Tag: patrimoine mondial

  • « Ia », la blouse roumaine, entre tradition et modernité

    « Ia », la blouse roumaine, entre tradition et modernité

    « Ia », la blouse roumaine, est un des éléments les plus spectaculaires de la culture traditionnelle roumaine. Si bien que l’on a proposé qu’elle soit incluse au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce n’est pas un simple vêtement, c’est une extension symbolique du corps humain, censée relier le ciel à la terre. Portée quotidiennement par les gens des communautés traditionnelles, mais aussi et surtout lors des moments importants de leur vie – noces, baptêmes, ou funérailles – « ia » reste un élément incontestable de l’identité roumaine.

    Pour nous en dire davantage sur cette blouse connue désormais à travers le monde, nous avons invité au micro Delia Suiogan, de l’Université du Nord de Baia Mare : « La blouse traditionnelle est un symbole de l’identité. Ces symboles vont au-delà du temps. La blouse roumaine est un élément du patrimoine matériel, mais elle fait partie aussi du patrimoine immatériel, culturel, du pays. Ce n’est pas un simple objet vestimentaire dont on se sert pour se couvrir le corps. Elle est apparue du désir de l’homme de communiquer avec la nature, avec tout ce qui signifie micro et macrocosme. Et je pense ici à la relation qui s’établit entre le corps humain et les éléments dont est tissée la blouse : le chanvre, la laine, le lin et le coton. L’homme a pris tous ces éléments dans la nature. Or, dans la culture traditionnelle tout signifie message et communication. »

    Portées par hommes et femmes, ces blouses traditionnelles sont fabriquées d’habitude de matériaux obtenus sur place, dans les fermes paysannes. Il y avait aussi des blouses en soie naturelle. Evidemment, les modèles, les formes et les couleurs varient d’une région à l’autre. Mais une chose est sûre : une « ia » véritable est faite à la main.

    Delia Suiogan explique les symboles des ornements brodés sur ces blouses : « Les ornements en disent long sur la signification de la relation que l’homme établit avec le macrocosme par le biais des vêtements. Par les formes géométriques, pas la chromatique utilisée, l’homme a ramené dans sa vie le soleil, les étoiles, les fleurs, le ciel, la terre – ce ne sont que quelques éléments à retrouver sur la blouse traditionnelle. Par ailleurs, « ia » est aussi un symbole social. Elle marquait les différences d’âge et de statut social. La chemise portée tous les jours était bien différente de celle portée en jour de fête. Elle remplissait donc des fonctions très importantes qui témoignaient de l’identité de celui qui la portait. »

    Brodée de riches ornements ou monochrome, voire austère, cet objet vestimentaire si ancien se réinvente génération après génération. Les amateurs d’art traditionnel tentent de raviver le goût pour les costumes traditionnels authentiques. Sur les réseaux sociaux, il y a plein de communautés qui partagent des informations sur la blouse roumaine – accessoires, entretien, prix etc… L’intérêt en est croissant. Si bien, que de nos jours, la blouse roumaine « ia » complète avec beaucoup de succès des tenues modernes… Enfin on ne saurait oublier le fait que cette blouse si spéciale a déjà franchi les frontières de la Roumanie. On la retrouve dans les collections de mode du monde entier, qui incluent aussi d’autres éléments de l’art traditionnel roumain. Par exemple, la collection inspirée de l’univers traditionnel roumain du designer Philippe Guilet a fasciné les spécialistes de la mode française. Et puis, la célèbre chanteuse britannique Adèle compte parmi les ambassadeurs de la blouse roumaine «ia». (Trad. Valentina Beleavski)

  • La semaine du 26 au 30 juillet 2021

    La semaine du 26 au 30 juillet 2021

    La pandémie de Covid-19 en Roumanie


    La Roumanie doit être prête à faire face à la quatrième vague de la pandémie de COVID-19, et le moyen le plus sûr de la ralentir est la vaccination, a déclaré le président Klaus Iohannis, qui, à loccasion de la Journée nationale des services dambulance, a décoré 45 médecins et infirmiers. Le secrétaire dÉtat au ministère de la Santé, Andrei Baciu, a déclaré sur Radio Roumanie, que cette quatrième vague atteindrait aussi la Roumanie, probablement en septembre, et que les personnes non vaccinées seraient les plus touchées. Pour sa part, le médecin Valeriu Gheorghiţă a noté que près de 90 % des personnes ayant reçu un diagnostic de COVID-19 nétaient pas vaccinées et que plus de 91 % des décès étaient dus à des personnes nayant reçu aucune dose de vaccin. À lheure actuelle, le taux de couverture vaccinale est denviron 30 %. La Roumanie se rapproche du seuil de 5 millions de personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin anti-COVID.



