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  • Les Pâques en Roumanie : une richesse des symboles et traditions

    Les Pâques en Roumanie : une richesse des symboles et traditions

    De la
    lumière sainte, des œufs peints, un lapin avec des
    cadeaux, des repas en famille, le sacrifice de l’agneau, la « pasca », beaucoup d’émotions dans la vie liturgique – voilà la richesse
    des Pâques roumaines. Dans les minutes suivantes, nous vous proposons une brève
    présentation de l’histoire, des traditions et des significations des principaux
    éléments qui composent ce que l’on appelle « la plus grande fête du
    christianisme ».




    L’étymologie
    du mot « Paști » (Pâques en roumain, au pluriel)
    nous conduit vers les anciens égyptiens. En hébreux, le mot
    « Pesach », qui signifie « passage » a été hérité de la
    langue des Egyptiens. Le monde romain-byzantin l’a emprunté ensuite, sous la
    forme « Pascha », nom neutre, d’où il est entré dans les langues
    latines.




    Chez les
    Juifs, « Pessah » ou la fête des pains sans levain, reste la fête la
    plus importante. Elle commémore la traversée miraculeuse de la mer Rouge, qui
    les a conduits de l’esclavage sous les égyptiens à la liberté. Le Pessah juif
    était célébré huit jours durant, du 15eau 22e jour du
    mois de Nisan, septième mois de l’année civile des Hébreux et premier mois de
    leur année sacrée. La cène qui marquait le passage de la mer Rouge avait lieu
    dans la nuit du 14eau 15edu mois, à la pleine lune, après
    l’équinoxe du printemps. En 33 de notre ère, cette fête coïncida avec des
    événements étonnants racontés dans la Bible, ayant Jésus Christ pour
    protagoniste et qui se passaient dans la province romaine de la Judée : il
    s’agissait d’un autre passage, de la mort à sa propre Résurrection, à l’époque
    du préfet romain Ponce Pilate.


    D’ailleurs,
    les Romains avaient toujours l’habitude de célébrer le passage vers un temps nouveau.
    Pour un certain laps de temps, la Rome antique célébrait le Nouvel An le 1er
    mars. Ce mois marquait plusieurs autres célébrations de grands dieux de la
    végétation et de la fécondité qui, à l’origine, étaient des personnifications
    du Soleil. Par exemple, le dieu Mars était considéré l’incarnation du Soleil à
    l’équinoxe du printemps. Bien avant d’être considéré comme le dieu de la
    guerre, il était considéré le « Jeune Soleil », un dieu de la
    fécondité et de l’abondance, de la multiplication des grains et des animaux. Le
    même mois de mars, les romains célébraient aussi les Matronalia, la fête des épouses et des mères de famille, dédiée à
    Junona Lucina et à Matrona. Lucina (nom provenant du mot « lux »,
    « lumière » en latin) était la déesse de la lumière, tandis que Matrona
    (nom provenant de « mater », « mère » en latin) était la
    protectrice des mères.


    Le 15e
    mars était à la fois le jour de Jupiter et le jour d’Anna Perenna, dont
    le nom signifiait « l’année pérenne », c’est-à-dire éternellement
    renouvelée. Le jour du 25e mars était appelé Hilaria (« jour de la joie » en latin) parce que c’était
    le jour de la résurrection d’Attis, l’époux de Cybèle, déesse de la fécondité,
    honorée dans l’ensemble du monde antique. C’était donc un jour de la victoire
    de la vie sur la mort et d’une promesse d’immortalité. Dans la Grèce classique
    aussi il y avait une fête du printemps, qui était liée à Dionysos, représentant
    le Soleil fécondateur. Son nom était « Anthesterion »,
    provenant du grec où ce mot signifie « fleur ». Par ailleurs, dans la
    Rome antique, Flora, la déesse du printemps, des fleurs et de la floraison,
    était aussi vénérée pendant un festival appelé Floralia. Il n’est donc pas surprenant qu’en Roumanie, le dimanche
    des Rameaux (appelé « Florii ») marque les 7 derniers jours de
    préparation avant Pâques.




