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  • Salaires au musée

    Salaires au musée

    212 musées et institutions culturelles de Roumanie ont ouvert leurs portes lors de la Nuit des musées 2017. Le public était lui aussi au rendez-vous — des dizaines de milliers de personnes ont franchi leurs portes, un chiffre en nette progression par rapport à l’année dernière. Toutefois, l’événement n’a été qu’un papier de tournesol pour le mécontentement des employés de ce secteur. Ils ont d’ailleurs ouvert cette Nuit par des piquets de grève devant le Musée national d’histoire et le Ministère de la Culture, à Bucarest, la première protestation au sein de cette branche culturelle depuis la chute du régime communiste.



    Les muséographes précisent qu’ils avaient été oubliés par tous les gouvernements, étant laissés en dehors de toute majoration salariale collective. Une situation qui devrait se perpétuer, selon eux, si le projet de la loi de la grille unique des salaires dans le secteur public, actuellement débattu par la chambre haute du Parlement roumain, entre en vigueur sans modifications sur le fond.



    Les employés des musées demandent à ce que leurs rémunérations soient portées au même niveau que les salaires proposés par les institutions publiques de spectacle et d’enseignement, des sommes déjà augmentées à deux reprises. Ils exigent également l’élimination des différences salariales entre les personnels des musées dits « nationaux » et ceux du reste des établissements du secteur.



    Toutefois, pour le moment, les modifications apportées à la loi de la grille salariale unique ne semblent pas améliorer leur situation. En revanche, aux termes des derniers amendements apportés, les employés des institutions se trouvant sous la tutelle du ministère de l’Environnement, de même que le personnel de l’Agence nationale d’intégrité se verront augmenter les revenus de 15%, à compter du 1er janvier 2018. Des indemnités majorées attendent aussi les maires et les vice-maires de toutes les villes, à l’exception de Bucarest, selon une proposition du Parti National Libéral et de l’Union Démocrate Magyare de Roumanie, d’opposition. Selon les commentateurs, les partis semblent vouloir s’assurer ainsi la fidélité des élus locaux, essentiels pour mobiliser les gens et collecter des voix aux élections législatives et présidentielles.



    Le projet de loi de la grille unique propose une majoration moyenne de 56% des revenus des employés du secteur public, avec des hausses de plus de 100% à la base de la pyramide salariale, mais qui vont en diminuant vers le sommet. Pour la ministre du Travail, la sociale-démocrate Lia Olguta Vasilescu, cette loi est indispensable car les actes réglementaires en vigueur avaient produit des décalages substantiels entre les différentes catégories d’employés du secteur public, provoquant aussi une fuite vers l’étranger des médecins du pays. La loi est, effectivement, nécessaire mais elle entraînera, en sa forme actuelle, des baisses de rétribution dans certains cas, soit une violation de la Constitution du pays, mettent en garde les élus libéraux ainsi que les représentants des grandes confédérations syndicales.



    C’est justement ce que craignent aussi les employés des musées — voir leur maigres revenus rester au même niveau qu’aujourd’hui, voire même baisser. Ils appellent les autorités à trouver d’urgence une solution, en l’absence de laquelle ils menacent de déclencher une grève générale. (trad. : Andrei Popov)


  • La Nuit de la lecture 2017

    La Nuit de la lecture 2017

    Les Bucarestois sont les lecteurs les plus assidus de Roumanie. Cela ne veut pas forcément dire des tonnes de bouquins – ils sont 63% à lire d’un à 5 livres par an, selon le dernier Baromètre de la consommation culturelle, qui prend en compte l’année 2015. A l’échelle nationale 57% des Roumains lisent jusqu’à 5 livres annuellement. A titre de comparaison, les Français sont, eux, en moyenne à 16 bouquins par an. Toutefois, la tendance est déclinante en Roumanie comme en France. Alors pour rappeler que la lecture c’est la pratique culturelle la plus accessible, le ministère français de la Culture et de la communication a créé, cette année, une Nuit de la lecture, qui se tiendra le 14 janvier, dans l’Hexagone. Un événement qui bénéficiera d’une version roumaine aussi, à Bucarest, grâce à la Librairie française Kyralina. Valentine Gigaudaut, directrice de Kyralina, lève le voile sur cet événement à la lumière des chandelles…




  • Mademoiselle Cantatrice à la 10e Nuit des Instituts culturels de Bucarest

    Mademoiselle Cantatrice à la 10e Nuit des Instituts culturels de Bucarest

    Lorsqu’elle chante, la nuit prend des couleurs. Lorsqu’elle chante, l’histoire surgit et se laisse lire sur son corps. Un corps démesuré, et pourtant familier, proche, presque maternel. Un piano, une voix, une robe et des images, voilà les parties du corps de Mademoiselle Cantatrice. Un projet artistique français difficile à mettre dans une case, actuellement en tournée en Roumanie et qui débarque à Bucarest pour envoûter la Nuit des Instituts culturels étrangers de la capitale roumaine.


