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  • Exposition de l’œuvre de Pia Massaci au Musée de la ville de Bucarest

    Exposition de l’œuvre de Pia Massaci au Musée de la ville de Bucarest

    Fin 2022, le Musée de la ville de
    Bucarest, situé dans le Palais Suţu, a accueilli une nouvelle exposition de
    peinture consacrée au féminisme dans l’art, plus précisément à Pia Massaci,
    l’une des femmes peintre de la Roumanie de l’entre-deux-guerres. Connue pour sa
    chromatique, ses portraits et ses paysages, Pia Massaci (1908-1992) incarne aux
    dires d’Elena Olariu, directrice adjointe du Musée, le prototype de l’artiste
    tombé dans l’oublie.


    « L’aile du musée de la ville de Bucarest consacrée aux Beaux arts a
    accueilli une exposition consacrée à Pia Massaci, une femme-peintre née à
    Constanţa, dans la famille d’un avocat. Elle a débuté en 1935, dans le cadre du
    Salon officiel de Bucarest, par une exposition comportant un autoportrait et
    des poupées italiennes, deux thèmes qui lui sont restés très chers, puisqu’ils
    reviennent aussi dans d’autres expositions, y compris dans celle dont il est
    question aujourd’hui. C’est une exposition qui réunit plusieurs autoportraits,
    des natures mortes, des paysages dont un, inspiré du marché Matache de Bucarest
    et dont c’est justement le titre. D’ailleurs, ce tableau a déjà été exposé en
    2021, au pavillon Art Safari, dans le cadre d’une grande exposition consacrée aux
    femmes-peintre de Roumanie, intitulée « Séduction et triomphe dans
    l’Art ». Suite à cet événement, les descendants de Pia Massaci nous ont
    contactés pour nous mettre à disposition des documents d’archive, des photos et
    une cinquantaine de tableaux issus de la collection familiale. Il s’agit, je
    vous le rappelle, d’une artiste tombée dans l’oubli pendant plusieurs années.
    Or, le Musée de la ville de Bucarest mène une politique spéciale de recherche
    afin de récupérer les artistes relégués aux oubliettes. Que s’est-il passé
    exactement, avec cette génération de l’entre-deux-guerres ? Voilà la question à
    laquelle nous tentons de répondre. Pour commencer, il convient de préciser que
    dans ces années-là, de nombreux artistes ont été victimes de la crise
    économique. Parmi eux, beaucoup ne jouissaient pas de l’attention des
    critiques. Cela peut s’expliquer par le nombre important de peintres que la
    Roumanie comptait à cette époque-là. Malheureusement, à l’issue de la Seconde
    Guerre mondiale, le pays s’est vu installer à sa tête la dictature communiste
    qui n’encourageait que les artistes proches du régime. Par conséquent, de nombreux
    peintres de l’entre-deux-guerres sont entrés dans un cône d’ombre et nous
    tentons de les faire redécouvrir au public.
    »


    Elena Olariu, directrice adjointe
    du Musée national de la ville de Bucarest se penche dans les minutes suivantes
    sur le parcours académique et la carrière artistique de Pia Massaci.


    « Pia Massaci a été l’élève de Jean Alexandru Steriadi et de Camil
    Ressu, deux figures emblématiques de
    l’art roumain. Elle a aussi été lauréate du Prix de l’Académie des Beaux Arts
    de Iaşi en 1942. Ses ouvrages ont été présents dans tous les salons officiels
    de l’époque. Durant la période communiste, elle a eu quelques vernissages
    personnels. Elle a travaillé aussi bien à Braşov qu’à Tulcea, Constanţa et
    Balcic, en Bulgarie. Plusieurs de ses tableaux se trouvent dans des collections
    privées en France, en Allemagne, en Pologne, en Israël ou au Canada. Sa famille
    détient une cinquantaine de tableaux dont plusieurs ont été exposés au Palais Suţu, dans le cadre de cette exposition gérée
    par la commissaire Angelica Iacob. Personnellement, ce qui m’attire
    particulièrement chez Pia Massaci est le fait de la voir choisir ses sujets en
    fonction de ses propres préférences. Elle peint en fonction de ses envies, sans
    renoncer à sa touche féminine. A la différence d’autres femmes peintres qui ont
    essayé de se rapprocher de l’art masculin afin de plaire à une certaine
    catégorie de public ou aux critiques,
    Pia Massaci a privilégié un art purement féminin, d’une grande valeur. Elle a
    peint selon ses envies.
    » a conclu Elena Olariu. (Trad : Ioana Stancescu)