    Les
    traditions roumaines dédiées aux fêtes pascales placent au centre l’œuf, peint
    surtout en rouge, mais aussi dans d’autres couleurs. Le rouge symbolise le
    sang, le feu, mais aussi l’amour et la joie de vivre, le jaune signifie la
    lumière, la jeunesse et le bonheur, le vert symbolise la renaissance de la
    nature, l’espoir et la fécondité, tandis que le bleu est la couleur de la
    vitalité et de la santé. Sur les œufs peints selon la tradition roumaine, les
    lignes utilisées ont aussi des significations des plus diverses. La spirale
    signifie l’éternité, la ligne verticale symbolise la vie, la ligne horizontale
    représente la mort, tandis que le rectangle signifie la pensée et la sagesse.


    Assis autour de la table, les gens cognent entre
    eux les œufs peints, en disant « Le Christ est ressuscité » et en
    répondant « Il est vraiment ressuscité ». L’œuf, présent dans
    de nombreuses mythologies, symbolise avant tout, la source de la vie et la
    naissance de notre monde. Les habitants de l’Égypte et de l’ancienne Perse, par
    exemple, s’offraient des œufs, teints ou peints, qu’ils cassaient avant de les
    manger, comme un acte sacré, pour aider le monde à renaître.




    Un autre
    symbole pascal est le lapin qui offre des cadeaux. Le lapin appartient à la
    lignée du bestiaire lunaire et aux archétypes associés au clair de la lune.
    Dans l’art chrétien médiéval, il avait une signification particulière : il
    était vu comme hermaphrodite, ce qui a conduit à la connexion avec la Vierge
    Marie, la mère de Jésus Christ, en raison de sa virginité. Les images avec un
    lapin offrant des cadeaux et des œufs de Pâques sont spécifiques à l’Allemagne
    et remontent au XVe siècle. Le lapin est aussi un symbole de la fertilité,
    présent dans toutes les mythologies. Il est associé à la divinité de la Terre
    Mère, à l’idée de la régénération et du renouvellement ininterrompu de la vie.
    C’était aussi un être céleste, qui incarnait une ancienne déesse germanique,
    Eostra, mythifiant le printemps et la fécondité, encore adorée au XIIIe siècle,
    à la campagne. Comme les Saxons célébraient l’arrivée du printemps avec des
    fêtes tumultueuses, les missionnaires chrétiens n’avaient d’autre choix que de
    les intégrer. En outre, la fête païenne d’Eostra coïncidait avec la célébration
    de la résurrection de Jésus Christ.




    L’agneau
    est un autre animal associé à Pâques. Son symbolisme est lié à la célébration
    juive du passage de la mer Rouge. A Pâques, chaque chef de famille devait
    choisir un agneau ou un bouc mâle de son troupeau, sans défauts physiques, qu’il
    devait garder du 10e jusqu’au 14e jour du mois de Nisan
    et le sacrifier d’un coup de poignard avant de le manger. L’agneau est aussi le
    signe de la douceur, de la simplicité, de l’innocence et de la pureté, autant
    d’attributs de Jésus-Christ.




    Pendant
    les 7 jours des Pâques juives, on ne consomme que du pain sans levain. Ce pain
    rappelle le pain sans levain que les Israélites ont préparé la nuit de leur fuite
    d’Égypte et symbolise, par l’absence de ferments levants, la propreté, la
    prévention de corruption et l’appel à une vie pure et sainte. Les traditions
    populaires roumaines sont loin de cette tradition juive qui associe le pain à l’amertume
    de l’esclavage en Égypte. Pour marquer la joie à Pâques, la « pasca »est,
    en fait, un pain sucré.




