Tag: plantes

  • La pollinisation des plantes

    La pollinisation des plantes

    Partie intégrante des écosystèmes sains, les pollinisateurs jouent un rôle essentiel
    sinon irremplaçable dans la reproduction du vivant. Mais les statistiques des
    dernières années s’avèrent plutôt terribles, le déclin en termes de nombre et en
    terme de variété d’espèces des insectes pollinisatrices sur le territoire de l’Union
    européenne étant alarmant. Parmi les causes de cette évolution inquiétante notamment
    les conséquences des activités humaines, dont l’usage à grande échelle des pesticides
    et des engrais par les promoteurs de l’agriculture intensive. Cette approche ne
    manque pourtant pas de mettre en danger la santé humaine, la sécurité alimentaire,
    et jusqu’à la qualité de vie de nos sociétés. La société civile pourtant, à l’instar
    du monde scientifique, se mobilise de plus en plus. Plus d’un million de
    citoyens européens ont appelé des mesures fermes de la part de Bruxelles, pour
    arrêter l’hécatombes des pollinisateurs. La dernière initiative citoyenne en
    date, intitulée « Sauvons les abeilles et les agriculteurs », présentée
    devant la Commission européenne au mois d’octobre 2022, plaide pour une transition
    soucieuse de la sauvegarde des abeilles. Quatre années auparavant, la même
    Commission européenne avait en effet adopté le cadre européen censé combattre
    le déclin des pollinisateurs sauvages. L’initiative visait des objectifs précis
    pour 2030, précisant les actions à entreprendre pour y parvenir. Une nouvelle
    étape a encore été franchie par la Commission européenne récemment.

    Le commissaire européen en charge de l’Environnement, le Lituanien Virginius Sinkevicius :

    « Les pollinisateurs sauvages
    demeurent essentiels pour parer aux effets du changement climatique. En leur
    absence, nos assiettes seront plus pauvres, nos fermiers également. Malgré tout
    nos efforts, il faut bien reconnaître que les populations de pollinisateurs se
    trouvent en déclin, certaines même en danger. Or, quatre des cinq espèces de
    plantes à fleurs ont besoin de ces pollinisateurs. Les scientifiques tirent
    pourtant la sonnette d’alarme, avertissant du déclin inquiétant d’un tiers des
    espèces d’abeilles, de papillons, de bourdons. Cet état de fait est
    véritablement inquiétant. Les pollinisateurs doivent être protégés. Leur
    extinction mènerait à l’effondrement des écosystèmes. L’on se trouve devant le
    scénario catastrophe, qu’il faut éviter à tout prix. Le nouveau pacte doit
    renverser la tendance et cela avant 2030.
    »


    En effet, près de 80% des cultures et des plantes à fleurs dépendent directement du processus
    de pollinisation. C’est pourquoi la perte des pollinisateurs représente une des
    plus importantes menaces à l’égard de la nature, menaçant par ailleurs notre
    sécurité alimentaire et le bien-être des sociétés humaines par la diminution inévitable
    des productions agricoles.

    Il faudrait regarder sans doute de plus près le
    phénomène, martèle encore le commissaire européen chargé de l’Environnement, Virginius Sinkevicius :


    « Il
    nous faut nous munir d’abord de ce que l’on apprécie comme l’objectif principal de
    notre intervention, soit renverser le déclin avant 2030. Il nous faut ensuite
    identifier les trois mécanismes principaux pour y parvenir, en abordant à
    chaque fois les causes. A cet égard, il s’agira tout d’abord d’arriver à une
    meilleure conservation des espèces menacées et de leur habitat. Nous allons
    donc identifier les pollinisateurs caractéristiques aux habitats protégés, en
    vertu de la Directive habitats. Ensuite, nous comptons aménager un réseau de passages
    destiné spécifiquement aux pollinisateurs. Enfin, nous allons fixer des règles
    pour améliorer l’habitat des pollinisateurs qui vivent en milieu urbain. La
    deuxième direction d’action vise la reconstitution des habitats des zones
    agricoles. Nous l’oublions trop souvent, mais une partie significative de la
    superficie de l’Union est occupée par les cultures. Il nous faut donc intégrer ce
    desiderata d’une agriculture protectrice avec les pollinisateurs dans le cadre de
    notre Politique agricole commune. Le dernier axe de notre intervention visera
    la diminution de l’usage des pesticides, qui constituent une menace majeure pour
    un grand nombre d’espèces. »




