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  • Le sanctuaire néolithique de Parța

    Le sanctuaire néolithique de Parța

    Les monuments du passé sont fascinants et plus ils sont anciens, plus cela est vrai. C’est le cas du sanctuaire de la commune de Parța. Situé dans le comté de Timiș, dans le sud-ouest de la Roumanie, il a commencé à susciter l’intérêt du public au moment où il a été transformé en musée. Ces vestiges datent de l’époque néolithique et ils font partie d’un ensemble de sites archéologiques découverts au 19e siècle. Le sanctuaire a été partiellement restauré dans les années ’80 et une copie en miniature, contenant des artefacts trouvés sur les lieux, a été accueillie par le Musée « Huniade » de Timișoara. Une quarantaine d’années s’est écoulée depuis et les spécialistes estiment que le moment était venu de faire de ce sanctuaire un site touristique.

    Leopold Ciobotaru, archéologue au « Musée du Banat » de Timișoara nous parle de ce projet. « Le sanctuaire est une construction de 10 – 11 m de long et 6 m de large, constituée de plusieurs pièces et comportant plusieurs sorties. Des éléments rituels y sont à retrouver. Le sanctuaire est imposant et spectaculaire. Bien que très ancien, il s’est relativement bien conservé et il a pu être reconstitué dans de bonnes conditions. Nous envisageons de placer près du sanctuaire les objets récupérés sur le site et plusieurs autres vestiges découverts lors des fouilles archéologiques de Parța. »

    Plusieurs sites archéologiques datant du néolithique existent au Banat, contrée du sud-ouest de la Roumanie. Les vestiges appartiennent la culture Turdaș – Vinča, répandue sur le territoire actuel de la Serbie et à retrouver dans certaines régions plus petites de Bulgarie et de Roumanie. Découverte par l’archéologue serbe Miloje Vasić en 1908, cette culture remonte à la période comprise entre 5700 et 4500 av. J-Chr. Leopold Ciobotaru souligne la richesse archéologique du néolithique au Banat. « Dans la zone de Parța il y a plusieurs sites archéologiques, dont celui-ci est peut-être le plus connu. Il est situé sur la rive de la rivière Timiș. Celle-ci dessine un méandre et l’eau ne cesse d’éroder les rives – y compris le terrain sur lequel se trouve le site, de sorte qu’avec le temps, des îlots s’y sont formés, constitués de restes de ce site archéologique. Dès le 19e siècle, les habitants de la zone ont trouvé à Parța des statuettes et des fragments de récipients qu’ils ont apportés à Timișoara, enrichissant, au fil du temps, les collections de notre musée. Des fouilles archéologiques y ont été entreprises durant l’entre-deux-guerres et surtout après la seconde guerre mondiale, grâce au projet d’envergure mis en œuvre dans les années ’80 par le professeur Gheorghe Lazarovici. Des livres ont été consacrés au site de Parța et des étudiants en archéologie l’ont choisi comme sujet de leur spécialisation. »

    Etudier et mettre en valeur les découvertes des archéologues et des historiens sert à connaître la manière dont les êtres humains vivaient dans le passé. Cela reste valable pour le sanctuaire de Parța. Leopold Ciobotaru. « Un tel musée était nécessaire pour mieux mettre en valeur ces vestiges. Il offre au public une réplique en miniature du sanctuaire, ouvrant en même temps l’accès aux nombreux objets qui y ont été trouvés et qui gisent encore dans des entrepôts. Mettre sur pied un musée à Parța est la meilleure solution, pour qu’il soit proche des vestiges et pour offrir au public un nouvel site culturel à visiter à l’extérieur de la ville. Notre musée a un équivalent en Serbie, où nos partenaires construisent, eux aussi, un musée consacré, lui, à la période médiévale. Les deux sites historiques peuvent être mis en rapport et visités ensemble. »

    En étudiant les vestiges de Parța – et non seulement – on constate qu’il y a des milliers d’années, les hommes travaillaient, priaient, socialisaient. Quel était le mode de vie des habitants des parages au néolithique ? Leopold Ciobotaru.« La période que nous étudions est le néolithique moyen et nous y découvrons la culture du Banat. Elle se caractérise par de grands habitats entourés de fossés de défense et de palissades. Les habitats comportaient plusieurs maisons, voire des dizaines de maisons, dont certaines avaient un étage. Ce sont donc des constructions solidement bâties, entre lesquelles il y avait des ruelles. On peut parler d’habitats proto-urbains, d’un ensemble de communautés de plus grandes dimensions qui s’étaient organisées dans la plaine du Banat. Les conditions y étaient propices, la rivière était tout près. Les principales occupations des hommes durant cette période du néolithique étaient l’agriculture, l’élevage et la chasse. L’endroit était très bien choisi, c’est pourquoi leurs habitats se sont développés et la vie a évolué dans cette région. Au fil du temps, à cause des fluctuations de la rivière, des habitats ont été construits sur des terrasses. La vie y a continué jusqu’à la fin du Moyen-Âge et le village situé à proximité existe encore de nos jours. Les gens du néolithique fabriquaient des outils, utilisant les ressources connues à l’époque : la pierre, l’os, la peau des animaux et d’autres matériaux organiques d’origine animale et végétale. Le métal n’était pas encore connu, mais ils se débrouillaient avec ce qu’ils trouvaient et réussissaient à exploiter les ressources dont ils disposaient. C’était une communauté très dynamique, qui a réussi à construire des temples. Ce n’est pas peu de chose, vu que ça se passait il y a des milliers d’années. »