    La dernière
    partie de notre programme est consacré au jour de célébration de Pâques. Bien
    que les catholiques et les protestants aient célébré Pâques le 9 avril dernier,
    les Pâques orthodoxes ont lieu, cette année, le dimanche, 16. Cette situation découle
    des calculs astronomiques imprécis qui ont servi au premier synode œcuménique,
    organisé à Nicée en 325 de notre ère, de décider que les Pâques chrétiennes ne
    seraient plus célébrées au même moment que la fête juive, mais le premier
    dimanche après la pleine lune suivant l’équinoxe de printemps. La notion d’équinoxe
    vernal avait une signification particulière, car elle était considérée comme un
    moment représentatif du temps primordial où Dieu sépara la lumière des ténèbres
    et ordonna que la lumière soit donnée par le soleil – le jour, et par la lune -
    la nuit.


    Jusqu’en
    1582, tous les chrétiens célébraient Pâques à la même date. Le changement de date
    dans le christianisme occidental s’est fait par une réforme du calendrier
    initiée par le pape Grégoire VIII, qui voulait corriger le décalage découvert
    par les astronomes entre le calendrier utilisé jusqu’alors, soit le calendrier
    julien, et le temps astronomique réel. En utilisant le calendrier julien, la
    date de Pâques était, donc erronée. Alors que les catholiques commençaient à
    célébrer Pâques selon le nouveau calendrier rectifié, les Eglises orthodoxes
    continuaient, elles, à célébrer selon le calendrier julien, qui indiquait
    pourtant l’équinoxe et la pleine lune à des dates qui ne correspondaient plus
    aux dates astronomiques. Ceci explique l’écart qui persiste de nos jours encore.


    Lors de
    la conférence inter-orthodoxe de Constantinople en 1923, les Eglises orthodoxes
    ont essayé de trouver un compromis entre les deux calendriers, julien et
    grégorien. Lors de cette conférence, on a donc fixé Noël selon le calendrier
    grégorien, et Pâques, selon l’ancien calendrier julien.




    Avant de
    finir l’exposée de ce panorama des traditions pascales en Roumanie, il faut
    préciser que la plupart des Roumains suivent, du point de vue liturgique, la
    tradition byzantine. Les 7 jours de la Semaine sainte prennent fin à la nuit de
    la Résurrection, ce moment culminant de la fête pascale. La Semaine Sainte
    débute par le Dimanche des Rameaux. Dans les églises à travers la Roumanie, les
    prêtres rappellent dans leurs offices religieux chaque instant avant le sacrifice
    suprême que Jésus-Christ a fait pour sauver l’humanité entière. C’est une nuit
    spéciale, symbolisant la nuit de la lumière, de la purification, la libération
    de l’humanité de l’esclavage de l’enfer, du mal et de la mort. C’est pourquoi la
    fête pascale est une célébration de la lumière. A minuit, lorsque les gens se
    rendent au service de la Résurrection, ils allument des bougies, symbolisant le
    passage des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie.




    En vous
    remerciant de votre attention, nous souhaitons à ceux qui célèbrent Pâques, de Bonnes
    Fêtes, ainsi qu’à tous ceux qui nous écoutent, un printemps plein d’espoir et
    de lumière ! (écrit par Andra Juganaru)

  • La tarte aux prunes et aux noix

    La tarte aux prunes et aux noix

    Madame, Monsieur, dans les minutes suivantes, je m’apprête à vous apprendre à faire un coup de cœur de mon cahier de recettes: la tarte aux prunes et aux noix, un must faire en automne. Cette tarte est facile à faire, même très facile, elle est assez bonne marché et pas trop riche en calories.Pour une belle tarte, il vous faudrait 600 grammes de prunes bien mûres, une pâte brisée – pour ma part, je l’ai faite moi-même, 50 grammes de beurre, 100 grammes de sucre, quelques noix et un œuf. Et puis, c’est tout.

