Tag: natalité

  • Un plan pour protéger les enfants et augmenter le taux de natalité

    Un plan pour protéger les enfants et augmenter le taux de natalité

     

    Il y a un an, le gouvernement de Bucarest a adopté la « Stratégie nationale pour protéger les droits de l’enfant ». Le Parlement vient d’adopter une loi selon laquelle 2025 sera « l’Année de l’enfant en Roumanie ». Les autorités annoncent qu’elles préparent une série de mesures pour soutenir les enfants et promouvoir leurs droits, notamment ceux issus de milieux défavorisés.

     

    Quelles directions prend la loi ?

    La loi adoptée par le Parlement au début de ce mois prévoit plusieurs axes d’action, parmi lesquelles l’organisation d’événements dédiés au développement social, éducatif, culturel et civique des enfants, ainsi que l’allocation de fonds spécifiques pour soutenir ces initiatives. Elle prévoit également la priorité des investissements dans les infrastructures destinées aux enfants. Selon les responsables, bien qu’il existe une législation nationale spécifique, une stratégie claire et un plan d’action appelé « Garantie européenne pour l’enfance » au niveau de tous les Etats membres de l’UE, en adoptant cette loi la Roumanie fait un pas supplémentaire.

    La représentante spéciale de l’ONU pour lutter contre la violence contre les enfants, Dr. Najat Maalla M’jid, est du même avis. Lors d’une récente visite en Roumanie, elle a salué les progrès significatifs réalisés dans le domaine de la protection et des droits de l’enfant, ainsi que ce concernant la lutte contre la violence envers les mineurs au cours des deux dernières années. Elle a aussi estimé que cette initiative était un exemple de bonne pratique et a suggéré qu’une année consacrée aux enfants dans plusieurs Etats pourrait stimuler les investissements internationaux en ce qui concerne la protection de l’enfance. « La Roumanie a enregistré d’importants succès en matière de protection et de bien-être des enfants, avec de multiples stratégies, plans et réformes législatives dans ce domaine. Je crois que la Roumanie est dans une excellente position non seulement pour continuer à diriger ces efforts au niveau national, mais aussi pour devenir un exemple au niveau international en matière de protection de l’enfance » – a déclaré la responsable en visite à Bucarest.

    Et pourtant la représentante de l’ONU a souligné que l’Etat restait confronté à de nombreux défis dans ce domaine.

     

    La natalité en déclin

    Par ailleurs, lors d’une table ronde qui a eu lieu ce mardi à Bucarest, le problème de l’augmentation du taux de natalité en Roumanie a également été abordé. Dans ce contexte, affirment les représentants du gouvernement, l’infertilité doit être inscrite à l’agenda public et une stratégie nationale est nécessaire pour aider les femmes et tous les couples qui souhaitent devenir parents, pour les soutenir à travers des mesures fiscales et économiques, ainsi qu’à travers un accès adéquat à tous les services de santé. Selon les statistiques officielles, l’infertilité touche, à l’échelle mondiale, un sixième de la population adulte. En Europe, par exemple, on estime qu’environ 25 millions de couples sont confrontés à des problèmes d’infertilité. Les faibles taux de natalité et l’augmentation de l’infertilité ont des effets qui, selon les autorités, peuvent conduire à des phénomènes irréversibles si des mesures ne sont pas prises maintenant. C’est pourquoi, promettent les représentants de l’Exécutif, la natalité est et restera une priorité. Dans ce contexte, la ministre de la Famille et de la Jeunesse, Natalia Intotero, a informé que le programme de fécondation in vitro était fonctionnel et sera étendu, car il constitue une réponse à la baisse alarmante du taux de natalité et aux problèmes financiers auxquels sont confrontées les familles en Roumanie.

  • Les taux de natalité et de mortalité en temps de pendémie

    Les taux de natalité et de mortalité en temps de pendémie

    Le nouveau recensement de la population roumaine, initialement prévu pour 2021, a été reporté à cause de la pandémie et aura finalement lieu cette année 2022. Les résultats seront comparés avec les données du dernier recensement de 2011. En attendant, les statistiques actuelles relatives aux taux de natalité et de mortalité sont inquiétantes. En Roumanie, le nombre de naissances, relativement faible, est resté constant pendant la pandémie, alors que le nombre de décès a explosé. En effet, il a dépassé les 334 000 en 2021, soit 27 % de plus qu’avant la pandémie. Au total, la surmortalité enregistrée pendant la pandémie a dépassé les 100 000 décès.

