Tag: Musée du Village

  • Souvenirs du Noël d’autrefois

    Souvenirs du Noël d’autrefois

    Et comme les premières neiges sont tombées sur la capitale, le décor est parfait pour se mettre dans l’esprit des fêtes de fin d’année. Eugen Ion, muséographe, nous raconte ce qu’a concocté le musée pour cette fin d’année : « Comme tous les ans, nous avons organisé le festival « Rites et Coutumes ». Cette année, ce dernier s’est déroulé début décembre, avec les immanquables chorales de chants de Noël, une parade de personnages masqués dans les allées du musée, un marché d’artisans traditionnels qui est, quant à lui, présent à chacun de nos évènements. »

    Nous avons demandé à Eugen Ion d’où sont venus les choristes de cette année : « Des quatre coins du pays. Certains de Focşani, Suceava, Bistriţa Năsăud, Sighetul Marmaţiei, d’autres de Mureş ou encore de Teleorman. Chacun est venu avec son propre répertoire. Par exemple, les Ours de Preuteşti, de Suceava, sont venus déguisés en ours. Les gardiens de Dolheşti, de Suceava eux-aussi, sont venus avec des costumes très originaux, emblématiques des gardiens d’autrefois. Le groupe Cununiţa de Bistriţa Năsăud est également sur place, chacun de ses membres étant paré du costume traditionnel de la région. Nous cherchons surtout à faire vivre et à reconstituer les traditions observées dans toutes les régions. Chaque année nous attendons beaucoup de visiteurs, et avec la neige le décor est idéal ! »

    Le groupe Cununiţa, de Ilva Mare, dans le département de Bistriţa-Năsăud, a proposé un spectacle de théâtre populaire : les Belciugarii ou la danse de la chèvre. Un spectacle qui s’inspire directement de l’activité principale de la région : l’élevage des moutons. A la veille de Noël, des groupes de chanteurs de cantiques se rendent chez les habitants pour faire part de leurs vœux de santé et de prospérité selon la tradition ancestrale. Le personnage principal de cette mise en scène est le berger qui garde les moutons. On retrouve aussi l’ours qui veut attaquer les troupeaux, mes le berger les défend. La joyeuse troupe est généralement accompagnée d’un flutiste et d’un clarinettiste. Le groupe de Cununiţa est composé de 20 membres. Puis il y a le groupe des Moşoaie de Tulcea, qui scande des vœux sur des rythmes endiablés au son des cloches qui tintent à chacun de leur bond. Ses membres portent des masques faits de citrouilles peintes visant à éloigner les mauvais esprits. Et comme dans la région de Tulcea vivent de nombreux Turques et Tatares, il est de coutume de raconter que les groupes de Moşoaie se rendent chez les habitants et à cette occasion, les Roumains préparent des baklava, un dessert typiquement turc.

    En Bucovine, dans le nord de la Roumanie, les danseurs traditionnels déambulent dans les rues des villages, avec des masques d’ours, de chèvre, de cerf ou de diable.

    Le costume d’ours n’est porté qu’en Moldavie à l’occasion du réveillon de la Saint Sylvestre. Ce type de costume est généralement porté par un garçon. Il comporte une fourrure et des pompons rouges qui ornent les oreilles. L’ours est généralement accompagné de musiciens et suivi d’un cortège composé de différents personnages. Il grogne et se balance au rythme de la musique, frappant le sol de ses pattes. Ce rituel consiste à purifier et fertiliser le sol à l’occasion de la nouvelle année.

    Eugen Ion nous raconte en détail l’atelier de chants de Noël organisé cette année au musée du village de Bucarest : « L’atelier a été organisé par Naomi Guttman. Diplômée de l’Université d’Art théâtral et cinématographique de Bucarest, c’est une grande passionnée de musique. L’atelier a mis en avant plusieurs instruments traditionnels avec lesquels les enfants ont appris à jouer des airs traditionnels de Noël. L’atelier était divisé en deux groupes d’âge, les 7-11 ans et les 12-15 ans. »

    Nous avons demandé à Eugen Ion ce qu’il était important de transmettre aux enfants sur les chants traditionnels de Noël : « Ils sont l’essence même de la culture roumaine. Ce sont des traditions ancestrales, présentes bien avant la christianisation. Il est essentiel de les préserver. Disons aussi que nous avons lancé une campagne de collecte de cadeaux pour les enfants des foyers. Elle s’intitule « Ouvrons le livre des bonnes actions ». Ceux qui souhaitent donner des jeux ou des vêtements peuvent venir les déposer au musée dans l’espace aménagé à cet effet. »

    Pour le Nouvel An, dans les chaumières traditionnelles comme en ville, toutes ces traditions persistent. Ainsi l’on peut croiser parfois, des groupes de danseurs déguisés dans la rue. Chèvre, cerfs, ou ours, chaque rituel mérite d’être préservé et perpétué. Ils invoquent la prospérité et l’abondance pour les habitants. On raconte que ceux qui n’ont pas la chance de croiser sur leur chemin de telles parades ancestrales connaîtrons pauvreté et malchance l’année suivante… (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Le Musée National du Village « Dimitrie Gusti » de Bucarest

    Le Musée National du Village « Dimitrie Gusti » de Bucarest


    Nous nous arrêtons aujourd’hui dans un endroit spécial de la ville de Bucarest.
    Cela fait 87 ans, que cet endroit poursuit sans cesse son objectif de célébrer l’importance
    du monde rural dans la culture roumaine. Il s’agit, bien évidemment, du Musée
    National du Village « Dimitrie Gusti » de Bucarest. Situé au nord de
    la ville, au bord du lac Herastrau, le musée crée une ambiance particulière et
    il donne aux visiteurs l’impression d’avoir quitté la ville.




    La maison la plus ancienne du Musée
    du Village de Bucarest date du XVIIe siècle, et la plus récente – du
    XXe. Les maisons provenant des régions de colline et de montagne se
    distinguent de celles de la plaine notamment par leurs fondations élevées.
    Ainsi, la plupart des maisons de plaine présentent des fondations basses et les
    maisons récupérées des régions souvent envahies par les ennemis sont à moitié
    enterrées dans le sol.




    Paula Popoiu, directrice du Musée National du Village, nous a donné de
    bonnes raisons pour visiter ce magnifique musée : «e Le Musée du Village est vraiment verdoyant. A
    cette période de l’année il est aussi plein de fleurs, ce qui le rend l’endroit
    idéal pour une promenade en plein air. Cependant, le Musée du Village n’est pas
    un simple parc, c’est un musée à part entière ! Il comporte 382 monuments, des
    constructions vernaculaires et d’architecture traditionnelle, des maisons, des
    installations, des fontaines ; bref, il y a tout ce que l’on retrouve dans
    un village, voire même plus. Tous ces monuments fonctionnent comme de vraies cartes
    d’identité, car à compter de 1936 ils ont été récupérés de différents villages
    de Roumanie. Ainsi, chaque maison présente-t-elle en même temps l’histoire de
    la famille à laquelle elle avait appartenue et le mode de vie d’une certaine région
    : par exemple, nous avons des maisons de Transylvanie, de la plaine ou des
    montagnes et même des bergeries. Si vous voulez connaître la Roumanie
    traditionnelle et les bases sur lesquelles repose notre culture moderne, alors le
    Musée du Village est un véritable exemple d’Histoire non écrite
    . »




    A part les belles promenades, Paula
    Popoiu a bien insisté sur le côté historique du musée. Elle nous a indiqué combien
    de temps il faudrait allouer pour une visite : « On me
    demande souvent quelle est la durée idéale pour une visite. Je dirais environ 4
    à 5 heures, car c’est à peu près le temps qu’a passé le roi Charles lorsqu’il
    est venu visiter notre musée. Cependant, vous pouvez organiser votre visite en
    prenant différents itinéraires, certains plus courts, d’autres réservés aux
    délégations officielles qui sont souvent pressées. Tout dépend de ce que vous
    souhaitez faire. Il y a toujours des mères avec leurs enfants qui passent une
    demi-journée, voire même une journée entière dans notre musée, car celui-ci
    dispose d’une aire de jeux et d’un restaurant qui propose également des menus
    pour enfants. Si vous souhaitez donc découvrir la Roumanie en quelques heures,
    il est préférable de prévoir au moins 4 heures. »






    Au Musée National du Village « Dimitri Gusti » de Bucarest, les fêtes
    traditionnelles sont célébrées à travers des événements qui réunissent des
    ensembles folkloriques des 4 coins du pays. En même temps, « Le dialogue
    des civilisations » est un projet qui vous permettra de découvrir d’autres
    cultures dans les ruelles des villages du musée. Ainsi, la 17eme
    édition du « Festival thaïlandais » aura lieu cette année le long de
    l’Allée des minorités.




