Tag: paix

  • Des pourparlers sur l’Ukraine

    Des pourparlers sur l’Ukraine

    Selon le chef d’Etat par intérim de la Roumanie, Ilie Bolojan, la sécurité de l’Ukraine voisine, envahie par les troupes russes, est essentielle tant pour la Roumanie que pour l’ensemble du continent européen. Dans une allocution vidéo lors d’un sommet organisé à Kiev, il a déclaré que le soutien à l’Ukraine devait se poursuivre dans les étapes à venir, dans le processus de paix et dans le processus de reconstruction. « La Roumanie est prête à se coordonner avec tous les partenaires européens, américains et alliés pour contribuer à trouver le plus rapidement possible la voie vers une paix juste et durable », a déclaré Ilie Bolojan.

     

    Une paix impossible sans Ukraine

    La Roumanie réitère que toute discussion sur la résolution du conflit en Ukraine ne peut pas avoir lieu sans l’Ukraine, a également indiqué lundi le ministère des Affaires étrangères à Bucarest, alors que trois ans se sont déjà écoulés depuis le début de l’invasion russe. Et d’ajouter qu’une paix juste et durable ne peut pas avoir lieu sans que tous les coupables pour les crimes commis en Ukraine et contre l’Ukraine soient tenus responsables de leurs actes. Bucarest souligne que, pour la Roumanie, un Etat ukrainien sûr, résilient, stable, démocratique et prospère reste un objectif fondamental de politique étrangère.

     

    Une paix impossible sans les Etats européens

    La diplomatie roumaine renchérit : aucune discussion sur la sécurité en Europe ne peut avoir lieu sans l’implication directe des Etats européens. D’ailleurs, cette dernière affirmation semble être de plus en plus largement partagée. La participation européenne aux négociations de paix avec l’Ukraine sera finalement nécessaire, a déclaré celui même qui a déclenché l’invasion, le président russe Vladimir Poutine, tout en suggérant que la guerre allait encore continuer.

    Par ailleurs, bien qu’ayant changé de discours, le nouveau leader de la Maison Blanche, Donald Trump, est aussi d’accord que les Européens doivent avoir leur rôle dans le processus de paix en Ukraine, notamment en garantissant sa sécurité. Aux dires de Donald Trump, le leader du Kremlin pourrait accepterles forces européennes de maintien de la paix, une solution que Moscou avait auparavant rejetée à plusieurs reprises. Le président américain a reçu à Washington son homologue français, Emmanuel Macron, qui a déclaré qu’un cessez-le-feu pourrait être concludans quelques semaines.

    Entre-temps, le président du Conseil européen, António Costa, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se sont rendus à Kiev pour réitérer leur soutien à l’Ukraine. Leur message : l’Union européenne poursuivra son soutien, notamment en augmentant la pression par de nouvelles sanctions contre l’agresseur russe.

     

    Un nouveau plan d’aide militaire?

    Et pas en dernier lieu, un nouveau plan d’aide militaire de 20 milliards d’euros est également à l’ordre du jour à Bruxelles, même si il ne fait pas l’unanimité parmi les Etats-membres de l’UE. Selon plusieurs représentants de l’Union, ce plan vise à renforcer la position de Kiev dans les négociations, plutôt qu’à contribuer à obtenir la paix.

  • 14.11.2022

    14.11.2022

    Inflation – La Banque nationale de Roumanie a majoré à 16,3% ses prévisions sur l’inflation pour la fin de cette année et s’attend à une inflation de 11,2% pour la fin de l’année prochaine selon les chiffres présentés lundi par le gouverneur Mugur Isărescu. La Banque centrale roumaine estimait en août le taux d’inflation à 13,9% pour la fin de cette année et à 7,5% en 2023. Dans un communiqué de presse paru la semaine dernière, la Banque nationale de Roumanie avait indiqué que le taux annuel d’inflation devrait continuer à croître modérément jusqu’à la fin de l’année avant d’entamer une trajectoire descendante jusqu’à atteindre un niveau à un chiffre au premier trimestre 2024.

    Aurescu – Le ministre roumain des AE, Bogdan Aurescu, a annoncé lundi qu’il demanderait l’introduction d’un point séparé à l’agenda du Conseil des Affaires Etrangères le mois prochain d’analyser la situation en République de Moldova. Le chef de la diplomatie roumaine a réitéré dans une déclaration de presse avant la réunion du Conseil aujourd’hui à Bruxelles, le soutien pour la République de Moldova qui est très touchée par les vulnérabilités qui visent la sécurité su système énergétique. M Aurescu a salué la récente annonce de la présidente de la Commission européenne sur le soutien financier de 250 millions d’euros pour la sécurité énergétique de la République de Moldova. Au sommaire des débats se trouvent l’agression russe en Ukraine avec la participation par vidéoconférence du ministre ukrainien des affaires étrangères ainsi que l’évolution de la situation dans l’ouest des Balkans, au Liban et en Iran.

    Energie – Coup d’envoi aujourd’hui dans la Chambre des Députés de Bucarest des débats sur le décret d’urgence 119 qui vise le plafonnement des tarifs énergétiques. Le gouvernement souhaite maintenir le plafonnement des prix de l’électricité pour une période plus longue de temps, jusqu’en 2025 et c’est pourquoi il a adopté un nouveau décret d’urgence qui décide d’un mécanisme visant l’achat centralisé de l’électricité à quelque 90 euros par mégawatt heure. Ce document complète le décret d’urgence qui existe déjà sur la table des élus nationaux et il permettra la préservation des trois types de prix pour les ménages – quelque 14 centimes d’euros pour des consommations de moins de 100 kilowatts, 16 centimes pour des consommations de moins de 255 kilowatts et quelque 26 centimes pour toute consommation supérieure à 255 kilowatts. Ce qui plus est, le texte législatif permettra à garder des seuls pour les PMEs de 20 centimes d’euros et un prix un peu plus élevé de quelque 30 centimes pour les grands consommateurs industriels. L’opposition a critiqué le nouveau décret d’urgence affirmant qu’en principe celui-ci devrait encourager les investissements dans la production et l’économie tout en respectant les règles de l’économie de marché. Les modifications que les députés devraient introduire au décret d’urgence qui établit les tarifs et les plafonnements de consommation devraient entrer en vigueur ce 1er janvier.

    Explosion – Les autorités turques ont arrêté une vingtaine de personnes, dont une femme
    soupçonnée d’avoir déposé la bombe qui a fait au moins six morts dimanche a
    Istanbul, et accusé le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) d’être
    responsable du carnage. L’attentat, commis sur l’artère commerçante d’Istiklal,
    n’a pas été revendiqué. Il a fait six morts et 81 blessés dont la moitié
    restait hospitalisés lundi. Parmi les victimes, toutes Turques, figurent une
    fille de 9 ans tuée avec son père et une adolescente de 15 ans, morte avec sa
    mère. A Bucarest, tant le président Klaus Iohannis que le premier ministre
    Nicolae Ciuca ont transmis des messages condoléances au peuple turc pour les
    pertes souffertes. Enfin, la Turquie rejette les condoléances des
    Etats-Unis qui soutiennent les terroristes kurdes de Kobané, a
    indiqué lundi le ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu, au lendemain d’un
    attentat qui a fait six morts a Istanbul.

    Météo – Les températures ont enfin baissé en Roumanie, mais elles sont toujours supérieures aux moyennes pluriannuelles surtout sur l’ouest. Le ciel est couvert sur les régions basses et sur l’est et le sud-est, où le brouillard sera également présent. Ciel variable sur le reste du territoire. Les maximas iront de 6 à 16 degrés. A Bucarest les maximas iront de 11 à 13 degrés.

  • Le forum de Paris sur la paix

    Le forum de Paris sur la paix

    « Il est important de souligner que l’invasion russe en Ukraine a agi comme un accélérateur d’un processus destructif qui rend encore plus claire le fait que l’utilisation de l’énergie et des aliments ou bien de la propagande comme un arme, devrait être contrecarré par un effort international coordonné » affirme le chef de l’Etat roumain Klaus Iohannis, qui a participé au traditionnel Forum pour la paix à Paris.

    L’agenda de l’édition de cette année a été évidemment dominé par les crises multiples que l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes le 24 février a générées. Pour
    le président Iohannis, les soi-disant Couloirs de la solidarité devraient ne
    devraient plus être une solution temporaire, grâce d’un pont à long terme entre
    l’Union Européenne et l’Ukraine et la République de Moldova, dans la
    perspective de leur prochaine adhésion. C’est pourquoi, précise-t-il, Bucarest a soutenu l’initiative de l’élargissement du réseau transeuropéen de Transport et le financement des projets qui améliorent les connexions de transport avec les deux républiques ex-soviétiques, voisines avec la Roumanie et les candidates à l’admission à l’Union. Les ports roumains de Galati (au Danube) et Constanta (à la mer Noire) sont prêts à jouer un rôle plus important en ce sens, ajoute M Iohannis. Il a rappellé que jeudi la Roumanie et l’Ukraine ont inauguré un nouveau poste-frontière, le premier à être ouvert par ce dernier avec un Etat membre de l’UE, depuis le début du conflit.


    « Je suis sur que les mesures que la Roumanie a adoptées permettant le transit de plus de 6,5 millions de tonnes de céréales d’Ukraine – une contribution essentielle à la sécurité alimentaire mondiale. Ce n’est que le début d’un longt voyage » – a complété le président roumain. Le voisin de l’Ukraine le plus petit et le plus vulnérable, la République de Moldova a besoin de 1,1 milliards d’euros supplémentaires afin de couvrir les couts énergétiques de cet hiver, a déclaré le chef de la diplomatie de Chisinau, Nicu Popescu. « Notre situation est très, très difficile » a affirmé M Popescu également au Forum pour la paix à Paris. La République de Moldova « est menacée militairement aussi que sur le plan énergétique et économique. » a-t-il ajouté alors que les livraisons de gaz russe ont été sévèrement réduites, tout comme les livraisons d’électricité de l’Ukraine voisine, à cause des frappes russes contre l’infrastructure énergétique ukrainienne.

