Tag: neutralité climatique

  • Objectif UE 2030 : 100 villes neutres d’un point de vue climatique

    Objectif UE 2030 : 100 villes neutres d’un point de vue climatique

    Améliorer les zones urbaines pour atteindre la neutralité climatique

     

    M100 est un hub roumain créé pour soutenir une nouvelle mission de l’UE : avoir 100 villes neutres d’un point de vue climatique d’ici 2030. Objectif : appuyer, promouvoir et mettre en valeur une centaine de villes européennes dans leur parcours vers la neutralité climatique. Autant dire que les zones urbaines jouent un rôle fondamental dans l’atteinte de la neutralité climatique à l’horizon 2050, car c’est là que les stratégies bas-carbone pour le secteur énergétique, les transports, l’urbanisme et même l’agriculture coexistent et se croisent.

     

    Parmi les 100 villes sélectionnées par la CE pour participer à cette mission ambitieuse, trois villes roumaines doivent relever le défi : Bucarest, la capitale, par son 2e arrondissement, Suceava (nord-est) et Cluj-Napoca (centre-ouest). Aux 100 villes des 27 Etats-membres de l’Union se sont jointes 12 autres situées dans des pays associés ou ayant le potentiel d’être associés au programme Horizon Europe, de la neutralité climatique.

     

     

    La priorité : avoir une stratégie cohérente

     

    Quant à la Roumanie, on aimerait bien que les 3 villes mentionnées ne soient pas les seules, affirme Ovidiu Cîmpean, secrétaire d’Etat au sein du ministère des investissements et des Projets européens:

    « Je crois qu’avant tout, nous avons besoin d’une stratégie qui soit menée à bout de manière cohérente. On a aussi besoin de financement. Pour ce faire, nous sommes en train de construire au niveau national une mission similaire à celle européenne, pour une centaine de villes roumaines neutres d’un point de vue climatique. Il existe déjà un partenariat entre 6 ministères qui se sont mis d’accord pour atteindre cet objectif. A commencer par cette année 2024, nous lancerons un appel pour 10 autres villes qui souhaitent être appuyées pour devenir climatiquement neutres. Nous essayons d’attirer un financement de plus d’un milliard d’euros d’ici 2030, d’avoir des appels aux candidatures chaque année pour des projets à mettre en place dans ces villes, justement dans cette idée avoir de les plans d’action cohérents concernant le climat ». 

     

     

    Comment atteindre cet objectif ? Voici quelques exemples.

     

    Réduire les émissions de gaz à effet de serre en utilisant de l’énergie provenant de sources renouvelables. Le soleil, le vent et les eaux nous aideront à illuminer nos habitations à des coûts financiers et environnementaux beaucoup plus réduits que les combustibles fossiles.

     

    Plus encore, les logements connectés à l’énergie verte aideront à faire diminuer notre empreinte personnelle de carbone. Puis, un tiers des émissions de dioxyde de carbone de l’UE sont produites par les immeubles et pourraient être éliminées par la modernisation de ceux-ci.

     

    Une attention accrue est nécessaire aussi pour les nouveaux ensembles résidentiels, en leur imposant des normes spéciales en matière de patrimoine construit. Par exemple, dans le 2e arrondissement de Bucarest l’on investit massivement dans des projets censés améliorer efficacité thermique des immeubles déjà construits et l’on tente à offrir aux gens tout ce dont ils ont besoin à une distance maximum de 15 minutes à pied.

     

    Enfin, pour réduire la dépendance des Bucarestois aux voitures personnelles, la municipalité a créé 36 km de pistes cyclables qui relient les zones résidentielles aux moyens de transport en commun.

     

    Prenons aussi l’exemple de Cluj-Napoca, où l’on envisage de créer des quartiers résidentiels sans émissions de carbones à l’aide de la technologie Digital Twin. C’est la compagnie NetZeroCities a remporté l’appel d’offres et qui contribuera à l’objectif général de Cluj de devenir une ville aussi efficace énergétiquement que possible.

    Et c’est toujours Cluj-Napoca qui a promis, à l’horizon 2030, de planter 100 000 arbres et de réhabiliter les rives de la rivière de Someș, pour que cette zone devienne le pilier de la mobilité durable de la ville.

     

    Autant de projets environnementaux ambitieux à mettre en place dans les 6 années qui nous séparent encore de l’année 2030.  (trad. Valentina Beleavski)

  • Un grand pas en avant pour atteindre la neutralité climatique

    Un grand pas en avant pour atteindre la neutralité climatique

    L’accord ouvre la voie censée mener l’Union européenne à la neutralité climatique à l’horizon 2050. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, voit l’accord obtenu comme une garantie offerte aux citoyens européens, aux autorités et aux investisseurs relative au caractère irréversible de la volonté exprimée par les autorités européennes en cette matière. L’accord survient d’ailleurs une année après le lancement du Pacte vert européen, par lequel l’Union entend fonder une société équitable, saine, durable et prospère, et refonder le lien qui relie l’homme à la nature. Et pour que la société civile, soit les communautés, les associations et les citoyens soient partie prenante à la création de cette Europe verte, respectueuse de l’environnement et soucieuse de son advenir, la Commission avait récemment lancé le Pacte européen pour le climat, censé devenir une plate-forme d’échange d’informations au sujet des thématiques qui traitent de la crise climatique, alors que le mouvement environnemental européen prend de l’essor. Invité sur les ondes de Radio Roumanie, le professeur des universités Mircea Duţu, président de l’Université écologique de Bucarest, parle de la signification des dernières décisions communautaires en la matière, ainsi que du contexte politique qui les a rendues possibles :



