Tag: Musée du paysan roumain

  • La personnalité d’Alexandru Tzigara-Samurcaş – présentée au Musée du Paysan roumain

    La personnalité d’Alexandru Tzigara-Samurcaş – présentée au Musée du Paysan roumain

    Alexandru
    Tzigara-Samurcaş (1872 – 1952) a été un ethnographe, muséologue et journaliste culturel,
    personnalité importante de la culture roumaine pourtant oubliée durant le
    régime communiste de Roumanie. Proche de la famille royale et du roi Carol I
    (1839 – 1914), Alexandru Tzigara-Samurcaş a créé en 1906 le « Musée
    national », institution sur laquelle s’est coagulé plus tard l’actuel
    Musée national du Paysan roumain.

    Inaugurée dans les salles de l’établissement
    culturel de Bucarest en 2022, une exposition continue à rendre hommage depuis à
    la personnalité du fondateur du musée. Virgil Ştefan Niţulescu, directeur du
    Musée du Paysan roumain, nous donne davantage de détails : « Alexandru Tzigara-Samurcaş, également auteur d’un livre
    fondamental de notre culture – « Muséographie roumaine », a été
    célébré l’année dernière à l’occasion du 150ème anniversaire de sa
    naissance et du 70ème anniversaire de sa mort. Nous lui avons rendu
    hommage à travers cette exposition ouverte le 24 novembre 2022. Le projet
    initial était de la fermer au bout de six mois, mais nous nous sommes rendu
    compte que la réouverture de notre exposition permanente n’était pas encore
    prête et puis aussi que l’exposition « Alexandru Tzigara-Samurcaş,
    fondateur du Musée national » contenait de nombreux objets jamais
    présentés auparavant. Car tous ces objets exposés, à quelques exceptions près
    appartenant à la collection de la famille et à celle du musée, des objets
    personnels de Samurcaş, tous les autres donc ont été collectés par lui et
    déposés dans les entrepôts de l’établissement. Il y en a eu qui ont été
    présentés à l’occasion de l’exposition organisée par lui-même après la fin de
    la Première guerre mondiale. D’autres objets n’ont jamais été exposés, pour des
    raisons diverses. Donc nous avons voulu les mettre à la disposition du public,
    car Tzigara-Samurcaş est malheureusement très peu connu. »



    Virgil
    Niţulescu a parlé avec admiration de la personnalité du fondateur du Musée du
    Paysan roumain, Alexandru Tzigara-Samurcas : « Il a
    été une personnalité tout à fait remarquable de la culture nationale, un homme
    plurivalent qui a réalisé énormément de choses. Je me suis même demandé comment
    a-t-il trouvé le temps d’en faire autant ? Car il a non seulement été le
    directeur de ce musée pendant 40 ans, de 1906 à 1946, mais il a aussi géré les
    « Fondations royales » et il a occupé le poste de directeur de
    plusieurs publications culturelles. Il a sillonné la Roumanie pour
    photographier et collectionner des objets ; il a visité d’autres pays,
    notamment l’Italie et l’Allemagne. Il avait d’ailleurs une formation culturelle
    allemande, c’est dans cet espace-là qu’il avait eu son doctorat. »



    Selon
    le directeur du Musée du Paysan roumain, le public devrait garder en mémoire
    plusieurs choses concernant Alexandru Tzigara-Samurcaş et la collection qu’il a
    léguée à la culture roumaine : « Ce qui est important
    chez Tzigara-Samurcaş et ce qui le distingue en même temps de tous les autres
    muséologues à avoir collectionné ce type de biens culturels, c’est le fait que
    lui-même ne se croyait pas ethnographe et
    qu’il avait essayé de collectionner des objets qu’il trouvait
    « beaux ». … Alexandru Tzigara-Samurcaş a essayé de… comment
    dire ?… de mettre en opposition l’art qu’il définissait comme national,
    c’est-à-dire de très beaux objets, réalisés par des paysans roumains anonymes,
    et l’art aulique occidental… Autrement dit, selon lui, cet art, réalisé par des
    artistes paysans anonymes, nous donne notre identité. … C’est bien ça le type
    de collection que nous lui devons et notre musée continue d’être marqué encore
    aujourd’hui par sa façon de penser. Toutes nos collections rassemblent des
    objets qui sont beaux, sans être nécessairement représentatifs. … C’est la
    manière dont les objets ont été collectés qui rend la collection de notre musée unique. »



    Quel
    est le poids culturel de l’exposition ouverte au Musée du Paysan roumain ?
    Virgil Niţulescu a répondu : « Je voudrais ajouter
    le fait qu’Alexandru Tzigara-Samurcaş a eu presqu’une attitude d’érudit de la
    Renaissance. Sa culture était vaste, il s’intéressait à tout ce qui était
    autour de lui, à la vie de la cité, comme on dit, à toutes les évolutions dans
    la culture roumaine. … Une telle personnalité a sciemment été oubliée après le
    coup d’état communiste du 30 décembre 1947. … A présent, nous avons pu
    constater l’intérêt grandissant pour la personnalité de Tzigara-Samurcaş, dont
    on parle de plus en plus dans l’espace public. »



    Virgil
    Niţulescu, le directeur du Musée du Paysan roumain de Bucarest, espère que
    l’établissement de culture atteindra ses objectifs premiers en 2024 : « Certes, je souhaite que nous puissions rouvrir notre exposition
    permanente dans le courant de cette année, mais je dois dire aussi qu’il nous
    sera difficile de nous séparer de cette exposition temporaire dédiée à Tzigara-Samurcaş.
    Je précise, pourtant, que certains des objets exposés actuellement le seront
    aussi dans l’exposition permanente, donc notre public aura la chance de les
    revoir. »



    L’exposition
    temporaire consacrée à l’ethnographe et muséologue roumain Alexandru
    Tzigara-Samurcaş reste ouverte, en attendant la réouverture de l’exposition
    permanente du Musée du Paysan roumain de Bucarest. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Un partenariat entre l’art théâtral et le Musée des Horreurs Communistes

    Un partenariat entre l’art théâtral et le Musée des Horreurs Communistes

    Fondé il y a presque deux ans, sous la tutelle du
    Ministère de la Culture, le Musée des Horreurs Communistes n’a pas siège fixe à
    ce jour. Cela ne l’empêche pourtant pas de mettre sur pied différents projets.
    Et bien qu’il soit encore jeune, il a déjà organisé plusieurs expositions
    itinérantes et interactives.


