Tag: nouveau gouvernement

  • Une rétrospective des événements internes de l’année 2020

    Une rétrospective des événements internes de l’année 2020


    La Roumanie au temps de la pandémie


    Plus de 600 000 contaminations et
    environ 15 000 décès – ce sont les chiffres roumains les plus pertinents pour la pandémie de COVID-19.Hôpitaux anciens, mal gérés et mal équipés, où les
    patients meurent dans des incendies, comme c’est arrivé à Piatra-Neamt
    (nord-est), personnel médical en nombre insuffisant ou avec une formation
    insuffisante, école en ligne sans tablettes suffisantes, usines avec une production
    temporairement à l’arrêt, secteur HoReCa à la limite de la survie, théâtres et
    cinémas fermés, marchés fermés et petits producteurs agricoles vendant leur
    marchandise à l’extérieur, dans le froid, pendant près d’un mois. L’épidémie
    n’a épargné personne et a affecté toute l’économie et l’ensemble de la société
    roumaine. Mis
    en place en mai après deux mois d’état d’urgence, l’état d’alerte a été
    prolongé, au-delà des vacances d’hiver, jusqu’en 2021. À la fin de l’année, les
    autorités ont mis sur pied un plan national de relance après la
    crise sanitaire, qui apportera à la Roumanie plus de 30 milliards d’euros de fonds européens, ainsi qu’une
    campagne de vaccination de masse contre le nouveau coronavirus, considéré comme
    le seul moyen de sortir du cauchemar de la pandémie.


    Nouveau gouvernement à Bucarest


    Les derniers jours de l’année, Un cabinet de
    coalition, PNL-USR-PLUS-UDMR, a remplacé le gouvernement libéral, monocolore et
    minoritaire de Ludovic Orban. Le chef du nouveau cabinet, l’ancien ministre
    libéral des Finances Florin Cîtu, est secondé par les leaders des partis
    partenaires, Dan Barna et respectivement Kelemen Hunor. Le PNL conserve neuf
    portefeuilles, dont celui de la Défense, attribué au général à la retraite
    Nicolae Ciucă, et celui des Affaires étrangères, dévolu au diplomate de
    carrière Bogdan Aurescu. L’Alliance USR-PLUS compte six ministères, dont ceux des
    Fonds européens et de la Santé, repris par les anciens militants civiques
    Cristian Ghinea et Vlad Voiculescu, alors que l’UDMR, avec trois portefeuilles,
    a désigné Eduard Novak, président de la Fédération roumaine de cyclisme, à la
    Jeunesse et au Sport.


    Scrutin législatif: absentéisme record


    Avec le
    libéral Ludovic Orban à la tête des députés et avec Anca Dragu, élue USR+, à la tête des sénateurs, la nouvelle
    coalition au pouvoir a réussi à assumer aussi la direction du Législatif de
    Bucarest, issu des élections du 6 décembre dernier. Un scrutin marqué par un
    seul record, celui de l’absentéisme, puisque deux tiers de l’électorat ont
    préféré ne pas voter, du jamais vu pendant les plus de trois décennies de
    démocratie postcommuniste. La peur du coronavirus, la météo morose et, surtout,
    le manque de confiance dans l’ensemble de l’offre politique expliquent ce
    boycott massif du scrutin. Les maigres scores réalisés par chacun des cinq
    partis qui ont réussi à franchir le seuil électoral expliquent aussi les
    longues négociations pour former une majorité au Parlement et un nouveau
    gouvernement. Au bout d’une année passée dans l’opposition, selon une recette
    déjà vérifiée, le PSD s’est adjugé environ 30% des voix, se positionnant à
    nouveau en gagnant des élections, mais il est complètement isolé au Parlement. Bien
    que soutenus en campagne par le président Klaus Iohannis, les libéraux n’ont
    réussi à ramasser que 25% des suffrages. Les 15% obtenus par l’Alliance
    USR-PLUS sont bien meilleurs que le score de leur début parlementaire, il y a
    quatre ans, mais visiblement en dessous du résultat réalisé au scrutin européen
    de mai 2019. L’UDMR a conservé les 5% habituels, exprimant le poids électoral
    de la communauté magyare de Roumanie. Avec près de 10% des suffrages, le
    parti nationaliste AUR, dont on parle beaucoup mais on n’en sait pas trop, a
    réussi une percée très remarquée au Parlement. À l’autre bout du classement
    électoral, les partis politiques dits « du chef », fondés par
    d’anciennes vedettes de la scène politique, n’ont pas atteint le seuil
    électoral et disparaissent du parlement: c’est le cas du PMP, de l’ancien chef
    de l’Etat, Traian Băsescu, du parti Pro România, fondé par l’ex premier
    ministre Victor Ponta, qui avait été rejoint par un autre ex chef du
    gouvernement et ancien leader de l’ALDE, Călin Popescu Tăriceanu.


