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  • Le cas Kövesi : la décision de la Cour européenne des droits de l’homme

    Le cas Kövesi : la décision de la Cour européenne des droits de l’homme


    La Roumaine Laura Codruţa Kövesi a gagné le procès contre
    l’Etat roumain à la Cour européenne des droits de l’homme, concernant sa
    révocation de la fonction de cheffe de la Direction nationale anticorruption. Selon la CEDH, en
    la révoquant avant la fin de son mandat, la Roumanie avait violé les droits de
    l’ancienne procureure en chef. Plus encore, sa destitution a été abusive,
    alors que Mme Kövesi n’a pas eu la possibilité de la contester. Laura
    Codruţa Kövesi a dénoncé à Strasbourg sa destitution par décret présidentiel, suite
    à une décision de la Cour constitutionnelle de Roumanie, précisant que deux de
    ses droits fondamentaux avaient été ainsi transgressés. Il s’agit du droit à un
    procès équitable, vu qu’elle n’a pas eu d’accès à un tribunal pour se défendre,
    et du droit à la liberté d’expression, puisque son limogeage avait eu lieu sur
    la base d’une évaluation du ministre de la Justice de l’époque, Tudorel Toader,
    réalisée après que Mme Kövesi avait exprimé son opinion sur plusieurs réformes
    législatives visant le système judiciaire roumain.






    A l’heure où l’on parle, Laura Codruța Kövesi estime que la
    décision de la Cour européenne des droits de l’homme ne doit pas rester sans conséquences
    et que la Cour constitutionnelle de Roumanie (CCR) devrait se prononcer « sur des principes » et non pas à
    l’égard « des personnes ». Cette décision est « une victoire de tous
    ceux qui ont soutenu la justice ces dernières années », estime Mme Kövesi,
    actuellement
    à la tête du Parquet européen.






    A
    son tour, le chef de l’Etat roumain a déclaré que la décision de la Cour européenne
    des droits de l’homme était « sans précédent » et que la Cour
    constitutionnelle de Roumanie était donc obligée de réviser « sans plus
    tarder » aussi bien la décision concernant la révocation de l’ancienne
    cheffe de la DNA, que toute autre décision «concernant de simples déclarations,
    fussent-elles nature politique». « La crédibilité de la Cour
    Constitutionnelle, de toute façon compromise par certaines décisions
    controversées prises ces dernières années, est désormais fortement ternie », a
    martelé le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis.






    Par
    contre, le président de la CCR, Valer Dorneanu, affirme que ceux qui souhaitent
    analyser de « manière objective et sans parti pris » cette décision
    de la CEDH constateront « qu’elle ne comporte aucune critique à l’adresse
    de la CCR ».






    Pour
    le président du Parti National Libéral et premier ministre, Ludovic Orban, la CCR est compromise suite
    à cette décision de la CEDH. Il insiste donc sur la nécessité de réexaminer la
    manière dont la Cour est formée et son fonctionnement.






    Depuis
    l’opposition, le porte-parole du Parti Social Démocrate, Lucian
    Romaşcanu, déclare que la décision concernant Mme Kövesi sanctionne une
    procédure liée aux droits et aux libertés et que le PSD n’en est surtout pas
    responsable.






    Les réactions internationales n’ont pas tardé non plus.
    Le New York Times écrit par exemple que l’actuelle procureure en chef antifraude de
    l’UE « a été injustement révoquée » de son ancien poste. « Sa
    révocation fut l’apogée des manœuvres du gouvernement social-démocrate de
    l’époque pour changer la législation judiciaire et remplacer les procureurs en
    chef, ce qui a entraîné des protestations de rue massives et a alarmé la
    Commission européenne », ajoute le quotidien américain. En même temps, comme le
    souligne la publication londonienne Emerging Europe, « la victoire à la
    CEDH de l’héroïne anticorruption place la CCR sous des projecteurs
    non-désirables ». D’ailleurs, la même publication désignait récemment Laura
    Codruța Kovesi « personnalité de l’année 2020 ». Vu que l’ancienne cheffe
    de la DNA n’a pas demandé des dommages-intérêts, « le verdict de la CEDH
    coûtera sans doute cher la CCR, dont l’indépendance et la crédibilité sont
    mises visiblement en question », conclut la publication britannique Emerging
    Europe.



  • La semaine du 25 février au 02 mars 2019

    La semaine du 25 février au 02 mars 2019

    Protestations sans précédent des magistrats roumains

    Cela fait une semaine que les magistrats de Roumanie ont démarré des protestations sans précédent pour dénoncer les modifications opérées dans les lois de la justice par le gouvernement par décret d’urgence. Plusieurs parquets ont suspendu leur activité en signe de protestation. Ils ont été rejoints, en première, par le Parquet anti mafia et antiterrorisme et ne traitera que les urgences entre le 26 février et le 8 mars. Le juges du Tribunal de Bucarest ont eux aussi suspendu leur activité jusqu’au 7 mars. Les magistrats demandent l’abrogation du Décret n° 7, sinon, estiment-ils l’indépendance de la justice est menacée. Ils exigent aussi que la nouvellement créée Section d’investigation des magistrats suspende son activité jusqu’à ce que la Cour de Justice de l’UE ne se prononce à l’égard des contestations déposées contre la création de cette Section. Entre temps, le ministre de la Justice, Tudorel Toader, a rédigé un nouveau décret d’urgence qui annulera plusieurs mesures du controversé Décret n° 7, dont celle qui prévoit que les juges et les procureurs peuvent devenir des procureurs de haut niveau.

    L’ancienne cheffe de la Direction nationale anticorruption de Roumanie est la favorite de Bruxelles au poste Procureur européen.

    L’ancienne cheffe de la Direction nationale anticorruption de Roumanie, Laura Codruţa Kovesi, est en première position des préférences de Bruxelles pour les fonctions de Procureur européen. Auditionnée ces jours-ci par les commissions CONT (la commission de contrôle budgétaire) et LIBE (Libertés civiles, justice et affaires intérieures) du Parlement européen, Mme Kovesi a reçu la majorité des voix, devançant ses contre-candidats – le Français Jean-François Bohnert et l’Allemand Andres Ritter.