    Ce qui plus est, il a récemment mis en scène un spectacle
    de théâtre pas comme les autres. Accueillie par le Musée du Paysan Roumain de
    Bucarest, la pièce intitulée « Je
    n’ai jamais rien volé » invite le public à entrer dans l’atmosphère
    quotidienne de la dernière période de l’époque communiste, soit les années
    1980. Le jeune auteur et metteur en scène, Radu Savin, ainsi que les acteurs – récemment
    diplômés de l’Université Nationale d’Art Théâtral et Cinématographique -
    récréent des situations typiques pour ces années-là, lorsque, afin de survivre,
    les gens devaient recourir à des complicités et subterfuges inimaginables dans
    une société normale.


    Le spectacle interactif « Je n’ai jamais rien volé » ne pouvait être présenté que dans
    un endroit non-conventionnel, tel les salles du Musée du Paysan Roumain.


    Mais comment et pourquoi est-ce qu’un jeune metteur en
    scène, de 27 ans, a écrit et a dramatisé un texte sur le communisme et depuis
    quand est-ce qu’il étudie ce chapitre de l’histoire de la Roumanie, achevé il y
    a plus de 30 ans ? Radu Savin répond :


    « Tout a commencé quand j’étais lycéen. Lorsque je me confrontais à
    la réalité qui m’entourait dans ma ville natale, Galați,
    intensivement industrialisée,
    j’essayais de
    comprendre l’apparence de notre ville. Pour tout objet que l’on peut toucher,
    voir ou dont on peut sentir l’odeur, il y a une histoire que l’on peut rechercher.
    Maintenant, 10 ans plus tard, en écrivant ce scénario, j’ai souhaité approfondir
    ce processus de découverte, afin de comprendre les raisons de l’état actuel de
    notre société. Je pense que c’est la responsabilité, tant de ma génération, que
    de celles qui nous ont précédés et de celles qui suivront, de comprendre notre
    bagage culturel et historique.
    »


    Pour sa pièce de théâtre, au lieu des grands drames ou des crimes commis
    par le régime communiste, Radu Savin a choisi de présenter l’existence
    quotidienne de trois étudiants de l’Institut Agronomique de Bucarest. C’est la
    manière dont il a respecté le concept du Musée des Horreurs Communistes, comme
    nous avoue son manager, Alexandru Groza :


    « L’objectif
    du Musée est de présenter la vie quotidienne, c’est-à-dire les éléments qui
    constituaient le noyau de la vie réelle entre 1945 et 1989. Par conséquence, le
    mot « horreurs », présent dans la titulature du Musée, ne nous oblige
    pas de devenir un tribunal. C’est un musée qui présente les faits historiques
    et développe la pensée critique, et laisse aux visiteurs la capacité d’interpréter
    ou d’analyser. Quant au metteur en scène Radu Savin, je l’ai connu absolument
    par hasard, lorsque je cherchais un siège pour le Musée. Je l’ai rencontré à la
    Maison de la Presse Libre, lorsque je faisais un tour des espaces qui pouvaient
    devenir des espaces d’exposition. Il y a réussi, avec son équipe, de créer
    tellement bien une sorte de bureau d’un maire local, qu’il a réussi de me faire
    changer de perspective, sans que je m’en rende compte. Vu sa capacité de mettre
    en scène un concept dans un espace tellement neutre, je me suis dit :
    « Et si je répliquais l’idée ? » C’est comme ça que j’ai trouvé
    une idée appropriée pour ce musée, qui pouvait devenir la marque du Musée des
    Horreurs Communistes, car la pièce de théâtre en est représentative. Même si pour
    l’instant elle appartient au Musée, elle a la liberté de circuler et de se
    développer.
    »


    Présenté récemment en avant-première, le spectacle « Je n’ai jamais rien volé » met
    ensemble de manière unique l’art théâtral et un espace d’exposition. Les
    éléments de décoration sont, en fait, des objets du patrimoine du Musée des
    Horreurs Communistes. Histoire d’entrer au plus profonds dans l’atmosphère de
    cette époque qui a tellement marqué le peuple roumain. (trad. Andra Juganaru)

  • Tradition circulaire au Musée du Paysan roumain

    Tradition circulaire au Musée du Paysan roumain

    En mai et
    juin 2022, le Musée national du Paysan roumain de Bucarest offre au public
    l’exposition d’art contemporain collaboratif « Tradiție circulară/Tradition
    circulaire (Conectat la natură/Connexion avec la nature) », qui rassemble
    des artistes contemporains et des maîtres artisans, gardiens de métiers et de savoir-faire archaïques, dans une imbrication de technologies, d’innovation, acte
    artistique et artisanat.

    Virgil
    Nițulescu, le directeur du musée, a présenté ce projet. « C’est un concept relativement différent des autres
    accueillis par notre musée. Le point de départ est une initiative de 2017, qui
    s’appelait « România Tradițiilor
    Creative/La Roumanie des traditions créatives », lancée par l’ancien
    directeur, Vintilă Mihăilescu, et par Teodor Frolu. Ils essayaient de mettre
    ensemble des artistes contemporains particulièrement intéressés par la culture
    traditionnelle de Roumanie. L’exposition actuelle, « Tradition circulaire »,
    s’appuie, en fait, sur un atelier ouvert à l’intérieur du musée, où travaillent
    ensemble six artistes contemporains (Teodor Graur, Mircea Cantor, Marius Alexe
    – Bean, Oláh Gyárfás, Virgil Scripcariu et Dan Vezentan) et six maîtres
    artisans (Viorel Gheorghe, Tănase Burnar, Adrian Mihaiu, Melinda-Maria Andras,
    Csaba Balint et Csaba Racz). Chaque artiste travaille avec un artisan
    spécialisé dans un certain métier traditionnel – la poterie, le textile, le cuir,
    le bois. Moi, je crois, qu’en fin de compte c’est un échange
    d’expérience ; les artistes montrent des techniques et des idées
    nouvelles, qui circulent dans l’art contemporain de Roumanie, tandis que les
    maîtres artisans mettent en lumière ce qui est essentiel dans l’art
    traditionnel. Les artistes savent pertinemment bien que, pour bénéficier d’une
    reconnaissance internationale, l’originalité et une identité bien définie
    doivent s’appuyer sur le spécifique de la communauté natale. »
    , a-t-il expliqué.