    Dans l’espoir de vous avoir convaincus à visiter le
    Musée du village une fois arrivés à Bucarest, on vous dit à bientôt pour une
    nouvelle destination ! (Trad. Rada Stanica)





  • Journées du Musée du Village

    Journées du Musée du Village

    Du 10 au 17 mai, le Musée national du village « Dimitrie Gusti » de Bucarest a accueilli, dans cette oasis de tranquillité, de nature, de traditions et de culture, des événements, des expositions et des foires célébrant les « Journées du Musée du village », 85 années après sa création.






    Ces événements se sont
    étalés sur 7 jours. Le musée a été inauguré le 10 mai 1936, en présence du roi Carol
    II, et il a été depuis l’une des principales attractions touristiques de la
    capitale roumaine. La motivation qui sous-tendait l’aménagement de ce musée en
    plein air était l’importance du village, de ses traditions et de l’artisanat dans
    la culture roumaine. Au bord du lac Herăstrău, à Bucarest, de nombreuses
    maisons et installations authentiques ont ainsi été réassemblées après avoir
    voyagé jusqu’à la capitale, transportées en train, en chariot ou en bateau ;
    cet effort extraordinaire a donné naissance au musée. La maison la plus
    ancienne est construite au 17e siècle, alors que la plus récente date
    du 20e.






    La directrice du musée, Paulina
    Popoiu, maître de conférences en Histoire de la civilisation chrétienne, a
    précisé à propos de l’anniversaire du Musée : « En mai, nous avons consacré
    ce genre d’activités au Musée du Village – appelées les « Jours du Musée »,
    s’étalant sur une semaine environ, afin de rappeler à la mémoire des visiteurs la
    période de naissance de l’institution, et qui sont ceux qui l’ont fondée. En
    raison de la pandémie, les célébrations organisées maintenant sont un peu plus
    simples que lorsqu’il a eu 80 ans. Je pense toutefois qu’il y a eu beaucoup de
    choses à voir, et aussi beaucoup de surprises. Nous avons mis en place et
    accordé officiellement, pour la première fois, le titre d’Ambassadeur honoraire
    du Musée du village. Nous avons pensé que c’était une façon de récompenser ceux
    qui, d’une manière ou d’une autre, au fil des ans et parfois tout au long de
    leur vie, ont contribué soit au développement du musée ou à la connaissance de
    cette institution au pays ou à l’étranger. J’espère que nous continuerons à l’accorder
    jusqu’aux 100 ans du musée. »






    Mme Paulina Popoiu a évoqué les
    débuts du musée et des expositions liées à ces moments : « Toutes ces
    actions ont eu lieu sous le générique « Le Musée et la Royauté ».
    Pourquoi ce générique ? Parce que le Musée du village, et son organisation, sont
    principalement liés à la Maison royale. Cette dernière a soutenu à l’époque sa
    création non seulement avec de l’argent, mais aussi moralement, et là je me
    rapporte aux recherches de Dimitrie Gusti et à l’école sociologique de Bucarest
    dans les 600 villages roumains. Quant aux Fondations « Principele
    Carol » (Prince Carol), elles ont contribué à la naissance de ce musée.
    Nous considérons que le musée est aussi une fondation royale, et il est naturel
    de porter à l’attention des Bucarestois et à la mémoire de tous le fait que les
    100 ans depuis la naissance du roi Michel sont célébrés aussi. Ce roi, dans ses
    dernières années de vie, a été l’ami du Musée – nous le rencontrions dans les allées
    du musée le matin. Nous avons eu une exposition que nous avons ouverte le 10
    mai, un jour symbolique, d’ailleurs, tant parce que c’est la Journée de la
    Royauté, mais aussi parce qu’elle suit le 9 mai – le Jour de l’Indépendance de
    la Roumanie et la Journée de l’Europe. Cet enchaînement d’événements se combinent
    très bien ensemble et le Musée du village est en quelque sorte le personnage
    principal. Cette exposition, qui s’intitule « Le Musée et la Royauté »,
    parle de la vie du roi Michel et non seulement, mais aussi de la création du
    musée. Ainsi, nous avons des photos d’archives ; nous avons collaboré avec
    les Archives nationales et la Maison royale, qui nous a donné aussi quelques
    objets ayant appartenu au roi Michel. Pour refaire en quelque sorte
    l’atmosphère des années 1936, nous avons fait venir des voitures de collection
    dans le musée ; ce sont des automobiles tout à fait spéciales qui valent
    la peine d’être vues. Il y a également eu, pendant ces 7 jours, des dames et
    des messieurs vêtus de costumes d’époque – prêtés par le Théâtre national de
    Bucarest. Nous avons essayé ainsi de reconstituer réellement l’atmosphère
    urbaine dans laquelle le Musée du village est né, parce qu’il y a ici cette
    combinaison très intéressante entre un musée du village et de la civilisation
    traditionnelle qui se trouve au cœur d’une grande ville, Bucarest. D’une
    certaine manière, le Musée du village forme naturellement le cœur de cette
    grande ville, car il y a ici des valeurs identitaires, nous parlons ici du
    paysan roumain, celui qui est aussi le personnage principal dans toute cette
    action, parce que ces maisons lui appartiennent – nous les avons reçues en tant
    que dons de plusieurs générations de paysans. »






    La directrice du Musée national du
    village « Dimitrie Gusti », Paulina Popoiu, a parlé avec fierté de
    l’intérêt des touristes pour cet endroit particulier de la capitale roumaine : « Il
    convient également de rappeler qu’avant la pandémie, le musée avait 910 000
    visiteurs par an, dont beaucoup d’étrangers. Nous avons même eu une année où
    plus de 500 000 visiteurs étaient étrangers. Je dirais donc que le Musée du
    village est l’ambassadeur de Roumanie dans le monde – et ce parce que nous avons organisé
    beaucoup d’expositions à l’étranger et j’espère que nous continuerons après
    cette période difficile. »






    En
    attendant, si vous êtes de passage par Bucarest, ne manquez pas d’aller voir le
    Musée du village, un enchantement pour tout visiteur. (Trad. Ligia Mihaiescu)

  • Un musée octogénaire fête sa jeunesse

    Un musée octogénaire fête sa jeunesse

    Et il honore cette année la mémoire de son fondateur, marquant par différents événements, les 140 ans écoulés depuis la naissance de Dimitrie Gusti, éminent sociologue et membre de l’Académie roumaine, à la tête de laquelle il s’est trouvé entre 1944 et 1946.

    Paula Popoiu, manager du Musée : « 2020 a été déclarée « Année Dimitrie Gusti et année de l’Ecole sociologique de Bucarest », lors de la session solennelle de l’Académie roumaine consacrée à cette personnalité culturelle remarquable. Je me réjouis de constater que l’Académie accorde une grande importance à Dimitrie Gusti, sociologue, professeur et ministre auquel nous devons ce joyau qu’est le musée du village. Je ne m’arrêterai pas sur l’Ecole sociologique de Bucarest, fondée par Dimitrie Gusti. Je souhaite pourtant souligner l’importance du musée du Village, qui demeure la seule institution créée par l’Ecole sociologique de Bucarest, après que les communistes eurent banni Dimitrie Gusti de la vie culturelle. L’Ecole sociologique de Bucarest a fait d’immenses efforts pour créer ce paradis du nord de la capitale. Pourtant, le but des recherches entreprises par l’Ecole sociologique de Bucarest n’était pas de créer un musée, mais d’améliorer la vie des paysans des villages. Leur résultat concret fut ce musée en plein air situé au cœur de la capitale. »

    Le musée a été ouvert au public en 1936. Il couvre 14 hectares, accueillant 380 maisons, églises et installations traditionnelles, auxquelles s’ajoutent 60.000 objets. Ses archives réunissent plus de 250.000 documents sur la vie paysanne. Les expositions permanentes et temporaires du musée attirent 900.000 visiteurs par an. Ouvert tous les jours, le musée du Village est habituellement le site culturel le plus visité de Roumanie.

