Tag: pharmacie

  • Des mécontentements sociaux

    Des mécontentements sociaux

    Les esprits s’agitent cet automne en Roumanie. Mercredi, les
    fonctionnaires des Caisses de retraite, des Directions départementales de
    l’emploi et de l’inspection sociale, ainsi que des Directionsdépartementalesde santé publique ont temporairement arrêté le travail pour
    protester. Ils demandent notamment des salaires plus élevés et l’élimination
    des inégalités.


    Ils
    déplorentles conditions et la charge de travail trop élevée et se disent prêts
    à déclencher une grève d’avertissement, voire une grève générale si nécessaire,
    si des solutions ne sont pas trouvées à leurs revendications. Les voici, telle
    qu’elles sont exprimées par la cheffe du syndicat des travailleurs la Direction
    départementale de l’emploi et de travail de Botoşani (dans le nord-est),
    Gabriela Drobotă :


    « Nos revendications sont causées par les inégalités du
    système public, notamment par les salaires inéquitables. D’autres catégories de
    fonctionnaires qui figurent sur la même grille, soit dans la même famille
    professionnelle, touchent des salaires beaucoup plus élevés que nous. Un autre
    problème est représenté par les conditions de travail, à savoir les
    équipementsvieillis, les applications parfois inutilisables etc. »


    Les employés du ministère de la Santé – descendus dans la rue

    Les
    différences salariales ont également motivé les employés du ministère de la
    Santé à descendre dans la rue pour protester. Des dizaines d’employés ont
    exprimé leur mécontentement devant l’institution, après que le Parlement ait
    adopté une loi visant à résoudre la situation similaire des employés des Caisses
    départementales d’assurance maladie, qui dénonçaientles salaires trop bas par
    rapport à ceux de leurs collègues de l’institution centrale.Simona Miu,
    dirigeante syndicale explique :


    « Les
    employés du ministère de la Santé demandent l’octroi unitaire de la prime pour le travail
    dangereux. Nous voulons que cette augmentation soit calculée pour tous les
    employés du Ministère de la Santé !Ensuite,une autre revendication est
    l’alignement de tous les salaires sur le niveau de ceux de la Caisse Nationale. »


    Les employés des pharmacies – revendications dans la rue

    Les pharmaciens de Roumanie ne sont pas satisfaits non plus! Leurs
    employés ont des revendications liées aux salaires, aux quotas supplémentaires
    pour les médicaments qui n’ont pas changé depuis 2009 et aux retards dans le remboursement
    des médicamentscompensées
    ou gratuits. Un de leurs
    représentants a martelé :


    « Nous
    voulons attirer l’attention des autorités sur notre profession, longuement
    ignorée. Nous voulons montrer notre rôle dans le système sanitaire et le fait
    que tout ce que nous faisons pour le patient ne peut pas être ignoré. Nous
    déployons des efforts extraordinaires pour assurer la médication de nos
    patients à
    l’heure où l’on parle. »
    .

    Blocage du système médical
    Quant à l’Administration des Hôpitaux et des Services
    Médicaux de Bucarest, l’institution demande au Gouvernement d’agir, sinon le
    système médical court le risque de se bloquer. Le retard dans le remboursement
    des factures pour les médicaments cytostatiques, le financement inconstant du
    programme national d’orthopédie qui empêche de projeteret programmer l’activité
    d’implantologie, ou encore le manque de fonds pour payer les factures de
    services publics -autant de situations difficiles auxquelles les hôpitauxdoivent
    faire face. Selon l’Organisation Administrative et Médicale des Hôpitaux tout ce
    contexte est accentué par une récente ordonnance gouvernementale concernant la
    réduction des dépenses des institutions publiques, ce qui met en danger tant la
    santé des patients,que le fonctionnement des hôpitaux en raison du manque de
    ressources financières.

  • Nouvelles restrictions en Roumanie à partir de ce vendredi

    Nouvelles restrictions en Roumanie à partir de ce vendredi

    Le gouvernement roumain a annoncé jeudi soir de nouvelles
    restrictions dans le contexte de la montée en flèche des cas de contamination
    au coronavirus à Bucarest et sur l’ensemble du pays.






