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  • Le 24 janvier – la Petite Union

    Le 24 janvier – la Petite Union

    L’historiographie roumaine s’accorde aujourd’hui pour considérer l’année 1859 comme le moment où seront jetées les bases de l’État roumain moderne. Mais ce que l’on appelle de nos jours « la petite Union » est surtout le résultat du contexte international de l’époque, marqué par la Révolution européenne de 1848 et par la guerre de Crimée de 1853 à 1856. Jusque-là, les principautés roumaines de Valachie et de Moldavie constituaient le terrain de guerre de trois empires : autrichien, ottoman et russe. C’est pour limiter la présence russe dans les deux principautés roumaines, que les puissances occidentales prennent la décision de soutenir l’autonomie des principautés de Moldavie et de la Valachie, allant jusqu’à permettre une éventuelle Union. Conformément à la Convention de paix de Paris, les deux principautés avaient le droit de constituer des armées nationales et bénéficiaient d’une indépendance administrative, du droit d’émettre des lois et de faire du commerce libre avec d’autres Etats.

    Enfin, ce furent les assemblées législatives de Valachie et de Moldavie qui, après de vifs débats, ont fini par élire le colonel  Alexandru Ioan Cuza, en tant que prince souverain, en Moldavie d’abord, le 5 janvier, puis en Valachie, le 24 du même mois. Même si les décisions issues de la Convention de paix de Paris avaient encouragé les unionistes valaques et moldaves, ce fut l’action décisive des hommes politiques des deux Etats qui, tout en respectant à la lettre les termes de la Convention, qui mena à l’union de facto de ces deux principautés danubiennes sœurs. Cette double élection sera l’aboutissement d’un long parcours, de l’effort conjoint de deux générations successives d’élites moldaves et valaques, déterminées à créer un État roumain fondé sur le modèle des États européens modernes. Leur effort à rendu possible la Petite Union du 24 janvier 1859, que nous célébrons de nos jours par une fête officielles.

  • L’Union des Principautés roumaines

    L’Union des Principautés roumaines

    L’historiographie roumaine s’accorde aujourd’hui
    pour considérer l’année 1859 comme le moment où seront posées les bases de l’État
    roumain moderne. 1859 est en effet l’année de la double élection du colonel Alexandru
    Ioan Cuza, comme prince souverain, en Moldavie d’abord, le 5 janvier, en
    Valachie ensuite, le 24 du même mois de janvier. Cette double élection marquera
    de facto l’union de ces deux principautés danubiennes sœurs et sera
    l’aboutissement d’un long parcours, de l’effort conjoint de deux générations
    successives d’élites moldaves et valaques, déterminées à créer un État roumain
    fondé sur le modèle des États européens modernes.










    Accompagnés de Marian Stroia, chercheur
    à l’Institut d’histoire « Nicolae Iorga » de l’Académie de Roumanie,
    nous allons passer en revue la suite d’événements, qui aboutira à la
    constitution de la Roumanie moderne, et décrypter le contexte interne et
    international du moment.






    Marian
    Stroia : « La guerre de Crimée, déroulée entre 1853 et 1855, avait
    bouleversé les équilibres et enclenché une suite d’événements qui ne manquera
    pas de changer en profondeur l’espace du sud-est européen. Cette guerre avait
    d’ailleurs débuté par l’occupation de l’espace roumain par les troupes russes.
    Une occupation déroulée entre le mois de juin 1853 et le mois de septembre
    1854. La Russie essayait de la sorte de faire pression sur l’Empire ottoman,
    pour que ce dernier concède plus de droits aux peuples chrétiens orthodoxes des
    Balkans, qui se trouvaient toujours sous la férule de la Sublime Porte. Pourtant,
    ce n’était au fond qu’un prétexte pour la Russie d’étendre son emprise vers
    l’Europe centrale et de l’Est. »








    L’espace roumain se trouvait enclavé à
    l’époque entre trois empires, celui des Habsbourg, celui des tsars et celui des
    sultans, qui étaient plutôt loin de se soucier de son bien-être et de son existence
    politique. Mais la Moldavie et la Valachie avaient eu alors la chance de
    bénéficier de la présence d’une génération d’hommes d’Etat d’exception, une
    élite qui saura composer avec les intérêts divergents de ces empires
    concurrents, pour donner une chance à la constitution de l’Etat roumain moderne,
    explique Marian Stroia.