    Elections locales : changement à Bucarest


    Le 27 septembre, aux élections locales, le taux de
    participation à l’échelle nationale a été de 46%. Les sociologues expliquent
    que c’est seulement deux pour cent de moins que lors des élections précédentes
    pour les mairies, les conseils locaux et départementaux. A ce moment-là, les
    gens n’avaient pas dû surmonter leur peur du virus. L’appétit le plus faible
    pour le vote était enregistré à Bucarest, à peine 37%, un pourcentage toutefois
    supérieur à celui d’il y a quatre ans. Le nouveau maire est le mathématicien et
    militant civique Nicuşor Dan, qui remplace la sociale-démocrate Gabriela Firea.
    Il a repris une ville étouffée par la pollution, paralysée par un trafic
    surchargé, avec la régie de chauffage urbain en faillite et une infrastructure
    défaillante. Les six secteurs de la capitale ont été divisés, trois et trois,
    entre les candidats de gauche et ceux soutenus par le PNL et l’USR. Des scores
    serrés entre les principales forces politiques ont également été enregistrés à
    la tête des conseils départementaux. Les sociaux-démocrates ont conservé bon
    nombre de leurs fiefs dans le sud et l’est, et les libéraux – ceux de l’ouest.
    L’USR a remporté, en première, plusieurs chefs-lieux de départements : Timişoara
    (ouest), Brasov et Alba Iulia (centre) et Bacău (est).


    Bilan sportif mitigé


    En décembre,
    au Championnat d’Europe de gymnastique artistique féminine organisé à Mersin, en
    Turquie, la Roumanie s’est adjugé cinq médailles : l’argent dans le
    concours par équipe, l’or à la poutre et au sol par Larisa Iordache, l’argent
    au saut encore une fois par Larissa Iordache et l’argent aussi à la poutre par
    Silviana Sfiringu. En revanche, avec une seule victoire et cinq défaites,
    la sélection de Roumanie de handball féminin a fini en 12-e position au Championnat
    d’Europe, organisé par le Danemark, en décembre. C’est le pire résultat des handballeuses
    roumaines sur les treize présences à la compétition européenne. En football,
    l’équipe nationale a raté la qualification au tournoi final continental, reporté
    à l’année 2021 en raison de la pandémie et dont des matchs seront aussi
    accueillis par Bucarest. Par contre, la nationale espoir s’est qualifiée pour
    la deuxième fois de suite à l’Euro des moins de 21 ans. Au printemps, dans la
    Poule A, la Roumanie affrontera l’Allemagne, les Pays-Bas et la Hongrie, un des
    pays hôtes du tournoi final. A l’édition italienne de 2019, la Roumanie est
    allée jusqu’en demi-finale, s’assurant ainsi la présence aux JO de Tokyo. (Trad. : Ileana Ţăroi, Ligia Mihăiescu)



  • 28.02.2020 (mise à jour)

    28.02.2020 (mise à jour)

