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  • Efforts pour réduire le déficit budgétaire

    Efforts pour réduire le déficit budgétaire

    Le Conseil des ministres européens des Finances a approuvé, à Bruxelles, les plans de réduction du déficit budgétaire de huit Etats membres de l’UE, y compris la Roumanie. Selon le ministre roumain des Finances, Tánczos Barna, étaler la réduction du déficit sur une période de sept ans au lieu de quatre, cela apportera de nombreux avantages. Tout d’abord, cela permettra à l’économie roumaine de maintenir un niveau élevé d’investissements publics. Qui plus est la Roumanie jouit d’une situation favorable parmi les Etats-membres de l’UE.

    C’est également une condition préalable pour éviter les déséquilibres et pour avoir une croissance économique durable. Quatre autres Etats membres – à savoir l’Espagne, l’Italie et la Finlande – ont demandé une prolongation de la période d’ajustement de leurs déficits. Le commissaire européen à l’Economie, le Letton Valdis Dombrolskis, a expliqué que les premières analyses seraient publiées au printemps.

     

    Les détails du plan

    En marge du Conseil, une réunion distincte avec le ministre roumain des Finances a visé une discussion sur des détails du plan. L’occasion pour Tánczos Barna de déclarer que, dans un délai de sept ans, la Roumanie recevrait un soutien financier et technique pour rétablir son équilibre macroéconomique. Les paramètres indiqués par la Commission européenne visent, globalement, à maintenir sous contrôle les dépenses publiques et à poursuivrela croissance économique grâce aux investissements. Pour ce faire, le plan budgétaire de la Roumanie vise à stabiliser la dette publique et à réduire le déficit à moins de 3 % du PIB, au cours de la période 2025-2031.

    « La Roumanie continuera à se développer, en protégeant les investissements essentiels et en assurant la stabilité financière à long terme », a déclaré, à son tour, le ministre des Investissements et des Projets européens, Marcel Boloş, dans un message sur sa page Facebook. Selon lui, la décision de la Commission européenne d’approuver le plan de réduction du déficit budgétaire de la Roumanie permettra au gouvernement de Bucarest d’éviter la pression d’un ajustement accéléré ou de l’adoption de mesures drastiques afin deréduire le déficit budgétaire. Des coupes budgétaires massives, le blocage des investissements dans les hôpitaux et l’infrastructure, des augmentations massives d’impôts –autant des conséquences d’un ajustement sévère imposé par la Commission européenne, met en garde le ministre Marcel Boloş.

    Et de souligner également que ce plan maintient la crédibilité internationale du pays, dans un contexte où le non-respect des engagements budgétaires aurait conduit à une baisse de la notation dela Roumanie, ce qui aurait rendu les prêts difficile d’accès et plus chers.

    « Ces décisions montrent que les économies européennes ont actuellement besoin de davantage de temps pour parvenir à une consolidation budgétaire durable, sans sacrifier le développement. Sans ce plan, la Roumanie aurait couru le risque de perdre ce qu’elle construit aujourd’hui pour les générations futures », a encore souligné Marcel Boloş.

    D’ailleurs, 2024 a été une année difficile pour la Roumanie, avec des élections locales, européennes, présidentielles et parlementaires. En même temps, ce fut une année au cours de laquelle les pensions de retraite ont été recalculées, les salaires ont été augmentés dans plusieurs domaines et les investissements ont été soutenus avec des montants sans précédent. Autant d’élément qui ont fait que la Roumanie termine l’année 2024 avec un déficit budgétaire de 8,6 % du PIB.

     

  • Le plan ambitieux de la réindustrialisation de la Roumanie

    Le plan ambitieux de la réindustrialisation de la Roumanie

    Une première tentative de revitaliser l’industrie

     

    C’est pour la première fois ces 35 dernières années que la Roumanie lance un important plan pour la réindustrialisation du pays. Venu après des décennies de désindustrialisation rampante où l’on a assisté au départ de beaucoup d’industries, doté d’un paquet de 3 milliards d’euros, le plan, qui s’adresse aussi bien aux grands industriels qu’aux PME, est censé donner un coup de pouce à ce qu’était le fleuron de l’économie roumaine d’avant 1990.