    Marian
    Stroia : « Ce que l’on peut constater c’est que la Sublime Porte
    s’avère plus réceptive aux désirs de liberté des Roumains. La Turquie semblait
    être en effet moins conservatrice que la Russie, à cette époque, et les
    tentatives d’affranchissement, initiées par les élites roumaines à partir de la
    révolution de 1848, ont toutes bénéficiées de son appui discret. Cela s’est
    avéré encore plus vrai au temps du règne d’Alexandru Ioan Cuza. L’Empire
    ottoman avait alors essayé de mettre en échec les tentatives russes de faire
    main basse sur les deux principautés roumaines, unifiées à l’occasion sous une
    même bannière. »








    La guerre de Crimée, où l’appétit russe
    pour l’expansion fut mis momentanément en échec, la paix de Paris de 1856 qui
    s’en est suivie, créèrent le contexte favorable à l’accomplissement des
    desseins de cette élite nationale roumaine, précise Marian Stroia : « 1856
    est une année charnière. La nécessité d’un affaiblissement préalable de la
    puissance russe était un élément connu de longue date, d’ailleurs. En 1849
    déjà, le révolutionnaire Dumitru Brătianu l’exprimait en toutes lettres dans
    une missive adressée à son frère, le futur président de Conseil, Ion C. Brătianu.
    Il disait à cette occasion que les objectifs nationaux des Roumains ne pourraient
    s’accomplir que lorsque la Russie était affaiblie. Et 1856 est l’année qui
    marque un déplacement de la double suzeraineté, exercée, jusqu’alors, conjointement
    par la Russie et la Turquie sur l’espace roumain, vers un protectorat, exercé cette
    fois par les Grandes Puissances européennes. Ce changement de paradigme
    constituait l’opportunité tant attendue par les élites politiques roumaines de
    passer à l’action. »








    De grands bouleversements voient le jour
    aussi sur le plan intérieur. L’on voit le parti unioniste et pro-européen
    gagner en importance et en influence, pour devenir prépondérant, affirme l’historien
    Marian Stroia : « Ce sont les élections de 1857 qui donnent le coup
    d’envoi au changement désiré. C’est à cette occasion que le dessein national,
    les points de convergence de l’identité nationale peuvent s’exprimer librement.
    Rappelons, à titre d’exemple, l’autonomie politique, la neutralité, la
    séparation des pouvoirs, la question fondamentale de faire élire un prince
    souverain étranger à la tête de l’État nouvellement constitué, afin d’accroître
    son poids et sa légitimité. Voyez-vous, l’élection du colonel Cuza à la tête de
    cet État, créé par l’union de la Valachie et de la Moldavie, était déjà perçue comme
    un passage obligé et nullement comme le point final de cette évolution toujours
    en marche, censée déboucher à terme sur l’indépendance de la Roumanie, reconnue
    par les Grandes Puissances. »






    Le calcul géopolitique des élites
    roumaines était pourtant simple. Située à la confluence des grands empires
    concurrents et convoitée par ces derniers, la Roumanie devait trouver appui
    ailleurs. Et cet ailleurs fut vite trouvé en France, puissance éminemment
    modernisatrice et porteuse de l’étendard de l’universalisme des Droits de l’homme
    et du citoyen.






    Les
    historiens d’aujourd’hui s’accordent tous pour considérer l’État roumain
    moderne comme une création française, souligne Marian Stroia : « En
    effet, la France a joué un rôle déterminant dans l’accomplissement du désir
    politique d’union de la Valachie et de la Moldavie, puis, plus tard, dans la
    voie vers l’indépendance du nouvel État roumain. Cuza bénéficiait déjà d’une
    éducation occidentale. Francophone et francophile, il était alumnus du collège
    Stanislas de Paris. Sa formation intellectuelle, tout comme celle de la plupart
    des élites roumaines, des révolutionnaires de 1848, était liée à l’Occident, à
    la France en particulier. Et l’appui déterminant est venu de la part de
    l’empereur des Français, Napoléon III, et de l’État français. C’est un fait
    historique qui ne fait aucun doute. »








    Mais le désir d’union, le désir
    d’affranchissement des Roumains a surtout été le fruit des efforts conjugués
    d’une élite roumaine éclairée, explique Marian Stroia : « Une
    élite d’exception, en effet. Des gens totalement désintéressés au plan
    personnel, mus par le seul souci du bien-être et la poursuite de l’intérêt
    commun, par un patriotisme désintéressé. Costache Negri, un des proches du
    prince Cuza et ambassadeur à Constantinople, avait dû être enterré aux frais de
    l’État, ayant dépensé ses biens pour la cause nationale. Et puis aussi, Ion C
    Brătianu, lorsqu’il est allé à Dusseldorf offrir au prince Carol de
    Hohenzollern-Sigmaringen le trône de Roumanie, il a dû vendre une bonne partie
    de ses terres pour couvrir les frais d’un voyage dans l’intérêt de l’État. »








    Quoi qu’il en soit, la double élection
    d’Alexandru Ioan Cuza, le 5 et le 24 janvier 1859, à la tête de la Moldavie et
    de la Valachie, donne le coup d’envoi de la formidable aventure qui débouchera
    sur la constitution de l’État roumain moderne. (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • 24.01.2020 (mise à jour)

    24.01.2020 (mise à jour)

    Union – Les 161 ans écoulés depuis l’Union des principautés roumaines de Moldavie et de Valachie ont été marqués ce vendredi, 24 janvier, partout dans le pays par différents événements. Le 24 janvier 1859, Alexandru Ioan Cuza – désigné prince régnant de la Moldavie moins de trois semaines auparavant – a été élu, à l’unanimité, prince régnant de la Valachie par l’Assemblée élective de Bucarest. Il devenait ainsi le dirigeant des deux principautés. Le règne d’Alexandru Ioan Cuza (1859-1866) a jeté, à travers des réformes radicales, les bases institutionnelles de la Roumanie moderne. Le processus de constitution de l’Etat national roumain a été finalisé en 1918, à la fin de la Première Guerre Mondiale. A ce moment-là, toutes les provinces historiques à population majoritaire roumaine, qui faisaient partie jusqu’alors des empires voisins, se sont unies avec la Roumanie.

