Tag: oiseau

  • La nuit des rossignols

    La nuit des rossignols


    La Société ornithologique roumaine invite les passionnés de la nature à un
    événement censé les rapprocher davantage des oiseaux, de leurs chants et de la
    musique aussi. C’est la « La nuit des rossignols » arrivée en 2023 à sa 10e édition.
    Aux dires des organisateurs, ces 10 dernières années, les amateurs de
    nature et de musique de Cluj (centre), Bucarest (sud), Iasi (est) et Sibiu
    (centre) ont eu droit à un mariage très réussi entre tours guidés et concerts
    en plein air. L’occasion aussi pour les activistes environnementaux de parlers
    au public de l’importance de préserver la nature et du rôle des oiseaux dans la
    vie des gens.


    Cette année, l’édition anniversaire de « La nuit des
    rossignols » se tient à Bucarest, Cluj et
    Agigea, petite ville au bord de la mer Noire. Tout commence le samedi, 3 juin,
    par les déjà bien connus tours ornithologiques en nature, ateliers pour enfants
    et une exposition thématique qui se veut une incursion microscopique dans le
    monde vivant, proposée par le Centre de microscopie électronique de
    l’Université Babeș-Bolyai de Cluj. S’y ajoute un tour guidé en roumain
    et en hongrois du Parc ethnographique national « Romulus
    Vuia » de Cluj. Une fois le tour terminé, les visiteurs sont invités à un
    concert de musique classique inspirée des chants des oiseaux. A noter que le Parc
    ethnographique national « Romulus Vuia » de
    Cluj est le premier musée en plein air de Roumanie, fondé le 1er
    juin 1929. Les constructions qui y sont exposées comptent parmi les monuments
    d’architecture et du patrimoine ethnographique les plus anciens de Roumanie.


    Le même jour, à Agigea, qui est une aussi une station biologique marine
    sise à 10 km au sud du port de Constanta, sont prévus des ateliers éducatifs et
    des tours guidés thématiques de la station, évidemment à la recherche des
    rossignols. A l’affiche également une exposition de photographie intitulée
    « La réserve des dunes marines d’Agigea – une île de la biodiversité » et
    un concert d’airs d’opéra. Pour précision, la Station biologique marine
    « Professeur Ioan Borcea » d’Agigea a été créée en 1926 par le
    scientifique mentionné afin d’étudier les écosystèmes marins de la mer Noire. A
    présent, on y déroule aussi des études ornithologiques, botanique,
    éco-toxicologiques et de biologie marine, le tout pour mettre en lumière les
    relations écologiques et la biodiversité de l’est de la Roumanie. Parmi les
    projets en cours à Agigea, mentionnons la mise en place de plusieurs mesures
    actives de conservation du territoire du site Natura 2000 et de l’aire protégée
    d’intérêt national appelée « Les dunes marines d’Agigea »


    « La nuit des rossignols » est en fait un événement qui dure
    toute une semaine. Il s’achèvera le 11 juin à Bucarest, sur le campus de
    l’Université des Sciences Agronomiques et de médecine vétérinaire. Dans la
    capitale aussi, il y aura des tours guidés, des ateliers éducatifs et une
    exposition de photographie sur la vie des oiseaux, sans oublier les concerts de
    musique classique en plein air.



  • La mésange à longue queue

    La mésange à longue queue

    La
    mésange à longue queue
    (Aegithalos caudatus) a été intronisée
    l’oiseau de l’année 2022 en Roumanie, à la suite de la décision prise par les ornithologues
    amateurs roumains lors de l’enquête déroulée à cette fin en début de l’année
    par la Société roumaine d’ornithologie. Cette dernière avait mis en compétition
    auprès de ses membres trois espèces d’oiseaux : la mésange à longue queue
    (Aegithalos caudatus), la grive musicienne (Turdus philomelos) et la pic verte
    (Picus viridis). À la suite du vote, la mésange à longue queue se détache, et
    rafle la mise.


    La dénomination
    scientifique de l’espèce vient de loin, du grec ancien. Aristote décrivait déjà
    dans son ouvrage « Histoire des animaux » plusieurs oiseaux sous le
    terme Aegithalos, qui se traduit probablement par « petit oiseau »,
    peut-être même par « mésange ». Caudatus, mot d’origine latine, est plus
    précis, signifiant littéralement « à longue queue ».


