Tag: Moyen Orient

  • Les grands défis de l’année en matière de relations internationales

    Les grands défis de l’année en matière de relations internationales

    De son côté, l’Union européenne, espace de paix et de sécurité et qui avait exclu pendant longtemps la guerre du champ du possible, devrait apporter des réponses adéquates à toutes ces questions, et notamment à cette guerre d’Ukraine qui se prolonge depuis déjà trois années. Ce fut un choc pour ce continent qui ne pensait pas qu’une telle guerre soit encore possible sur son sol ou à ses portes, explique le professeur des universités Dan Dungaciu, spécialiste en questions de sécurité. Une guerre qui nous rappelle combien les connexions économiques, les interactions, les contacts, les négociations constituent le seul garant de la paix.

     

    Le modèle franco-allemand d’après la Seconde Guerre mondiale est là pour nous le rappeler, affirme encore Dan Dungaciu :

    « Pourtant, l’on voit aujourd’hui que l’interdépendance économique, les connexions, les relations économiques ne mènent pas toujours à la paix. L’UE devrait se réinventer. Cette Union a été conçue comme un projet post national. Non pas antinational, mais postnational. Or, le monde revient aujourd’hui à une logique nationale, voire nationaliste. On le constate de manière prégnante lors de cette guerre entre la Russie et l’Ukraine. Car la résistance ukrainienne fait appel aux ressources du nationalisme ukrainien. L’Ukraine se réinvente, se redécouvre, se développe grâce à cette identité nationale redécouverte à la faveur de la guerre. Et l’UE devrait se réinventer à son tour face à ce monde qui change, devrait redéfinir son projet et son identité ».  

     

    Des guerres au Proche et Moyen-Orient

     

    Fin 2024, la guerre en Ukraine a été éclipsée par la guerre au Proche-Orient et par la chute du régime Assad en Syrie. Une victoire indirecte mais stratégique d’Israël, esstime Dan Dungaciu :

    « La chute du régime Assad porte un coup au régime iranien, qui se voit priver du corridor terrestre qui lui permettait d’abreuver son allié régional le plus important, les milices Hezbollah. Il est à parier que la nouvelle administration Trump abordera à brève échéance le dossier du Proche-Orient, probablement juste après le dossier ukrainien, une priorité assumée de la présidence de Donald Trump. Et il va falloir voir l’angle d’attaque de l’administration Trump à cet égard. La Syrie demeure à beaucoup d’égards un Etat artificiel, mais qui se trouve au carrefour d’intérêts régionaux divergents. Regardez les intérêts clamés par la Turquie dans la région d’une part, les intérêts iraniens de l’autre, enfin les intérêts israéliens. Et tous ces intérêts devraient s’accommoder entre eux, d’une manière ou d’une autre. Et c’est à l’administration Trump de tenter de définir les contours de futures évolutions dans la région ».  

     

     

    Les bouleversements auxquels l’on assiste au Moyen-Orient sont sans précédent, poursuit Dan Dungaciu :

    « Il faudrait voir de quelle manière interviendra l’administration Trump de sorte à infléchir le cours des événements sans pour autant intervenir militairement dans la région. Parce que s’il y a bien une chose que le président Trump craint c’est celle de se voir attirer dans une guerre non désirée, qu’il considère comme la voie la plus sûre de faire échouer son mandat. Un mandat qu’il désire exceptionnel ».

     

    La guerre hybride menée par la Russie

     

    Plus près de chez nous, la guerre hybride, la guerre numérique que livre la Russie à l’Europe, une guerre censée nourrir notamment l’extrémisme demeure à son tour un sujet inquiétant. Les élections qui doivent se tenir cette année en France et en Allemagne, les élections présidentielles polonaises constituent autant d’opportunités pour le pouvoir de nuisance de cette guerre hybride russe. L’analyste Dan Dungaciu rappelle dans le contexte combien il serait dangereux de laisser la voie libre à cette propagande qui poursuit le dessein d’insinuer le doute dans les valeurs européennes au sein même des sociétés européennes.  (Trad. Ionut Jugureanu)

  • 10.08.2024

    10.08.2024

    Banque – Vendredi, la Banque nationale de Roumanie a sensiblement revu à la baisse ses prévisions d’inflation de 4,9 à 4 % par an pour la fin de l’année 2024. Cette tendance devrait se poursuivre au début de l’année prochaine, suivie d’une augmentation temporaire au printemps 2025, puis d’un retour à la baisse. La BNR mise sur un taux d’inflation annuel de 3,4 % pour la fin de l’année prochaine, légèrement inférieur à son estimation précédente. Le gouverneur de la BNR, Mugur Isărescu, a déclaré que la prévision d’inflation prenait également en compte les risques ou incertitudes possibles, y compris la conduite de la politique fiscale et des revenus, ainsi que l’évolution des prix de l’énergie et des denrées alimentaires.

     

    Politique – Les sociaux-démocrates roumains ont finalisé vendredi les derniers détails avant le congrès du 24 août prochain. Les candidatures à la présidence du PSD et les motions sur lesquelles les candidats se présenteront aux délégués peuvent être soumises jusqu’au 22 août. Quatre nouveaux postes de vice-présidents seront créés lors du congrès, et le candidat du PSD au poste le plus élevé  sera également validé. Après les élections locales et européennes de juin, la Roumanie doit organiser des élections législatives et présidentielles dans le courant de l’année.

     

    Justice – Le ministère de la justice de Bucarest a annoncé qu’il avait fait entrer dans le pays plusieurs citoyens roumains qui avaient fui à l’étranger pour éviter de purger leurs peines de prison. Il s’agit de trafiquants d’êtres humains et de proxénètes. Parmi eux figure une femme condamnée à 6 ans et 9 mois de prison pour proxénétisme, ramenée des Pays-Bas. Un autre fugitif, ramené d’Italie, purge une peine de 6 ans et 1 mois pour traite d’êtres humains. Il convient de rappeler que la loi sur les fugitifs est entrée en vigueur cette année. En vertu de cette loi, les personnes condamnées et rapatriées pour purger leur peine sont tenues de payer les frais de leur rapatriement en Roumanie. Pour la seule année 2023, les coûts liés au rapatriement de plus de 800 citoyens roumains dans cette situation ont dépassé les 10 millions de lei (environ 2 millions d’euros).

     

    Moyen – Orient – L’autorité de l’aviation de Moscou a interdit aux compagnies aériennes russes de voler dans l’espace aérien israélien au cours des prochaines nuits, rapporte l’agence de presse DPA. L’interdiction a pris effet ce samedi et est valable jusqu’au 16 août. Moscou n’a pas donné la raison de cette décision, mais l’agence DPA pense qu’elle pourrait être liée à la crainte d’une attaque aérienne iranienne sur Israël. La Russie est un proche allié de Téhéran et a récemment intensifié ses livraisons d’armes de défense aérienne aux Iraniens. De nombreuses compagnies aériennes internationales ont annulé leurs vols vers Israël en raison des tensions dans la région. Entre-temps, Israël a accepté d’envoyer des négociateurs pour de nouveaux pourparlers sur un cessez-le-feu et la libération des otages à Gaza, à la suite d’un appel urgent des pays médiateurs – les États-Unis, l’Égypte et le Qatar. Le Hamas n’a pas encore répondu à cet appel, considéré comme une tentative de mettre fin à l’escalade du conflit après l’assassinat du chef politique du groupe palestinien, Ismail Haniyeh.

     

    Untold – Untold, le plus grand festival de musique de Roumanie se poursuit ce week-end à Cluj-Napoca (nord-ouest). Jusqu’à dimanche, plus de 250 artistes nationaux et internationaux de premier plan divertiront des dizaines de milliers de fans venus du monde entier. Outre les concerts, les organisateurs ont également prévu de nombreuses soirées à thème et, pour la première fois, la scène principale sera animée en langue des signes pour les malentendants.

