Tag: parcs

  • Un weekend plein de sanctions, en Roumanie

    Un weekend plein de sanctions, en Roumanie

    Au bout de deux mois de confinement, la Roumanie a levé vendredi l’état d’urgence pour le remplacer par un état d’alerte. Même si le danger est toujours présent, les gens se sont vu enfin autorisés à sortir de chez eux librement. Une facilité dont les Roumains ont profité dès le départ, en déferlant en voiture dans la nuit de vendredi à samedi, juste après minuit, sur le grand parking devant le Palais du Parlement de Bucarest qui a fini par afficher complet. Rouverts dès vendredi, les parcs et les jardins publics ont été pris d’assaut par les gens désireux de profiter du soleil et du weekend et dont plusieurs ont complétement ignoré les mesures de distanciation obligatoires.

    A jeter un coup d’oeil jeté sur les réseaux sociaux, on a été surpris de voir des photos d’une multitude de jeunes qui ont fait la fête au bord du lac Herastrau, dans le nord de la capitale. Après avoir improvisé une sorte de terrasse, ils se sont réunis par des groupes de dizaines de personnes dont seulement quelques-unes portaient un masque. Et puisque certaines d’entre elles étaient assises, on a soupçonné que les bars en question avaient rouvert illégalement leurs terrasses.

    Toujours sur les réseaux sociaux, les Internautes ont pu voir des images prises pendant un concert qu’un DJ a organisé spontanément, sur les allées du même parc, en rassemblant par sa musique des centaines de personnes qui se sont mises à danser. La fête a duré jusqu’à l’arrivée des policiersLe premier jour de déconfinement, des centaines de personnes se sont réunies devant le siège du gouvernement pour critiquer l’OMS et protester contre les mesures adoptées par les autorités roumaines qu’elles ont accusées de violation de la Constitution. Même si le déplacement en dehors des localités est toujours limité et soumis à des restrictions, de nombreux Roumains se sont aventurés quand même, en marquant sur leurs justificatifs des raisons difficiles à prouver. Du coup, les forces de l’ordre ont dû se contenter de leur réitérer les recommandations en vigueur.

    Une foule de personne se massait en weekend autour des postes-frontières dans l’ouest de la Roumanie, aussi bien pour entrer que pour sortir du pays. De longues files de voitures s’étalaient sur plusieurs kilomètres, notamment au poste de frontière de Nadlac dont le passage s’est fait même au bout de 8 heures d’attente. Rapatriés en car, de nombreux ressortissants roumains travaillant à l’étranger ont décidé de venir rendre visite à leurs familles, dès la levée de l’obligation de la quarantaine institutionnalisée. D’autres Roumains se sont bousculés pour quitter le pays en direction de l’Occident. Afin de fluidifier le trafic à la frontière roumano- hongroise, un deuxième poste a été ouvert. Il s’agit de Nadlac II, sur l’autoroute pan-européenne, réservé dernièrement au trafic de marchandises.

    Pourtant, la loi décidant de nouvelles normes à respecter et des possibles sanctions n’est entrée en vigueur que ce lundi. Au terme de celle-ci, les amendes pour non-respect des restrictions en place pendant l’état d’alerte vont de 500 lei, soit une centaine d’euros jusqu’au 15000 lei, soit 3000 euros, avec la possibilité d’un rabais de 50% si l’amende est réglée dans un délai de 15 jours. (trad. Ioana Stancescu)

  • Nourrir les oiseaux pendant l’hiver

    Nourrir les oiseaux pendant l’hiver

    Une fois l’hiver arrivé, les insectes disparaissent, tout comme les fruits des différents arbres. Par conséquent, les oiseaux ne peuvent plus se nourrir tout seuls. Il y en a qui ne survivent pas. C’est pour toutes ces raisons que la Société ornithologique roumaine a démarré un projet censé protéger les oiseaux, en installant des mangeoires dans les parcs de la capitale.

