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  • Connaître le monde / Să cunoști lumea, un projet pour les personnes handicapées

    Connaître le monde / Să cunoști lumea, un projet pour les personnes handicapées

    Rapprocher les personnes handicapées de leur propre expressivité

     

    Le collectif de création théâtrale Vanner Collective a proposé un projet artistique pluridisciplinaire « Să cunoști lumea / Connaître le monde », qui se décline comme une série d’activités censées faire rapprocher les personnes handicapées de leur propre expressivité. Ateliers créatifs et de développement personnel, thérapie par l’art, éducation visuelle et psycho-relationnelle, sessions photo, le tout ayant la créativité comme  cible partagée. Les photos du projet ont été exposées au Combinat du Fonds des plasticiens à la mi-septembre et début octobre.

     

    Denisa Nicolae, co-fondatrice de Vanner Collective, a parlé des sources d’inspiration et de la mise en page du projet :

    « Ce sont douze œuvres photographiques dont chacune parle de quelque chose de perfectible et non de parfait. Qui parle de la beauté tournée vers l’intérieur, de la force des gens d’exister tout simplement. A l’exemple d’autres projets visant l’inclusion, l’égalité, un monde normal, le projet « Connaître le monde » est axé sur la beauté et les superpouvoirs des personnes handicapées et je crois qu’il a la capacité de faire changer des perceptions et paradigmes, de porter loin les voix des personnes handicapées et des autres personnes impliquées dans le projet, de renforcer leur confiance en elles-mêmes ainsi qu’en une société plus inclusive. Il peut aussi renforcer l’empathie et le souci pour ce qui nous entoure et, pas en dernier lieu, il est en mesure de faire tourner notre regard aussi bien vers l’intérieur de nous-mêmes et vers le monde extérieur et sa beauté. »

     

    Difficultés et espoirs

     

    Denisa Nicolae explique les difficultés à surmonter et les espoirs nourris par les organisateurs après avoir collecté les réactions à ce projet. : « Nous sommes absolument convaincus du fait que l’exposition « Connaître le monde » ne passera pas inaperçue et qu’elle aura un impact émotionnel, civique et autre sur les visiteurs et sur tous ceux qui entreront directement ou indirectement en contact avec cette exposition. Le message que nous avons voulu transmettre aussi par cette initiative était celui de stigmatisation et d’inclusion des personnes handicapées. Mais, par-dessus tout, un message d’encouragement à découvrir les superpouvoirs et à montrer la beauté au-delà des limites. Assurer un environnement inclusif et sûr aux participants a été un de nos objectifs majeurs dans le cadre du projet « Connaître le monde ». L’organisation des activités n’a pas été sans défis, dont le plus grand a été de trouver des espaces faciles d’accès qui soutiennent et s’adaptent à nos activités. Parlant d’inclusion, d’élimination de la stigmatisation, la première épreuve a été de trouver de tels espaces à Bucarest, des espaces accessibles qui offrent un environnement sûr aux personnes handicapées. »

     

    Brancusi comme source d’inspiration

     

    L’installation photographique réalisée dans le cadre du projet « Connaître le monde » s’inspire des œuvres de Constantin Brâncuși (1876-1957), le sculpteur roumain qui a contribué de façon essentielle au renouveau du langage et de la vision artistique dans la sculpture contemporaine.

     

    Alina Rotaru, l’artiste derrière les photos et le concept de l’installation, explique :

    « Constantin Brâncuși e sculpteur au-delà de ses sculptures, car il nous a laissé en héritage l’outil de voir les arrondis dans les angles. C’est comme s’il avait inventé la roue, une roue que nous apprenons à utiliser dans notre quotidien. Durant mes recherches biographiques, j’ai lu les livres consacrés à ses créations et j’ai vu ses œuvres ; cela m’a fait comprendre que j’avais rencontré une source d’inspiration. Pratiquement, j’ai commencé à connaître le monde d’un point de vue artistique grâce à ses idées. « Connaître le monde  » est un projet inspiré de l’univers de Brâncuși et propose une redéfinition du concept de perfection par rapport aux temps que nous vivons. À travers cette installation photographique, nous nous proposons de montrer la beauté de dix personnes qui représentent un noyau d’une grande valeur dans notre société. Si la nature se régénère, par ce projet nous essayons de régénérer notre façon de penser. » (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Bucarest mis en boîte