    Anniversaire – « Le besoin des Roumains d’être ensemble, devenu par la suite un idéal national – c’est ce qu’a rendu possible la première Union, la base de la Roumanie moderne et européenne d’aujourd’hui ». Cette déclaration a été faite vendredi par le président roumain, Klaus Iohannis, à Iasi (est) aux manifestations consacrées à l’anniversaire de la petite Union. « L’Union a été l’œuvre extraordinaire de la génération de 1848 et du prince régnant Alexandru Ioan Cuza et les politiciens d’aujourd’hui doivent assumer le rôle de réformateurs », a encore dit le chef de l’Etat, qui a ajouté : « Les Roumains ont montré qu’ils souhaitent avoir un pays moderne, prospère, européen, où chaque citoyen soit respecté, puisse avoir une vie décente et où les institutions de l’Etat résolvent les problèmes de manière efficace et rapide ». Présent lui aussi à Iasi, le premier ministre Ludovic Orban, a fait référence à la construction d’un nouvel hôpital régional dans la ville et aux investissements dans l’infrastructure routière, notamment dans l’autoroute censée relier le centre et l’est du pays.

    Diaspora – La Convention des Roumains du monde a eu lieu vendredi au Palais du Parlement de Bucarest. Selon le ministère roumain des AE, cette édition a réuni un nombre record de participants – représentants du milieu associatif roumain de l’étranger et du milieu académique ou des cultes roumains de la diaspora, aux côtés de journalistes, écrivains, diplomates et experts des relations internationales. L’événement s’est avéré une plate-forme utile pour débattre de sujets d’actualité liés à la relation entre les Roumains établis à l’étranger et la Roumanie. Les discussions ont aussi porté sur les manières dont la diaspora roumaine est représentée au Parlement de Bucarest, sur le statut des Roumains sur le marché de l’emploi de l’UE et sur les solutions à mettre en place afin de déterminer les Roumains de l’étranger à rentrer au pays. « Les Roumains vivant au-delà des frontières nationales sont une « ressource précieuse » et une composante importante de la société, face à laquelle, l’Etat et les autorités roumaines ont une grande responsabilité », a déclaré à cette occasion le premier ministre roumain Ludovic Orban.

    Institut – Le ministère des Fonds européens de Bucarest lancera les démarches pour financer la création d’un Institut national de Génomique, a fait savoir le ministre Marcel Bolos. Une telle institution est nécessaire en Roumanie afin de promouvoir ce type de médecine qui porte sur le diagnostic et le traitement des maladies causées par des mutations génétiques et pour soutenir la réforme de la recherche et des services médicaux. Ce projet aura aussi un impact important sur les malades de cancer et sur les traitements personnalisés, mais aussi sur les patients touchés de maladies rares, sans oublier la capacité de dépister certains risques pendant la grosses, a encore expliqué le ministre.


    Tennis de table – La sélection féminine de tennis de table de Roumanie s’est qualifiée vendredi aux JO de Tokyo après avoir vaincu l’équipe de l’Inde, dans un match décisif du tournoi préolympique du Portugal. Ces deux joueuses portent à 53 le nombre total de sportifs roumains qualifiés jusqu’ici au JO 2020.

    Tennis – La Roumaine Simona Halep (n° 3 mondiale) jouera samedi contre Youlia Poutintseva du Kasakhstan (n° 38 WTA) au 3e tour de l’Open d’Australie, le premier tournoi du Grand Chelem de l’année. C’est pour la première fois que ces deux sportives s’affrontent. Finaliste à Melbourne en 2018, Simona Halep est la seule Roumaine qui reste dans la compétition de simple de ce tournoi. Par ailleurs, dans la compétition de double, le duo formé du Roumain Horia Tecau et du Néerlandais Jean-Julien Rojer a été vaincu vendredi par les Australiens Max Purcell et Luke Saville au 2e round de l’épreuve masculine. A l’épreuve féminine de double, la Roumaine Raluca Olaru et la Slovène Dalila Jakupovic se sont inclinées devant Timea Babos (Hongrie) et Kristina Mladenovic (France). Monica Niculescu reste ainsi la seule roumaine de la compétition de double. Aux côtés de la Japonaise Misaki Doï, elle affrontera le duo japonais Nao Hibino/Makoto Ninomiya.

    Météo – Dans les 24 prochaines heures le ciel sera variable sur l’ouest et le sud du pays et plutôt clair sur le reste du territoire. Les températures maximales seront à la hausse et iront de 2 à 14 degrés.