    Gouvernement – A
    Bucarest, le premier ministre désigné, Florin Cîţu, a déposé au Parlement la
    liste des ministres et le programme de son gouvernement, après avoir obtenu l’aval
    du Bureau exécutif du Parti national libéral (PNL). Dans la nouvelle formule
    gouvernementale, le portefeuille des finances, antérieurement détenu par M. Cîțu, est attribué au député Ovidiu Heiuş. Le
    premier ministre désigné affirme qu’à partir de lundi, il aura des négociations
    avec les partis représentés au Parlement, afin de coaguler une majorité, et
    demande aux sociaux-démocrates de ne pas perturber le calendrier d’investiture
    du nouvel Exécutif. Pourtant, de l’avis du Parti social-démocrate (PSD), le
    fait que la liste des ministres présentée par les libéraux ne soit pas le
    résultat d’un dialogue avec les partis parlementaires, en vue de la
    constitution d’une majorité, montre la volonté du PNL de forcer des élections
    anticipées. Des représentants de l’Union Sauvez la Roumanie (USR centre-droit),
    de l’Alliance des libéraux et des démocrates (ALDE), de l’Union démocrate
    magyare de Roumanie (UDMR) et Pro România (centre-gauche) ont exprimé des
    opinions similaires. Quant au Parti du Mouvement populaire (PMP centre-droit),
    celui-ci déclare accepter de négocier avec les libéraux. La nomination de Florin
    Cîțu par le chef de l’Etat,
    Klaus Iohannis a eu lieu dans le contexte où la Cour Constitutionnelle avait
    décidé, lundi, que la désignation du premier ministre par intérim Ludovic
    Orban, pour former un 2e cabinet n’était pas constitutionnelle. Le
    premier cabinet Orban avait été destitué en début du mois par motion de
    censure.

    Coronavirus en Roumanie – Deux nouveaux cas de
    contamination par le coronavirus ont été confirmés ce vendredi en Roumanie. Il
    s’agit d’une femme du département de Timiş (ouest) et d’un homme du Maramureş
    (nord). Les deux, qui sont récemment rentrés d’Italie, sont actuellement
    hospitalisés dans des hôpitaux locaux. Cela porte à 3 le nombre de cas de
    coronavirus confirmés jusqu’ici en Roumanie. La première personne – un jeune
    homme du département de Gorj (sud) – se porte bien et restera
    hospitalisé à l’Institut de maladies infectieuses « Matei Bals » de
    Bucarest jusqu’à la disparition du virus de son organisme, a fait savoir le
    manager de l’hôpital, Adrian Streinu-Cercel. Toutes les trois personnes contaminées
    ont eu des contacts avec l’Italie, le pays européen le plus touché par la
    dissémination du COVID-19. Pour sa part, le ministre par intérim de la Santé,
    Victor Costache, a assuré qu’environ 85% des patients dépistés positifs au
    coronavirus ne développent qu’une forme légère ou modéré de la maladie.
    Selon un communiqué du Groupe de communication stratégique du gouvernement de
    Bucarest, à présent plus de 47 personnes ont été placées en quarantaine et plus
    de 8.300 sont en isolement à domicile. Selon le même communiqué, l’état de
    santé des deux Roumains infectés au coronavirus sur le paquebot de croisière
    Diamond Princess et hospitalisés au Japon est également bon.

    Coronavirus
    dans le monde
    – L’Organisation mondiale de la Sante a modifié vendredi le risque de la
    dissémination et l’impact du coronavirus
    dans le monde, le niveau estimé passant d’« élevé » à « très
    élevé ». Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souligné
    que la multiplication des cas de contamination et des pays touchés ces derniers
    jours était nettement inquiétante. Il a informé que 24 cas d’infection au
    Covid-19 avaient été « exportés » depuis l’Italie vers 14 pays,
    tandis que 97 cas ont été « exportés » depuis l’Iran vers 11 autres
    pays. Dans le même temps, en Chine, le nombre de nouveaux cas – 329 rapportés
    dans les dernières 24 heures, est le plus réduit depuis plus d’un mois. Le
    coronavirus s’est répandu en Europe, des premiers cas de contamination ayant
    été signalés aux Pays-Bas et en Irlande du Nord. Au Japon, les établissements
    scolaires publics ont été fermés, l’Arabie Saoudite a décidé de suspendre
    l’arrivée sur son territoire des pèlerins se rendant à La Mecque. Jusqu’à
    présent, le coronavirus a infecté plus de 80.000 personnes, tuant près de
    3.000, dans le monde, la plupart en Chine. La présence de COVID-19 a été
    confirmée dans une cinquantaine de pays. Les bourses ont enregistré de nouvelles
    baisses, cette semaine étant la plus difficile depuis la crise financière de
    2008.