    Alors, commencer par laver les prunes, les couper en deux et les dénoyauter. Réserver. Si vous avez déjà la pâte, préchauffer le four à 180°C (thermostat 6), étaler la pâte dans un moule à tarte et piquer la à l’aide d’une fourchette. Mettre un papier cuisson et des pois dessus puis enfourner la pour 10 minutes de précuisson. Si vous voulez faire la pâte, vous-même, alors du coup, ajouter sur la liste d’ingrédients, 200 grammes de farine, 100 grammes de beurre, une pincée de sel, trois cuillerées de sucre et quelque 400 mm d’eau. Dans un saladier, tamiser la farine, y ajouter le sel, le sucre et le beurre coupé en petits morceaux. Y pétrir du bout des doigts jusqu’à ce que le beurre soit entièrement incorporé. On doit obtenir une sorte de semoule grossière en 2 ou 3 min. Y ajouter progressivement de l’eau, tout en continuant à pétrir jusqu’à ce que vous obteniez une boule de pâte. Laisser la une demie heure dans le frigo avant de l’étaler dans un moule à tarte.

    Pendant que le fond de la tarte cuit un tout petit peu dans le four, fondre les 50 grammes de beurre sur le feu, y ajouter les 100 grammes de sucre et mélanger continuellement, jusqu’à ce que le sucre fonde complètement. Hors du feu, ajouter un œuf et fouetter énergiquement pour éviter que le blanc ne se transforme en omelette. Sur la pâte légèrement cuite, disposer les morceaux de prunes, verser le mélange sucre-beurre-œuf et placer par endroits, quelques noix concassées. Enfourner pour une vingtaine de minutes, jusqu’à ce que la pâte soit bien dorée et que l’appareil versé sur les fruits soit cuit. Laisser refroidir un tout petit peu avant de déguster.

    Cette tarte est excellente aussi bien comme dessert, qu’au petit déjeuner, accompagnée d’une bonne tasse de café ou de thé. Les enfants vont l’adorer ! En plus, une fois la saison des prunes terminée, vous pourriez la préparer avec d’autres fruits aussi tels mirabelles, pêches ou abricots. Bonne dégustation !

  • Les cookies au chocolat d’Ana

    Les cookies au chocolat d’Ana

    Madame, Monsieur, soyez les bienvenus dans la cuisine de la rédaction où, pour une fois, ce ne sera ni au chef Alex, ni à moi, Ioana, de vous proposer nos recettes, mais à ma fille, Ana. Depuis qu’elle était toute petite, Ana adorait passer des heures et des heures sur des sites de cuisine pour apprendre à faire notamment des gâteaux. Eh bien, dans les minutes suivantes, elle vous apprendra à faire une délicieuse recette de cookies au chocolat.

    Pour 12 morceaux, il vous faudra une centaine de grammes de sucre glace, 165 grammes de sucre roux, une cuillerée à café de sel, 115 grammes de beurre fondu, un œuf, une cuillerée à café d’extrait de vanille, 155 grammes de farine, une demi-cuillerée à café de levure en poudre, 110 grammes de chocolat au lait et 110 grammes de chocolat noir. Pour cette recette, comptez au total une heure, une heure dix, du début jusqu’à la fin.

    Et maintenant, au boulot ! Dans un bol, bien mélanger les deux types de sucre, le sel et le beurre préalablement fondu à feu doux ou dans le micro-ondes jusqu’à ce que le sucre soit entièrement incorporé. Pour faciliter votre tâche, je vous conseille de le faire à l’aide d’un fouet électrique. Dans le mélange beurre-sucre, ajoutez l’œuf et l’extrait de vanille et continuer à mélanger. Le résultat devrait avoir la consistance d’une crème lisse et assez épaisse. Y ajoutez la farine tamisée et la levure. Bien mélanger à l’aide d’une cuillère en bois. Prenez les deux types de chocolat et les casser grossièrement en petits morceaux que vous ajoutez dans le bol. Mélangez, couvrez de film alimentaire et laissez au frais, dans le frigo, au moins une trentaine de minutes. Plus la pâte reste au frais, plus les cookies seront délicieux.