    Détails, avec Ovidiu Bufnila, responsable de communication de la Société ornithologique roumaine : «Il s’agit de passereaux insectivores pour la plupart. Ils mangent des insectes au printemps et en été, puis des fruits en automne. En hiver, ils ont besoin de graines. Les graines huileuses sont les meilleures. Pendant la saisons froide, les noix sont la nourriture idéale des oiseaux, tout comme les graines de tournesol. Il s’agit d’oiseaux chanteurs, de mésanges charbonnières, mésanges bleues, Gros-bec casse-noyaux, moineaux, pinsons des arbres. En hiver, ils quittent les collines et les montagnes pour migrer à l’intérieur du pays, dans des zones plus chaudes, les villes et les plaines où ils trouvent davantage de nourriture. Nous avons voulu les aider, parce que c’est quelque chose de normal, cela se passe partout dans le monde. En Grande Bretagne par exemple, 80% des foyers ont déjà une mangeoire pour les oiseaux. Quant aux nôtres, elles seront très grandes, de manière à pouvoir les alimenter une fois tous les 2 ou 3 jours. Elles devraient être une sorte de cantine pour les oiseaux des parcs. »

    Les premières mangeoires ont déjà été installées à Bucarest. En même temps, la Société ornithologique roumaine invite les habitants de la capitale à participer en tant que bénévoles à ce projet, en aidant à installer les mangeoires et en les alimentant chaque semaine avec des graines de tournesol.

    Ovidiu Bufnilă: «Le premier parc où nous avons installé 2 mangeoires est celui de Kiseleff, au centre-ville de Bucarest. En les inspectant par la suite nous y avons découvert une multitude de mésanges charbonnières et de pinsons des arbres dans l’une des mangeoires, alors que l’autre était peuplée de moineaux friquets et de pinsons du Nord. Là où les oiseaux sont plus nombreux, il faut alimenter tous les 3 jours. Nous n’utilisons que des graines de tournesol, nous ne souhaitons pas les mélanger avec du maïs ou autres graines, parce que les graines de tournesol sont les meilleures pendant la période la plus froide de l’année. A ces deux mangeoires du Parc Kiseleff s’ajoutent trois installées dans le parc IOR, dans le sud-est de la ville et une autre dans le parc de la Faculté de Horticulture, dans le nord de Bucarest. Peu à peu, nous allons parcourir tous les grands parcs et mettre des mangeoires sur les allées principales, près des buissons et des arbres. On sait que les mésanges charbonnières viennent au mangeoires, prennent une graine et s’enfuient dans un arbre. Elles y mangent la graine, puis retournent à la mangeoire. Quant aux moineaux, eux, ils mangent directement des mangeoires. D’autres oiseaux jettent les graines par terre pour que le reste de leur groupe puisse en bénéficier. C’est un véritable plaisir que de regarder tous ces oiseaux. Pour les passionnés de nature et de photographie ce sera très facile de se rendre près d’une mangeoire pour y prendre des photos. Il y a vraiment plein de choses à voir. »

    Avant de terminer, sachez aussi qu’au printemps, des nids artificiels pour les oiseaux chanteurs seront installés dans les jardins de Bucarest, ainsi que des panneaux informant les visiteurs sur les espèces à retrouver le plus souvent dans les parcs et les manières de les aider. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Les espaces verts de la capitale roumaine

    Les espaces verts de la capitale roumaine

    Pendant le dernier quart de siècle, la ville a perdu la moitié de ses espaces de verdure constitués de parcs, jardins, parterres paysagers longeant les rues et forêts. Un habitant de Bucarest bénéficie actuellement de moins d’un quart de la superficie d’espace vert fixé par les normes internationales. Si, en 1990, la capitale roumaine comptait 3500 hectares d’espaces verts, à présent elle n’en a plus que 1600. A cette situation précaire a contribué, entre autres, la mise en œuvre, en 2000, d’un projet d’urbanisme qui a coïncidé avec la loi, adoptée la même année, de la rétrocession des terrains confisqués par le régime communiste.