    Il s’agit en effet
    d’un petit oiseau chanteur, facilement reconnaissable à sa très longue queue, eu
    égard son corps petit et relativement rondelet. L’adulte mesurede 13 à
    14,5 cm, dont 8 à 9 cm la queue seule. Quant à son poids, il ne dépasse pas 10 grammes.
    Son plumage est noir sur la face dorsale et blanc sur la face ventrale, avec
    des nuances grises, parfois roses. Ses pattes sont noires, et le bec petit et
    noir.


    La répartition de
    l’espèce recouvre la majeure partie de l’Europe, du Proche-Orient et une bonne
    partie de l’Asie, dont le Japon. La population mondiale est estimée entre 40 et
    75 millions d’exemplaires, l’Europe seule abritant de 8 à 15 millions d’exemplaires.
    En Roumanie, où l’espèce est répandue dans quasi tout le pays, la population
    est estimée compter entre 300 et 500.000 couples reproducteurs. La mésange à
    longue queue adore toutefois vivre les régions isolées, laissées en friche, par
    exemple au milieu de l’habitat forestier, qui compte de nombreux arbustes. Sa présence
    est rarement remarquée dans les parcs ou les jardins, publics ou privés. Espèce
    insectivore,la mésange à longue queue trouve ses sources de nourriture dans les
    buissons et à même le sol. Durant l’automne et l’hiver il se nourrit de fruits,
    et s’il en trouve, aussi de graines et de bourgeons. Aussi, souvent, durant la
    saison froide, les amoureux de l’espèce déposent des morceaux de pommes et de
    noixdans
    les mangeoires installées à bon escient, ce qui peut constituer une source
    importante de nourriture, notamment durant les rudeshivers.


    Les individus
    vivent en bandes familiales ou en petits groupes d’une dizaine à une trentaine
    d’oiseaux, volant d’un arbre à l’autre. Le nid, de forme ovale, fait de mousse,
    et tapissé à l’extérieur de lichens servant de camouflage, accueille une à deux
    couvées par an, de 6 à 12 œufs blancs, la première entre mi-avril et mi-mai, la
    seconde en juin. Les œufs sont éclos uniquement par la femelle, mais les
    poussins sont nourris par les deux parents, qui se font parfois aider par les
    enfants des années précédentes, ainsi que par des proches parents appartenant au
    même groupe. Cette aide du groupe augmente considérablement les chances de
    survie des poussins, censés quitter le nid au bout de deux semaines. L’union
    fait la force n’est pas seulement la devise nationale de la Belgique, paraît-il,
    mais aussi de la mésange à longue queue. (Trad. Ionut Jugureanu)



  • Le programme “Midwinter”

    Le programme “Midwinter”

    Intitulé « MidWinter », ce recensement fait partie d’un programme international, coordonné au niveau global par la compagnie Wetlands Internatioal, et au niveau national par la Société ornithologique roumaine, par le Groupe « Milvus », qui est une association pour la protection des oiseaux et de la nature. Vu que c’est un projet international, la synchronisation des décomptes est importante, afin d’éviter le recensement des mêmes exemplaires à plusieurs endroits, le long des routes de migration. Des dates précises sont donc fixées pour faire le décompte des oiseaux. Au nom de la Société ornithologique roumaine, c’est Cristian Domșa qui était en charge de la coordination des bénévoles. Il nous en donne davantage de détails sur ce processus concernant les oiseaux aquatiques : « C’est un programme réalisé traditionnellement à l’aide de bénévole. Depuis déjà les années ’70-’80 on collecte systématiquement des données via ce programme. Le décompte de cette année était plutôt spécial, vu qu’il existe aussi un projet national visant toutes les espèces d’oiseaux, pas uniquement les espèces aquatiques qui passent l’hiver en Roumanie. Chaque année, nous faisons de notre mieux pour recenser autant d’oiseaux que possible. Nous visons principalement les grands bassins aquatiques, notamment les zones de plaine, les bassins associés aux rivières, soit les lacs d’accumulation, mais aussi les étendues d’eau de la plaine et du delta du Danube, sans oublier le littoral de la mer Noire. Mais en fait, selon leur disponibilité, nos bénévoles peuvent étudier toute autre superficie aquatique en dehors de celles mentionnées. »

