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  • La fabrique du Père Noël

    La fabrique du Père Noël

    Le sapin, un symbole à part depuis l’antiquité

     

    Noël oblige, aujourd’hui nous parlons traditions et décorations. Et quelle joie d’admirer en cette période de l’année les superbes décorations qui envahissent nos villes, nos villages et nos maisons ! Mais quelle est l’histoire de ces objets qui créent l’atmosphère magique à la fin de chaque année et d’où vient cette tradition ? Eh bien, peu de monde le sait, mais avant l’apparition du christianisme, les plantes et les arbres qui restaient verts toute l’année avaient une signification à part pour les gens, surtout pendant l’hiver.

     

    Les origines des sapins décorés remontent à la nuit des temps, à commencer par l’utilisation de ces arbres dans l’Egypte antique, dans l’empire romain aussi et jusqu’aux traditions allemandes des sapins de Noël décorés de bougies au 17e siècle, une coutume arrivée jusqu’aux Etats-Unis dans les années 1800.

     

    Les débuts de la décorations des sapins en Roumanie

     

    Quant à la Roumanie, ici la tradition de décorer le sapin à Noël apparaît après 1866, suite à l’arrivée au trône de la dynastie de Hohenzollern. En fait, le premier sapin roumain mentionné dans les documents historiques est celui décoré par le roi Carol Ier. Après, la tradition se répand et se diversifie, et les décorations faites pour le sapin deviennent un véritable art, car la plupart sont fabriquées manuellement et sont uniques.

     

    La fabrique du Père Noël, ouverte en 1989, ne cesse de grandir

     

    C’est aussi le cas des boules réalisées à Curtea de Arges, dans une petite usine intitulée tout simplement : « La fabrique du Père Noël ».

     

    Son manager, Sandu Nichita, nous raconte l’histoire de cette affaire qui met à l’honneur les fêtes de fin d’année et nous explique pour commencer d’où vient son nom :

    « C’est plutôt une métaphore, si vous voulez. Elle appartient à notre fabrique de Curtea de Arges qui produit des boules pour le sapin de Noël. Son activité a démarré en 1989, à l’initiative d’un entrepreneur américain. L’affaire a grandi grâce aux investissements roumains et américains, si bien qu’en l’an 2000 ses produits avaient conquis tans les Etats-Unis que le Japon, la fabrique produisant à l’époque environ un million de boules par an. Nos produits se sont diversifiés aussi. On a commencé par des décorations plus simples, en 1989, pour arriver aujourd’hui à des produits très complexes qui se sont fait remarquer sur le marché européen et américain. A compter de 2006-2007, nous avons commencé à organiser aussi des visites guidées de la Fabrique du Père Noël, pour montrer aux visiteurs comment ces boules sont produites. Ils assistent à l’ensemble du processus, à commencer par le moment où l’on souffle dans le verre pour lui donner une forme, en passant par la peinture faite manuellement et jusqu’à la mise en boîte des produits ou directement dans le sapin de Noël ». 

     

    Visites guidées et ateliers pour les enfants

     

    Les visites et les ateliers proposés par la Fabrique du Père Noël s’adressent notamment aux enfants, précise Sandu Nichita :

    « C’est une activité intéressante pour les enfants et les jeunes, surtout qu’elle les fait sortir du milieu en ligne et les ramène dans la vie réelle, pour ainsi dire. Ici, ils n’utilisent leur portable que pour prendre en photo les différentes étapes de la fabrication des décorations en verre ».

     

    Les décorations roumaines ont fait le tour du monde

     

    Comme notre invité vient de le mentionner, les boules pour le sapin ne sont pas les seules décorations qui sortent de la Fabrique du Père Noël. Sandu Nichita nous en parle :

    « On a au moins 2000 modèles, qui se différencient en fonction de la peinture, de la forme et autres éléments. Plus encore, cette année on a fait une rétrospective des modèles créés depuis 1989 et nous avons mis sur pied une exposition réunissant 5 600 exemplaires d’ornements. Les commerçants qui visitent l’exposition ont choisi pour la plupart des modèles rétro qui leur rappellent leur enfance. Et pour cause. Le marché est carrément submergé par les produits appelés génériquement du « kitch ». Or nous, nous tenons beaucoup à la forme artistique de nos objets. D’ailleurs, Martha Stewart, connue dans le milieu éditorial aux Etats-Unis, a commandé à plusieurs reprises des boules de Noël de notre fabrique et a écrit une belle histoire sur les fêtes d’hiver de Roumanie, où les enfants sont impliqués dans les traditions. Ce fut une grande source de joie et de fierté pour nous, ici à la Fabrique du Père Noël, que de savoir que le Sapin de Noël de la Maison Blanche, à Washington, est décoré de nos boules, ou encore celui des empereurs du Japon. » 

     

    Et ce n’est pas tout. Ces mêmes boules de Noël ont pu être admirées ces 7 dernières années dans les sapins de la Foire de la Représentation de la Roumanie à Bruxelles.

    Quant à notre invité, il vous fait un dernier voeu :

    « La Fabrique du Père Noël vous souhaite Joyeuses fêtes à toutes et à tous ! » 

     

    Et si notre histoire de la Fabrique du Père Noël a suscité votre curiosité, alors n’hésitez pas à entrer sur son site Internet, pour vous procurer en ligne des boules roumaines uniques, faites à la main. (trad. Valentina Beleavski)

     

    https://www.fabricaluimoscraciun.ro/

     

     

  • Le Père Noël est là !