    Bucarest mis en boîte


    Dans les années 1970-1980,
    l’histoire de la capitale roumaine, Bucarest, a été impactée par les démolitions
    brutales imposées par Nicolae Ceausescu afin de faire place à la construction
    pharaonique de son Palais du Peuple et d’autres immeubles modernes. Il est vrai
    qu’au fil des années, les villes et les villages changent et se modernisent,
    mais leurs transformations progressives ne doivent pas entraîner une crise du
    logement comme ce fut le cas suite à la destruction totale du quartier
    historique d’Uranus, l’un des plus beaux de la capitale roumaine. Un havre de
    paix verdoyant dont 90 % de la superficie a été détruite par les communistes, laissant de nombreuses
    familles sans domicile.


    Bucarest, telle qu’elle
    était à l’époque où ses habitants pouvaient encore arpenter les petites ruelles
    de la colline de Spirii, bordées de villas et d’immeubles chics, n’existe plus
    de nos jours. Les nostalgiques peuvent la ranimer en regardant des photos
    d’époque ou des documentaires d’archives ou bien, en feuilletant l’album « La
    ville mise en boîte. Une chronique affective de Bucarest », portant la
    signature de l’architecte Gabriela Tabacu. C’est un ouvrage qui invite les lecteurs
    à découvrir le Bucarest des années 1960 à travers le regard d’une fillette de
    10 ans, venue à Bucarest depuis Oradea, une ville du nord-ouest de la Roumanie.
    La romancière Tatiana Niculescu nous en dit davantage, tout en énumérant les
    aspects que l’architecte que Gabriela Tabacu met en lumière:


    « On trouve toute sorte
    d’endroits connus à l’époque, tels la piscine de Lido, le magasin Polar, les
    galeries Unic, la glace Parfait ou encore la reine des desserts, la profiterole,
    qui a fait à l’époque son entrée triomphale dans les adresses les plus chiques
    où les Bucarestois pouvaient déguster de délicieux gâteaux. Je me souviens du
    jour où j’ai goûté à ma première profiterole, ce fut quelque chose de
    fantastique, un moment de pur bonheur pour l’enfant que j’étais à l’époque. Le
    livre parle aussi des épiceries et de tous ces endroits qui marquaient le
    passage d’un monde d’autrefois, auquel les parents de cette fillette étaient
    habitués, à un autre en place dans ces années-là. On ne sait pas exactement
    comment le monde était avant, mais on observe une transition vers une réalité
    qui nous fait penser à celle d’après 1989. Une réalité de la transition, sans
    savoir encore vers quoi le monde se dirige.




    En fait, la ville a commencé
    à changer de visage, mais d’une manière brutale qui reste figée dans la tête de
    cette fillette de dix ans qui nous fait voir Bucarest à travers ses yeux. Tatiana
    Niculescu :




    « On change les noms des rues, on enlève des statues et on les
    remplace par d’autres, on modifie la structure du paysage urbain que cette
    fillette est en train de découvrir. La protagoniste nous fait découvrir son
    Bucarest à elle, un Bucarest de l’innocence et non de la nostalgie. Attention,
    l’ouvrage ne se propose pas de nous rendre nostalgiques des temps d’autrefois
    et d’ailleurs, c’est ce qui lui confère sa valeur documentaire. Il s’agit tout
    simplement d’un exercice descriptif d’un monde que cette fillette a connu. En
    faisant la lecture de l’album de Gabriela Tabacaru, je me suis souvenue du
    poète Cristian Popescu, mort très très jeune. Et lui, à un moment donné, il
    s’est mis à me raconter à quel point il détestait l’époque de Ceausescu qui
    était, selon lui, la période la plus noire de l’histoire roumaine. Mais, en
    même temps, c’était l’époque de sa jeunesse. Or, il m’est impossible de
    renoncer à ma jeunesse, disait-il. Voilà pourquoi, je regarderai toujours cette
    période de l’histoire à travers le regard de la jeunesse. C’est exactement ce
    que cet ouvrage fait : il présente une ville du point de vue d’une enfant qui
    se transforme en même temps que la ville
    .