    Ce résultat n’est pas uniquement une victoire personnelle, affirme-t-elle: « Ce vote n’est pas seulement pour moi, c’est un vote pour l’ensemble du système roumain de justice. C’est un vote pour tous les citoyens de la Roumanie qui, ces dernières années, ont soutenu l’Etat de droit et la lutte contre la corruption. C’est un vote pour tous les procureurs et les juges d’Europe qui travaillent sous pression. Je n’ai pas eu le soutien du gouvernement de Bucarest, je ne l’ai pas demandé non plus, je ne l’attendais pas et je ne l’attends pas.»

    A Bucarest, l’opposition parlementaire de droite a salué les victoires remarquables de l’ancienne cheffe du Parquet anticorruption sans oublier de critiquer la coalition au pouvoir, formée du Parti Social-Démocrate (PSD) et de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates (ALDE). De l’avis de l’opposition, le pouvoir en place à Bucarest a « trahi la Roumanie » et a « mis sur pied une campagne de dénigration » de la candidate roumaine. Le fait que le Parti Social-Démocrate (PSD) et l’Alliance des Libéraux et des Démocrates (ALDE) aient voté contre la candidate roumaine et les réactions du pouvoir de gauche de Bucarest en disent long sur cette situation plus qu’inhabituelle. Par exemple, le sénateur social-démocrate Claudiu Manda a déclaré que des députés européens sociaux-démocrates de Roumanie avaient voté contre Mme Kovesi parce qu’ils savaient très bien quels abus la DNA avait commis. Le Bureau du Parquet public européen sera opérationnel avant la fin 2020 et son siège sera établi à Luxembourg. Son procureur en chef aura un mandat de 7 ans.

    Recommandations de la Commission européenne

    L’économie roumaine se heurte à de forts risques, avertit la CE dans son rapport semestriel par pays. Paru mercredi, le document mentionne entre autres, que l’ordonnance d’urgence 114 adoptée par le gouvernement, tout comme la loi qui plafonne rétroactivement les taux d’intérêt des crédits hypothécaires risquent de porter atteinte au bon fonctionnement du secteur financier. La Commission européenne affirme dans son rapport que les mesures stipulées par l’ordonnance mentionnée affaiblissent sévèrement le deuxième pilier des pensions complémentaires de retraite administrées par des sociétés privées. Les mesures, disent les experts, auront des effets négatifs sur les futures retraites des Roumains, puisqu’elles provoqueront de l’incertitude, en rendant l’économie nationale moins attrayante aux yeux des investisseurs roumains et étrangers. Les risques qui menacent l’économie roumaine découlent d’une hausse de déficit de compte courant, de la majoration des coûts de la main d’œuvre suite à l’augmentation du SMIC et des salaires dans la fonction publique. La Commission européenne tire la sonnette d’alarme sur les faibles performances dans les systèmes d’Education et de la Recherche. Dans son rapport, l’Exécutif communautaire met en lumière la nécessité que la Roumanie encourage les investissements, à travers la mise en place de nouvelles réformes et d’une politique fiscale responsable.

    Sommet du B9 en Slovaquie

    Les présidents roumain, bulgare, tchèque, estonien, hongrois, letton, lituanien, polonais et slovaque se sont réunis cette semaine à Kosice, en Slovaquie, pour un nouveau sommet du B9, dont font partie des Etats membres de l’UE et du flanc est de l’OTAN. A l’issue des pourparlers les 9 leaders ont convenu que l’UE et l’OTAN étaient plus fortes ensemble. Les débats ont eu lieu d’ailleurs en présence du secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. L’accent y a été mis sur les évolutions de sécurité dans le voisinage est et dans la région de la Mer Noire, dans le contexte où la Russie continue de menacer la stabilité de la région. Le président roumain Klaus Iohannis s’est dit préoccupé des évolutions en mer Noire, qui exigent des efforts supplémentaires de la part des Etats alliés, en ce qui concerne la défense terrestre, aérienne et maritime et la présence avancée renforcée de l’OTAN, a souligné le président roumain. Et lui d’ajouter que les partenaires de l’Est devraient être soutenus davantage afin qu’ils parviennent à accroître leurs capacités de défense face à n’importe quel type de menace – militaire, cybernétique ou relevant de la propagande. Notons que le format B9, abréviation du syntagme « neuf pays de Bucarest », a été lancé à l’initiative des présidents de la Roumanie et de la Pologne. Le premier sommet B9 a eu lieu en novembre 2015 à Bucarest, le deuxième à Varsovie en juin 2018. (Trad. Valentina Beleavski, Ioana Stancescu)

  • 08.01.2019 (mise à jour)

    08.01.2019 (mise à jour)

    Bruxelles – Le ministre délégué aux Affaires européennes, George Ciamba, a participé, à Bruxelles, à la réunion du Conseil Affaires générales, présidée, en première, par la Roumanie. Cétait loccasion pour Bucarest de présenter la liste des priorités de sa présidence du Conseil de lUnion, quelle exercera au premier semestre 2019. Le Brexit, le cadre financier pluriannuel sur la période 2021-2027 et la lutte contre la désinformation en ligne dans le contexte de prochaines élections européennes ont fait partie des thèmes abordés à cette occasion à Bruxelles, par le ministre George Ciamba. La visite à Bucarest les 10 et 11 janvier prochain du Collège des Commissaires européens marque pratiquement le moment du lancement officiel à Bucarest de la présidence roumaine du Conseil de lUE, a précisé le ministre Ciamba. Les quatre piliers du mandat roumain sont lEurope de la convergence, lEurope de la sécurité, lEurope en tant quacteur régional et lEurope des valeurs communes.