    Au bout d’une demi-heure, sortez le bol du frigo, allumez le four à 180 degrés et chemisez une plaque à cookies de papier cuisson. A l’aide d’une cuillère à glace si vous en avez une, ou à la limite, à l’aide d’une cuillère normale, faites des boules de pâte des dimensions d’un abricot et disposez les sur la plaque, en faisant attention de laisser au moins 10 centimètres de distance entre deux boules et 5 centimètres de distance par rapport aux bords de la plaque afin que les cookies aient de la place pour gonfler. Enfournez-les une dizaine de minutes. Ne vous inquiétez pas si à la fin, leur consistance n’est pas ferme. Ils durciront une fois qu’ils refroidiront.

    Ils sont délicieux accompagnés d’une bonne tasse de café ou de chocolat chaud ! Le temps qu’elle fasse des progrès en français, Ana se remet à moi pour vous souhaiter bon appétit !

  • Le musée de l’Oeuf, de Vama, en Bucovine

    Le musée de l’Oeuf, de Vama, en Bucovine

    Nous vous invitons aujourdhui à faire le tour virtuel dun musée pas comme les autres. Cest le plus grand musée en son genre de Roumanie, unique de par la valeur des objets exposés et la manière dont il est structuré. Et nous avons nommé le Musée de lOeuf de Vama, localité de Bucovine, province historique située dans le nord-est du pays. Les œufs peints que lon peut y admirer font partie de la collection de Letiția Orșivschi, enseignante de son état et artiste connue et reconnue au plan national et international. Participante à maintes expositions organisées à létranger, elle est aussi multiple lauréate des concours internationaux et collaboratrice de nombre de musées et dinstitutions culturelles de Roumanie et dailleurs. Sur les 7000 œufs exposés, plus de 3000 sont peints. Ils proviennent de 82 pays du monde, qui ont une riche tradition dans la décoration des œufs, précise Letiția Orșivschi: Sy ajoutent, bien sûr, les œufs peints de Bucovine. Le musée vous invite à découvrir l’évolution des techniques de décoration à travers les âges. En Bucovine, par exemple, les œufs étaient décorés de motifs simples, en touches grossières représentant notamment des symboles de la terre à retrouver aussi sur les tapis ou les costumes traditionnels. Les couleurs utilisées étaient toutes végétales, à base de plantes telles l’oignon ou la betterave ou encore à base de charbon. Vous y découvrirez aussi des œufs vieux de 50 à 100 ans, qui ont appartenu à ma famille. Ils avaient été peints sans être vidés de leur contenu. Et puisque ces œufs navaient pas été enduits de vernis, cela a permis au blanc de sévaporer par les pores de la coquille et au jaune de se coaguler. Les anciens croyaient en leur pouvoir de protéger les gens des mauvais esprits, des tonnerres et des foudres. Jadis, on plaçait un œuf bénit le jour de Pâques dans lencadrement des fenêtres pour garder la famille à labri du danger.”



    Au musée de lŒuf de Vama vous apprendrez que la première technique de coloriage des œufs était connue sous le nom de technique du batik. Utilisée notamment dans lEurope de lest, elle supposait trois bains de teinture successifs. Plus tard, une technique particulière allait apparaître en Bucovine, précise Mme Letiția Orșivschi, commissaire du Musée de Vama: En Bucovine, on emploie une technique unique au monde, qui consiste à décorer lœuf avec de la cire colorée en relief. Alors que le milieu de la coquille est décoré dune seule manière, les pointes en sont ornées de motifs géométriques. Il y a tout un langage des couleurs et des motifs. Par exemple décorer un œuf dun seul et unique élément cest transmettre un message pour toute la vie, mais pour une seule personne. Par contre, le doublet renvoie au couple, tandis que la présence de trois éléments signifie la famille avec enfants.”