    D’autre part, la Roumanie a enregistré 40 000 nouvelles naissances de moins en 2020 par rapport à 2019. Vasile Ghețău, sociologue et expert en démographie, explique qu’il s’agit du record de naissances le plus bas enregistré au cours de 100 dernières années. L’accroissement naturel – soit la différence entre les taux de natalité et de mortalité – reste donc négatif, ce qui engendre une décroissance démographique, explique-t-il « En 2019, avant la pandémie, nous avons enregistré une baisse de 71 000 habitants en Roumanie, contre 120 000 en 2020. Toutefois, les données pour les 11 premiers mois indiquent une forte hausse de la mortalité, avec une baisse de la croissance démographique de près 150 000 habitants. Si l’on y ajoute les données pour le mois de décembre 2021, il y a de quoi s’inquiéter, avec une baisse de 160 à 170 000 habitants en seulement un an. Ce sont des chiffres vertigineux pour une population de seulement 19 millions d’habitants. »

    Vasile Ghețău nous offre quelques détails sur l’origine d’un tel taux de mortalité : « L’augmentation du nombre de décès en 2020, et plus particulièrement en 2021, n’est que partiellement liée au Covid, et concerne surtout les maladies des appareils respiratoire et circulatoire. Même si cette hausse reste aussi liée à la pandémie. Les études sur le sujet sont encore en cours. On sait par exemple que dans le cas des maladies de l’appareil circulatoire, les quarantaines instaurées pendant la pandémie ont engendré une hausse du nombre de décès chez les personnes âgées. Si l’on se penche sur les données relatives aux maladies respiratoires, on observe que la pneumonie est l’une des causes principales de la hausse du taux de mortalité. Il existe probablement une corrélation entre le contexte général de pandémie et ce virus. Mais les données finales nous permettront de clarifier les causes de décès. Nous pourrons ainsi déterminer le rôle joué par le Covid dans la hausse du taux de mortalité. »

    Vasile Ghețău nous explique qu’il est aujourd’hui possible de mesurer les effets immédiats du taux de mortalité de ces dernières années : « Le taux de mortalité enregistré sur les mois d’octobre et de novembre a eu des conséquences directes sur l’espérance de vie à la naissance, ce qui est tout à fait logique. En Roumanie, sur une année, elle est d’environ 76 ans pour l’ensemble de la population, hommes et femmes confondus. Or, on observe une baisse de 3 ans de l’espérance de vie selon les données récoltées au cours de 11 premiers mois de l’année dernière. Si l’on y ajoutait les données du mois de décembre, l’espérance de vie à la naissance devrait baisser encore davantage, pour arriver à 72 ans. Une telle diminution, de 4 ans, c’est énorme. Il y a fort à parier que le même phénomène s’observe dans les autres pays. Mais probablement de manière moins conséquente que pour la Roumanie en 2020, ou pour ce qui semble se dessiner pour 2021. »

    Ces chiffres ne font que révéler davantage un phénomène qui dure déjà depuis longtemps : les nouvelles générations nées en Roumanie n’assurent plus le renouvellement de la population, raconte le sociologue Vasile Ghețău : « Pour assurer ce renouvellement et garantir la croissance démographique, une femme doit en moyenne donner naissance à deux enfants au cours de sa vie. Si ce nombre va au-delà de deux en moyenne, la population va croitre, ce qui va générer le phénomène inverse, avec un taux de renouvellement élevé. La dernière génération à avoir assuré ce renouvellement est celle née en 1961. Après ça, le taux de natalité par femme dans le pays a toujours été inférieur à deux enfants. Il est logique, avec cette dynamique, que la croissance démographique continue de baisser, et que le renouvellement de la population ne soit pas assuré. »

    Le recensement permettra de fournir davantage de données afin de mieux appréhender l’évolution et l’involution démographique de la population roumaine. Il va se dérouler en deux temps, avec une première étape d’auto-recensement à partir du 14 mars 2022, et un recensement sur le terrain avec des entretiens en face à face qui débuteront le 16 mai 2022.