    Autriche – Les travailleurs roumains dAutriche, qui ont vu diminuer, suite aux modifications opérées dans la législation autrichienne, les allocations reçues pour leurs enfants restés en Roumanie, peuvent sadresser au Centre SOLVIT Roumanie, fonctionnant dans le cadre du ministère des affaires étrangères de Bucarest. SOLVIT est un réseau mis au point et coordonné par la Commission européenne dans le domaine du marché intérieur, et dont le fonctionnement repose sur la coopération des 31 centres créés au sein des administrations publiques des Etats membre de lEspace Economique Européen. Concrètement, en cas de problème, le Centre SOLVIT Roumanie contactera le Centre SOLVIT Autriche qui devra contacter à son tour lautorité nationale compétente pour identifier une solution. Par ailleurs, lEtat roumain a lancé des démarches auprès de la Commission européenne au sujet des mesures législatives autrichiennes qui ramènent les allocations pour les enfants des travailleurs roumains dAutriche au niveau des allocations de Roumanie.



    Cohésion – La Commission européenne a prévu pour la Roumanie une allocation en matière de politique de cohésion de 31 milliards deuros pour la période 2021 – 2027, 8% de plus que pour lexercice 2014-2020, a déclaré la commissaire européenne à la Politique régionale, Corina Creţu. Lenveloppe pour la politique de cohésion est la plus importante – 373 milliards deuros pour la période de laprès-2020, et la Roumanie, ainsi que la Bulgarie, la Grèce, lEspagne, lItalie et la Finlande, toucheront des sommes plus conséquentes par rapport à lexercice actuel, a ajouté la responsable européenne. Selon Corina Creţu, la Commission européenne souhaite lancer rapidement les négociations avec le Conseil et le Parlement européen (les trialogues) et simplifier les procédures daccès aux fonds européens. Les retards dans la mise en œuvre des projets seront ainsi évités, et cela concernera des centaines de milliers de projets (dans le domaine social, des transports, de la santé, de la recherche, de lefficience énergétique, de lagenda numérique etc.) dans tous les Etats membres, a remarqué la commissaire européenne. Corina Creţu précise quelle abordera ce sujet dans le cadre de la visite quentreprennent à Bucarest les 10 et 11 janvier prochains le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, le président du Conseil européen, Donald Tusk, le président du Parlement européen, Antonio Tajani, et le Collège des commissaires.



    Parquet anticorruption – Ladjoint du procureur en chef du Parquet anticorruption, Călin Nistor, va assurer la période dintérim à la tête de linstitution après que lactuelle titulaire, Anca Jurma a annoncé ne plus désirer que son mandat de chef par intérim du Parquet anticorruption soit prorogé. Le procureur général de la Roumanie, Augustin Lazăr, présent mardi a une réunion avec la direction du Parquet anticorruption, a pris la décision de ne plus avancer de nom pour occuper le poste de procureur en chef par intérim. Alors, selon le règlement intérieur du Parquet anticorruption deux des adjoints du procureur en chef, Călin Nistor et Marius Iacob, sont pressentis pour occuper, dans lordre, le poste de procureur en chef par intérim. Le poste de procureur en chef du Parquet anticorruption est à prendre, après que lancienne titulaire, Laura Codruţa Kovesi, a été relevée de ses fonctions par un décret issu le 9 juillet dernier par le président Klaus Iohannis, en vertu dune décision de la Cour constitutionnelle portant sur laffaire. Le ministre de la Justice a ultérieurement avancé le nom dAdina Florea pour occuper ce poste, mais le chef de lEtat a rejeté la proposition ministérielle. Par ailleurs, Laura Codruta Kovesi avait annoncé avoir déposé au mois de décembre dernier une plainte devant la Cour européenne des droits de lhomme, réclamant des violations aux Droits de lHomme à son égard dans le processus qui a mené à sa révocation.



    Banques – Le gouverneur de la Banque nationale de Roumanie, Mugur Isărescu, a déclaré, dans une conférence de presse, que lordonnance durgence du gouvernement par laquelle les banques, entre autres, seront surtaxées, na pas été discutée par lExécutif ni avec les représentants du secteur bancaire, ni avec la Banque centrale. M Isărescu a ajouté que la Banque nationale de Roumanie avait des éclaircissements à demander sur la manière dont cette taxe sappliquera et quil demanderait que le décret durgence soit discuté au Comité national pour la surveillance macro prudentielle, parce quil a un impact sur lensemble du système. Lordonnance adoptée en décembre dernier prévoit, entre autres, de taxer les établissements financiers et bancaires suivant lévolution de lindice Robor, soit le taux dintérêt moyen de prêt entre les institutions bancaires de Roumanie, et selon les spécialistes de la BNR, son évolution est liée à linflation et au niveau de liquidité sur le marché.



    Migrants – La Roumanie, et dautres Etats membres de lUE, ont exprimé leur disponibilité de principe pour prendre en charge 5 migrants, a annoncé, mardi, le ministère des Affaires étrangères de Bucarest. Selon ce dernier, la décision est un geste ponctuel de solidarité que la Roumanie, qui assure la présidence semestrielle du Conseil de lUE souhaite faire passer, un signal positif, dencouragement des autres Etats de lUnion à suivre une conduite similaire, vu la situation particulièrement délicate dans laquelle se trouvent les 49 migrants. Ils sont arrivés à bord de deux navires au large des côtes maltaises sans recevoir la permission de mouiller ; ces derniers jours, 248 autres migrants de différents pays dAfrique du Nord sont arrivés à Malte, selon le MAE. La présidence roumaine du Conseil de lUE plaide pour renforcer la coopération avec les Etats africains dorigine et de transit afin de gérer la migration clandestine à la source et de consolider les politiques de développement par rapport aux Etats africains, censées conduire à une réponse durable devant ce phénomène.



    Grippe – La ministre de la Santé, Sorina Pintea, a fait état mardi de la mort de quatre personnes, emportées par la grippe. La ministre a déclaré que pour linstant on ne pouvait pas parler dune épidémie de grippe, mais que lon craint que le virus ne sactive davantage au mois de février. Selon les spécialistes du Centre national pour la surveillance et le contrôle des maladies transmissibles, 67 personnes ont été touchées par le virus depuis le début de la saison froide. Jusquà la fin de lannée passée, 1,2 millions de personnes appartenant aux groupes à risque ont été vaccinées grâce aux vaccins distribués par le ministère de la Santé.