    Avec le regard de
    l’adulte qu’elle est devenue, l’architecte Gabriela Tabacu explique aux
    lecteurs les images restées dans la mémoire de la fillette qu’elle était dans
    les années 1960. Les descriptions et les histoires s’accompagnent de
    photographies d’époque. Tatiana Niculescu nous explique :




    « Le livre est divisé en deux et la deuxième partie est sous la forme
    d’un album de photos. Avec sa voix d’adulte, l’architecte Gabriela Tabacu
    raconte l’histoire de tous les bâtiments dont la fillette nous parle dans un
    premier temps. C’est une lecture à faire de plusieurs points de vue, ou du
    moins, c’est ce que moi j’ai fait. Un des points de vue serait celui de la
    génération d’aujourd’hui, qui n’a pas connu le Bucarest de cette époque-là. Un
    autre serait celui de la génération des années 1980 impactée par toute la folie
    des thèses de juillet et des horreurs des années 80. Pour elle, le livre serait
    une occasion de ressusciter une certaine période de normalité et d’accalmie
    idéologique des années 1959-1971. Tandis que pour ceux qui ont vraiment vécu
    dans ces années-là, la lecture se fera avec une curiosité doublée du désir de
    se retrouver eux-mêmes dans les histoires racontées. »




    « La ville mise en
    boite. Une chronique affective de la ville de Bucarest » est un pont sur
    le temps que l’architecte Gabriela Tabacu a jeté pour empêcher que l’oubli
    s’installe et que les souvenirs s’effacent.





  • Le Phénomène de la Place de l’Université …

    Le Phénomène de la Place de l’Université …

    Il y a 3 décennies, en avril 1990, démarrait ce qui allait se nommer le Phénomène de la Place de l’Université : 53 jours consécutifs de protestation anticommuniste, au centre de la capitale roumaine, tout près du siège de l’Université. 30 ans plus tard, ces manifs sont remémorées dans les photographies faites sur place par Silvia Colfescu, directrice de la maison d’édition Vremea. Ces photos, elle les a réunies dans un album paru récemment et intitulé « Et in Golania ego ». Le premier président de la Roumanie post-communiste, Ion Iliescu, avait qualifié les protestataires de l’époque de « golani », « hooligans » en français. Un appellatif tout de suite assumé avec fierté par les protestataires qui manifestaient entre autres contre Ion Iliescu.

    De l’avis de Silvia Colfescu, le Phénomène de la Place de l’Université n’était que la suite tout à fait naturelle de la journée du 21 décembre 1989, lorsque le slogan « A bas le communisme ! » résonnait dans les rues de la capitale, mais aussi du Point 8 de la Proclamation de Timisoara qui exigeait qu’aucun ancien membre de l’appareil communiste ou de la Securitate, la police politique du régime, n’ait le droit d’occuper des fonctions publiques pendant une dizaine d’années ou pendant 3 législatures consécutives, avec un accent mis justement sur la fonction de chef d’Etat. Ce qui n’était pas le cas d’Ion Iliescu.

    Silvia Colfescu passe en revue quelques souvenirs de cette période tendue de manifs au début de l’année 1990, à Bucarest : « Je suis allée la nuit Place de l’Université et j’y suis allée presque chaque nuit pour apporter du cacao au lait à ceux qui tremblaient de froid dans leurs tentes. Je rentrais chez moi et que préparais des bouteilles entières de cacao au lait. Je leur ai apporté aussi des sandwichs, j’ai été une présence constante sur les lieux. J’y suis allée pendant la journée aussi, tous les jours, en fait. Tout cela pour aider les gens malheureux. Car les manifestants passaient la nuit au même endroit. Ce fut un phénomène complexe qui a réuni des gens de toutes les couches sociales. J’ai vu des professeurs des universités, mais aussi des ouvriers. J’y ai vu toute la société roumaine. »

    Initialement, Silvia Colfescu avait pris des photos des manifs pour elle – même, sans avoir un objectif journalistique ou documentaire. Elle raconte : « J’avoue que je les ai prises instinctivement, tout simplement parce que j’étais là. Je voulais avoir un souvenir. C’est tout. Par conséquent, ces 30 dernières années je ne les ai pas publiées. Je ne l’aurais jamais fait, si ne n’étais pas tombée sur les enveloppes contenant les photos de l’époque en fouillant dans des photos anciennes. En les voyant, le mon collègue de la maison d’édition, M Teo Pricop, m’a suggéré de les publier, vu que ce sont des témoignages de l’époque. Alors, j’ai constaté que l’on approchait les 30 ans écoulés depuis ce phénomène et que serait bien de rappeler aux gens ce qui s’est passé. J’ai donc scanné les photos, j’ai écrit les commentaires et je les ai fait imprimer. Et c’est ainsi que cet album est né : c’est le fruit de mon initiative de photographier les manifestations d’il y a 30 ans et l’idée de M Pricop de les publier. »