    De “Mademoiselle Cantatrice”, avec la soprano Laëticia Volcey, la voix et pour ainsi dire la partie mobile du personnage, lartiste visuel Lionel Lauret, le corps de “Mlle Cantarice” et le créateur de ce projet et Alexandru Popovici, chargé de communication à lInstitut Français de Bucarest, hôte de “Mlle Cantatrice” dans la capitale roumaine.


  • La nuit des Sânziene

    La nuit des Sânziene

    La nuit du 23 au 24 juin est connue dans la tradition roumaine comme la nuit des « Sânziene ». Les Sânziene sont de jeunes filles habillées en vêtements de fête, qui portaient des couronnes de fleurs sur leurs têtes et dansaient en ronde. C’est une fête liée au culte de la végétation et de la fécondité, un mélange fascinant d’éléments chrétiens, païens et magiques. Ses origines sont à retrouver dans un culte solaire ancien correspondant à la fête chrétienne de la naissance de Saint Jean – Baptiste. C’est un rituel censé marquer le renouvellement de la nature et c’est aussi la seule fête préchrétienne acceptée par l’Eglise Orthodoxe Roumaine. Selon les croyances païennes, la présence des Sânziene, des esprits invisibles, est ressentie uniquement pendant cette nuit du 23 au 24 juin. Pour plus de détails sur ce moment magique de la tradition roumaine, nous avons invité au micro l’ethnologue Florin-Ionuţ Filip Neacşu : «C’est une des fêtes les plus fascinantes de la mythologie du peuple roumain. On la retrouve d’ailleurs dans l’ensemble de l’espace balkanique, dans les pays voisins. La fête des Sânziene est directement liée au solstice d’été, elle a des racines indo-européennes anciennes, comme c’est le cas de Stonehenge par exemple, un endroit associé avec les rituels du solstice. Il s’agit en fait de rituels imaginés par nos contemporains parce que nous ne pouvons pas savoir exactement ce qui s’y passait il y a des millénaires. Grâce aux recherches des ethnologues et des ethnographes nous savons que les Sânziene sont des divinités qui, lors du solstice d’été, descendent sur la terre et la bénissent, par la ronde qu’elles dansent. A ce moment-là, le Soleil est le plus proche de la Terre. Personne n’avait le droit de regarder la danse des Sânziene, car on courait le risque d’être aveuglé, de tomber malade, de devenir fou, bref de « perdre sa tête » comme on dit. Dans le sud du pays, dans cette même période on fait la danse des « Căluşari » pour protéger les communautés roumaines de ces divinités si puissantes ».

    La danse des Căluşari a des règles très strictes. Tout d’abord, seuls les hommes ont le droit d’y participer. Puis, les danseurs ont des costumes spéciaux et des accessoires tels des bâtons en bois, un drapeau, des sabres ou des plantes médicinales. Leurs chemises sont cousues de fil rouge, ils portent des chapeaux ornés de rubans, de clochettes métalliques, de petits pompons, alors que leurs bottes sont garnies d’éperons. Le leader du groupe porte un grand bâton orné de plantes médicinales, très importantes dans le contexte de la fête des Sânziene. On dit que leurs effets thérapeutiques s’accentuent pendant la période du solstice d’été. Les femmes cueillent ces plantes pendant la nuit du 23 au 24 juin et les emmènent le lendemain à l’église pour les libérer de l’influence des Sânziene, considérées aussi comme des fées malveillantes. Florin-Ionuţ Filip Neacşu raconte : « Dans de nombreux villages roumains, on garde toujours la tradition selon laquelle les jeunes filles portent des couronnes de fleurs la nuit des Sânziene, alors que les jeunes hommes jettent des couronnes de fleurs au-dessus des toits des maisons où habitent les jeunes filles célibataires. Il y a aussi des chansons spécifiques de cette fête. Plus encore, au cours des premiers siècles, l’église chrétienne a tenté de superposer des fêtes religieuses aux fêtes préchrétiennes. C’est aussi le cas de la fête des Sânziene. Par conséquent, le même jour, l’église roumaine célèbre la naissance de Saint Jean Baptiste. De nos jours, la danse des Sânziene est reconstituée dans de nombreux musées d’art traditionnel de Roumanie. Et depuis quelques années, partout dans le monde où vivent des communautés roumaines, les femmes ont pris l’habitude de porter la blouse traditionnelle roumaine, ia, le jour du solstice, justement pour témoigner de la force de nos traditions. C’est pourquoi, la fête de la blouse roumaine est célébrée le même jour que les Sânziene. »