    Réfugiés – La Turquie a commencé vendredi à permettre aux réfugiés se
    trouvant sur son territoire (environ 3,7 millions de personnes, majoritairement
    des Syriens) de se déplacer vers l’Europe. Les autorités d’Ankara expliquent
    leur décision par un manque de soutien international et de choix. Selon les
    agences de presse, ce serait en fait une tentative d’obliger les Européens à
    faire pression sur la Syrie et son alliée, la Russie, dans les confrontations
    armées de la province syrienne d’Idlib, où des dizaines de soldats turques ont
    été tués. Le premier ministre bulgare Boiko Borisov rencontrera, lundi, le président
    turc Recep Tayyip Erdogan, dans le contexte de l’arrivée de groupes de migrants
    à la frontière bulgare. La Grèce, tout comme la Bulgarie, a renforcé les mesures
    de protection des frontières terrestres et maritimes. L’Union européenne a
    réagi en demandant à la Turquie de respecter l’accord de 2016, par lequel elle
    s’était engagée à bloquer la vague migratoire en échange d’une aide financière.











    Météo – En Roumanie, mes températures seront plus élevées
    que les normales de saison dans le sud et l’est. Des chutes de neige seront
    attendues dans les régions de montagne. Samedi, les maximales se situeront
    entre 3° et 13°. A Bucarest, le thermomètre affichera environ 12°.

  • La semaine du 29 janvier au 03 février 2018

    La semaine du 29 janvier au 03 février 2018

    Nouveau gouvernement à Bucarest

    Le 3e gouvernement de la coalition formée du Parti social-démocrate (PSD) et de l’Alliance des Libéraux et des démocrates (ALDE) s’est installé lundi à Bucarest. Rappelons-le, en décembre 2016, le PSD remportait haut la main les élections parlementaires et prenait le pouvoir aux côtés de l’ALDE. 6 mois plus tard, il marquait une première historique en Roumanie : il renversait son propre cabinet par motion de censure. Le premier ministre Sorin Grindeanu fut alors remplacé par Mihai Tudose, qui vient de perdre lui aussi le soutien politique de son parti et a donc dû démissionner. Désormais c’est le tour d’une ancienne députée européenne et membre du PSD, Viorica Dancila, de diriger le cabinet de Bucarest. Elle devient ainsi la première femme première ministre de l’histoire de la Roumanie.

    Les membres du nouvel Exécutif ont prêté serment d’investiture devant le président Klaus Iohannis qui a déclaré à cette occasion : « Vous avez une mission difficile. En partant avec un capital de confiance amoindri, causé premièrement par les erreurs politiques et administratives faites par les deux cabinets précédents, vous devrez gagner la confiance. Vous héritez donc, dès le départ, de la facture de l’échec des deux gouvernements antérieurs, proposés par cette majorité, et vous avez d’autant plus l’obligation de consentir tous les efforts pour que les choses reviennent à la normale. »

    Investir dans l’infrastructure, continuer de faire croître les revenus de la population, démarrer la réforme administrative et réduire la bureaucratie – voilà les principales directions du programme de gouvernance de la première ministre Viorica Dancila. Elle promet également de ramener la Roumanie dans la première moitié du classement des économies les plus performantes de l’UE à l’horizon 2020.

    La justice roumaine – dans le collimateur de Bruxelles

    Le président Klaus Iohannis a discuté, mercredi, avec les responsables communautaires notamment du fonctionnement de l’Etat de droit, un thème qui préoccupe la classe politique et l’opinion publique roumaine. L’indépendance de la justice est intangible – a martelé le chef de l’Etat. A l’issue de sa rencontre avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, il a déclaré que les problèmes ayant trait aux lois de la justice et aux Codes pénaux devaient être résolus par la Roumanie, sans qu’elle attende des solutions de l’extérieur.

