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  • Le Rapport Planète vivante 2016

    Le Rapport Planète vivante 2016

    Le Rapport Planète vivante du Fonds mondial pour la nature tire la sonnette d’alarme : la biodiversité est en danger. L’effectif des populations de mammifères, de poissons, d’oiseaux, de reptiles et d’amphibiens a chuté de 58 % au cours des 40 dernières années. Les animaux vivant dans les forêts, les lacs, les rivières et les zones humides sont les plus touchés. L’homme en est responsable : par la destruction des zones sauvages au profit de l’agriculture, par le braconnage et les défrichages, il a décimé des populations entières de tigres asiatiques, de rhinocéros, d’éléphants africains, de vautours et même de poissons. La pollution mène, elle aussi, à la disparition de certaines espèces.

    Selon le rapport « Planète vivante 2016 », la perte de biodiversité et le déclin des espèces seraient principalement dus à la pression agricole internationale. Surexploitation des espèces et des terres, appauvrissement des sols, pollution (intrants chimiques, transports…), provoquent la dégradation quasi généralisée des habitats, et pèsent lourd dans la balance. Les polluants industriels affectent les baleines tueuses et les dauphins des mers de l’Europe. La pêche excessive met en danger un tiers des espèces de requins et de raie pastenague.

    Magor Csibi, directeur du Fonds mondial pour la nature Roumanie nous fournit des détails sur ce rapport : « Le rapport dit en fait que si nous continuons à vivre de la même façon et d’avoir le même impact sur la nature, la sixième disparition massive des espèces sera déclenchée sur la planète. Deuxième conclusion du rapport Planète vivante 2016 : nous sommes entrés dans une nouvelle ère géologique, appelée Anthropocène – ou âge de l’homme. Cela veut dire que si des restes des météorites et des volcans d’il y a 100 mille ans se retrouvent dans les couches rocheuses, de la même façon, des restes de ce que l’homme produit à présent – à commencer par les matières plastiques et la pollution – se retrouveront dans les couches rocheuses dans quelques millions d’années. L’homme a donc commencé à avoir un impact non seulement sur son environnement immédiat, il affecte, du point de vue géologique et morphologique, l’avenir de la planète. »

    Selon le rapport précédent, celui de 2014, la Terre a perdu la moitié de ses populations d’espèces sauvages en 40 ans. Cette tendance se maintient – indique le nouveau rapport.

    Magor Csibi: « Depuis 1970 jusqu’à présent, en 46 ans, nous avons perdu 58% de la biodiversité totale de la planète. Si cette tendance s’accélère, la situation va s’aggraver et dans les 4 prochaines années, deux tiers des espèces de la planète vont disparaître. Ces pertes ne sont pas comparables, car dans certaines zones elles sont plus importantes. Par exemple, au cours des 46 dernières années, la biodiversité des eaux douces a régressé de 80% et la biodiversité terrestre d’environ 53%. Cela veut dire que le problème est grave et que nous sommes en train de perdre même des espèces très connues et très proches de nous. Le plus souvent, quand on parle d’extinction, nous pensons aux espèces dont nous savons qu’elles sont en danger, on pense par exemple aux tigres, à l’éléphant africain, au rhinocéros noir et ainsi de suite. Pourtant, cette fois-ci, il pourra s’agir d’espèces beaucoup plus proches de nous. Par exemple, dans 10 ans, la population de ton, un aliment accessible sur toute la planète, pourrait baisser sévèrement, pour disparaître complètement par la suite. En Roumanie, une telle espèce menacée est le perce-neige, qui risque de disparaître, parce qu’il est cueilli massivement au printemps. Nous avons également un problème global avec la population d’abeilles, qui a diminué sévèrement et si des mesures ne sont pas appliquées très vite, ce qui arrivera ne sera pas du tout agréable. »

    Les chercheurs avertissent que l’homme doit changer de comportement et trouver des solutions pour restaurer les écosystèmes dont il dépend. Diminuer la quantité de déchets alimentaires et remplacer les combustibles fossiles par des sources d’énergie renouvelable, sont les premières mesures qui s’imposent pour sauver la biodiversité.

    Magor Csibi : « Nous autres, consommateurs, nous devons changer de comportement, réduire le gaspillage. On constate que dans l’agriculture les problèmes sont extrêmement graves. En ce moment, nous nous nourrissons de 12 espèces végétales et de 5 espèces animales ; nous avons donc remplacé la grande biodiversité de la planète par 17 espèces, ce qui se répercutera sur l’avenir de la Terre. L’agriculture est la plus grande menace pour les forêts. C’est elle la première responsable des déboisements. 70% des ressources d’eau sont utilisés pour l’agriculture. Cela engendre la surconsommation, dans les conditions où l’on jette une partie des aliments produits. Plus d’un tiers des aliments produits au niveau mondial se retrouve chaque année à la poubelle. Nous avons également beaucoup de choses à changer dans le domaine de l’énergie aussi. On est dépendant des combustibles fossiles et si l’on n’entreprend rien de ce côté là, les changements climatiques progresseront. Et il y a des indices que nous sommes sur le point d’atteindre un seuil. »