     

    JO – Les athlètes roumains participent aujourd’hui aux Jeux Olympiques de Paris dans une seule discipline : la lutte. La Roumanie a remporté huit médailles jusqu’à présent aux Jeux Olympiques – trois d’or, quatre d’argent et une de bronze. Après le 14e jour officiel de compétition, la Roumanie est descendue en 20e position du classement des nations. Vendredi, à la stupéfaction de nombreux Roumains, Cătălin Chirilă ne s’est pas qualifié pour la finale du 1 000 m canoë simple, bien qu’il ait battu le record vieux de 20 ans dans les éliminatoires. L’athlète – champion du monde en 2022 et vice-champion du monde en 2023 – a déclaré avoir été dérouté par la météo, car le vent était assez fort et les vagues étaient grosses.

     

    Météo –  Fortes chaleurs aujourd’hui en Roumanie avec une vague de canicule annoncée sur l’ouest et le sud du pays. Les maximas seront comprises entre 28 et 35 degrés. 28 degrés et un grand soleil aujourd’hui à Bucarest

     

  • Le plan de paix américain pour le Moyen Orient

    Le plan de paix américain pour le Moyen Orient

    Le leader palestinien, Mahmoud Abbas, vient de rejeter à nouveau, devant le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, le plan de paix proposée par le président américain Donald Trump. Le plan de paix américain est un cadeau pour Israël, affirme haut et fort le leader palestinien. Le plan prévoit que la partie Est de Jérusalem demeure hors la Palestine, ce qui est parfaitement inacceptable, et constitue à lui seul un motif suffisant de rejet, précise le même Mahmoud Abbas. Et brandissant à bout de bras une copie de la carte qui transposait la solution américaine au conflit israélo-palestinien, Mahmoud Abbas, prend l’assistance à témoin pour dénoncer l’emmental troué auquel ressemble à s’y méprendre les contours de l’Etat palestinien concocté par Washington. Un Etat divisé, fragmentaire, dépourvu du contrôle de ses espaces aérien et maritime.

    « Qui, parmi vous, accepterait un tel Etat ?», harangue le leader palestinien, interpellant les 15 membres du Conseil de sécurité, tout en dénonçant la situation d’apartheid dont sont victimes les Palestiniens. Le « plan du siècle », soit la proposition de paix de Donald Trump, et dessiné par son conseiller et beau-fils Jared Kushner, reconnait l’autorité d’Israël sur ses colonies et exige des Palestiniens de remplir plusieurs conditions avant de pouvoir fonder une capitale dans l’une des villes de Cisjordanie, à l’Est de Jérusalem.

    Le correspondant de Radio Roumanie en Israël, Dragoş Ciocîrlan: « Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a déclaré devant le Conseil de sécurité des Nations-Unies que le plan de paix permettant la création d’un Etat palestinien sur 70% du territoire de la Cisjordanie bafouille les droits du peuple palestinien à l’autodétermination et à l’indépendance. Selon le leader de l’Autorité de Ramallah, il s’agirait d’un plan censé faire une croix sur les revendications palestiniennes. Il dénonce le statut réservé à Jérusalem, même si jamais un Etat palestinien à proprement parler n’a exercé sa souveraineté sur la ville sainte. Abbas a félicité la réaction des Palestiniens, qui sont sortis dans la rue pour protester contre le plan de Washington, et s’est déclaré convaincu que les Palestiniens et les Israéliens ont vocation à s’entendre entre eux, sans autres immixtions externes. Par ailleurs, l’ambassadeur d’Israël aux Nations-Unies, Danny Danon, a appelé à des négociations directes israélo-palestiniennes, affirmant se méfier de la volonté de paix affichée par le président de l’Autorité palestinienne qui, selon lui, devrait se trouver à Jérusalem autour d’une table de négociations, plutôt que devant le Conseil de sécurité de l’ONU, et prenant comme exemple l’attitude du président égyptien Anwar el Sadat, qui a parlé depuis la tribune du Knesset avant de signer le traité de paix avec Israël. »

    La paix entre Palestiniens et Israéliens reste toujours possible, mais certainement pas dans les termes édictés par l’administration Trump, qui ne fait qu’essayer de légaliser une illégalité, concluait Mahmoud Abbas. De l’autre côté, le plan de paix américain est appuyé par le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, mais également par son principal rival politique israélien, Benny Gantz. « Si les Palestiniens étaient véritablement prêts à faire la paix avec l’Etat juif, Israël serait prêt à négocier », a affirmé Netanyahu, plaidant par la même occasion pour le désarmement du Hamas et la démilitarisation de la bande de Gaza. Mais par-delà le bruit des déclarations, les agences de presse n’ont pas manqué de remarquer qu’il s’agit bien d’une première dans ce conflit, car c’est pour la première fois qu’a été arraché l’accord d’Israël sur une carte où ont été dessinées les frontières des deux Etats voisins.

    Invité à Radio Roumanie, l’analyste politique Iulian Chifu croit savoir qu’en dépit des dissensions affirmées, il se peut que le plan de paix proposé contienne pas mal de points de convergence. Iulian Chifu : « Je ne pense pas que ce plan doive être jeté aux oubliettes, parce qu’il contient un certain nombre d’éléments qui pourraient être mis à profit dans le cadre d’une négociation directe, même si ces éléments prendraient d’autres formes ultérieurement. Peut-être qu’il est grand temps de peser soigneusement le pour et le contre, car il est certain que le plan de paix recèle un certain nombre d’éléments intéressants. Il faudrait le reconsidérer de façon plus bienveillante. Il représente une tentative de mettre fin à un conflit ancien et extrêmement compliqué, qui a vu des générations entières y passer. »

    Il est certain qu’il est difficile de parler de réconciliation dans le contexte où l’on a vu 4 ou 5 générations se succéder dans une confrontation sans fin. Après 70 ans de conflit, il serait peut-être grand temps d’y mettre un terme, concluait encore Iulian Chifu. (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • Les lignes directrices de la politique étrangère de la Roumanie en 2020

    Les lignes directrices de la politique étrangère de la Roumanie en 2020

    L’objectif principal de la Roumanie dans le domaine de sa politique étrangère est de demeurer un promoteur de la démocratie, a souligné le président Klaus Iohannis, à l’occasion de la réunion annuelle des chefs des missions diplomatiques accrédités à Bucarest. Le chef de l’État roumain a présenté les 3 directions de politique étrangère que la Roumanie entend suivre cette année : « Notre appartenance à l’UE et à l’OTAN, ainsi que notre partenariat stratégique avec les États-Unis constitueront le fondement de notre politique étrangère, soit la triade stratégique de la politique étrangère de la Roumanie. Ces trois partenariats politiques, économiques et militaires seront renforcés par l’attachement de notre pays en faveur du multilatéralisme et du droit international. De même, nous allons continuer d’agir pour réussir notre adhésion à l’espace Schengen, ce qui va contribuer au renforcement de notre sécurité, ainsi que pour réussir notre adhésion à la zone Euro, lorsque toutes les conditions seront remplies. Le Royaume-Uni va quitter l’Union Européenne dans peu de temps. Nous aurions souhaité éviter cela, mais à l’heure actuelle nous feront de notre mieux pour que les liens d’amitié et d’alliance qui unissent le Royaume-Uni à l’Union Européenne puissent demeurer tout aussi forts à l’avenir. Par ailleurs, nous souhaitons remettre à jour le partenariat stratégique qui nous lie avec le Royaume-Uni, et nous y œuvrons. »

    La politique étrangère roumaine sera placée, comme jusqu’à présent d’ailleurs, sous le signe de la continuité et de la prédictibilité. Mais, naturellement, certains accents et nuances censées conférer plus de cohérence et de consistance vont changer, dit le chef de l’État. Mais de quels accents et de quelles nuances s’agirait-il ? Comment peut-on donner plus de cohérence et de consistance, et qu’est-ce que cela voudrait bien signifier ? Invité à Radio Roumanie, l’analyste Cristian Diaconescu, ancien ministre d’affaires étrangères, explique : « Notre projet de sécurité nationale doit intégrer, d’une part, le projet de sécurité régional et doit, évidemment, respecter les intérêts de la Roumanie pour la stabilité et la sécurité, dans l’une des régions les plus compliquées du globe. D’autre part, ce projet doit respecter les valeurs et les standards partagés par tous les membres de l’Union Européenne et de l’OTAN. Il faudrait donc faire montre d’une plus grande capacité d’imagination dans cette région, délimitée par la mer Noire et les Balkans de l’Ouest, une région qui se trouve à l’Est face à un voisinage assez sensible, et puis qui se trouve aussi au carrefour des routes du gaz et de l’énergie, donc au carrefour des routes qui demandent une attention particulière en matière de sécurité, des routes qui partent depuis l’Est de l’Europe et le Moyen Orient. »

    Dans le contexte international actuel, marqué par des guerres et par des tensions croissantes, le besoin d’une Alliance Nord-Atlantique puissante, unie et efficace n’a jamais été plus grand, a souligné le président Iohannis :

    « L’OTAN est une alliance militaire efficace et nous allons continuer à travailler avec les autres membres afin de la renforcer davantage. Ceci a été, d’ailleurs, le message principal lancé à l’occasion du sommet anniversaire de de l’OTAN, à Londres, au mois de décembre 2019. Et c’est bien dans cette direction que la Roumanie va concentrer ses efforts, dans sa qualité de membre important du flanc est de l’Alliance. Nous sommes par ailleurs déterminés à respecter nos engagements, afin d’allouer 2% de notre PIB au secteur de la Défense et nous allons continuer d’agir pour renforcer la position défensive de l’Alliance, notamment sur son flanc Est. Enfin, la Roumanie soutiendra un rôle accru de l’OTAN au Moyen-Orient et dans la lutte contre le terrorisme.»