    A compter de ce vendredi donc, là où le taux d’incidence
    dépasse les 4 cas par 1 000 habitants, le couvre-feu en fin de semaine,
    vendredi, samedi et dimanche, recule et commencera à 20 h, par rapport à 22 h
    jusqu’ici. Toujours en fin de semaine, les magasins et les supermarchés
    pourront fonctionner jusqu’à 18 h seulement. De même, les salles de gym devront
    complètement suspendre leur activité. Ces mesures restent en vigueur jusqu’à ce
    que le taux d’incidence baisse en dessous des 3,5 cas par mille habitants.








    Les mesures durcissent au moment une localité rapporte
    plus de 7,5 cas d’infection par mille habitants dépistés en 14 jours. A ce
    moment-là, le couvre-feu qui démarre à 20 h mentionné et les horaires des
    magasins jusqu’à 18 h seront en vigueur aussi en semaine.








    En revanche, l’Exécutif a décidé de permettre aux fidèles
    de plusieurs cultes de se rendre au temple, respectivement à l’église, pour célébrer
    les fêtes religieuses qui approchent. Détails avec le secrétaire d’Etat Raed
    Arafat : « Pour la nuit du samedi 27 au dimanche 28 mars, le couvre-feu
    sera décalé à 22 h pour les personnes qui participeront aux services religieux de
    la Pâque juive. Pour la nuit du 3 au 4 avril, il sera permis de circuler entre
    20 h et 2 h du matin pour participer aux messes tenues à l’occasion des Pâques
    catholiques. »






    Quant aux Pâques orthodoxes, célébrées dans la nuit du 1er
    au 2 mai, les créneaux horaires pour la circulation des fidèles seront annoncés
    à l’approche de la fête.






    Aux limites de circulation s’ajoutent plusieurs normes sanitaires,
    présentées par le ministre de la Santé, Vlad Voiculescu. Parmi elles : la
    création d’un cadre légal pour effectuer des tests antigéniques rapides de dépistage
    dans les pharmacies. Cette décision survient sur toile de fond des critiques
    visant le nombre trop faible de tests quotidiens pratiqués dans le système
    public. Les tests effectués dans les pharmacies auront un prix accessible à
    tous et les personnes dépistées positives seront inscrites sur la plateforme
    qui rapporte les cas et suivies par la suite par leur médecin de famille, tout
    comme dans le cas des patients confirmés positifs par des tests PCR, a précisé
    le ministre de la Santé. Si les symptômes s’aggravent, les malades auront à
    leur disposition aussi un guide d’activité et de conduite à tenir, qui leur
    expliquera les pas à suivre dans leur situation. Autre mesure : les
    médecins ayant une spécialisation autre que les maladies infectieuses ou les
    soins intensifs pourront soigner les malades de Covid. S’ils respectent les protocoles
    de pratique médicale en vigueur approuvés par ordre du ministère de la Santé, ces
    médecins ne pourront pas être tenus responsables pour les éventuels dégâts et
    préjudices causés dans l’exercice de leur profession, a encore expliqué Vlad
    Voiculescu.






    Enfin, le ministère propose que les personnes atteintes
    de Covid soient distribuées aussi aux hôpitaux qui ne sont pas spécialement
    dédiés au traitement de cette maladie, là où l’infrastructure le permet, en
    éliminant le titre d’hôpital Covid et non-Covid qui existe présentement en
    Roumanie. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Santé et pandémie (2)

    Santé et pandémie (2)

    Les représentants des joueurs les plus importants de ces deux branches en Roumanie en ont discuté amplement au cours de deux jours de débats organisés par le quotidien Ziarul financiar (le Journal financier). Le mot d’ordre semble être adaptation. Ligia a suivi les débats.

  • Santé et pandémie

    Santé et pandémie

    Le quotidien Ziarul financiar (le Journal financier) organise le débat ZF HEALTH & PHARMA SUMMIT chaque année. Coronavirus oblige, lédition 2020, qui a réuni des représentants importants de ces deux secteurs, a eu lieu en ligne, sous forme de vidéoconférence. Ligia a suivi les débats.





  • Alchimie et pharmacie à Cluj

    Alchimie et pharmacie à Cluj

    Au cœur de Cluj se dresse l’immeuble ayant abrité la boutique d’apothicaire la plus ancienne de la ville, dont la présence était attestée par des documents dès 1573. Ce même édifice accueille de nos jours la collection d’histoire de la Pharmacie appartenant au Musée national d’histoire de Transylvanie, très précieuse par sa valeur et le caractère inédit des objets exposés. A cheval entre science et alchimie, cette collection réunit instruments pharmaceutiques vieux de plusieurs siècles et récipients servant à la distillation des médicaments, pots aux formes et couleurs étranges, trousses homéopathiques et bouquins jaunis par le temps recelant des modes de préparation des remèdes que l’on méconnaît aujourd’hui.