    Pendant les vacances scolaires, le musée national du Village « Dimitrie Gusti » organise des ateliers destinés aux enfants. Quelle est la situation cette année, après deux mois de confinement, quand les musées ouvrent timidement leurs portes dans des conditions de distanciation sociale et de protection auxquelles personne n’aurait jamais pensé? Paula Popoiu : « Notre projet « L’été dans les ruelles du village » est prévu au mois d’août. Nous n’avons encore pris aucune décision concernant ce projet, car d’ici là, beaucoup de choses peuvent se passer. Pourtant, nous envisageons d’organiser quand même ces ateliers, avec un nombre limité d’enfants et en nous installant dans les cours des maisons, qui sont de petits espaces clos. Nous souhaitons offrir quelque chose aux enfants cet été, pour ne pas les priver d’activités pendant les vacances. Pour l’instant, la plupart des projets destinés au public adulte et aux enfants ont lieu en ligne. Nous nous adapterons en cours de route et nous n’oublierons pas les enfants. Le projet « La maisonnette des contes » est en déroulement en ligne. Des acteurs lisent des contes aux petits. L’équipe du musée les a d’ailleurs rejoints dans cette activité. Nos rencontres restent pour l’instant virtuelles et nous allons nous adapter aux nouvelles évolutions. »

    Le musée du Village organise d’habitude des événements et des festivals avec la participation d’artisans et de messagers de la musique traditionnelle de différentes régions, pour offrir aux visiteurs un aperçu de la vie des villages. Pourtant, puisqu’il souhaite se mettre au diapason des nouvelles technologies, après la numérisation de ses archives, le musée met en œuvre un nouveau projet digital : « Trésors humains vivants ».

    Paula Popoiu nous en parle : « C’est avant tout le mérite de Camelia Moise, la journaliste qui a réalisé les vidéos de présentation des artisans et des musiciens présents à nos événements. Nous allons continuer ensemble dans cette voie, car ces gens-là sont précieux, ils représentent actuellement une sorte de quintessence de notre culture traditionnelle. »

    En évoquant ses souvenirs liés au musée du Village, Irina Cajal, sous-secrétaire d’Etat au ministère de la Culture, nous adresse un message d’encouragement : « Je pense au moment où, il y a 60 ans, j’ai franchi pour la première fois le seuil de ce musée, avec Monsieur Focşa à ma gauche et Messieurs Stahl et Tancred Bănăţeanu à ma droite. Les noms de ces trois grandes personnalités sont liés au musée du Village, qu’elles ont beaucoup aimé. J’ai fait des études d’anthropologie, j’ai été l’élève de Lévi-Strauss et j’ai passé de nombreuses années dans ce musée dont je suis éprise et auquel je dédie une grande partie de ma vie. Au ministère de la Culture, nous avons élaboré beaucoup de projets qui lui sont consacrés. Je m’occupe notamment des minorités ethniques et de leurs festivals, ainsi que de l’art traditionnel. Mon père – le Professeur Cajal – a été un remarquable virologue et à la maison nous parlions beaucoup des virus. Je voudrais vous assurer que ce virus disparaîtra, il nous laissera continuer notre belle vie que nous regrettons. Et elle sera, en effet, à nouveau belle, je vous le promets. »

    Au musée du Village, reverdi et fleuri, la vie garde son rythme. En y retournant, nous retrouverons sa verdure, ses parfums délicieux, ses trésors culturels et sa paix. (Trad. : Dominique)

  • Le musée national du Village

    Le musée national du Village

    Des constructions représentatives, provenant dimportantes zones géographiques, retrouvent une nouvelle vie au musée national du Village « Dimitrie Gusti ». Le musée du Village a eu 84 ans le 17 mai, précise Paula Popoiu, directrice générale du musée du Village « Dimitrie Gusti » de Bucarest. « Cest un âge assez intéressant pour un établissement culturel, le deuxième dEurope point de vue ancienneté, après le musée Skansen de Suède. Le musée du Village a ouvert au public après dix années de recherches de lEcole sociologique de Bucarest dans 600 villages roumains. Le leader de lEcole a été le sociologue Dimitrie Gusti, qui a rassemblé ce riche matériel quil a ultérieurement transformé en plusieurs institutions, dont le musée du Village. Après 1946, lorsque Dimitrie Gusti a été interdit par les communistes, le musée du Village demeure la seule institution créée par lEcole sociologique de Bucarest. A lépoque, pendant les deux guerres mondiales, elle réunissait les esprits les plus brillants et les meilleurs hommes de culture, médecins, équipes interdisciplinaires, qui ont procédé aux recherches conservées en partie dans les archives du musée du Village. »



    Lhistoire du musée est assez mouvementée. Elle a commencé à lentre-deux-guerres et sest poursuivie à lépoque communiste, après 1947, avec le directeur Gheorghe Focșa, qui a fait partie des équipes monographiques dirigées par le sociologue Dimitrie Gusti. Paula Popoiu explique :« Par une diplomatie très habile, il a réussi à tromper le régime communiste en quelque sorte et à mettre en œuvre les idées de lEcole sociologique de Bucarest. Il a continué à construire le musée du Village daprès les plans de Victor Ion Popa et a continué à transformer en musée des monuments des campagnes roumaines. Ils ont été disposés selon les grandes régions historiques de la Roumanie. A un moment donné, le musée passe sous silence parce quil nétait pas agréé sous le régime communiste. Par exemple, le dictateur Ceaușescu ne la jamais visité. Après 1989, le musée du Village a poursuivi sa vie scientifique, il a continué à développer ses collections, et surtout à accroître son prestige. »



    Actuellement, le musée du Village est le plus visité de Roumanie. Paula Popoiu, sa directrice générale : « Lannée dernière, nous avons eu 900.000 visiteurs. Depuis 2008, nous avons ajouté trois nouveaux hectares à lancien musée. Nous avons appelé cette zone où nous avons transféré 30 monuments sauvés des villages roumains « le Nouveau village ». Nous considérons le musée du Village aussi comme une création royale, parce quil a été aidé par les fondations du prince Carol, et pendant la construction du musée, le roi Carol a visité les lieux plusieurs fois et a contribué de manière morale et matérielle à élever cette institution. Actuellement, le musée du Village sétend sur 15 ha, il dispose de 382 constructions que nous pouvons appeler monuments, parce que ce sont des constructions uniques, transférées depuis leurs villages. Ses collections comptent plus de 60.000 objets. A elle seule, la collection de costumes traditionnels est formée de 15.000 objets. Nous avons aussi 250.000 documents darchives, dont une grande partie des archives de lEcole sociologique de Bucarest, qui portent sur les recherches des équipes monographiques des 600 villages. Nous avons des photos, des clichés sur verre, des documents manuscrits. Nous gardons donc un petit trésor au musée du Village. »



    Avant cette période de pandémie, le musée du Village était plein de touristes de tous les pays dEurope et du monde, surtout à la belle saison. On pouvait entendre parler presque toutes les langues de la Terre sur les allées de notre établissement, disait Paula Popoiu, directrice générale du musée : « Nous avons toute sorte de contrats de coopération avec des agences de tourisme, qui nous apportaient, et jespère quelles le feront encore, des centaines de milliers de visiteurs étrangers. Cela arrivait non seulement parce que le musée se trouvait dans un plan de tourisme, mais aussi parce quici, au musée du Village, il y avait tout le temps des artisans, cétait un musée vivant, avec des informations sur la Roumanie traditionnelle, des festivals, la présentation de coutumes, des ateliers pour enfants. Pratiquement, lattraction pour le musée du Village est maintenue grâce aussi aux nombreuses actions et aux ateliers que nous organisons pour les enfants et pour la génération plus âgée. Pendant cette période de fermeture du musée, nous avons reçu beaucoup dappels téléphoniques, de messages sur les réseaux sociaux, dans lesquels les gens demandaient quand le musée ouvre, nous faisaient part de leur appréciation et de leurs encouragements. Notre relation avec le public est permanente. »



    Enfin, une bonne nouvelle. A compter du 21 mai, le musée du Village a rouvert ses portes. Paula Popoiu, directrice générale du musée : « Mon invitation, cest de venir visiter le musée du Village ; vous êtes priés de respecter les règles imposées par les ordres des ministres ou par les lois en vigueur, mais aussi de venir avec un souci pour vous-mêmes, pour nous et pour le patrimoine. Toutes ces règles sont affichées à lentrée du musée et nous nous excusons davance, mais ceux qui ne les respecteront pas ne pourront pas visiter notre établissement. Cest cette période qui impose ces règles, et nous sommes tenus de les respecter. Je vous invite de tout cœur à visiter notre musée et je suis désolée que vous le retrouviez avec un calme inhabituel. »