    Le président a encore rappelle que l’ONU et l’OSCE représentent des plates-formes qui permettent un dialogue international consolidé et le respect du droit international. Il a par ailleurs utilisé à plusieurs reprises le terme de « multilatéralisme », chose qui n’est pas passée inaperçue aux yeux des analystes politiques.

    A nouveau, Cristian Diaconescu : « D’abord, parce que le multilatéralisme est un élément essentiel pour promouvoir et défendre les intérêts de la Roumanie. Ensuite, parce qu’il est vrai que l’importance et le rôle de l’ONU et l’OSCE ont visiblement diminué au niveau international, même si elles continuent de garder leur pertinence, et leur importance pour la Roumanie. Enfin, parce qu’il existe une tendance, surtout au niveau des grandes puissances, de dialoguer et de prendre des décisions en faisant fi des organisations internationales, ce qui fait que les États qui se trouvent dans les zones compliquées du globe, comme c’est le cas de la Roumanie, doivent accepter certaines décisions qui ont été prises sans demander leur avis. »

    En discutant de la situation actuelle au Moyen-Orient, le président apprécie que les effets négatifs de la crise aient un impact au niveau de la sécurité européenne, voire du monde. Quant à la relation avec la république de Moldavie (ex-soviétique, majoritairement roumanophone), Bucarest va renouer les liens avec Chisinau au moment où il aura constaté une résolution européenne ferme, et un désir de réforme de son administration et de son système judiciaire, de la part du pouvoir politique moldave, a encore précisé le président Klaus Iohannis. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • L’Iran, dans l’œil du cyclone

    L’Iran, dans l’œil du cyclone

    Les gens sont descendus dans les rues de Téhéran et des autres grandes villes iraniennes criant leur colère contre les autorités et exigeant la démission du dictateur, allusion à l’ayatollah Ali Khamenei.

    Les autorités iraniennes, pour leur part, ont essayé de se dédouaner en invoquant le temps nécessaire à l’enquête. Selon le porte-parole du gouvernement, Ali Rabii, les premières informations parvenues ne faisaient aucun lien entre le tir de roquettes et l’accident de l’avion de ligne. Selon les autorités iraniennes, tout avait été la faute des Etats-Unis, qui avaient provoqué l’escalade dans la région, après l’attentat meurtrier du 3 janvier passé contre le général iranien Qasem Soleimani, artisan des opérations extérieures menées par les Gardiens de la Révolution. Téhéran, qui a promis de venger la mort du général, avait lancé, peu de temps après, plusieurs roquettes sur Bagdad, dont certaines ont visé la Zone verte, où siège de l’ambassade américaine. De fait, l’attentat contre Soleimani, considéré le numéro 2 dans la hiérarchie du pouvoir à Téhéran, était censé mettre fin à la guerre et n’envisageait pas d’en provoquer une nouvelle, selon les dires du président américain, Donald Trump.

    Invité au micro de Radio Roumanie, Ovidiu Raeţchi, analyste politique spécialisé dans le Moyen orient, explicite la position de l’Iran : « Les preuves étayées après l’accident rendaient insoutenable la thèse initiale de Téhéran. Vous savez, les Iraniens sont très sensibles aux manifestations de la souffrance, à l’instar des shiites qui se définissent ainsi de par leur religion, par leur rapport à la souffrance, face à une mort injuste. Leur révolte est donc une révolte réelle, qui va au-delà des supputations laissant entendre l’intérêt des adversaires d’Iran à provoquer un soulèvement populaire contre le régime. Je présage une année trouble en Iran, une année marquée par des révoltes contre le régime. Vous savez, le peuple iranien est fait de gens éduqués, sensibles à la souffrance, à l’injustice. Et leurs leaders doivent faire très attention, parce qu’ils sont justement arrivés au pouvoir en 1979, surfant sur cette vague de révolte populaire soulevée par les injustices du Shah. Et ils comprennent d’ailleurs que les États-Unis, Israël, peut-être l’Occident, peut-être la Russie et la Chine, ont tout intérêt à provoquer un soulèvement populaire contre le régime des ayatollahs. Car ce régime a tendu ses tentacules dans tout le Moyen Orient, autour de l’Arabie Saoudite, autour d’Israël. Et le moyen le plus aisé de s’en défaire, ce serait de lui couper la tête. Parce que, contrer autrement l’influence iranienne dans la région prendrait des années. Et, alors, le plus facile semble être d’essayer d’encourager un changement de régime en Iran même. Il reste à voir quelle serait toutefois l’attitude de la Russie ou de la Chine. Pour ma part, je pense que la Russie aurait tout à gagner, à moyen et long terme, d’un changement de régime en Iran. La Chine, c’est différent. Elle ne devrait pas voir d’un bon œil un accroissement de l’influence américaine dans la région, et il se peut que la Chine privilégie le statu quo actuel ».

    A Téhéran même, le président Hassan Rohani a invoqué la solidarité nationale, tout en appelant à un changement de paradigme à la tête du régime et dans la manière dont l’Iran est gouverné. Il a implicitement reconnu la responsabilité du régime dans la tragédie de l’avion ukrainien. Toute la question est de savoir si cette crise a été juste un feu de paille ou le début d’une révolte de grande envergure. Et quelle serait l’attitude des Etats-Unis.

    L’analyste politique Ovidiu Raeţchi précise : « Le style Trump, dévoilé aussi lors de la crise coréenne, laisse entrevoir une issue négociée. Le tout est de savoir si l’Iran est prêt à négocier avec les Etats-Unis, sur fond de tensions internes. D’un autre côté, le régime iranien pourrait miser sur une déstabilisation de la région, pour se maintenir au pouvoir. Parce qu’il dispose des moyens pour essayer de provoquer ce genre d’issue, qui lui permettrait de s’accrocher au pouvoir. Mais les Iraniens protestent surtout contre la baisse de leur niveau de vie. L’Iran traverse une crise économique grave, et les gens protestaient déjà dans la rue l’automne passé pour cette raison. »

    D’éventuelles négociations porteront à coup sûr la refonte de l’accord nucléaire, selon Ovidiu Raeţchi. Téhéran devrait accepter des limites très claires et un contrôle accru de ses installations. Il devrait aussi abandonner sa politique d’influence agressive dans l’espace shiite, tout cela en échange d’un allègement, voire d’une suppression des sanctions internationales auquel il est soumis. (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • 15.01.2020 (mise à jour)

    15.01.2020 (mise à jour)

    Défense – La situation en Irak et au Moyen-Orient n’a pas porté atteinte jusqu’à présent aux intérêts de la Roumanie et des citoyens roumains, a fait savoir mercredi le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu. Et lui d’ajouter que la Roumanie coordonne constamment ses actions avec ses partenaires européens et euro atlantiques. Bogdan Aurescu a également annoncé l’intention de Bucarest de reloquer son ambassade de Bagdad et de nommer à sa tête un nouvel ambassadeur en Irak. La crise au Moyen-Orient a confirmé que le bouclier antimissile de Deveselu s’intégrait parfaitement aux structures otaniennes et fonctionnait comme il fallait, a encore précisé le chef de la diplomatie roumaine. Celui-ci a été auditionné mercredi aux côtés du ministre de la Défense, Nicolae Ciuca dans le cadre d’une réunion commune des Commissions sénatoriales de défense, ordre public et sécurité nationale et respectivement de Politique étrangère. Pour sa part, le ministre de la Défense a invité au calme, en affirmant qu’aucun risque ne menaçait actuellement le territoire roumain. Et Nicolae Ciuca d’ajouter que la Roumanie a reloqué ses 14 militaires membres de la mission de l’OTAN d’instruction des forces irakiennes. Le responsable de la Défense a également précisé que le premier des sept systèmes Patriotes deviendra opérationnel avant la fin de l’année et intégrera le service de défense aérienne de l’espace roumain.