    Klaus Iohannis: « Je suis décidé et convaincu que je réussirai à faire en sorte que ces discussions s’achèvent par des lois, qui seront dans leur variante la meilleure, des lois qui puissent être utilisées en pratique. Mon objectif le plus important reste le même : l’indépendance de la justice roumaine est intangible, c’est une question pour laquelle je m’investirai à fond et je ferai tout, absolument tout ce qu’un président peut faire pour maintenir les choses ainsi. »

    A son tour, le chef de l’exécutif communautaire a estimé que le système judiciaire de Roumanie fonctionne et que l’on ne peut pas dire que Bucarest ignorerait l’Etat de droit tant que les décisions de la Cour constitutionnelle sont respectées. Mais il est inacceptable que la Roumanie fasse des pas en arrière dans cette voie, a mis en garde l’officiel européen. Et de répéter que la levée du Mécanisme de coopération et de vérification (MCV) par lequel Bruxelles suit les progrès et les arriérés en matière de justice dès l’admission de la Roumanie à l’UE en 2007 ainsi que l’acceptation à l’espace Schengen, que Bucarest s’est vu refuser par des chancelleries occidentales influentes, qui accusent justement la corruption persistante de l’administration roumaine, dépendent du respect de ces principes. Les Roumains ne méritent pas d’être traités comme des Européens de second rang. Pour moi, la Roumanie et les Roumains sont au centre de la vie européenne et je continuerai de faire tous les efforts pour atteindre ce but », a conclu M Juncker. Ses déclarations interviennent après que les ambassades de sept membres occidentaux de l’Union, tout comme la Commission elle-même, eurent exprimé leur préoccupation vis-à-vis de la modification des lois de la justice.

    Décision inattendue dans le dossier de corruption « Microsoft »

    Six ex-ministres roumains enquêtés dans le dossier appelé Microsoft échappent au bras de la Justice vu que les faits dont ils étaient accusés ont été prescrits. Les dignitaires, dont trois titulaires du portefeuille de l’Education et un des Finances, faisaient l’objet d’une investigation pour abus de fonctions dans une grande affaire de corruption portant sur la location illégale de logiciels Microsoft pour les écoles roumaines. Le préjudice causé a été estimé à près de 70 millions de dollars. Selon les procureurs anticorruption, entre 2003 et 2004, les 6 ministres avaient initié ou soutenu différents décrets gouvernementaux qui approuvaient la conclusion avec la société Fujitsu Siemens Computers d’un contrat de location de licences informatiques Microsoft destinés aux écoles. Par ailleurs, deux hommes d’affaires ont été traduits en justice dans le même dossier, sous accusation de blanchiment d’argent.

    Fonds européens pour la Roumanie

    En visite en Roumanie, la commissaire européenne à la Politique régionale, la Roumaine Corina Cretu, a invité ce pays à accélérer la mise en œuvre des projets financés de fonds européens. Elle affirme son mécontentement de ce que la finalisation des projets d’infrastructure, par exemple, soit en retard et qu’en général, les pouvoirs publics soient lents dans la mise en œuvre des projets. Malgré les progrès entrepris ces derniers mois, la Roumanie risque de perdre des fonds communautaires importants, a mis en garde Corina Creţu : « Le danger de perdre de l’argent existe toujours, et les efforts ne doivent pas être interrompus ; au contraire, il faut les amplifier. Je me félicite de ce qu’une série de mesures aient été proposées ; si appliquées, elles pourraient mener à des résultats immédiats. Cela éviterait la situation où la Roumanie perd des sommes fortes de l’argent européen par désengagement. »