  • 08.10.2018  mise à jour)

    08.10.2018 mise à jour)

    Référendum — 21, 10 % des électeurs roumains ont participé ce weekend au référendum prévoyant dinscrire dans la Loi fondamentale la définition de la famille en tant qu’union entre un homme et une femme pour remplacer le syntagme d’union entre deux époux. Selon les données fournies par le Bureau électoral central, la présence aux urnes a été en dessous de la barre des 30% nécessaires pour que la consultation soit validée. Sur l’ensemble des personnes ayant voté samedi et dimanche, 91,5% ont dit oui” à une redéfinition de la famille en Roumanie, tandis que 6,5% ont été contre. Voté déjà par le Parlement, le projet de révision de la Constitution repose sur une initiative citoyenne qui a reccueilli plus de 3 millions de signatures favorables à cette nouvelle définition. Par ailleurs, le ministre délégué aux Affaires européennes, Victor Negrescu, a fait savoir que la semaine prochaine serait soumis au Parlement le projet de loi sur le partenariat civil. Le texte a été débattu avec les partenaires de la société civile et les formations politiques, a précisé Victor Negrescu.



    DNA — La Section des procureurs du Conseil supérieur de la magistrature de Roumanie a donné un avis négatif sur la proposition du ministre de la Justice, Tudorel Toader, de nommer Mme Adina Florea comme procureure en chef de la Direction nationale anticorruption. Notons que cet avis est facultatif et que la décision de nomination revient au président Klaus Iohannis. Dans son dossier de candidature, Adina Florea considère que, mis à part ses progrès enregistrés dans la lutte anticorruption, la DNA a également été à l’origine de dérapages envers l’Etat de droit. Rappelons-le, Adina Florea s’est vu proposer à la tête du Parquet anticorruption après le départ de Laura Codruta Kovesi, révoquée de ses fonctions par le chef de l’Etat suite à une décision de la Cour constitutionnelle.



    Justice – La Haute Cour de Cassation et de Justice de Roumanie a reporté au lundi 5 novembre la première audience de l’appel interjeté par le Parquet anticorruption dans un dossier où l’ancien juge à la Cour Constitutionnelle, Toni Grebla, a été acquitté en première instance. Rappelons-le, en mai dernier, trois juges de l’Instance suprême ont acquitté M. Grebla dans un dossier de corruption où il était accusé de trafic d’influence, de création de groupe criminel, d’opérations financières incompatibles avec sa fonction et de fausses déclarations. Dans le contexte d’un remaniement gouvernemental prévu en octobre, Toni Grebla pourrait assurer les fonctions de secrétaire général du gouvernement à l’initiative du chef de file du PSD, Liviu Dragnea.



    Procès — La Haute Cour de Cassation et de Justice de Roumanie a reporté au 5 novembre le jugement de l’appel dans le dossier des embauches fictives, dans lequel Liviu Dragnea a été condamné en première instance à 3 ans et 6 mois de prison ferme. En juin dernier, le Tribunal a condamné le leader du PSD pour incitation à l’abus de fonctions. Il sagit dune affaire dans laquelle deux membres du PSD ont été embauchées par la Direction Générale dAssistance Sociale et de Protection de lEnfance de Teleorman (sud), à lépoque où Liviu Dragnea était président du Conseil départemental. Selon les procureurs anticorruption, les deux employées ne se sont pas présentées au travail et nont donc réalisé aucune des activités figurant dans leur contrat dembauche. En réalité, elles auraient déroulé leur activité exclusivement au siège de lorganisation départementale du PSD, dirigée par Liviu Dragnea. Liviu Dragnea rejette toutes les accusations. En 2016, il a été condamné à 2 ans de prison avec sursis pour tentative de fraude électorale, mais l’été dernier, la Haute Cour de Cassation et de Justice a annulé le sursis. Poursuivi pour abus de fonctions, Dragnea fait l’objet de deux autres deux autres dossiers, dont l’un rouvert la semaine dernière suite à des rapports de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF).



    Francophonie – L’Arménie s’est mise à l’heure francophone, puisqu’elle accueille, les 11 et 12 octobre, le 17e Sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie. En attendant, d’autres événements en marge de cette réunion s’égrènent tout au long de cette semaine. Ainsi, la capitale arménienne, Erevan, sera la scène d’un forum économique et d’un autre sur le numérique, ainsi que d’un débat sur l’entrepreneuriat économique et numérique chez les jeunes et chez les femmes. Egalement cette semaine, les participants se verront présenter le Rapport de l’Observatoire de la langue française et le gagnant ou la gagnante du Prix des 5 continents pour la création littéraire. Et puis, ils seront bien sûr conviés au Grand concert de la Francophonie, auquel aurait dû être présent aussi Charles Aznavour, sa disparition étant regrettée par tous les Arméniens. J’ajouterai, dans cette première correspondance d’Erevan que l’ambiance y est très chaleureuse, les quelques Arméniens que j’ai pu déjà rencontrer sont très accueillants et vous font de la conversation en… anglais. (Ileana Taroi)



    Météo — Il fera beau et plus chaud qu’à l’accoutumée en cette période de l’année, les températures maximales devant aller jusqu’à 26°. Le ciel sera temporairement nuageux sur le sud et l’est du territoire.

