Tag: ONG

  • Les ONGs se mobilisent pour le climat

    Les ONGs se mobilisent pour le climat

    En 2006, à la veille de l’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne, l’ONG REPER 21 voyait le jour avec une mission claire : sensibiliser le public aux enjeux environnementaux et accompagner la transition écologique du pays. Depuis, alors que les défis climatiques n’ont cessé de s’intensifier, cette organisation est devenue un acteur incontournable dans la mobilisation citoyenne pour une Europe plus verte.

     

    Pourtant, cette dynamique se heurte à de nombreux obstacles. À l’échelle mondiale, le climato-scepticisme continue de freiner les avancées, incarné par des figures comme Donald Trump, qui, durant son mandat, a retiré les États-Unis de l’Accord de Paris et minimisé l’urgence climatique. En Europe, les contradictions s’accumulent : alors que le Pacte vert européen semblait marquer un tournant ambitieux, les coupes budgétaires récentes dans les fonds dédiés à la transition écologique jettent une ombre sur les engagements pris.

     

    Dans ce contexte, le rôle des ONG comme REPER 21 devient plus crucial que jamais. Face aux reculs politiques et aux inerties institutionnelles, ces dernières continuent de sensibiliser les citoyens pour que la lutte contre le changement climatique reste une priorité. Bogdan Gioară, président de de l’association, est notre invité au micro de RRI.

     

     

  • Lutter contre le gaspillage alimentaire

    Lutter contre le gaspillage alimentaire

     

    Actuellement, on estime qu’un tiers de la nourriture produite dans le monde est gaspillée. La Banque alimentaire est une ONG, un service social qui lutte contre le gaspillage alimentaire, la pauvreté et l’exclusion sociale en soutenant des organisations caritatives qui s’occupent de personnes issues de milieux vulnérables. L’ONG récupère les produits excédentaires auprès des producteurs et des commerçants et les distribue gratuitement à d’autres organisations qui fournissent des services d’aide sociale aux personnes dans le besoin. « Nous achetons et cuisinons toujours en excès », déclare Gabriel Sescu, président de l’ONG Banque alimentaire. Il poursuit :

     

    Prendre conscience de notre mode de consommation

     

             « Je suggère souvent aux gens de placer une petite corbeille à côté de la poubelle dans la cuisine. Chaque fois que vous jetez de la nourriture, placez aussi une pièce de monnaie dedans. Ce n’est qu’au bout d’un mois, au moment de récupérer l’argent dans la corbeille, que vous prendrez alors conscience du montant correspondant à tout ce que vous avez jeté. Autrement, on ne se rend pas vraiment compte. On constate malheureusement que bien trop souvent, on met à la poubelle un aliment dont la fabrication a nécessité de nombreuses ressources sur son parcours, à commencer par la ferme – cultiver du blé ou du maïs en passant par le foin et les animaux d’élevage et jusqu’à nos assiettes. C’est encore plus flagrant pendant les périodes de fêtes. Les commerçant vont stocker d’importantes quantités de produits variés afin que les clients trouvent tout ce qu’ils cherchent et n’aillent pas s’approvisionner ailleurs. Mais nous devons être plus conscients et plus modérés. Ce qui a changé par rapport à il y a 30 ans, c’est qu’on trouve désormais tout ce qu’on veut au supermarché, à l’hypermarché, et nous avons les moyens d’acheter.  Et on préfère aller faire trois fois les courses pour acheter du pain frais, des légumes frais, des fruits frais, plutôt que d’y aller une fois et de remplir son caddie sans compter. Puis, on rentre chez soi, on remplit le frigo et l’on s’aperçoit qu’on commence à jeter de la nourriture au bout d’une semaine. Il arrive que les gens ne se rendent pas compte et qu’ils stockent mal dans le réfrigérateur des produits qui ne devraient pas s’y trouver, des produits qui devraient se trouver dans un garde-manger aéré par exemple. Le processus de détérioration s’accélère alors et, bien entendu, les produits finissent par être jetés. »

     

    Il existe aujourd’hui des normes en Roumanie afin de lutter contre le gaspillage alimentaire, comme nous l’explique Gabriel Sescu, président de l’ONG Banque alimentaire :

     

    Moins jeter et partager pour ne pas gaspiller

     

    « Si un produit périme bientôt par exemple, alors on essaie de le vendre plus rapidement en le mettant en promotion avec une réduction de 30 % de son prix ou en en vendant deux pour le prix d’un. Ce serait une première étape. C’est votre produit, vous en êtes le propriétaire, vous essayez de le vendre. Mais si vous constatez que la date de péremption approche, alors faites-en don à une ONG qui œuvre à venir en aide aux plus vulnérables et qui pourra faire en sorte que le produit soit consommé dans les 24, 48 ou 72 heures suivantes. Ceux qui se trouvent au bout de cette chaîne étant dans le besoin, il est évident qu’ils consommeront le produit en question rapidement. Une tomate trop mure peut être utilisée sans problème dans une soupe ou une sauce par exemple. N’importe quel fruit ou légume peut être lavé et épluché pour être transformé en compote ou en confiture avant de pourrir et d’être jeté. Les ONG comme la nôtre sont un bénéficiaire idéal pour ce type de produits, car elles peuvent récupérer des aliments frais, des fruits, des légumes, du pain, de la farine, qui le jour même ou le lendemain seront redistribués immédiatement à ceux qui en ont besoin ».