    Coorganisateur
    et coauteur du projet « La
    Roumanie des traditions créatives » de 2017, sur lequel repose
    l’actuelle exposition « Tradition circulaire », l’architecte et
    entrepreneur dans les industries créatives Teodor Frolu a parlé des
    ateliers-source de l’exposition, de l’implication des artisans et des artistes,
    ainsi que de la ligne de démarcation très fine qui sépare un artiste visuel
    d’un artisan traditionnel. « Certes, les ateliers pour
    les artisans et les artistes sont restés ouverts ici durant une semaine, mais
    il faut dire qu’ils sont nombreux à travailler ensemble depuis des années.
    Notre objectif est donc de montrer à quel point le métier traditionnel est
    contemporain et actuel, comment les artistes contemporains peuvent le
    transformer en œuvres d’art de haut niveau. Montrer aussi comment ces créations
    peuvent compléter des collections privées, et là je pense notamment à Mircea
    Cantor, Teodor Graur, Dan Vezentan, Oláh Gyárfás et Virgil Scripcariu, des
    artistes qui puisent déjà dans l’artisanat traditionnel. Et pas en dernier
    lieu, je pense aussi à Bean – Marius Alexe, membre du groupe musical « Subcarpați »,
    qui a ravivé l’intérêt des jeunes pour l’instrument musical appelé kaval. Ces
    artistes ont récemment fondé « Le Centre culturel Subcarpați » où ils
    essaient, chacun à sa façon, à travers les ouvrages d’art contemporain, de
    rendre plus visibles et de confirmer la valeur de ces créateurs. Car, en fait,
    ici c’est le point de rencontre entre un maître artisan, qui est aussi un
    artiste, et un artiste, qui est aussi un très bon maître artisan. Parce que les
    artistes, tout comme les artisans, travaillent directement avec le matériel,
    employant différentes techniques et utilisant leurs mains, leur esprit et leur
    imagination. »
    , a-t-il dit.


    Mircea
    Cantor, artiste visuel roumain établi à Paris et un des représentants les plus
    importants de l’art visuel roumain, lauréat du prix « Marcel Duchamp »
    à la FIAC en 2011, a parlé de ce que signifie l’art traditionnel pour lui. « Je trouve que c’est un moment
    de collaboration entre les artistes et les artisans unique dans l’histoire de
    ce musée. Mais, en ce qui me concerne, travailler avec les artisans et
    reconnaître leur contribution à mon art constituent une démarche naturelle. Il
    est important de reconnaître que l’on travaille avec un artisan du cuir, de la
    laine, il faudrait que ça soit quelque chose de naturel, car nous en aurions
    tous à gagner. Une sorte de reconnaissance, de compréhension et de soutien
    mutuels du point de vue professionnel et financier, toutes ces choses devraient
    exister naturellement, pour un enrichissement intérieur, y compris du public, pour
    encourager de tels gens qui souhaitent travailler et se rendent compte qu’ils
    sont capables de porter plus loin le savoir-faire des maîtres artisans encore
    en vie. Ensuite, il faudrait éduquer le public, les enfants à travers des
    programmes éducationnels très bien conçus et appliqués dans les écoles par le
    ministère de l’éducation, à travers des programmes financiers, qui montrent que
    l’on peux travailler ainsi pour son propre plaisir, mais aussi pour vivre. On
    peut gagner sa vie en pratiquant ces métiers que nous découvrons au Musée du
    Paysan roumain. Je crois que ça aurait un effet domino inscrit dans la durée et
    profitable pour tous- artistes, artisans, société civile, enseignement-, avec
    une évolution uniquement ascendante. »
    , a conclu Mircea Cantor.
    (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Le Musée national du paysan roumain en période de pandémie

    Le Musée national du paysan roumain en période de pandémie

    Musée national du Paysan roumain a démarré dernièrement une série de projets en ligne dans le cadre d’un programme plus ample, avec pour principaux objectifs une plus grande diversité de l’offre culturelle et son adaptation au contexte pandémique actuel. « Dictionnaire ludique de la vie à la campagne », « Contes du soir au Musée du Paysan roumain », « Le Musée national du Paysan roumain m’inspire » ou encore #Particular (privé) sont les titres de quelques projets que le Musée du Paysan roumain a mis en place en ligne, afin de ne pas perdre son public fidèle. Iris Serban, coordinatrice des Archives visuelles du Musée du Paysan roumain, affirme que :« La question nous est venue tout simplement – qu’est-ce qu’on peut faire dans cet état de choses ? Et du coup, on a essayé de relever le défi d’un programme à distance. On a passé en revue nos principaux atouts, pas trop nombreux, il est vrai, mais très importants, notamment la créativité et le savoir-faire, et on a essayé de les mettre à profit. Avec des collègues d’autres services – archives, activités éducatives etc. – on s’est réunis à plusieurs et on a imaginé un programme comportant d’une part, une série d’activités censées se dérouler seulement en période de confinement et de l’autre, des activités qui pourraient continuer une fois levé l’état d’urgence. »

    En fait, le programme culturel virtuel imaginé par les chercheurs et les muséographes est censé se prolonger au-delà de la période de confinement, à travers une série d’expositions qui présentent au public la façon dont l’institution a interagi, en ligne, avec son public. En attendant, les amis du Musée sont invités à contribuer chacun à sa manière au projet #Particular (#Privé) conçu à leur intention:


    «Ce projet est issu d’une idée très simple, une banale observation anthropologique qui dit que dans l’actuel contexte, bon gré mal gré, on est tous obligés de se retirer dans l’intimité de nos logements. Nous voilà donc contraints à nous déplacer chaque jour, de la même manière, à faire les mêmes trajets répétitifs et souvent fatigants, à l’intérieur de la maison. Du coup, on a lancé un défi aussi bien à nos confrères des différentes institutions culturelles qu’au public en général, de porter un regard différent sur les objets qui les entourent. Car, chaque logement est un univers en soi, regorgeant d’histoires et de toute sorte de souvenirs et qui fait partie d’un quotidien qui, à l’heure où l’on parle, se déroule d’une façon différente. »

    Un musée, avec les objets si familiers à l’existence de chacun de nous, élargi en milieu virtuel – pourquoi ? Parce qu’ils constituent un patrimoine en tant que tels, le patrimoine de chez soi. « La question qui sous-tend ce défi, c’est de savoir quels sont les objets qui valent la peine d’être racontés. Petits ou grands, reçus en cadeau, collectés, achetés, qui renvoient à des endroits exotiques ou acquis dans les lieux les plus anodins, – tout cet amalgame d’objets que nous côtoyons tous les jours à la maison, aujourd’hui beaucoup plus souvent qu’auparavant, constitue en fait un petit patrimoine – c’est ainsi que nous l’avons appelé -, mais un patrimoine qui mérite d’être sauvegardé. Chacun contribue par une photo de l’objet et par une histoire sur cet objet.

    L’interaction seule avec des objets concrets n’est pas le seul élément important en cette période d’isolement à domicile ; il s’agit aussi de renforcer les relations entre personnes à l’intérieur de la famille. Par les « Contes du soir du Musée du Paysan roumain », les petits, mais aussi leurs parents, sont invités à écouter, à imaginer et à dialoguer, tous les lundis, mercredis et vendredis soir. Valentina Bâcu, spécialiste de la Section « Education muséale », nous en parle :« C’est une rubrique d’histoires audio, où l’accent est mis sur l’écoute. C’est un moment de la soirée qui s’adresse tant aux enfants qu’aux parents. Des collègues de plusieurs services du musée présentent de brèves histoires paysannes, des contes traditionnels et des légendes. Nous avons choisi ces histoires parce que la plupart sont déjà connues des parents, c’est pourquoi elles constituent un point de départ dans le dialogue avec les enfants. »Et la démarche d’encourager la créativité, spécifique au Musée national du Paysan roumain, a donné naissance au projet « Le Musée du Paysan roumain m’inspire ».

    Théâtre, improvisation visuelle et sonore et même réalisation d’un journal de pandémie sont autant de défis lancés aux enfants – petits et grands – mais aussi à leurs parents. « Nous proposons au public d’interagir avec nous en nous envoyant ses propres activités créatives, sous plusieurs sections. Nous avons la section de théâtre chez soi, avec des rubriques diffusées d’habitude dimanche soir. Il s’agit de faire réaliser un spectacle de théâtre par les enfants assistés par les parents. Ils sont encouragés à créer un spectacle en partant des objets existant dans la maison ou de jeux d’ombres chinoises. Les enfants sont invités à chanter, à inventer des sons et à jouer des rôles de conteur, aux côtés de leurs parents. »

    Quant à la continuation en ligne des projets déjà existants, nous avons l’exemple du « Musée en boîte ». De nouveau Valentina Bâcu :« Le Musée en boîte, c’est une autre section, parce que c’est une période pendant laquelle nous ne pouvons visiter des musées que virtuellement. Toutefois, nous avons beaucoup d’idées et nous proposons aux enfants de construire leurs propres expositions, leurs propres musées, chez eux. Ils peuvent le faire sur les murs ou même dans une simple boîte. S’ils souhaitent y mettre aussi une composante numérique, nous pouvons mettre à leur disposition de petits tutoriels sur la réalisation d’animations par la technique stop-motion. Pratiquement, c’est une adaptation numérique de l’atelier d’animation qui a lieu au Musée du Paysan roumain. »

    Tous les projets proposés exclusivement en ligne ont lieu maintenant sur le site du Musée du Paysan roumain et sur les pages Facebook et Instagram des différents services de cet établissement. (Trad. : Ioana Stăncescu et Ligia Mihaiescu)

  • Le Musée du Paysan Roumain

    Le Musée du Paysan Roumain

    Google Cultural Institute est une plate-forme numérique qui permet laccès au patrimoine historique et culturel du monde entier. Peintures, dessins, sculptures, photographies, artefacts religieux, manuscrits – tout cela est à découvrir sur Internet. Un voyage culturel à travers le monde, sans bouger. En 2014, la Roumanie entrait elle aussi sur cette plate-forme, plusieurs musées roumains devenant ainsi accessibles à nimporte qui, nimporte où. Aujourdhui nous vous proposons de découvrir ensemble le Musée du Paysan Roumain, un musée important de Bucarest, qui abrite un vaste patrimoine du monde traditionnel roumain.







    Nous sommes guidées par Virgil Ştefan Niţulescu, directeur général de linstitution. Il nous explique pourquoi il est important de figurer sur cette plate-forme en ligne : « Au moment où notre musée a été invité à faire partie de ce projet, nous navons pas hésité de répondre affirmativement. Et cela non seulement parce que personnellement je fais confiance à Google, qui est le principal moteur de recherche que jutilise sur Internet, mais aussi parce que je suis persuadé que chacun dentre nous, compagnies, autorités, institutions, nous pouvons contribuer à valider un rêve qui autrement serait irréalisable : celui davoir un musée mondial virtuel, en réunissant tout simplement plusieurs pièces dans une sorte de mosaïque géante. Voici notre objectif final : mettre notre patrimoine à la disposition du public. En empruntant cette voie virtuelle on ne fait quinciter le public à venir chez nous par la suite pour voir le patrimoine réel. Au début, les muséographes ont eu peur de perdre leur public à cause des tours virtuels. Mais ce fut bien le contraire. Les gens veulent toujours vivre lexpérience et cela nest possible quen sapprochant de lobjet. »







    En attendant le moment où cela sera possible, cela vaut vraiment la peine de faire un tour virtuel du Musée du paysan roumain. Que peut-on y voir ? Manuscrits anciens en alphabet cyrillique, céramique traditionnelle, céramique utilisée lors des rituels liés aux noces, costumes traditionnels, parures, masques traditionnels utilisés dans les danses traditionnelles des fêtes dhiver, icônes, textiles, pièces de monnaie, coffres de dot, colliers, ceintures et plein dautres choses qui formaient jadis lunivers du village traditionnel roumain. Un voyage virtuel en Roumanie et dans le temps.







