Tag: pièces

  • Increased NATO attention to the eastern flank

    Increased NATO attention to the eastern flank

    Following Russia’s repeated attacks on the Ukrainian
    ports on the Danube river, pieces of a Russian drone were found a few days ago
    on Romanian territory as well, in a village in Tulcea County near the Ukrainian
    border. Officials from Ukraine’s foreign ministry were actually the first to
    report the incident, but the Romanian defence ministry initially denied the
    information.


    Later on, however, the institution revised its
    position, but added that the intelligence provided by electronic surveillance
    and other monitoring systems did not reveal direct military threats against our
    national territory or against Romania’s territorial waters. The defence
    ministry also announced that it appointed field research teams, including on
    the Danube, for additional inquiries.


    Romania has been in permanent contact with NATO,
    Bucharest also said. In fact, the Alliance’s secretary general Jens Stoltenberg
    announced that Romanian authorities had notified the Allies about the drone
    pieces found in the country and that an investigation was on-going, pointing
    out however that there was no evidence of a deliberate move by Moscow, but
    rather that it was an accident.


    On Wednesday, during talks with the foreign affairs
    and defence committees in the European Parliament, Stoltenberg mentioned that
    NATO has a stronger than ever presence on the eastern flank and that all member
    states are defended under the new military plans.


    In the context of this situation on the
    Romanian-Ukrainian border, the Romanian defence minister Angel Tîlvăr, talking
    in Bucharest with the US Ambassador to Romania Kathleen Kavalec,appreciated the Allies’ strong solidarity. The two
    officials discussed the situation entailed by the Russian Federation’s recent
    attacks against Ukraine’s Danube ports, close to the Romanian border.


    The case was also approached during a telephone
    discussion between Romania’s foreign minister Luminiţa Odobescu and the US
    Secretary of State Antony Blinken. They also discussed means to strengthen
    bilateral cooperation in order to protect airspace security and, in this
    context, mention was made of the deployment by the US Air Forces of F-16 aircraft
    on Romanian territory.


    According to a news release issued by the foreign
    ministry, the Romanian diplomacy chief also welcomed the US and the Allies’
    support and solidarity with Romania and emphasised the importance of NATO staying
    alert to the developments at the Black Sea and in the region.


    In turn, the US Secretary of State highlighted the US
    solidarity with Romania and thanked Bucharest for its support for Ukraine and
    for the additional measures taken in order to facilitate the transit of
    Ukrainian grains. According to the Romanian foreign ministry, the US official
    appreciated Romania’s interest and involvement in identifying efficient
    solutions in this context, jointly with the US, the European Commission and
    Ukraine. (AMP)

  • Le théâtre roumain en début d’année

    Le théâtre roumain en début d’année

    « La dramaturgie roumaine daujourdhui commence à jouer un rôle de plus en plus important dans nos vies », déclarait Aura Corbeanu, vice-présidente de lUNITER (Union théâtrale de Roumanie), un manager de projets de théâtre avec une expérience et au professionnalisme avéré, dans le contexte où la compétition « Meilleure pièce roumaine de 2020 » bat son plein. La 29e édition du concours de théâtre ne reçoit que de nouveaux textes, qui nont pas été publiés ou joués jusquà présent. Pas de dramatisations. La pièce roumaine de lannée est et doit demeurer un projet, un repère de la vie théâtrale, même par temps de pandémie, dit Aura Corbeanu. La pièce gagnante sera primée sur la scène du Gala des Prix UNITER 2021, où les meilleurs représentants des arts du spectacle montent sur scène chaque année.



    Radio Roumanie Internationale a longuement parlé du Gala des Prix UNITER et des changements qui ont marqué cet événement en 2020. Nous disions à lépoque que toutes les personnes présentes – en petit comité et en plein air, dans des conditions de pandémie – étaient daccord pour dire que les changements de cette période avaient marqué un point important dans lévolution de la vie culturelle en Roumanie.



    Des changements et des mises à jour ont eu lieu au cours des dernières années, même avant la pandémie. Par exemple, deux masters en écriture dramatique se sont fait jour en Roumanie : lun à lUniversité darts du théâtre dans la ville transylvanienne de Targu Mureş, et lautre à lUniversité darts du théâtre et de cinématographie de Bucarest. Par conséquent, les attentes sont élevées, malgré les restrictions. La publication par lintermédiaire dune maison dédition spécialisée des textes sélectionnés dans le concours de dramaturgie relève maintenant de la tradition. Il reste aux directeurs de théâtres – publics ou privés –, aux réalisateurs et aux équipes artistiques dans leur ensemble, aussi, de se pencher sur les nouveaux textes. Et de transformer le texte gagnant du concours en spectacle. Il faut dire que ces dernières années, cest le Théâtre national de Bucarest (TNB) qui a assumé ce rôle. Ion Caramitru est le directeur général du TNB et président de lUNITER – on sattend donc à ce quil soit à lavant-garde de ceux qui se donnent pour tâche de promouvoir la dramaturgie nationale.