    Le rapport « Planète vivante », cette analyse scientifique sur la santé de notre planète, présente également quelques exemples d’espèces qui, grâce aux efforts de conservation, ont pu être sauvées. Le lynx est de retour en France, le panda géant et le castor ne sont plus menacés et des efforts sont faits en Roumanie pour réintroduire le bison dans son milieu naturel. (Trad. : Dominique)

  • Le Rapport « Planète vivante » 2014

    Le Rapport « Planète vivante » 2014

    Le Rapport « Planète vivante » 2014 élaboré par le Fonds mondial pour la nature (WWF) constate une chute de plus de moitié des populations mondiales despèces sauvages ces 4 dernières décennies. En outre, le document relève que les gens vivent et consomment les ressources naturelles comme s’ils avaient une deuxième planète à leur disposition. En fait, la demande de ressources naturelles de la part de l’humanité dépasse de 50% la capacité de régénération de la Terre. L’étude en question montre aussi que la plus grande menace pour la biodiversité réside dans l’impact combiné de la perte et de la dégradation d’habitats. S’y ajoutent la pêche et la chasse, ainsi que les changements climatiques.



    Détails avec Magor Csibi, directeur de la branche roumaine du Fonds mondial pour la nature : « Malheureusement, au fil des 40 années depuis que nous élaborons l’étude « Planète vivante », la biodiversité est décroissante. Dans le même temps, notre empreinte se fait sentir de manière de plus en plus prégnante. La consommation s’accroît de jour en jour et nous ne faisons rien pour avoir une planète saine. Les populations de poissons, d’oiseaux, de mammifères, d’amphibiens et de reptiles ont diminué de 52%, ces 4 dernières décennies. Autrement dit, plus de la moitié des animaux de notre planète a péri. Par exemple, 76%, soit trois quarts des espèces d’eau douce sont éteintes. C’est terrifiant surtout si l’on considère notre tendance à la consommation. Nous vivons et consommons comme si l’on disposait d’une demi – planète de plus ».



    Le rapport « Planète vivante » montre que seule une gestion efficace des aires protégées peut sauvegarder la faune sauvage. Un exemple en ce sens est celui des populations de tigres du Népal, espèce classée comme menacée d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature. En général, à l’intérieur des aires protégées, le danger d’extinction est réduit de moitié. L’étude met en garde aussi contre le déclin des populations animales marines, en régression de près de 40% entre 1970 et 2010. Parmi les animaux les plus touchés, il convient de mentionner la tortue marine, plusieurs espèces de requins, mais aussi des oiseaux migrateurs tels l’albatros. Le recul de la biodiversité est plus critique dans les zones tropicales, souligne encore l’étude en question.



    Magos Csibi: « Les pertes les plus significatives sont enregistrées dans les régions qui subissent une forte pression économique, surtout celles d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Asie du sud-est. On ne saurait pas pour autant les estimer en chiffres absolus, car l’Europe des 40 dernières années a elle aussi connu une forte tendance à l’exploitation industrielle. Heureusement que la biodiversité du vieux continent enregistre à présent un certain redressement. N’oublions pas, pour autant, que l’Europe et les autres continents mettent la pression sur l’Amérique du Sud, l’Afrique et l’Asie du sud – est pour ce qui est des ressources dont ils ont besoin ».



    Du point de vue de l’empreinte écologique, c’est-à-dire de la pression exercée par l’humanité sur les écosystèmes, il faut dire qu’il existe un grand décalage entre les différents pays. Certains d’entre eux, tels les pays arabes ou ceux fortement développés (Etats-Unis, Suède, Belgique, Danemark) consomment beaucoup plus que notre planète n’est capable d’offrir. Par contre, la consommation de certains autres n’atteint même pas la moitié de ce que peut produire la planète.



    La Roumanie a une faible empreinte écologique, vu l’effondrement de son industrie, affirme Magor Csibi: « La Roumanie se situe un peu en dessous de la moyenne. Si tous les habitants de la planète vivaient comme les Roumains, ils consommeraient autant que produiraient 1,4 planètes. Elle enregistre la plus faible empreinte carbone sur l’ensemble de l’UE. Ce résultat n’est pas le fruit d’une stratégie visant le développement durable, mais plutôt du démantèlement de son industrie après 1989. L’industrie n’a plus connu de reprise et en ce moment il n’y a pas de stratégies cohérentes à même d’assurer le développement durable de toutes ses branches, dont les transports et le bâtiment par exemple. Enfin, dans bien d’autres domaines, le souci pour l’environnement est inexistant ou très faible ».



    Le rapport « Planète vivante » relève également que plus de 200 bassins hydrographiques qui alimentent quelque 2,5 milliards d’habitants souffrent d’un déficit d’eau au moins un mois par an. Les auteurs du document proposent aussi des solutions. Ils suggèrent l’élargissement de la superficie des aires protégées, la conservation et la régénération des forêts, une gestion adéquate des ressources en eau, la protection des espèces ou la reconstruction des zones humides. De l’avis des spécialistes, un accord global favorable à une économie reposant sur la diminution des émissions de dioxyde de carbone est essentiel, compte tenu du fait que l’utilisation des combustibles fossiles est à présent le facteur qui pèse le plus lourd sur l’empreinte écologique, lit-on dans la Xe édition du Rapport « Planète vivante ». (trad. Mariana Tudose)