    Le Phénomène de la Place de l’Université a fini par être réprimé violemment les 13, 14 et 15 juin 1990 par la descente des gueules noires de la Vallée de Jiu à Bucarest. Des confrontations connues sous le nom de « minériades ».

    Ces jours-là, Silvia Colfescu était toujours aux côtés des manifestants, munie de sa caméra : « Le 14 juin j’ai pris des photos au siège du Parti National Paysan. Je les ai prises depuis ma voiture, lorsque j’étais de passage par là. J’ai ralenti et j’ai photographié de bas en haut par la fenêtre. C’était la seule manière de prendre des photos ces jours-là. La plupart de mes photos montrent des gens qui occupaient la Palce de l’Université. Il y a aussi des photos de détails et des portraits. J’ai photographié des « golani », des hooligans (comme on les appelait à l’époque). J’ai pris en photo un père avec deux mini-hooligans, un autre parent avec un mini-hooligan, une jeune maman avec un bébé – hooligan et même deux chiens-hooligans. Nous portions tous cette étiquette. Au moment où M Iliescu nous a qualifiés de cette manière, nous avons beaucoup aimé cette appellation et nous avons transformé cette insulte en un titre de gloire. »

    Réprimé par la violence, le phénomène de la Place de l’Université 1990 est à ce jour parsemé d’aspects qui restent dans l’ombre, avec des procès qui trainent et des agresseurs qui n’ont pas encore été punis. Néanmoins, l’enthousiasme des participants à cette manif-marathon et leur désir de changer en bien la Roumanie sont visibles dans les photos publiées dans l’album « Et in Golania ego » de Sivlia Colfescu. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Frédéric de La Mure et ses photos

    Frédéric de La Mure et ses photos

    Après plus de trente ans
    de bons et loyaux services en tant que photographe officiel du ministère
    français des affaires étrangères, Frédéric de La Mure a décidé de se consacrer à d’autres projets, personnels cette
    fois-ci. Il part ainsi à l’aventure, suivant à vélo les 2973 km de l’ancien
    Rideau de fer, qui a séparé l’Est et l’Ouest de l’Europe jusqu’en 1989.
    Quelques-unes des photos prises pendant ce périple hors du commun sont exposées
    dans l’Atrium de l’Institut français de Bucarest, une véritable découverte pour
    le public roumain. Présent au vernissage de l’exposition « Cicatrices
    d’une déchirure. Voyage au fil du Rideau de fer », Frédéric de La Mure
    raconte son exploit au micro d’Ileana Ţăroi.



  • À la découverte du Bucarest d’hier

    À la découverte du Bucarest d’hier

    Trecut-au anii, « les années
    ont passé » : c’est le nom d’une exposition de photos qui se tient
    tout le mois de septembre au palais Sutu de Bucarest. Les visiteurs sont invités
    à découvrir des lieux de la ville photographiés dans les années 90, et en 2018.
    L’exposition est organisée par l’association Bucurestiul meu drag, en
    partenariat avec le palais Sutu et le musée de la ville de Bucarest.


    À quoi ressemblait la ville juste
    après la Révolution ? Qu’est-ce qui
    a changé ? Est-ce que c’était vraiment mieux avant ? Autant de
    questions que cette exposition pose à ses visiteurs. Un reportage de Ninnog Louis.

  • «Bucarest, mon amour»

    «Bucarest, mon amour»

    Notre invité d’aujourd’hui sur RRI est Andrei Bârsan,
    président de l’association « Bucureştiul meu drag » -
    « Bucarest, mon amour », à l’initiative duquel a été réalisé un album
    photo portant ce même nom. « Bucarest, mon amour », édition 2015, est
    un album de la ville telle que nous la voyons, avec ses bons et ses moins bons
    côtés. « Bucarest, mon amour » comporte 103 photos et c’est d’une
    certaine façon un album de famille, la famille élargie de notre capitale.
    Andrei Bârsan lui a lancé une invitation: rendre cette maison commune plus
    accueillante et pourquoi pas, faire de Bucarest la capitale européenne de la
    culture en 2021.