  • Les conséquences du déclin démographique

    Les conséquences du déclin démographique

    Les données statistiques
    montrent qu’au 1er janvier 2021, la population résidente en Roumanie est tombée
    sous la barre de 19,2 millions de personnes, ce qui se traduit par une
    diminution de près de 143.000 personnes en l’espace d’une année. La Roumanie perdrait
    ainsi, tous les ans, l’équivalent de la population d’une ville de taille
    moyenne. L’analyste économique Constantin Rudniţchi met en exergue les causes
    du phénomène. « Pour ce qui est de cette
    évolution, il s’agit en premier lieu d’un taux de natalité plutôt faible et d’un
    taux de mortalité relativement élevé. Mais la cause principale réside dans
    l’émigration massive, dans le choix que font beaucoup de Roumains de quitter
    définitivement le pays. Certes, ces derniers partent le plus souvent en Union
    européenne, dans notre espace européen commun, mais cela revient finalement au
    même, car ils quittent le pays. Et les statistiques ne sont pas sujet à caution :
    il s’agit bien d’une tendance lourde. Remarquons, d’autre part, le
    vieillissement accéléré de la population résidente, un autre phénomène bien
    présent qui accentue le premier. Le nombre de personnes âgées augmente, alors
    que la part de la population jeune diminue. Ce sont des tendances claires et
    nettes, qui ne font pas de doute. »



    Pourtant, non seulement la
    Roumanie est confrontée à un déclin démographique accentuée, mais l’Europe dans
    son ensemble. Si au début du XIXe siècle la population du continent
    représentait 15 % de la population de la planète, en 2050 elle n’en
    représentera plus que 5 %. Et cette situation est dueen grande partie à l’envolée
    démographique dans d’autres régions du monde, autant qu’au déclin dramatique de
    la population en Europe. Et bien que les Européens aiment avoir plus d’enfants,
    deux raisons principales les rendent réticents : le manque de sécurité
    économique et l’inquiétude quant à l’avenir de leurs enfants. Résultat des courses
    : un nombre de nouveau-nés en berne, avec, pour corolaire, la mise en danger du
    marché de l’emploi et des systèmes de santé et de retraite.

    En effet, selon les
    estimations, dans l’Union européenne, l’âge moyen pourrait atteindre 49 ans
    d’ici 2050. C’est-à-dire que l’on assiste à un processus de vieillissement
    démographique accéléré, qui se traduit par une augmentation du nombre de
    retraités et par une diminution du nombre de personnes actives sur le marché du
    travail. Pour la Roumanie, le phénomène de l’émigration ne fait que renforcer
    la tendance. Selon l’Institut national de la statistique de Bucarest, l’année
    dernière, le nombre d’émigrants a dépassé celui des immigrés de près de 29 000
    personnes. Là encore, l’analyste économique Constantin Rudniţchi constate
    : « L’impact de l’évolution
    démographique sur l’économie du pays est assez clair. D’un côté, il y a la
    fuite des cerveaux, le départ des gens qualifiés, car ce sont bien ces gens-là
    qui partent en premier. De l’autre côté, il est clair qu’une société
    vieillissante a d’autres types de besoins et qu’elle manifeste une tendance à
    la hausse en matière de dépenses de santé et dans le domaine des retraites,
    deux systèmes qui se trouvent déjà en déficit. Qui plus est, le système roumain
    de santé souffre d’un sous-financement chronique, ce qui ne fait qu’exacerber
    le problème. »



    Au niveau européen, selon
    les données fournies au printemps passé par Eurostat, sur les 1.216 unités
    territoriales statistiques de l’UE, 802 auront une population moindre en 2050
    qu’en 2019, alors que 414 autres auront une population plus importante en 2050
    par rapport à l’année de référence, 2019. Les populations caractérisées par un vieillissement
    accéléré se trouvent dans des régions situées principalement en Europe de l’Est,
    soit aux Pays baltes, en Pologne, en Slovaquie, en Roumanie et en Bulgarie, mais
    également en Europe du Sud (Italie, Espagne et Portugal). La République
    tchèque, la Grèce, la Croatie, la Hongrie et la Finlande comptent, elles aussi,
    une grande majorité de régions en déclin démographique. A l’opposé, un
    rajeunissement des populations est attendu dans seulement 10 % des régions,
    dont 8 sur 10 en Allemagne, où l’âge moyen diminuerait de 4 ans. Les dernières
    données Eurostat montrent que 2020 a d’ailleurs été, dans un contexte de
    pandémie, une année marquée par le taux de mortalité le plus élevé, sur les 60
    dernières années dans l’UE. Les 27 ont
    enregistré, l’année dernière, 534.000 décès de plus, soit une augmentation de
    11% par rapport à 2019.

