Tag: nationalisation

  • April 13, 2017

    April 13, 2017

    EU FUNDS – Romania currently has available for investments in the transport sector over 6.8 billion euro, of which 5.1 billion from EU funds, said the European Commissioner for regional policy Corina Cretu. According to a news release issued by the Representation of Romania to the EU, Creţu discussed in Brussels yesterday with the Romanian Transport Minister Răzvan Cuc, and emphasised the need to spend up the funds provided by the EU. Corina Creţu also mentioned the benefits entailed by the programmes in this sector, which allowed for the transport network in Romania to be extended and improved. In turn, Minister Răzvan Cuc presented the commitment of Romanian authorities to finalising the current investments and start new projects.




    EXPORTS – Romanian exports to Syria were 80% lower in 2016 than in 2011, when civil war broke out in that country. In 5 years, Romania has lost at least 500 million euros in exports, the daily Ziarul Financiar reports. Syria mostly imported livestock from Romania, sheep and goats, as well as dairy, eggs and fish. The daily also mentions that Romania has stayed uninvolved in the conflict in Syria, and in 2012 the then President Traian Băsescu would not close the Romanian diplomatic mission in Damascus, arguing that the country hosted a large Romanian community. According to the Romanian Foreign Ministry, 10,000-12,000 Romanians live in Syria, mostly women married to Syrian citizens. The Embassy of Romania also provides consular assistance to citizens from other countries, like Canada, France and Australia.




    BORDER SECURITY – Romanian check points are getting crowded, because of a new European regulation tightening border checks, which took effect last week, and because of increased traffic ahead of the Easter holidays, the General Border Police Inspectorate reports. Waiting times for the trucks entering Romania at the Siret checkpoint in the north-east reach 10 hours. Problems are also reported at Giurgiu in the south and Petea in the north-west, where waiting times are around 90 and 60 minutes, respectively, while in Albiţa, in the north-east and Ostrov, in the south-east, those who want to cross the border have to wait for at least 30 minutes. The longest automobile queues are reported in Giurgiu and Petea. Border police say they are trying to strike a balance between citizen security and smooth traffic.




    DECENTRALISATION – The Government of Romania endorsed yesterday a Decentralisation Strategy, aimed at bringing all public services closer to the citizens. The sectors targeted by the process are agriculture, education, healthcare, culture, environment, youth, sports and tourism. Until November, the relevant ministries will conduct impact analyses and will draw up sector-specific regulations for each field subject to decentralisation.




    FINANCE – The Parliament of Romania will initiate the procedures to dismiss the management of the Financial Oversight Authority. The announcement, made by Liviu Dragnea, the president of the ruling Social Democratic Party, comes following a scandal involving the alleged nationalisation of private pension funds. Liviu Dragnea claims the head of the Financial Oversight Authority Mişu Negriţoiu started the rumours regarding the nationalisation, and denies that such a scenario is being considered. Meanwhile, the Finance Ministry is working on changes in the Fiscal Code to the effect of introducing a tax on household incomes. Suggestions include the introduction of the concept of household as an entity for tax purposes, a 10% flat tax rate as of January 2018 and tax deductions. At present, the income tax in Romania is calculated on an individual basis and the flat tax rate is 16% per month.




    HOLY THURSDAY – Christians around the world, including in mostly Orthodox Romania, commemorate Holy Thursday today, when the Last Supper was followed by the arrest and trial of Christ. Tonight, Orthodox Christians attend the Matins of the 12 Gospels, when they listen to 12 biblical texts about the last moments in the life of Jesus. On Saturday night Christians will celebrate Easter, the Resurrection of Christ. This year, the Orthodox and Catholic Christians celebrate Easter on the same day.


    (translated by: Ana-Maria Popescu)

  • L’économie planifiée et les banques

    L’économie planifiée et les banques

    Après l’installation du premier gouvernement communiste de Roumanie le 6 mars 1945, le Parti communiste roumain a commence à bâtir l’économie planifiée. Durant le passage du capitalisme au communisme, le PCR a compté sur les institutions de l’Etat qu’il avait accaparés avec l’aide de l’armée soviétique, sur ses propres apparatchiks, sur le travail idéologique, sur les pressions et les intérêts communs. Le passage d’une économie libérale de marché à une économie centralisée et planifiée a duré plusieurs années, et il s’est réalisé conformément à une feuille de route prévoyant des objectifs bien définis à accomplir. La méthode utilisée a été la nationalisation ou la confiscation des moyens de production, les banques figurant parmi les premières sociétés à être incluses au patrimoine de l’Etat. Symboles du capitalisme, les banques ont été dépourvues de leurs prérogatives et actifs, de leur droit d’octroyer des crédits et de proposer des taux d’intérêt, de leurs dépôts et créances.



    La loi no. 119 du 11 juin 1948 nationalisait les entreprises industrielles, les banques, les sociétés d’assurances, les mines et les sociétés de transports, qui devenaient propriété de l’Etat. Celui-ci possédait dorénavant tout moyen de production générateur de profits. Nicolae Magherescu, membre de la jeunesse libérale et chef de cabinet du ministre des finances Mihail Romniceanu se souvenait en 1996 lorsqu’il avait été interviewé par le Centre d’histoire orale de la radiodiffusion roumaine, des moments qui avaient suivi la nationalisation.