  • 28.02.2018

    28.02.2018

    DNA – La cheffe de la Direction nationale anticorruption (DNA) de Roumanie, Laura Codruta Kovesi a présenté aujourd’hui le rapport d’activité pour l’année 2017 de l’institution qu’elle dirige depuis mai 2013. Elle a déclaré que l’année dernière avait été particulièrement difficile pour ce qui est de la lutte contre la corruption, qui a été fortement contestée et mise en question. Mme Kovesi a pourtant annoncé que les procureurs du Parquet anticorruption avaient solutionné plus de 3800 dossiers, un record depuis la création de l’institution, et mis sous séquestre des biens d’une valeur de plus de 200 millions d’euros. Rappelons-le, le ministre de la Justice, Tudorel Toader a déclenché la semaine dernière les procédures de révocation de ses fonctions de la cheffe de la Direction nationale anticorruption. Le responsable roumain a précisé que sa décision reposait sur des faits intolérables dans un Etat de droit. Le ministre Toader a reproché à Mme Kövesi avoir fait preuve d’excès d’autorité dans ses relations avec les procureurs anticorruption, de s’être impliquée dans des dossiers instruits par l’institution et de ne pas avoir procédé à des vérifications dans le cas de certains procureurs soupçonnés d’abus. Mercredi, le Conseil supérieur de la Magistrature a donné un avis négatif sur la demande de révocation de Laura Codruta Kovesi. L’avis du Conseil est consultatif, puisque ce sera au président roumain, Klaus Iohannis, d’adopter la décision finale. Dans un premier temps, celui-ci avait déclaré qu’il n’y avait pas de raisons pour révoquer la procureure en chef de la Direction nationale anticorruption. Côté politique, le Parti Social Démocrate (PSD), principal parti de la coalition gouvernementale, a affirmé que la demande de révocation reposait sur des arguments solides. Par ailleurs, l’opposition de droite évoque une décision prise par le ministre Tudorel Toder sous la pression d’hommes politiques et d’affaires se trouvant dans le collimateur de la DNA. Rappelons-le, le lancement des procédures de révocation de Laura Codruta Kovesi marque l’apogée des tensions entre la majorité politique de gauche et le pouvoir judiciaire, tensions entretenus par l’intention du PSD de modifier les lois de la Justice.

    Cour Constitutionnelle – Les compétences du président roumain, Klaus Iohannis, de nommer des juges aux fonctions de président et de vice-président de la Haute Cour de Cassation et de Justice transgresse les compétences constitutionnelles du Conseil supérieur de la magistrature, selon une décision de la Cour Constitutionnelle de Roumanie au sujet de la modification de la loi sur le statut des juges et des procureurs. Ce 30 janvier, la Cour Constitutionnelle constatait que cette loi était dans son ensemble conforme à la Constitution pour ce qui est des critiques déposées par la Haute Cour de Cassation et de Justice et par le Parti National Libéral. Conformément à ces modifications, le président roumain sera obligé de nommer le président et les Vice-présidents de la Haute Cour de Cassation et de Justice conformément à la proposition de la section en charge des juges du Conseil supérieur de la magistrature. La Cour Constitutionnelle de Roumanie constatait que les attributions du président seraient dépourvues de contenu s’il ne peut plus refuser la nomination d’un magistrat, mais l’élimination de ce droit ne poserait pas des problèmes de conformité à la constitution. La modification législative consoliderait même le rôle du Conseil supérieur de la magistrature en tant que garant de l’indépendance de la Justice.

    Timmermans – Le premier vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, chargé de l’Amélioration de la législation, des Relations interinstitutionnelles, de l’État de droit et de la Charte des droits fondamentaux, fera ce jeudi une visite à Bucarest. Selon la représentation de la Commission européenne en Roumanie, il rencontrera le chef de l’Etat Klaus Iohannis, la première ministre Viorica Dancila et les présidents des deux Chambres du Parlement de Bucarest, Calin Popescu-Tariceanu et Liviu Dragnea. Le responsable européen rencontrera aussi des représentants du système judiciaire et des membres de la Commission parlementaire en charge de la modification des lois gérant la Justice.

    Motion – Les députés du Parti National Libéral (PNL) ont déposé aujourd’hui durant la réunion plénière de la Chambre des Députés une motion à l’encontre du ministre de l’Education nationale Valentin Popa. Le bilan de l’alliance PSD – Alliance des Libéraux et des Démocrates (ALDE) dans le domaine de l’Education comporte la fermeture d’écoles, au cours de l’année même du Centenaire de la Grande Union, la destitution d’inspecteurs qui n’obéissent pas aux directives politiques, l’organisation d’examens contrairement à la loi, la hausse du décrochage scolaire et l’émission de diplômes qui ne certifient pas des compétences, affirment les libéraux. Le PNL tire ainsi la sonnette d’alarme sur l’activité d’un ministre du cabinet dirigé par Viorica Dancila, a déclaré le leader du groupe libéral de la Chambre des Députés, Raluca Turcan.

    Météo – La météo est toujours hivernale en Roumanie. Jusqu’à jeudi matin, deux tiers du pays fait l’objet d’une alerte orange et 13 comtés du nord-ouest font l’objet d’un code jaune en raison du grand froid. A cause des chutes de neige et des tempêtes de neige, plusieurs départements du sud et du sud-est du pays ont été placés en vigilance orange et jaune. Dans ces régions, la vitesse du vent dépassera les 55 km à l’heure pour arriver jusqu’à 70 km à l’heure. Les conditions météorologiques ont perturbé les transports de Roumanie. Plusieurs dizaines de routes sont fermées, de nombreux trains ont été annulés et plusieurs vols au départ de l’aéroport bucarestois d’Otopeni ont pris des retards. Les écoles demeurent fermées à Bucarest et dans plusieurs départements du sud et du sud-est. Les maximas de la journée iront de 6 12 à -3 degrés. -7 degrés à midi à Bucarest.

  • A la Une de la presse roumaine 28.02.2018

    A la Une de la presse roumaine 28.02.2018

    La cheffe du Parquet anticorruption de Roumanie sera-t-elle – oui ou on – révoquée ? La presse roumaine en débat longuement.

  • Réactions à la proposition de révocation de la cheffe du Parquet anticorruption

    Réactions à la proposition de révocation de la cheffe du Parquet anticorruption

    Une décision en ce sens du ministre roumain de la Justice avait été longuement ajournée et par conséquent attendue avec beaucoup d’impatience. Finalement, Tudorel Toader a fait savoir jeudi dans la soirée avoir déclenché la procédure de révocation de ses fonctions de la cheffe du parquet anticorruption de Roumanie, Laura Codruţa Kövesi, qui occupait ce poste depuis 2013.