    Quelle est l’idée maîtresse de ce projet ? Andrei Bârsan: « Notre
    association se propose de promouvoir la ville principalement par le biais de la
    photo. Nous menons des projets photo depuis 2008 déjà et plus de 160 images se
    retrouvent sur notre site. Nous avons tous à la maison un album de famille, où
    l’on réunit des photos de nous-mêmes quand nous étions petits, ensuite écoliers
    etc. Eh bien, j’ai pensé que notre ville méritait, elle aussi, un tel album,
    réalisé par ses habitants. Notre intention était de créer une plate-forme pour
    la mémoire visuelle de la ville. »








    Afin de faire de cette ville un « chez soi » où
    l’on a envie d’être, Andrei Bârsan a encouragé la participation de tous ceux qui
    pensaient avoir quelque chose à exprimer par une image photographique :
    « Ce qui est intéressant, c’est que l’album a été réalisé par des
    habitants de la ville, pas nécessairement par des professionnels. La
    photographie est un métier pour un très petit nombre de ces 103 personnes. Ce
    sont des architectes, des cuisiniers, des éditeurs… Tous les Bucarestois y ont
    contribué. Toutes les images sont importantes, car chacun a pensé que son image
    était importante et nous, en tant qu’éditeurs, nous avons considéré, à notre
    tour, que chaque image est importante. Il y a des images d’animaux de
    compagnie, des scènes de rue, des magasins… Elles sont toutes intéressantes et
    importantes. »








    Nous vous
    invitons à un tour de la ville de Bucarest pas comme les autres, en sentir la
    saveur et les couleurs par le biais de l’objectif d’un appareil photo – c’était
    l’appel lancé par notre interlocuteur aux habitants de la ville. L’album
    « Bucarest, mon amour » 2015 est censé soutenir la candidature de la
    ville au titre de capitale européenne de la culture 2021.






    Andrei Bârsan: « Nous souhaitons conserver l’atmosphère de ces journées,
    l’ambiance de la ville plutôt que son architecture. C’est qu’en regardant de
    vieilles photos, datant des années ’50, ’60, ’40, on constate que chaque période
    a sa spécificité. Et c’est ce que nous souhaitons réaliser : une mémoire
    visuelle de la ville, à l’intention de nos enfants et des enfants de nos
    enfants. Et nous espérons de tout cœur que Bucarest soit désigné Capitale
    européenne de la culture, car nous avons besoin de culture, nous avons besoin
    d’une stratégie culturelle à long terme qui nous permette de montrer qui nous
    sommes. Car nous ne sommes pas uniquement les habitants d’une ville qui a,
    disons, un bel éclairage. Une ville suppose une vie culturelle. »








    A quoi
    ressemble Bucarest vu par le biais des photos de l’album « Bucarest, mon
    amour » ? Andrei Bârsan : « Nous avons essayé de
    présenter une ville optimiste, avec ses bons et ses mauvais côtés, mais je
    pense que plus de 90% des images illustrent le bon côté. Ce ne sont pas des
    photos prises à dessein pour qu’elles représentent ce côté-là, ce sont des
    aspects naturels de la ville. Dans notre vie quotidienne, c’est une ville
    pleine d’allégresse. »






    En effet. Qu’elles présentent un homme
    en shorts courant sur l’herbe d’un parc à l’aube ou le balcon d’un bâtiment
    d’habitations avec du linge mis à sécher et d’où un enfant tire avec un
    pistolet jouet, les images réunies dans cet album sont touchantes. Leurs
    nombreux auteurs ont partagé ce qu’ils ont considéré comme représentatif, soit
    une partie de leur âme. Et puisque l’album aura une édition 2016, Andrei Bârsan a
    invité les Bucarestois à observer la ville et à l’immortaliser : « Tous
    ceux qui le souhaitent peuvent y participer et proposer n’importe quelle photo
    prise dans la ville. Même des photos de famille, car ce qui concerne en ce
    moment la famille, dans quelques années appartiendra à la mémoire visuelle de
    la ville, à son patrimoine. Je les ai invités à prendre de photos de Bucarest comme
    ils en font d’eux mêmes, à considérer la ville comme un membre de leur
    famille. »




    Le but déclaré de notre
    interlocuteur est de réaliser une ample base d’images pour la mémoire visuelle
    de la ville. L’album « Bucarest, mon amour » 2016 attend déjà ses
    auteurs !