    En effet, la République de Moldova dépend entièrement de ces deux sources d’énergie. « La situation se compliquera davantage cet hiver, mais nous allons continuer à la gérer » – affirme M Popescu, qui a rappelé aussi que la République de Moldova avait reçu quelque 80 000 réfugiés ukrainiens. Jeudi également, la présidente de la Commission européenne, Ursula von des Leyen s’est rendue à Chisinau pour annoncer que la République de Molodova recevrait 250 millions d’euros depuis Bruxelles, pour résister à la crise énergétique. L’argent provient d’un paquet d’appui supplémentaire et seront délivrés à compter du 1er janvier 2023. Plus de 90% du nécessaire d’énergie de la République de Moldova est importé de Roumanie. (Bogdan Matei)

  • 29.03.2022

    29.03.2022

    Iohannis – Le président roumain, Klaus Iohannis, s’est entretenu ce mardi par téléphone avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, sur la situation critique en Ukraine voisine. « La Roumanie continuera à soigner tout citoyen d’Ukraine qui arrive sur son territoire », a tweeté le président roumain. Il a ajouté que plus de 125 camions transportant des aides humanitaires, ambulances et camions de pompiers offerts par des pays de l’UE et par la Roumanie sont arrivés en Ukraine par le biais du centre logistique humanitaire de Suceava, dans le nord-est. Les présidents Iohannis et Zelensky s’étaient entretenus par téléphone aussi le 24 février et le 13 mars. Le chef de l’Etat roumain a assuré son homologue ukrainien de tout l’appui de la Roumanie, tant au niveau bilatéral que dans le cadre de l’UE.

    Ukraine – Un nouveau round de négociations sur la fin de la guerre a commencé aujourd’hui à Istanbul, en Turquie après plusieurs autres rounds de négociation au Belarus et enligne. Les autorités de Kiev affirment que leurs objectifs dans le cadre des négociations sont le retrait des troupes russes du territoire ukrainien et l’obtention de garanties de sécurité. Pour sa part, Moscou demande à Kiev de renoncer à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, de reconnaitre l’indépendance des régions séparatistes Donetsk et Lougansk dans l’est et de reconnaitre l’appartenance de la Crimée à la Russie, suite à son annexion en 2014. Sur le terrain, les troupes russes ont continué à bombarder les régions autour de la capitale Kiev, mais les forces ukrainiennes ont résisté aux attaques russes. Les bombardements les plus intenses ont visé la région d’Irpin, dans le nord-ouest, où les forces ukrainiennes déclarent avoir repris à 100% le contrôle. La ville de Marioupol, dans le sud, est au bord d’une catastrophe humanitaire et devrait être évacué complétement, selon le maire Vadim Boicenko. Aux dires de celui-ci quelque 160 000 civils sont bloqués dans la ville sans électricité, aliments, médicaments et eau potable. La Croix rouge a demandé à la Russie et à l’Ukraine d’assurer un couloir humanitaire.

    Réfugiés
    Les ministres européens de l’Intérieur ont approuvé lundi un plan visant une
    meilleure coordination dans le cas des réfugiés de guerre ukrainiens. La
    commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a annoncé que
    jusqu’ici 3,8 millions d’Ukrainiens ont quitté le pays, dont notamment des
    femmes, des enfants et des personnes âgées. Les Etats membres ont demandé à la
    Commission des fonds supplémentaires pour gérer le problème des réfugiés et
    l’exécutif européen a annoncé déjà son intention d’élaborer une aide
    supplémentaire. Les ministres de l’intérieur de l’UE ont décidé de lancer une
    plateforme européenne pour enregistrer les réfugiés qui arrivent dans les Etats
    membres et déposent des demandes de protection temporaire. Ce qui plus est, les
    responsables européens ont décidé d’un règlement commun visant l’accueil et
    l’appui des enfants, y compris des mineurs non-accompagnés, ainsi que d’un plan
    contre la traite des personnes. Dans ce contexte, la Roumanie poursuit ses
    actions visant à appuyer les réfugiés ukrainiens et les autorités de Kiev.
    Depuis le début de la guerre, plus de 570 mille citoyens ukrainiens sont entrés
    en Roumanie, dont la vaste majorité a seulement transité notre pays.
    Quelque 4 300 réfugiés ont déposé des
    demandes d’asile en Roumanie.

    Commissaire – Le premier ministre roumain, Nicolae Ciucă, rencontre ce mardi à Bucarest le commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni, pour discuter des mesures temporaires de crise récemment adoptées par la Commission européenne, des mesures dont la Roumanie s’est servie depuis de déclenchement de la guerre en Ukraine voisine. Lundi, le commissaire s’était entretenu avec le ministre roumain des Finances, Adrian Câciu, sur la gestion du flux de réfugiés ukrainiens et sur les décisions économiques que Bucarest se prose de prendre en cas de problèmes concernant les chaînes d’approvisionnement. En visite à Bucarest, Paolo Gentiloni a dit que l’UE envisageait de prendre des mesures censées lutter contre l’inflation et contre les effets économiques du conflit en Ukraine. « En Europe, il n’y a pas de risque concernant la sécurité alimentaire, ni l’approvisionnement en aliments » , a-t-il assuré. Lundi encore, le responsable européen a été reçu par le chef de l’Etat roumain Klaus Iohannis, qui lui a demandé de la flexibilité en ce qui concerne les ressources communautaires financières que la Roumanie n’a pas utilisées entre 2014 et 2020, pour pouvoir s’en servir maintenant afin de gérer cette crise des réfugiés.

    Avions – En visite à la base aérienne 57 de Mihail Kogalniceanu (sud-est), le ministre italien de la Défense, Lorenzo Guerini a déclaré lundi que la présence maritime italienne serait renforcée dans la région de la mer Noire. « Cette contribution témoigne de la solidarité entre l’Italie et la Roumanie, mais aussi entre les pays membres de l’OTAN, en réponse à l’agression militaire russe en Ukraine », a précisé le ministre. A présent, 8 avions italiens participent aux missions de police du ciel renforcée sur le flanc oriental de l’Alliance. Par ailleurs, lors de sa visite, le responsable italien s’est aussi entretenu avec le ministre roumain de la Défense, Vasile Dîncu. « La décision de supplémenter le nombre d’aéronefs pour la police de l’air renforcée est une preuve claire de l’engagement de l’Italie au sein de l’OTAN », a précisé le responsable roumain.

    Washington – La majoration du budget de la défense de la Roumanie à 2,5% du PIB, le besoin d’introduire des sanctions plus dures contre la Russie et l’état des projets visant la sécurité énergétique de la Roumanie ont été les thèmes évoquées par le président du Sénat, Florin Cîtu lors d’une rencontre avec le leader des républicains de la Chambre des Représentants des Etats Unis, Kevin McCarthy. Le responsable roumain et une délégation de parlementaires roumains font une visite à Washington, jusqu’au 30 mars. Il doit rencontrer des représentants du législatif américain, du milieu des affaires et de la communauté roumaine de la région.

    Covid – 4 276 nouveaux cas de Covid 19 ont été confirmés en 24 heures en Roumanie, ont annoncé mardi les autorités de Bucarest. C’est une hausse de 2 325 cas par rapport à lundi. Un peu plus de 2 700 malades de covid sont actuellement soignés dans les hôpitaux roumains, dont 400 en réanimation. 45 décès ont également été rapportés, dont un antérieur à cet intervalle. Le ministre de la Santé, Alexandru Rafila, a affirmé qu’un retour à la normale dans les hôpitaux qui soignent des malades de covid 19 devrait se réaliser progressivement jusqu’au 30 septembre.

    Météo – Il fait beau en Roumanie, où les températures sont particulièrement élevées. Le ciel est variable, couvert sur le sud et sur le nord en soirée. Les températures vont de 15 à 23 degrés. 17 degrés et du soleil à midi à Bucarest.

  • 13.03.2022 (mise à jour)

    13.03.2022 (mise à jour)

    Visite ministre israélien – En visite à Bucarest, le ministre israélien des Affaires Etrangères, Yair Lapid, a remercié à la Roumanie pour l’aide offerte aux réfugiés d’Ukraine, surtout à ceux d’ethnie juive et a salué l’amitié israélo-roumaine. Il a appelé la Fédération de Russie à solutionner le conflit avec l’Ukraine par des négociations. « Nous ferons tout ce qui est possible pour trouver une solution de paix. Nous travaillons aux cotés de nos allies – les Etats Unis et les partenaires européens pour mettre fin à cette tragédie au plus vite » a déclaré le ministre israélien. Son homologue roumain, Bogdan Aurescu a souligné l’engagement de la Roumanie d’accorder tout son appui à l’évacuation des ressortissants israéliens ou d’origine juive d’Ukraine. « La crise grave multidimensionnelle que provoque l’agression militaire russe illégale contre l’Ukraine est non seulement un problème de la région, mais de l’Europe et implique des effets au niveau mondial » a déclaré Bogdan Aurescu. Dans le cadre d’une réunion avec le responsable israélien, le premier ministre Nicolae Ciuca condamné l’agression non-provoquée, injustifiée et illégale de la Russie en Ukraine et remarqué la réponse forte et unitaire des Etats de l’UE et de l’OTAN pour la consolidation du Flanc est et la garantie de la sécurité.