    Les rencontres avec les maîtres artisans seront plus rares, les événements aussi, mais le musée continue de demeurer un endroit spécial. A présent, les spécialistes sont à la recherche de méthodes pour pouvoir continuer de présenter la vie du village roumain et ses gens, pas seulement ses constructions. (Trad. : Ligia)

  • La Journée internationale des musées 2020, célébrée le masque sur le visage

    La Journée internationale des musées 2020, célébrée le masque sur le visage

    Cela fait déjà 43 ans que les musées du
    monde entier sont invités, autour du 18 mai, à célébrer la Journée
    internationale des musées. Depuis 1977, les événements organisés à cette occasion
    s’étalent sur une journée, un week-end, voire même toute une semaine. Même si
    cela semblait presque irréalisable, cette année aussi, bien des musées à
    travers le pays ont ouvert leurs portes aux alentours du 18 mai. Le Musée
    national du Village « Dimitrie Gusti », de Bucarest, qui fête en 2020
    ses 84 ans d’existence, a lui aussi annoncé la réouverture, sur la toile de
    fond des mesures mises en place en raison de l’état d’urgence et puis de l’état
    d’alerte sanitaire institués à l’échelle nationale contre la Covid-19.

    Voici ce
    que déclarait, à cette occasion, le ministre roumain de la Culture, Bogdan
    Gheorghiu : « Ce que nous avons appris de cette
    période fort éprouvante, c’est combien la culture est importante et présente
    dans notre société, dans la vie de tout un chacun. La culture est source
    d’inspiration, de créativité et d’espoir dans l’existence des gens et nous
    croyons qu’elle sera essentielle pour le retour à la normale en Roumanie, comme
    partout ailleurs dans le monde. Jusqu’il y a deux mois, l’accès au musée était
    perçu comme quelque chose de normal, de naturel. Aujourd’hui, je souhaite que
    les gens se rendent compte de l’importance de la liberté de choix et apprécient
    ces institutions qui relèvent de l’histoire et de l’éducation. Les musées sont
    de véritables gardiens du passé, mais aussi des perspectives de l’avenir. On
    dirait des remèdes contre l’oubli. J’espère avoir réussi à éveiller la
    curiosité de ceux qui n’ont plus franchi le seuil d’un musée depuis l’enfance
    ou qui ne l’ont jamais fait jusqu’ici. Je souhaite vivement que la réouverture
    des musées attire aussi un public nouveau, en quête de nouvelles expériences et
    de passe-temps sains. La culture, sous toutes ses formes, est également une
    thérapie de l’âme, surtout en ces moments difficiles. »




    C’est le Comité consultatif du Conseil
    international des musées (ICOM), créé en 1946, qui choisit chaque année le
    thème de la Journée internationale des musées. Il s’agit, par exemple, de
    sujets tels que la mondialisation, les populations indigènes, la réduction des
    décalages culturels ou le respect de l’environnement. Le ministre de la
    Culture, Bogdan Gheorghiu, a tenu à préciser sous quels auspices a lieu
    l’ouverture des musées cette année : « La réouverture des musées est
    placée, cette année, sous le signe de l’égalité, de la diversité et de
    l’inclusion. J’y ajouterais aussi la solidarité, parce que nous traversons tous
    une période difficile, que nous allons dépasser ensemble. Je vous invite à
    aller au musée, en observant les règles de sécurité et de santé publique, parce
    que c’est là la meilleure preuve de respect mutuel. »




    Voici maintenant les propos de Paula
    Popoiu, manager du musée du Village : « On dit que les femmes sont
    plus actives. Nous nous sommes préparés pendant tous ces mois. Des mois tristes
    pour nous, vu que l’on était habitués, comme à chaque début du printemps, à
    recevoir plein de monde dans notre musée et à mener toute sorte d’activités. En
    ce qui me concerne, ce qui me manque beaucoup, c’est la présence des enfants
    sur les allées du musée. Ce sont eux qui nous livrent les opinions les plus
    sincères sur l’activité que nous déployons dans ce village. »




    Le conseiller présidentiel Sergiu Nistor
    a adressé un message d’encouragement : « La reprise d’activité des musées
    sera très rapide. Je voudrais adresser un message d’encouragement à tous ceux
    qui travaillent dans le domaine de la culture, qui ne peuvent pas encore se
    réjouir du contact physique avec le public. Ce moment ne tardera pas à se
    présenter. Je rappellerais l’expérience de vie de Georges Enesco, qui, dans sa
    jeunesse, a traversé la période très difficile de la Grande Guerre. Il a joué
    du violon pour les soldats, dans les tranchées ou bien dans les hôpitaux de
    campagne, au chevet des blessés. En dépit de tout cela, au lendemain de la
    guerre et au moment de l’accomplissement de l’unité nationale, Enesco affirmait
    : La culture vivra ! Il est impossible
    de voir disparaître ce que l’humanité a créé durant des siècles. Des moments pénibles,
    l’humanité en a déjà connu par le passé et elle en est sortie triomphante, à
    chaque fois. Il faut y croire et on vaincra ! Si j’évoque cet exemple, c’est
    parce que je suis convaincu que le musée du Village ne fait pas que préparer sa
    réouverture. Il lance un appel à l’optimisme, à la créativité et à la
    coopération entre les différentes institutions culturelles, afin de trouver les
    moyens les plus appropriés permettant de rejoindre son public. »


    Par un heureux hasard, la Journée des
    musées a coïncidé avec l’entrée en vigueur de la décision gouvernementale de
    reprise d’activité. Paula Popoiu, manager du musée du Village, nous a parlé de
    l’activité pendant cette période de veille et des mesures prises pour la
    sécurité sanitaire des visiteurs, d’autant que ce musée compte parmi les plus
    fréquentés en Roumanie : « Nous avons en vue toutes les
    mesures nécessaires. Sachez que pendant le confinement, la vie professionnelle
    n’a pas cessé derrière les portes fermées du musée. Les gens ont eu toute sorte
    d’initiatives. Un jour, j’ai trouvé mes collègues en train de faire du
    jardinage derrière les maisons du musée. Ils ont donc continué à travailler,
    parfois en y mettant plus d’âme qu’auparavant. Nous
    nous sommes dotés de plusieurs centaines de masques. Nous avons également lancé
    à de grands magasins la proposition de nouer des partenariats. En échange des
    masques et des désinfectants, nous leur faisons de la publicité, en collant
    partout l’étiquette indiquant la provenance des produits. Nous allons appliquer
    deux types de règles, pour les espaces intérieurs et ceux de plein air. Cela
    parce que nous avons aussi des salles qui accueillent des expositions
    temporaires. En fait, chaque maison du musée du Village est une micro
    exposition. Voilà pourquoi nous avons limité l’entrée des visiteurs. Je suis
    d’avis qu’il ne faut pas capituler devant les problèmes, mais trouver des solutions. »


    Musées, bibliothèques, librairies et
    expositions d’art attendent désormais les visiteurs. (Trad. Mariana Tudose)

  • Voyage à travers les traditions du printemps

    Voyage à travers les traditions du printemps

    Cette année aussi, le musée national du village « Dimitrie Gusti » de Bucarest a invité les enfants à devenir « voyageurs à travers les traditions ». C’est pourquoi, chaque weekend, depuis la mi-février et jusqu’à la mi-mars, les ruelles du village roumain ont accueilli les enfants avec des ateliers dans le cadre desquels ils ont eu l’occasion de découvrir en compagnie d’artisans traditionnels comment étaient confectionnés jadis les symboles du printemps : poupées, décorations, jouets et évidements martisoare, ces broches que les hommes offrent en cadeaux aux femmes et aux jeunes filles le 1er mars.

    Lia Cosma, chercheuse ethnologue au Musée du village de Bucarest nous en a dit davantage : « Ce programme spécial a commencé par la fête du Dragobete, fête des amoureux connue dans la tradition populaire en tant que « tête du printemps », soit le 24 février. Comme d’habitude nous avons pensé à ce qui se passait durant cette période dans les communautés traditionnelles, dans le village d’antan. Et comme au Musée du village nous souhaitons refaire l’atmosphère d’autrefois, nous faisons venir des personnes qui connaissent les traditions liées à ces moments. Le Dragobete passé, les enfants sont venus pour découvrir des traditions du sud du pays et entrer dans des ateliers de création. Là, les artisans ont montré aux jeunes comment réaliser, à partir de matériaux traditionnels, comme la laine, de petits oiseaux qui annoncent l’arrivée du printemps et des poupées pour les plus petits. Au mois de mars, les ateliers ont été consacrés à la vieille Dochia, personnage mythique lié à la fête du 1er mars en Europe du Sud-est et qui personnifie l’impatience du monde pour le retour du printemps.