    Parmi les actions
    envisagées par la CE, notons encore la
    mise sur pied d’un système de monitoring, l’appui à la recherche et à l’évaluation,
    en identifiant sur les cartes les principales zones de pollinisation avant
    2025, sans oublier les actions censées accroître le degré d’information et de
    promouvoir la dissémination des connaissances scientifiques. Mais la mobilisation de la société civile dans la défense du vivant, tout
    comme la promotion de la coopération demeurent des éléments indispensables. Bruxelles appuiera par ailleurs les efforts des Etats membres dans l’élaboration
    de leurs stratégies nationales, mais aussi les entreprises et les citoyens
    désireux de faire avancer la question. (Trad. Ionut Jugureanu)



  • Les saints médécins sans argent

    Les saints médécins sans argent

    Le début du mois de novembre est marqué par une fête moins connue dans l’espace roumain. Il s’agit de la fête du Vracel, un personnage mythologique au sujet duquel les Roumains d’antan affirmaient qu’il maitrisait l’art de guérir par des moyens non-conventionnels. Le fonds commun des cultures archaïques, de toutes les régions habitées actuellement par les Roumains a acquis à travers le temps des valences régionales spécifiques.

    Les communautés traditionnelles ont adopté certaines pratiques et rituels anciens de guérison, une partie d’entre eux étant reconnus même dans la société moderne. Explication avec Delia Suiogan, ethnologue à l’Université du Nord de Baia Mare : « Sur l’ancienne fête préchrétienne est venue se superposer une fête chrétienne, celle des saints Cosma et Damian, surnommés « médecins sans argent ». Voilà donc une nouvelle et très belle superposition entre les fêtes préchrétiennes et celles instaurées par l’Eglise. Le Vracel est représenté dans la mythologie populaire par un vieil homme aux cheveux longs et blancs, qui tenait à la main un long bâton. Au bout du bâton se trouvait un sachet contenant neuf plantes magiques. Ces plantes magiques pouvaient guérir toute maladie. C’est pourquoi cette fête était soigneusement respectée parce qu’on disait que ceux qui y croyaient allaient être protégés par toute maladie. Ceux qui ne respectaient une seule et unique interdiction, celle de ne pas labourer la terre étaient vulnérables à toute sorte de maladies. De nos jours, à l’intérieur de l’arc des Carpates roumaines, cette fête est connue sous le nom de Cosmandin, par l’agglutination des noms des deux saints Cosma et Damian. Cette union reprend pratiquement l’ancienne fête du Vracel. »

    Depuis des siècles, la médecine empirique a joué un rôle à part dans la vie des communautés traditionnelles. Les gens mettaient toute leur confiance dans les soins naturels, transmis d’une génération à l’autre. Malheureusement, la fête du Vrăcel se retrouve uniquement dans la mémoire collective, mais la pratique de la récolte des plantes médicinales durant cette période de l’année est toujours présente dans les régions de l’arc des Carpates. On dit que les plantes médicinales cueillis durant les équinoxes sont les meilleures.

    Cette interférence avec le soleil, avec le rapport d’égalité entre la nuit et le jour a la capacité de transférer une partie de sa puissance sur les plantes. Le maintien du lien permanent entre l’Homme et l’environnement a conféré aux paysans d’antan la confiance dans la force régénératrice de la nature. De nos jours encore, les produits naturels aux capacités curatives bénéficient d’un réel succès non seulement dans le milieu rural, mais aussi dans le milieu urbain.

  • Le Jardin de l’art

    Le Jardin de l’art

    Cette oasis de verdure, située dans le quartier de Cotroceni de la capitale, couvre une superficie de 18,2 hectares et compte plus de 10 000 espèces de plantes. Le Jardin botanique « Dimitrie Brândză », daprès le nom de son fondateur, est organisé en secteurs extérieurs spécifiques, tels que: décoratif, plantes rares, flore de la Dobroudja, rosarium iridarium, taxonomie, flore asiatique, plantes utiles et secteurs intérieurs, tels que : serres, herbier, bibliothèque ou encore centre déducation écologique. Ces dernières années, de nouveaux secteurs ont été développés : le Jardin de grand-mère – un jardin paysan traditionnel, un Jardin des enfants, et leJardin avec des livres. Les collections de plantes vivantes du Jardin botanique « D. Brandză » comptent environ 3 000 taxons, tandis que lHerbier général comprend plus de 300 000 spécimens. En outre, dans le Musée botanique on retrouve différentes collections : plus de 1 500 aquarelles représentant des plantes spontanées et cultivées en Roumanie, des produits végétaux et des objets faits de plantes, des collections de graines et de fruits, des collections de champignons, des expositions à valeur historique et des dioramas.