    Culture – La Roumanie et la République de Moldova ont marqué mercredi la fête de la culture nationale qui coïncide avec l’anniversaire du grand poète Mihai Eminescu. Cette année c’est pour la première fois que le public de tous les coins du pays a participé à des événements culturels simultanés. Le 15 janvier est devenu fête de la culture nationale suite à une loi adoptée par la Chambre des Députés en 2010.


    JO – Ramona Ionel a remporté la première médaille pour la Roumanie à l’édition d’hiver des JO de la Jeunesse, déroulés à Lausanne. La Roumaine a décroché le bronze à l’épreuve de patinage vitesse par équipes mixtes. C’est la troisième médaille de l’histoire des participations de la Roumanie à ces JO, après les deux remportées en 2016, lors de l’édition de Lillehammer, en Norvège. Notre pays est représenté à cette troisième édition des Jeux Olympiques d’hiver de la jeunesse par 35 sportifs inscrits dans les compétitions de biathlon, bobsleigh, hockey sur glace, patinage de vitesse, luge, saut à ski, ski alpin, combiné nordique, ski de fond et snowboard.

    Météo – En Roumanie, le ciel demeure couvert et la météo devient morose, surtout dans l’est, le sud et le sud-est où le brouillard persiste. Les températures minimales iront de -16 à 2 degrés et celles maximales de -4 à 1 degré là où le brouillard ne se dissipe pas et de -4 à 11 degrés dans le reste du territoire.

  • 13.01.2020

    13.01.2020

    Moyen Orient – La Roumanie suit de près la situation au Moyen Orient, après que l’Iran a reconnu avoir abattu par erreur l’avion ukrainien, y compris en s’assurant que la Convention de Venise est respectée, document qui régit les relations diplomatiques et la liberté de manifestation dans l’espace public. C’est le message que l’on peut lire sur le profil officiel de Twitter du ministère des Affaires étrangères de Bucarest. Samedi et dimanche, des protestations ont eu lieu en Iran, contre la manière dont les autorités iraniennes ont communiqué les informations liées à l’avion ukrainien abattu près de Téhéran. Les premières informations transmises faisaient état d’un accident. Des milliers de manifestants iraniens ont demandé la démission du leader suprême Ali Khamenei, après la confirmation par les Gardes de la Révolution Islamique du fait que l’avion en question avait été abattu. 176 personnes, des Iraniens et des Canadiens pour la plupart, y ont perdu la vie.

    Autoroute – Une réunion importante pour la future autoroute reliant les villes de Sibiu (centre) et de Pitesti (sud), est prévue ce lundi au ministère des Transports de Bucarest. Les discussions devraient apporter les clarifications sollicitées par la Commission européenne au sujet de l’impact sur l’environnement de ce projet d’infrastructure. C’est de ces clarifications que dépend l’octroi des fonds européens non remboursables destinés à la réalisation des travaux. A la réunion annoncée par le ministre de tutelle, Lucian Bode, devraient participer les représentants des ministères des Transports, des Fonds européens et de l’Environnement, des agences chargées de la gestion des aires protégées et de la protection de l’environnement. On a également fait appel à l’expertise de spécialistes européens qui offriront conseil en vue de la préparation des projets d’infrastructure importants. Seulement pour un des cinq tronçons de l’autoroute ont jusqu’ici été signés les contrats de conception et d’exécution, les travaux devant démarrer au printemps 2020. Deux lots de l’autoroute sont en cours d’évaluation et deux autres, situés en région de montagne, devraient faire l’objet d’un appel d’offres. Les fonds européens non-remboursables compteront pour 85% de la valeur totale du projet, qui s’élève à 1,3 milliards d’euros.

    Ecole – Les élèves de Roumanie ont commencé ce lundi le second semestre de l’année scolaire 2019-2020. Ce sera un des semestres les plus longs de l’histoire récente de l’éducation roumaine, vu qu’il a 5 semaines de plus que le premier semestre. Les prochaines vacances sont prévues du 4 au 21 avril.

    PE – Le Parlement Européen démarre ce lundi, à Strasbourg, sa première session de 2020. Au programme : des débats sur les manières à détendre la situation en Iran et en Lybie, dans le contexte de l’actuelle crise au Moyen Orient. De même, la Croatie, qui assume pendant les 6 premiers mois de l’année la présidence tournante de l’UE, doit présenter les priorités de son mandat. D’autres discussions viseront la mise en œuvre et le suivi des droits des citoyens européens vivant en Grande Bretagne, la situation de la justice en Hongrie et en Pologne ou encore le Pacte écologique européen. Notons que la Roumanie compte 32 députés au PE.

    Semaine verte – « La semaine verte internationale 2020 » démarrera le vendredi 17 janvier à Berlin. Organisée depuis 1926 et arrivée à sa 85e édition, c’est la foire européenne la plus importante du domaine alimentaire, ‘agricole et horticole. Y sont attendus des centaines de milliers de visiteurs et 1800 exposants de 75 pays, dont la Roumanie. Cette année, la Croatie est partenaire de l’événement. L’importance de la Semaine verte pour la Politique Agricole Commune est confirmée par la présence à Berlin de 200 ministres et secrétaires d’Etat du monde entier. L’événement inclut entre autres le Forum Global pour l’Alimentation et l’Agriculture, lors duquel les spécialistes seront invités à débattre sur des sujets tels les matières première renouvelables, la durabilité, l’avenir de l’agriculture écologique ou des zones rurale, ou encore sur des questions liée à l’industrie alimentaire. Pour rappel, en 2019, un demi-million de personnes ont visité l’exposition internationale « La semaine verte », et les média en ont fait écho partout dans le monde.

    Handball – La sélection nationale de handball masculin de la Roumanie a vaincu dimanche à Benevento (Italie) l’équipe du pays hôte, sur le score de 29 buts à 24, dans son dernier match du Groupe 3 des préliminaires pour le Championnat du monde de 2021. Les Roumains étaient déjà qualifiés dans l’étape suivante des qualifications suite à leur victoire contre le Kossovo, samedi, et la Géorgie, vendredi. La Roumanie se classe première dans son groupe, avec 6 points cumulés, suivie par le Kossovo (3 points), la Géorgie (2) et l’Italie (1). L’équipe roumaine est la seule du groupe qui reste en compétition. Toutefois, avant d’arriver en lice pour la Coupe du monde, d’Egypte, en 2021, les tricolores ont encore deux tours de play-offs devant eux. La dernière participation de notre équipe à une compétition mondiale remonte à 2011.

    Tennis – La joueuse de tennis roumaine Simona Halep (nr 4 WTA) affrontera mardi l’Australienne Ajla Tomljanovic (52 WTA), dans le cadre du Tournoi d’Adélaïde. Dans la même compétition, à l’épreuve de double, les Roumaines Simona Halep et Raluca Olaru ont été vaincues aujourd’hui par le duo Kveta Peschke (République tchèque)/ Demi Schuurs (Pays-Bas). Par rapport à la semaine dernière, Simona Halep a reculé d’une place au classement du tennis mondial féminin, étant devancée par la Japonaise Naomi Osaka, demi-finaliste à Brisbane. L’Australienne Ashleigh Barty reste leader détaché du classement mondial, suivie, par la Tchèque Karolina Pliskova, qui a remporté dimanche le trophée de Brisbane.

    Météo – En Roumanie, les températures sont toujours à la hausse un peu partout, avec des maxima qui iront ce lundi de -2 à 10 degrés. 0 degrés et du soleil à midi à Bucarest.