    Et c’est la même Lia Cosma qui explique qu’au début la tradition du Martisor consistait en deux fils, blanc et rouge, et auparavant blanc et noir, représentant la lumière et l’obscurité, la puissance et la douceur, le bien et le mal. Ces fils étaient ensuite tressés et attachés à une pièce de monnaie, qui symbolisait le soleil, celui qui apporte toujours la lumière et la chaleur. « Dans la tradition populaire, en Moldavie, surtout les filles offraient le mărţişor aux garçons. Dans le reste du pays ce sont les filles qui en reçoivent. Cette coutume est chargée de symboles. Le mărţişor, on l’attachait au cou ou au poignet et on le portait pendant deux semaines, voire un mois dans certaines zones. Par endroits, on les attache aux arbres, alors qu’en Transylvanie on les mettait même aux cornes des animaux ou à la poutre des étables, justement parce que l’on croyait que son rôle était de chasser le mal de l’hiver et d’apporter la prospérité et le bien. La tradition du mărţişor existe aussi dans d’autres pays des Balkans, en Bulgarie ou en Albanie. D’ailleurs le mărţişor a été inscrit sur la liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO en 2017, ce qui est un une reconnaissance de son importance, de sa beauté et de son ancienneté. »

    Notre invitée, Lia Cosma nous parle des ateliers destinés aux enfants en ce début de printemps: « Les enfants ont appris comment tresser le fil rouge et blanc, comment on fabrique les pièces de monnaie d’or ou d’argent, qui servaient jadis de porte-bonheur. Ces ateliers où l’on travaille avec des fleurs, des perce-neige, des bijoux traditionnels attirent de nombreux enfants, si bien que le musée a parfois du mal à répondre à toutes les demandes des parents qui souhaitent faire découvrir à leurs petits des traditions roumaines anciennes. »

    Et les surprises ne s’arrêtent pas là. Détails, avec Lia Cosma : « Nous organisons la Foire du mărţişor, où les maîtres artisans et les créateurs traditionnels se donnent rendez-vous pour montrer leur art, pour échanger. Le martisor est présent dans leurs créations, les perce-neige n’y manquent pas non plus, que ce soit de la céramique, des tissus ou du bois. »

    Malgré la diversification du mărţişor ces dernières années, les modèles traditionnels sont toujours les plus recherchés, pour leur élégance et leur simplicité, explique Lia Cosma. Et parce que le Musée du village de Bucarest est un endroit vivant, riche en événements, elle nous invite à ne pas rater les foires et les ateliers organisés à l’occasion de la Pâque orthodoxe ou du Dimanche des Rameaux. Ce sera une bonne occasion pour les adultes et les enfants de s’initier à l’art de la peinture des œufs et des icônes.

  • Le musée ASTRA de Sibiu

    Le musée ASTRA de Sibiu

    Ce n’est pas une simple visite qui vous attend, mais une véritable occasion de vous immerger dans un monde que vous auriez cru révolu depuis belle lurette. Plongez-y !

    Le musée en plein air occupe 132 ha et il présente plus de 400 maisons et autres, nous a dit Mirela Iancu, directrice de marketing culturel de l’institution : « Il ne s’agit pas seulement de moulins et d’autres installations techniques, mais de ménages tout entiers qui reproduisent un mode de vie et de travail que nous avons encore la chance de trouver dans certains villages de Roumanie. Les tours guidés sont à prévoir à l’avance ; il suffit de nous contacter, nos coordonnées sont à retrouver sur le site ou sur notre page Facebook Muzeul Astra. L’itinéraire peut être parcouru à pied ou en charrette tirée par des chevaux. En hiver, les charrettes sont remplacées par des traîneaux. Il existe deux restaurants traditionnels sur le territoire du musée, où vous trouverez des menus appropriés à la thématique de ce dernier. »

    Le Musée Astra s’est réinventé et s’est modernisé au fil des ans, et il assure maintenant aux touristes une expérience tout à fait à part. Et les coopérations internationales sont de plus en plus diverses et très nombreuses ? Mirela Iancu : « Nous avons un partenariat stratégique avec la Norvège. Nous avons mené à bonne fin deux projets importants qui ont grandement développé le musée en plein air. Il s’agit du Centre Astra pour le patrimoine. C’est la zone de laboratoires et d’entrepôts en plein air. Ensuite, le Pavillon muséal multiculturel, la porte d’entrée au musée en plein air. C’est un bâtiment neuf, qui abrite plusieurs facilités d’accueil du public, mais aussi des expositions permanentes du Musée de la civilisation transylvaine, des expositions temporaires, des salles de conférence et d’éducation muséale ainsi que les galeries d’art traditionnel – l’espace où tous les artisans du pays ont l’occasion de vendre leurs produits. »

    Le livre d’impressions du musée est ouvert dans le hall principal. Des appréciations fusent tant sur TripAdvisor que sur la page Facebook du Musée ASTRA. Les touristes sont plus qu’étonnés de découvrir un musée si riche en histoire.

    Mirela Iancu : « Le musée en plein air a été créé dans les années ’60, se fondant sur une recherche qui avait commencé plus d’une dizaine d’années auparavant. Il a été créé par l’ethnographe et muséologue Cornel Irimie, le disciple le plus connu de Dimitrie Gusti, le fondateur du Musée du village de Bucarest. Il a été créé comme un musée de la technique traditionnelle dans une tentative de mettre en valeur le caractère ingénieux du monde rural et de sauvegarder le patrimoine préindustriel de Roumanie. Dans les années ’50, plus de 5000 installations techniques ont été répertoriées sur le territoire de la Roumanie. Parmi elles, une commission nationale formée d’ethnographes a sélectionné, tour à tour, des moulins, des scies, des mortiers, toute sorte de démonstrations de technique ingénieuse et les a transférés au musée à compter de 1961. »

    La fête de la récolte, la Nuit des recherches, le Marketing et l’éducation dans les musées, Culture et gastronomie locale, Histoire de la laine ou encore le Festival des fanfares ne sont que quelques-uns des événements organisés dans courant du mois de septembre au Musée Astra. Outre les nombreux événements organisés là, vous pouvez visiter les expositions temporaires ou permanentes du musée. (Trad. Ligia Mihaiescu)

  • « Atelier de noëls » au Musée du Village

    « Atelier de noëls » au Musée du Village

    Si nous sommes déjà habitués aux ateliers qui nous apprennent à bricoler des masques, à réaliser des décorations de Noël ou des poupées habillées de costumes traditionnels, cette fois-ci, plusieurs jeunes musiciens nous ont offert quelque chose de tout à fait inédit : un « Atelier de noëls ». Ils ont proposé aux petits visiteurs une brève incursion dans le monde des instruments de musique et les ont fait chanter ensemble dans une chorale constituée sur place. Le violoniste Marius Niţu explique leur initiative : « Ce fut l’idée de Sânziana, qui a suggéré quelque chose de nouveau. Nous avons souhaité faire participer tout le monde, entraîner tous les enfants, pour que nous ne soyons pas les seuls à chanter et à jouer de nos instruments, les enfants se contentant de nous écouter ; nous avons voulu qu’ils nous rejoignent et chantent avec nous. Les enfants ont adoré cet atelier. C’est notre premier projet, notre premier atelier de Noël. Il a eu du succès, ce qui nous encourage à continuer. »

    La pianiste Sânziana Mircea est la présidente de l’association Music Art Academy, organisatrice de l’événement :« C’était une joie pour nous d’animer cet atelier de chants de Noël. Nous avons chanté avec tous les enfants se trouvant dans la salle, que nous avons réunis dans une chorale. Nous avons chanté des noëls de Roumanie et du monde, nous accompagnant au piano, au violon, à la guitare, et secondés par cette magnifique chorale d’enfants. Nous avons choisi de proposer un atelier de cantiques parce que chanter ensemble est une des plus belles traditions de Noël ; la musique nous unit tous, même si nous ne nous connaissons pas. Tous les enfants sont devenus amis. Ils ont gagné volontiers l’avant de la salle et ont été heureux de chanter – ce qui prouve que la musique est un langage universel ; et c’est d’ailleurs une très belle façon de nous préparer pour Noël. »