    Comment y accéder ? Cest très simple. Dans votre moteur de recherche tapez Google Arts and Culture. Cliquez sur la plate-forme. Une fois entré, plein de sujets sétalent devant vous. Pour trouver la Roumanie il suffit de cliquer sur la loupe et écrire Romania. En une seconde vous arrivez dans la section consacrée à notre pays. Une fois de plus plein darticles saffichent. Le Musée du paysan roumain est à retrouver dans la section des Collections. Cliquez sur Tout afficher et choisissez la 4e collection : Muzeul Taranului Roman. Ou bien, encore plus facile, une fois sur la page daccueil de Google Arts and Culture, cliquez sur la loupe et écrivez les initiales du musée MTR. Cest tout ! Cest vrai que les articles sont en roumain, mais souvent une image vaut mille mots.





    Par ailleurs, il y a aussi des expositions en ligne en anglais. Celle que je vous recommande vivement dans le cadre de la collection du MTR sintitule Romanian Body-Coat. « Le vêtement roumain ». le costume traditionnel témoigne de lidentité nationale, des valeurs du peuple roumain, de son imaginaire collectif. Vous découvrirez les costumes en fonctions des régions ou bien les différentes régions de la Roumanie en fonction de leurs costumes. Vous découvrirez leurs riches ornements et leurs symboles, les tissus utilisés, les coutumes locales. Vous aurez également la chance découter des chansons traditionnelles spécifiques des régions présentées. Un véritable régal pour les yeux et pour les oreilles et une grande joie pour les âmes désireuses de découvertes inédites. Une immersion si profonde dans le monde rural roumain, une chance de voir de près tous les objets exposés, dapprendre des détails sur leur création et leur destination et découter de la belle musique traditionnelle : voilà un passe-temps plus quagréable et vraiment enrichissant.



    A découvrir ici:


    https://artsandculture.google.com/exhibit/romanian-body-coat/3gKSO6DgyQfjJQ


    Alors nhésitez pas à surfer sur Google Arts and Culture pour découvrir le riche patrimoine des musées roumains. (Trad. Valentina Beleavski)

  • « Réseaux du regard » : la collection Aurel Bauh

    « Réseaux du regard » : la collection Aurel Bauh

    Photographe avant-gardiste, Aurel Bauh est né en 1900 à Craiova, dans le sud de la Roumanie. Au début des années ’20, il quitte le pays et s’établit pour un certain temps à Paris, où il participe au mouvement artistique de la capitale française. Son histoire se poursuit à Bucarest où, une décennie plus tard, il allait ouvrir son propre atelier photographique. La collection appartenant au Musée du Paysan roumain contient des scènes de la vie rurale et non seulement. Viviana Iacob, chercheur et commissaire des « Réseaux du regard », explique : « En 1937, Bauh ouvre à Bucarest son atelier, appelé « Studio 43 ». Une année plus tard il présente au public sa première exposition personnelle. A commencer par 1939, il participe aux expositions de photos organisés par l’Office national du tourisme (ONT). Et c’est toujours en 1939 qu’il publie dans la revue de l’ONT deux de ses photos – « Fantaisie hivernale » et « Epi des champs ». Cette dernière allait être désignée gagnante de la 5e exposition de l’Office national du tourisme. En 1945, Aurel Bauh entame un projet consacré à la Vallée du Jiu et une année plus tard il ouvre sa deuxième exposition personnelle. En 1947, les photos qu’il avait prises dans les charbonnages de la Vallée du Jiu accompagnent l’essai « Hommes et charbon » de l’écrivain Geo Bogza. »

    Les Archives d’images du Musée national du Paysan roumain ont donc décidé de rendre ses collections accessibles en milieu virtuel. La plateforme « Réseaux du regard » est un premier essai consacré aux négatifs des photos d’Aurel Bauh. Viviana Iacob nous la présente : « Pour Bauh, nous avons identifié plusieurs séries consacrées à certaines régions géographiques : Văleni, Dâmbovnic, Gurghiu, la Vallée du Jiul. S’y ajoute une série de photographies consacrées à la ville de Bucarest. Une série peut s’étoffer ou diminuer suite aux recherches et aux contributions extérieures et la structure de la plateforme est conçue de manière à soutenir cette fluidité du contenu.»

    Quel est le cheminement d’une image depuis le tiroir où elle est conservée jusqu’aux archives numériques ? Comment construit-on une collection numérique et quels sont les défis d’une telle démarche ? « La timeline – c’est-à-dire la présentation chronologique des négatifs – est donnée par la biographie de Bauh. Elle dépend des recherches entreprises sur ces séries de photos et sur le moment où il les a exposées. Des efforts considérables ont été faits pour découvrir le titre d’une photo ou sa place dans la chronologie de l’œuvre de l’artiste et pour établir un rapport avec d’autres artefacts présents dans d’autres collections. »


    Certes, le contenu des archives est soutenu par des informations vérifiées, que les archivistes appellent « métadonnées ». Consulter de nombreuses sources a constitué une démarche nécessaire avant le lancement de la plateforme « Réseaux du regard » de la collection Aurel Bauh. « Cette série de métadonnées est importante pour établir des connexions pertinentes à l’intérieur de la collection, mais aussi avec d’autres collections de ces archives. Pour dénicher des informations susceptibles de soutenir les métadonnées, une recherche a été nécessaire sur l’histoire de la présentation et de la publication de ces négatifs. Pour dater les négatifs postés sur la plateforme, nous avons dû corroborer des informations provenant de nombreuses sources : biographie du photographe, brochures d’expositions, articles portant sur les projets de Bauh publiés dans les journaux et les revues de l’époque ; articles académiques dédiés à la recherche ethnographique pendant l’entre-deux-guerres, histoire orale, expertise sur le costume traditionnel des différentes zones ethnographiques et technique photographique. »