    Une centaine de bénévoles ont participé au recensement de cette année, recueillant des données sur quelque 500 endroits. Cristian Domșa précise : « Les chiffres varient beaucoup d’une année à l’autre. Qui plus est, il faut corroborer les données tout le long de la route migratoire. C’est pourquoi ce décompte est un processus international et pourquoi il est réalisé en janvier, simultanément, dans tous les pays du couloir. L’idée c’est d’avoir une image globale, de l’ensemble de la population pour chaque espèce qui parcourt la route de migration depuis les pays Scandinaves jusqu’en Afrique du Sud. Par exemple, si chez nous l’hiver est plus rude, alors il y aura moins d’oiseaux en Roumanie, mais on les retrouvera plus au sud. Si l’hiver est plutôt doux, davantage d’oiseaux passeront l’hiver dans les pays du nord et ils seront moins nombreux à passer par la Roumanie. Cela ne veut pas dire qu’il y a un déclin ou une croissance de la population, mais qu’il fait prendre en compte l’ensemble de la route de migration.»

    Le décompte d’hiver des oiseaux s’est fait cette année par un temps extrêmement froid. N’empêche, les surprises ne manquent pas pendant l’observation des oiseaux, constate Cristian Domșa, de la Société ornithologique roumaine : « Le mauvais temps, le gel à la mi-janvier – cela s’est traduit par le fait qu’il y avait moins d’oiseaux qu’attendu. Mais il y a eu aussi des surprises, dans le sens où à la fin de la période d’observation, lorsque la météo est devenue plus clémente, on a commencé à voir des agglomérations d’oiseaux. Nous avons déroulé un programme spécial au delta du Danube, par exemple. Et nous avons eu la surprise de trouver des espèces rares, voire en danger, telles le pélican frisé, qui normalement sont peu nombreux à passer l’hiver en Roumanie, à hauteur de quelques dizaines d’exemplaires seulement… Eh bien, vu que l’hiver a été plus doux en ce mois de janvier, on a pu recenser près d’un millier de tels pélicans, ce qui est un très grand nombre. On a eu une surprise à Bucarest aussi, où l’on a découvert une espèce nouvelle pour la Roumanie, la mouette à bec cerclé (n.r. Larus delawarensis), qui est une espèce spécifique de l’Amérique du Nord et qui n’arrive que de manière accidentelle sur le continent européen. »

    Effectivement, c’est pour la première fois que ce type de mouette est signalé en Roumanie, sur le Lac Morii, dans l’ouest de Bucarest, le long de la rivière de Dâmbovita qui traverse la capitale, devenant tout de suite une attraction pour le lac où elle a été vue, les gens s’y rendant en grand nombre pour la voir et la photographier. (Trad. Valentina Beleavski)

  • L’oiseau de l’année 2020 en Roumanie

    L’oiseau de l’année 2020 en Roumanie

    Feu vert à une nouvelle édition du concours « L’oiseau de l’année en Roumanie ». Un mois durant, tous ceux qui aiment les oiseaux sauvages peuvent voter pour une des 5 espèces proposées par la Société ornithologique roumaine. L’année dernière, c’est la chouette chevêche qui s’est adjugé le titre d’oiseau de l’année 2019. Quelles sont les 5 espèces parmi lesquelles il faut choisir cette fois-ci ? Réponse avec Ovidiu Bufnilă, responsable communication de la Société ornithologique roumaine : « Le premier oiseau sur notre liste est l’hirondelle (Hirundo rustica). C’est une espèce dont les effectifs sont en chute libre. A cause de l’agriculture intensive, la Roumanie perd chaque année 20% de sa population d’hirondelles, c’est-à-dire qu’une hirondelle sur 5 disparaît. Cela parce qu’elles se nourrissent d’insectes que l’on ne retrouve plus partout, vu que l’agriculture intensive est basée sur les pesticides et les insecticides. La 2e espèce que nous avons proposée, c’est la cigogne blanche (Ciconia ciconia). On voit souvent cet oiseau sur les poteaux, sur les toits et les cheminées des maisons. Plein de légendes et de croyances populaires roumaines en parlent. Le 3e oiseau en compétition pour le titre d’oiseau de l’année 2020, c’est le pélican frisé (Pelecanus crispus). C’est une espèce qui a beaucoup souffert par rapport à son frère, le pélican commun. Ce dernier compte quelque 40.000 exemplaires en Roumanie, alors qu’il n’y a plus que quelque centaines de pélicans frisés. Notre 4e proposition est la bernache à cou roux (Branta ruficollis), un oiseau très profitable pour les agriculteurs roumains. C’est la plus petite oie sauvage, qui construit son nid en Sibérie et qui fait chaque année un voyage de 5000 km avant d’arriver chez nous, en Dobroudja et en Munténie, dans le sud, pour passer l’hiver. Enfin, la 5e espèce est l’aigle le plus grand de Roumanie : le pygargue à queue blanche (Haliaeetus albicilla). Pendant la saison froide, on le retrouve tout le long du Danube et même le long de la rivière Olt (sud). Il chasse les canards et les oies qui se déplacent le long des eaux ».