    Lors de sa rencontre avec la responsable de Bruxelles, le gouverneur de la Banque nationale, Mugur Isărescu, a parlé des avantages des fonds communautaires et a indiqué que ces dix dernières années, à savoir depuis que l’adhésion de la Roumanie à l’UE, le pays a bénéficié de 45 milliards d’euros de fonds européens. Si l’on prend en compte la contribution de la Roumanie au budget de l’UE, les entrées nettes de fonds européens s’élèvent à une trentaine de milliards d’euros, a précisé le gouverneur. Il a également souligné que les fonds européens constituent la chance de la Roumanie de se moderniser, notamment au niveau de l’infrastructure des transports, de l’éducation et de la santé. Il a averti que sans l’argent européen, la Roumanie serait dépourvue d’une source essentielle de capitaux. Plus encore, les retards des rentrées de fonds communautaires, ou la rentrée de sommes trop réduites, influencent l’équilibre sur le marché des devises et le taux de change, a encore expliqué le gouverneur de la Banque centrale de Roumanie, Mugur Isarescu. (Trad. Valentina Beleavski, Ligia Mihaiescu)

  • Remaniement gouvernemental à Bucarest

    Pas de surprise lors du vote de validation par le Parlement de Bucarest du nouveau cabinet, formé des représentants de l’alliance de gauche Parti Social Démocrate — Union Nationale pour le Progrès de la Roumanie — Parti Conservateur et Parti Libéral Réformateur (de centre – droit). Au total, 377 élus ont voté pour et 134 contre la nouvelle fomule gouvernementale proposée par le leader des sociaux–démocrates, le premier ministre Victor Ponta. Hormis les votes favorables venant des parlementaires des quatre formations politiques mentionnées, le nouveau gouvernement a également reçu les voix favorables des représentants de certains partis politiques qui, en théorie, devraient grossir les rangs de l’opposition : il s’agit du Parti du peuple — Dan Diaconescu (populiste) et de l’Union démocratique des Magyars de Roumanie, qui vient de se retirer du gouvernement. Le Premier ministre Victor Ponta a déclaré que son nouveau cabinet visait à maintenir les mesures économiques censées assurer la stabilité et la prédictibilité du milieu des affaires.



    Victor Ponta: « Nous souhaitons maintenir les mesures qui favorisent la stabilité et la prédictibilité du milieu des affaires. Je me réfère surtout au taux unique d’imposition de 16%, à lexemption dimpôt pour le profit réinvesti, à l’allégement des charges patronales de sécurité sociale et à la proposition de poursuivre la diminution de la taxe sur la valeur ajoutée appliquée à certaines catégories de produits agricoles. 2015 sera donc une année sans majoration de taxes et impôts, mais riche en mesures d’appui à l’économie et de solidarité sociale. Une année qui montre que la plus value générée en Roumanie peut être utilisée ou redistribuée suivant le modèle européen » .



    Le premier ministre roumain a également mentionné les priorités de son cabinet en matière de fonds européens, infrastructure des transports, justice, éducation, agriculture et environnement. En ce qui le concerne, le Parti National Libéral, principale force de l’opposition, soutient que l’actuelle coalition gouvernementale n’assume pas la défaite politique essuyée aux élections présidentielles de novembre dernier, lorsque le candidat libéral Klaus Iohannis avait infligé un revers à Victor Ponta.



    Eugen Nicolăescu, député du PNL déclarait à ce sujet, que : « La coalition politique, telle qu’elle est conçue, avec ou sans accord politique, n’a tiré aucun enseignement du vote exprimé le 16 novembre; elle n’a assumé l’échec politique ni de Victor Ponta ni de son cabinet. La population vous a dit « non », monsieur Ponta” ».



    D’ailleurs, le PNL n’a pas dissimulé son intention de prendre le pouvoir en 2015, éventuellement par le biais d’élections anticipées. Un scénario possible, mais peu probable, de l’avis des observateurs. Ils affirment qu’il serait intéressant de suivre de près la situation d’après la prise officielle de fonction par le président élu Klaus Iohannis, sous l’aspect des rapports institutionnels entre la présidence et le gouvernement. Malgré son profil d’homme politique équilibré, Iohannis arrive sur le devant de la scène après plusieurs années durant lesquelles le président sortant, Traian Basescu, et le premier ministre, Victor Ponta, n’ont cessé de cultiver des relations conflictuelles, qui ont gaspillé pas mal d’énergies.(Trad. Mariana Tudose)