    « Réseaux du regard » permet au public de trouver sous forme numérique des artefacts signés par Aurel Bauh. Les internautes peuvent également contribuer à enrichir la collection et les informations la concernant. Iris Şerban, chef du bureau des archives d’ethnologie du musée, précise : « Le projet « Réseaux du regard » en est encore à ses débuts. C’est le moyen par lequel nous nous proposons de promouvoir les archives d’ethnologie de notre musée. Cette plateforme est plus qu’une simple base de données, c’est un espace virtuel où non seulement le visiteur peut découvrir du matériel d’archives, des photos, des fragments d’enregistrements audio et vidéo, ainsi que des textes, mais il est aussi invité à y apporter sa propre contribution. »

    Le projet « Réseaux du regard » a été mis en œuvre par le Musée national du Paysan roumain de Bucarest avec l’aide de plusieurs partenaires, dont RIZI Design, Samsung Roumanie, Gemini Solutions, The Plot et le Réseau national des musées de Roumanie. La plateforme « Réseaux du regard » peut être visitée à l’adresse : arhiva.muzeultaranuluiroman.ro. (Trad. : Dominique)

  • Nouari Naghmouchi (Algérie) – Les musées de Bucarest (I)

    Nouari Naghmouchi (Algérie) – Les musées de Bucarest (I)

    Selon le site apropotv.ro, au total, Bucarest compte une bonne trentaine de musées et de maisons-musées. Parmi ces institutions, il y en a quelques-unes qui méritent bien notre attention, car elles ont été rénovées et modernisées et surtout promues auprès du large public. Parmi elles : le Musée national d’histoire naturelle Grigore Antipa. Sis au centre de la ville, ce musée est une des institutions de recherche dans le domaine de la biodiversité, de l’éducation et de la culture les plus anciennes de Bucarest, car il a été créé en novembre 1834, à l’initiative du frère du prince régnant de l’époque. Celui-ci a fait don de ses collections, dont des pièces de monnaie importantes romaines et byzantines, collections de fossiles, mollusques, poissons, oiseaux et mammifères mais aussi d’œuvres d’art. En 2009 le musée a subi d’importants travaux de rénovation, si bien qu’à l’heure actuelle il est un des plus modernes de Bucarest et s’enorgueillit d’une riche base de données créée grâce à ses collections. Il est un des préférés des visiteurs de tous âges et surtout des plus jeunes.

    Vis-à-vis du Musée Antipa se trouve le Musée national de Géologie, accueilli par un édifice imposant en style néo-brancovan, datant du début du 20e siècle. En 1906 le roi Carol Ier signait le décret de la création de l’Institut géologique. Pendant plusieurs décennies, le bâtiment a été sérieusement endommagé. Tout d’abord par les bombardements, puis par les séismes, notamment par le terrible tremblement de terre de 1977. Le musée a donc été fermé pour être reconstruit en suivant à la lettre l’architecture initiale, selon les photographies. Il a rouvert ses portes juste après la chute du communisme, en 1990.

    A quelques centaines de mètres seulement des musées Antipa et de celui de géologie se trouve un autre repère important sur la carte culturelle de Bucarest : le Musée du paysan roumain. Il accueille des éléments importants du patrimoine traditionnel roumain : objets, outils, costumes, tout ce qui définit l’esprit roumain traditionnel.

    Après avoir découvert les objets qui forment le patrimoine traditionnel roumain, il faut absolument découvrir les maisons qui abritaient jadis ces objets. Pour ce faire, il faut se rendre au Musée du village. Situé plus au nord, dans le parc de Herastrau, au bord du lac du même nom, le Musée du village garantit un voyage dans un autre monde, dans le temps et dans la nature. Il est parsemé de maisons et bâtiments construits entre le 17e et le 20e siècle et apportés à Bucarest pour représenter toutes les régions de la Roumanie.

    Pour vous changer de l’art traditionnel, une bonne idée serait de vous rendre au Musée national d’art contemporain. Inauguré en octobre 2004, il occupe une partie de l’imposant Palais du Parlement, bénéficiant d’un espace très généreux. Peinture, graphique, sculpture, tapisserie, photographie, le Musée national d’art contemporain organise des expositions pour tous les goûts. Et puis, le Palais du Parlement lui-même est un endroit qu’il faut visiter à Bucarest.

  • Le musée traditionnel à l’ère digitale

    Le musée traditionnel à l’ère digitale

    En pleine ère du numérique, quand les hautes technologies font irruption dans le quotidien, la culture finit bien par se plier à l’évolution de notre société. Les musées et les institutions culturelles du monde se voient souvent contraints à repenser leur structure, en s’ouvrant au public aussi bien au delà des édifices proprement dits. Il suffit de prendre l’exemple du Louvre qui a préparé une grande surprise au public, en lui proposant à partir de l’année prochaine de vastes visites virtuelles à l’aide des consoles 3DS. De retour en Roumanie pour vous dire que le Musée du paysan roumain de Bucarest fait figure à part dans le paysage culturel bucarestois.



    Des détails avec Anamaria Iuga, ethnologue: « Un musée est considéré comme traditionnel lorsqu’il expose de manière traditionnelle. Or, de ce point de vue, le Musée du paysan roumain n’est pas comme les autres. Déclaré en 1996 Musée européen de l’année”, ce musée propose une présentation inédite. C’est un concept mis au point par l’artiste peintre Horia Bernea qui repose sur la création d’un rapport entre les différents objets exposés. C’est quelque chose de vraiment différent par rapport aux autres musées ethnographiques. Ceux-ci présentent d’abord les activités paysannes, chacune d’entre elles se voyant conférer une salle d’exposition où l’on voit des objets spécifiques à l’élevage des moutons, par exemple, ou encore à l’agriculture ou des costumes. Horia Bernea a choisi de diviser notre musée en deux: la vie de tous les jours et celle spirituelle. Il y a des salles consacrées à la foi chrétienne, aux modalités de s’y rapporter. Les objets qui y sont exposés ne sont pas forcément des objets de culte, mais des outils de tous les jours marqués par une croix censée protéger leur propriétaire”.