    Avant de terminer, mentionnons que la dimension la plus importante de cette tradition est, sans doute, le culte de la fertilité. Vu que c’est une fête solaire qui marque l’expansion de la nature après le passage de l’hiver, la nuit des Sânziene est aussi un symbole de la féminité, mise aussi en valeur par les blouses roumaines traditionnelles. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Le Festival Opera Nights

    Le Festival Opera Nights

    Deux villes de l’ouest de la Roumanie viennent d’accueillir le plus grand festival d’opéra en plein air du pays: « Opera Nights » – Nuits d’Opéra. Il s’agit des villes de Hunedoara et de Deva, qui ont mis à la disposition des organisateurs le célèbre Château des Corvin et respectivement le Palais Magna Curia.



    Alexandra Gruian, directrice de communication du festival nous raconte l’histoire de cet événement : « Le festival a été lancé en 2011, à Hunedoara, pour offrir au public quelque chose de différent. Nous savions qu’il n’y avait en Roumanie aucun autre festival de ce genre et que cela aurait donc été une offre séduisante. Nous avons souhaité mettre en valeur le Château des Corvin et c’est d’ailleurs pourquoi nous avons choisi Hunedoara. C’est un château de contes de fées, imposant, comptant plusieurs tours. Ensuite, nous avons tenté d’offrir une alternative — et ce fut la ville de Deva, située à proximité de Hunedoara. Les deux sites ont leur charme à eux et ils se prêtent à merveille aux spectacles d’opéra. »



    Pour cette 4-e édition, les spectateurs ont eu à choisir entre l’opéra, l’opérette et le ballet. Malgré les caprices de la météo, en raison desquels un des spectacles a dû se dérouler à l’intérieur, le Festival a été un succès : « Le Festival a compté 6 magnifiques soirées. Nous avons eu 3 spectacles d’opéra — avec Carmen, Tosca et Turandot — un spectacle avec l’opérette « La veuve joyeuse » et un ballet — Don Quichotte. La 6e soirée a été réservée au Bal de l’Opéra — un événement spécial que nous organisons chaque année et lors duquel le public joue le rôle principal. Nous avons bénéficié de la présence de quelques grandes personnalités — et je commencerai par mentionner la soprano Leontina Văduva, qui a également tenu un masterclass pour 9 solistes d’opéra. Nous avons également accueilli des invités de l’étranger : la soprano Akiko Hayakawa dans « Turandot » et le chef d’orchestre Koichi Inoue. Nous avons également collaboré avec le Théâtre d’opéra et de ballet « Oleg Danovsky » de Constanţa, le plus grand port roumain sur la Mer Noire et deuxième grande ville roumaine. C’est une collaboration de longue date et il a été présent dans toutes les éditions du festival. La soprano Daniela Vlădescu, directrice du Théâtre de Constanţa a chanté le rôle de Hanna Glavari, dans « La veuve joyeuse ».



    Nous avons demandé à Alexandra Gruian quel a été le spectacle le plus apprécié du Festival : « Je dirais « Carmen », parce que c’est un opéra très connu et un spectacle savoureux, plus accessible notamment pour ceux qui n’ont pas eu très souvent l’occasion d’aller à l’opéra. « Turandot » a également impressionné, grâce à la mise en scène d’Alice Barb. L’édition 2014 a joui d’un plus grand succès que celle de l’année dernière. »



    Qu’est-ce qui attire le public aux « Nuits d’Opéra » ? « A mon avis, le genre musical lui-même, car il est difficile de se décider d’y aller si l’on n’apprécie pas la musique et le spectacle d’opéra. Car l’opéra c’est plus que de la musique. Or, les deux sites qui accueillent le Festival apportent plus de couleur aux spectacles et à la scénographie. »



    A partir de l’année prochaine, « Opera Nights » sera promu au Royaume-Uni aussi. Les organisateurs ont déjà communiqué la période de déroulement de ce Festival d’opéra en plein air, à savoir du 13 au 18 juillet 2015.

  • La Nuit des instituts culturels étrangers à Bucarest

    La Nuit des instituts culturels étrangers à Bucarest

    Vendredi soir, les Bucarestois sont tous ou presque tous en ville. Pas forcément pour sortir en boîte, cette semaine, mais pour participer à une nuit très spéciale que vous ne pouvez pas vivre ailleurs que dans la capitale roumaine… Eclairage avec Valentina Beleavski.