Nous nous dirigeons vers
l’ouest de la Roumanie, vers la Cité de Deva, considérée comme l’une des
fortifications médiévales les plus importantes de Transylvanie. Notre voyage
nous portera par la suite dans d’autre coins de la contrée, car l’offre
touristique du département de Hunedoara est très ample et s’adresse tant aux
amateurs de culture et d’histoire qu’aux passionnés de randonnée et de sports
de montagne. Camelia Bedea, directrice de l’Agence de développement économique
et social du comté de Hunedoara, explique : « C’est un comté
plein d’histoire, de traditions, et de braves gens. Pour les touristes, roumains
ou étrangers, nous avons récemment acheté une application de tourisme mobile,
Discover Hunedoara. Là, ils trouveront toutes les informations sur
les sites touristiques, l’hébergement, les produits traditionnels, les
événements et plus encore. Il y a dix modules complets. Nous pouvons commencer
par la ville de Deva, où vous pouvez visiter la forteresse de la ville. Au pied de cette citadelle, nous avons
le Palais Magna Curia. Beaucoup d’objets daciques et romains y sont exposés.
C’est un musée qui vaut le détour. On peut accéder à la cité par télécabine ou
à pied. Une fois en haut, un ample panorama sur toute la ville et ses environs,
et même sur le massif de Retezat, s’offre à vous. Ensuite, il y a des églises
en pierre célèbres dans les communes adjacentes à Deva. »
Deva, une ville attestée
en 1269, est le chef-lieu du département de Hunedoara. La ville est connue pour
sa forteresse médiévale, située dans la Réserve naturelle de Dealul Cetăţii, dans
le nord de la ville. Elle était gouvernée par des voïvodes, des princes, des comtes
et des duchesses. Au fil du temps, elle a été donnée en cadeau, héritée, vendue
et parfois même bombardée. Tous les nobles ont laissé quelque chose derrière eux
: un mur de défense, une pièce, une salle de bal ou même une extension de la
forteresse avec un étage. Ils souhaitaient qu’elle soit utilisée non seulement
pour la défense et les rencontres occasionnelles, mais qu’elle soit aussi un logement.
Elle est maintenant en grande partie restaurée, et la télécabine qui donne
accès à la forteresse est le seul ascenseur incliné de Roumanie. En termes de
longueur du trajet et de différence de niveau, il compte parmi les premiers en
Europe.
De la citadelle de la Deva, Camelia Bedea, directrice de l’Agence de
développement économique et social du comté de Hunedoara, nous propose de nous
diriger vers un château. « Je propose la principale attraction touristique de
notre comté, le château des Corvin de Hunedoara. Des réparations sont en cours,
mais il peut être visité toute l’année. Dans la cour intérieure, différents
festivals et concerts sont organisés. Après le château de Hunedoara, nous
pouvons visiter la station de Geoagiu les Bains, reconnue pour ses eaux
thermales. Elle dispose d’une base de traitement moderne dans un cadre calme.
Vous pouvez y admirer aussi une cascade. Ensuite, le touriste doit nécessairement
voir Sarmizegetusa Regia. C’est la forteresse de nos ancêtres daces. C’est une
oasis de tranquillité d’une beauté particulière, et facile d’accès. Non loin de
cette attraction, on retrouve Ulpia Traiana Sarmizegetusa, avec des objets
très anciens, d’époque romaine, vu que c’était la capitale des Romains dans
cette contrée. En tant que monuments inscrits au Patrimoine mondial de
l’UNESCO, nous avons dans notre comté le complexe des citadelles daciques, le Parc
national de Retezat et le Géo parc international du Pays de Haţeg. »
Il y a actuellement 140
sites de l’UNESCO dans le monde intitulés « géo parc », précise Adina Popa,
administratrice du patrimoine au Géo parc des dinosaures. « C’est l’un des endroits spéciaux en Roumanie,
parce que nous sommes un site de l’UNESCO, le seul du Réseau mondial des géo parcs
inclus dans le Programme international de l’UNESCO pour les géosciences et les
géo parcs. Les visiteurs peuvent découvrir une contrée d’histoires
fantastiques, mais aussi des histoires vraies, fondées sur la recherche scientifique
et expliquées dans un langage accessible au grand public. Ici, nous racontons
non seulement l’histoire des dinosaures nains qui vivaient autrefois sur l’ancienne
île de Haţeg, il y a 70 millions d’années, nous racontons aussi l’histoire de
la terre, celle de la nature et, surtout, celle des humains. Nous avons créé un
réseau de petits sites à visiter, appelés maisons. Dans chacune d’elles, nous
racontons une histoire et invitons les touristes à emprunter un certain
itinéraire pour qu’ils aient une image complète du Géo parc de Haţeg. »
Dans la ville de Haţeg vous
trouverez, par exemple, la Maison du Géo parc. C’est là qu’Adina Popa recommande
de commencer votre voyage. « Nous avons une exposition permanente intitulée
Monstres, dragons, dinosaures et une reproduction d’un dinosaure nain
découvert dans cette région. C’est un balaur bondoc (dragon trapu), une reproduction
créée par l’un des paléo artistes les plus célèbres au monde, le Canadien Brian
Cooley. Ensuite, nous avons la Maison des Volcans, où nous parlons du phénomène
du vulcanisme, parce qu’à l’époque des dinosaures, cette île de Haţeg était un
territoire avec des volcans, avec un climat tropical, un environnement
totalement différent de celui d’aujourd’hui. Nous avons ensuite la Maison des
traditions, où nous parlons des traditions des communautés de la région. Dans
la Maison des sciences et de l’art, nous avons ouvert deux expositions. L’une
est consacrée aux tremblements de terre, pour mieux comprendre comment ils se forment,
quelle est leur signification et comment nous pouvons nous défendre contre un
tel phénomène. Une autre est dédiée aux découvertes paléontologiques au Pays de
Haţeg. Nous avons ensuite la Maison des dinosaures nains, où le touriste
découvre ce qui se passe sur un chantier paléontologique, comment les
paléontologues parviennent à déterrer des fossiles de dinosaures ou de petits
mammifères qui vivaient à la même époque. Toutes ces maisons sont placées sur
certains trajets ; en les parcourant, les visiteurs peuvent découvrir
d’autres points d’intérêt du Pays de Haţeg. »
Dans le département de
Hunedoara, vous rencontrerez également des artisans qui produisent des objets
traditionnels – de vraies merveilles. Camelia Bedea, directrice de l’Agence de
développement économique et social du comté de Hunedoara : « Nous travaillons
avec l’Association des producteurs de produits traditionnels et biologiques du département.
Bien sûr, cette association comprend également des artisans. Dans la commune de
Tomeşti, le village d’Obârşa, vous pouvez encore rencontrer les vieux potiers
qui fabriquent des pots en argile. Dans la région de Brad, nous avons des
artisans qui travaillent l’osier. Nous avons aussi un monsieur qui a ouvert un
musée de cristaux et minéraux, et sa collection est impressionnante. Il emploie
même cette matière première pour faire des bijoux. Nous avons aussi des femmes qui
font de la broderie et des costumes traditionnels. En plus, un musée du textile
a récemment ouvert à Băiţa, comprenant une collection impressionnante de
costumes traditionnels du monde entier. »
Voici
donc assez de raisons pour une visite prolongée dans le département de Hunedoara, une
destination pour toutes les catégories de touristes. L’offre d’hébergement est également
généreuse et très variée. (Trad. Ligia Mihăiescu)