    Réfugiés – Le ministère roumain des Transports a lancé une application en ligne à l’intention des réfugiés d’Ukraine. Elle réunit des informations en ukrainien, anglais et roumain sur les corridors verts de transport vers la Roumanie. Les personnes intéressées peuvent apprendre davantage sur le réseau de transport routier, ferroviaire et aérien, sur les poste frontière, les gares, les stations service et les aéroports. Les réfugiés d’Ukraine peuvent voyager gratuitement sur le territoire de la Roumanie par voie ferroviaire et terrestre et dans certaines situations même par voie aérienne, dans le cadre de vols charter, aux termes d’un décret gouvernemental. Le numéro unique d’urgence 112 et le téléphone consacré aux enfants 119 sont disponibles aussi pour des appels en ukrainien. Ce qui plus est, aux points de passage de la frontière, des mesures ont été adoptés afin de prévenir la traite de personnes. Vendredi, une plateforme enligne a été ouverte pour centraliser les offres d’aides aux civils qui cherchent refuge en Roumanie. Près de 400 mille ukrainiens sont entrés en Roumanie depuis le début de l’invasion russe. Une grande partie d’entre eux ont seulement transité notre pays vers l’Europe occidentale.

    Recensement – A commencer par le 14 mars, quatre mois durant, les autorités réunissent des données en vue de réaliser le recensement de la population et des ménages de Roumanie. Cette opération se déroule tous les dix ans et elle est nécessaire pour réaliser des statistiques officielles nationales et européennes. Initialement, le recensement était prévu pour l’année dernière, mais il a été ajourné à cause de la pandémie de Covid 19. L’édition de cette année propose une première : la possibilité de se faire recenser tant à domicile que dans des centres spécialement aménagées par les mairies dans chaque localité. L’auto recensement se fait aussi par Internet et la procédure d’inscription est relativement simple, affirment les autorités, selon lesquelles il faut tout simplement compléter un formulaire de pré-enregistrement sur le site www.recensamantromania.ro.

    Consultations politiques italo-roumaines – Le ministre roumain des Affaires Etrangères, Bogdan Aurescu rencontrera lundi à Bucarest son homologue italien, Luigi di Maio pour des consultations politiques. La visite du chef de la diplomatie italienne se déroule dans le contexte de l’agression militaire illégale de la Russie contre l’Ukraine et des efforts de l’Italie d’appuyer les efforts de gérer la crise des réfugiés ukrainiens. La rencontre entre Bogdan Aurescu et Luigi Di Maio sera consacrée aux moyens de gérer les multiples effets de l’invasion russe, aux efforts d’arrêter le conflit, aux sanctions à l’adresse de la Russie et à la consolidation du flanc oriental de l’OTAN. Par ailleurs, les deux ministres des Affaires Etrangères évoqueront les moyens de développer et approfondir le partenariat stratégique consolidé roumano-italien et la coopération économique bilatérale et sectorielle, l’Italie étant actuellement le deuxième partenaire commercial de la Roumanie..

    Guerre en Ukraine – Les bombardements russes se sont poursuivis dimanche en Ukraine. L’OTAN s’attend à ce que les combats et la crise humanitaire d’Ukraine s’intensifient dans les jours à venir, deux semaines après le début de l’invasion russe, le 24 janvier. Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN a demandé à nouveau au président Vladimir Poutine « d’arrêter la guerre, de retirer ses troupes et d’accepter la diplomatie. » Enfin, Le pape François a appelé dimanche a la fin du massacre en Ukraine, envahie par des troupes russes depuis le 24 février, estimant qu”il n’y a aucune justification a l’attaque de civils, selon l’AFP.

    Agriculture – Le ministre de l’agriculture, Adrian Chesnoiu, a rencontré aujourd’hui les représentants des grandes chaines de magasin et les producteurs roumains d’huile de tournesol pour évaluer la situation des stocks. Cette réunion s’est déroulé alors de nombreux Roumains aient pris d’assaut les magasins pour se ravitailler en huile, suite à une rumeur que ce produit allait disparaître des rayons. Ces spéculations reposent sur le fait que l’Ukraine, pays actuellement en guerre, est le plus important exportateur de tournesol au monde. La Roumanie dispose de stocks suffisants d’aliments et de produits non périssables, il y a assez de marchandises dans les entrepôts et les magasins, et les autorités sont en contact permanent avec les détaillants, assurent les autorités. Elles recommandent à la population de faire preuve de retenue et de ne pas acheter trop de produits pour permettre l’accès de tous les consommateurs aux produits de base. Rappelons-le, la semaine dernière nombre de Roumains se sont précipités sur les stations service pour faire le plein en carburants de peur d’une flambée des prix du jour au lendemain. Et ce après qu’à la fin de la semaine dernière, les gens se soient précipités sur les devises, parce que sur les réseaux sociaux certains avaient présenté la dépréciation de la monnaie nationale comme certaine. Les autorités roumaines attirent de nouveau l’attention que de telles fausses informations ne visent qu’à induire la panique.

    Covid – 1 626 nouveaux cas de personnes infectées au virus SARS-CoV-2 ont été enregistrées durant les dernières 24 heures en Roumanie. Le ministère de la Santé a rapporté aussi 26 décès des suites de la maladie, dont 5 antérieurs à cet intervalle. Un peu plus de 3 700 malades infectées sont actuellement hospitalisés, dont 580 en réanimation. Rappelons qu’en Roumanie toutes les restrictions adoptées pour prévenir la propagation du coronavirus ont été levées le 9 mars.

    Météo – Au cours des prochaines 24 heures, les températures devraient augmenter en Roumanie pour se chiffrer autour des moyennes pluriannuelles. Il fera toujours froid durant la nuit et le matin. Les maximas iront de 4 à 12 degrés alors que les minimas iront de – 8 à 1 degrés. Le ciel sera variable, couvert et le brouillard sera présent le matin.

  • 28.02.2022

    28.02.2022

    Situation en Ukraine – Kiev exige un cessez-le-feu – La délégation ukrainienne est arrivée sur le site des négociations prévues avec la Russie a la frontière entre l’Ukraine et le Bélarus, pour exiger un cessez-le-feu immédiat et le retrait des troupes russes, a annoncé la présidence ukrainienne, annonce l’AFP. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui ne participe pas à ces pourparlers, a appelé les soldats russes a déposer les armes. De son côté, Moscou a dit vouloir trouver un accord avec Kiev qui soit dans l’intérêt des deux parties. Le président ukrainien a exhorté l’Union européenne à intégrer sans délai son pays. . La Russie et l’Ukraine déroulent ce lundi des négociations de paix au Belarus, ont annoncé des sources officielles des deux Etats, cités par les médias internationaux. Le président ukrainien Volodimir Zelenski a précisé que son régime était prêt à négocier, pour ne pas être accusé de n’avoir pas tenté d’arrêter la guerre si cela était toujours possible. Reuters rappelle que l’isolement politique et économique de la Russie s’était aggravé lundi. Parallèlement, les forces russes s’étaient confrontées à une résistance farouche dans la Capitale, Kiev et dans d’autres villes ukrainiennes dans le cadre de la plus grande offensive contre un Etat européen depuis la Seconde guerre mondiale.

    Ukraine – aides – Le président ukrainien, Volodimir Zelenski, a remercié à la Roumanie pour l’appui accordé à l’Ukraine et pour la contribution significative aux capacités défensives de son pays. Dans un message diffusé sur les réseaux sociaux, il a remercié à son homologue de Bucarest, Klaus Iohannis, pour l’appui à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union Européenne. Le plénum du Parlement roumain adoptera lundi une déclaration condamnant l’agression de la Fédération de la Russie contre l’Ukraine. Par ailleurs la Commissaire européenne Ylva Johansson, en charge des Affaires intérieures, a remercié aux autorités roumaines et aux citoyens pour la manière dont ils ont aidé les réfugiés d’Ukraine. « Faisant preuve de solidarité, nous montrons que nous partageons d’autres valeurs que Vladimir Poutine et mettons en pratique ces valeurs. » a-t-elle déclaré à la fin de sa visite dans le camp de réfugiés de Siret, dans le nord-est, à la frontière avec l’Ukraine. Ylva Johansson a annoncé que la Commission européenne mettra en place une plate-forme de solidarité pour aider le peuple ukrainien et pour appuyer les actions humanitaires des Etats de leur voisinage proche. A Bucarest, elle est reçue par le président roumain, Klaus Iohannis et par le premier ministre Nicolae Ciuca et rencontrera le ministre de l’intérieur Lucian Bode. Des dizaines de milliers de ressortissants ukrainiens sont arrivés en Roumanie. Les Roumains aident les personnes d’Ukraine obligées à abandonner leurs maisons, afin d’échapper à la guerre. Plusieurs campagnes de donation ont été organisées à travers le pays et les bénévoles se mobilisent pour acheminer des aides dans les zones frontalières. Le ministère de la Défense a préparé ses 11 hôpitaux militaires pour assurer l’assistance médicale et les soins nécessaires aux militaires blessés en Ukraine.

    Ukraine – fausses infos – Plusieurs sources qui propagent en Roumanie de fausses nouvelles sur la crise ukrainienne seront bloquées, ont annoncé les autorités de Bucarest. Elles ont présenté une liste de sites, dont certains ont déjà été fermés, parmi lesquels figurent aussi Sputnik News.

    Covid en Roumanie – Le nombre de nouveaux cas de Covid est toujours à la baisse en Roumanie. 4 757 nouveaux cas d’infection en 24 heures et 61 décès des suites de la maladie, dont 4 antérieurs à cet intervalle ont été rapportés ce lundi en Roumanie. Le plus grand nombre de cas actifs de covid a été enregistré le 1er février, soit plus de 40 mille. A Bucarest, le taux d’incidence des infections est de 22 cas par mille habitants. Le nombre des malades en réanimation et de moins d’un millier. Les spécialistes en Santé publique ont rappelé que la vaccination était le moyen le plus efficace de prévenir des formes graves de Covid 19 et des décès.