    Nicolae Magherescu : « Tous les salariés des autres banques ont été absorbés par la Banque nationale, qui est devenue ainsi banque commerciale d’Etat. C’était uniquement par le biais de cette institution que se déroulaient toutes les opérations bancaires : opérations de caisse, crédits, décomptes, tout. La centralisation de l’économie a commencé par le système bancaire puisque c’était lui qui détenait les leviers économiques. La fermeture du système bancaire privé et la concentration de toutes les opérations dans les mains d’une seule banque a donné naissance au système de l’économie centralisée. »



    La nationalisation des banques a provoqué l’écroulement de l’économie de marché et du système des prêts, de la circulation de la masse monétaire, le moteur d’une économie saine.



    Mihai Magherescu évoque les nouvelles conditions de travail dans lesquelles les salariés des banques se sont retrouvés : « J’étais débutant et je touchais le salaire le plus bas, environ 45 millions de lei, alors qu’un pain coûtait 200 mille lei, parfois même 400 mille ou plus. Afin de détruire ou de confisquer tous les moyens de production dont disposait la classe moyenne ou la bourgeoisie, le gouvernement a introduit une réformé monétaire. Ce n’était pas une réforme monétaire dans le vrai sens du mot, mais une véritable liquidation de toutes les sommes d’argent. Leurs possesseurs ne recevaient rien en échange. Nous, qui étions employés, nous étions le seuls privilégiés. Certes, nos salaires étaient maigres, mais ils constituaient des rentrées mensuelles. Je me souviens qu’à l’époque, en 1947, je touchais 30 lei, mais avec ces 30 lei on pouvait faire quelque chose. Les autres, qui n’étaient pas inclus dans ce que les communistes appelaient « le champ du travail », ne touchaient rien. Et cette réforme a constitué le coup le plus dur infligé à la bourgeoisie, qui fut pratiquement dépourvue d’argent. Une année plus tard, le gouvernement a commencé la nationalisation de toute les entreprises privées. Ce fut le deuxième coup dur. En 1952, une deuxième réforme monétaire fut effectuée. La parité n’était plus de 1 à 1, mais de 1 à 20 et les possesseurs de comptes en banque n’ont pas pu convertir l’intégralité de leurs sommes d’argent, mais jusqu’à un certain seuil. Voilà donc quels ont été les moyens par lesquels le Parti communiste a cherché à annihiler la bourgeoisie et à s’emparer de tout l’argent du pays. »



    Les conseillers soviétiques ont constitué un élément essentiel au sein du nouveau type d’économie que le pouvoir communiste de Bucarest avait mis en place.



    Mihail Magherescu : De tels conseillers, on les avait implantés même au sein de la Banque centrale de Roumanie que j’ai intégrée après mon départ de la Banque roumaine. Comme à l’époque j’étais jeune et célibataire, on m’a muté à la succursale de Ploiesti où j’ai passé deux ans avant de réintégrer le siège central, dans la capitale. Vers 1949-1950 j’étais donc de retour à Bucarest. A l’époque, il y avait à la banque un conseiller soviétique qui s’appelait Romashov ou quelque chose comme ça, je m’en souviens plus parfaitement. Il s’habillait négligemment et ses pantalons étaient toujours froissés. Or, ce Romashov a débarqué avec des instructions précises de la banque russe Gostbank en nous obligeant à dérouler toutes les opérations bancaires selon le modèle moscovite.



    Mihail Magherescu a précisé que pour atteindre à ses objectifs, le régime s’est remis aussi aux anciens cadres-dirigeants: Le passage à ce processus tellement bien mis au point n’aurait jamais été possible sans l’appui des anciens cadres- dirigeants. Si vous étiez sans faute, un salarié loyal, sans propriété aucune, sans aucune entreprise privée, alors là, on vous laissait travailler dans la banque. C’était tout un appareil bureaucratique qui a assumé ce rôle durant 8 ou 9 ans. Comme quoi, les communistes préféraient collaborer toujours avec les anciens dirigeants. Personnellement, je peux vous fournir plus de détails sur la situation de la Banque centrale puisque j’y ai travaillé jusqu’à ma retraite. Petit à petit, tous les anciens directeurs âgés, à l’époque, de 45 ou 50 ans, se sont vus remplacer par des anciens cadres du parti communiste ou même des travailleurs qui, en l’absence de toute formation bancaire, comptaient beaucoup sur l’appui des technocrates gardés sur place sans se voir pourtant attribuer de fonction importante.



    Suite à la nationalisation, les banques roumaines ont fini par se voir intégrer au sein d’un type d’économie complètement inconnu à l’Occident. A regarder les documents, l’économie semblait bien supérieure aux chiffres véhiculés sur le marché. En réalité, la situation n’était pas du tout rose et le système bancaire roumain risquait la faillite. (Trad. Ioana Stancescu, Alex Diaconescu)