     

    Alors que la population mondiale continue de croître, notre défi ne devrait pas être de produire plus de nourriture, mais de nourrir plus de gens tout en gaspillant moins que ce que nous produisons déjà. (trad. Charlotte Fromenteaud)

  • L’association Solidarité PloemeuRoumanie

    L’association Solidarité PloemeuRoumanie

    En 1989, le dictateur roumain Ceausescu est renversé, la Roumanie se libère de ses chaînes et s’ouvre à nouveau au monde. Les premières images qui parviennent jusqu’à l’Occident sont glaçantes. Les Français découvrent avec horreur les photos des orphelinats roumains. Des images qui ont marqué à jamais notre invité du jour, Loïc Thétio, qui était déjà très investi à l’époque dans l’aide humanitaire en ex-Yougoslavie. Au fil des rencontres, le voilà sur les routes d’Europe de l’est, direction la Roumanie, pour apporter son aide à ce pays et ses habitants. C’est ainsi qu’est née l’association Solidarité PloemeuRoumanie, dont Loïc Thétio, son fondateur, a accepté de nous parler au micro de RRI.

     

    Vous pouvez retrouver l’ensemble des missions accomplies sur le site internet de l’association asso.ploemeuroumanie.free.fr

     

  • Recompenser les courageux

    Recompenser les courageux

    Ce printemps, Agent Green, une ONG qui se consacre aux problématiques environnementales, a fêté son 15e anniversaire. Depuis sa création, Agent Green a fait campagne pour la protection des espaces verts, a lutté contre l’exploitation forestière illégale et a mené des campagnes de lobbying en faveur des droits des animaux. Ses actions dérangent souvent divers intérêts politiques et économiques et les activistes doivent en payer le prix.

     

    Gabriel Paun, un activiste contre la mafia forestière

     

    Par exemple, le fondateur de l’association, Gabriel Păun a été blessé lors d’altercations avec des membres de la « mafia forestière » alors qu’il cherchait à documenter et entraver la coupe illégale d’arbres. Ainsi, en Roumanie, faire campagne contre certaines atteintes à l’environnement est devenu une question de courage extrême. Or le courage mérite d’être reconnu et, pourquoi pas, récompensé ! C’est ce qu’a pensé Gabriel Păun lorsque, pour célébrer le 15e anniversaire d’Agent Green, il a organisé le Gala du courage afin de décerner 10 prix à des activistes civiques, et pas seulement dans le domaine de l’environnement.

     

    Célèbrer le courrage dans divers domaines

     

    « Je voulais montrer que je ne suis pas seul, mais en même temps attirer l’attention sur le fait que l’activisme civique risque de rester une activité solitaire ». C’est ainsi que l’on pourrait résumer l’intention du Gala du courage, mais son objectif est plus large, comme l’explique Gabriel Păun lui-même : « Il devrait être naturel d’exercer le courage dont nous sommes tous dotés, mais je vois de moins en moins ce courage exprimé et mis en pratique. Cela me donne le sentiment que, au moins dans mon domaine, celui de la conservation de la nature, les choses deviennent, sinon impossibles, du moins difficiles. Une organisation non gouvernementale doit être le porte-parole de toute une société. Mais si la société est silencieuse, si elle est tombée dans le désespoir, le mépris et la non-implication, alors sa voix disparaît. Je l’ai constaté en discutant avec des personnes d’autres secteurs de la société, c’est-à-dire dans tous les secteurs de la société qui sont confrontés au même problème. C’est ainsi que j’ai eu l’idée du Gala du courage, où nous avons célébré le courage de personnes plus ou moins connues agissante dans divers domaines : l’éducation, la science, l’art, la culture, l’activisme, le journalisme. Cet événement a été couronné de succès, au-delà des espérances. »

     