    Ainsi, la population de l’Union est passée de 447,3
    millions d’habitants à 447 millions. La plus forte baisse de la population en
    termes absolus s’est manifestée en Italie (-384.000, soit une diminution de 0,6%
    de la population italienne), suivie par la Roumanie (-143.000, soit -0,7%) et
    la Pologne (-118.000, -0,3%). A noter toutefois qu’en pourcentage de la
    population totale rapporté à la population de chaque État, la Roumanie occupe
    la première place dans ce classement peu enviable. Existe-t-il des solutions
    pour stopper le déclin démographique roumain ? L’analyste Constantin Rudniţchi demeure
    sceptique. « Malheureusement, il
    n’y a pas de solution miracle pour endiguer le phénomène. J’avais pu observer
    dans d’autres États la mise en place de différents dispositifs censés encourager
    la natalité, à commencer par l’augmentation des allocations versées aux mères, ou
    encore par la rallonge des congés de maternité. Ces formules pourraient être
    appliquées en Roumanie, mais, du moins en ce moment, le sujet démographique est
    plutôt absent de l’agenda politique national. »



    Autour de la Roumanie, en
    République de Moldova voisine, pays qui compte une majorité roumanophone, la
    situation est encore pire. Une analyse de l’Institut « Avenir » pour
    le développement et les initiatives sociales, institut basé à Chişinău, révèle
    que, de 1991 à nos jours, la population de la République de Moldavie a diminué
    de près de 1,5 million de personnes. La population moldave actuelle s’élève à
    2,9 millions, y compris les Moldaves qui vivent sur la rive gauche du Dniestr, soit
    dans la région séparatiste de Transnistrie, qui compte un peu plus de 300.000 habitants.
    Près d’un tiers de la population de la République de Moldova a quitté le pays
    natal au cours des trois dernières décennies, le pays devenant ainsi l’un des
    plus touchés par le phénomène du déclin démographique.


    (Trad. Ionut Jugureanu)





  • La Roumanie accouche par césarienne

    La Roumanie accouche par césarienne

    Dans les rangs des autres pays européens, la Roumanie sattribue malheureusement toute sorte de records négatifs. Une statistique Eurostat rendue publique fin 2019 montrait que notre pays se situe en second position, juste après Chypre, dun classement européen dressé en fonction du nombre de femmes qui accouchent par césarienne. 60% des nouveaux nés de Roumanie viennent au monde suite à cette intervention chirurgicale. Si à lépoque communiste, le nombre de femmes qui accouchaient par césarienne était presque insignifiant – à cela contribuait aussi la politique de natalité menée par Ceausescu- la situation a changé après 1990. Les grandes cliniques privées encouragent cette intervention dont les frais dépassent ceux dun accouchement par voie naturelle. Mais la situation se répète dans les maternités publiques aussi. Pourquoi les femmes roumaines préfèrent-elles la césarienne ? Est-ce que cest un choix ou plutôt une recommandation de la part des médecins ? Voici ce que répond Irina Mateescu, sage- femme agréée : « Je ne pense pas que les Roumaines évitent daccoucher naturellement, mais elles évitent plutôt à se confronter à cette image traumatisante quon a souvent sur laccouchement. Il y a toute sorte dhistoires qui circulent sur les moyens utilisés par le personnel de chez nous pour accélérer le travail ou encore sur la façon dont on parle aux femmes en souffrance. Après, il y a cette position gynécologique complètement atypique et antigravitationnelle quon impose aux femmes pour expulser le bébé. Il est vraiment difficile daccoucher dans cette position la. De nombreux hôpitaux ne proposent pas lépidurale qui en plus, nest pas gratuite ce qui pousse les femmes à fuir laccouchement naturel de peur davoir mal ou parce quelles risquent de se voir traitées sans respect et sans empathie. En Roumanie, ce pourcentage très grand des césariennes a souvent de fausses raisons médicales et il ne reflète pas le choix des femmes. Je répète, il représente souvent loption des médecins et non pas des futures mères ».