    De nos jours, le sanctuaire de Parța est un lieu de recherche scientifique, un musée et un site touristique. A travers les millénaires, par les objets qu’ils ont créés, les hommes du néolithique nous parlent d’eux-mêmes. (Trad. : Dominique)

  • The Neolithic shrine in Parța

    The Neolithic shrine in Parța

    Ancient monuments are fascinating sites, and the older they are, the more fascinating they get. This is true for the shrine in the village of Parța, Timiş County, which has recently become better known to the public thanks to an initiative of local authorities, which turned it into a museum.



    This is a shrine dating back to the Neolithic, located in a system of archaeological sites discovered back in the 19th Century. The shrine was partly restored in the ’80s, and a scale model of it, which included original items found on the site, was hosted by the Huniade Museum in the city of Timișoara.



    But experts decided that, over 40 years since that moment, the time has come for the entire site to be introduced in the tourist circuit. Here is archaeologist Leopold Ciobotaru, with the Banat Museum in Timişoara, with more details about the project:



    “It is basically a 10-11-m long, 6-m wide building. This building, which was quite impressive in size, divided into two rooms. There are ritual elements included in the structure, and the shrine is spectacular in that it is not only very old, but also it was in quite a good state when discovered, and we were able to reconstruct it properly. We would like the site in Parța to also include the original items discovered here.



    The western Romanian region of Banat is an area where a lot of Neolithic sites have been discovered. As archaeologists will tell you, this is the home place of the Turdaș – Vinča culture, which had spread to todays Serbia and small parts of Bulgaria and Romania. This culture dates back to 5,700 – 4,500 B.C., and it was first found by the Serb archaeologist Miloje Vasić in 1908. Leopold Ciobotaru told us what makes Banat such an archaeologically rich region in terms of Neolithic cultures:



    “There are several archaeological sites in the Parța area. This one is probably the best known because it is located on the banks of the river Timiş, which winds here and every year eats into the settlements on the banks. So over centuries, some islets have formed on the Timiş, out of debris and remains from the archaeological site. People found small statues and pieces of pottery from Parţa in the 19th century, and brought them to Timișoara—this is how our museum came to own them. In the inter-war years, there was some digging here, but it was only after WW2, thanks to the efforts of professor Gheorghe Lazarovici, that a large-scale archaeological project began here in the ‘80. There are lots of items from this shrine in our museum, a lot of research documents have been written on the topic and quite many young archaeologists wrote papers on the items found in Parța.



    By analysing the artifacts found by archaeologists and historians, we can understand how people used to live in those times.



    “We actually needed a museum able to better showcase this shrine, and to display many of the items found here and which are still kept in warehouses. And it is better for this to be done right here in Parța, where people can connect the site area to the present-day village. It is also better for people to be able to go out of Timișoara and visit a new cultural site. It has a correspondent in Serbia, our partners are setting up another museum there, a medieval one this time, so people can visit both of them and understand the connections between them.



    Thousands of years ago, people used to do the same things they are doing today: work, pray, socialise. Leopold Ciobotaru told us more about the daily lives of the people in Neolithic Parța.



    “We are talking about the Banat culture in the middle Neolithic age. There were large settlements, surrounded by defensive moats, and consisting in several houses, up to several tens of them. Some of these houses had an upper floor and a ground floor, so we are talking about strong buildings, arranged along small streets. This is essentially a proto-urban settlement, it is the dawn of the large community organisation system in the Banat Plains. The geography of the place was favourable, the river was close by, people used to hunt and work the land, they raised animals, so settlements developed and evolved in this area. Life carried on here until the end of the Middle Ages, and the present-day village of Parţa is nearby. In Neolithic times, people would manufacture tools, using the resources they knew at that time, namely stone, bone, leather and other organic materials. They had not discovered metal yet, but they made do with what they could and they managed to use the resources they had available, so the community developed quite dynamically and they even managed to build temples. And this is not something trivial, given that this was happening thousands of years ago.



    The shrine in Parța has a three-fold mission today: it is a site of scientific research, museum education and a tourist site. From a distance of millennia, thanks to the items preserved here, the Neolithic people tell us, the people of today, about their lives, their struggles and their souls.


    (translated by: Ana-Maria Popescu)