Tag: Palais de la Culture

  • Iasi et ses couleurs d’automne

    Iasi et ses couleurs d’automne

    Une de plus grandes et plus belles villes de Roumanie

     

    Avec une population d’environ 400 000 habitants, Iași est l’une des plus grandes villes de Roumanie et possède de nombreux lieux attractifs pour les touristes. Attesté en 1408 dans un document d’Alexandru cel Bun (Alexandre le Bon), prince de Moldavie, Iași est devenu au fil du temps un important centre économique. Cela s’est particulièrement renforcé après que, en 1565, le prince Alexandru Lăpușneanu a décidé d’octroyer à cette localité le statut de capitale de la Moldavie, un statut qui a été maintenu jusqu’à 1862, date de l’unification administrative des principautés de Valachie et de Moldavie.

     

    Le pèlerinage aux reliques de Sainte Parascève et autres événements 

     

    Cette année, le 14 octobre, plus de 250 000 pèlerins se sont rendus à Iași pour la fête de Sainte Parascheva (Parascève), dont les reliques se trouvent à la Cathédrale Métropolitaine.

    À propos de cet événement majeur, Marius Sorănescu, président intérimaire de „Destination Iași”, l’organisation en charge de la promotion de cette ville, nous a parlé de son importante activité universitaire, culturelle et économique :

    L’automne à Iași n’apporte pas seulement une palette de couleurs spectaculaires, mais aussi une variété d’activités et de lieux à découvrir, alliant parfaitement histoire, culture et paysages naturels remarquables. À cette période, Iași devient le centre d’un événement très important, accueillant l’un des plus grands pèlerinages du sud-est de l’Europe, dédié à la Sainte Parascève, la patronne de la ville. Parallèlement au pèlerinage, il y a la fête des Journées de Iași, un événement qui s’étend sur une semaine. Des concerts en plein air, des marchés d’artisans et des expositions font partie des activités proposées aux habitants et aux touristes.”

     

    Le Palais de la Culture, à ne pas rater

     

    Au centre-ville, il y a de nombreux sites touristiques, mais l’un est particulièrement  à ne pas manquer, a souligné Marius Sorănescu:

    “Pour ceux qui se trouvent déjà à Iași et qui ont prévu de visiter la ville, un site touristique à ne pas manquer est le Palais de la Culture, considéré comme le cœur culturel de la ville. Bien qu’il soit admiré pour son impressionnante architecture néogothique, peu de gens savent que l’horloge de la tour est inspirée par les cloches du célèbre Big Ben. Cet automne, le palais accueille une exposition temporaire d’art moderne roumain, offrant aux visiteurs l’occasion rare d’explorer les influences contemporaines dans l’art autochtone”.

     

    Le Palais de la Culture de Iasi a été construit sur les ruines de l’ancienne Cour Princière et fut inauguré le 11 octobre 1925 par le roi de Roumanie, Ferdinand I. La zone autour du Palais de la Culture a été aménagée il y a une dizaine d’années, par la construction des locaux d’entreprises et d’un centre commercial, considéré comme le plus grand de cette région de Roumanie.

     

    D’autres attractions 

     

    Le président par intérim de « Destination Iași », Marius Sorănescu, nous fait également une autre recommandation :

    Un autre lieu emblématique de la ville, la Colline de Copou, offre une véritable oasis de calme et de culture. C’est ici que se trouve l’Université Alexandru Ioan Cuza, la première université de Roumanie et l’une des plus grandes institutions d’enseignement supérieur du pays. Iași est d’ailleurs l’un des centres universitaires les plus importants au niveau national. Toujours à Copou, vous découvrirez le Jardin Botanique, également le plus ancien de Roumanie, un endroit magique en automne, en raison de la multitude de couleurs. A cette occasion, le jardin propose l’exposition « Fleurs d’automne », l’un des événements les plus attendus en cette période de l’année, où la vedette principale est la chrysanthème, la fleur symbole de la saison. À proximité se trouve également le Parc Copou, idéal pour une promenade relaxante. Vous pouvez y visiter le célèbre tilleul d’Eminescu, un lieu chargé d’inspiration poétique, où le grand poète avait l’habitude de trouver son inspiration. On peut donc sans doute dire que Iași est une ville pleine de vie et de traditions, avec de nombreux sites culturels et naturels qui méritent d’être découverts tout au long de l’année”

     