    Une décision reposant sur des faits et des actes intolérables dans un Etat de droit, aux dires du ministre, des faits qu’il a réunis dans un rapport présenté devant la presse. La cheffe de la DNA aurait excédé ses attributions et exercé une pression sur le gouvernement et sur le bon fonctionnement des institutions, accuse le ministre de la Justice. Tergiversation des solutions de différents dossiers, manque de réaction dans la vérification de certains procureurs, déclarations publiques inadéquates – autant de reproches formulés également par le ministre à l’adresse de Mme Kövesi.

    Tudorel Toader: « La Direction nationale anticorruption (DNA) ne s’identifie plus à son procureure en chef, dont les actions, cette dernière année, ont prouvé être à même de mettre en danger l’institution même qu’elle dirige, par son excès d’autorité, par son comportement discrétionnaire, son non-respect de l’autorité du Parlement et du rôle et des compétences du gouvernement, par ses contestations des décisions de la Cour Constitutionnelle et de son autorité.»

    Les réactions de la classe politique de Bucarest n’ont pas tardé. Le Parti Social Démocrate (PSD), principale formation politique de la coalition au pouvoir, estime que cette demande de révocation est fondée, car basée sur un rapport très bien argumenté. De l’avis du sénateur social-démocrate Şerban Nicolae, un tel document devrait donner du fil à retordre à tous, car il met en lumière plusieurs vulnérabilités des autorités de l’Etat roumain.

    Şerban Nicolae : « Mieux serait que toutes ces choses n’existent pas : ni les faits graves présentés, ni le besoin de demander une révocation. Malheureusement, le ministre de la Justice vient de présenter des éléments extrêmement graves, ce qui explique en quelque sorte les sérieux dysfonctionnements signalés par la société en ce qui concerne l’activité de la DNA, tout comme la faible crédibilité des actions des procureurs anticorruption et les résultats discutables obtenus notamment ces derniers temps. »

    Pour sa part le Parti National Libéral (PNL), d’opposition, ne partage pas cette opinion. Bien au contraire, il pointe de doigt une décision prise par le ministre Tudorel Toader, sous la pression des politiciens ayant des démêlés avec la Justice.

    Le porte-parole des libéraux, Ionel Dancă affirme : « Au moment où le chef de la DNA est révoqué suite aux pressions de personnes faisant l’objet de procès pénaux, le respect de la loi et la lutte contre la corruption en Roumanie deviennent optionnels. Cela est inacceptable dans une Etat de droit de l’UE».

    Un message critique vient aussi de la part de l’Union Sauvez la Roumanie (autre parti de l’opposition de droite), qui demande au président Klaus Iohannis de ne pas accepter la proposition du ministre de la Justice. Juste après l’annonce faite par Tudorel Toader, le chef de l’Etat, le seul en mesure de révoquer la procureure en chef de la DNA, a précisé dans un communiqué de presse maintenir son point de vue positif sur l’activité de l’institution. Estimant que le rapport sur l’activité du Parquet anticorruption manquait de clarté, le président, qui cohabite difficilement d’ailleurs avec le gouvernement, a promis que le document serait analysé dans les moindres détails par les départements de l’Administration présidentielle.

    A noter aussi que la présentation du rapport du ministre de la Justice était accompagnée par une manifestation contre Laura Codruta Kövesi, doublée par une nouvelle descente dans la rue, à Bucarest comme dans les grandes villes du pays, des milliers de Roumains pour lesquels Mme Kövesi est un symbole de la lutte anticorruption. Mécontente de la décision du ministre Toader, la population a demandé sa démission. Voici quelques-unes de ses explications :

    « Parce qu’il a demandé la révocation de la personne qui bénéficie du plus haut degré de confiance et parce que ses raisons ne sont pas très bien fondées»

    « Je veux vivre dans un pays où la justice soit indépendante, et non pas pilotée par le politique ».

    Avant de terminer, précisons que les événements de Roumanie ont eu aussi des échos dans la presse internationale. Par exemple, l’AFP note que le déclenchement de la procédure de révocation de Laura Codruţa Kövesi marque l’apogée des tensions entre la majorité politique de gauche et le pouvoir judiciaire, tensions alimentées par l’intention du PSD de modifier les lois de la Justice. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Un dossier compliqué

    Un dossier compliqué

    La justice roumaine, qui fait lobjet dune stricte surveillance de Bruxelles, a durci sa lutte contre la corruption de haut niveau. Depuis deux ans, un ancien premier ministre, plusieurs ministres et politiciens de haut rang reconnus coupables de corruption ont été condamnés à la prison. Au cas où les soupçons du Parquet anticorruption (DNA) s’avèreraient fondés, les Roumains pourraient assister à l’affaire la plus retentissante de ces derniers temps.



    Concrètement, à la fin de la semaine passée, l’institution mentionnée a demandé à la présidence, au Parlement de Bucarest et au Parlement européen, de lever l’immunité dont disposent pas moins de 9 anciens ministres, issus de différentes formations politiques et qui avaient exercé leurs fonctions dans des cabinets de gauche ou de centre-droit. Une mesure nécessaire pour pouvoir engager la poursuite pénale à leur encontre. Les dignitaires visés par l’enquête sont suspectés de trafic d’influence, de corruption active ou passive, de blanchiment d’argent ou d’abus de fonctions dans une affaire d’attribution de licences informatiques.



    Les faits incriminés remonteraient à 2001. Un des contrats concerne l’acquisition de licences pour les produits de la société américaine Microsoft, conclu entre le gouvernement de Bucarest et la compagnie Fujitsu Siemens Computers, laquelle aurait été favorisée. Selon le Parquet anticorruption, sur les 54 millions de dollars versés par le gouvernement, 20 millions ont représenté des commissions réclamées par les personnes impliquées dans ce contrat, y compris au sein des ministères.



    Un autre contrat porte sur lachat par le ministère de lEnseignement de près de 180.000 licences Microsoft destinées aux écoles roumaines, soit environ 73.000 de plus par rapport au nombre dordinateurs compatibles dont disposaient ces établissements à lépoque. Ce contrat aurait provoqué une perte de plus de 5 millions deuros pour lEtat. Les procureurs ont identifié des versements bancaires, provenant de compagnies impliquées dans ces contrats, dans les comptes dau moins trois des anciens ministres visés.