    Dans ce contexte, notons que ces jours-ci à Bucarest et dans dautres villes, où les décideurs locaux ont profité de la baisse relative du nombre de personnes infectées par le nouveau coronavirus, plusieurs théâtres ont rouvert, en respectant toutes les règles sanitaires fixées par les autorités. Les billets ont été vendus très rapidement. Pourquoi ? Réponse bien argumentée avec Aura Corbeanu, vice-présidente de lUNITER :



    « Il y a eu ce temps darrêt dans toutes les institutions ou lieux de spectacle… et nous avons tous besoin de théâtre, de bons textes, de jouer. Nous avons traversé une période dinquiétudes, de peurs et de souhaits difficiles à réaliser. Nous nous sommes transformés et adaptés. 2020 a été une année compliquée, au cours de laquelle il a fallu doubler defforts pour tout projet. Chaque créateur, chaque institution de projets culturels a été contraint dy penser en plusieurs variantes : en ligne, avec 30% daudience dans la salle, avec 50% de public dans la salle. Parce que tout le monde comprenait bien quil ny a aucun moyen de revenir à ce que nous connaissions avant la pandémie de sitôt. Je ne peux quexprimer mon admiration pour tous ceux qui représentent les arts du spectacle – tant dans le secteur public que pour ce qui est des arts indépendants. Parce quils ont essayé dêtre avec nous tous pendant cette période difficile, en utilisant de nouvelles formules. Après le silence des mois de mars, avril, mai 2020, nous avons tous vu les résultats remarquables de notre désir de découvrir des moyens ingénieux et des formules pour communiquer avec le public amateur de théâtre », a conclu notre interlocutrice. (Trad.: Ligia Mihaiescu)

  • Costinela Caraene, chargée de la Communication au Théâtre d’Art de Bucarest

    Costinela Caraene, chargée de la Communication au Théâtre d’Art de Bucarest

    Lancé en avril 2010, le Théâtre d’Art de Bucarest est depuis neuf ans déjà une des institutions les intéressantes du paysage dramaturgique autochtone. Il suffit de jeter un coup d’œil sur son programme pour se dire impressionné par le nombre grandissant de spectacles et par les textes choisis. Des textes surtout contemporains, des comédiens jeunes, des metteurs en scène qui ne cessent pas de provoquer, voilà autant de raisons de se sentir fiers. Et puis ce n’est pas tout : en juin 2017, le Théâtre d’art se voit remettre le Grand prix au Festival d’Ekaterinbourg, en Russie, pour son spectacle Douleurs fantôme de Vasili Sigarev. Une performance qui ne fait que reconfirmer, s’il était toujours nécessaire, le théâtre de qualité proposée par cette institution indépendante fonctionnant dans un ancien dépôt dont elle en a fait son siège en décembre 2012. Cette semaine, le Théâtre d’art de Bucarest a pris la décision de relever un nouveau défi : partir à Bruxelles pour jouer le jeudi, 31 octobre, deux de ses productions. Costinela Caraene, chargée de la Communication est au micro de RRI :

  • Le théâtre radiophonique dans les écoles

    Le théâtre radiophonique dans les écoles

    Après avoir joui dune grande popularité dans les années 20, le théâtre radiophonique commence à perdre du terrain vers le milieu du 20e siècle, suite à lapparition et au développement de la télévision. En Roumanie, le théâtre radiophonique est né presque en même temps que la Radio publique. Le 18 février 1929, moins de quatre mois après la première émission de radio, diffusée le1er novembre 1928, les auditeurs se voyaient déjà offrir la première pièce de théâtre radiophonique : « Ce que savait le village » du dramaturge V. Al. Jean, avec deux comédiens du Théâtre National de Bucarest : Maria Filotti et Romald Bulfinski. Jusquà lintroduction de la bande magnétique, en 1948, les pièces de théâtre radiophonique étaient diffusées en direct.