    Les touristes peuvent également découvrir une offre gastronomique diversifiée, dans des restaurants proposant une cuisine roumaine ou italienne, espagnole et asiatique. De nombreux restaurants mettent également en avant les vins locaux, qui peuvent aussi être dégustés dans les caves d’Iași ou dans les environs de la ville. Voilà, notre invitation de la semaine c’est la charmante ville d’Iasi, dans l’est de la Roumanie. A bientôt pour une nouvelle destination ! (Trad. Rada Stanica)

  • Jacques Augustin (France) – Le musée ethnographique de Iasi

    Jacques Augustin (France) – Le musée ethnographique de Iasi



    Son nom complet est « Musée ethnographique de la Moldavie ». Fondé en 1943, il recèle de nos jours des objets qui témoignent de la richesse du monde traditionnel roumain. Sa collection de costumes traditionnels est impressionnante et vous pouvez y jeter un coup dœil sur le site du musée. Vu que nous sommes en pleine fête de Pâques, une colleciton dœufs peints au 20e siècle est très intéressnte à découvrir ou bien une exposition temporaire de céramique et une autre de tapis et de tapisseries roumaines. Sy ajoutent deux expositions réalisées en collaboration avec la plate forme Google Arts and Culture, ce qui donne une grande visibilité à ce musée. Lune sintitule « La fête au village. Spiritualité et art. », la seconde porte sur « Le quotidien paysan. Inventivité et pragmatisme. ». Les deux expositions mettent en lumière les deux aspects fondamentaux de la civilisation archaïque roumaine : la fête et le quotidien. Toutes les expositions que je viens de mentionner sont disponibles tout le long de cette année. On peut aussi les découvrir en ligne, les unes sur Google Arts and Culture, les autres sur le site du musée :


    https://palatulculturii.ro/muzeul-etnografic-al-moldovei.




    Mais si vous visitez limposant Palais de la Culture de Iasi, alors il ne faut surtout pas se limiter au Musée éthnographique. Cet édifice abrite 3 autres musées : celui dhistoire de la Moldavie, celui de la Science et de la Technique « Stefan Procopiu » et celui dArt, ainsi que le Centre de recherche et de conservation et restauration du patrimoine culturel. Le Musée dhistoire vous donnera une idée du contexte qui a conduit à lapparition de la ville de Iaşi. Le Musée dart possède une excellente collection de peinture roumaine. Une autre collection intéressante est celle du Musée de la musique mécanique.




    Bâti entre 1906 et 1925 sur les plans du fameux architecte I. D. Berndey, comme un mélange très réussi des styles néogothique, romantique et néobarroque, le Palais de la Culture de Iaşi domine, de nos jours encore, le centre de lancienne capitale de la Moldavie, et comme on peut facilement le deviner, il demeure un site incontournable sur la carte touristique de tout visiteur plus ou moins pressé.




    Je vous invite très vivement à entrer sur le site https://palatulculturii.ro/


    Même si vous ne connaissez pas le roumain, les images que vous y retrouverez vous diront plus quun millier de mots. Merci, Jacques Augustin, de nous avoir proposé se beau retour à Iaşi, dans son impressionant Palais de la Culture.





  • Le Palais de la Culture de Iaşi (édition concours)

    Le Palais de la Culture de Iaşi (édition concours)

    Au début de la modernisation de la Roumanie, la ville de Iaşi, ancienne capitale de la principauté roumaine de Moldavie, était en retard sur Bucarest, capitale de la Roumanie Unie. Pourtant, en tant que ville, Iaşi a parcouru, à son tour, les étapes de la modernité. Le roi Carol Ier et l’élite politique ont tenu leur promesse faite aux Moldaves. Edifice emblématique de Iaşi, le Palais de la Culture fit en effet son apparition.





    Nous vous proposons aujourd’hui une brève incursion dans l’histoire de ce Palais, de nos jours une présence impressionnante dans le paysage de la ville. Lăcrămioara Stratulat du Musée Moldova est aujourd’hui notre guide sur les ondes. « Sur l’emplacement de l’actuel palais se trouvait jadis la cour princière. Après l’abdication forcée du prince régnant Alexandru Ioan Cuza et l’avènement au trône de Carol Ier, lors de sa première visite à Iaşi, le nouveau souverain a promis aux habitants de la ville d’ériger plusieurs édifices impressionnants, dont un palais administratif et de justice. Ce qui arriva, en effet. Sa construction, commencée pendant le règne de Carol Ier, allait durer une vingtaine d’années, étant achevée sous le règne de son successeur, Ferdinand Ier. La construction de l’actuel Palais de la Culture a duré si longtemps parce qu’elle a traversé la période de la Première Guerre mondiale, les années difficiles du refuge de 1916-1918, lorsque son architecte, I. D. Berindei, a dû, à chaque fois, reprendre l’édifice et le refaire. A chaque fois, l’argent manquait pour continuer les travaux de la façon dont l’architecte Berindei le souhaitait. »