    Pour voter l’oiseau de l’année 2020 il suffit d’entrer sur la page Facebook de la Société ornithologique roumaine et mettre « J’aime » à votre oiseau préféré. Celui qui réunit le plus grand nombre de mentions « J’aime » jusqu’au 30 novembre deviendra l’oiseau de 2020 et sera mis à l’honneur dans les articles de la Société tout au long de année. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Le Traquet du désert

    Le Traquet du désert

    Comme son nom l’indique, il fréquente notamment les régions désertiques d’Egypte et d’Afrique, les steppes arides ou encore une grande variété de terrains secs du niveau de la mer jusqu’aux hauts plateaux. Parfois, il peut arriver en Europe aussi, sa présence étant signalée dans plusieurs pays tels la Bulgarie, la Hongrie, l’Allemagne ou encore la France. Dans un premier temps, il n’y avait que quatre sous-espèces de traquet officiellement reconnues par les ornithologues : le noir, le gris, le méditerranéen et l’oriental. La nouvelle sous-espèce a été mise en évidence lors d’un projet européen mené par la Société roumaine d’ornithologie au bord du lac de Techirghiol, un des habitats les plus importants des oiseaux de Roumanie. Plus de 262 espèces y ont été observées, soit 65% de l’avifaune locale.

    Ovidiu Bufnilă, chargé de communication au sein de la Société roumaine d’ornithologie, nous en parle : « Cet oiseau originaire notamment de Mongolie, on le trouve aussi en Asie, au Proche Orient et en Afrique du Nord. J’ai des collègues ornithologues qui ont eu l’occasion de le voir nicher en Egypte. Imaginez un peu la distance qu’il a dû parcourir pour arriver en terre roumaine ! Un trajet très long à faire, mais pas impossible. Il suffit d’imaginer qu’un orage s’est déclenché au moment où l’oiseau se dirigeait vers l’Asie ou bien au moment où il a quitté la Crimée à destination de l’Afrique du Nord pour le détourner vers la Roumanie. On ne saurait être surpris qu’une fois en terre roumaine, le traquet a choisi la Dobroudja pour s’installer, car c’est un endroit qui convient parfaitement aux oiseaux. Sur les 400 espèces différentes que la Roumanie recense, presque trois quarts y font leur nid. C’est une région propice aux oiseaux et je ne pense pas forcément au delta du Danube et au lac Razim Sinoe, mais à toute la Dobroudja en général, et aux départements de Tulcea et de Constanta en particulier. Heureusement, la présence du traquet du désert a été signalée au bord du lac de Techirghiol dont la gestion revient à la Société roumaine d’ornithologie. Un jour, au moment où mes collègues s’adonnaient à la surveillance des oiseaux aquatiques, ils ont remarqué la présence d’un traquet. Ils ont été étonnés d’apercevoir cet oiseau en Roumanie, au mois de décembre, quand la migration était déjà terminée. Au bout de quelques recherches, ils se sont rendu compte que l’on peut parler d’une nouvelle espèce d’oiseau en Roumanie ».
    La découverte des biologistes de la Société roumaine d’ornithologie a vite fait le tour de la Toile. Quelques heures plus tard, ils ont appris qu’ils n’étaient ni les seuls, ni les premiers à signaler la présence en Roumanie du traquet du désert. Dix années auparavant, un photographe l’avait pris en photo et ses photos témoignent de sa présence en Roumanie.
    Le traquet du désert n’est pas l’unique espèce d’oiseau découverte en Roumanie dans le courant 2017. Originaire du bassin de la Méditerranée, le coucou geai a été observé en première en Roumanie, au printemps dernier. Quelques mois plus tard, en automne, le rossignol à flancs roux a été aperçu en Roumanie. Originaire de la taïga sibérienne, c’est une des rares espèces qui chantent en hiver. Les ornithologues roumains du département d’Olt ont remarqué la présence, pour la première fois, en Roumanie, de la mouette américaine, une espèce qui niche en Amérique du Nord et qui hiverne sur la côte occidentale de l’Amérique du Sud. C’est un des rares oiseaux de l’avifaune américaine à s’être fait remarquer aussi bien en Roumanie qu’en Belgique et au Danemark. (trad. Ioana Stancescu)

  • La mouette de Franklin se met au roumain

    La mouette de Franklin se met au roumain

    La faune de la Roumanie compte désormais une nouvelle espèce. Une mouette américaine a été observée par les ornithologues, cet hiver, sur la rivière Olt. Ce nouvel habitant a un bec noir, le front blanc, et le reste de la tête est noir avec un anneau orbital blanc, tandis que le dos est gris foncé comme chez les autres mouettes.