    Auparavant, on nutilisait que les couleurs de terre, celles que lon retrouve sur le costume traditionnel. Elles représentent, dans la culture locale, labondance, la prospérité, le fruit du travail de lhomme. La technique sétant diversifiée petit à petit, un véritable langage des couleurs sest fait jour, explique Letiția Orșivschi: Les petites communautés près des monastères ont commencé à utiliser la couleur dominante des fresques murales de ces lieux de culte. Pendant loccupation austro-hongroise, les artisans introduisent les nouvelles couleurs dans le tissage des costumes traditionnels. En outre, pour la première fois, sur la ceinture apparaissent les trois couleurs du drapeau national. Pour les habitants de Bucovine, le rouge a toujours symbolisé la divinité, le jaune – la prospérité et labondance, le bleu – la paix de lâme. Au fil du temps, les femmes y ont ajouté le vert, symbole de la vie, de la santé et surtout de lespoir. Et pas nimporte quel vert, mais le célèbre vert des fresques du monastère de Sucevița. Enfin, plus tard, apparaissent en Bucovine aussi les œufs multicolores.



    A présent, le Musée de lŒuf, comme tous les autres musées dailleurs, est fermé au public. Cest lune des mesures mises en place en ce temps de pandémie de coronavirus. Nempêche. Les œufs peints de Vama, véritables œuvres dart, on peut les admirer sur la page Facebook du musée, mise à jour par Letiția Orșivschi ou encore sur la page Internet. Là, dans la galerie dimages, on peut voir une partie des œufs exposés. (Trad. Mariana Tudose)

  • La recette de la tarte d’automne d’Ioana

    La recette de la tarte d’automne d’Ioana

    Bonjour ou bonsoir à toutes et à tous. Comme Alex s’absente un peu, j’en ai profité pour m’infiltrer dans sa cuisine pour vous faire goûter à une super tarte aux prunes et aux pommes. Elle est légère, elle est facile à faire et je vous assure que toute la famille va se régaler. En plus, elle est très bonne marché. Elle n’a pas de nom, alors on pourrait l’appeler la tarte d’automne de Ioana, puisque je l’ai pratiquement inventée un jour où j’avais envie d’un petit bout sucré et pas du tout envie de sortir faire des courses. Du coup, je me suis servie de ce que j’avais déjà à la maison. Ce que ça veut dire que vous pourriez remplacer les prunes et les pommes par d’autres fruits : des poires, par exemple, des abricots et des pêches en sirop, ou encore des mirabelles. Hein, pas mal, n’est-ce pas ?Pour la pâte, vous avez deux options : soit vous achetez une pâte brisée, soit, vous en faites une. C’est ce que j’ai fait moi, déjà parce que c’est mieux pour la santé et après, parce que chez nous, en Roumanie, on n’en trouve pas facilement.

    Pour la pâte, j’ai utilisé donc :

    200 grammes de farine

    90 grammes de beurre légèrement ramolli

    un œuf

    une pincée de sel

    un peu d’eau froide

    Tamiser la farine, ajouter le sel, le beurre coupé en petits cubes et commencer à pétrir rapidement du bout des doigts. Incorporer l’œuf et continuer à mélanger. Ajouter un peu d’eau pour permettre à la pâte de se lier afin d’en faire une boule. Etaler la pâte sur du papier cuisson à l’aide d’un rouleau pâtissier et ranger la dans un moule. Piquer la pâte à l’aide d’une fourchette pour empêcher que ça gonfle dans le four et enfourner pour quelques minutes afin qu’elle blanchisse.

    Entre temps, choisissez vos fruits, lavez-les, dénoyautez-les, si c’est le cas, pelez-les et coupez-les en tranches fines. Pour ma tarte, j’ai utilisé une pomme Golden et six prunes quetsche, mais vous pouvez les remplacer par d’autres variétés. J’ai pelé la pomme, je l’ai coupée en tranches fines et j’ai dénoyauté les prunes, avant de les couper en deux. Réservez.