    Dans les années 40 et 50, certains spectacles étaient enregistrés sur disque, en même temps quils se déroulaient en direct – chose habituelle pour certaines émissions, notamment culturelles : conférences, interviews etc. Malheureusement, peu de disques contenant des pièces de théâtre radiophonique ont été conservés ; quelques-uns sont encore à trouver dans les archives ou chez des collectionneurs. Le plus ancien spectacle de théâtre radiophonique enregistré sur bande magnétique est conservé dans la phonothèque de la Radio. Il date de 1951 : il sagit de la pièce de théâtre « Hagi Tudose » de Barbu Ștefănescu Delavrancea. Malgré son âge vénérable, le théâtre radiophonique a gardé sa jeunesse. La rédaction « Théâtre radiophonique » annonce un nouveau projet. Sa coordinatrice, Manuella Popescu, nous en parle et on cite : « Ce nouveau projet sappelle « La classe de théâtre radiophonique dans les écoles ». Il est censé attirer un public très jeune, étant destiné aux élèves du secondaire, alors que nous menons déjà un autre projet dans les lycées : Radio Fiction Desk. Aux élèves du secondaire nous proposons des auditions et nous avons choisi « Mythes et légendes. Les dieux de lOlympe ». A chaque fois, nous expliquons aux élèves comment est réalisée une pièce de théâtre radiophonique, comment on fait un enregistrement. Et à chaque fois nous leur réservons une surprise : la rencontre avec un acteur. Notre premier invité a été Mircea Constantinescu et en avril cest lactrice Anne Marie Ziegler qui a été présente à notre rencontre avec les élèves. Les invités leur racontent des choses intéressantes sur leur profession, sur leur travail, sur la façon dont ils entrent dans la peau du personnage et sur leur amour pour le théâtre radiophonique, car ces acteurs consacrent une partie importante de leur vie et de leur âme aux enregistrements réalisés dans les studios de théâtre radiophonique. »



    Lidée de théâtre radiophonique est-elle familière aux enfants ? Selon Manuella Popescu : « Non. Malheureusement, elle ne lest pas et cest pourquoi nous avons pensé aux élèves du secondaire, afin de former nos futurs auditeurs. Cest un peu notre but. Pourtant, chose surprenante, la plupart dentre eux vont au théâtre, ce qui est une très bonne chose. Nous leur proposons un autre type de théâtre : un théâtre qui exige de ses spectateurs de se tenir tranquilles pendant une demi-heure, écouter, simaginer… Les enfants peuvent simaginer Zeus, Athéna, Prométhée, Hermès comme ils le souhaitent, et ils vivent lhistoire avec nous. A la fin, nous leur réservons une autre surprise : un mini jeu-concours, comportant quelques questions. Et nous avons été étonnés de constater quils voulaient tous répondre, absolument tous. »



    Mis en œuvre avec le concours de lInspection scolaire de la capitale, ce projet sera déroulé, pour commencer, dans 7 écoles et réunira pour ce cours pas comme les autres deux ou trois classes délèves, en fonction de lespace dont dispose lécole respective. Linitiative a été très bien accueillie par les enfants. Manuella Popescu: « Ils ont été fascinés. Cest incroyable. Et la directrice nous a dit quelle ne les avait jamais vus aussi sages à aucun autre cours. Ils sont restés très tranquilles à écouter et au moment des questions du mini-concours, toutes les mains étaient levées, tous voulaient répondre. »



    Parmi le grand nombre de pièces de théâtre radiophonique que nous avons réalisées, nous avons choisi pour les écoles un seul spectacle. Manuella Popescu: « Pour cette année, nous avons choisi « Mythes et légendes. Les dieux de lOlympe », parce que ce sujet figure dans le programme scolaire et nous avons pensé que nous pouvions aider ainsi les professeurs. Avant laudition, nous avons posé aux enfants quelques questions sur les légendes de lOlympe et nous avons été surpris de constater que les enfants avaient déjà certaines connaissances. »



    Ce projet fait découvrir aux élèves les particularités du théâtre radiophonique par rapport aux pièces jouées sur scène, un théâtre où des metteurs en scène spécialisés et des comédiens aux voix radiogéniques créent la dynamique du spectacle et le décor sonore, dans un studio prévu de portes et de fenêtres, descaliers en différents matériaux, pour créer une ambiance et les effets sonores appropriés. (Trad. : Dominique)


  • Radu Beligan, le dernier gong

    Radu Beligan, le dernier gong

    Pendant sa longue vie, jalonnée de succès, Radu Beligan (97 ans) a été une véritable incarnation de l’esprit du théâtre et il a témoigné d’une remarquable diversité de la perception sur le monde et l’art. Président d’honneur à vie de l’Institut international de théâtre et coprésident, aux côtés de Yehudi Menuhin, des festivals internationaux de théâtre et de musique parrainés par l’UNESCO, Radu Beligan, ce comédien et acteur raffiné, a longuement été le repère intellectuel du théâtre roumain sur tous les méridiens de la mappemonde.