  • La semaine du 06 au 11 janvier 2020

    La semaine du 06 au 11 janvier 2020

    Visite à Bruxelles du premier ministre romain Ludovic Orban

    Plusieurs rencontres avec des responsables européens et otaniens ont figuré à l’agenda de la première visite officielle à Bruxelles du premier ministre roumain, Ludovic Orban. Lors d’une entrevue jeudi, avec le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, le responsable roumain a examiné la situation au Moyen-Orient. L’occasion pour l’officiel otanien de saluer la contribution de Bucarest aux missions d’instruction et de formation menées par l’alliance en Irak et de préciser que l’OTAN se disait prêt à accroître son implication au Moyen-Orient, selon le souhait du président américain, Donald Trump. Pour sa part, Ludovic Orban a déclaré que la Roumanie considérait fondamental le rôle de l’Alliance de l’Atlantique Nord que Bucarest se montrait prêt à continuer à soutenir. La Roumanie participera à l’avenir aussi aux missions et initiatives alliées menées aussi bien sur le flanc oriental, tout comme en Afghanistan, Kossovo et en Irak. Les pourparlers des deux officiels ont également porté sur la coopération au sein de l’OTAN et sur la sécurité dans la région de la Mer Noire. Tout en insistant sur l’importance stratégique de cette région pour l’Alliance, Jens Stoltenberg a tenu à saluer la décision de Bucarest d’allouer 2% de son PIB à la Défense.

    Dans le cadre de sa visite de trois jours à Bruxelles, le chef du cabinet de Bucarest a également discuté avec le président du Conseil européen, Charles Michel. Aux dires de celui-ci, la Roumanie soutiendra la promotion de l’agenda stratégique européen qui se fait une priorité aussi bien de la protection des droits et des libertés des citoyens, que de la construction d’une Europe verte et de la promotion des intérêts et des valeurs communautaires dans le monde. Lors de la rencontre avec le négociateur en chef de l’UE pour le Brexit, Michel Barnier, les deux responsables ont souligné l’importance de l’accord conclu avec le Royaume Uni, notamment pour la protection des droits des citoyens.

    Au cours de son entretien avec le président du Parlement européen, David Sassoli, Ludovic Orban a rappelé le souhait de la Roumanie d’adhérer à l’espace de libre circulation Schengen, cet objectif que le Législatif communautaire partage. Au menu de l’échange, également, des sujets concernant les négociations du futur budget pluriannuel de l’UE et le Pacte écologique européen. Le chef du gouvernement roumain s’est dit inquiet des conséquences possibles sur la compétitivité des compagnies européennes de la mise en œuvre du « Pacte vert » de lutte contre les changements climatiques.

    Les mesures de réforme de la justice roumaine, les programmes des autorités de Bucarest visant l’économie du pays ainsi que l’avenir de la construction européenne ont fait l’objet des discussions du premier ministre Ludovic Orban avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. La Roumanie est un partenaire de confiance, responsable et engagé dans la réalisation des objectifs de l’Union et dans l’application des réglementations adoptées par les institutions communautaires, a affirmé le premier ministre roumain Ludovic Orban. A son tour, la cheffe de l’Exécutif communautaire a précisé que l’UE soutenait la Roumanie, que l’Union se préparait pour l’ère du numérique et comptait sur le soutien de Bucarest, dont la réputation est excellente dans ce domaine.

    La situation au Moyen Orient, vue depuis Bucarest


    L’ensemble de la communauté internationale a suivi de près cette semaine les évolutions de la crise entre les Etats-Unis et l’Iran, après que les Etats-Unis avaient tué le général iranien Qassem Soleimani. En réplique, Téhéran a lancé des missiles contre des bases militaires américaines d’Irak. Ces attaques ont agité les esprits partout dans le monde, y compris en Roumanie, Bucarest décidant de transférer temporairement les 14 militaires roumains déployés dans ce pays. Les responsables de Bucarest ont fait appel à une approche calme et diplomatique de la crise.

    Le ministre roumain des Affaires étrangères, Bogdan Aurescu, a déclaré : « La Roumanie réitère fermement son appel à la désescalade. Nous pouvons vous informer aussi que les militaires roumains faisant partie de la coalition contre DAESH n’ont pas été touchés par les frappes, ce qui est une bonne nouvelle. De même, vu que plusieurs missiles ont aussi visé la région d’Erbil, où vit une communauté d’environ 180 Roumains, par le biais du Consulat général de la Roumanie sur place, nous avons confirmé le fait que les ressortissants roumains ne sont pas affectés par ces évolutions. »

    A son tour, le président roumain Klaus Iohannis estime qu’une implication accrue de l’OTAN au Moyen Orient serait opportune pour la sécurité et pour la reconstruction de la zone. Bien qu’éloignées géographiquement, les tensions au Moyen Orient sont importantes pour la sécurité de l’Europe aussi, pas seulement pour les acteurs directement impliqués, a-t-il souligné. La Roumanie collabore en permanence avec ses partenaires de l’UE et de l’OTAN, notamment avec les Etats-Unis, et Bucarest soutient l’intégrité, l’unité et la souveraineté de l’Irak, a encore précisé le chef de l’Etat roumain. A son avis, la lutte contre le terrorisme doit continuer. Mais il a également appelé au calme, à la reprise du dialogue et au respect des engagements assumés.

    Le président roumain, en visite de travail en Bavière

    Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, a entrepris ce mardi une visite de travail dans le land allemand de Bavière, où il a pris part à une réunion du gouvernement local. Le chef de l’Etat roumain a rencontré le ministre-président du land, Markus Söder, qui est aussi le président de l’Union Chrétienne – Sociale (CSU). Les deux responsables ont discuté des relations bilatérales, mais aussi d’une série de thèmes européens, dont le futur budget pluriannuel de l’Union, le Brexit ou encore la politique en matière de migration. Klaus Iohannis a promis que la Roumanie s’investirait aux côtés des autres Etats membres pour que l’UE devienne plus forte et plus unie. « La Roumanie attend toujours une décision concernant son adhésion à l’espace Schengen, sans laquelle on ne peut pas parler d’une fonctionnalité complète de la zone de libre circulation », a déclaré le président roumain dans son allocution devant les parlementaires du groupe de l’Union Chrétienne – Sociale au Bundestag.

    A la même occasion, Klaus Iohannis a plaidé pour l’unité, la cohésion et la solidarité dans les efforts de renforcer le projet européen. A son avis, les objectifs majeurs de l’UE doivent viser toujours une Europe unie, qui apporte aux Etats membres davantage de convergence, d’égalité et des résultats concrets pour les citoyens. (Trad. Ioana Stăncescu, Ileana Ţăroi, Valentina Beleavski)

  • 10.01.2020 (mise à jour)

    10.01.2020 (mise à jour)

    Elections anticipées — A Bucarest, le premier ministre et leader du Parti national libéral, Ludovic Orban, a annoncé, après sa discussion ce vendredi avec le président Klaus Iohannis, avoir décidé ensemble de déclencher les procédures afin d’organiser des élections législatives anticipées. Le chef du gouvernement a précisé qu’un groupe de travail avait été désigné, qui se chargera des négociations avec les partis afin de réunir leur soutien pour cette démarche. Ludovic Orban a estimé que le PSD (d’opposition), qui détient la majorité relative, agissait comme un frein au parlement. De ce fait, la seule solution serait d’organiser des élections anticipées au plus près de la date des élections municipales, prévues en mai. D’autre part, le Parti Social-démocrate n’exclut pas de déposer une motion de censure. En tout cas, ils ont critiqué l’idée des élections anticipées, estimant que cela serait de nature à « entraîner la Roumanie dans une crise politique superficielle ». A son tour, l’Alliance USR — PLUS (d’orientation libérale) considère qu’un scrutin législatif anticipé serait la meilleure solution.



    Moyen Orient — La Roumanie soutient un rôle accru de l’OTAN dans la région du Moyen Orient et dans la lutte contre le terrorisme, a déclaré, vendredi, le ministre des Affaires étrangères, Bogdan Aurescu. Il a estimé que le discours de mercredi du président américain Donald Trump indique d’une désescalade est possible. Le dignitaire roumain a ajouté qu’il était très important que tant à l’intérieur de l’OTAN que de l’UE, les membres des deux organisations soient unis et qu’ils agissent dans un esprit de solidarité. Les déclarations ont été faites à Bruxelles, avant une réunion extraordinaire du Conseil Affaires étrangères, convoquée dans le contexte des récentes évolutions au Moyen Orient.