    La capitale a ainsi perdu des centaines d’hectares d’espaces verts. Et des dizaines d’hectares des grands parcs bucarestois risquent d’être recouverts de béton si les autorités ne prennent pas de mesures – avertissent les organisations actives dans le domaine de l’environnement qui militent pour la conservation des zones vertes. Dan Trifu est vice-président de l’Association Eco-Civica, organisation impliquée, aux côtés de l’Association « Sauvez Bucarest », dans plusieurs procès contre la mafia immobilière de la capitale : « Il s’agit de grandes étendues de verdure. 28 hectares ont été arrachés au Parc Tineretului, à l’aide de faux introduits dans les documents d’urbanisme. Par exemple, après la chute de Ceauşescu, le Palais des Enfants de Bucarest, faisant partie du Parc Tineretului, comptait 44 hectares. Dans le projet d’urbanisme de l’an 2000, il figure avec 16 hectares. Ce sont les principales armes auxquelles les autorités ont eu recours pour s’approprier ces espaces verts. En 2000, nombre d’entreprises et de plateformes industrielles avait déjà été privatisées, ce pourquoi il n’y avait plus d’espace disponibles pour cette mafia des rétrocessions. 2000 a été une triste année pour Bucarest. Cette mafia a très bien préparé le terrain par les projets d’urbanisme ; ainsi, sur de grandes superficies, comme celles du nord de la capitale – différents parcs et tout ce qui était les pépinières de Bucarest – ont été érigées des constructions. »

    Des centaines d’hectares alloués aux pépinières de Bucarest, qui assuraient les plants d’arbre censés être plantés à l’intérieur de la ville, ont changé de statut, étant déclarés zones destinées à la construction. A proximité de la forêt de Băneasa a été érigé tout un quartier d’immeubles et de villas étendu sur 600 hectares. On avait même prévu la construction d’une autoroute à 6 bandes qui devait traverser la forêt, pourtant les organisations environnementales ont réussi à arrêter la mise en œuvre de ce projet. Des centaines d’arbres fruitiers appartenant au Centre de recherche de Băneasa ont été abattus illégalement. Dan Trifu explique: « D’importantes superficies appartenant à l’Institut de pomoculture de Băneasa sont devenues la propriété de personnes douteuses, qui souhaitent détruire la zone et présentent des projets d’urbanisme pour y ériger des constructions. A proximité de l’Aéroport de Bucarest-Baneasa, a été créée une aire commerciale très connue en sacrifiant des dizaines d’hectares de vergers de l’Institut d’Agronomie de Bucarest. Le plus bel alignement de chênes rouges d’une capitale européenne, celui dont bénéficiait Bucarest le long de la route nationale 1, a été défriché pour construire cette aire commerciale. Des centaines d’hectares d’espaces verts ont été anéantis et le niveau de pollution a augmenté dans la zone. »

    Ces 25 dernières années, plus d’un million d’arbres et d’alignements ont disparus de Bucarest. Presque la moitié des arbres qui bordaient jadis les rues de la capitale n’existe plus de nos jours, se révolte Dan Trifu : « Les statistiques font état de quelque 150 hectares de zones vertes compromises entre les immeubles suite aux travaux prévus par le Projet d’urbanisme datant de 2000. Il faut comprendre que toutes ces zones vertes se trouvant autour des immeubles locatifs ou des institutions publiques ne figurent pas comme telles dans le projet d’urbanisme. C’est une tromperie. Une sorte de crime commis par les autorités locales de Bucarest qui n’ont pas conféré un statut approprié à toutes ces zones vertes. Du coup, elles ont été attribuées soit aux zones industrielles soit aux espaces d’habitation. Prenons l’exemple du Parc Izvor dont 8 hectares, presque la moitié de sa surface, figure comme zone constructible dans le Projet d’urbanisme de la capitale ! C’est inimaginable ! Ou encore le Parc Tineretului qui, en plus des 28 hectares de perdus, fut sur le point d’en perdre trois autres destinés à la construction d’un campus universitaire privé. Le Parc de l’Ecole Polytechnique s’est vu rétrocéder presque la moitié de sa superficie et il risque à présent d’abriter trois immeubles de bureaux de 26 étages chacun, selon le Plan d’urbanisme. Le Parc Prisaca Dornei a perdu 6 hectares de terrain. Actuellement, il n’y reste qu’une petite zone ressemblant toujours à un parc, puisque le reste est couvert de villas et de restaurants…Ce parc abritait jadis la zone la plus verte d’un quartier résidentiel de la capitale. Là, nous avons perdu 2 autres hectares d’espaces verts. Dans cette zone, de beaux alignements d’arbres et parterres de fleurs longeaient le parc. Et c’était toujours là que se trouvait la plus magnifique plantation de thuya de Bucarest. Quant au parc IOR, à présent il s’appelle « Alexandru Ioan Cuza », car la moitié a été rétrocédé. »

