de temps, terre roumaine sous l’administration de la principauté de Valachie, la contrée de Dobroudja a appartenu à l’Empire ottoman dès le XVe siècle. C’est ce qui explique le fait qu’une importante communauté musulmane s’y est développée jusqu’au XIXe siècle, date à laquelle cette province rejoint le Royaume de Roumanie. A part les habitants appartenant à cette ethnie, maints édifices, ainsi que les coutumes et traditions soigneusement préservées témoignent encore de l’ancienneté de cette communauté sur le sol roumain.



    Les plus anciennes moquées que l’on peut admirer de nos jours en Roumanie sont celles de Mangalia et Babadag, des XVIe et XVIIe siècles. Fondée par le général Ali Gaza-Pacha, la Mosquée de Babadag est un monument historique et d’architecture religieuse dont la construction remonte aux années 1609 – 1610. Le Mausolée qui se dresse dans la cour accueille les ossements du commandant ottoman Ali Gaza. A la différence de cette mosquée, celle de Mangalia est encore plus ancienne. On la découvre au centre historique de la ville, entourée d’un jardin frais et reposant. On dirait une maison d’antan.



    Ismet Halil, l’imam de la mosquée d’Esmahan Sultan, nous fait un bref historique de ce monument : « La Mosquée d’Esmahan Sultan compte parmi les plus anciennes du pays, consruite en 1573. Elle porte le nom de sa fondatrice, la princesse Esmahan, fille du sultan Selim II et épouse de Sokollu Mehmed Pacha. Les murs de la mosquée bâtie en pierre taillée par des maîtres artisans turcs mesurent 85 centimètres d’épaisseur. A l’intérieur de ce sanctuaire de culte musulman, on retrouve le mihrab, orienté vers la cité sainte, la Mecque. C’est dans le mihrab que l’imam célèbre l’office divin. A droite du mihrab, se trouve la chaire, du haut de laquelle l’imam prononce les prêches du vendredi et des jours de fête. Le minaret se dresse sur le flanc nord de la mosquée. Un escalier intérieur, en colimaçon, mène à la terrasse du minaret. »



    Cette terrasse offre au visiteur une très belle vue sur la ville de Mangalia, la plage et la mer et permet l’accès au sommet du minaret. La vielle cité se découvre au fil des maisonnettes blanchies à la chaux qui rappellent aussi bien la Grèce que le monde arabe.



    Ismet Halil, l’imam de la mosquée d’Esmahan Sultan nous a appris que la cour de la mosquée est elle aussi classée monument historique : « C’est parce qu’elle abrite une fontaine rituelle, où jadis les hôtes, qui étaient surtout des marins, venaient faire leurs ablutions. Nous autres musulmans, nous procédons à cette purification rituelle avant l’office divin. La cour de la mosquée abrite des tombes où reposent certaines personnalités des temps jadis tel que Mehmed Pacha, ou bien des soldats et des civils. Certaines de ces tombes ont été dévastées, d’autres sont conservées intactes ».



    Plusieurs stèles du cimetière se trouvant dans la cour de la mosquée d’Esmahan Sultan sont vieilles de plus de 3 ou 4 siècles et portent des inscriptions en vers. Véritable havre de paix à l’ambiance exotique, la Mosquée d’Esmahan Sultan, récemment remise en état, est une attraction incontournable pour le visiteur de passage à Mangalia. Elle sert aujourd’hui encore de lieu de culte pour la communauté turco-tatare de la ville, qui dénombre près de 3 mille fidèles. (Trad. Mariana Tudose)