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  • L’itinéraire des moulins à eau de Rudăria

    L’itinéraire des moulins à eau de Rudăria

    Parce que c’est l’automne, la saison où nous voyons le résultat du travail accompli jusqu’à présent, un nouveau parcours touristique a été inauguré dans le département de Caraş-Severin (sud-ouest de la Roumanie) : l’Itinéraire des moulins à eau de Rudăria, réalisé par bénévolat.


    L’événement a eu lieu dans la commune d’Eftimie Murgu (Rudăria) et s’est déroulé dans le cadre du projet Venez à Rudăria !, une initiative visant à faire de la commune une destination touristique accessible, attrayante et durable pour la communauté locale, a déclaré Radu Trifan, président de l’Association Acasă în Banat :



    « Nous sommes un peu fatigués, mais très heureux, parce que nous avons terminé tout ce que nous avions prévu. Plus précisément, nous avons aménagé un itinéraire de 6 kilomètres comprenant tous les 22 moulins à eau, et même plus. Nous avons préparé chaque moulin à eau, nous l’avons traité, nous l’avons soigné, nous l’avons nettoyé, et pour certains — nous les avons réparés de manière à ce qu’ils soient prêts à recevoir les touristes. »



    L’association se propose d’aider à résoudre de nombreux problèmes dans la région, tels que le vieillissement, le verdissement des lieux, donc des projets ambitieux, comme celui-ci, pour mettre en évidence les moulins à eau, nous disait Radu Trifan :



    « C’est un projet très ambitieux. Mais je pense que nous avons jeté les fondements d’un autre type d’économie, le tourisme, ici à Rudăria. Pourquoi ? Parce que sur les 22 moulins à eau, jusqu’à présent, seule une petite partie étaient visités. Pour les autres – pas d’indicateurs, pas de marquage, pas d’aménagement – ils n’étaient pas prêts à accueillir les touristes et donc ils n’étaient pas visités. C’était dommage. C’est absolument incroyable. Il s’agit pratiquement d’un musée en plein air, et d’un musée vivant, parce que sur les 22 moulins à eau, 19 fonctionnent en continu. Ils sont utilisés par les habitants et chaque moulin a plusieurs familles qui s’en servent, qui broient, parce que c’est un moyen simple, bon marché, durable. En plus, la farine résultant du moulin à eau est d’une qualité incomparable à ce que l’on peut trouver dans les magasins. Les gens continuent de la préférer. »



    Nous avons appris de notre interlocuteur que la farine de maïs obtenue au moulin à eau est très fine, presque comme celle de blé, donc la polenta préparée à Rudăria, appelée par les habitants « coleşă », est différente, très savoureuse. Elle s’accompagne avec des saucisses rôties ou avec du fromage grillé, une autre spécialité de la Vallée de l’Almaş. Il existe là une spécialité de fromage qui peut être grillé. Radu Trifan nous a parlé avec enthousiasme de ces moulins avec un regard particulier :



    « Nous mettons beaucoup de cœur dans ce que nous faisons. Nous avons toujours aimé ces moulins à eau et nous ne pouvons pas vivre sans eux. Peut-être que nous ennuyons le monde avec nos discussions les concernant, mais je pense que nous devons bien en parler partout pour qu’ils comprennent à quel point ces moulins à eau sont précieux. Certains ont plus de 200 ans, de construction absolument unique, sont appuyés sur quatre fourches, comme on les appelle ici, soit de grands piliers en bois bien enfoncés dans le sol et qui ont une bifurcation à l’extrémité supérieure. Ils sont construits avec des poutres jointes de manière traditionnelle, en queue d’aronde ou carrées. »



    Chacun de ces moulins est spécial, ayant ses légendes, ses histoires d’amour, qui peuvent parfois être inscrites sur les murs ou encore des histoires liées à des sortilèges, des malédictions et des désirs secrets. Vous êtes donc invités à découvrir cette zone à la beauté particulière.


    (Trad.: Ligia)

  • La contrée des moulins à eau

    La contrée des moulins à eau

    Il figure au patrimoine mondial de l’UNESCO et a été restauré au début des années 2000 par le Musée Astra de Sibiu, avec des fonds européens.