    Tous les 9 ministres se trouvant dans le collimateur de la justice clament leur innocence. Ancienne ministre de l’éducation, la sociale-démocrate Ecaterina Andronescu rejette les accusations et déclare n’avoir jamais perçu d’argent de qui que ce soit. Şerban Mihăilescu, ancien secrétaire général du gouvernement de gauche entre 2000 et 2003 nie lui aussi les faits dont il est accusé. Enfin, mais non en dernier lieu, Daniel Funeriu et Valerian Vreme — accusés d’abus de fonctions — se sont auto-suspendus du parti de centre-droit, le Mouvement Populaire, qui réaffirme son plein appui au fonctionnement indépendant de la justice.



    Vu les nombreuses ramifications de l’affaire, l’enquête s’annonce compliquée. L’occasion pour le Parquet national anticorruption, lui-même accusé à maintes reprises de parti-pris politique, de contredire ses détracteurs et de prouver qu’il agit conformément au principe ’’la corruption n’a pas de couleur politique”. (trad. Mariana Tudose)

  • A la Une de la presse roumaine du 07.11.2013

    A la Une de la presse roumaine du 07.11.2013

    Roşia Montană pourrait figurer au patrimoine mondial de l’humanité et un nouveau ministre auditionné par le Parquet anticorruption — deux sujets à égalité de points dans la presse roumaine dans sa variante électronique.


  • 07.10.2013 (mise à jour)

    07.10.2013 (mise à jour)

    Justice – Le vice-premier ministre roumain, le social démocrate Liviu Dragnea, a été renvoyé devant les tribunaux lundi par le Parquet anticorruption dans un dossier de fraude électorale lors du référendum sur la destitution du président Traian Bàsescu. Il est accusé davoir mis au point un système national d’influence par lequel il aurait fait une fraude au vote lors du référendum. Selon les procureurs, Dragnea se serait trouvé à l’initiative du vote multiple, du tourisme électoral et de la falsification de signatures, entre autres, pour obtenir une présence aux urnes aussi importante que possible. Bien que la majorité des personnes présentes se soient prononcées pour la destitution de Bàsescu, le référendum a été invalidé en fin de compte, vu que le quorum de participation minimum de 50% n’a pas été atteint.



    Rosia Montana – Dernière semaine d’activité de la commission spéciale chargée du dossier de l’exploitation aurifère de Rosia Montana. Au bout de deux semaines d’auditions, examens et visites sur place, la classe politique et la société civile continuent d’avoir des opinions contradictoires. Tandis que le Parti National Libéral, au pouvoir et le Parti Démocrate Libéral, en opposition, affirment à l’unisson rejeter le projet, les sociaux-démocrates demeurent indécis. Entre temps, des dizaines de milliers de personnes ont à nouveau protesté dimanche, dans la capitale et dans plusieurs autres villes roumaines et étrangères contre le projet de Rosia Montana qui disent-ils, aurait un fort impact négatif sur l’environnement. En réplique, l’investisseur canadien affirme que le projet apporterait à l’économie roumaine un profit de plus de 5 milliards de dollars.



    Economie – L’économie roumaine a progressé de 1,8% au premier semestre 2013 par rapport à la même période de l’année dernière, informe l’Institut National de la Statistique. Selon la même source, le PIB a connu une hausse de 1,5% au deuxième semestre de l’année par rapport à la même époque en 2012. Précisons qu’en été, le FMI a révisé à la hausse les prévisions de croissance économique pour 2013 les ramenant de 1,6% à 2%.



    Séismes – Des experts de l’Institut National de Physique de la Terre appuyés par des experts du pétrole et du gaz examinent les causes des plus de 200 secousses telluriques produites depuis deux semaines dans le département de Galati, dans l’est de la Roumanie. Selon les spécialistes, les séismes sont dus à une faille activée dans la région. Les sismologues ne rejettent pas une possible liaison entre les secousses telluriques de la région de Galati et le séisme de magnitude 5,5 sur Richter qui a secoué dimanche matin la région de Vrancea.



    Animest – La 8e édition du festival international du film d’animation Animest se poursuit dans la capitale roumaine. Le cinéaste, Ron Diamond, membre de l’Académie américaine du cinéma, présente ce lundi en première, en Roumanie une collection de courts- métrages dont certains nominés pour les Oscars ou oscarisés. Jusqu’au 13 octobre, Anim’est propose des projections de courts et longs métrages, certains primés à des festivals internationaux, mais aussi des clips vidéo et publicitaires qui ont fait histoire. Anim’est s’inscrit dans le circuit pan- européen Cartoon et depuis 2012 il est soutenu par le programme MEDIA. Le festival réunit chaque année plus de 20.000 spectateurs.



    Sport – L’équipe féminine de tennis de table de la Roumanie rencontre, lundi, l’Allemagne, dans la finale du Championnat européen, organisé à Schwechat, en Autriche. Dans les demi-finales, la Roumanie, vice championne continentale en titre, a dépassé la Russie. L’équipe féminine de tennis de table de la Roumanie est forte de 3 titres européens, remportés en 1992, 2002 et 2005.

  • Justice et anticorruption

    Justice et anticorruption

    Pendant l’été 2012, la majorité sociale-libérale n’a pas réussi à destituer le président roumain Traian Basescu. Après un certain apaisement des passions, un pacte de cohabitation a été conclu entre le chef de l’Etat Traian Basescu et celui du gouvernement, le social-démocrate Victor Ponta. Au nom de l’intérêt national, les deux poids lourds de la politique roumaine ont décidé de mettre fin à leurs disputes et de se concentrer sur les problèmes courants de l’administration. Mais voilà que cet automne le président s’est déclaré inquiet au sujet de ce qu’il a appelé « une intervention du premier ministre dans la justice roumaine sans précédent depuis l’adhésion de la Roumanie à l’UE, en 2007. »



    Ces déclarations surviennent après le remplacement dun procureur ayant enquêté sur des cas retentissants de corruption. Le procureur général, Tiberiu Nitu, a annoncé mercredi soir avoir mis fin au mandat du procureur Lucian Papici à la tête dun département clé de la Direction nationale anti-corruption. Traian Basescu a demandé tant à Tiberiu Nitu, qu’au ministre de la Justice Robert Cazanciuc de respecter la règle selon laquelle le procureur en chef de la Direction nationale anti-corruption est celui qui propose des personnes à la direction de l’institution.