     

    Aux manettes de ce plan, le vice premier ministre  Marian Neacșu précise :

    « Il s’agit d’un premier plan de ce type, censé revitaliser l’industrie roumaine. Pendant et après la pandémie, l’industrie roumaine et européenne en ont souffert. Affectée par la crise énergétique, par la guerre en Ukraine, par la pénurie des matières premières, la part de l’industrie dans le PIB roumain ne cesse de diminuer. Et cet état de fait affecte la croissance économique. C’est le premier argument. Il y a ensuite le déficit de notre balance commerciale, où des pans entiers de notre industrie marquent le pas. Prenez, selon les données de l’INS pour le premier semestre de cette année, nous avons exporté pour 3 milliards d’euros de produits pétrochimiques et en importer pour 10,6 milliards. D’où un déficit de 7,6 milliards d’euros produit en ce seul domaine. En matière de machines et équipements nous en avons exporté pour 25,26 milliards et en importer pour 27 milliards. En matière de produits manufacturés, c’est la même rengaine : 8,6 milliards d’exportations pour 12,6 milliards d’importations. Il nous fallait donc agir pour revitaliser l’industrie roumaine et pour tenter de réduire le déficit de notre balance commerciale en cette matière ».      

     

    Les trois axes du plan

     

    Le plan concocté par Bucarest comprend trois axes : soutenir les investissements stratégiques, aider la transition énergétique au sein de grandes compagnies, soutenir enfin les producteurs de matières premières.

     

    Marian Neacșu : « Il s’agit d’un plan ambitieux, fruit d’une stratégie plus globale de réindustrialisation, même si affirmer cela de cette manière pourrait vous sembler un brin présomptueux. Mais c’est un premier pas dans cette voie. Une stratégie que nous comptons néanmoins poursuivre au moins à l’horizon 2031, même si les premiers effets de nos actions devraient être perceptibles entre 2025 et 2028 ».    

     

    Des retours positifs

     

    Invité sur les ondes de Radio Roumanie, l’économiste et professeur des universités Mircea Coșea se montre plutôt optimiste, alors même qu’il estime que ce plan pourrait être encore amélioré :

    « L’accent mis par ce plan sur la sidérurgie, sur la métallurgie, sur la pétrochimie, aussi utile qu’il soit montre en même temps notre retard en termes d’évolution industrielle par rapport au reste de l’Europe. Quoiqu’on en fasse, ces industries demeureront des industries énergivores et polluantes. A l’heure actuelle, la plupart de cette production est réalisé dans les pays du BRICS. En importer pourrait nous coûter moins cher que d’en produire. Regardez un peu du côté de la Hongrie. Elle aussi a mis au point son plan de réindustrialisation. Mais son plan encourage les nouvelles technologies, la recherche scientifique en matière des technologies de l’information. Le plus important centre de recherches et développement Huawei est basé à Budapest. C’est là qu’ils conçoivent les batteries électriques et les voitures électriques de dernière génération. Il nous faudrait donc mettre l’accent sur les industries nouvelles, sur les nouvelles technologies, investir dans la recherche et le développement, ne pas se contenter d’acquérir des autres des licences de fabrication pour la production industrielle que nous développons ».        

     

    Une opinion qui en dépit des apparences rejoint les ambitions industrielles du gouvernement de Bucarest. En effet, selon ce dernier, « la nouvelle stratégie industrielle vise la modernisation de l’industrie roumaine, l’amélioration de son niveau de compétitivité, dans un souci de poursuivre la transition vers une industrie verte et digitalisée ».  (Trad Ionut Jugureanu)