    Voici ce que nous a raconté Ana-Maria Gruia, muséographe: « C’est une collection à part, rare en Roumanie, et assez peu courante même en Europe. Nous sommes le second musée de ce type du pays, après celui de Sibiu. Par ailleurs, cette collection a été conçue de sorte à pouvoir fournir des informations non seulement aux spécialistes, mais aussi au grand public. Elle illustre une grande variété d’aspects, relevant tant de l’histoire proprement-dite de la pharmacie que de l’évolution des mentalités, du commerce des épices au Moyen-Age, de l’approche de la maladie, de la guérison, de la santé surtout à l’époque pré-moderne et moderne, car notre collection reflète plutôt les 18e et 19e siècles. »

    Cette pharmacie présentait une structure similaire à celle des autres établissements de ce type existants en ces temps-là, répandus dans toute l’Europe. L’officine, c’est-à-dire la pièce où étaient vendus les médicaments, est décorée d’une peinture murale de style baroque unique en Roumanie et qui remonte à 1766.

    Notre interlocutrice, Ana-Maria Gruia, poursuit la présentation de cet endroit : « Puisque c’est la pharmacie la plus ancienne de la ville, le bâtiment qui l’abrite est tout aussi important que la collection. Il garde le décor baroque d’origine, la structuration de l’espace, le laboratoire aménagé au sous-sol. En plus, tous les objets sont présentés dans le contexte originel de leur utilisation. La plus grande partie de la collection est formée de récipients fabriqués à partir de différents matériaux, qui servaient à garder les produits pharmaceutiques et surtout les ingrédients et qui portent toujours des inscriptions en latin. On peut y admirer aussi du mobilier authentique, des instruments utilisés jadis pour préparer les remèdes, depuis les creusets jusqu’aux récipients plus spécialisés, aux alambics, aux torches et aux percolateurs (installations pour fabriquer les teintures). Nous avons aussi une riche collection de livres et de documents, d’ordonnances et de modes de préparation remontant à différentes époques. Une autre salle abrite une collection d’instruments médicaux utilisés par les hôpitaux de Cluj depuis 1900 jusqu’il n’y a pas longtemps. La réaction des visiteurs à cette section est plus visible, car ils reconnaissent plus facilement certains objets exposés. »

    Nous avons demandé à Ana-Maria Gruia si les ingrédients employés jadis dans les pharmacies sont reconnus comme des remèdes par les visiteurs d’aujourd’hui : « Ils sont facilement reconnaissables pour ceux qui s’y connaissent dans les traitements naturistes ou dans la pharmacie moderne qui entend revenir aux bonnes vieilles pratiques. Il s’agit des ingrédients à base de plantes, dont certaines exotiques ou provenant de différentes espèces d’insectes et d’animaux. Il y en a même qui proviennent de l’être humain, telle la célèbre poudre de momie, utilisée jadis comme remède universel. En partant de ces ingrédients, le visiteur découvrira aussi des éléments qui tiennent à l’histoire de l’art, par le biais des décorations des apothicaireries ou bien aux stratégies de vente. Pratiquement, l’étude du marché est née dans les pharmacies, vu qu’elles ont été les toutes premières affaires privées. Bref, la découverte de la pharmacie peut prendre des directions inattendues. »

    Dans la pharmacie de Cluj on découvrira aussi quelques bols contenant de l’asphalte de Syrie, utilisé dans le traitement du rhumatisme, de la poudre de corail et d’yeux d’écrevisse, deux sources naturelles de calcium, de la thériaque vénitienne, employée comme contre-poison, des excréments de blaireau servant à préparer des remèdes contre l’épilepsie ou bien des parties du corps d’une espèce de lézard originaire de l’Orient, qui, mélangées avec d’autres éléments, servaient de base pour la fabrication d’aphrodisiaques. Bénéfiques ou non, ces remèdes aux vertus curatives desquels les apothicaires croyaient dur comme fer étaient d’autant plus prisés que l’animal ayant fourni les ingrédients était exotique.