    Et de mai jusquà lautomne, le Jardin botanique attend ses visiteurs pour profiter de la musique, de la poésie, de la danse et aussi de produits traditionnels.


    Suzana Roşca, responsable de la marque Weekend Sessions, nous a parlé de cette deuxième édition : « Cest la deuxième année, nous avons commencé lannée dernière avec une série de pique-niques culturels, dans lesquels nous avons essayé de restaurer les liens entre les gens et surtout les liens avec la nature, car nous sommes dans le Jardin botanique de lUniversité de Bucarest. Et chaque fin de semaine de cette année, pendant 15 week-ends, à compter du 7 mai, nous serons pendant quatre heures avec des artistes indépendants, des entrepreneurs locaux et de nombreux visiteurs, nous lespérons ! »



    Suzana Roşca, responsable de la marque Weekend Sessions, nous a expliqué doù venait lidée du projet :


    « Lévénement est né du besoin de revoir nos amis dans un cadre aéré et dans une atmosphère détendue et de vacances. Et nous avons maintenant apporté plus dactivités pour le bien-être de lâme et de lesprit. Nous aurons une série dateliers, des sections de yoga et de danse, et la tente thérapeutique, où les gens pourront venir parler aux thérapeutes. Et comme cest un festival très familial, nous aurons également des ateliers pour les enfants ainsi quune clairière qui leur sera dédiée, où ils pourront jouer librement. »



    Nous avons demandé à notre interlocutrice quels étaient les retours après les sessions de lannée dernière :


    « Les retours ont été très bons, les gens ont été heureux de découvrir le Jardin botanique, ils ont apprécié les pique-niques détendus avec la famille et les amis et des sections de musique classique, jazz, indie ou pop-rock, qui ont pu être écoutées les pieds dans lherbe. Cest comme une oasis dans le centre dune ville bondée, où nous allons pour la fraîcheur des arbres, nous apprécions la bonne nourriture, la bonne musique, à un volume décent, où nous avons des conversations et nous sommes ensemble avec dautres personnes. »



    Nous avons découvert que tous les week-ends, les samedis et dimanches, de 16h00 à 21h00, nous pouvons nous rendre au Jardin botanique, avec des billets achetés sur le site Internet de weekendsessions.ro. Quest-ce que les visiteurs peuvent faire?

    Suzana Roşca : « Ils peuvent sasseoir dans un coin pour profiter de la musique, ils peuvent participer à un atelier de yoga ou à la section de thérapie. Cette année, sur les 30 jours du festival, nous attendons environ 30 000 participants. Cest le double par rapport à lannée dernière, cette année il ny a plus de restrictions, mais le nombre est limité par la superficie de plus de 6 000 mètres carrés. Nous aimerions que les gens ne soient pas à létroit. Les visiteurs sont invités à venir découvrir les petits producteurs locaux, des entrepreneurs qui prennent grand soin des produits quils proposent, et qui sont dune qualité exceptionnelle. Et nous souhaitons quils goûtent les produits et apprennent à connaître ces petits producteurs qui ne peuvent pas se rendre dans les grands magasins. Et nous voulons les promouvoir, et le pique-nique est fourni par eux. Les visiteurs sont invités à apporter des couvertures, des coussins, des chaises longues, tout ce sur quoi ils veulent sasseoir et profiter de ce qui se passe. Nous allons avoir un peu de cinéma : « Sessions de week-end sous les arbres », il y aura une sélection de nos invités spéciaux, de lInstitut Français, et nous allons avoir des documentaires, des films comiques pour tous les âges, prêts à être appréciés sur la pelouse du Jardin botanique. »



    Les événements sont gratuits, les visiteurs ne devant payer que les frais daccès au Jardin botanique. Ainsi, les enfants de moins de 12 ans ont une entrée gratuite, et le billet pour les adultes est de 10 lei (environ 2 euros) et 5 lei pour les étudiants. Les détails sur les artistes et les invités spéciaux sont à retrouver sur le site www.weekendsessions.ro, et après avoir réservé vos sièges en ligne, vous recevrez une confirmation basée sur les sièges disponibles au moment où vous soumettez votre demande.