    Amalia Lazarciuc, dont la belle voix nous a enchantés, nous explique de quelle façon les artistes ont préparé leur atelier : « Nous avons préparé les textes des noëls pour tout le monde. Pour la mélodie, nous avons enregistré des variantes instrumentales. Par moments, la chorale a été accompagnée par mes collègues : Sânziana au piano, Marius au violon et Raisa à la guitare. » L’enthousiasme et le travail des artistes ont été récompensés de beaucoup de joie. Amalia Lazarciuc: « Le sentiment est merveilleux, surtout que la réaction des enfants a été spontanée. Nous ne nous attendions pas à une participation tellement nombreuse et enthousiaste. C’est une chose qui arrive, tout simplement. Des moments comme ça, on ne peut pas en fabriquer, cela se produit, surtout durant cette belle période de l’année. »

    Pourquoi un atelier de chants de Noël ? Raisa Mihai : Parce que nous avons voulu rendre des enfants heureux et nous réjouir de cette tradition de Noël. Ils nous ont tout de suite rejoints, d’abord timidement, mais très rapidement toute la salle chantait avec nous. Je ne m’attendais pas à une si belle réaction de leur part.

    Marius Niţu partage l’enthousiasme de ses collègues : Durant cette période de l’année, la tradition de Noël ne saurait exister sans les chants. La musique rassemble les gens et je pense que, dans ce monde agité, les noëls nous aident à nous apaiser, à être plus calmes et à devenir une meilleure personne.

    Des enfants de tous les âges ont participé à cet atelier. Nectaria Iorgulescu, 15 ans, nous explique pourquoi elle était là : « C’était pour moi une opportunité d’écouter de la bonne musique, un beau jour d’hiver. » Andrei Cristian Iacobescu, 12 ans est, lui aussi, très heureux : « J‘ai beaucoup aimé cet atelier. J’ai voulu voir à quoi ça ressemblait et lorsque j’ai constaté qu’il y avait beaucoup de monde, j’y suis allé, moi aussi. Ça ressemblait beaucoup au Karaoké. » La joie n’attend pas le nombre des années, pour ainsi dire – au contraire. Şerban Ioan Andrei, 7 ans – à peu près : «Ça m’a beaucoup plu. Je connais beaucoup de noëls et c’est tellement beau ! »

    Petits et grands, avec ou sans accompagnement instrumental, les enfants et les artistes ont chanté, en y mettant tout leur cœur. (Trad. : Dominique)

  • Dimitrie Gusti

    Dimitrie Gusti

    Né en 1880 à Iasi, dans l’ancienne capitale de la Moldavie, Dimitrie Gusti devient tour à tour professeur universitaire, ministre de l’Education nationale de Roumanie entre 1932 et 1933, fondateur de l’Institut social roumain, directeur de plusieurs revues de spécialité, pour arriver à être considéré comme le plus important sociologue roumain de la première moitié du XXe siècle, et fondateur d’une importante école de recherches en sociologie. Il demeure célèbre pour avoir créé les fameuses « équipes mixtes », constituées d’étudiants et de chercheurs chevronnés, pour lancer des recherches de terrain sur l’évolution des valeurs, des attitudes, des croyances et des coutumes du paysan roumain. Promoteur de ce qu’il appelait le « service social », Dimitrie Gusti avait consacré une méthodologie où la recherche académique rencontrait l’action et la pédagogie sociale. Car l’académicien ne se bornait pas à observer et analyser le fait social, il visait aussi l’affranchissement du paysan de son état de retard économique, politique et culturel, et sa transformation en un citoyen, dans l’acception contemporaine du terme.

    Pour y parvenir, Dimitrie Gusti fonda un véritable courant, à la fois de pensée et d’action, consacré sous le nom de l’Ecole de sociologie de Bucarest, et qui prit son véritable essor à l’entre-deux-guerres.

    Le sociologue et l’ethnographe contemporain, Vintilă Mihăilescu, considère que, même si Dimitrie Gusti n’avait pas innové dans son domaine, il avait néanmoins abordé, étudié et analysé des manifestations du social qui touchaient de près l’intérêt de ses contemporains : « Est-il est un inventeur ? Je ne dirais pas tant. Mais s’il n’est pas un précurseur stricto sensu, s’il s’inscrit de fait dans la tradition roumaine des études rurales, il s’est en revanche proposé de fonder une sociologie nationale, c’est-à-dire une sociologie au service de la nation, car il ne s’agit pas d’une sociologie nationaliste. Et Gusti le montre sans équivoque: tant que la construction nationale représentait la principale mise de son époque, la sociologie, dit-il, doit apporter sa pierre à l’édifice. Evidemment, si de nos jours, au XXIe siècle, la sociologie roumaine se penchait, disons, sur le servage, il est évident que la démarche serait injustifiée. Mais à l’époque de Gusti, 85% des Roumains vivaient en milieu rural, et l’on ne peut donc pas lui tenir rigueur d’avoir voulu étudier ce monde particulier. Après la seconde guerre mondiale, il s’était lancé dans une toute autre histoire, celle des Nations Unies, parce que le contexte était différent. »

    L’école de sociologie de Bucarest, identifiée aussi au nom de son fondateur Dimitrie Gusti, partait de quelques présupposés. D’abord, que la société était formée de quelques unités sociales, c’est-à-dire d’individus reliés par leur organisation active et par leur interdépendance spirituelle. Ensuite, que la volonté d’une société se manifestait dans l’économie et la production spirituelle, alors que les facteurs qui la conditionnaient étaient de nature cosmique, biologique, psychique et historique. Gusti tenta de suivre les changements sociaux dans l’idée de pouvoir prévoir les grandes orientations à venir, mais aussi pour analyser les processus sociaux en tant que tels. Après 1945, il réorienta son intérêt vers une sociologie aux accents internationalistes. Il mourut à Bucarest en 1955, à l’âge de 75 ans. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Nouari Naghmouchi (Algérie) – Les musées de Bucarest (I)

    Nouari Naghmouchi (Algérie) – Les musées de Bucarest (I)

    Selon le site apropotv.ro, au total, Bucarest compte une bonne trentaine de musées et de maisons-musées. Parmi ces institutions, il y en a quelques-unes qui méritent bien notre attention, car elles ont été rénovées et modernisées et surtout promues auprès du large public. Parmi elles : le Musée national d’histoire naturelle Grigore Antipa. Sis au centre de la ville, ce musée est une des institutions de recherche dans le domaine de la biodiversité, de l’éducation et de la culture les plus anciennes de Bucarest, car il a été créé en novembre 1834, à l’initiative du frère du prince régnant de l’époque. Celui-ci a fait don de ses collections, dont des pièces de monnaie importantes romaines et byzantines, collections de fossiles, mollusques, poissons, oiseaux et mammifères mais aussi d’œuvres d’art. En 2009 le musée a subi d’importants travaux de rénovation, si bien qu’à l’heure actuelle il est un des plus modernes de Bucarest et s’enorgueillit d’une riche base de données créée grâce à ses collections. Il est un des préférés des visiteurs de tous âges et surtout des plus jeunes.

    Vis-à-vis du Musée Antipa se trouve le Musée national de Géologie, accueilli par un édifice imposant en style néo-brancovan, datant du début du 20e siècle. En 1906 le roi Carol Ier signait le décret de la création de l’Institut géologique. Pendant plusieurs décennies, le bâtiment a été sérieusement endommagé. Tout d’abord par les bombardements, puis par les séismes, notamment par le terrible tremblement de terre de 1977. Le musée a donc été fermé pour être reconstruit en suivant à la lettre l’architecture initiale, selon les photographies. Il a rouvert ses portes juste après la chute du communisme, en 1990.

    A quelques centaines de mètres seulement des musées Antipa et de celui de géologie se trouve un autre repère important sur la carte culturelle de Bucarest : le Musée du paysan roumain. Il accueille des éléments importants du patrimoine traditionnel roumain : objets, outils, costumes, tout ce qui définit l’esprit roumain traditionnel.