    Seraient-ils nombreux les remèdes anciens à se retrouver à l’origine des médicaments de nos jours ? Voici la réponse de notre interlocutrice, Ana-Maria Gruia : «Beaucoup de ces ingrédients n’ont pas été examinés d’un point de vue scientifique, tandis que dans le cas de certains autres on suppose qu’ils recelaient aussi des substances utiles. L’étude de ces dernières aurait abouti aux produits de synthèse que l’on emploie aujourd’hui. Par ailleurs, il n’y a pas de doute là-dessus, plus d’un de ces ingrédients non seulement n’étaient nullement utiles, mais ils pouvaient être même nuisibles, y compris du fait de leur fraîcheur ou du mode d’administration. Enfin, quant à la poudre de momie, je crois quelle figure parmi les remèdes dont l’efficacité s’explique par l’effet placebo.»

    Les visiteurs d’une telle collection doivent avoir le sens de l’humour, a encore précisé Ana-Maria Gruia, en ajoutant que: « Ils doivent aussi se laisser emporter par cette histoire, qui renvoie à celle d’Harry Potter et à l’alchimie. Pour jouir pleinement d’une visite au musée de la pharmacie de Cluj, il faut aussi être curieux. »

    Avec son enseigne en forme de mortier et pilon, qui trône au-dessus de l’entrée, la collection de Cluj invite le visiteur non seulement à remonter le temps mais aussi à guérir de la « maladie » des temps modernes, à savoir la précipitation. (Trad. Mariana Tudose)

  • Le réseau des cytostatiques

    Le réseau des cytostatiques


    Depuis deux ans et demi environ, les malades du cancer de Roumanie ont de grandes difficultés à trouver les médicaments dont ils ont besoin.Suite aux signaux lancés par les associations de patients, le ministère de la Santé de Bucarest a été contraint de reconnaître qu’il y avait « des discontinuités dans l’approvisionnement » en cytostatiques, notamment pour une vingtaine de ces produits. Les patients atteints de leucémie ou du lymphome de Hodgkin en sont les plus touchés, mais ils ne sont pas les seuls.


    Comment en est-on arrivé là ? En vertu d’une bureaucratie dysfonctionnelle — selonVlad Mixich, journaliste spécialisé dans les questions de santé, qui travaille pour le site “Hotnews.ro” : « La loi roumaine prévoit du traitement gratuit pour les malades du cancer, qu’ils versent ou non des contributions au système national d’Assurance maladie. On en est arrivé là parce que l’Etat roumain est incapable de financer les services qu’il promet et surtout de gérer un problème d’organisation. Une grande partie de ces médicaments ne sont pas très chers, pourtant la politique de l’Etat roumain est de choisir le prix le plus bas pour les médicaments qu’il importe de l’UE. Ce prix est imposé aux producteurs. Or, à ce prix, les distributeurs de médicaments du pays n’ont aucun intérêt à apporter ces cytostatiques en Roumanie, car ils ne font aucun profit. »


    Hormis les distributeurs privés, il existe aussi une société d’Etat chargée de l’achat et de la distribution de médicaments. Appelée Unifarm, cette société sous-financée se confronte également à la bureaucratie excessive. Le public a été surpris de découvrir, au début de cette année, qu’une partie des cytostatiques absents du marché se trouvaient dans les dépôts d’Unifarm. Mais pourquoi n’arrivaient-ils pas dans les hôpitaux et aux malades ? Vlad Mixich : « L’enfer bureaucratique est à nouveau d’actualité. Les responsables d’Unifarm affirment avoir informé les managers des hôpitaux de l’existence de ces médicaments. A leur tour, les managers affirment avoir demandé au ministère ces médicaments et signalé périodiquement leur absence. Ce qui est sûr c’est que les gens d’Unifarm affirment qu’ils ne peuvent pas envoyer les médicaments de leur propre gré aux hôpitaux. Même s’ils avaient annoncé l’absence des médicaments de leurs stocks, les responsables des hôpitaux déclarent qu’ils n’ont rien reçu. En fait, ils ne pouvaient pas acquérir des médicaments provenant des dépôts d’Unifarm, parce que la Caisse nationale d’assurance maladie rembourse aux hôpitaux l’argent pour ces médicaments avec un délai d’environ 200 jours après l’achat. Or Unifarm demandait aux hôpitaux de payer les médicaments sur place. Voilà comment les médicaments présents dans les dépôts d’Unifarm n’arrivaient pas aux malades. »