    Voici une façon de profiter dune atmosphère de vacances avant même quelles ne commencent !


    (Trad. : Ligia)

  • I Giardini di Zoe, un lieu comme un conte de fées

    I Giardini di Zoe, un lieu comme un conte de fées

    Aujourdhui nous parlons tourisme. Accompagnez-moi ! Nous allons en Transylvanie, à proximité de la ville de Deva, et plus précisément à Banpotoc. Histoire du moins de respirer, de senivrer de verdure et de faire le plein de souvenirs différents, jusquà la prochaine sortie.


    Banpotoc était un village paisible qui ne semblait pas voué à la célébrité. Notre histoire commence en 2003, lorsquun Italien, et amoureux de la Roumanie et de la nature, trouve ici un terrain quil acquiert. Aujourdhui, cet endroit est très connu en Roumanie pour son jardin dune beauté impressionnante. On se croirait transportés en Toscane ! Vous êtes prêts ? Cest le moment de le visiter. A laccueil, Ramona Morar, administratrice, qui ma raconté lhistoire de ce lieu enchanteur et si paisible.

  • Semences paysannes

    Semences paysannes

    LAssociation Eco Ruralis a lancé la 9e édition de son Catalogue des semences paysannes au début du mois ; il comprend plus dune centaine de variétés de 47 espèces de légumes, dherbes aromatiques et de plantes médicinales. En plus des descriptions de toutes les variétés de légumes et de plantes, accompagnées de photographies, le Catalogue fournit des informations sur le semis, la culture, la récolte des légumes et des plantes, ainsi que sur lentreposage des semences. Le catalogue a également une liste dassociations bénéfiques possibles entre les plantes que les personnes intéressées aimeraient avoir dans leur jardin. Raluca Dan, de lAssociation Eco Ruralis, nous a raconté comment cette initiative, de créer et de distribuer, chaque année, un catalogue de semences paysannes a été lancée :



    « Les échanges de semences sont quelque chose de tout à fait normal dans les communautés rurales et cest ainsi que nous avons commencé au sein de notre association, par des échanges de semences entre les membres de lassociation, quand ils se rencontraient. Par la suite, voyant le grand intérêt des gens pour les semences paysannes, nous avons pensé les formaliser dune manière beaucoup plus structurée et il y a 9 ans, nous avons lancé le premier catalogue de semences paysannes et une distribution beaucoup moins importante que ce quelle nest aujourdhui. »



    Depuis le lancement de cette initiative, près de 10 ans se sont écoulés, au cours de laquelle les échanges de semences paysannes ont connu un développement, comme la confirmé Raluca Dan de lAssociation Eco Ruralis :



    « Lintérêt pour les semences paysannes a augmenté. Si au début nous offrions des semences gratuites à quelques centaines de familles paysannes, nous avons maintenant atteint près de 5 000 paysans et jardiniers urbains de Roumanie et de République de Moldova. Cest un premier aspect. En plus, le nombre de variétés et despèces que nous avons dans le catalogue a augmenté. Nous distribuons actuellement 47 espèces de légumes, dherbes aromatiques, de plantes et 124 variétés. En outre, le nombre de paysans impliqués dans la multiplication et la récupération, voire le sauvetage des semences paysannes augmente également dune année à lautre. Nous pouvons dire que la distribution en ce moment reflète beaucoup ce qui se passe dans la société. Les gens veulent cultiver des semences locales, paysannes, plus saines, productives et résistantes à lenvironnement et devenir autonomes dans leur propre production alimentaire. Lorsque nous parlons de semences paysannes ou des traditions des populations locales, nous pensons aux semences qui existent depuis plusieurs centaines dannées, qui ont été transmises dune génération à lautre, qui ont été cultivées dans différentes régions du pays et qui se sont adaptées au cours de ces générations aux conditions environnementales quelles ont rencontrées ainsi que des pratiques appliquées par les paysans. Et donc nous parlons de certaines graines qui ont des qualités nutritionnelles, cela fait que ces légumes aient du goût, comme les gens le souhaitent, et ils sont reproductibles dune année à lautre. »



    La distribution annuelle des semences constitue leffort consenti dune trentaine de membres de lAssociation, répartis sur lensemble du pays. Laction sinscrit dans le cadre du programme Eco Ruralis pour le droit aux semences, mettant en œuvre le droit de cultiver, de multiplier, déchanger et de vendre les semences sauvegardées dans son propre jardin. (Trad. : Ligia Mihaiescu)

  • Retour aux sens

    Retour aux sens

    « Procurer satisfaction aux sens, voilà ce qui aide à avoir un bel aspect et à se sentir mieux, en parfaite harmonie avec la nature, explique la créatrice dun centre de bien-être qui invite à de telles « régénérations ».