    Energie – Le ministre roumain de l’énergie, Virgil Popescu participe lundi à la réunion extraordinaire du Conseil Energie à Bruxelles, pour partir ensuite pour l’Azerbaïdjan pour des négociations visant à diversifier les sources d’approvisionnement en gaz du pays. La réunion à Bruxelles se déroule à l’initiative du ministre roumain et de ses homologues de Bulgarie et de Grèce.

    Météo – Une alerte code orange aux chutes de neige et aux tempêtes de neige est valable aujourd’hui jusqu’à demain matin dans deux départements du sud-est de la Roumanie. Des chutes de neige importantes sont attendues et une couche épaisse de neige se formera. La vitesse du vent ira jusqu’à 70 km à l’heure, et sera même plus importante sur la côte et dans le delta. Il neige aussi sur le centre et à Bucarest. Les maximas vont de 0 à 8 degrés.

  • 80 ans depuis la cession du Quadrilatère

    80 ans depuis la cession du Quadrilatère

    La région connue sous le nom de Quadrilatère, ou la Dobroudja du Sud, avait rejoint le royaume de Roumanie en 1913, suite à la paix de Bucarest, qui scellait la fin de la 2e guerre balkanique. C’est qu’en 1912, la Ligue balkanique, formée par la Grèce, la Bulgarie, la Serbie et le Monténégro, attaquait l’empire ottoman, parvenant à libérer l’Albanie, la Macédoine et la Thrace, après deux mois de combats acharnés. Pourtant, très vite, les mésententes qui apparaissent au sein de la coalition initiale, au sujet de la répartition des territoires conquis, donnent naissance à la deuxième guerre balkanique, déroulée, elle, entre la Bulgarie d’une part, la Grèce, la Serbie et le Monténégro de l’autre.

    La Roumanie est entrée dans la bagarre contre la Bulgarie, et la paix, signée le 10 août 1913, à Bucarest, allait dessiner les frontières issues de cette guerre entre les Etats des Balkans.La compétition entre les Etats libérés de la suzeraineté ottomane au 19e siècle, et leur désir d’agrandir leur part du gâteau aux dépens des autres, a vite fait de dégénérer en violences civiles et militaires. Le nationalisme avait le vent en poupe, et les revendications territoriales se trouvaient en haut des agendas politiques des Etats balkaniques. Invoquant le droit historique et/ou la composition ethnique d’une région, tous étaient occupés à revendiquer des pans entiers des territoires des autres. Les nations balkaniques ne s’entendaient que sur un point : la haine des Ottomans. Pour ne rien arranger à l’affaire, les puissances européennes commencent à soutenir, chacune de son côté et en poursuivant ses propres intérêts, l’un ou l’autre de ces nouveaux Etats dans leurs revendications respectives. La France et la Grande-Bretagne appuyaient ainsi les revendications grecques et serbes, alors que l’Allemagne soutenait plutôt les points de vue des Roumains et des Bulgares, et que l’Autriche-Hongrie et l’Italie se faisaient les porte-paroles des revendications albanaises.

    De tout ce vacarme, à la fin de la deuxième guerre des Balkans et suite au Traité de Bucarest, la Roumanie se voyait attribuer le Quadrilatère, région riveraine de la mer Noire, située au Sud de la Dobroudja roumaine et habitée à 47% par des Bulgares, à 37% par des Turcs, à 4% par des Rom et autant par des Tartares, enfin habitée à seulement 2% par des Roumains. Mais la question de la Dobroudja du Sud était demeurée pendante depuis les traités de paix de San Stefano et de Berlin, traités qui avaient établi les conditions de paix suite à la guerre russo-roumano-turque de 1877/1878. La Russie s’était à l’époque engagée à offrir à la Roumanie le sud de la Dobroudja, en échange du sud de la Bessarabie, qu’elle avait englobé à son empire. Vu que les promesses russes ne s’étaient pas matérialisées à l’époque, pour la Roumanie cette question était un vrai sujet de frustrations. Mais le Quadrilatère allait rejoindre la Roumanie en 1913 et ce pour seulement 3 années.

    En effet, dès 1916, lors de l’entrée de la Roumanie dans la première guerre mondiale aux côtés de l’Entente, la Bulgarie allait vite occuper le sud de la Dobroudja, alors que la Roumanie était aux prises avec les Puissances centrales. A l’issue de la guerre, suite au traité signé à Neuilly-sur-Seine, la frontière entre la Roumanie et la Bulgarie était à nouveau redessinée à la faveur de la Roumanie, regagnant son tracée de 1913. Dans la période de l’entre-guerre, la politique étrangère de la Roumanie s’est résolument orientée vers ses alliés traditionnels, la France et la Grande-Bretagne. Mais la défaite de la France de 1940 et la fin de l’ordre européen scellé à Versailles à l’issue de la première guerre mondiale trouvaient la Roumanie en porte-à-faux devant les nouveaux maîtres de l’Europe. C’est ainsi qu’au mois de juin 1940, l’Union soviétique, de mèche avec l’Allemagne nazie, occupait la Bessarabie et le Nord de la Bucovine, suite à deux ultimatums successifs transmis par le gouvernement soviétique au gouvernement de Bucarest.

    A la fin du mois d’août de la même année, le pays était dépecé, la Hongrie occupant le Nord de la Transylvanie, suite au Diktat de Vienne, conclu sous la houlette de l’Italie et de l’Allemagne. Enfin, le 7 septembre 1940, le traité de Craiova obligeait la Roumanie à céder le Quadrilatère à la Bulgarie, sous la double pression des mêmes Italie et Allemagne. L’historien Ioan Scurtu essaie de déchiffrer la marge de manœuvre dont disposait le nouveau gouvernement fasciste, instauré à Bucarest le 6 septembre 1940, devant ce contexte pour le moins trouble :« Le sort du Quadrilatère semblait déjà scellé dans la lettre envoyée par Hitler au roi Carol II, le 15 juillet 1940, et dans laquelle le Führer exigeait la cession d’une partie de la Transylvanie à la Hongrie, et la cession du Quadrilatère à la Bulgarie. Les dés étaient donc jetés. Les négociations ultérieures, déroulées au mois d’août 1940, n’ont fait que donner un semblant de légitimité à l’affaire. Carol II, suite à la décision prise par le Conseil de la Couronne, acquiesce à la cession. Il va sans dire que le nouveau chef du gouvernement roumain, le général Antonescu, n’a fait que signer les documents qui ratifiaient une décision assumée par l’ancien roi, déposé depuis ».

    Il faut dire que dans la période de l’entre-guerre, tant que le Quadrilatère s’est trouvé dans le giron de l’Etat roumain, ce dernier avait consenti à faire bien des efforts pour favoriser le développement économique de la région, en y construisant également un réseau routier, et en modernisant les anciennes voies terrestres. Par ailleurs, engagée par les traités signés, la Roumanie avait dû respecter les droits des minorités nationales, turque et bulgare en premier lieu, dans les domaines de la propriété, de l’utilisation des langues des minorités dans l’éducation et dans la presse, du droit de vote, accordant en outre de l’assistance juridique et l’accès aux autres droits dont jouissait pleinement tout citoyen roumain.

    Dans les années 20, la Roumanie avait dû néanmoins renforcer sa frontière sud, qui s’avérait trop perméable aux incursions des troupes para militaires bulgares. Mais la Roumanie avait également menée une politique de colonisation de ce territoire, en y installant des Roumains originaires de tout le pays et des Aroumains, originaires de l’ancienne province ottomane de Macédoine. La proportion de la population roumanophone s’était ainsi vue augmenter de façon conséquente. Au recensement de 1930, les Bulgares ne représentaient plus que 37% de la population du Quadrilatère, les Turcs 34%, alors que la proportion des Roumains était passée de 2 à 20%, les Roms et les Tatares demeurant à 2 et respectivement à 1% de la population totale de la région. Dans le contexte, des villes nouvelles sont apparues, telles Silistra, Bazargic et Balcic, la dernière abritant la résidence que la reine Marie s’était fait ériger au bord de la mer Noire. Cette dernière, Entourée de magnifiques jardins, cette résidence d’été demeure encore aujourd’hui l’une des attractions de la région. (Trad. Ionuţ Jugureanu

  • 100 ans depuis la signature du Traité de Trianon

    100 ans depuis la signature du Traité de Trianon

    Le Traité dessinait sur la carte de l’Europe de nouveaux Etats, telles la Yougoslavie, la Tchécoslovaquie, ou encore la Hongrie, partie de l’ancienne Autriche-Hongrie défaite, alors que d’autres Etats, telle la Roumanie, voyaient leur territoire s’agrandir. Suite au Traité de Trianon, le royaume de Roumanie intégrait en son sein le Banat, la Bucovine, le Crisana, le Maramures et encore la Transylvanie, jusqu’alors provinces de l’empire d’Autriche-Hongrie, mais où les Roumains étaient majoritaires. Au mois de mars 1918, la Bessarabie, province roumaine de Russie, avait rejoint le royaume de Roumanie par la volonté nationale, en suivant le principe de l’autodétermination. Le Traité de Trianon établissait aussi les frontières de la nouvelle Hongrie avec ses voisins, soit l’Autriche, la Tchécoslovaquie, puis aussi avec la future Yougoslavie et la Roumanie.