    Le Père Noël est là !

    Si, dans les villages, les traditions sont préservées précieusement et les groupes de jeunes s’en vont d’une maison à l’autre chanter des noëls, en ville ce sont surtout les marchés de Noël et d’autres initiatives similaires qui viennent compléter l’atmosphère des fêtes. Nous sommes donc partis en balade à travers le pays, voir ce que les villes nous offrent.


    A Bucarest, nous nous sommes rendus au Musée du paysan roumain, où nous avons été accueillis par la muséographe Oana Otilia Constantin.



    « Cette année aussi, nous avons organisé un marché de Noël à la Saint Nicolas. C’était la 24e édition, nous avons grandi, mais nous avons toujours gardé nos âmes d’enfants. C’est pourquoi nous avons invité des artisans de tout le pays pour nous apporter les objets spécifiques de leur contrée d’origine, ainsi que des produits culinaires qui ont fait les délices des petits : pain d’épices, brioches, gâteaux faits maison. Cette édition a été très réussie, elle a attiré plus d’artisans et plus de visiteurs.»



    Ville de l’ouest du pays, Arad est elle aussi prête pour les fêtes. Nous y sommes accueillis par Doru Nardea, de la compagnie de transport urbain.



    « Comme chaque année, pendant la période des fêtes d’hiver, nous avons mis en circulation un tram spécial, un tram de Noël. C’est une tradition qui a commencé en 1997. Le tram circule entre le 5 et le 29 décembre, de 8 heures du matin jusque très tard en soirée. Pendant cette période, la demande est importante, car de nombreux groupes d’enfants l’utilisent pour fêter Noël et la Saint Nicolas. Ils échangent des cadeaux dans ce tram, ils chantent, tout le monde est joyeux. Nous avons des groupes d’enfants qui viennent de tout le comté. Après 4 h de l’après-midi, le tram circule en ville et le voyage est gratuit pour tout le monde. C’est une belle initiative qui réjouit beaucoup les enfants. Les wagons de ce tram sont colorés et bien éclairés, on le voit de loin quand il arrive. »



    Un tram du Père Noël circule à Cluj-Napoca aussi, jusqu’au 30 décembre. Il est orné pour la fête, avec des guirlandes et de petites lumières. Le prix du billet est le même que pour tout autre tram. Là, Père Noël voyage en tram entre 16 h et 19 h. Pendant ce laps de temps, il écoute les souhaits des enfants, et leur distribue des sucreries. Les petits lui récitent de petits poèmes. »


    Depuis 2015, à Bistriţa-Năsăud, il y a non pas un tram, mais un train du Père Noël. Il compte 140 places et de larges espaces pour la rencontre des enfants avec Papa Noël : les petits peuvent faire des selfies avec lui, lui confier leurs souhaits, chanter des cantiques avec lui.


    La Musée du village de Bucarest est une zone rurale au cœur même de la capitale roumaine. Nous découvrons dans ses ruelles quelques traditions anciennes des différentes régions du pays. Entre le 6 décembre et le 6 janvier, à Luncaviţa, dans le comté de Tulcea (dans le sud-est du pays) se déroule une coutume appelée « Moşoaie ». Le professeur Marcu Trandafir explique:



    « Cette coutume est spécifique de la commune de Luncaviţa. Je m’occupe de l’ensemble qui la présente depuis que j’étais enfant. La Saint Nicolas ouvre la période des fêtes de fin d’année. C’est à ce moment-là que nous commençons à préparer les masques. La veille de Noël, un défilé des masques a lieu à Luncaviţa. Ici, au Musée du village, nous avons emmené 9 « moşoaie », alors qu’à Luncaviţa, nous en avons 60, qui se réunissent au centre du village et tout le monde les admire. Les personnes portant des masques appelée moşoaie sont accompagnées d’un groupe de jeunes qui chantent des cantiques. Elles entrent dans la cour de chaque maison, munies d’une massue en jonc — puisque nous nous trouvons aux portes du delta du Danube. Ces personnes masquées chassent les mauvais esprits qui pourraient se trouver dans la cour de la maison respective. Si le masque ne suffit pas pour les mettre en fuite, elles ont cette massue et elles se battent contre les mauvais esprits pour les vaincre et les chasser, afin que les bons esprits viennent s’installer. »



    A Asău, dans le comté de Bacău, dans l’Est du pays, les mauvais esprits sont également chassés en faisant beaucoup de bruit. Florin Andrieş est venu au Musée du village de Bucarest pour présenter une coutume où il joue le rôle d’un ours.



    «Nous, les ours, nous dansons au rythme du tambour. C’est une coutume propre à la Moldavie. Le groupe compte au moins 10-15 personnes, mais leur nombre peut aller jusqu’à 100-120. Ici, nous sommes une vingtaine : 12 ours, 3 tambours, le vieil homme et le maire. Ce groupe est censé chasser les mauvais esprits de la maison. »



    Voilà ! Une fois ces rituels accomplis, il ne sous reste qu’à vous souhaiter « Joyeux Noël » et « La mulţi ani! » — notre vœu traditionnel pour les fêtes.


    (Trad. : Dominique)