    Andreea Emilian, biologiste, nous raconte lhistoire du centre dont elle est la fondatrice : « Lidée est née dune passion. Cela peut paraître un cliché, mais, depuis toute petite, je me passionne pour la nature, pour les plantes, pour ce pouvoir magique, je dirais, des plantes de résoudre certains de nos ennuis de santé. En suivant cette passion, jai fait des études supérieures de biologie, après quoi jai travaillé 15 années durant dans le domaine de la cosmétique. Il y a deux ans, à peu près, je me suis dit que je pouvais faire encore plus. Je me suis donc associée avec une marque roumaine de produits cosmétiques naturelles à 100%. Ensemble, nous avons décidé de mettre sur pied un salon de soins esthétiques et corporels, où les thérapies reposent sur lusage de produits roumains aux ingrédients entièrement bio. Qui plus est, on ny utilise que la technique manuelle, sans aucun appareil. »





    Dans un monde envahi par la technologie, cest plutôt surprenant de vanter les techniques manuelles. Andreea Emilian nous a éclairés là-dessus : « Comme nous nemployons que des produits à base de plantes, la technique de leur application revêt une importance particulière. Quand il sagit du massage facial manuel, par exemple, on constate une absorption nettement meilleure des ingrédients actifs et laugmentation des effets bénéfiques des ingrédients appliqués sur la peau. »





    Le centre de beauté et de bien-être dont nous parlons propose aussi des enveloppements corporels à base de produits organiques et de tissus naturels. Cest parce que les tissus naturels permettent aux différents ingrédients actifs des produits de soins, avec des compositions très variées, de pénétrer plus facilement dans la peau. Huiles volatiles, eau florale de lavande, miel dacacia ne sont que quelques-uns des produits de base utilisés dans les soins du visage ou du corps.



    Andreea Emilian : « Notre offre est très étoffée en matière de soins du visage, mais nous proposons aussi bon nombre de thérapies pour le bien-être du corps. Parmi elles, le massage thérapeutique, le massage relaxant, les thérapies et le massage de remodelage corporel. »





    Nous avons demandé à Andreea Emilian de nous parler des plantes utilisées à cet effet : « Nous utilisions beaucoup de plantes, soit quelque 45 espèces autochtones, provenant soit des cultures spontanées, soit de nos propres cultures, comme celle de la région de Nehoiu. Parmi ces plantes, je pourrais mentionner largousier, lingrédient de base dun de nos produits fortement antioxydant, les calendulas, lorigan sauvage, la guimauve, même les fleurs ou le pollen de lys, quand il sagit des thérapies antirides. Les vertus cosmétiques de certaines de ces plantes sont plutôt méconnues. Tel est le cas des airelles. Nous utilisons le jus dairelle pour certains masques de beauté. »





    Détente et revigoration ne sont que deux des multiples effets bénéfiques que lon saisit à linstant, précise notre interlocutrice. Elle nous explique aussi pourquoi les cosmétiques à base de plantes sont préférables : « Après avoir mené bien des études, je pourrais soutenir que les plantes ont sur nous un effet bénéfique. Non seulement nous croyons en cette affirmation, mais nous nous appuyons sur les résultats de nos tests. Il est important dutiliser des plantes, même des espèces de notre flore de Roumanie, car il nest pas rare que nous réagissions beaucoup mieux aux plantes qui poussent dans notre zone. »





    Un extrait huileux de graines dargousier ou un concentré végétal, véritable élixir régénérateur après un démaquillage à leau minérale ou plate, nous rappellent les astuces qui ont autrefois aidé nos grand-mères à garder leur beauté et leur jeunesse. (Trad. Mariana Tudose)