    Déclaration — L’ambassadeur iranien à Bucarest, Morteza Aboutalebi, a déclaré, ce vendredi, que la Roumanie, en tant qu’allié des Etats Unis, n’est pas visée par une quelconque action agressive de la part de l’Iran. Il a ajouté que le bouclier antimissile de l’OTAN de Deveselu (sud) n’est pas visé non plus. Le diplomate a précisé aussi qu’un accroissement de la présence de l’Alliance au Moyen Orient n’est pas perçu non plus par le régime de Téhéran comme ayant un rapport avec l’Iran. Morteza Aboutalebi affirme que Téhéran a été et est prêt à tout moment pour des négociations avec la communauté internationale, ainsi qu’avec les Etats Unis.



    Tennis — La joueuse de tennis roumaine Simona Halep et Angélique Kerber d’Allemagne joueront dans un match démonstratif de double, aux côtés d’invités spéciaux, ce dimanche à Adélaïde, ont fait savoir les organisateurs du tournoi WTA qui démarrera lundi dans la ville australienne. Ce match se tient dans le cadre de l’événement « The Adelaide International Rally for Resilience » censé collecter des fonds pour aider les victimes des incendies d’Australie. Rappelons-le, 27 personnes ont perdu la vie dans ces incendies et 63.000 km carrés de terrain ont brûlé. Quant au tournoi de tennis australien, la Roumaine Simona Halep, n° 3 mondiale, en est la 2e favorite.

  • 10.01.2020

    10.01.2020

    Elections anticipées – Le président roumain, Klaus Iohannis, et le premier ministre libéral Ludovic Orban se penchent ce vendredi sur la possibilité d’organiser des élections parlementaires anticipées. Le chef de l’Etat a fait part de son intention de s’impliquer personnellement à promouvoir l’idée d’un scrutin anticipé et d’en débattre avec d’autres leaders politiques. Pour sa part, le premier ministre estime que la procédure d’une élection anticipée ne peut pas être démarrée en l’absence d’une majorité au Parlement. De son côté, le Parti Social-Démocrate, qui détient la majorité au sein du Législatif de Bucarest n’exclut pas de contester cette démarche par motion de censure.

    CAE – Le ministre roumain des AE, Bogdan Aurescu, participe aujourd’hui à Bruxelles à la réunion extraordinaire du Conseil Affaires Etrangères, convoquée par le vice-président de la Commission Européenne, Josep Borrel, haut représentant pour les Affaires extérieures et la politique de sécurité, dans le contexte des récentes évolutions au Moyen Orient. Selon un communiqué de la diplomatie de Bucarest, les responsables européens échangeront des opinions et des évaluations de la situation en Irak et chercheront des modalités par lesquelles l’UE peut contribuer à détendre la situation. Les évolutions en Lybie figurent également à l’agenda de cette réunion.

    ONU – Le représentant permanent de la Roumanie à l’ONU, l’ambassadeur Ion Jinga, a tenu une allocution dans le cadre du Conseil de Sécurité lors d’un débat sur « Le rôle de la Charte de l’ONU dans le maintien de la paix et de la sécurité internationale ». L’occasion pour le diplomate roumain de rappeler que 2020 marque le 75e anniversaire de la création de l’ONU, qui reste la plateforme la plus adéquate d’une approche collective des menaces à l’adresse de la paix et de la sécurité internationale. En même temps, la Charte de l’ONU reste le document de référence en ce sens, a-t-il encore précisé. L’ambassadeur Ion Jinga a également souligné le fait que les récentes évolutions au Moyen Orient et en Afrique du Nord témoignent une fois de plus que c’est la responsabilité de la communauté internationale de faciliter des solutions politiques pour soutenir une paix durable. Enfin, Ion Jinga a réitéré la contribution de la Roumanie au maintien de la paix, y compris par la participation, en 2019, à 10 missions de l’ONU de maintien de la paix.

    Tennis – La joueuse roumaine de tennis Simona Halep et Angélique Kerber d’Allemagne joueront dans un match démonstratif de double, aux côtés d’invités spéciaux, ce dimanche à Adelaide, ont fait savoir les organisateurs du tournoi WTA qui démarrera lundi dans la ville australienne. Ce match se tient dans le cadre de l’événement « The Adelaide International Rally for Resilience » censé collecter des fonds pour aider les victimes des incendies d’Australie. Rappelons-le, 27 personnes ont perdu la vie dans ces incendies et 63.000 km carrés de terrain ont brûlé. Quant au tournoi de tennis australien, la Roumaine Simona Halep, n° 3 mondiale, en est la 2e favorite.

    Handball – La sélection nationale de handball masculin de la Roumanie affronte ce soir, à Benevento, en Italie, l’équipe de la Géorgie, dans son premier match du Groupe 3 des qualifications au barrage du Championnat du Monde 2021. Samedi, les Roumains joueront contre le Kosovo et dimanche contre l’Italie. Le gagnant du groupe sera qualifié dans la 2e étape des préliminaires, prévue en avril prochain. Pour sa part, le sélectionneur Rares Fortuneanu, qui est aussi l’entraîneur de l’équipe française Saint Raphael, se dit confiant quant aux chances de la Roumanie de se qualifier au tournoi final de l’année prochaine. Quant à la sélection de handball féminin de la Roumanie, elle est arrivée dans les groupes principaux du Championnat du Monde, accueilli le mois dernier par le Japon.

    Météo – Les températures sont à la hausse ce vendredi en Roumanie. On attend de la pluie sur le nord-est. Les maxima de la journée iront de 2 à 12 degrés. 6 degrés et du soleil à midi à Bucarest.

  • Une implication accrue de l’OTAN au Moyen-Orient

    Une implication accrue de l’OTAN au Moyen-Orient

    L’escalade des tensions au Moyen-Orient qui touche aussi bien à la stabilité en Irak que dans toute la région et dans le monde ne sert aux intérêts de personne. Tout au contraire, puisque la situation semble se calmer un tout petit peu, c’est le moment que toutes les diplomaties interviennent pour la renforcer. C’est ce qu’a déclaré le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, lors d’une conférence de presse en marge des dernières évolutions de la situation au Moyen-Orient. Heureusement, ce qui s’y passe actuellement n’a pas encore porté préjudice aux intérêts de la Roumanie. Et je pense à la sécurité des citoyens roumains de la région ou encore aux militaires roumains sur place, a encore précisé M. Iohannis.

    Les autorités roumaines avaient annoncé en début de semaine que les 14 soldats déployés dans la région ont été reloqués et se trouvent actuellement hors danger, tout comme hors danger se trouvent aussi les 180 civils roumains de la région irakienne d’Erbil. Aux dires du chef de l’Etat, Bucarest se range du côté de ses partenaires européens et otaniens et son discours est en coordination avec celui de ses partenaires stratégiques, notamment avec celui des Etats-Unis, afin que la situation dans la région revienne au calme.

    Klaus Iohannis : « La Roumanie soutient l’unité, l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité du territoire irakien. Au long des années, la Roumanie a eu un rôle important au sein des efforts faits par la communauté internationale pour la stabilité et la reconstruction de ce pays. Ces efforts doivent se poursuivre, tout d’abord au bénéfice des citoyens irakiens. Mené avec le soutien des partenaires internationaux, des institutions locales et du peuple irakien, notre combat commun contre le terrorisme devrait continuer. On n’a pas besoin de nouveaux foyers de conflit, mais des efforts conjoints censés instaurer la paix dans la région et la sécurité nécessaire à la reconstruction ».

    Une implication accrue de l’OTAN dans la région, selon le souhait du chef de l’administration américaine, Donald Trump, serait, affirme son homologue roumain, opportune aussi bien sur le plan de la sécurité que sur celui de la reconstruction à laquelle la Roumanie se montre intéressée.