    La Première guerre mondiale s’était achevée au mois de novembre 1918, lorsque l’Allemagne avait capitulé devant les forces franco-anglo-américaines. Mais la population magyare et ses élites n’étaient pas résignées devant le sort qui leur était préparé. Des révoltes, fomentées selon le modèle bolchévique, embrasèrent le pays. La république soviétique hongroise, qui prit le dessus à Budapest, déclencha ainsi la guerre contre la Tchécoslovaquie et la Roumanie, pour récupérer les territoires perdus suite aux conditions imposées par les Alliés. Les victoires remportées par les armées tchécoslovaque et roumaine ont cependant vite fait de mettre un terme à la Hongrie soviétique, et ont mené à l’occupation de Budapest par l’armée roumaine. Au début de 1920, les conditions étaient remplies pour que le traité de paix avec cette dernière soit, enfin, signé. L’historien Ioan Scurtu nous raconte l’atmosphère délétère qui régnait au début de l’année 1920 dans la moitié est de l’ancien empire d’Autriche-Hongrie : « Le Traité de Trianon est le résultat d’âpres disputes avec la délégation hongroise à la Conférence de paix, qui bataillait ferme pour maintenir l’intégrité territoriale de la Hongrie historique, contestant les revendications des Roumains, des Slovaques, des Croates et des Slovènes, rattachés par la suite à des Etats nouvellement constitués. Il fut finalement signé lorsque la délégation hongroise, dirigée par Albert Apponyi, s’est rendu à l’évidence devant le principe de l’autodétermination nationale, promu par les autres délégations. Le président de la Conférence, le premier-ministre français Alexandre Millerand considérait que les peuples avaient exprimé leur volonté à l’automne 1918, en décidant de prendre leurs destinées en main. Cela fait que les arguments avancés par la délégation hongroise, qui soutenait la thèse du maintien des frontières de la Hongrie millénaire et faisait sortir l’épouvantail des catastrophes à venir dans l’éventualité de son démembrement, n’ont pas été suivis. »

    La Roumanie eut gain de cause à Trianon, non seulement parce qu’elle faisait partie du camp des vainqueurs, mais aussi et surtout parce qu’elle avança des arguments de poids à l’occasion. Ioan Scurtu : « L’argument de poids a été la décision prise par l’Assemblée nationale d’Alba Iulia, une assemblée largement représentative, avec ses 1228 délégués élus, originaires de toutes les circonscriptions de Transylvanie, et qui sont venus en ayant pour mandat impératif de voter l’union de la Transylvanie avec la Roumanie. Mais il y a eu encore la convention du mois d’août 1916, suite à laquelle la Roumanie est entrée en guerre du côté de l’Entente. Cette convention traçait en détail les frontières de la future Roumanie en cas de victoire des Alliés, en ce y compris ses frontières avec la Hongrie. Enfin, notons aussi l’importance de la contribution de l’armée roumaine pendant la guerre. En effet, l’entrée en guerre de la Roumanie à l’été 1916 a fait baisser la pression allemande sur le front français, car il fallait qu’une partie des troupes allemandes et autrichiennes aillent faire face aux Roumains ; Et puis il y a eu aussi ces batailles héroïques de Mărăști, Mărășești, Oituz, à l’été 1917, et qui ont fait subir d’importantes pertes aux Puissances centrales, facilitant ainsi la victoire finale, de 1918, de l’Entente. »

    Parlant de l’union de 1918, scellée par le Traité de Trianon, le grand historien Nicolae Iorga écrivait : « Notre hommage doit s’adresser à tous les Roumains, depuis le plus haut gradé militaire et politique et jusqu’au dernier paysan qui a pris l’habit militaire ».

    Et s’il est parfaitement vrai que la victoire a été le résultat de l’effort de la nation, il est tout aussi vrai que la Roumanie pouvait s’enorgueillir d’avoir eu à sa tête des personnalités d’exception. Ses souverains d’abord, le roi Ferdinand 1er et la reine Marie, ouvrent avec honneurs la liste, suivis de près par les hommes politiques, tel l’ancien président de Conseil Ion I. C. Brătianu, Iuliu Maniu, Vasile Goldiș, Ștefan Cicio-Pop, George Pop de Băsești, Ion Inculeț, Pantelimon Halipa, Ion Nistor, et encore par des militaires, tels le sous-lieutenant Ecaterina Teodoroiu, le capitaine Grigore Ignat, les généraux Constantin Prezan, Alexandru Averescu, Eremia Grigorescu, et par bien d’autres. Mais la Roumanie avait chèrement payé le triomphe magnifique remporté à l’issue de la guerre. Ioan Scurtu :« Le royaume de Roumanie a payé d’abord le prix du sang. Près de 800 mille Roumains y ont laissé leurs vies : Dans les combats, à cause des pandémies, des maladies, sacrifiés sur l’autel de la patrie pendant ces deux années de guerre. Des pertes matérielles et spirituelles ensuite. Les occupants allemands, autrichiens, bulgares et turcs ont mis à sac les régions qu’ils avaient occupées. Puis, n’oublions pas l’affaire du trésor, que le gouvernement roumain, pendant son exile de Iasi, avait décidé de mettre à l’abri en Russie. Deux convois, le premier parti au mois de décembre 1916, le second au mois de juillet 1917, ont acheminé le trésor de la Roumanie dans une Russie embrasée par la révolution bolchévique. Plus de cent ans après, ce trésor, déposé de bonne foi entre les mains et dans la responsabilité de l’Etat russe n’a toujours pas été recouvert, alors que la partie russe convenait dans l’accord signé à l’occasion qu’elle en assumait la responsabilité ».

    Il y a cent ans, le Traité de Trianon scellait le rapport de forces en vigueur et la volonté de la majorité des gens d’alors. Une page d’histoire venait de se tourner, une autre commençait. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • 29.02.2020 (mise à jour)

    29.02.2020 (mise à jour)

    COVID-19 – 3 cas d’infection au virus COVID – 19 ont été confirmés jusqu’ici en Roumanie ont fait savoir les autorités sanitaires, qui ont précisé que l’état de santé des personnes en question était bon. A présent, au niveau national, 52 personnes sont en quarantaine et 8796 sont en isolement à domicile. Les autorités sanitaires des départements de Timis, dans l’ouest et de Maramures, dans le nord-ouest, déroulent des enquêtes épidémiologiques pour identifier précisément les personnes ayant entré en contact avec les deux patients dépistés vendredi positifs au nouveau coronavirus. Tant la femme que l’homme en question ont voyagé récemment en Italie. Le premier patient infecté au coronavirus en Roumanie, un homme âgé de 25 ans du département de Gorj dans le sud-ouest est en bon état de santé et le résultat des tests faits ce vendredi s’est avéré négatif, affirment les médecins. Si le résultat du prochain test s’avère toujours négatif, le jeune homme sera jugé guéri et il pourra quitter l’hôpital. L’Italie demeure le pays européen le plus touché par le virus. Sur toile de fond de propagation du coronavirus dans le monde, les bourses ont enregistré cette semaine des pertes totalisant plus de 5 trillions de dollars. Selon la BBC, les marchés financiers américains n’ont été tellement touchés depuis la crise financière de 2008. Les investisseurs craignent que le nombre à la hausse des cas d’infection au coronavirus à l’extérieur de la Chine puisse produire une véritable pandémie.

    Afghanistan – La Roumanie salue la signature samedi d’un accord entre les Etats Unis et les talibans en vue de la normalisation de la situation en Afghanistan, ainsi qu’une déclaration commune de paix entre les Etats Unis et le gouvernement de Kaboul, fait savoir un communiqué du ministère des Affaires Etrangères de Bucarest. La Roumanie exprime sa confiance que la mise en œuvre totale des accords créera les conditions nécessaires à l’instauration d’un climat de stabilité en Afghanistan. Selon le ministère des AE, Bucarest continuera à soutenir les démarches d’assurer la paix et la sécurité en Afghanistan, en coopération complète avec ses alliés de l’OTAN. Les Etats Unis et les talibans ont signé dimanche à Doha, au Qatar, un accord historique qui ouvre la voie au retrait total des soldats américains d’Afghanistan durant les 14 prochains mois et à des négociations de paix inter-afghanes après 18 ans de guerre.

    Eurovision – La Finale nationale de l’Eurovision de la chanson est prévue pour ce dimanche à Buzau, dans le sud-est de la Roumanie. Le public et un jury spécialisé choisiront la chanson que la représentante de la Roumanie à l’Eurovision, Roxen, devra présenter au concours officiel qui se tiendra à Rotterdam aux Pays-Bas. Plusieurs chansons ont été composées pour l’artiste roumaine et les cinq meilleures ont été incluses dans une sélection nationale. Roxen est connue surtout depuis l’été dernier lorsque la chanson « You don’t love me » a cartonné à travers le monde. A l’Eurovision, Roxen participera dans la première demi-finale le 12 mai. La finale du concours est prévue pour le 16 mai. Une quarantaine de pays participent aux côtés de la Roumanie à l’édition de cette année du concours.

    Handball – Le club de handball champion de Roumanie, CSM Râmnicu Vâlcea, dans le sud a vaincu ce samedi à domicile le club suédois de Savehof sur le score de 28 à 20, dans le deuxième groupe principal de la Ligue des Champions. Dans le premier groupe principal de la même compétition, les vice-championnes du CSM Bucarest affrontent dimanche le Metz, en France. Côté messieurs, les champions du Dinamo Bucarest affrontent à domicile le Sporting de Lisbonne.

    Luge – La sportive roumaine Raluca Strămăturaru a remporté l’édition 2019 – 2020 de la Coupe des nations à la luge, après avoir termine en 12e position vendredi lors de la dernière étape déroulée à Koenigssee en Allemagne. Strămăturaru, qui a participe à toutes les 9 étapes de la Coupe des nations de cette saison a terminé en première position du classement général, étant suivie par deux américaines. Elle est 16e dans la hiérarchie générale de la Coupe du monde de luge, une étape avant la fin de la compétition.

    Météo – Températures à la hausse en Roumanie avec un ciel variable et quelques nuages sur l’ouest et le nord, où des pluies légères sont attendues. Des précipitations mixtes pluie -neige sont prévue en montagne, en fonction des altitudes. Les températures iront de 8 à 15 degrés.