    Après avoir découvert les objets qui forment le patrimoine traditionnel roumain, il faut absolument découvrir les maisons qui abritaient jadis ces objets. Pour ce faire, il faut se rendre au Musée du village. Situé plus au nord, dans le parc de Herastrau, au bord du lac du même nom, le Musée du village garantit un voyage dans un autre monde, dans le temps et dans la nature. Il est parsemé de maisons et bâtiments construits entre le 17e et le 20e siècle et apportés à Bucarest pour représenter toutes les régions de la Roumanie.

    Pour vous changer de l’art traditionnel, une bonne idée serait de vous rendre au Musée national d’art contemporain. Inauguré en octobre 2004, il occupe une partie de l’imposant Palais du Parlement, bénéficiant d’un espace très généreux. Peinture, graphique, sculpture, tapisserie, photographie, le Musée national d’art contemporain organise des expositions pour tous les goûts. Et puis, le Palais du Parlement lui-même est un endroit qu’il faut visiter à Bucarest.

  • Le Musée du village à 80 ans

    Le Musée du village à 80 ans

    Une petite tranche de vie rurale ancestrale emménage à Bucarest en 1936, lors de la fondation d’un des premiers musées d’ethnographie en plein air de Roumanie et du monde : le Musée du village. Son inauguration a eu lieu le 10 mai de cette année-là, en présence du roi Carol II et des plus importantes personnalités politiques, culturelles et religieuses du pays.

    Le musée ouvrait ses portes au grand public une semaine plus tard, le 17 mai 1936. La création de cette institution emblématique du peuple roumain est le fruit d’intenses recherches théoriques et sur le terrain et d’une dizaine d’années d’exercices de muséologie dans environ 600 communes de la Roumanie rurale de l’entre-deux-guerres, le tout coordonné par le professeur Dimitrie Gusti, fondateur de l’Ecole de sociologie de Bucarest.

    Depuis 80 ans, le Musée qui porte aujourd’hui le nom du professeur Gusti a augmenté son patrimoine, le nombre des constructions rurales classées, ramenées de toutes les régions du pays, passant de 29 au moment de l’ouverture à 370 actuellement. Les collections du musée contiennent 60.000 objets paysans, qui s’ajoutent à ceux des maisons familiales exposées.

    La mission du Musée du village, dont la conception repose sur la sociologie, est de montrer aux visiteurs la réalité de la vie du paysan roumain. C’est pourquoi cette synthèse de la ruralité roumaine est elle-même un vrai village, avec des rues, des maisons et leurs annexes, des installations techniques, des églises, des fontaines ou des places publiques. A l’occasion de ce 80e anniversaire, le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, a conféré au Musée du village ‘Dimitrie Gusti’ de Bucarest l’Ordre du Mérite culturel.

    L’Etat roumain témoigne ainsi de son appréciation d’une institution muséale qui occupe une place de choix dans la culture et la recherche roumaines, mais aussi dans les cœurs des gens, Roumains ou étrangers, le Musée accueillant plus d’un demi-million de visiteurs chaque année. Le village de Bucarest est connu à l’intérieur et à l’extérieur des frontières nationales comme une des principales attractions touristiques de la Roumanie, a affirmé le président Klaus Iohannis : « Cette réputation cache un immense volume de travail pour sauver et ramener ici les constructions et les installations traditionnelles les plus représentatives, afin de les mettre à l’abri des effets du temps, pour agrandir le musée en plein air, cultiver les traditions, les métiers des artisans et l’art traditionnel, pour organiser des programmes et des expositions dédiés à toutes les catégories de public. C’est pour tout cela que je vous félicite et je vous souhaite bon anniversaire ! »

    Pour marquer le 80e anniversaire du Musée du village de Bucarest, des manifestations, placées sous le haut patronage du chef de l’Etat, sont prévues tout au long de cette semaine : colloque international, présentations de livres, foire de produits traditionnels et ateliers de maîtres-artisans, auxquels s’ajoutent une Journée du costume traditionnel, une autre des amis – organisée en partenariat avec des missions diplomatiques en Roumanie, récitals de musique traditionnelle et de jazz…
    (trad. Ileana Taroi)

  • Le Musée du village de Bucarest

    Le Musée du village de Bucarest

    Nous découvrons aujourd’hui, chers amis, un des musées en plein air les plus fascinants de Roumanie : le Musée national du village de Bucarest. « Village des villages », ce musée est situé au cœur de la capitale roumaine, tout près du parc Herăstrău, au bord du lac homonyme, dans un décor plein de vie. Ce musée, qui porte le nom du grand sociologue Dimitrie Gusti, est un des plus grands et des plus anciens musées en plein air d’Europe.

    Iuliana Mariana Grumăzescu, directrice de communication du musée nous raconte son histoire : « Le Musée du village a été construit en 1936, il marque donc cette année 80 ans d’existence. Il compte 365 monuments et réunit des maisons apportées de différentes régions du pays et reconstruites, pièce par pièce, comme un jeu de Lego. Le but en était de présenter au public une synthèse de l’architecture traditionnelle spécifique au village roumain. Les maisons sont toutes différentes les unes des autres et leur intérieur est aménagé de manière à conserver leur ambiance d’origine. On pourrait dire que chaque maison est un musée en miniature. Le Musée du village accueille annuellement 465.000 visiteurs, étant une destination recommandée par différentes agences de voyage et par les sites spécialisés. Il s’agit d’une marque non seulement roumaine, mais aussi européenne. »

    Le Musée comporte une Galerie d’art traditionnel où l’on peut acheter des objets, ainsi que des albums et des guides touristiques. Il est ouvert presque en permanence : 360 jours par an, entre 9 h et 17h, parfois jusqu’à 19 heures.

    Iuliana Mariana Grumăzescu: « Un grand nombre de touristes étrangers visitent notre musée. Depuis quelques années, le nombre d’Espagnols et d’Asiatiques a augmenté. Il y a également beaucoup de touristes israéliens et allemands. Les touristes peuvent bénéficier de visites guidés en anglais, français, espagnol et italien. Le musée du village est une excellente destination pour les grands et les petits, notamment pendant le week-end. Au plaisir d’une promenade dans la nature, s’ajoutera, à chaque fois, une véritable leçon d’histoire. »

    Voilà donc une invitation à découvrir le charme du village roumain, au cœur même de la capitale. (Trad. Dominique)

  • Le Musée du Village de Bujoreni

    Le Musée du Village de Bujoreni

    C’est le Musée du Village de Bujoreni, dans le département de Valcea. Conçu dès 1974 comme musée en plein air, semblable au plus célèbre Musée du Village de Bucarest, il a pour but de récréer l’image d’un village avec toutes les institutions qui lui sont spécifiques. Ionut Dumitrescu, chef de l’une des sections du Musée du Village de Bujoreni, nous présente la spécificité de ce village atypique, qui s’étend sur environ 8 hectares.



    “Le musée de Bujoreni est une synthèse du village traditionnel de Valcea. La richesse et la diversité de l’architecture des villages de Valcea ont permis de transférer et d’aménager le terrain autour de la demeure fortifiée de Bujoreanu en 72 unités organisées sur de divers thèmes. Lorsque ce musée en plein air a été organisé, les spécificités d’un vrai village ont été conservées: les formes de relief de la région, l’emplacement du village, ses frontières et tous les éléments dont on doit tenir compte pour bâtir des habitations et des constructions communautaires. Les demeures ont été transférées depuis plusieurs villages du département de Valcea.”



    Ces villages-là sont représentatifs pour toutes les régions géographiques de Valcea : Dragasani, Tsara Lovistei (le Pays de Lovistea) et la Vallée de la rivière Topolog. La maison à véranda est typique pour cette région du nord de l’Olténie. La véranda était un endroit à demi abrité, où les gens passaient leur temps en été, prenaient leurs repas, dormaient pendant les journées torrides d’été, et c’est là que les femmes travaillaient au métier à tisser. Depuis cet endroit on pouvait aussi voir tout ce qui se passait dans la rue du village. Afin que les visiteurs puissent se faire une image plus claire sur un village de Valcea, le musée de Bujoreni est divisé en quatre secteurs : le secteur ferme-habitation, celui socio-culturel, le secteur de l’artisanat et des techniques populaires et le secteur des constructions spécialisées.