    Nouvel assouplissement des restrictions en Roumanie à partir du 1er août


    Le gouvernement de Bucarest a approuvé de nouvelles mesures visant à assouplir, à partir du 1er août, les restrictions imposées dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Le Premier ministre Florin Cîţu a noté que les activités culturelles, artistiques et de divertissement organisées dans des espaces ouverts pouvaient avoir lieu avec la participation de 75 000 personnes maximum, dans des localités où lincidence est inférieure ou égale à 2 % des habitants. La condition générale est maintenue, à savoir que les personnes vaccinées, testées ou ayant souffert de la maladie participent à des événements sportifs, artistiques et privés, mais leur nombre augmente. Les activités dans les bars, les clubs, les discothèques et les salles de jeux jusquà la capacité maximale de lespace seront autorisées entre 5 heures et 2 heures. Le masque de protection reste obligatoire dans les espaces clos. Dautre part, le Comité national des situations durgence a décidé que le dépistage de linfection par le virus SARS-CoV-2 chez les enfants âgés de moins de 6 ans ne devrait plus être nécessaire à leur arrivée en Roumanie en provenance de zones à haut risque épidémiologique. Pour les enfants de plus de 6 ans et de moins de 16 ans, lobligation de présenter un résultat négatif dun test RT-PCR, effectué au plus tard 72 heures avant lentrée en Roumanie, est maintenue.



    Le site de Roşia Montană classé au patrimoine mondial de lUNESCO


    Le site de Roşia Montană, dans louest de la Roumanie, qui abrite un ensemble exceptionnel de galeries romaines datant du IIe siècle, est entré cette semaine au patrimoine mondial de lUNESCO. La décision a été prise par consensus par le Comité du patrimoine mondial lors de sa 44e session prolongée, à Fouzhou, en Chine, qui se déroule en ligne du 16 au 31 juillet. Les experts de lUNESCO ont déclaré quil était nécessaire de se rendre en Roumanie, pour voir comment le patrimoine culturel de la région pouvait être mieux protégé. Linscription du site de Roşia Montană sur la Liste du patrimoine mondial a eu lieu le jour même où la Roumanie a marqué le 65e anniversaire de son adhésion à lUNESCO. Les autorités de Bucarest se sont félicitées de cette décision. Le président Klaus Iohannis estime que la région doit devenir un modèle de développement durable et le vice-premier ministre Dan Barna affirme que son inclusion dans le patrimoine de lUNESCO représente une énorme opportunité pour sa préservation. Le ministre de lenvironnement, de leau et des forêts, Tanczos Barna, a souligné lopportunité de développer le tourisme dans la région de Roşia Montană, un sujet de fortes et longues divergences entre les militants écologistes et les promoteurs dexploitations aurifères. Dautre part, linclusion du site au patrimoine de lUNESCO compliquera davantage le projet dune entreprise canadienne qui envisageait de construire ici la plus grande mine dor à exploitation de surface dEurope et qui réclame actuellement des milliards de dollars de dommages et intérêts à la Roumanie.



    Canicule, orages, dégâts


    La Roumanie est sous alertes orange et jaune aux orages violents, aux chutes de grêle, à la canicule et à linconfort thermique intense. Les températures maximales ont fréquemment grimpé, ces derniers jours, jusquà 38 voire 40 degrés Celsius. Les nuits sont tropicales parce que les températures minimales ne descendent pas au-dessous de 20 degrés. Des restrictions de circulation ont été introduites sur les routes et les chemins de fer, en raison de la chaleur. Dautre part, de violentes tempêtes ont frappé plusieurs localités du pays, dont la capitale Bucarest. Des vents violents ont abattu des arbres sur des lignes à haute tension ou des voies ferrées, des dizaines de voitures ont été endommagées, les toits de nombreuses maisons ont été emportés par les rafales de vent. Certains trains ont été annulés ont enregistré des centaines de minutes de retard et dautres, mais deux ont parcouru le plus long trajet. Les deux rames ont eu comme point de départ la côte roumaine de la mer Noire, au sud-est du pays, et comme destination les villes dArad (ouest) et de Timişoara (sud-ouest). Un train est arrivé à destination après 27 heures de voyage et 11 heures de retard, lautre après 28 heures de voyage et un retard de 13 heures. Des centaines de personnes, dont des dizaines denfants, ont été bloquées sans eau ni nourriture dans ces trains.