  • Guy Le Louët (France) – Les parcs botaniques de Roumanie

    Guy Le Louët (France) – Les parcs botaniques de Roumanie

    La Roumanie dispose de 9 jardins botaniques, chacun étant unique en son genre. Tous sont des oasis de verdure, de beauté et de tranquillité. Je vous propose de vous faire un tour des plus représentatifs, parce qu’il est difficile de dire lequel est le plus beau. Je commencerai par le Jardin botanique de Cluj (centre-ouest), qui porte le nom de son fondateur, Alexandru Borza, personnalité marquante de la biologie roumaine. Créé en 1920 et ouvert au public en 1925, il est considéré parmi les plus beaux d’Europe — et à juste raison. Ce superbe parc s’étale sur 14 ha, sur un terrain très varié ; vous y trouverez des espèces de plantes qui poussent sur l’ensemble du territoire de la Roumanie, ainsi que des espèces de fleurs du Caucase et de l’Himalaya, mais aussi des serres de plantes tropicales. L’agencement en différents secteurs est d’une grande beauté ; on y cultive environ 10.000 catégories spécifiques. Il existe même un secteur destiné aux personnes malvoyantes, récemment créé. Vous serez charmés par le Secteur ornemental : il est conçu pour fournir au visiteur un large éventail d’espèces décoratives dont la forme et la couleur changent au fil des saisons. Qui ne tomberait pas sous le charme de la roseraie qui réunit 250 espèces ainsi que des collections de tulipes — pas moins de 40.000 -, narcisses et jonquilles, jacinthes, glaïeuls et lys qui changent au fil des saisons ? Le Secteur phytogéographique regroupe des plantes de différentes régions du monde. La flore de la Roumanie est très bien représentée, il va sans dire. Je suis sûre que vous serez impressionné par le jardin japonais notamment, créé en style japonais, avec son pavillon du thé, son petit lac artificiel, son portail traditionnel et son pont pleins de charme. Et aussi par le jardin romain, décoré avec des éléments spécifiques : des vestiges archéologiques d’époque romaine, trouvés dans la ville. L’ensemble de serres comporte la serre aquarium, la serre aux plantes méditerranéennes et australiennes, la serre aux plantes succulentes, celle aux broméliacées et la serre aux orchidées et aux fougères, enfin la palmeraie, avec un palmier de 150 ans. Une autre de ses attractions, c’est le nénuphar d’Amazonie dont les feuilles peuvent atteindre 2 m de diamètre et soutenir le poids d’un enfant. Le Jardin des plantes de Cluj dispose d’un musée Botanique, mais aussi d’un herbier, qui est le plus grand du pays, avec 750.000 plantes pressées. Le Jardin botanique de Cluj est une institution scientifique, didactique et éducative appartenant à l’Université Babeş-Bolyai.



    Nous rejoignons à présent le Jardin des plantes Anastasie Fătu de Iaşi (est), le premier jardin botanique universitaire construit en Roumanie, en 1856, par le médecin et naturaliste dont il porte le nom. Sa superficie de 100 ha le classe le plus grand du pays ; il s’enorgueillit d’une collection fabuleuse de 800 espèces de rosiers, la plus grande du pays, et aussi de ses 500 espèces de chrysanthèmes. Les collections du Jardin botanique de Iaşi abritent 9.876 taxons végétaux. C’est la valeur patrimoniale remarquable des collections scientifiques qui donne le caractère unique du parc botanique de Iaşi ; il comprend aussi une section destinée aux personnes malvoyantes, où les espèces de plantes sont prévues d’explications en Braille. Ses serres abritent aussi des plantes méditerranéennes tropicales et sous-tropicales. Cette attraction est visitée par 290.000 touristes par an.



    Nous arrivons au Jardin botanique Dimitrie Brândză de l’Université de Bucarest, créé en 1860. C’est une institution d’enseignement, d’éducation, de recherche et de culture qui gère des collections de plantes — vivantes ou conservées — pour l’instruction des étudiants, à des fins de recherche scientifique, de conservation de la biodiversité, d’éducation pour l’environnement et d’information du public. Il s’étend sur 18 ha. C’est un espace tant pour les passionnés de plantes que pour ceux qui souhaitent prendre l’air et se détendre en pleine nature. Parmi les arbres remarquables du secteur décoratif, mentionnons les cèdres, les magnifiques magnolias, le tulipier, l’arbre de soie. Lors de votre passage, visitez les secteurs des plantes rares, des plantes méditerranéennes, la roseraie et la superbe collection d’iris. N’oublions pas le secteur Jardin aux remèdes et aussi le secteur Jardin de grand-mère, soit un potager traditionnel roumain. Ses serres constituent de grandes attractions aussi, alors que son herbier réunit plus de 300.000 spécimens. Le Jardin botanique de Bucarest est un véritable spectacle de la nature.