    (Trad.: Dominique)

  • 30.01.2016

    30.01.2016

    Elections – L’Union nationale pour le progrès de la Roumanie n’exclut pas une éventuelle collaboration avec n’importe quelle autre formation politique, dans la perspective des élections locales de 2016. La politique d’alliances devrait être définie ce samedi, pendant la séance de son Comité national exécutif. Par ailleurs, le Parti social-démocrate déclare s’opposer fermement au changement de la Loi électorale et soutient le maintien de l’actuelle formule, qui prévoit l’élection des maires en un seul tour de scrutin. Les sociaux-démocrates rejettent le scrutin à deux tours, sollicité par leurs adversaires politiques, les libéraux. Le Parti national libéral met en avant l’argument que le scrutin à deux tours donne aux petits partis aussi ou encore aux formations politiques nouvellement créées la chance d’obtenir des sièges au niveau local. La tenue des élections locales est prévue début juin. 2016 est aussi l’année des élections législatives en Roumanie.



    Mine de sel — Le célèbre photographe britannique Richard John Seymour, titulaire de plusieurs prix, a récemment visité la saline de Turda, au centre de la Roumanie, dans le cadre d’un projet qui se propose d’immortaliser les paysages anthropiques les plus spectaculaires. Dans un matériel publié sur le site internet thespaces.com et repris par CNN, la mine de sel de Turda est présentée comme une attraction touristique à part. Chaque année, plusieurs milliers de touristes s’y rendent, soit pour profiter des vertus curatives de la saline, surtout dans les maladies du système respiratoire, soit pour se détendre, en jouant au mini-golf, au bowling ou en faisant des promenades en barque sur le lac intérieur. En 2014, la mine de sel de Turda a été déclarée par la publication Business Insider comme l’endroit souterrain le plus spectaculaire au monde. Selon la même publication, la saline de Turda occupe également la 22e place parmi les destinations de voyage incroyables dans le monde.



    Tennis – Le duo formé par le Roumain Horia Tecău et lAméricaine Coco Vandeweghe rencontrera dimanche la paire russo-brésilienne Elena Vesnina/Bruno Soares, tête de série nr.5, dans la finale de l’épreuve de double mixte à l’Open d’Australie, premier tournoi de Grand Chelem de l’année. Horia Tecău et Coco Vandeweghe ont dépassé en deux manches le binôme Andreja Klepac (Slovénie)/Treat Huey (Philippines), sur le score de 6-4, 6-4. Notons quen 2012, Horia Tecău a remporté le titre de l’épreuve de double mixte aux côtés de lEtasunienne Bethanie Mattek-Sands.



    Météo — Nouvelle journée avec des températures plus élevées que les normales de saison, car le mercure grimpera jusqu’à 12 degrés. Il faisait 3 degrés à midi, dans la capitale, Bucarest.

  • 26.04.2015

    26.04.2015

    Bilan — Le bilan du séisme de 7,9 sur l’échelle ouverte de Richter qui a ravagé samedi le Népal est de quelque 2500 morts. Des milliers d’autres personnes ont été blessées. Les villes les plus affectées sont la capitale Katmandu et la ville de Phokara. Le tremblement de terre a eu dimanche une réplique à 6,7 sur l’échelle ouverte de Richter. Les actions de recherche et de sauvetage sont en cours. De nombreux pays et organisations humanitaires ont mobilisé des aides pour les victimes du séisme. Le ministère roumain des Affaires étrangères fait savoir que 28 ressortissants roumains — touristes et alpinistes — ont été identifiés au Népal, sains et saufs. Le ministère des Affaires étrangères de Bucarest fait savoir aux citoyens roumains que les autorités népalaises ont institué l’état d’urgence et leur recommandent d’éviter les voyages dans ce pays et les régions indiennes avoisinantes. Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, exprime sa compassion et sa solidarité vis-à-vis des personnes affectées par le séisme du Népal, lit-on dans un message de l’Administration présidentielle. En ces moments de grande tristesse, je transmets de sincères condoléances aux familles endeuillées. La Roumanie se joint aux pays du monde qui ont exprimé leur solidarité vis-à-vis des autorités népalaises et des autres pays touchés », écrit le président Iohannis dans son message.