  • 10.01.2020

    10.01.2020

    Elections anticipées – Le président roumain, Klaus Iohannis, et le premier ministre libéral Ludovic Orban se penchent ce vendredi sur la possibilité d’organiser des élections parlementaires anticipées. Le chef de l’Etat a fait part de son intention de s’impliquer personnellement à promouvoir l’idée d’un scrutin anticipé et d’en débattre avec d’autres leaders politiques. Pour sa part, le premier ministre estime que la procédure d’une élection anticipée ne peut pas être démarrée en l’absence d’une majorité au Parlement. De son côté, le Parti Social-Démocrate, qui détient la majorité au sein du Législatif de Bucarest n’exclut pas de contester cette démarche par motion de censure.

    CAE – Le ministre roumain des AE, Bogdan Aurescu, participe aujourd’hui à Bruxelles à la réunion extraordinaire du Conseil Affaires Etrangères, convoquée par le vice-président de la Commission Européenne, Josep Borrel, haut représentant pour les Affaires extérieures et la politique de sécurité, dans le contexte des récentes évolutions au Moyen Orient. Selon un communiqué de la diplomatie de Bucarest, les responsables européens échangeront des opinions et des évaluations de la situation en Irak et chercheront des modalités par lesquelles l’UE peut contribuer à détendre la situation. Les évolutions en Lybie figurent également à l’agenda de cette réunion.

    ONU – Le représentant permanent de la Roumanie à l’ONU, l’ambassadeur Ion Jinga, a tenu une allocution dans le cadre du Conseil de Sécurité lors d’un débat sur « Le rôle de la Charte de l’ONU dans le maintien de la paix et de la sécurité internationale ». L’occasion pour le diplomate roumain de rappeler que 2020 marque le 75e anniversaire de la création de l’ONU, qui reste la plateforme la plus adéquate d’une approche collective des menaces à l’adresse de la paix et de la sécurité internationale. En même temps, la Charte de l’ONU reste le document de référence en ce sens, a-t-il encore précisé. L’ambassadeur Ion Jinga a également souligné le fait que les récentes évolutions au Moyen Orient et en Afrique du Nord témoignent une fois de plus que c’est la responsabilité de la communauté internationale de faciliter des solutions politiques pour soutenir une paix durable. Enfin, Ion Jinga a réitéré la contribution de la Roumanie au maintien de la paix, y compris par la participation, en 2019, à 10 missions de l’ONU de maintien de la paix.

    Tennis – La joueuse roumaine de tennis Simona Halep et Angélique Kerber d’Allemagne joueront dans un match démonstratif de double, aux côtés d’invités spéciaux, ce dimanche à Adelaide, ont fait savoir les organisateurs du tournoi WTA qui démarrera lundi dans la ville australienne. Ce match se tient dans le cadre de l’événement « The Adelaide International Rally for Resilience » censé collecter des fonds pour aider les victimes des incendies d’Australie. Rappelons-le, 27 personnes ont perdu la vie dans ces incendies et 63.000 km carrés de terrain ont brûlé. Quant au tournoi de tennis australien, la Roumaine Simona Halep, n° 3 mondiale, en est la 2e favorite.

    Handball – La sélection nationale de handball masculin de la Roumanie affronte ce soir, à Benevento, en Italie, l’équipe de la Géorgie, dans son premier match du Groupe 3 des qualifications au barrage du Championnat du Monde 2021. Samedi, les Roumains joueront contre le Kosovo et dimanche contre l’Italie. Le gagnant du groupe sera qualifié dans la 2e étape des préliminaires, prévue en avril prochain. Pour sa part, le sélectionneur Rares Fortuneanu, qui est aussi l’entraîneur de l’équipe française Saint Raphael, se dit confiant quant aux chances de la Roumanie de se qualifier au tournoi final de l’année prochaine. Quant à la sélection de handball féminin de la Roumanie, elle est arrivée dans les groupes principaux du Championnat du Monde, accueilli le mois dernier par le Japon.

    Météo – Les températures sont à la hausse ce vendredi en Roumanie. On attend de la pluie sur le nord-est. Les maxima de la journée iront de 2 à 12 degrés. 6 degrés et du soleil à midi à Bucarest.

  • Le sommet de l’OTAN de Londres

    Le sommet de l’OTAN de Londres

    Les leaders des Etats membres de l’OTAN, réunis au début de mois de décembre à Londres, ont adopté une déclaration commune où ils réaffirment l’unité des alliés et admettent, pour la première fois, l’émergence de nouveaux défis provoqués par l’ascension de la Chine au rang de puissance globale. Par ailleurs, le même document fait état des actions agressives de la Russie, qui constituent une menace pour la sécurité euro-atlantique. Enfin, la déclaration se veut rassurante, en soulignant son caractère défensif et sa disponibilité au processus de désarmement. Néanmoins, l’Alliance va continuer à renforcer ses capacités militaires, censées décourager des menaces potentielles, en assurant une défense crédible, faite d’un mix des systèmes de type nucléaire, conventionnel et antimissile, adaptés en permanence.

    Le professeur des universités Iulian Chifu, président du Centre pour la prévention des conflits et d’alerte précoce, évalue les résultats du sommet comme une véritable avancée. Ecoutons-le : « Nous avons eu ce Conseil, la déclaration finale et des documents, dont la teneur est plutôt encourageante. Ces documents réaffirment l’engagement de tous autour d’une série de thématiques, y compris au sujet de l’article 5. Ce qui est vrai c’est que ce n’est pas l’OTAN en soi qui a des problèmes, c’est juste que les différents leaders de l’Alliance ont des agendas différents, mais qui ne sont pas nécessairement contradictoires. Peu importe, car l’OTAN continue d’avancer, et le principe « un pour tous et tous pour un » demeure d’actualité, étant vivement soutenu par tous les membres de l’Alliance. »

    Les divergences au sein de l’Alliance Atlantique sont inhérentes, mais ce qui est important c’est la communauté des points de vue en ce qui concerne la sécurité, la lutte contre le terrorisme ou les provocations lancées par la Russie, a souligné, à Londres, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. La déclaration finale fait par ailleurs état du désir de réfléchir sur l’avenir de l’Alliance, déclaration fortement soutenue par le président français Emmanuel Macron. Celui-ci ne renie pas son affirmation quant à l’état de mort cérébrale de ladite Alliance, étayant ses propos par les actions militaires de la Turquie en Syrie et par l’achat par Ankara du système antimissile russe.

    Enfin, les leaders de l’OTAN ont, pour la première fois, abordé ouvertement l’ascension de la Chine sur le plan international. Iulian Fota, analyste en matière de sécurité, explique : « C’est la première fois dans son histoire que l’OTAN aborde le sujet de la Chine, et de son ascension sur le plan international. C’est un changement de cap. Et beaucoup d’experts pensent que l’avenir de l’Alliance et son évolution future, seront en lien avec son positionnement par rapport à la montée en puissance de la Chine sur l’échiquier international. Car, s’il s’agit d’identifier une puissance concurrente de l’Occident, une puissance qui représente un défi à moyen et long terme pour l’Occident, tout le monde sait qu’il s’agit de la Chine, et non pas de la Russie. La Russie, en dépit des problèmes qu’elle soulève, ne constitue pas une menace à plus long terme, ne dispose pas des ressources ni des capacités nécessaires pour occuper cette place et défier l’OTAN à plus long terme. »

    Quant à la Roumanie, il est certain que le sommet de l’OTAN a pris en considération les intérêts stratégiques de la Roumanie dans la mer Noire. Iulian Chifu : « Je pense que l’on peut lire juste les 9 derniers points de la déclaration finale pour avoir la quintessence de ce sommet. Un sommet qui marque du coup les 70 années d’existence de l’Alliance, un sommet spécial donc, et où la Roumanie marque des points, notamment parce que l’Alliance réaffirme son intérêt pour la région de la mer Noire, devenue l’une de ses priorités, un espace opérationnel pour l’OTAN, au même titre que l’espace conventionnel, le cybernétique et le spatial. »

    Iulian Chifu précise que, dans le contexte mouvant qu’est le nôtre, l’Alliance de l’Atlantique Nord est l’organisation internationale qui s’est le mieux adaptée aux changements géopolitiques actuels. Un processus d’adaptation qui doit se poursuivre, affirme à son tour le Roumain Mircea Geoană, adjoint au secrétaire général de l’OTAN, dans une interview pour Radio Roumanie. : « Nous sommes une alliance qui s’est adaptée mieux que toute autre aux défis de nature globale. En revanche, il nous reste la dimension politique de l’Alliance, qui devrait être abordée par les chefs d’Etats et de gouvernements. Car si l’on veut garder cette capacité d’adaptation, de garder notre rang de bouclier de l’Occident démocratique, nous ne pouvons le faire qu’à travers une relation transatlantique forte, en renforçant le pilier européen au sein de l’OTAN, et en s’appuyant sur une UE plus robuste. »

    Et si l’Alliance de l’Atlantique Nord fait à l’heure actuelle état d’une santé reluisante, il n’en reste pas moins qu’elle doit maintenir sa capacité à s’adapter aux nouveaux défis, au milieu d’un monde en perpétuel mouvement. (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • La lutte pour la paix

    La lutte pour la paix

    La paix a été un thème privilégié de la propagande communiste, sans doute pour mettre en défaut son adversaire, le capitalisme, sorte de va-t-en-guerre. Déjà dans leurs écrits, les théoriciens du marxisme-léninisme postulaient le pacifisme axiologique du prolétariat opprimé, au contraire des propriétaires, entichés du conflit sous quelque forme que ce soit. Le schéma, à la fois confus et réducteur, appelait à la révolution mondiale pour changer le monde, tout en appelant à la violence pour liquider, au sens propre du terme, la bourgeoisie et conquérir le pouvoir afin d’instaurer la paix éternelle sur la terre. Mais la victoire du bolchévisme en 1917 n’a apporté la paix, loin s’en faut.