    Alors que les hôpitaux, les caisses d’assurances et la société Unifarm luttaient contre la bureaucratie, les malades, eux , luttaient contre un ennemi beaucoup plus impitoyable : le cancer. C’est pourquoi les malades ont laissé les autorités prisonnières de la bureaucratie qu’elles avaient créée et ont commencé à chercher eux-mêmes des solutions. Parmi elles : « le réseau des cytostatiques », nommée ainsi par le journaliste qui l’avait présentée pour la première fois à l’opinion publique, Vlad Mixich : « Le fonctionnement du réseau est très simple. Il existe un site www.medicamente-lipsa.ro ouvert à tous ceux qui ont besoin de tels médicaments. Le site contient une liste qui est mise à jour périodiquement. Si un malade trouve son médicament sur la liste, il ne fait que compléter un formulaire envoyé aux administrateurs du site. Le médicament est ensuite sollicité au réseau de bénévoles, qui compte plusieurs centaines de personnes dans tous les pays de l’UE. Ils cherchent les médicaments dans les pharmacies de la ville où ils habitent. S’ils trouvent ce médicament, ils annoncent les administrateurs du site et le patient qui est à son tour informé. Au moment où le malade est d’accord, le bénévole se rend à la pharmacie pour l’acheter avec son propre argent en vertu de l’ordonnance envoyée par le malade de Roumanie. Le médicament arrive en Roumanie par avion, par la poste ou bien par bus. Une fois qu’il reçoit le médicament, le malade le paie et son argent va au bénévole qui a l’acheté. »


    Plusieurs centaines de personnes figurent déjà sur le site du réseau. Les bénévoles membres du réseau des cytostatiques se trouvent notamment en UE puisque la législation de ces pays prévoit la possibilité que toute pharmacie de l’Union délivre des médicaments en vertu d’ordonnances émises dans un autre pays membre.


    Cristian Cojocaru, atteint d’un lymphome de Hodgkin, est membre du réseau des cytostatiques. Il y est arrivé après avoir eu recours, sans succès, à différentes associations et cherché sur Internet les médicaments dont il avait besoin. Il a même contacté les producteurs du Japon et des Etats-Unis. Cristian Cojocaru : « En Roumanie, je n’ai pas cherché trop longtemps, car je savais d’avance que je ne les trouverais pas. Ayant accès à Internet, à la téléphonie internationale, je me suis débrouillé assez vite… A un moment donné, j’ai appelé toutes les pharmacies de Debrecen, en Hongrie, où il m’était plus facile de me rendre pour avoir tous les cytostatiques qui m’avaient été prescrits. Car il est très important de ne pas commencer le traitement avant de s’être procuré tous les médicaments nécessaires.. S’il s’était agi d’une femme âgée, habitant, par exemple, dans une commune du département de Galaţi, où l’on risque, en hiver, d’être bloqué par la neige, elle n’aurait certainement pas pu se procurer les médicaments. »


    Donc, même avec le réseau, les médicaments ne peuvent arriver que chez les malades qui bénéficient de certaines facilités. Et même pour ceux-là, la quête peut durer des mois et retarder le traitement. Fin janvier, le gouvernement a adopté une décision censée régler ce problème : le ministère de la Santé a emprunté 800.000 euros au Trésor. Cet argent sera versé à la compagnie nationale UNIFARM pour acheter des cytostatiques à l’avance. Cristian Cojocaru ne se fait pourtant pas trop d’illusions : « Si l’on commande les médicaments par la même filière, on les aura la semaine prochaine et on commencera le traitement dans deux semaines. Ils plaisantent ou quoi ? Les choses ne peuvent pas changer du jour au lendemain. Les médicaments, on doit les trouver au moment où l’on en a besoin et non pas une semaine ou un mois plus tard.»


    En attendant l’arrivée des cytostatiques en pharmacie, le ministère de la Santé annonce des mesures des plus méritoires : d’une part, réorganiser le programme national, en accordant plus d’attention à l’éducation, à la prévention primaire et au dépistage précoce de la maladie et, d’autre part, réaliser un registre national dont le but serait de rendre l’accès au diagnostic et au traitement plus équitable qu’aujourd’hui. (trad.: Alex Diaconescu, Dominique)