    Visite – Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, fait, lundi et mardi, une visite officielle en Italie. A l’agenda — des discussions avec son homologue, Sergio Mattarella, et avec la premier ministre Matteo Renzi, ainsi qu’une rencontre avec les représentants des Roumains d’Italie. Forte d’un million de personnes, la communauté roumaine de la Péninsule est la plus nombreuse de la diapora. Depuis le début de son mandat, le 21 décembre 2014, le président Iohannis a déjà fait des visites officielles en France, Allemagne, Pologne, ainsi que dans les anciennes républiques soviétiques voisines de la Roumanie — la République de Moldova et l’Ukraine.



    Imposition — Les revenus obtenus par les ressortissants roumains en Italie et par les citoyens italiens en Roumanie ne seront plus imposés dans les deux pays. Les ministres des Finances des deux Etats ont signé, à la réunion Ecofin de Riga, la Convention pour éviter la double imposition. Ses dispositions produiront des effets dès janvier 2016, selon un communiqué de presse du ministère des Finances de Bucarest. Jusqu’à présent, la Roumanie a conclu plus de 80 conventions de ce type avec des pays du monde entier. La première a été signée avec l’Allemagne et elle est d’application depuis janvier 1972.



    Félicitations — Le président de la Commission européenne a félicité la Roumanie et la Bulgarie à l’occasion du 10e anniversaire depuis la signature par les deux pays du Traité d’adhésion à l’UE. Jean-Claude Juncker a écrit sur un réseau social « Félicitations ! », en roumain et en bulgare, et a ajouté être fier d’avoir été, dès le début, témoin du parcours des deux Etats.



    Expo — Une exposition de photos et de documentaires d’investigation réalisée par Bankwatch et Vice, des débats sur la situation en Ukraine, les finances et l’environnement, la manipulation et la propagande au cinéma — sont au menu de la 4e édition du Festival international de film Cinepolitica, ouvert ce dimanche à Bucarest. Le 1er jour, le public a visionné en première le thriller « 13 minutes », d’Oliver Hirschbiegel. Bankwatch Roumanie présentera, le 30 avril, dernier jour du festival, des exemples des efforts de l’organisation afin d’arrêter l’impact négatif sur l’environnement des investissements financiers européens dans des pays en développement.



    Valaques — Les pasteurs valaques, descendants des bergers de Valachie qui ont migré dans l’ensemble de l’arc carpatique, souhaitent transformer les Monts Carpates en un label similaire aux Alpes, par une meilleure coopération entre les pâtres de tous les pays que cette chaîne de montagnes traverse, Roumanie comprise, informe l’agence Agerpres. Un pas important a été franchi par la première édition du Congrès des Carpates, organisé samedi et dimanche dans la localité polonaise de Ludzmierz. Des centaines de pasteurs de Pologne, République tchèque et Slovaquie y ont participé, ainsi qu’une délégation de Roumanie. Ils se sont donné pour tâche d’organiser le Festival la Fête des Carpates, avec la participation des Valaques de tous les pays, en 2016. Présent au congrès, le président de la Pologne, Bronislaw Komorowski, a entamé son discours lors de la rencontre avec la délégation de la Roumanie en saluant les participants en roumain.



    Tennis — La joueuse roumaine de tennis Simona Halep revient, dès lundi, à la 2e position dans la hiérarchie mondiale, qu’elle avait également occupée dans le courant de l’année dernière. Bien que dépassée, samedi, dans les demi-finales du tournoi de Stuttgart, par la Danoise Caroline Wozniacki, Simona Halep bénéficie de l’élimination, dès les 8e, de l’ancienne n° 2, la Russe Maria Sharapova, dont elle prend la place au classement mondial qui continue d’être dominé par l’Américaine Serena Williams. Chez les messieurs, dimanche, à Bucarest, les Roumains Marius Copil et Adrian Ungur se sont adjugé l’épreuve de double au BRD Năstase Ţiriac Trophy, avec des pris d’un demi-million d’euros, après avoir disposé, par 3-6, 7-5, 17-15, de la paire Nicholas Monroe (USA)/Artem Sitak (Nouvelle Zélande). L’épreuve individuelle a été gagnée par l’Espagnol Guillermo Garcia-Lopez, qui a dépassé en finale par 7-6, 7-6 le Tchèque Jiri Vesely.