    L’Union soviétique cherchera, au contraire, à mettre le feu aux poudres à la moindre occasion qui se présentait. En réalité, le régime communiste aimait le conflit, à l’instar de tout autre régime d’ailleurs, mais la paix est restée un slogan largement étayé par la propagande. Et c’est ainsi que la propagande soviétique a inventé le slogan de la lutte pour la paix qui, au-delà du paradoxe de la formule, heurtait violemment la réalité. Le slogan de la lutte pour la paix commence à faire son chemin dans la propagande communiste, et cela dès le début de l’occupation soviétique de la Roumanie, à compter du milieu de l’année 1944, et jusqu’à la chute du communisme, fin décembre ’89. Dans les années ’50 une blague faisait fureur, qui disait : « Nous allons si bien lutter pour la paix, qu’il n’y restera que de la terre brûlée ».

    Clamer la recherche de la paix fut un véritable dada de la propagande communiste qui ne désarma à aucun moment. Le dernier dictateur de la Roumanie communiste, Nicolae Ceausescu, adorait se faire appeler le « héros de la paix ». L’ingénieur Ştefan Bârlea a été un important militant des Jeunesses communistes des années 1950-1960. Interviewé en 2002 par le Centre d’histoire de la Radiodiffusion roumaine, il remémore l’année 1955 et on cite :« En 1955, plusieurs événements ont eu lieu. D’abord, le patriarche Iustinian, de l’Eglise orthodoxe roumaine, avait lancé une lettre pastorale, dont nous avons eu vent, et que nous avons perçue de manière très positive. Dans sa lettre, le patriarche faisait appel à la dénucléarisation. C’était une première, du moins pour l’église orthodoxe. C’était un acte presque politique, je dirais. Il n’est pas exclu qu’il ait produit cette lettre pastorale suite à une demande formulée par le régime, je n’en sais rien. Difficile à le savoir avec précision, les routes du Seigneur s’avèrent tortueuses. Mais cela a eu lieu au moment où le mouvement pacifiste, lancé par l’Union soviétique, dès 1949, battait son plein. En 1955, une grande Assemblée mondiale pour la paix a été ainsi organisée. »

    Après la Seconde Guerre mondiale, il est certain que le désir de paix de l’humanité répondait à un véritable besoin. Mais l’Union soviétique avait d’autres desseins, cela s’entend. Ştefan Bârlea avait été en charge de l’organisation des manifestations publiques dans ce cadre-là:« Nous organisions des réunions, des manifs des jeunes. Tous les ans, nous avions deux, trois grandes manifs. Le deuxième congrès pour la défense de la paix a été organisé en 1950, et c’est à ce moment-là qu’a été élu un Conseil mondial et que deux organisations de jeunesse ont fait leur entrée, parmi les autres participants officiels, parmi les délégués des différents pays. Il s’agissait de la Fédération mondiale des jeunesses démocrates et de l’Union internationale des étudiants. Les deux organisations avaient des conseils basés l’un à Prague, en Tchécoslovaquie, et l’autre quelque part en Pologne. Ces organisations étaient censées représenter le mouvement pacifiste et, en leur qualité de membres de plein droit du Conseil mondial pour la paix, elles demandaient aux autres organisations nationales de jeunesse ou d’étudiants d’organiser à leur tour des manifs, entraînant les jeunes dans ce mouvement en faveur de la paix. Et c’est aussi ainsi que nous avons été les chevilles ouvrières de quelques rassemblements d’envergure, ici même, à Bucarest, dans le pavillon H, situé dans le parc Herăstrău, ou dans la salle de compétitions sportives Floreasca. Parfois les meetings prenaient place aussi à l’extérieur. »

    Suivant la coutume communiste, ces meetings constituaient autant d’occasions d’entendre des discours mobilisateurs. Ştefan Bârlea remémore le déroulement d’une de ces grandes messes pour la paix : « L’ordre du jour nous parvenait par l’entremise du Comité central des Jeunesses communistes, par la suite par l’intermédiaire du Conseil des associations estudiantines. Les discours étaient lus soit par un représentant des organisations internationales de jeunesse, et là il fallait s’attendre à un discours qui dure, soit par un responsable local. Les responsables y étaient conviés. Quant à nous, nous organisions ce genre de manif dans tous les centres universitaires, dans toutes les villes du pays. Les discours, c’était les responsables locaux qui s’en chargeaient. Ion Gheorghe Maurer, l’ancien premier ministre de plus tard, par exemple, a parlé lors d’un tel rassemblement, alors qu’il était directeur juridique de l’Académie roumaine. La propagande était chargée d’éditer les brochures qui devaient constituer le fondement des discours des responsables. Il s’agissait somme toute d’un spectacle politique, avec sa mise en scène et tout le tralala. Si un ponte du parti était attendu, là il y avait un metteur en scène attitré. Y en avait des connus même, tel Hero Lupescu, et bien d’autres encore, des gens qui travaillaient en tant que metteurs en scène à l’Opéra de Bucarest. »

    La lutte pour la paix s’est brusquement arrêtée à la fin du régime communiste. Outre les slogans et les mots creux, rien n’y est resté derrière. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • 29.01.2019

    29.01.2019

    Grippe – Le ministère roumain de la Santé devrait décider aujourd’hui si les conditions sont réunies pour déclarer l’épidémie de grippe en Roumanie. Pour cela, il faudrait que le nombre de cas diagnostiqués dépasse les prévisions pendant trois semaines consécutives. Le Centre national de surveillance et de contrôle des maladies transmissibles vient d’annoncer le 48ème décès causé par la grippe, depuis le début de la saison froide. Aucune des personnes décédées n’était vaccinée.

    Diplomatie – Le président Klaus Iohannis rencontre aujourd’hui les chefs des missions diplomatiques accrédités à Bucarest. Lors de la réunion annuelle de 2018 avec les ambassadeurs étrangers, le chef de l’Etat avait déclaré que la Roumanie devait rester un pilier de stabilité et de continuité dans la région et qu’elle devait continuer à renforcer l’Etat de droit. Klaus Iohannis avait alors compté parmi les priorités de la politique extérieure roumaine l’élargissement du partenariat stratégique avec les Etats-Unis et le renforcement du rôle et de l’efficacité de la Roumanie au sein de l’Union européenne et de l’OTAN.

    ONU – Le représentant permanent de la Roumanie à l’ONU, l’ambassadeur Ion Jinga, a présidé la dernière réunion de la Commission pour la consolidation de la paix, dans le cadre du mandat de la Roumanie à la tête de cet organisme, qu’elle assure depuis le 31 janvier 2018. A cette occasion, le Rapport annuel de la Commission pour 2018 a été officiellement adopté ; c’est un document qui présente les efforts de la Présidence de la Commission pour la consolidation de la paix de mettre en place les résolutions du Conseil de Sécurité et de l’Assemblée générale de l’ONU pour le renforcement de la paix. Le document atteste le fait que la Roumanie a accompli toutes les priorités assumées au début de son mandat et qu’elle a aussi adopté des initiatives en première pour la Commission mentionnée. Pour sa part, l’ambassadeur de la Roumanie à l’ONU, Ion Jinga, estime que « les résultats positifs enregistrés durant la présidence roumaine ont été possibles grâce à un engagement commun de tous les pays membres, dans le respect du principe fondamental de garder au niveau national les décisions et le leadership ».

    Corruption – L’organisation Transparency International a rendu public aujourd’hui son rapport 2018 sur l’Indice de perception de la corruption. Ce rapport classe chaque année 180 pays selon leurs niveaux de corruption perçus au sein du secteur public, sur la base d’appréciations d’experts des secteurs privé et public. Le rapport de Transparency International utilise une échelle de 0 à 100, dans laquelle 0 correspond à un pays extrêmement corrompu et 100 à un pays sans corruption. Selon le classement 2018, la Roumanie se classe 61ème au niveau mondial, avec 47 points. Elle a perdu deux places par rapport à l’année précédente. Parmi les 28 pays de l’Union européenne, la Roumanie est 24ème. Le Danemark, la Nouvelle-Zélande, la Finlande, Singapour, la Suède et la Suisse gardent leur place dans le classement comme les pays les moins corrompus de la planète.

    Eurovision – La Roumanie entrera en compétition dans la seconde demi-finale de l’Eurovision de la chanson, le 16 mai prochain, aux côtés de la Suisse, de la Suède, de l’Irlande, de l’Autriche, de la République de Moldova, de la Lettonie, du Danemark et de l’Arménie, a-t-on annoncé à Tel Aviv, où a eu lieu le tirage aux sort des participants. Le 17 février, la Roumanie apprendra qui sera son représentant à l’Eurovision de la chanson 2019 accueilli par Israël. Parmi les meilleures performances de notre pays à ce concours mentionnons la 3e place remportées en 2005 et en 2010 et la 4e place remportée en 2006.

    Météo – Le ciel est toujours couvert sur la plupart du territoire de la Roumanie. On signale de la pluie sur le sud et le centre du pays et de la neige à plus de 1400 m d’altitude. Le vent est plus fort sur les crêtes des montagnes et dans le sud-est. La météo est en train de revenir à la normale après plusieurs jours de très mauvais temps dans 20 départements et dans la capitale. Selon le bilan présenté lundi par le ministère de l’Intérieur, 8.000 pompiers, policiers et gendarmes ont été mobilisés. 2.200 arbres ont été affectés, tandis que 363 autos et 44 poteaux électriques ont été abîmés. Le trafic se déroule normalement à l’heure actuelle sur les routes nationales, les autoroutes, le chemin de fer et dans les aéroports, alors qu’il avait été fortement perturbé. 2 degrés et quelques rayons de soleil à midi à Bucarest.