    C’est une des seules espèces de l’avifaune originaire du continent américain à avoir été observée en Roumanie, déclarait Ovidiu Bufnilă, responsable communication à la Société ornithologique roumaine : « C’est la mouette de Franklin, une espèce qui niche d’habitude en Amérique du Nord et passe l’hiver uniquement en Amérique du Sud. Comment elle est arrivée là ? Nous ne pouvons que présumer, vu que l’oiseau ne portait pas d’anneau et ne disposait d’aucun émetteur. De violents orages ont eu lieu sur l’océan, sur le continent américain, qui l’auront poussée peu à peu vers l’Europe. Cette espèce apparaît de manière sporadique, très rarement, sur le Vieux continent. On voit tout au plus une dizaine d’individus au long d’une année, principalement en hiver, et lorsqu’ils arrivent ici, on les voit d’abord dans les pays nordiques. Jusqu’à maintenant, d’autres exemplaires de cette espèce de mouette ont été vus en Belgique et au Danemark. Le fait qu’elle soit arrivée en Roumanie est bien plus qu’un événement pour les ornithologues. L’oiseau a été remarqué pour la première fois le lendemain de Noël, lorsque deux ornithologues se trouvaient à Slatina, au département d’Olt (sud). Ils comptaient les oiseaux d’hiver et remplissaient leur liste lorsqu’en regardant avec des jumelles sur la rivière, ils ont aperçu cette mouette au coloris différent par rapport aux autres parmi lesquelles elle se trouvait. Ils se sont rendu compte tout de suite qu’il s’agissait d’une nouvelle espèce dans la faune de la Roumanie ».



    Selon les ornithologues, vu les changements climatiques des dernières années, on peut s’attendre désormais à voir des espèces qui ne venaient jamais en Roumanie auparavant. Mais quelles sont les chances d’adaptation de la mouette américaine aux conditions de ce pays, Ovidiu Bufnilă ? « On peut tirer quelques conclusions d’après les observations faites par nos collègues. A savoir que l’oiseau restait avec une volée de mouettes rieuses, avec lesquelles il a d’ailleurs des similitudes, et allait se nourrir avec elles sur une déchetterie à proximité de la ville de Slatina. Il venait ensuite passer la nuit sur la rivière Olt, sur les banquises de glace qui se forment là. De ce fait, nous ne pensons pas que l’adaptation pose un grand problème pour lui. Ce n’est pas un oiseau si sensible pour qu’il ne s’acclimate pas ici, vu que notre climat est également tempéré et qu’il a déjà trouvé une volée d’oiseaux avec laquelle il reste. »



    En Roumanie, la mouette rieuse est l’espèce de mouette la plus répandue. En hiver comme en été, en vous promenant au bord d’une rivière plus importante ou au bord du Danube, impossible de ne pas rencontrer ces mouettes délicates, que les gens ont appelées mouettes rieuses d’après les sons qu’elles poussent, qui ressemblent à un éclat de rire. Le paysage le plus spectaculaire avec ces mouettes rieuses est à retrouver au printemps aux Chaudières du Danube (sud-ouest). Mais on les trouve aussi sur les rivières Jiu, sur l’Olt, et sur toute autre rivière ou lac de grandes dimensions de Roumanie. (trad. : Ligia Mihaiescu)

  • Faucons et fauconniers, maîtres des hauteurs

    Faucons et fauconniers, maîtres des hauteurs

    Les origines de la fauconnerie sont à retrouver en Asie centrale et du nord, avec ses vastes steppes riches en gibier. C’est par l’intermédiaire des Huns, des Mongols et des Arabes, ainsi que par les croisades que la fauconnerie a pénétré en Europe, où elle a connu un grand développement. Dans les Principautés roumaines, la fauconnerie fut connue à une époque tardive et elle s’est maintenue jusque vers le milieu du 19e siècle. Dans l’histoire des Principautés roumaines aussi, il faut distinguer entre la chasse au moyen des faucons et l’art d’élever et de dresser ces oiseaux qui faisaient partie du tribut que ces pays devaient payer à la Porte Ottomane.