  • “La Grande Guerre. La neutralité (1914 – 1916)”

    “La Grande Guerre. La neutralité (1914 – 1916)”

    Le Musée National d’Histoire de Roumanie a inauguré la série d’événements consacrée au centenaire de la Première Guerre Mondiale par l’exposition La Grande Guerre. La neutralité (1914 – 1916)”. Ouverte du 31 juillet jusqu’à la fin de l’année, cette exposition peut être visitée sur la terrasse du musée donnant sur l’Avenue de la Victoire, au centre de la capitale.



    Selon le commissaire d’exposition Cornel Constantin Ilie, le projet en question part de l’idée que la Roumanie et les Roumains ont été impliqués dans la guerre dès l’an 1914: “Nous avons voulu montrer le fait que, durant les deux années de neutralité, les décideurs politiques ne sont pas restés les bras croisés. Au contraire, il s’est passé bien des choses qui ont finalement abouti à l’entrée en guerre effective de la Roumanie. La période 1914 — 1916 a été non seulement très tourmentée et compliquée, mais aussi et surtout très importante pour l’histoire du peuple roumain. Sur le plan interne, il y a eu une véritable guerre des déclarations entre les gouvernants, qui promouvaient la neutralité, en raison de certains intérêts politiques et diplomatiques, et ceux qui souhaitaient voir le pays entrer en guerre du côté de l’Entente ou des Puissances Centrales. Enfin, les Roumains de Transylvanie, de Bucovine et de Bessarabie, provinces roumaines occupées à cette époque-là par les Empires austro-hongrois et tsariste, se sont engagés dans la guerre dès 1914. Voilà pour une image très juste de la signification de cette période de neutralité dans l’histoire de la Roumanie ”.



    L’Exposition La Grande Guerre. La neutralité (1914 – 1916)” présente, entre autres, la situation du Royaume de Roumanie d’avant l’éclatement du conflit, sa politique étrangère au début du XXe siècle, la période de la neutralité proprement-dite, les pourparlers diplomatiques menés par le gouvernement de Bucarest avec l’Entente et la Triple Alliance, le Conseil de la Couronne du 14 août 1916, lors duquel on a décidé de l’entrée en guerre aux côtés des pays de l’Entente.



    Une bonne partie de l’exposition est dédiée aux événements qui ont eu lieu au-delà des frontières. Plusieurs photos des archives du Musée National d’Histoire de Roumanie saisissent les préparatifs des belligérants, le quotidien des soldats sur les différents fronts, ainsi que les horreurs de ce que l’on a par la suite appelé « le grand carnage ».



    Le commissaire d’exposition, Cornel Constantin Ilie poursuit sa présentation: “C’est une exposition de photographie documentaire. On y retrouve articles de presse, documents puisés dans les archives diplomatiques, photos, cartes postales, dont beaucoup à caractère inédit et présentés au public pour la première fois. Nous avons tenté de la rendre attractive aux yeux d’un public pas forcément avisé ou passionné d’histoire, en lui faisant découvrir, par exemple, des caricatures parues dans la revue Furnica” « La Fourmi », très amusantes et révélatrices pour le message qu’elles transmettaient.



    Cornel Constantin Ilie nous a également fourni des détails sur le site Internet www.marelerazboi.ro, (www.lagrandeguerre.ro), lancé parallèlement à l’exposition “La Grande Guerre. La neutralité (1914 – 1916)”: “C’est un projet amb itieux du Musée National d’Histoire de Roumanie. Nous envisageons de mettre en place une base de données en ligne comportant des documents en tout genre: documents d’archives et de presse, photos, cartes postales consacrées à la Grande Guerre. Nous avons également établi une série de partenariats avec des institutions importantes, détentrices d’un patrimoine culturel particulièrement précieux. Il s’agit des Archives Nationales de Roumanie, des Archives du Ministère des affaires étrangères, de certains autres musées et de plusieurs bibliothèques à travers le pays. Notre objectif est de transformer ce site en une source très utile pour ceux qui souhaitent apprendre le plus de choses possible sur la Roumanie à l’époque de la Première Guerre Mondiale. (trad.: Mariana Tudose)