    Tous les parcs de Bucarest ont donc été amoindris, alors que des squares entre les immeubles ont complètement disparu. Plusieurs parcs ont été sauvés grâce aux efforts des organisations environnementales, suite à des procès. C’est le cas du Parc Carol, où l’on envisageait de construire la cathédrale de la nation, et du parc de la Gare du Nord, qui devait devenir un parking souterrain. Bucarest compte 23 m2 d’espaces verts par tête d’habitant, le calcul prenant en compte les parcs, les cimetières, les alignements d’arbres et les forêts.

    Les organisations environnementales contestent, elles, ce chiffre, affirmant que les autorités avaient inclus, parmi les espaces verts, la forêt de Băneasa, qui se trouve, en fait, à l’extérieur de la ville et la superficie des lacs de Bucarest. Selon les ONGs, chaque habitant de la capitale roumaine bénéficierait de 8,5 m2 de verdure. De toute façon, Bucarest est devenu un perpétuel chantier, ce qui entraîne un niveau de pollution de l’air qui tue des milliers de personnes chaque année. La nature réclame ses droits. Finira-t-elle par triompher ? (Trad. : Dominique, Ioana Stăncescu)

  • Espaces verts à Oradea

    Espaces verts à Oradea

    Capitale verte de la Roumanie l’année dernière, la ville d’Oradea (ouest) semble vouloir reconfirmer son titre en 2014. L’édile d’Oradea a annoncé qu’en dehors des projets européens – le développement économique, l’amélioration du chauffage centralisé et de services publics – les parcs de la ville constituent une des priorités de la municipalité. Il souhaite assurer à chaque habitant d’Oradea un parc à proximité de son logement ou de son lieu de travail et a présenté le plan du réseau vert d’espaces de détente.



    Selon ce plan, l’aménagement de plus de 24 ha de nouvelles zones vertes devrait commencer dans la ville, de manière à ce que, quelle que soit la zone résidentielle qu’il habite, un citoyen arrive dans un parc en 5 minutes tout au plus. Deux corridors verts sont prévus le long du Criş Rapide, la rivière traversant la ville, et du ruisseau Peţa, connectés entre eux par des allées continues et attrayantes. Le fait de relier les zones vertes en réseau permettra aux habitants d’Oradea de se promener à pied ou en vélo, de prendre du bon temps sur une terrasse ou de pique-niquer, de visiter le zoo ou de se détendre dans un parc.



    Le maire d’Oradea, Ilie Bolojan : « Pratiquement, nous nous proposons, les deux prochaines années, de réaliser de nouveaux espaces verts sur 24 ha que nous avons déjà choisis, et ces espaces, nous les relierons entre eux par deux couloirs verts. Ils doivent être accessibles au possible pour tous les habitants d’Oradea, étant donné que certains quartiers ne disposent pas d’espaces verts adéquats. Dans la zone Oancea, par exemple, deux emplacements sont prévus. Pour l’un, de 7000 m², les travaux seront réalisés par un partenariat public-privé, la municipalité ne dépensera rien, et le parc devra être prêt au 1er juin. Une autre parcelle d’1,5 ha est disponible, et à l’automne 2015 nous voulons en faire un parc aussi. Un autre espace important, mais dégradé, est à retrouver dans la zone Xenopol. Nous nettoierons cet espace de 4 ha ; une partie sera réservée à des terrains de sport, et sur le restant, nous aurons une zone verte après nettoyage, et ce avant l’automne. »



    La colline Ciuperca (le Champignon) fera également partie du réseau vert ; ce sera un véritable jardin botanique en plein air, qui sera aménagé avec des fonds européens. L’appel d’offres pour l’exécution des travaux a déjà eu lieu.



    En dehors des grands parcs, 10 mini-parcs destinés aux enfants seront réalisés cette année à Oradea. Les plus de 20 ha d’espaces verts rejoindront les 129 autres déjà existants, pour le plus grand bonheur des habitants de la ville. (trad. Ligia Mihaiescu)