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  • Deuil national pour le dernier souverain de Roumanie

    Deuil national pour le dernier souverain de Roumanie

    Le Roi Michel 1er de Roumanie a regagné pour la dernière fois le pays qu’il a tant aimé et où il restera pour toujours. Monté sur le trône à seulement 6 ans, le quatrième souverain de Roumanie a eu une triste destinée. Obligé par les communistes à abdiquer en 1947, il s’est exilé en Occident. Ce n’est qu’après la révolution de 1989 qu’il est rentré dans le pays, mais son retour n’a pas été sans embûches. On m’a plus d’une fois demandé quel sentiment j’avais éprouvé en quittant la Roumanie. Je n’ai pas trouvé d’autres mots pour le décrire, à part le fait que je partais la mort dans l’âme – avouait le roi Michel dans un livre d’entretiens.

    Le monarque détrôné a travaillé et vécu loin du pays, sans jamais oublier son statut d’étranger dans un pays étranger. Ce dernier voyage en Roumanie du souverain établi et mort en Suisse marque donc la fin d’un long exil. Le roi Michel sera inhumé le samedi 16 décembre, à Curtea de Arges, dans le sud de la Roumanie, dans la nécropole royale où reposent ses ancêtres et son épouse, la reine Anne de Bourbon-Parme, décédée l’année dernière.

    Le cercueil avec la dépouille mortelle de Sa Majesté le roi Michel Ier est déposé dans la Salle du trône du Palais royal de Bucarest, où les Roumains peuvent venir lui rendre un dernier hommage. De hauts dignitaires de Roumanie et de République de Moldova voisine l’ont déjà fait, au Château de Peles, dans les Carpates méridionales, où le roi est né et a passé son enfance.

    Bref, tout un pays, depuis les gens simples jusqu’aux personnalités politiques, diplomates ou historiens, ont rendu hommage à la mémoire du feu roi Michel 1er. Parmi eux, Dinu Zamfirescu, fondateur de l’Institut pour la mémoire de l’exil roumain, qui déclarait: Nous perdons un héros, un modèle de dignité humaine et royale. Je pense que la Roumanie a besoin de telles gens, mais malheureusement ils sont plutôt rares en ce moment dans le pays. Toutes les fois que je l’ai rencontré à l’étranger, j’ai remarqué son intérêt pour la Roumanie, pour les Roumains, pour ce qui se pasait dans le pays. Il ressentait une responsabilité particulière et se demandait ce qu’il pourrait faire pour aider le pays.

    Plusieurs têtes couronnées seront présentes samedi, aux funérailles du roi Michel 1er. Parmi elles, le roi Juan Carlos d’Espagne et son épouse, la reine Sofia, cousine germaine de l’ex souverain roumain, le prince Charles, prince de Galles, le roi Philippe de Belgique, troisième plus jeune monarque d’Europe ou encore le prince Lorenz de Belgique, archiduc d’Autriche. Les autorités roumaines ont décrété trois jours de deuil national les 14,15 et 16 décembre.

  • Ultime hommage à la reine Anne

    Ultime hommage à la reine Anne

    Un silence profond règne dans l’imposante Salle du trône du Palais royal de Bucarest. Au-dessus de la porte d’entrée on peut lire Nihil Sine Deo (« Rien sans Dieu ») – devise de la Maison royale roumaine. Les femmes font la révérence au catafalque de la reine Anne, certains des hommes s’agenouillent, les enfants font le signe de croix, tandis que les plus âgés, qui ont vécu une partie de leur vie sous la monarchie, ne peuvent retenir leurs larmes.

    Les Roumains sont venus faire leurs adieux à l’épouse du dernier souverain de Roumanie, Michel Ier, qui s’est éteinte le 1er août, en Suisse. Ils ont déposé à la porte du Palais royal des fleurs, des chandelles allumées et des messages de condoléances, puis sont entrés dans la Salle du trône pour lui rendre un ultime hommage. Une couronne de lys blancs a été déposée sur le cercueil enveloppé du drapeau de la royauté et flanqué par les militaires du Régiment de garde « Michel le Brave ».

    « La Famille royale est un symbole », « La monarchie, c’est la normalité », « Ce fut une grande dame », « Sa disparition laisse un vide » – opinent les participants. Ecoutons certains d’entre eux s’exprimer sur les sentiments qui les ont poussés à venir faire leurs adieux à la reine : « C’est une pensée triste, le regret que la Roumanie ne soit pas revenue à la monarchie. C’est le geste le plus simple qu’un vrai Roumain puisse faire. » « J’ai eu dans ma famille des anciens combattants qui ont lutté dans l’Armée du roi. Au moins par respect pour eux, sinon par davantage de respect à l’égard de Leurs Majestés, il fallait que nous soyons là. » « Je pense que c’est un geste que chaque personne, qui peut venir ici, devrait faire ; au moins un dernier hommage à cette dame de la Roumanie, et réfléchir à tout ce qu’elle a réalisé ou tout ce qu’elle a essayé de faire dans sa vie. »

    En dehors des nombreux Roumains moyens, des personnalités de la vie politique et publique sont passées devant le cercueil de la reine Anne, arrivé mercredi soir du Château de Peleş de Sinaia. Après la veillée publique de deux jours à Bucarest, samedi, le cercueil de la reine sera placé sur la Place du Palais, dans le son des cloches des églises orthodoxes et de la Cathédrale catholique Saint Joseph.

    Il sera ensuite acheminé à la nécropole royale du Monastère de Curtea de Argeş (sud). Des membres des familles impériales de Russie, d’Autriche et d’Allemagne ont annoncé leur participation, ainsi que des familles royales des Pays Bas, de Belgique, du Luxembourg, de Bade, de Württemberg et de Bourbon-Parme, entre autres.

    L’absence du roi Michel sera douloureusement ressentie; gravement malade, il priera de Suisse pour l’âme de celle qui lui a été proche, loin du pays, dans son exil, pendant 68 ans. En Roumanie et en République de Moldova voisine, samedi est une journée de deuil national. (Ligia Mihaiescu)