    Préoccupé à répondre affirmativement aux sollicitations du président Trump,l’Alliance de l’Atlantique Nord examine à présent les méthodes censées lui permettre un rôle encore plus actif dans la région, a fait savoir son secrétaire général, Jens Stoltenberg. Lors d’une discussion jeudi, à Bruxelles, avec le premier ministre roumain, Ludovic Orban, le responsable otanien a remercié Bucarest pour sa contribution essentielle à la sécurité dans la région de la Mer Noire et non seulement. La Roumanie alloue déjà 2% de son PIB à la Défense, a tenu à rappeler Stoltenberg qui a appelé tous les alliés à poursuivre leurs efforts dans le même rythme. L’occasion pour l’officiel roumain de réitérer le soutien de la Roumanie aux efforts collectifs menés par l’OTAN. (Trad. Ioana Stancescu)

  • 09.01.2020 (mise à jour)

    09.01.2020 (mise à jour)

    Déclaration — La montée des tensions au Moyen Orient n’est pas dans l’intérêt de la région, comme elle n’est pas non plus dans l’intérêt de la communauté internationale, a affirmé jeudi le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, lors d’une déclaration à la presse. Ces évolutions n’ont jusqu’ici affecté ni la Roumanie, ni les citoyens roumains, y compris les militaires déployés dans la région, a-t-il précisé. La Roumanie est en permanence coordonnée, au sein de l’OTAN et de l’UE, ainsi qu’au niveau bilatéral, avec ses partenaires stratégiques, dont notamment les Etats-Unis, en ce qui concerne les objectifs fondamentaux de sécurité, a encore déclaré le président Klaus Iohannis. Le chef de l’Etat roumain a salué les déclarations du président Donald Trump, mercredi, et souligné que la lutte commune contre le terrorisme en Irak devait être continuée avec fermeté.



    UE — La Roumanie est un partenaire sérieux, responsable et impliqué dans la mise en place des objectifs européens et des règlementations adoptées par les institutions communautaires. C’est ce qu’a déclaré ce jeudi, à Bruxelles, le premier ministre roumain libéral, Ludovic Orban, lors de sa rencontre avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. LUE qui se prépare pour lère du numérique, compte sur lappui de Bucarest dans ce domaine, vu son excellente réputation, a précisé pour sa part la responsable européenne. A l’agenda des discussions ont figuré entre autres l’économie et l’adhésion à l’espace Schengen, question sur laquelle la Roumanie a aussi bien des partisans que des opposants parmi les pays membres. Ludovic Orban a exprimé son espoir que la situation serait réglée dans un intervalle de temps raisonnable.



    OTAN — Le premier ministre roumain Ludovic Orban et le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, se sont entretenus à Bruxelles sur des sujets tels la coopération au sein de l’Alliance, la situation au Moyen Orient et la sécurité dans la région de la Mer noire. L’officiel otanien a salué l’octroi par la Roumanie de 2% du PIB à la Défense et a mis en exergue l’importance stratégique pour l’Alliance de la région de la Mer noire. Il a remercié la Roumanie pour sa participation à la mission en Irak et précisé que l’OTAN avait la possibilité de faire davantage au Moyen Orient, comme le président Donald Trump l’avait sollicité. Ludovic Orban a souligné l’importance fondamentale de l’OTAN pour la Roumanie et assuré que Bucarest allait pleinement soutenir l’accomplissement des objectifs de l’organisation. La Roumanie continuera à prendre part aux missions et aux initiatives de l’Alliance en ce qui concerne la présence avancée sur son flanc oriental ainsi qu’en Afghanistan, au Kosovo et en Irak, a-t-il ajouté.



    Mesures — L’externalisation des services de soins pour les personnes atteintes de dishabilités et la mise en place du suivi des centres spécialisés par des experts indépendants membres d’ONG, sont les deux mesures principales annoncées jeudi par la ministre roumaine de l’Emploi et de la Protection sociale, Violeta Alexandru. Ces mesures seront mises en pratique suite aux contrôles effectués dans un centre de ce type ainsi que dans d’autres institutions de soins et de protection pour les enfants institutionnalisés. La ministre a également précisé qu’elle avait en vue une réforme radicale, vu que les institutions publiques du domaine ne se concentrent pas sur l’amélioration de la qualité de vie des bénéficiaires. La solution pour les personnes atteintes de dishabilités c’est qu’elles vivent dans la communauté et non pas enfermées dans de tels centres, a déclaré Violeta Alexandru.



    Brexit – Les députés britanniques ont donné leur approbation finale au texte qui permettra au Royaume-Uni de quitter l’UE le 31 janvier, lors d’un vote historique, au bout de trois ans et demi de crise. La Chambre des communes, largement dominée par les conservateurs du premier ministre Boris Johnson, a adopté le document avec 330 voix pour et 231 contre. Après son examen par la Chambre des Lords et l’accord de la reine, le texte devrait être ratifié par le Parlement européen le 29 janvier, soit deux jours avant la date limite.



    Météo — Températures à la hausse, dans le prochain intervalle de 24 heures, avec des maximales allant de 2° à 12°. Dans le nord-est du territoire, on attend des pluies et les conditions seront propices à la formation de verglas.


  • La crise au Moyen Orient vue depuis Bucarest

    La crise au Moyen Orient vue depuis Bucarest

    Attendu avec impatience, le discours de mercredi soir du président américain Donald Trump a effacé en quelque sorte les craintes les plus sombres. Une confrontation militaire au Moyen Orient n’est pas imminente et les Etats – Unis se disent ouverts aux négociations en vue d’un nouvel accord avec l’Iran, pays dont les capacités nucléaires sont bien connues. Cette déclaration du locataire de la Maison Blanche arrive dans un moment très tendu, après que les Etats-Unis aient tué le général iranien Qassem Soleimani. Mercredi, Donald Trump a aussi fait part de son intention d’imposer de sanctions économiques supplémentaires à l’Iran. Il a appelé l’OTAN à s’impliquer davantage au Moyen Orient et en Europe, demandant en même temps à la Chine et à la Russie de renoncer à l’accord nucléaire conclu avec Téhéran en 2015 et de se mettre d’accord pour une nouvelle collaboration. « Washington souhaite faire la paix avec ceux qui le veulent », a conclu le leader américain son allocution à la Maison Blanche.

    Toutefois, les attaques contre des bases militaires américaines d’Irak lancées avant ce discours ont agité les esprits partout dans le monde, y compris en Roumanie, Bucarest décidant de transférer temporairement les 14 militaires roumains se trouvant dans ce pays. Les responsables de Bucarest ont fait appel à une approche calme et diplomatique de la crise.

    Le ministre roumain des Affaires étrangères, Bogdan Aurescu, a déclaré : « La Roumanie réitère fermement son appel à la désescalade. Nous pouvons vous informer aussi que les militaires roumains faisant partie de la coalition contre DAESH n’ont pas été touchés par les frappes, ce qui est une bonne nouvelle. De même, vu que plusieurs missiles ont visé aussi la région d’Erbil, où vit une communauté d’environ 180 Roumains, par le biais du Consulat général de la Roumanie à Erbil nous avons confirmé le fait que les ressortissants roumains ne sont pas affectés par ces évolutions. »

    Roxana Diaconescu est une Roumaine qui vit depuis près d’un an dans la zone. Elle a 35 ans, elle est en train de travailler sur son doctorat en sciences politiques et fait partie d’une ONG qui déroule des programmes humanitaires. Voici ce qu’elle a raconté pour Radio Roumanie : « Je ne peux pas dire que j’ai ressenti l’attaque iranienne, bien que j’habite pas loin de la base militaire, sise dans le cadre de l’aéroport. Je n’ai pas entendu les tirs. Je n’ai rien su en fait, avant le matin lorsque j’ai lu les infos. Ce fut une journée de travail normale, je suis allée au bureau, mon enfant est allé à l’école. Tout le monde s’inquiète en quelque sorte pour ce qui pourrait arriver, tout le monde se demande si les Etats-Unis vont oui ou non riposter. Pour l’instant les ONG n’ont pas commencé à rapatrier leurs expats d’Irak.»