    « Le 11 décembre 2019, l’UE a choisi de suivre une nouvelle stratégie de croissance, en essayant de transformer les priorités environnementales en autant d’opportunités de développement. Qu’est-ce que cela veut dire ? Il faut partir de l’état de lieux de ce qu’est l’UE, une région plutôt pauvre en matière de combustibles fossiles, qui voudrait mettre à profit les nouvelles technologies à même de produire de l’énergie, mais aussi du rendement économique, en réduisant par la même voie le niveau des émissions de CO2. L’Union prend ainsi le leadership planétaire dans la lutte contre le changement climatique, et se lance dans la transition énergétique tous azimuts, modifiant les paradigmes qui régentent la production et la consommation d’énergie, pour rendre compatibles les deux objectifs : la lutte contre le changement climatique et le développement économique. »



    L’accord convenu, de réduire de 55% le niveau des émissions des gaz à effet de serre à l’horizon 2030, est plus ambitieux que l’objectif initial, où la barre avait été fixée à 40%, mais en-deçà de l’objectif du Parlement européen, qui aurait souhaité que cette réduction soit effective à hauteur de 60% des émissions de l’année 1990. Malgré tout, l’objectif s’avère assez ambitieux, et il s’est heurté à la réticence des Etats de l’Europe centrale et du Sud-est. A preuve, la Pologne, dotée d’un système énergétique basé sur l’usage prépondérant du charbon et craignant ne pouvoir suivre le plan de réduction préconisé par Bruxelles, suivie par la Hongrie, la Tchéquie et la Slovaquie, avaient rejeté l’année dernière une partie du plan européen censé amener l’Union à l’état de neutralité climatique pour 2050. L’accord autour duquel les Etats européens se sont entendus aujourd’hui laisse toutefois à la charge des sommets à venir le soin de clarifier les derniers détails de ce plan, et pas des moindres. Cela concerne, par exemple, la clé de répartition des fonds européens destinés aux Etats membres, pour que tous puissent réussir leur transition énergétique, et cela sans y laisser des plumes.



    Le débat ultérieur portera encore sur la répartition des ambitions nationales en matière de réduction de la pollution. Les leaders européens ont décidé pour l’heure que, en l’état, l’Europe poursuive dans son ensemble la réduction des émissions des gaz à effet de serre de 55%, sans établir des objectifs précis à l’échelle nationale, tout cela dans un souci « d’équité et de solidarité, sans laisser personne derrière », et en prenant en considération « les spécificités nationales et le potentiel de réduction des émissions » de chaque Etat membre. La Roumanie, pour sa part, compte développer les prochaines années toute une série de projets censés poursuivre à la fois les objectifs assumés en matière de réduction des émissions des gaz à effet de serre, mais promouvoir également la croissance économique et le bien-être de ses citoyens, soulignait le président Klaus Iohannis dans le massage qu’il avait adressé à l’occasion de l’anniversaire des cinq ans depuis la signature de l’Accord de Paris sur le climat. Ce moment a été marqué par la tenue d’un sommet virtuel sur la thématique du climat. Le professeur Mircea Duțu :



    « Le 10 décembre 2020, la Roumanie avait proclamé son ambition de devenir un leader régional, européen, voire mondial, dans le domaine du changement climatique. Reconnaissant la nécessité d’assumer un engagement ferme en la matière, Bucarest fait sien l’objectif européen de la neutralité climatique, en matière de CO2, avant 2050. Bucarest appuie par ailleurs la réduction conséquente des gaz à effets de serre avant 2030. Pour y parvenir, la Roumanie propose d’abord l’établissement d’un cadre européen flexible, qui permette à chaque Etat d’atteindre les objectifs de 2030, respectivement de 2050, en tenant compte de son niveau de développement économique, et ensuite de recourir à des stratégies et à des plans concrets au niveau national, à mener à moyen et à long terme, et qui puisse garantir un impact quantifiable réel. »



    En vertu de l’Accord de Paris sur le climat, la plupart des Etats de la planète ont pris l’engagement de réduire les émissions des gaz à effet de serre. L’Accord de Paris s’est donné pour mission de maintenir le réchauffement climatique en-deçà de 2°C voire, si possible, en-deçà de 1,5° par rapport à la période préindustrielle. Des pays tels l’Inde, la Chine et le Pakistan ont à leur tour pris des engagements fermes à l’occasion du récent sommet virtuel sur le climat. Le sommet prévu se dérouler l’année prochaine, dans la ville de Glasgow, devrait entériner les engagements pris.


    (Trad.: Ionut Jugureanu)