    Sa longue carrière artistique, de plus de 70 ans, sous les feux des projecteurs, lui a valu d’être inscrit au Livre des records en tant que plus longévif acteur au monde. Membre d’honneur de l’Académie roumaine, directeur, pendant des décennies, du Théâtre National et du Théâtre de Comédie de Bucarest, metteur en scène et pédagogue, Radu Beligan a illustré son talent dans plusieurs centaines de rôles au théâtre et au cinéma.

    Son interprétation du personnage Rică Venturiano, de la comédie « Une nuit orageuse », chef-d’œuvre du plus grand dramaturge roumain, I.L Caragiale, est vraiment mémorable. D’une érudition encyclopédique, acquis à l’idée d’exceller dans tout ce qu’il a fait sur et pour les scènes du théâtre roumain, Radu Beligan laisse derrière lui un style et une philosophie de vie à part, dominés par la curiosité intellectuelle et par le désir d’aller au plus profond de la nature humaine.

    L’immortalité et la magie du maître restent intactes, affirme dans son message de condoléances le premier ministre roumain Dacian Cioloş, tandis que le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, estime que Radu Beligan est l’image du comédien accompli. Radu Beligan a toujours été fier d’être Roumain et il s’est attiré l’amitié de grands artistes du monde, dont Elia Kazan, Peter Brook, Laurence Olivier, Arthur Miller ou Salvador Dali. Le rideau est tombé pour la dernière fois sous nos applaudissements. (trad. Mariana Tudose)

  • Trois premières au théâtre de Sibiu

    Trois premières au théâtre de Sibiu

    Le théâtre Radu Stanca de Sibiu a eu trois premières au mois de mai, qui seront également présentées en juin dans le cadre de la 23e édition du Festival international de théâtre de Sibiu.

    Intitulé «Des gens simples », le spectacle de Gianina Cărbunariu a été cofinancé par le programme Europe Créative de l’UE dans le cadre de l’exercice 2014 – 2018. C’est un projet qui se penche sur 8 cas d’avertisseurs d’intégrité d’Italie, de Grande Bretagne et de Roumanie – des pays européens ayant des contextes et des législations différentes en ce qui concerne la situation des « lanceur d’alerte ». 6 acteurs donnent vie à 8 histoires et vivent, aux côtés du public, une expérience théâtrale à part.

    Parmi eux, l’actrice Ofelia Popii. Elle explique en quoi consiste cette expérience pas comme les autres : « C’est une sensation différente, à partir du moment où l’on commence à se renseigner, jusqu’au moment où l’on joue effectivement. Parce que la responsabilité en est double. Moi, je suis une actrice qui se sent toujours responsable face à son personnage, face à soi-même, face à son métier et face au public. Mais le fait qu’il existe une personne en chair et os, qui a vraiment vécu et qui vit toujours ce drame – cela m’oblige et me donne la force de raconter son histoire et me rend encore plus responsable ».

    «Des gens simples » est un spectacle qui fait réfléchir. Le public sort de la salle touché, pensif. Ofelia Popii explique : «Chacun comprend ce qu’il veut à la fin du spectacle, mais pour moi il parle de la confiance en soi, en son propre instinct et son sens de la justesse. Il s’agit aussi d’être moins mûr, même si cela peut sonner un peu bizarre. Et pour cause. Moi, je me suis heurtée à cette manière de penser au moment où avec l’âge, j’ai constaté que le monde où nous vivions n’était pas un monde idéal. Pourquoi avoir la prétention que la justice existe dans ce monde ? Vaut mieux survivre et vivre parmi des gens qui ne sont pas forcément corrects… C’est à peu près ce que je fais, d’ailleurs. En travaillant sur ce spectacle, je me suis rendu compte qu’en fait, celle que j’étais au début – c’était la manière correcte de vivre. Et que peu à peu, avec le temps, on perd son courage et on trouve des arguments pour ne plus être correct. Et cela ne va pas du tout. Je trouve que le spectacle parle exactement de ça. Que choisir ? Baisser la tête, détourner le regard et se mentir soi-même en se disant que l’on est une personne honnête ? »

    Notons qu’Ofelia Popii est une des meilleures artistes roumaines, distinguée du Prix «Harold Angel » au Festival international d’Edimbourg pour le rôle de Méphisto dans le spectacle « Faust» mis en scène en 2010 par Silviu Purcărete.