    Ioan D. Berindei est un nom important dans l’architecture roumaine de la seconde moitié du XIXe siècle. Promoteur du style néo-roumain, Berindei a assumé la tâche de mener à bonne fin le palais de Iaşi. Lăcrămioara Stratulat : « Il était le second enfant de sa famille à suivre une école d’architecture à la célèbre Université de Paris. Il a conçu un édifice imposant et volumineux qui couvrait 36 mille m² et dont la structure était pourtant légère. C’est là que transparaît son génie : il a réussi à ériger un bâtiment qui allait résister aux grands tremblements de terre – notamment ceux de 1940 et de 1977. L’édifice n’a donc pas été endommagé par les séismes, mais il a subi des dégâts lors de la Deuxième Guerre mondiale, lorsqu’une partie du palais a été touchée par les bombardements de l’armée soviétique et ensuite de l’armée allemande. Les zones bombardées ont pourtant été refaites assez vite. A l’intérieur de cette immense structure relevant du style néo-gothique flamboyant, l’architecte Berindei a placé de nombreux éléments appartenant au style romantique. »





    Lăcrămioara Stratulat nous parle de l’heureux mariage de deux styles dans la construction du Palais de la Culture de Iaşi. « On peut facilement y reconnaître deux styles, un plus sévère, l’autre plus léger, et l’intervention de deux rois importants. Le style plus sévère est celui de Carol Ier, l’autre, celui de Ferdinand Ier et surtout de la reine Marie, qui a imposé des courants très à la mode au début du XXe siècle. Je pense notamment aux deux portes d’entrée, ainsi qu’à la porte de la plus grande salle du Palais, la Salle de Voïvodes, réalisées dans un style Art nouveau. La reine Marie adorait le style Art nouveau et on reconnaît son empreinte à plusieurs endroits de la construction. Le Palais de la Culture a été, au début, un palais administratif et de justice, ce qui explique le caractère somptueux des salles principales. La destination de l’édifice fut changée en 1955, lorsqu’il fut transformé en palais de la culture, accueillant 4 musées d’envergure et un centre de restauration et de conservation des biens du patrimoine mobile de la zone. Les 4 musées sont : le Musée d’histoire de la Moldavie, le Musée de la science et de la technique « Ştefan Procopiu », le Musée d’ethnographie de la Moldavie et le Musée d’art. »





    La construction du Palais de la Culture a été difficile, à cause de l’époque à laquelle les travaux ont été entrepris. Lăcrămioara Stratulat : « La construction proprement-dite a commencé en 1906, le projet initial connaissant, au fil du temps, de nombreuses modifications. Durant la Première Guerre mondiale, les travaux ont été arrêtés. Durant le refuge à Iaşi du gouvernement de Bucarest, un hôpital de campagne y a été installé. Et puisque c’était la plus grande construction de la ville, elle a accueilli également les troupes roumaines. Ce changement de destination du bâtiment a nui à la construction, notamment du point de vue de son architecture. Après le départ des troupes, l’architecte Berindei a dû refaire une partie des éléments d’architecture décoratifs, assez endommagés. Et puisqu’il a compté sur un certain budget – vite dépassé – il a commencé à chercher des amis pour pouvoir remplacer certains matériaux de construction par d’autres, moins chers, sans réduire la qualité de la construction. A mentionner, par exemple, le ciment spécial inventé par Henri Coandă. Et puisque, pour restaurer un bâtiment, on doit retourner à sa « formule initiale », pour ainsi dire, avec le concours de plusieurs spécialistes, nous avons refait ce « bois ciment » qui a l’air parfait. Il était tel que Berindei et Coandă l’avaient souhaité : il ressemblait au bois de chêne. On retrouve la texture du bois de chêne et le son du bois de chêne en frappant doucement ce lambris en « bois ciment »».