    Il est important de rassurer l’opinion publique, ajoute à son tour le ministre roumain de la Défense, Nicolae Ciucă. Bucarest suit de près et analyse la situation au Moyen Orient, pour pouvoir prendre les mesures nécessaires au niveau institutionnel, a-t-il encore précisé. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Préoccupations relatives à la situation au Moyen-Orient

    Préoccupations relatives à la situation au Moyen-Orient

    La situation déjà compliquée au Moyen-Orient est de nouveau arrivée à un point culminant suite à l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani, commandant du puissant Corps des Gardiens de la Révolution, à la fin de la semaine dernière, à Bagdad, par un drone américain. Pour l’heure, du moins, l’Union européenne semble hésiter de faire front commun avec le président américain Donald Trump, qui a ordonné de tuer le général. En apparence du moins, les chancelleries européennes s’abstiennent aussi de critiquer ouvertement l’action de Washington, favorisant la discrétion, les expectatives, les consultations et les initiatives diplomatiques. Le président français, Emmanuel Macron, a eu un entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine, allié de l’Iran ; le leader français a exhorté aussi bien les Etats-Unis que l’Iran à faire preuve de retenue. La chancelière Angela Merkel se rendra cette semaine à Moscou, également pour discuter de la crise. Son général tué, Téhéran a annoncé qu’il se considérait libre de développer son programme nucléaire sans contraintes. Le président roumain, Klaus Iohannis, a observé la même ligne de conduite, celle de la discrétion européenne. C’est à peine mardi qu’il a eu une première réaction publique à la situation incendiaire au Moyen-Orient. En visite de travail dans le land allemand de Bavière, il a déclaré accorder une très grande attention aux événements en cours et être en contact permanent avec les ministres roumains des Affaires étrangères et de la Défense. Le chef de l’Etat roumain a exprimé sa conviction que la seule solution pour la crise au Moyen-Orient, c’est une approche calme et diplomatique. Klaus Iohannis :



    « Nous avons beaucoup de citoyens roumains qui vivent et travaillent au Moyen-Orient, nous avons des ressortissants aussi en Irak, et dans d’autres pays de la région, nous avons aussi des représentations diplomatiques, et donc des citoyens roumains qui sont exposés dans la zone. Nous sommes préoccupés et nous prendrons toutes les mesures pour être un soutien réel, au besoin. Par ailleurs, nous avons aussi des militaires stationnés en Irak, qui font partie des forces de l’OTAN, qui participent à différents projets de formation, ils sont instructeurs et leur situation nous préoccupe. Une partie de nos militaires ont déjà été réaffectés. »



    Selon le ministère de la Défense de Bucarest, il s’agit des 14 militaires roumains disloqués en Irak qui ont été temporairement déplacés dans une autre base de la coalition internationale. Les missions d’instruction et de conseil qu’ils effectuaient ont été suspendues pour des raisons de sécurité. Antérieurement, le ministère roumain des Affaires étrangères avait souligné que détendre la situation au Moyen-Orient est essentiel pour prévenir une détérioration de la sécurité, à l’avenir. La diplomatie roumaine a recommandé aux ressortissants roumains d’éviter les voyages qui ne sont pas absolument nécessaires en Irak, et à ceux qui sont au Moyen-Orient, d’éviter les zones dans lesquelles ont lieu des meetings, des manifestations politiques ou autres.


    (Trad.: Ligia)


  • 04.01.2020 (mise à jour)

    04.01.2020 (mise à jour)

    Conseil – Le ministère des affaires étrangères
    de Bucarest conseille aux citoyens roumains d’éviter les voyages non
    nécessaires en Irak, à cause de l’escalade des tensions au Moyen Orient. Ceux
    qui se trouvent déjà sur place devraient ne pas se rendre sur les lieux des
    manifestations politiques ou des rassemblements publics. Ils sont également
    conseillés d’informer de leur présence la mission diplomatique ou consulaire la
    plus proche, afin d’être contactés, en cas d’urgence. La diplomatie de Bucarest
    souligne, par ailleurs, que l’apaisement de la situation dans la région est
    essentiel. « La Roumanie est profondément inquiète des dernières évolutions
    au Moyen Orient, au lendemain des attaques contre l’ambassade des Etats-Unis en
    Irak. », précise encore le MAE dans un communiqué de presse. Sur place, des
    milliers d’Irakiens, dont des dirigeants du pays, ont participé, samedi, à
    Bagdad, à une procession funéraire pour leurs compatriotes et pour les Iraniens
    tués, vendredi, dans un bombardement de l’armée américaine, dont le général
    iranien Qassem Soleimani, architecte de la stratégie iranienne au Moyen Orient,
    et Abou Mehdi al-Mouhandis, l’homme de Téhéran en Irak. Le président américain,
    Donald Trump, a justifié l’ordre de tuer Soleimani, considéré comme le deuxième
    homme le plus puissant en Iran après l’ayatollah Ali Khamenei, affirmant avoir agi pour arrêterune guerre, et
    non pas pour déclencher une autre.
























    Visites – Le
    président de la Roumanie, Klaus Iohannis, fera, mardi, une visite de travail
    dans le land allemand de Bavière, où il rencontrera le ministre-président du
    land, Markus Soder, qui est aussi le président de l’Union chrétienne-sociale
    (CSU), membre de la coalition au pouvoir à Berlin, apprend-on par l’Administration
    présidentielle. Le chef de l’Etat prendra part à une réunion du gouvernement du
    land, discutera avec les membres de cette institution des relations
    bilatérales, de l’actualité européenne et prononcera une allocution. Le
    président participera à la rencontre annuelle du groupe parlementaire de la CSU
    au Bundestag – chambre basse du Parlement allemand. A l’occasion, Klaus
    Iohannis présentera la vision de la Roumanie sur l’avenir de l’Europe. Membre
    de la minorité ethnique allemande de Roumanie, Klaus Iohannis, soutenu par le
    Parti national libéral (actuellement au pouvoir à Bucarest), a remporté un
    second mandat présidentiel lors du scrutin de novembre dernier, avec 66% des
    suffrages exprimés, soit le double du résultat réalisé par sa contre-candidate
    sociale-démocrate et ancienne première ministre, Viorica Dăncilă.














    Le premier ministre roumain Ludovic Orban effectuera
    du 7 au 9 janvier une visite de travail à Bruxelles. Il se rendra aux sièges
    des institutions européennes et de l’OTAN. Selon un communiqué du gouvernement
    de Bucarest, le chef de l’Exécutif roumain rencontrera la présidente de la
    Commission européenne, Ursula von der Leyen, le secrétaire général de l’OTAN,
    Jens Stoltenberg, le président du Conseil européen, Charles Michel, et le
    président du Parlement européen, David Sassoli.




    Drogue – En Roumanie, l’année passée, plus de 1.400 personnes, accusées de trafic de
    drogue, ont été renvoyées devant la justice, suite à des actions concertées de
    la police et du Parquet anti-mafia (DIICOT). Egalement, au cours des 11
    premiers mois de 2019, 57 groupes criminels organisés ont été démantelés et
    environ 3 tonnes de drogue ont été confisquées, est-il affirmé dans un communiqué
    de presse de l’Inspection générale de la Police roumaine.






    Handball – La sélection nationale masculine de
    handball de la Roumanie poursuit ses préparatifs pour la première étape des
    qualifications au Championnat du monde prévu en Egypte en 2021. Au tournoi préliminaire, organisé
    le mois prochain en Italie, les Roumains rencontreront l’équipe du pays hôte,
    et celles de la Géorgie et du Kosovo. Le coach des tricolores, Rareș Fortuneanu, qui
    est aussi l’entraîneur de Saint Raphaël, équipe de la première ligue française,
    s’est dit confiant de la capacité de la sélection roumaine d’obtenir la
    qualification au tournoi final de 2021, le premier à rassembler 32 équipes nationales. Au féminin, la
    sélection de la Roumanie est arrivée dans les soi-disant poules principales du
    Championnat du monde, le mois dernier, au Japon.








    Météo – En Roumanie, une alerte jaune aux
    chutes de neige est entrée en vigueur samedi soir, dans les régions de montagne
    à plus de 1.700 mètres d’altitudes. Dimanche matin, entrera en vigueur une
    alerte jaune aux vents forts dans l’est du pays. Dans le même temps, la pluie mélangée à de la giboulée, la neige et le vent
    seront présents dans la plupart des régions, jusqu’à lundi matin. Dimanche à la
    mi-journée, le thermomètre affichera des températures entre -1° et 6°.