  • Le centenaire de la fin de la Grande Guerre

    Le centenaire de la fin de la Grande Guerre

    « Les anciens démons resurgissent » et « des idéologies nouvelles » menacent la paix, a déclaré dimanche, à Paris, le président français Emmanuel Macron, lors de la cérémonie pour marquer les cent ans écoulés depuis l’armistice. Plus de 70 leaders mondiaux, dont le chef de l’Etat roumain Klaus Iohannis, ont répondu présent à l’invitation lancée par le chef de l’Elysée de participer à cette cérémonie. Elle s’est ouverte avec une photo de groupe symbolique, prise sous l’Arc de Triomphe. Seuls les leaders russe et américain y étaient absents. Alors que les dignitaires conviés aux commémorations du 11 Novembre ont gagné l’Arc de Triomphe en bus, Trump et Poutine sont arrivés plus tard, de leur côté.

    Plus tard dans la journée, les dirigeants les plus importants de la planète ont participé au Forum pour la Paix de Paris. A une seule exception près : le chef d’Etat américain a décidé de quitter la France avant le reste de ses homologues. Ce n’est d’ailleurs pas la seule critique adressée à ses décisions. La visite du cimetière américain de Bois Belleau dans l’Aisne, prévue de longue date dans le cadre des commémorations de l’armistice, a été annulée au dernier moment, à cause du mauvais temps. Prise au dépourvu, la Maison Blanche avait indiqué que la décision avait été prise pour des raisons de programme et de logistique liées au temps.

    Quant au Forum de paix de Paris, il a suffi de deux débats pour donner le ton des pourparlers qui doivent durer jusqu’à mardi, et qui portent notamment sur la défense du multilatéralisme, un concept rejeté par le leader de la Maison Blanche. « Nous sommes fragilisés par les retours des passions tristes, le nationalisme, le racisme, l’antisémitisme, l’extrémisme, qui remettent en cause cet horizon que nos peuples attendent, a déclaré Emmanuel Macron à l’ouverture du forum sur la paix. « Notre monde est secoué par toutes sortes de crises : économique, écologique, climatique, nucléaire, migratoire ». L’humanité est fragilisée par « le retour de menaces capables de frapper à n’importe quel moment, je pense au terrorisme, à la prolifération chimique ou nucléaire ou à la cybercriminalité » a ajouté Macron, avant de conclure que dans ce contexte, le multilatéralisme est essentiel.

    Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a mis en garde dimanche à Paris contre un «engrenage» géopolitique semblable à celui qui a mené à la Première Guerre mondiale, et à celui des années 1930. Il n’y a que la paix qui peut écarter les menaces, a-t-on affirmé à Paris, en prenant pour exemple l’armistice du 11 novembre 1918. Le traité signé à Compiègne entre l’Entente et les puissances centrales de l’Axe avait alors mis un terme aux hostilités sur le front ouest de la première Guerre mondiale. Même si les historiens n’aiment pas le terme de chance pour qualifier la situation de la Roumanie à l’époque, ce qui s’y est passé ressemble à un miracle.

    Début 1918, les Roumains constituent une nation de vaincus, forcés de signer une paix terrible avec l’Allemagne. Quelques mois plus tard, ils se voient inclus par la France dans le camp des vainqueurs. En conséquence, trois semaines après l’armistice, la Roumanie devient un Etat unitaire. C’est la raison pour laquelle, d’ici trois semaines, plus précisément le 1 décembre, la Roumanie célèbrera sa fête nationale et le centenaire de la Grande Union. (trad. Ioana Stancescu)

  • Les principes de Thomas Woodrow Wilson.

    Les principes de Thomas Woodrow Wilson.

    Au début de 1918, la fin de la Grande Guerre semblait encore loin. L’étreinte mortelle entre les deux grandes alliances combattantes, l’Entente et les Puissances centrales, approchait le paroxysme et aucune ne semblait prête à lâcher du leste. C’est dans ce contexte que le président américain Thomas Woodrow Wilson s’est essayé à proposer la paix, son administration ayant élaboré la célèbre Déclaration, en 14 points, et qui devait devenir le socle d’une paix durable. Avec l’historien Ioan Scurtu nous passons au crible autant la signification et les objectifs des principes wilsoniens, que le contexte qui les a vus naître.

    «Ils ont travaillé à un projet qui aurait dû être proposé aux belligérants, pour bâtir une paix durable et pour que les atrocités d’une telle guerre ne se reproduisent plus. Alors, les 14 points mis en avant par le président Wilson, constituaient une proposition de paix, mais aussi un instrument pour organiser le monde post conflit, voire à long terme. Si on les regarde de près, on constate que ces principes ne présupposent pas l’existence d’un avantage pour le vainqueur, quel qu’il soit, l’Entente ou les Puissances centrales. Leur objectif était d’aboutir à une certaine démocratisation des relations. Il s’agissait tout d’abord d’obtenir le retrait des troupes d’occupation des territoires conquis durant la guerre, pour que les belligérants reviennent dans leurs frontières d’avant la guerre. Ensuite, les nations devaient bénéficier d’une large autonomie, mais toujours dans le cadre des empires constitués. »

    La déclaration wilsonienne ambitionnait d’être pacificatrice, de restaurer la situation d’avant la guerre, mais aussi d’innover en matière de droit international. Cela ressort clairement en regardant de près le sort réservé aux empires, selon l’historien Ioan Scurtu : « Concernant la Russie, l’on préconisait son maintien à l’intérieur de ses frontières d’avant la guerre, et certains égards lui étaient réservés afin de la convaincre d’adhérer à la Ligue des Nations, une Société censée pouvoir résoudre les problèmes internationaux. Pour rappel, au mois de janvier 1918, la révolution russe était entrée dans sa phase bolchevique, radicale, la guerre civile battait son plein, la Bessarabie avait d’ores et déjà proclamée son indépendance et votée son union avec la Roumanie. Aussi, pour ce qui est du sort de l’Autriche-Hongrie, on préconisait le maintien de l’empire, tout en offrant une large autonomie aux nations qui en faisaient partie. »

    Mais les nations qui composaient ces empires ne semblaient pas se contenter de si peu, et elles n’ont pas tardé à le faire savoir, en s’opposant aux principes wilsoniens. D’après Ioan Scurtu: « Ces 14 principes ont eu un impact politique et psychologique énorme. D’abord parce que l’on avait esquissé une paix construite sans que le vaincu perde des plumes, c’est-à-dire qu’il perde des territoires. Puis, parce qu’ils proposaient un monde de l’après-guerre ainsi organisé pour que les guerres soient devenues impossibles à l’avenir. Et puis, parce qu’ils consacraient un terme très cher aux nations captives des empires multinationaux. Il s’agissait d’autonomie. Au mois de janvier 1918, les Roumains qui vivaient dans l’empire austro-hongrois, à l’instar des autres nations de l’empire d’ailleurs, n’envisageaient rien de plus que l’autonomie. C’est bien ce qu’avait revendiqué tout ce petit monde depuis belle lurette, surtout après 1867, et c’est bien ce qu’ils revendiquaient toujours au mois de janvier 1918. L’idée d’union n’a vu le jour qu’à l’automne 1918, lorsque l’empire battait gravement de l’aile. Ce n’est qu’à ce moment-là que certains peuples décidèrent de prendre leur sort en main d’abord, puis d’organiser leur avenir. »

    Au Congrès de Rome du mois d’avril 1918, les nations d’Autriche-Hongrie décidèrent de déclencher, au niveau européen et mondial, une vaste campagne qui aboutit à la reconnaissance de leur droit de disposer de leur propre sort. Des rassemblements organisés par les représentants de ces nations sur le sol américain en faveur de ces idées ont reçu le soutien des leurs compatriotes, devenus citoyens américains. De plus en plus, la presse d’outre Atlantique soutenait les causes nationales, au détriment du maintien du statu quo de l’empire. A partir de la fin du mois d’août 1918, les diasporas roumaine, serbe, croate, tchèque, slovaque, italienne ou encore polonaise lancèrent des campagnes communes dans les médias américains et organisèrent des manifestations concertées.Dans les autres parties du continent européen, les principes wilsoniens ne recevaient un meilleur accueil. La France et la Grande-Bretagne insistaient pour que les Puissances centrales soient considérées coupables du déclanchement de la guerre, et en payent le prix fort. Finalement, le président Wilson dut se résoudre à l’évidence.

    L’historien Ioan Scurtu : « La campagne avait atteint l’apogée le 20 septembre 1918, lorsque le président Woodrow Wilson avait reçu à la Maison Blanche les représentants des nations. Chacune avait plaidé sa cause, le président recevait aussi les informations sur les campagnes que leurs diasporas respectives déroulaient aux Etats-Unis. C’est le moment où il comprit, tirant ses conclusions, que la monarchie des Habsbourg ne pouvait pas survivre à ce raz-de-marée. L’intégrité territoriale de l’empire n’était plus taboue. Les Etats-Unis changèrent alors de camp et décidèrent qu’ils allaient appuyer les revendications nationales dans ce qu’allait devenir sous peu l’ancien empire d’Autriche-Hongrie. »

    C’est à la suite de ce changement opéré par la politique américaine qu’allaient voir le jour de nouveaux Etats nations, tels la Pologne et la Tchécoslovaquie, alors que d’autres, tels la Roumanie et la Yougoslavie, allaient redessiner le contour de leurs frontières. Malgré tout, et bien que les principes politiques de Thomas Woodrow Wilson aient été battus en brèche, sa philosophie politique a bénéficié d’une carrière autrement plus favorable. L’instance des nations verra le jour, sous les dehors d’une agora internationale. Les bases du droit international contemporain allaient être ainsi jetées, et cet idéal cher au président américain, l’idéal de la paix éternelle, montrera le bout de son nez, en dépit du scepticisme général. (trad. Ionut Jugureanu)