    L’histoire de ces moulins à eau est très riche et s’étend sur des centaines d’années. Comme les moulins fonctionnent toujours, les tableaux avec la programmation pour moudre les grains y est affichée pour chaque famille. Quelques-uns ont les portes fermées, mais dans d’autres les touristes peuvent entrer pour admirer leur système de fonctionnement.

    Ion Voinea, membre du Service de promotion du tourisme au cadre de la Direction du patrimoine du département de Caraş Severin, affirme que chaque moulin a son nom. Donc, vous pouvez vous immortaliser dans une photo à côté de la « Rétive d’entre les rivières », de « Frizoanea » ou du « Moulin du tunnel ». Leurs noms proviennent des sobriquets des familles du village ou ont été inspirés par les légendes de l’endroit.

    Ion Voinea raconte : « La contrée des moulins à eau est un site très intéressant de la Vallée de la rivière Almăj, dans le département de Caraş Severin. La construction de ces moulins a commencé dans la Vallée Rudariei depuis 1241. En 1772, huit étaient déjà enregistrés et en 1874, 51. À cause des inondations à travers le temps, aujourd’hui il n’en reste plus que 22. Ils sont construits en bois, ont des dimensions réduites et ont comme but de moudre les céréales récoltés par les habitants de la commune Eftimie Murgu. Ils fonctionnent toujours et donnent environ 130-140 kg de farine en 24 heures. Les habitants ont exploité au maximum les avantages du terrain, corrigeant les aspects désavantageux en creusant des tunnels dans le rocher et en créant des accumulations d’eau derrière des barrages. L’installation des moulins a été faite sur les deux rives du ruisseau Rudăria. Le nom de « Rudăria » provient de l’occupation des habitants: le travail du bois. En roumain, « rudar » était autrefois le nom des gitans qui travaillaient le bois en faisant des objets comme des cuillères, des auges ou des fuseaux. Les gens d’ici sont des travailleurs du bois depuis des siècles. »

    Malheureusement, dans la Vallée de l’Almăj il y a peu de pensions. Les places sont limitées, alors si vous souhaitez loger à la proximité des moulins, il faudra réserver bien à l’avance. Toutefois, cela vaut la peine, selon Ion Voinea, notre interlocuteur qui travaille au Service de promotion du tourisme à la Direction du patrimoine du département de Caraş Severin.

    Ion Voinea : « La Vallée de l’Almăj est une zone extraordinaire du point de vue touristique. Elle fait le lien avec les Gorges de Nera. Ce sont les gorges les plus longues et les plus sauvages de Roumanie, avec une longueur de 22 km. En venant d’Anina et en suivant les Gorges du Miniş, on peut arriver à la Cascade de Bigăr. Elle a été déclarée une des cascades les plus belles du monde. Concernant la gastronomie, chaque localité propose quelque chose de traditionnel. Dans la zone de l’Almăj , ce sera de la polenta avec du fromage. Pas n’importe quel fromage, mais une variété qui existe seulement dans notre région. De même, les gens de l’endroit préparent des plats extraordinaires cuits dans un chaudron. La Vallée de l’Almăj peut être visitée tout au long de l’année. A présent, les routes sont excellentes. On entre dans la Vallée de l’Almăj en suivant la route européenne E70 vers la localité de Bozovici et en parcourant environ 70 km, ou bien en venant d’Anina-Oraviţa, sur la route nationale DN57B, vers la commune d’Eftimie Murgu. »

    Si vous êtes dans la zone, ne ratez pas un voyage en train, sur le chemin de fer de montagne le plus ancien qui se trouve sur le territoire de la Roumanie, la deuxième voie ferrée d’Europe. Le trajet est appelé « Le Semmering du Banat » à cause de sa ressemblance avec la voie ferrée Semmering d’Autriche. Elle a été inaugurée en 1863 et l’itinéraire a une longueur de 34 km, une différence de niveau de 337 m, 14 tunnels et 10 viaducs.

    Beaucoup de choses à voir, donc, et à faire dans cette belle zone de la Vallée de l’Almaj. (Trad. Nadine Vladescu)