    Sortir la pâte blanchie du four et laisser la se reposer quelques minutes le temps de préparer une crème. C’est une crème qui marche à merveille avec n’importe quelle tarte à fruits et en plus elle est très légère, car il n’y a pas de farine. Pour cette crème, il vous faut seulement trois ou quatre ingrédients : beurre, sucre et œufs, les trois obligatoires et un quatrième, facultatif, à savoir un peu de crème liquide. Donc, dans une casserole, sur le feu, commencez à faire fondre 50 grammes de beurre et quand il commence à devenir liquide, y ajoutez 100 grammes de sucre. Mélangez continuellement, jusqu’à ce que le sucre fonde. Retirez du feu et laissez refroidir un tout petit peu. Cassez deux œufs dans un bol et fouettez-les avant de les ajouter, hors du feu, sur le mélange beurre-sucre. Mélangez rapidement et énergiquement à l’aide d’une cuillère en bois. Pour un plus de saveur et de consistance, vous pourriez ajouter deux-trois cuillerées de crème liquide. Moi, j’ai opté pour un peu de crème amande et je me suis félicité pour mon choix. Franchement, le petit goût d’amande a relevé le goût de ma petite tarte.

    Disposer les fruits sur la pâte et verser par-dessus la crème. Enfourner à 180 degrés pour une quarantaine de minutes. Déguster tiède ou froid. Et surtout, faites-moi signe pour me dire si votre famille s’est régalée ! Bon appétit à toutes et à tous !

  • A la Une de la presse roumaine 11.08.2017

    A la Une de la presse roumaine 11.08.2017

    Le scandale des œufs contaminés qui touche aussi la Roumanie, occupe amplement la presse bucarestoise. Toutefois, elle découvre aussi une situation scandaleuse dont on parle moins — le désastre de la pomoculture qui n’occupe plus que 1% de la surface agricole de la Roumanie.




  • Les œufs farcis

    Les œufs farcis

    Presque chaque mère de famille en prépare de temps en temps et c’est pourquoi les recettes varient d’une cuisine à une autre. On trouve des œufs farcis avec toute sorte de mélanges à base de mayonnaise, de fromages, de pâté de foie de poulet, de poisson fumé et de légumes. Et pourtant la farce classique qui inclut de la mayo et du pâté est la plus répandue.



    C’est pourquoi ces mets peuvent s’avérer indigestes ; ils sont également déconseillés à ceux qui se confrontent à de hauts niveaux du cholestérol. Commençons par une farce à base de mayonnaise et de cornichons au vinaigre. Faites bouillir six oeufs, enlevez les coquilles, puis coupez les œufs en deux et retirez les jaunes.



    Préparez une mayonnaise avec un des jaunes d’œuf bouilli, puis ajoutez d’autres jaunes d’œuf jusqu’à ce que la farce devienne un peu plus ferme qu’une mayonnaise normale. Ajoutez ensuite de l’aneth et un cornichon moyen finement haché pour un peu plus d’acidité. Salez et poivrez la farce avant de la mettre à l’intérieur des blancs d’œuf à l’aide d’une poche à douille. Une autre farce implique du pâté et des champignons. Lavez et hachez six ou sept champignons de Paris, que vous devez ensuite faire bouillir dans de l’eau salée pendant une vingtaine de minutes. Hachez également deux cornichons au vinaigre.



    Faites revenir dans une poêle 200 grammes de foie de poulet. Dans un bol mélangez ensuite le foie passé par le hachoir du robot de cuisine à une cuillerée de beurre, trois jaunes d’œuf durs et aux cornichons. A la fin, vous pouvez également incorporer de l’aneth. Placez cette farce à l’intérieur des demi-blancs d’œuf puis décorez avec de la mayonnaise et de l’aneth frais. Finalement, je vous propose une farce un peu plus légère à base de fromage à pâte fraîche du genre ricotta, que les Roumains appellent brânză de vaci, littéralement fromage de vache, du fromage blanc ou frais si vous voulez.



    Dans un bol mélangez 150 grammes de fromage avec des herbes (persil et basilic par exemple). Ajoutez-y aussi deux cuillerées de mayonnaise faite maison mais ne mélangez pas trop rigoureusement pour qu’à la fin les traces de mayonnaise puissent être facilement identifiées dans la farce. Bon appétit !