    Après une première version inédite portant la signature de Horia Bernea, le Musée du paysan roumain se dirige actuellement vers une nouvelle étape censée lui assurer l’intégration à l’époque du numérique.



    Une initiative qui a aussi bien des avantages que des inconvénients, selon Anamaria Iuga: « Le musée propose des tours virtuels très bien mis au point, offrant parfois aux visiteurs des informations supplémentaires à celles apprises lors de la visite guidée classique. C’est une manière formidable de découvrir des expositions de chez soi, confortablement assis dans son fauteuil. Pourtant, loin de pouvoir remplacer une visite réelle, ce tour s’avère plutôt une manière d’inciter le public à souhaiter venir et voir les objets de plus près. Un musée reste un musée et il faut vraiment expérimenter l’ambiance qu’il offre. Malgré une vision panoramique, la visite virtuelle ne fait jamais le tour complet ».



    Les collections permanentes ne sont pas les seules à bénéficier d’une visite virtuelle, puisque grâce à l’Internet, le public peut admirer des collections passées. Anamaria Iuga: «Le Musée du paysan roumain propose aux visiteurs une petite exposition qui n’existe que dans le virtuel. Il s’agit du Musée de l’enfance que l’on peut toujours visiter sur www.childhoodmuseum360.ro. Cette exposition est le fruit d’un projet déroulé deux ans durant et financé par le programme européen Cultura 2007-2013. Tout a commencé au moment où nos experts ont imaginé, pendant une année, plusieurs expositions s’étalant chacune sur un mois et consacrée à la période de l’enfance. Par exemple, la première exposition s’est construite autour des croyances liées à la naissance et au service du baptême. Chaque exposition a été prise en photo dans le moindre détail et transformée par la suite en un immense panorama virtuel accompagné d’informations supplémentaires, de textes explicatifs et d’interviews accordées par les collectionneurs de jouets ou par différentes personnes ayant accepté de parler de leur enfance. Voilà comment s’explique le fait que le musée virtuel est beaucoup plus riche que celui réel. Le tour virtuel de ce musée de l’enfance offre au public la possibilité de revoir les sept expositions qui s’étaient succédé toute l’année et qui n’existent plus en réalité ».



    Quelles que soient la vision et les tendances, la présence réelle du public dans les musées du monde ne pourra jamais se faire remplacer par les tours virtuels. Pourtant, ceux-ci nous donnent la possibilité d’avoir accès à des expositions de l’autre bout du monde et de revoir des collections ou des objets qui ne s’offrent plus au public. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Arbres, de la matière à l’espace

    Arbres, de la matière à l’espace

    Ils sont là, témoins de nos errances quotidiennes, au bord des rues bondées de nos villes ou des routes poussiéreuses des campagnes. Ils sont pas nombreux ceux qui les regardent vraiment, qui lèvent leurs regards vers leurs branches et feuillage; et ils sont encore moins nombreux ceux qui réfléchissent à ce quest un arbre, à lhistoire quil renferme sous son écorce ou quil tente dexprimer par lagencement de ses branches ou les mouvements figés de son tronc… Les arbres qui parlent dans limmobilité cest le sujet dune exposition de photographies insolites accueillie à compter de ce jeudi par le Musée du Paysan Roumain de Bucarest – “Arbres, de la matière à lespace”.


    Pour en parler, la guetteuse darbres, Sorina Savulescu, artiste photographe, et Isabelle Wesselingh, journaliste, chef du bureau de lAFP en Roumanie, mais aussi second commissaire dexposition, aux côtés de Richard Edwards.


  • “Inside” – à l’intérieur du Musée national du Paysan roumain

    “Inside” – à l’intérieur du Musée national du Paysan roumain

    Nous avons parlé dexpositions, despaces accessibles au public dans un musée. Le Musée national du Paysan roumain est, ces jours-ci, la scène dune expérience insolite poposée par deux jeunes associations (PopUp Theatrics et Doctors Studio) en partenariat avec le grand musée bucarestois. Il sagit dexplorer les côtés cachés de ce monument historique qu’est le bâtiment du MNPR, de révéler ou dinventer des histoires à ce sujet. Le projet sappelle “Inside”, à lintérieur, et il se déroulera du 17 au 21 mai Pour nous en parler – la comédienne Isabela Neamtu et le directeur du MNPR, Virgil Nitulescu.


  • 14.08.2013

    14.08.2013

    Minorités – Le partage de la Roumanie en régions se fera en fonction des normes européennes et en aucun cas selon des critères ethniques, a affirmé mercredi le chef de la diplomatie roumaine Titus Corlatean. Présent à Izvoru Muresului, localité du centre de la Roumanie qui accueille l’Université d’été consacrée à la situation de la diaspora roumaine, le ministre roumain des Affaires étrangères a affirmé que le processus de régionalisation doit avoir pour but le bien de tous les Roumains, quelles que soient leurs origines ethniques, les modèles autonomistes n’étant acceptés ni en Europe, ni en Roumanie. Dans le même contexte, Titus Corlatean s’est déclaré l’adversaire de « la rhétorique guerrière » intervenue ces derniers jours dans la relation avec la Hongrie voisine, soulignant que Bucarest devrait avoir un dialogue permanent avec Budapest, y compris sur les sujets où il n’y a pas de convergence de vues. Ces propos interviennent sur la toile de fond des propos autonomistes de Gabor Vona, leader du parti hongrois d’extrême droite Jobbik, qui avait suggéré un conflit militaire entre les deux pays afin que la Hongrie défende mieux les intérêts de la minorité magyare de Roumanie. En réaction, le président roumain, Traian Basescu, avait affirmé que Bucarest assumerait le « leadership » régional pour la mise au point de Budapest.



    Taxes – Le nouvel accord de la Roumanie avec le FMI ne prévoit pas la hausse des taxes pour l’ensemble de la population du pays, a affirmé mercredi Guillermo Tolosa, représentant de l’institution internationale à Bucarest. Dans un entretien à l’agence roumaine Agerpres, il a précisé que les seules modifications apportées au système de taxation concernent les accises pour certains produits de luxe, qui devraient compenser la réduction de la TVA pour le pain, ainsi que le prélèvement des contributions sociales sur les revenus résultés de la location d’immeubles, ce qui devrait améliorer le financement du système sanitaire. Fin juillet, la Roumanie a, effectivement, conclu un nouvel accord de précaution avec le FMI et la Commission européenne après avoir conclu un autre, similaire, en juin dernier. La direction du FMI doit avaliser le document à l’automne.