    Le Palais de la Culture de Iaşi domine, de nos jours encore, le centre de l’ancienne capitale de la Moldavie, et comme on peut facilement le deviner, il demeure un site incontournable sur la carte touristique de tout visiteur plus ou moins pressé. (Trad. : Dominique)

  • Le palais de la culture de Târgu Mureș

    Le palais de la culture de Târgu Mureș

    Expression de la révolte d’un groupe d’artistes qui voulaient briser les canons académiques, le courant Art nouveau, aussi appelé Sécession, apparaît en France, dans les années 1890. Il privilégiait les lignes courbes et les formes naturelles – plantes, fleurs etc. – ainsi que les ornements multicolores. Bien que surtout présent en peinture et en architecture, l’Art nouveau a influencé tous les domaines de l’art : arts décoratifs, art graphique, verrerie, mosaïque, bijoux, mobilier. L’Art nouveau fait irruption dans l’architecture des villes tout d’abord en France, en Italie, en Espagne, en Allemagne et en Belgique. Le courant gagne ensuite peu à peu l’Est du continent. Il fait son apparition dans l’architecture transylvaine entre la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle.

    Principauté roumaine multiethnique, la Transylvanie fait alors partie de l’Autriche-Hongrie. Le patrimoine urbain de Târgu Mureș, petite ville de l’Est de la Transylvanie, compte un monument de style Art nouveau impressionnant. Il s’agit du Palais de la Culture, un important édifice du centre-ville.

    Timea Fulop, guide du palais : « Le Palais de la culture, avec sa riche décoration inspirée de l’art traditionnel sicule, a été achevé en 1912. Les deux architectes qui avaient signé les projets – Komor Marcell et Jakab Dezso – venaient de Budapest et ils étaient déjà célèbres à l’époque. Ce sont eux qui ont conçu les projets du bâtiment – lui aussi de style art nouveau – situé vis-à-vis du Palais. Les deux édifices sont d’ailleurs très connus. Le Palais de la culture est peut-être un des plus beaux bâtiments de style art nouveau de Roumanie. Cet édifice unique a, dès le début, une finalité culturelle. Il accueille actuellement – un siècle après sa construction- plusieurs institutions, un musée, la Bibliothèque départementale et la Philharmonie de la ville. Chaque jeudi, elle se produit en concert dans la grande salle de 600 places. Le Palais compte également une petite salle réservée aux conférences et aux concerts de musique de chambre. Et puis, il y a la Salle des Glaces, la plus célèbre du Palais, appelée ainsi en raison des deux miroirs vénitiens placés à ses deux extrémités, et des ses 12 vitraux sur lesquels sont peintes des scènes inspirées des ballades et de la mythologie. »

    C’est la Salle des glaces qui attire d’ailleurs le plus grand nombre de visiteurs. En plus de ses deux miroirs triptyques, elle contient aussi les tables décorées de miroirs qui lui donnent sa spécificité.

    Les quatre architectes qui ont fait de la Salle des glaces une pièce si spéciale – Sandor Nagy, Ede Thoroczai Wigand, Sandor Muhics et Miksa Roth – provenaient de l’école de Gödöllö, localité située à une trentaine de kilomètres au nord de Budapest. Le Palais de la culture de Târgu Mureș est une construction originale, et non une simple copie d’autres bâtiments. Son architecture contient également des éléments empruntés à l’art traditionnel sicule, et les scènes peintes sur les vitraux sont inspirées de ballades sicules. Une de ces ballades s’appelle « Budai Ilona » ou « La mère impitoyable ». Elle raconte l’histoire d’une mère bien trop dure envers ses enfants – un thème qu’on retrouve aussi dans d’autres cultures européennes. La deuxième ballade illustrée sur les vitraux est celle de « Salamon Sara », qui parle d’une jeune fille leurrée par le Diable. Sur le troisième vitrail on retrouve des scènes de la ballade « Kadar Kata », l’histoire en vers d’un mariage interdit. Enfin, la dernière ballade dont s’inspirent les vitraux s’appelle « Julia, la belle jeune fille emportée au Paradis ». C’est l’histoire mi-chrétienne, mi-païenne d’une jeune fille dont la mère pleure la mort. (Trad. : Dominique)