    Le médecin obstétricien, Brândușa Mitroi, invoque aussi la peur de linconnu que la femme peut ressentir au moment de laccouchement, tout comme lâge de plus en plus avancé des mères : « Une grande partie des césariennes sont dues à lâge avancé de la future maman qui souvent est associé à des soucis de santé tels le diabète gestationnel ou lhypertension artérielle. Des complications médicales peuvent surgir aussi pendant le travail et du coup, on est obligé dintervenir en urgence. Par la suite, il y a des raisons qui renvoient aux préférences de la future mère qui souvent opte pour une césarienne de peur de linconnu ou encore parce quelle manque dinformations. Cest vrai que face à la recrudescence des cas de mal praxis, ces dernières années, les médecins pourraient préférer la césarienne, mais détrompez-vous, ce nest pas loption la plus facile pour nous, car dans le monde médical, on sait déjà que cette méthode sassocie à un taux élevé des complications ».



    Jadis, la sage-femme jouait un rôle clé dans le processus de la naissance dun bébé. Malheureusement, de nos jours, au moins en Roumanie, ce métier est en voie de disparition, surtout depuis la fermeture des écoles de sages-femmes. Irina Mateescu : « Le rôle dune sage – femme continue à être extrêmement important. Si nous, on pouvait assurer le suivi de la femme enceinte au niveau national, je suis certaine que les indicateurs de santé connaîtront une hausse impressionnante, parallèlement à la baisse des ceux de risques. On est moins de 1000 sages-femmes agréées, membres de lOrdre des Aides soignants et des sages-femmes. On devrait donc former le reste jusquà 12000, ce chiffre représentant un minimum nécessaire au niveau national. Si les écoles spécialisées ne rouvrent plus, cest impossible de proposer une formation. A lheure où lon parle, les sages-femmes de Roumanie ont vu leur rôle diminuer dans tout le processus périnatal. On ne veut pas de nous, on narrive pas à mettre à profit proprement nos compétences, sinon comment expliquer le fait quon a supprimé les facultés spécialisées fonctionnant dans tous les centres universitaires (sur les 9 centres, il en reste un seul qui propose toujours une formation de sage-femme). Du coup, le domaine médical souffre dune saturation de médecins obstétriciens ou néonataux qui assurent aussi des services de sage-femme sans avoir forcément les compétences. 85% de leur travail devrait être le nôtre. »



    La césarienne jouit dernièrement dune si grande envergure dans la société roumaine que les efforts dune poignée de gens pour changer la donne semblent inutiles. Le médecin Brândușa Mitroi, médecin obstétricien, rappelle que la naissance est un phénomène naturel et du coup, insiste sur un changement de perspective : « Comment pourrait-on changer la situation ? Eh bien, en nous rappelant que la naissance fait partie de la vie. Le plus souvent, la nature ne fait pas derreurs et chaque femme se voit offrir pour ainsi dire, le bébé quelle peut mettre au monde en toute sécurité. Alors, comment faire pour privilégier laccouchement par voie naturelle ? En participant à des cours, en sollicitant la présence du père en salle daccouchement ou en proposant la péridurale ».


    Pour sa part, Irina Mateescu plaide en faveur de quelques solutions administratives claires : « Une première solution serait de nous voir séparer de lOrdre des Aides Soignants afin quon puisse représenter proprement notre métier. Après, il faudrait que la femme qui accouche puisse être surveillée par le médecin de garde. Le fait que la future mère réclame tel ou tel médecin pour lassister au moment de la naissance est une anomalie propre à la Roumanie. Chez nous, les femmes attendent que leur gynécologue leur offre du support émotionnel. Un médecin épuisé au lendemain dune journée de garde ou qui arrive en urgence à la fin dune réunion en famille nest pas en mesure de faire proprement son métier. Cest le médecin de garde qui savère le plus efficace. Voilà pourquoi il est important de fonctionner selon certains protocoles. Il y a des guides de bonnes pratiques quon devrait transformer en protocoles afin dassurer une uniformisation de la prise en charge correcte de la mère et du bébé. On devrait avoir les mêmes standards partout en Roumanie ».