    Médailles olympiques pour la Roumanie


    Au cours de la première semaine des Jeux olympiques de Tokyo, les athlètes roumains ont remporté 4 médailles : une dor et trois dargent. Mercredi, dans la compétition daviron, lor a été remporté par le deux de couple femmes, formé par Ancuţa Bodnar et Simona Radiş. Lembarcation roumaine a enregistré un nouveau record olympique, 3 secondes de moins que le précédent record, établi à Londres en 2012 par léquipage britannique. Mercredi également, cest le quatre de pointe hommes sans barreur, composé de Mihăiţă Ţigănescu, Mugurel Semciuc, Ştefan Berariu et Cosmin Pascari, qui a remporté largent. Jeudi, cétait le tour du deux de pointe hommes de monter sur le podium, Ciprian Tudosă et Marius Cozmiuc ayant remporté les médailles dargent. Auparavant, la première médaille de la Roumanie à lédition actuelle des JO de la Tokyo avait été décrochée dans le concours individuel féminin dépée. Ana-Maria Popescu a remporté largent, montant sur le podium olympique pour la troisième fois de sa carrière.


    (Trad. : Ligia)

  • Forêts roumaines proposées au patrimoine mondial de l’UNESCO

    Forêts roumaines proposées au patrimoine mondial de l’UNESCO

    Situé au centre-sud des Carpates méridionales, le Parc national Cozia s’étend sur 17.000 hectares. Egalement connu sous le nom du « parc des fleurs », il abrite plus de 930 espèces de plantes, endémiques pour la plupart. On y rencontre entre autres le fameux bouleau de Cozia, l’acacia nain, la rose de Cozia, des iris jaunes, des edelweiss ou encore des pivoines de montagne. C’est toujours dans cette aire protégée que le chêne rouvre pousse jusqu’à plus de 1300 m d’altitude, tandis que le sapin et le hêtre descendent, eux, jusqu’à 300-400 m. Deux grandes forêts de ce Parc national ont été proposées en 2016 pour être inscrites sur la liste des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO. Il s’agit des forêts Cozia, qui s’étale sur 2286 hectares et de Lotrişor, dont la superficie est de 1103 hectares.

    Pavel Prundurel, directeur du Parc national Cozia, nous a parlé de la valeur naturelle de ces étendues vertes: « Ce sont des forêts séculaires ou quasi-vierges de hêtre et de mélange de hêtres et de feuillus et qui, au fil du temps, n’ont pas connu d’intervention humaine. On y trouve des arbres dans toutes les phases de développement, depuis les jeunes pousses jusqu’aux exemplaires impressionnants hauts d’une cinquantaine de mètres et dépassant les 2 m de diamètre. Là, les arbres vieux de plusieurs centaines d’années parviennent à la limite physiologique de leur existence. Autant dire qu’ils meurent de vieillesse, donc naturellement. Une fois morts, leur bois fournira de la nourriture et de l’énergie à tout l’écosystème dont ils font partie. Pourtant, ce n’est pas que la présence de ces arbres fascinants, majestueux, qui compte le plus dans ces sites naturels, car n’oublions pas que nombre d’animaux trouvent abri dans ces forêts. Et là je me réfère à tout un réseau trophique, bien organisé, qui culmine par les rapaces: l’ours, le lynx, le loup, l’aigle des montagnes. Ils y vivent et élèvent leurs petitx sans craindre la présence des êtres humains. Les deux groupes de forêts font partie des quelque 8500 hectares de la zone de protection intégrale du Parc national de Cozia. Cela garantit qu’elles bénéficieront d’une protection spéciale sur le long terme et qu’elles assureront aux générations à venir des biens au même niveau que celui qu’on leur connaît de nos jours ».

    C’est dans les Carpates roumaines que l’on retrouve la plus grande étendue de forêts de hêtre d’Europe centrale, soit quelque 2 millions d’hectares. A noter que la Roumanie compte aussi plus de 20 mille hectares de forêts qui remplissent les critères permettant de les inclure au patrimoine mondial de l’UNESCO.

    En Roumaine, la Régie nationale des forêts, Romsilva, gère 3,14 millions d’hectares de fonds forestier, y compris 22 parcs nationaux ou naturels. C’est elle qui a lancé des démarches visant à faire inscrire dans ce patrimoine les forêts Cozia et Lotrişor, du Parc national de Cozia. (Trad. Mariana Tudose)