    Ionut Dumitrescu nous offre plus de détails sur cette répartition : « Le secteur ferme-habitation illustre la structure de la ferme en fonction des occupations traditionnelles. Mention à part pour La maison à véranda, qui y occupe une place à part. C’est là une innovation des artisans de la région, grâce à laquelle le problème des proportions est admirablement résolu, l’habitation acquérant quelque chose de monumental. C’est toujours au sein du Musée du village de Vâlcea qu’a été réalisée la première école jamais mise sur pied dans un musée en plein air de Roumanie. Il s’agit d’un bâtiment constitué de deux pièces, avec la salle des professeurs au milieu. Au Musée de Bujoreni a également été apportée la première auberge de Roumanie provenant de la zone de montagne du comté, plus exactement de la vallée de la rivière Lotru. Le musée abrite actuellement 3 églises en bois très anciennes. La première, bâtie en 1775, a été transférée en 1976, la deuxième, remontant à 1771 a été apportée en 2003, et la troisième, installée il y a deux ans, date de 1755 et c’est la plus ancienne église du nord de l’Olténie. »



    D’ailleurs, toutes les constructions que l’on peut admirer au musée du village de Vâlcea ont entre 100 et 250 ans, la plus ancienne remontant au XVIIIe siècle. La plus récente date du début du XXe. La demeure fortifiée de Bujoreanu autour de laquelle a été organisé la musée est elle aussi très ancienne. Elle a servi de résidence et de tour de défense contre les attaques turques aux XVIIe — XVIIIe siècles.



    Nous repassons le micro à Ionuţ Dumitrescu, responsable d’une des sections du musée : « La demeure fortifiée a appartenu à la famille Bujoreanu et elle comportait au début 3 niveaux. Du 3e, on pouvait voir les Turcs quand ils attaquaient la zone. A l’époque, la demeure communiquait le danger à l’église de la colline Cetăţuia, par l’intermédiaire d’un flambeau dont la fumée mettait en alerte les villageois habitant au-delà de la colline. La demeure fortifiée a perdu sa raison d’être après 1821, lorsque le danger turc a cessé de menacer la zone. Elle est devenue par la suite un entrepôt de céréales. Dans les années ’60, il a été décidé de restaurer ce monument. Le 3e niveau n’a pourtant pas pu être refait. De nos jours, la demeure comporte le rez-de-chaussée et un seul étage. »



    Le Musée du village de Bujoreni offre aux visiteurs l’occasion de connaître non seulement la tradition architecturale de la région, mais aussi des pages de son histoire.


    (Trad. : Daniela Stoican, Dominique)

  • City break à Bucarest

    City break à Bucarest

    Amis auditeurs, aujourd’hui nous vous invitons à découvrir la capitale de la Roumanie, Bucarest, une ville située dans le sud-est du pays, avec une histoire longue de plus de 500 ans. C’est une destination recommandée aussi bien aux familles qu’à ceux en quête d’amusement.



    Traian Bàdulescu, opérateur de tourisme, nous dit pourquoi on devrait choisir Bucarest comme destination de vacances : « Bucarest devient de plus en plus intéressant: opportunités de loisirs, sites culturels, prix attrayants, festivals, y compris dans la rue, une vie de nuit très riche, avec des magasins, clubs et restaurants ouverts même après minuit. »



    Les virées urbaines à Bucarest semblent gagner de plus en plus de terrain ces derniers temps, comme nous l’explique Traian Badulescu : « Les Israéliens manifestent un vif intérêt pour la capitale et la Roumanie en général en tant que destination touristique. Ceci étant, un des tour-opérateurs les plus importants d’Israël a ouvert une ligne charter hebdomadaire Tel-Aviv — Bucarest. Il s’agit des touristes qui s’intéressent uniquement aux loisirs et à la culture. Ces programmes s’étalent sur 5 jours, dont quelques jours à Bucarest et une visite sur la Vallée de la Prahova, à Brasov ».



    Traian Badulescu passe en revue les objectifs touristiques à ne pas rater à Bucarest : « Une virée urbaine dans la capitale roumaine sera bien remplie, car les objectifs à visiter ne font pas défaut. Certains sont plus visibles, tels le Palais du Parlement, soit le deuxième plus grand bâtiment au monde, après le Pentagone. Il y a ensuite les musées, très nombreux d’ailleurs, celui du Paysan roumain ou le Musée du village n’étant que quelques exemples. De même, l’architecture du centre-ville est elle aussi très intéressante, notamment celle sur l’Avenue Victoria qui rappelle de nos jours encore l’époque où Bucarest était surnommé « le Petit Paris ». L’endroit idéal pour finir en toute beauté une journée touristique à Bucarest est décidément le centre-ville, qui n’a rien à envier à ceux d’autres villes européennes. A ne pas oublier non plus la vie culturelle, qui est elle aussi très variée : festivals, spectacles de théâtre, d’opéra, concerts — les touristes auront sans aucun doute l’embarras du choix. En plus, chez nous les billets sont beaucoup moins chers que dans des villes telles Vienne, Paris, Milan etc. »



    Découvrir la culture, l’histoire et les traditions de Bucarest en un seul voyage ? C’est à nouveau possible à partir du mois de mai. Il suffit de prendre un des bus à étage qui traversent la ville et faire halte aux objectifs qui vous intéressent.



    Brânduşa Răeceanu, porte parole de la Régie Autonome des Transports de Bucarest nous donne des détails: « Le tour en bus à étage est merveilleux, il offre une nouvelle perspective sur la capitale, un regard différent. Il vous fait découvrir la plupart des objectifs culturels et historiques de la ville. Il y a 14 arrêts sur un trajet de 15 km et demi. Point de départ : la Place de la Presse. Premier arrêt: le Musée du village. Puis on passe à côté de l’Arc de triomphe, pour arriver à la Piata Victoriei (la Place de la Victoire) et parcourir ensuite l’avenue Calea Victoriei jusqu’au Palais du Parlement. On se dirige ensuite vers Piata Unirii (la Place de l’Union), la Place de l’Université, la Place Romana, pour retourner sur la Place de la Victoire et gagner quelques minutes plus tard la Place Charles de Gaulle (devant le parc de Herastrau). Enfin, on prend le boulevard Kiseleff pour revenir la Place de la Presse. Ce tour met en valeur tout le centre — ville de Bucarest. Les tarifs n’ont pas changé, les adultes doivent payer 25 lei (6 euros environ) pour un ticket, les enfants de 7 à 14 ans paient 10 lei (soit un peu plus de 2 euros), alors que le tour est gratuit pour les enfants de moins de 7 ans ».



    Voici maintenant plusieurs monuments que vous pouvez voir du bus et que vous retrouverez également sur la carte que vous recevrez en achetant un ticket aux côtés d’un guide audio disponible en français, en anglais et en italien. L’arrêt numéro 3 vous fait découvrir l’Arc de triomphe, construit entre 1921 et 1922 sur le modèle de celui de Paris. Si vous descendez au 4e l’arrêt vous pouvez visiter le Musée du paysan roumain, un bâtiment en style néo-roumain construit entre 1912 et 1941. Et c’est toujours ici que se trouve le Musée d’histoire naturelle Grigore Antipa qui témoigne de la dynamique de la vie sur terre depuis le moment de son apparition jusqu’à l’époque contemporaine. Sur la célèbre avenue Calea Victoriei, l’arrêt numéro 5 vous donne l’occasion de visiter l’église Kretzulescu, un des monuments d’architecture les plus importants de la ville, datant de l’époque du règne de Constantin Brancovan (1688 – 1714). Pas loin de l’église vous trouverez l’Athénée roumain, un symbole de la culture roumaine, construit il y a plus d’un siècle, et le Palais royal, résidence du roi Carol II, qui accueille actuellement le Musée national d’Art de la Roumanie, considéré comme le musée le plus important du pays. Sur la même Place de la Révolution, vous pouvez voir également l’édifice impressionnant de la Bibliothèque centrale universitaire.



    Vous pouvez quitter le bus et prendre le temps de visiter tous ces édifices, précise Brânduşa Răeceanu, porte parole de la Régie autonome des transports de Bucarest: « Le ticket est valable pendant 24h. Par conséquent, si vous trouvez sur la route le pub ou le resto où vous souhaitiez aller ou le musée que vous aviez l’intention de visiter, vous pouvez descendre, faire une visite et puis revenir sur le trajet pour continuer le voyage. Les bus circulent de 10h à 22h ».



    Une fois la randonnée terminée, vous pouvez faire choix d’un spectacle, un restaurant traditionnel roumain ou d’un pub moderne, la plupart se trouvant dans le centre historique de la ville. Vous n’allez pas le regretter, je vous assure! (Trad. Alexandra Pop, Valentina Beleavski)