    Les courageux de l’année

    La cérémonie s’est déroulée à l’Athénée roumain, au son de des violoncelles de l’ensemble Violoncelissimo dirigé par le président de la Philarmonie de Bucarest, Marin Cazacu et les diplômes ont été créés par l’artiste visuel Dan Perjovski. Qui étaient les lauréats ? Gabriel Păun nous en présente certains : « Nous avons tout d’abord fait monter sur scène une actrice rom, Alina Serban, qui a prononcé un discours absolument magnifique. Elle m’a rempli d’émotion et a été félicitée par le réalisateur Cristian Mungiu, qui a réalisé le célèbre film RMN, un film qui non seulement vaut la peine d’être vu, mais qui doit l’être parce qu’il met en évidence la discrimination ethnique en Roumanie. Nous avons également tendu la main à la communauté LGBTQ, car là aussi, nous sommes encore confrontés à des mentalités rétrogrades et il reste beaucoup à faire. Nous avons également encouragé le journalisme environnemental, afin de nous rapprocher de notre domaine, et nous avons récompensé Ramona Țintea, avec qui nous avons réalisé de nombreux reportages environnementaux sur les forêts, les aliments empoisonnés, les décharges illégales et bien d’autres sujets. Nous avons rendu hommage à Stefan Neagu, un héros des forêts. Nous avons l’habitude d’entendre mon nom ou celui d’autres activistes ou journalistes courageux qui dénoncent des actes répréhensibles, mais il y a aussi des scientifiques, des chercheurs de l’ombre qui sont en train de révolutionner les forêts. Stefan Neagu est à l’origine du célèbre inventaire forestier national qui nous dit combien de forêts poussent en un an, mais aussi combien nous en perdons en même temps sans laisser de traces. Mais ce n’est pas tout. Il a mis en cause un ancien secrétaire d’État aux forêts auprès du ministère de l’environnement. Deux heures après ses révélations, il était licencié sans autre forme de procès. C’est sans précédent et je ne pense pas qu’un activiste ou un journaliste ait réussi à le faire. »

     

    Une cuillère pour éteindre un grand feu

     

    Parmi les lauréats, le poète Radu Vancu a reçu le prix du courage pour la paix, la coopération et l’anti-fanatisme. Radu Vancu démontre ainsi que même les écrivains et les intellectuels soutiennent l’engagement civique, comme le regretté écrivain israélien Amos Oz, qui a mentionné pour la première fois l’”Ordre de la cuillère”, devenu le symbole du Gala du courage à Bucarest. Radu Vancu nous en dit plus sur Amos Oz : « Je ne pense pas qu’il imaginait que cela deviendrait un véritable ordre comme c’est le cas aujourd’hui, mais il l’a institué comme une proposition en 2004, dans un livre dont le titre pourrait très bien faire office de logo du Gala du Courage. « Comment guérir un fanatique » est un livre extraordinaire, dans lequel Oz dit notamment ceci : il y a fondamentalement trois types de réaction à une catastrophe, par exemple un incendie. La première réaction consiste à suivre son instinct de conservation, à s’enfuir et à laisser brûler ceux qui ne peuvent pas s’enfuir. La deuxième réaction est d’envoyer une lettre de protestation à son journal préféré. Et la troisième réaction, pour ceux qui n’ont pas accès aux plateformes médiatiques, journaux, télévision et autres, est de prendre un seau, une tasse, un verre, une cuillère à café, tout ce qui est à portée de main, de prendre de l’eau et de venir éteindre le feu. Nous sommes nombreux et beaucoup de cuillères peuvent éteindre de grands incendies. Et il a dit : « Je propose que nous instituions l’ordre de la cuillère, que nous portions éventuellement une cuillère à la boutonnière, ceux d’entre nous qui sont prêts à donner quelques grammes de leur altruisme pour d’autres êtres humains, en essayant de sauver ce qui peut l’être. » »

     

    L’ordre de la cuillère

     

    En 2006, une institution suédoise a même repris cette idée de la coalition de petits gestes pour créer une force puissante et a créé l’« Ordre de la cuillère » qui se porte au revers du manteau et que l’association Agent Green a importé à Bucarest. Radu Vancu poursuit : « J’ai parlé de cet ordre de la cuillère dans mon discours d’ouverture du festival de littérature d’Odessa, en exil à Bucarest. Gabriel Păun a entendu mes propos sur l’Ordre de la cuillère et a eu la merveilleuse idée de proposer la création d’un Ordre de la cuillère lors du Gala du courage. Il est également venu avec des cuillères en argent ornées d’edelweiss, le symbole d’Agent Green. Et nous avons proposé la création de l’Ordre de la Cuillère en Roumanie, parce que nous avons fait un peu d’arithmétique élémentaire. 20 millions de Roumains multipliés par une cuillère de 10 ml chacun, c’est deux cents tonnes d’eau, de quoi éteindre de grands incendies. Il y a suffisamment de courage et d’humanité en Roumanie pour éteindre de grands incendies. »
    …a déclaré le poète Radu Vancu, celui qui s’est vu décerner le prix du courage pour la paix, la coopération et l’anti-fanatisme décerné par l’ONG Agent Green dans le cadre d’un Gala du courage.