    La 2e première de Sibiu est un spectacle intitulé « 20 novembre », d’après le Suédois Lars Noren, mis en scène par Eugen Jebeleanu. Le texte parle de l’attaque sur la ville d’Emsdetten, le 20 novembre 2006, lorsqu’un jeune homme de 18 ans, Sebastian Bosse, a ouvert le feu dans son école, blessant plusieurs personnes, avant de se suicider. La pièce de Lars Noren part d’un cas réel pour construire une fiction documentée sur les tourments de la vie d’un jeune maltraité.

    L’acteur roumain Ali Deac a travaillé aux côtés du metteur en scène Eugen Jebeleanu aussi sur la traduction en roumain du texte : «Lorsque j’ai lu le texte pour la première fois, je l’ai trouvé très dur, très radical. Il ne fallait rien lui ajouter… Puis j’ai essayé de comprendre ce garçon, de voir son point de vue. Certes, lorsque quelque chose de pareil se passe, tout le monde dit que l’attaquant est fou. Mais les gens ne savent pas que deux ans auparavant, il était un élève modèle. C’est très intéressant, parce que, quelques mois avant l’attaque, il avait écrit sur plusieurs forums de psychologie et de psychiatrie, demandant de l’aide. Même à ce moment-là on s’est moqué de lui. Eugen Jebeleanu et moi, nous avons voulu faire en sorte que Sebastian ne devienne pas antipathique pour le public. Le sectateur ne doit pas rentrer chez lui ayant les mêmes idées ou la même opinion formée en regardant les infos à la télé. Il y a un message très important : voilà ce qui peut arriver, à quoi mènent les abus et la violence inutile, gratuite. Un seul mot peut blesser plus qu’un coup, un mot peut laisser des traces beaucoup plus profondes.»

    Les créateurs du spectacle « 20 Novembre» souhaitent que l’histoire du jeune Sebastian Bosse soit un point de départ pour le public. Ali Deac explique : « Je veux que le spectateur réfléchisse plus loin : qu’est-ce que je peux faire, moi-même? Je ne peux pas changer le système, mais je peux commencer par les petites choses. Je peux commencer par la manière dont j’éduque mes enfants, essayer de leur faire comprendre ce qu’ils font de mal. Même si je ne suis pas d’accord avec Sebastian, lorsque les spectateurs rentrent chez eux, j’aimerais qu’ils pensent au fait que ces choses sont arrivées et comment ils pourraient prendre une attitude. Commencer à petits pas pour tenter de rendre ce monde meilleur… Autant que possible ».

    La 3e première de Sibiu est un spectacle intitulé « Des revenants », mis en scène par Alexandru Dabija, sur des textes fondés sur le folklore roumain écrits par deux auteurs contemporains de renom : Cătălin Ştefănescu et Ada Milea. On y parle de « la manière dont on voit d’ici, depuis cette partie du monde, les allées entre « l’au-delà » et « ici »». «Nous nous éloignons de plus en plus de nos morts, nous les oublions extrêmement vite. A mon avis ce n’est pas bien de les laisser de côté. Je pense que le monde d’au-delà nous épouvante pour la simple raison que nous ne pouvons pas le contrôler», affirmait le metteur en scène Alexandru Dabija dans une interview. Pourtant, malgré l’idée de la mort qui domine le spectacle, on y rit beaucoup.

    L’acteur Adrian Matioc du Théâtre national Radu Stanca de Sibiu explique : «C’est un spectacle que je joue avec un plaisir extraordinaire ! Et le public le reçoit aussi avec un plaisir extraordinaire ! C’est un spectacle qui surprend, où l’attention du public est captée constamment, où quelque chose de nouveau apparaît à chaque pas. C’est un enchaînement d’histoires, de mythes, de parfums, de goûts… De gens ! Il parle des gens, de nous, des gens qui nous ont élevés. De gens qui croyaient en Dieu, mais qui croyaient aux entités bizarres qui protégeaient leurs jardins et qui, des fois, remplissaient leurs resserres de maïs… C’est un spectacle sur les histoires que nous racontaient nos grands-parents à la lumière des bougies qui projetait des ombres mystérieuses sur les murs, lorsqu’on n’avait pas d’électricité… des histoires qui nous épouvantaient… Voilà de quoi il s’agit dans ce spectacle…»

    Histoires contemporaines ou anciennes, réelles ou mythiques, histoires qui font pleurer, d’autres qui font rire, histoires qui nous invitent à réfléchir sur notre passé, notre présent et notre avenir, sur nos erreurs et sur la manière dont on peut devenir des gens meilleurs dans un monde meilleur – tout cela est à découvrir sur la scène du Théâtre Radu Stanca de Sibiu. (Trad. Valentina Beleavski)