    Sur lensemble des problèmes dénoncés par les femmes quant il sagit du processus de naissance, un revient fréquemment : la séparation de la mère et de lenfant juste après laccouchement. Une pratique brutale aussi bien pour le nouveau-né que pour la mère qui se retrouve souvent en détresse émotionnelle. De lavis des sages-femmes, quand ce problème finira-t-il par trouver une solution ? Irina Mateescu: « Le jour où les sages femmes deviendront actives pour pouvoir surveiller le plus de grossesses possibles, assister aux accouchements et soccuper par la suite du binôme mère-bébé. Les mères qui se portent bien et les enfants en bonne santé devraient rester ensemble et quitter lhôpital le plus vite possible pour bénéficier par la suite dune assistance à domicile. Voilà ce que les sages-femmes sont censées faire. A condition, bien sûr, quon nous laisse travailler ».




  • Nouari Nagmouchi (Algérie) – En Roumanie, plus de filles que de garçons?

    Nouari Nagmouchi (Algérie) – En Roumanie, plus de filles que de garçons?

    En 2018, la Roumanie comptait 3.245.000 personnes entre 0 et 14 ans, alors que la population de plus de 65 ans excédait ce chiffre de 500.000. Dans le segment de population de 0 à 18 ans, la proportion des garçons a été supérieure à celle des filles du même âge, soit 51,4%, et le rapport de masculinité, de 1057 garçons pour 1000 filles. Selon toutes les statistiques officielles, 2019 a été l’année où seulement 178.000 enfants sont nés en Roumanie. C’est un record négatif, soit le chiffre le plus bas des naissances depuis 1966. Pourquoi 1966 ? Parce qu’elle évoque pour les Roumains une date-butoir : cette année-là, le dictateur Ceausescu, qui souhaitait voir naître beaucoup de Roumains, mais le pays vivait des temps assez difficiles, avait décidé d’interdire l’IVG et les méthodes contraceptives. 2019 est la deuxième année consécutive de record négatif en matière de natalité.



    De l’avis des spécialistes, à défaut d’une politique censée stimuler les familles à avoir des enfants, la Roumanie ne pourra pas arrêter le déclin démographique. Bien entendu, cet état de choses pourra bientôt mener à des problèmes sociaux. C’est dire que l’année dernière, le nombre des naissances n’a plus dépassé celui des décès. Même en 2011, lorsque des coupes salariales ont été pratiquées, lorsque les taxes ont augmenté et l’indemnité pour élever l’enfant en bas âge, déjà très basse, a été plafonnée, le nombre des naissances a quand même été plus élevé. En fait, la migration est une des principales causes. L’Eurostat estime que 3,4 à 4 millions de Roumains vivent à l’extérieur des frontières du pays, notamment dans l’Union européenne. Selon une récente étude de l’UNESCO, plus le niveau d’éducation des gens est élevé, et plus ils sont disposés à partir pour fructifier leur qualification là où ils trouvent des emplois plus rémunérateurs. Parce que ceux qui quittent le pays sont des personnes actives et d’âge fertile. S’ils ont des enfants, ils les ont à l’étranger.



    D’un autre côté, les femmes mettent la carrière au premier plan, ce qui veut dire qu’elles font d’abord des études, après elles commencent à travailler, et font des enfants entre 30 et 38 ans notamment. Elles ne font plus d’enfant à 20 ans, comme avant 1989. Le vieillissement de la population est une caractéristique de l’ensemble du continent, pas seulement de la Roumanie. Dans ce pays, nous avons neuf naissances par millier d’habitants. Il existe un congé payé pour élever l’enfant jusqu’à 2 ans — c’est le seul élément de politique démographique. La France est le seul pays qui a réussi, par une politique conséquente, à avoir une natalité de 17 par mille. Nous ne disposons pas de statistiques sur le nombre de naissances de filles et de garçons en Roumanie. L’Eurostat estime que jusqu’en 2060, la population de la Roumanie perdra 5,8 millions d’habitants, et se chiffrera, de 19,5 millions en 2018 à 13,7 millions.