    Dorin Cărăbeţ, biologiste, président de l’Association « Peregrinus » des fauconniers, nous raconte les débuts de la fauconnerie en Roumanie: «Sur le territoire roumain, la fauconnerie connaît une tradition d’au moins 700 ans, attestée par différents documents. En 2010, l’UNESCO classait la fauconnerie au Patrimoine culturel immatériel de lhumanité. C’est sa reconnaissance internationale en tant que domaine qui attire et relie les êtres humains. Elle crée des amitiés et réintègre l’être humain à la nature. Elle aide à comprendre la nature, les bêtes, leur importance, le fait que chacune a sa place. On ne doit pas les juger en fonction de leur utilité pour l’homme ou de leur caractère nuisible ou non nuisible. La nature est un tout et il faut la respecter comme telle. On ne peut pas aimer les oiseaux de proie et la fauconnerie sans souhaiter les protéger et conserver leur environnement naturel. C’est pourquoi nos projets visent à sauver les oiseaux de proie et à les réhabiliter, pour ainsi dire. Nous organisons des activités éducatives avec les jeunes dans les écoles et les maternelles, nous participons à des festivals médiévaux avec nos oiseaux. Nous nous donnons également pour tâche de promouvoir l’art de la fauconnerie. Nous sommes en contact avec des fauconniers de nombreux pays, nous participons ensemble à des festivals à l’étranger et nous souhaitons que la fauconnerie bénéficie d’un cadre légal chez nous aussi. »



    Qui sont les fauconniers de nos jours ? Dorin Cărăbeţ, président de l’Association « Peregrinus »: « Les fauconniers sont des personnes qui ont découvert leur passion pour les oiseaux de proie et pour la nature. C’est grâce à Internet que nous avons réussi à nous connaître et à créer cette association en 2009. Nous envisageons d’organiser un congrès des fauconniers en mars prochain. Ce sera la 8e rencontre de ce genre. Nous répondons à de nombreuses invitations. Cette année nous nous sommes rendus dans les contrées habitées par des Sicules, aux châteaux médiévaux, au château des Corvin de Hunedoara, nous avons participé à des activités éducatives. Nous participons notamment à des cours de biologie, nous y amenons plusieurs oiseaux de proie et nous offrons des explications aux élèves sur ces oiseaux et sur leur rôle dans la nature. Nous faisons éventuellement une démonstration de vol dans la cour de l’école, pour qu’ils puissent les observer. Les enfants peuvent eux aussi appeler l’oiseau, ce qui est vraiment extraordinaire pour eux, on peut lire l’enchantement sur leur visage. Ces leçons déroulées en présence d’un oiseau vivant sont fascinantes : les enfants sont tout yeux, tout oreilles. »



    Lorsqu’ils participent aux événements à caractère historique, les fauconniers portent des costumes moyenâgeux. Les rapaces sur la main, ils font des démonstrations de vol dans l’enceinte des châteaux ou des cités, les laissant voler au-dessus des murailles et retourner seuls.



    Si vous vous demandez, dans ce monde pollué et de plus en plus éloigné de la nature, où les faucons sont dressés, Dorin Cărăbeţ nous fournit une information intéressante :« On peut travailler avec un oiseau de proie n’importe où : dans tout espace ouvert, à l’intérieur de la ville, dans un jardin, à proximité de la maison, dans les champs. Le dressage d’un oiseau de proie suppose une confiance de sa part et des récompenses. Les punitions sont exclues. L’oiseau de proie accepte le fauconnier comme coéquipier, y compris pour la chasse, l’homme ne sera jamais son chef. C’est l’oiseau qui est le chef. C’est lui, le maître, il en impose par son allure, par son attitude, il y a quelque chose qui émane de lui. C’est, peut-être, ce qui explique, entre autres, sa présence sur les armoiries. »



    L’Association des fauconniers s’occupe aussi de la conservation et du dressage des corbeaux, des éperviers. Elle se propose également de sauver des exemplaires rares d’oiseau, comme ce fut le cas d’une cigogne noire que les membres de l’Association « Peregrinus » ont récupérée et aidée à se rétablir. (trad. :Dominique)