  • Le Palais de la culture de Iaşi

    Le Palais de la culture de Iaşi

    Le Palais de la culture de Iaşi, qui vient de rouvrir ses portes, cette fois – ci pour accueillir l’ensemble de musées «Moldova», compte, depuis 1925, parmi les emblèmes de l’ancienne capitale de la province historique de Moldavie. C’est en 1906 que démarrent les travaux de construction de cet édifice. Baptisé initialement Palais de justice, il allait être érigé sur l’emplacement de l’ancienne cour princière, qui se trouvait à l’état de ruines. Attestée par des documents remontant à 1434, la cour princière de la Moldavie avait été maintes fois rénovée, les travaux les plus importants ayant été réalisés pendant les règnes d’ Alexandru Moruzi et de Mihail Sturdza, au début du XIXe siècle. Malgré cela, un siècle plus tard, elle fut démantelée. C’est sur ses vielles ruines qu’allait être bâti un des édifices les plus imposants conçus par l’architecte Ion D. Berindey. Les travaux, qui se sont étalés sur une vingtaine d’années, ont dû être temporairement suspendus en raison de la Première Guerre Mondiale ou des difficultés économiques. C’est toujours à Ion D. Berindey, architecte réputé à son époque, que l’on doit nombre de bâtiments majestueux dressés dans la capitale, Bucarest. Parmi eux, il convient de mentionner le Palais Cantacuzène, qui accueille à présent le musée George Enescu – et la maison Assan, actuelle Maison des scientifiques de Bucarest.

    L’architecte Sidonia Teodorescu, auteure du livre Grands architectes bucarestois. Ion D. Berindey, nous a parlé de la construction du Palais de la Culture de Iaşi: L’architecte Ion D. Berindey a été sollicité, en 1906, par le ministre de la justice Toma Stelian, pour dresser les plans de ce palais. Pourtant, les premiers plans de l’édifice avaient été conçus par un autre architecte, Cristofi Cerchez. Ils avaient été approuvés et l’on avait même organisé deux appels d’offres pour l’attribution du marché des travaux pour la réfection du palais. Le premier avait eu lieu en février 1906, au siège de la Préfecture de Iaşi, l’autre à Bucarest, au mois de juin de la même année. On ignore pour quelle raison on avait renoncé aux plans de Cristofi Cerchez. Quant aux plans de l’actuel Palais de la Culture de Iaşi, ils ont été publiés dans la revue L’Illustration, plus précisément dans l’édition consacrée à son inauguration, le 11 octobre 1925. Mircea Berindei, un descendent de la famille, qui a essayé de refaire l’histoire du Palais de Iasi, raconte que l’édifice avait été construit grâce à des excédents financiers. Pendant la Première Guerre Mondiale, les travaux ont été interrompus. Le palais a abrité des troupes russes, ensuite il a été transformé en hôpital de guerre. Repris en 1921-192, les travaux continuent jusqu’au 11 octobre 1925, lorsque le palais est inauguré en grande pompe, en présence du roi Ferdinand et de la reine Marie. Ces moments-là ont été filmés.

    A l’élaboration des plans architecturaux du Palais de la Culture de Iasi a également participé Ion I. Berindey, le fils du grand architecte, frais émoulu de l’Ecole des Beaux – Arts de Paris. Construit en style néogothique, l’édifice dispose de 298 pièces totalisant une superficie de près de 36.000 m2. La façade compte 92 fenêtres, tandis que la mansarde dénombre 36 fenêtres en ogive. L’architecte a d’ailleurs envisagé de construire un palais imposant, symbolisant le pouvoir de la Justice.

    L’architecte Sidonia Teodorescu: « Le palais, qui est un véritable emblème de la ville de Iaşi, peut être considéré comme une manifestation tardive du romantisme. Cet édifice néogothique a aussi un caractère éclectique et présente maints symboles héraldiques, tant sur le plan de la construction, qu’en matière de décorations. Les ornements portent entre autres la signature du sculpteur ornemantiste Emil Wilhelm Becker, qui a également collaboré avec l’architecte Berindey à la construction du Palais Cantacuzène de Bucarest. C’est lui qui a réalisé une partie des décorations en bois et ciment, ou en plâtre mélangé à de l’huile, une invention d’Henri Coandă, remise en honneur par les récents travaux de restauration. Une autre nouveauté consiste dans l’utilisation d’un matériau ignifuge, car l’architecte Berindey craignait les incendies. Voici comment l’architecte décrivait son ouvrage dans les pages de la revue L’IIlustration:Je trouve que mon palais est imposant. Quand vous l’aurez visité, je vous fournirai toutes les explications sur la manière dont j’ai conçu l’éclairage, le chauffage, les systèmes de ventilation, les thermostats, les thermomètres à distance. Tout comme dans le cas du Palais Cantacuzène, Berindey a mis un accent particulier sur le côté technique, sur les installations, en sa double qualité d’architecte et de chef du chantier du Palais de Justice de Iasi.

    L’édifice a accueilli le Tribunal départemental jusqu’en 1955. De nos jours, il est connu sous le nom de Palais de la Culture et abrite les Musées d’histoire et d’ethnographique, ainsi que le Musée des arts et des sciences Ştefan Procopiu. (Trad. Mariana Tudose)