    Le chef de l’Etat a même menacé de rompre le pacte de cohabitation avec le premier ministre. Traian Basescu : « Je ne me porte plus garant du gouvernement Victor Ponta, parce que celui-ci a gravement transgressé le pacte et carrément foulé aux pieds la justice ».



    Pour sa part, Victor Ponta a annoncé ne pas vouloir dénoncer le pacte, parce que le pays a besoin surtout de stabilité. Victor Ponta précise que le procureur n’a pas été destitué en raison des dossiers qu’il instrumentait, mais parce que son mandat avait expiré. Victor Ponta : « J’attire l’attention au président Traian Basescu qu’un pas un avant a été fait. Ni Basescu, ni Ponta n’ont plus le pouvoir de nommer des procureurs. Pendant les 9 années de son mandat, Traian Basescu a contrôlé nos vies en tapant du poing sur la table. Pour lui l’indépendance de la justice veut dire promouvoir les personnes qui lui obéissent. »



    De l’avis des analystes, la nouvelle guerre des palais risque de paralyser l’administration. Ce qui plus est, cette affaire pourrait ralentir l’activité de la section du parquet anti-corruption chargée des dossiers de haute corruption, impliquant des noms sonores de la politique roumaine, tant du pouvoir que de l’opposition. (trad.: Bogdan Matei)

  • A la Une de la presse roumaine du 04.10.2013

    A la Une de la presse roumaine du 04.10.2013

    Le changement de deux procureurs à la tête d’une section du Parquet anticorruption agite largement les esprits dans la presse roumaine du jour. A part la « guerre » des déclarations que se livrent le président roumain Traian Basescu et le premier ministre Victor Ponta, les principaux journaux bucarestois se penchent aussi sur les rasions de ces destitutions ainsi que sur les modifications qui devraient être apportées à l’organigramme du Parquet anticorruption.


  • A la Une de la presse roumaine du 04.02.2013

    A la Une de la presse roumaine du 04.02.2013


    « L’étiquette est un code de comportement basé sur l’honnêteté et le respect », lit-on à la une du quotidien Adevarul. Ce sont les paroles de Sandra Gatejeanu Gheorghe, une jeune roumaine de 26, qui gère le protocole de la famille royale de Roumanie. Elle a expliqué dans un interview accordé au journal Adevarul, que les Roumains se situent au milieu du classement de la politesse européenne. Le manque de ponctualité, l’utilisation des téléphones portables durant les rencontres ou dans les espaces publics où cela est interdit et le fait de ne pas confirmer à temps la participation aux différents événements, voici les principaux problèmes des Roumains en matière de bonnes manières affirme Sandra Gatejeanu Gheorghe, dans l’interview qu’elle a accordé au quotidien Adevarul.


    L’étiquette et la politesse ne caractérisent pas la classe politique roumaine. En témoigne les controverses issues autour du rapport sur la justice élaboré par la Commission Européenne dans le cadre du Mécanisme de coopération et de vérification. L’interprétation que le président roumain Traian Basescu a donné au document figure dans les pages de tous les quotidiens parus en ce début de semaine à Bucarest. « Le rapport est un miroir juste de l’activité des institutions de l’Etat, basé sur les faits et les actions politiques des politiciens roumains », a déclaré Traian Basescu cité par Adevarul. « Un miroir dans lequel nous n’aimons pas regarder », titre Evenimentul zilei citant aussi le chef de l’Etat qui s’exprimait lors d’une conférence de presse organisée ce dimanche. Traian Basescu a également constaté les aspects positifs signalés dans ce rapport, comme l’activité de la Haute cour de cassation et de justice, le Conseil supérieur de la magistrature, le Parquet anticorruption, le Parquet général et l’Agence nationale d’intégrité. Les hommes politiques, le gouvernement et le Conseil national de l’audiovisuel figurent parmi les personnages négatifs du rapport aux yeux du président Traian Basescu, qui recommande aux hommes politiques roumains d’envoyer à Bruxelles une liste de choses à faire pour corriger les critiques du Rapport sur la Justice, explique Evenimentul zilei. « Prestidigitations de propagande et exercices de démagogie », c’est ainsi que caractérise Jurnalul national les déclarations du chef de l’Etat. Celui-ci a joué à nouveau son rôle de politicien démocrate inquiet de l’avenir de son pays, martèle Jurnalul national. Le quotidien cite le porte-parole du Parti social démocrate selon lequel les déclarations du chef de l’Etat faites en marge du rapport de la Commission européenne ne font qu’illustrer « les obsessions de Traian Basescu ».


    « L’apocalypse de l’immigration »c’est l’obsession de la presse britannique, explique Jurnalul national, selon lequel les vagues de chômeurs roumains et bulgares qui s’apprêtent à profiter de la prospérité britannique constituent un sujet qui revient quotidiennement dans la presse du royaume. A commencer par la fin 2013, les Roumains et les Bulgares bénéficieront des mêmes droits de circulation et de travail dont jouissent les ressortissants des autres 25 pays de l’UE, explique Jurnalul national. C’est une question épineuse du point de vue politique aussi, puisque les autorités britanniques envisagent de limiter l’accès des Roumains et Bulgares aux aides sociales par exemple. « La presse ne fait que semer la panique puisqu’elle ne dispose pas d’estimations claires au sujet du nombre de Roumains et Bulgares qui se préparent à chercher un emploi au Royaume-Uni », lit-on dans Jurnalul national. Par contre à Bucarest, le quotidien en-ligne gandul.info poursuit cette sa campagne d’invitations lancées aux britanniques de se rendre en Roumanie, avec des messages tels : « notre bière pression est moins chère qu’une bouteille d’eau chez vous ». Argument imbattable !