  • Les Pâques des Débonnaires

    Les Pâques des Débonnaires

    Selon les légendes, les Débonnaires sont les premiers êtres humains apparus sur la Terre, dont l’existence excédait le plan physique. Ils étaient incapables de faire le moindre mal et vivaient dans un coin éloigné de la civilisation ; ils peuplaient, plus exactement, les « Ilots Blancs » d’un delta mythique formé par la rivière qui prend sa source en dessous de l’arbre de vie du Paradis. Cette rivière marque en fait la frontière entre les deux mondes — celui des vivants et celui des morts.



    Les Débonnaires passent leur vie à jeûner et à prier, pour que les péchés des humains soient pardonnés. Sabina Ispas, directrice de l’Institut d’ethnographie et de folklore de Bucarest, nous en dit davantage: « C’est une belle tradition d’origine médiévale liée en quelque sorte aux légendes sur le Jardin d’Eden. Cette légende roumaine parle de l’existence d’une île des Débonnaires, un endroit mirifique, un jardin où ces êtres humains exceptionnels mènent une vie exemplaire. Ils ne portent pas de vêtements, ils vivent au sein de la nature, ils se nourrissent uniquement de végétaux et la vie qu’ils mènent est d’une autre qualité. En fait, ils sont des saints. Souvent, la tradition les associe aux trépassés auxquels on a accordé le bonheur de connaître le Paradis. Or, les Débonnaires, dont la vie est si extraordinaire, apprennent que les saintes Pâques sont fêtées sur Terre lorsque les vivants heurtent des œufs peints en rouge, en prononçant la formule : « Le Christ est ressuscité ! », avec la réponse « En vérité, il est ressuscité ! » Les coques d’œuf jetées dans l’eau des rivières finissent par arriver dans les eaux de cette rivière mythique et de là, en faisant le tour du monde, arrivent sur l’île des Débonnaires, ces bienheureux. Les Débonnaires apprennent donc ainsi que les saintes Pâques sont fêtées sur la Terre et ils les fêtent, eux aussi, en recevant ces coques d’œufs peints en rouge. »



    A l’occasion des Pâques des Débonnaires, surtout dans le nord du pays, en Bucovine, on faisait rouler des œufs teints et on faisait un pique-nique. Une bonne partie des aliments spécifiques aux Pâques étaient laissés choir par terre, pour commémorer les Débonnaires. Le plus souvent, dans les communautés traditionnelles d’Olténie et de Dobroudja (sud et sud-est), les Débonnaires sont associés aux aïeux disparus depuis au moins sept ans, ces Pâques à part devenant une sorte de Fête des morts/Toussaint. Pour la première fois après la Résurrection, les gens emmenaient la Lumière reçue à l’église — et préservée dans des chandelles — aux tombeaux des disparus.



    En plus, pour les Pâques des Débonnaires, on ne commémorait pas seulement les morts de la lignée généalogique ascendante, connue, mais toutes les âmes de l’au-delà, désignées de manière générique par les vocables « les Oubliés », « les Inconnus » ou encore « les Blancs ». Les Débonnaires sont également perçus dans certaines régions comme les âmes des enfants non baptisés, mais aussi comme les véritables piliers de la terre, sans lesquels le monde sombrerait dans le chaos.



    L’élément central dans le culte des Débonnaires, c’est l’œuf teint en rouge de la fête de Pâques. Symbole archétypal de l’Univers, on considère que l’œuf est à l’origine de toutes les choses, de la régénération et de la permanence de la vie sur terre. L’œuf est aussi un symbole de la résurrection, de l’existence extraordinaire, qui outrepasse le monde concret. Par l’œuf teint de Pâques, l’on célèbre aussi l’existence mythique des Débonnaires, projections de l’imaginaire traditionnel, qui veillent depuis un lieu éloigné, légendaire, sur les vivants.