    Croissance – Le PIB de la Roumanie a connu une hausse de 0,3% au second trimestre, comparée aux trois mois précédents. Par conséquent, la croissance économique a été de 1,7% par rapport à la même période de l’année dernière, estime l’Institut national de statistiques. La semaine dernière, la Banque nationale roumaine a revu la prévision de croissance économique pour l’année en cours à 2%, eu égard à l’évolution des exportations, à la production industrielle et à une bonne année agricole. Le FMI a également amélioré sa prévision de croissance pour la Roumanie à 2% cette année et à 2,25% pour l’année prochaine. La zone euro est sortie de la récession au 2e trimestre, avec une croissance économique de 0,3% par rapport aux trois premiers mois de l’année. La hausse survient après une année et demie de contraction économique, la période la plus longue de déclin depuis l’adoption de la monnaie unique, en 1999.



    Musée – Dans son édition de mercredi, le journal « Le Monde » consacre un épisode de son feuilleton « Improbables musées » à « l’irrésistible attraction poétique du Musée du paysan roumain » de Bucarest. Ayant choisi de mettre en exergue une douzaine musées européens un plus original que l’autre, le journal présente dans son reportage la collection éclectique de l’établissement bucarestois dont « le style volontaire et naïf (…) renvoie à la dimension rudimentaire de la vie paysanne ». Créé en 1906, le Musée du paysan roumain s’est vu décerner le titre de « Musée européen de l’année 1996 ».



    Intempéries – Les températures marqueront une très légère baisse en Roumanie, mais le temps reste plutôt caniculaire dans le sud et le sud-est de la Roumanie et l’indice température-humidité dépassera le seuil de l’inconfort thermique. Les maximales de l’air ne devrait pas dépasser les 34-36 degrés à l’ombre. Sur le relief, dans le centre, le nord, le nord-est et le sud-ouest du pays, des orages assez puissants sont attendus. Des pluies torrentielles, du vent fort, des phénomènes électriques et de la grêle seront signalées. Par endroits, les quantités d’eau peuvent dépasser les 30-35 l/m².

  • “L’Enfance. Débris et patrimoine”

    “L’Enfance. Débris et patrimoine”


    L’Institut Culturel Roumain de Stockholm a ouvert ses portes en 2013 avec l’exposition itinérante “L’Enfance. Débris et patrimoine”. Lilla Passima et Cosmin Manolache ont proposé au public suédois un essai sur l’enfance construit à l’aide d’objets, vêtements, histoires et jeux appartenant à des collections privées ainsi qu’au patrimoine des musées. L’exposition, dont le vernissage a eu lieu le 24 janvier, dévoile quelques-uns des rituels et des seuils essentiels qui marquent et délimitent les âges du « petit être humain », soit-il citadin ou campagnard (naissance, baptême, table des fées marraines etc.).



    Les objets et les images de l’exposition racontent la langue commune de l’enfance marquant tant les différences que le vif dialogue entre les milieux urbain et rural de l’Europe Orientale. L’exposition construit un discours visuel sur le monde depuis la fin du XIX-ème siècle jusqu’à nos jours. Par des objets communs, assimilés par plusieurs espaces géographiques et transformés en différents symboles — depuis la petite bercelonnette en bois, l’escabeau et la tenue paysanne des années 1900 aux automobiles miniatures en métal de l’entre-deux-guerres, depuis les jouets en plastique de l’enfance communiste à l’attirail de la technologie post-moderne — le public est invité à recomposer sa propre enfance, redécouvrant, par la même occasion, des territoires culturels différents. Organisée par le Musée du Paysan Roumain et par l’Institut Culturel Roumain, dans le cadre du Programme CULTURE 2007-2013 en collaboration avec le ministère roumain de la Culture, le LEBORK MUSEUM de Pologne et l’Association ARTEES de France, la même exposition s’est arrêtée dans d’autres capitales européennes en 2012. Elle a pu être admirée aux filiales de l’Institut Culturel Roumain de Londres, Paris, Madrid et Rome.



    Ioana Popescu, coordonnatrice de ce projet du Musée du Paysan Roumain raconte : « L’enfance est très importante car nous n’existons pas sans elle. Elle n’a été ratée par personne, chacun a eu sa propre enfance, il est impossible de ne pas en parler car c’est à cette époque de notre vie que nous nous formons, que nous nous développons, et son empreinte est visible à un regard attentif. Je pense que c’est l’essentiel de notre vie. Nous rêvons d’un musée de l’enfance, mais nous avons un problème majeur qui est celui de l’espace. L’idée nous est venue alors d’organiser un musée virtuel de l’enfance. Lorsque nous disons « enfance », nous pensons à toute la culture de l’enfance, non seulement à ses jeux et jouets mais, aussi, aux souvenirs, au folklore, aux rituels des enfants, aux différents seuils d’âges. Nous nous sommes rendu compte qu’un tel musée n’existe pas en Europe. Pendant les deux années de vie de notre projet, nous espérons toucher tous les domaines envisagées. Nous avons choisi un projet européen car nous étions intéressés à faire des comparaisons avec d’autres pays de notre continent, car nous avons le sentiment d’avoir un fond commun de culture de l’enfance en Europe. Non seulement il existe une culture de l’enfance spécifiquement roumaine ou française ou polonaise, il existe aussi une certaine façon européenne de vivre l’enfance. C’est ce que nous voulons démontrer par ce musée virtuel de l’enfance. »





    Toutes les expositions de ce musée ont été réalisées avec l’aide de volontaires qui se sont impliqués dans la recherche et la documentation, mais aussi dans les ateliers proposés aux enfants par la Musée du Paysan Roumain. L’exposition L’Enfance. Débris et patrimoine sera présentée cette année à Varsovie et à Lebork, en Pologne. (trad.: Costin Grigore)