  • A la Une de la presse roumaine 23.08.2016

    A la Une de la presse roumaine 23.08.2016

    En ce 23 août, les journaux roumains
    reviennent sur les événements qui ont eu pour résultat la sortie de la Roumanie
    de l’alliance avec l’Allemagne nazie et son ralliement aux Nations unies. A
    découvrir une interview exceptionnelle que l’homme politique roumain Corneliu
    Coposu a accordée en 1945 à l’agence Associated Press et qui n’avait jamais été
    publiée dans la presse roumaine. Dans les journaux de ce mardi, également, une
    explication de la forte baisse de la natalité en Roumanie, une analyse des
    effets de la très bonne récolte de blé sur l’économie roumaine et une
    invitation à faire du tourisme en Roumanie.

  • 13.01.2014 (mise à jour)

    13.01.2014 (mise à jour)

    Enquête – Plusieurs personnes ont été auditionnées par la commission d’enquête sur la légalité de l’achat de plusieurs terrains agricoles, dans le sud-est de la Roumanie, par la fille du président de la République Traian Basescu. La commission a été constituée en décembre dernier, suite à un vote des deux chambres du Parlement de Bucarest, afin d’enquêter les circonstances par lesquelles la fille du président roumain a acheté un terrain agricole dans le département de Calarasi. Dans la première étape des procédures, la commission entendra les représentants des institutions au sujet de l’historique de ces terrains, avant d’inviter d’autres personnes liées aux documents présentés.



    Référendum – L’Union sociale–libérale, la coalition gouvernementale de Bucarest, formée par les partis social–démocrate et national libéral a décidé d’organiser le référendum sur la modification de la Constitution en même temps que le scrutin pour le Parlement européen au mois de mai. C’est ce qu’ont annoncé les deux leaders de l’USL, le premier ministre social-démocrate Victor Ponta et le chef libéral Crin Antonescu. L’USL a également décidé d’organiser le scrutin présidentiel début novembre, 45 jours avant la fin du mandat de l’actuel chef de l’Etat. L’Union a également décidé de modifier la loi électorale et de réintroduire ainsi le vote sur des listes pour l’élection de députés roumains. Le nombre de ces derniers sera limité à 300. La réforme institutionnelle, la révision de la Constitution et la participation aux élections pour le Parlement européen avec le même programme politique figurent parmi les priorités de l’Union sociale-libérale pour 2014.



    Inflation — En Roumanie, le taux de l’inflation ne s’est chiffré quà seulement 1,55% en 2012, soit la valeur la plus réduite connue par le pays durant les 24 dernières années, a annoncé l’Institut national de la statistique, à Bucarest. Cette baisse de l’inflation est due aux niveaux performants des récoltes de l’année dernières, ayant fait baisser les prix des produits alimentaires en Roumanie. Toutefois, la Banque centrale de Bucarest met en garde contre une hausse de l’inflation dans les prochains mois, au fur et à mesure que les retombées de l’année agricole précédente vont s’estomper.



    Natalité – La natalité est en baisse en Roumanie, pays qui a enregistré le nombre de nouveau-nés le plus réduit de son histoire moderne. La baisse a commencé juste après la chute du régime communiste en 1989 et selon le directeur du Centre de recherches démographiques de l’Académie roumaine, Vasile Ghetau, cet effet était attendu après l’abrogation des décrets communistes qui imposaient des restrictions à la contraception et aux IVGs. C’est pourquoi le nombre des naissances à chuté de 370 mille à 200 mille en une seule décennie. Dans une interview accordée à Radio Roumanie, Vasile Ghetau a expliqué que les politiques censées encourager la natalité devraient être élaborées et mises en œuvre pendant les périodes d’essor économique. Leur introduction pendant des périodes de récession risque d’avoir des effets imprévisibles et nuisibles, puisqu’elles pourraient stimuler la natalité parmi les catégories de population défavorisées et qui possèdent un niveau culturel très bas.



    Tennis – La joueuse roumaine de tennis Monica Niculescu, 60e au classement WTA, s’est qualifiée aujourd’hui au deuxième tour de l’Open d’Australie. Elle a battu l’Israélienne Shahar Peer, numéro 77 mondial, sur le score de 6 — 4, 6 — 1. Dans l’épreuve de double messieurs, l’équipe Horia Tecau/Jean–Julien Rojer (Roumanie, respectivement Pays Bas), rencontre l’équipe Teimuraz Gabachvili/Mihail Kukuchkin (Russie, respectivement Kazakhstan).