    Le parc botanique de Jibou constitue peut-être la principale attraction du département de Sălaj (ouest). Il a été fondé en 1968 par le professeur Vasile Fati dont il porte le nom. Ce jardin qui s’étend sur 24 ha est situé sur l’emplacement du parc du château médiéval utilisé par le passé par la famille Wesselenyi. On y trouve beaucoup de plantes exotiques, un jardin japonais, un aquarium et un petit zoo.



    Les jardins des plantes de Roumanie ont chacun sa propre personnalité, et c’est toujours une joie de se retrouver parmi tant d’espèces végétales, en toute saison.

  • La compagnie moldave Viorica Cosmetic investit le marché roumain

    La compagnie moldave Viorica Cosmetic investit le marché roumain

    Très attendue et très prisée, la Foire Cosmetics, Beauty, Hair rassemble des professionnels de la beauté de Roumanie et dailleurs. Ligia, qui sintéresse à cet événement, a visité le stand de la première compagnie moldave de ce secteur. Entretien avec Maria Borta, directrice générale.


  • Le Parc national de Piatra Craiului

    Le Parc national de Piatra Craiului

    C’est en 1938 que l’on a pris la décision de protéger cette zone. Mais, à l’époque, la zone protégée ne comptait que 440 ha. En 1972, la superficie de la zone protégée a doublé, mais ce n’est qu’en 1990 que les bases du Parc naturel de Piatra Craiului dans sa forme actuelle ont été jetées.



    C’était pour protéger un nombre significatif d’espèces d’animaux, mais aussi de plantes. Quant aux vues imprenables qui se dévoilent devant les yeux du randonneur intrépide, Mircea Vergheleț, le directeur de l’Administration du Parc national de Piatra Craiului, affirme :



    « Ce qui est particulier ici, c’est qu’il s’agit de l’unique crête calcaire de Roumanie qui culmine à plus de 2.000 m. C’est une zone étendue, entrecoupée de crevasses. Par ailleurs, surtout dans la partie ouest de cette crête calcaire, on remarque le relief spectaculaire, des parois verticales à couper le souffle, des éboulis et plein d’autres formes géologiques qui font les délices des touristes. Aux extrémités de la crête, dans ses parties nord et sud, on est ébloui par des gorges spectaculaires. Ce sont les gorges de Zărnești, situés dans la région de Braşov, puis celles de Dâmbovicioara, Brusturelui et les gorges Dâmboviței, dans la partie sud du massif. Tout cela fait partie du Parc national de Piatra Craiului, et elles sont strictement conservées. »



    La biodiversité du parc est impressionnante. L’œillet de Piatra Craiului (Dianthus callizonus) est une espèce unique au monde et qui ne vit qu’ici. C’est le symbole du Parc. C’est une plante vivace qui peut atteindre une hauteur de 5 à 10 centimètres. On peut l’admirer hissée sur les rochers ensoleillés de la zone alpine inférieure ou encore à la limite supérieure des alpages. En sus du Dianthus callizonus, on compte 41 espèces d’orchidées, ledelweiss, cette plante mythique et rare, le Papaver alpinum, surnommé le pavot des Alpes, ou encore le glaïeul imbriqué, une plante vivace du genre Gladiolus et de la famille des iridacées. Une fois le printemps arrivé, l’explosion des couleurs envahit la zone.



    Enfin, n’oublions pas les grottes, présentes à profusion dans la région. Des grottes qui abritent 15 espèces de chauves-souris, alors que le ciel du Parc est sillonné par pas moins de 100 espèces d’oiseaux et de 216 espèces rares de papillons, certaines reprises sur la liste rouge, celle des espèces menacées de disparition en Europe. Mircea Vergheleț fait état de cette formidable richesse:



    « Dans le Parc national de Piatra Craiului on trouve plus de 1.100 espèces de plantes, ce qui représente près d’un tiers des espèces de plantes qui vivent en Roumanie. Et cela sur seulement 14.800 hectares. Unique au monde, l’œillet de Piatra Craiului, symbole du Parc et du massif de Piatra Craiului, est une espèce vivace dont la période de floraison est à la mi-juin. Le Parc protège en outre plusieurs espèces de mammifères, dont les grands carnassiers typiques des Carpates : le loup, l’ours et le lynx. L’hiver passé, grâce aux caméras que l’on avait placées à l’intérieur du Parc, nous avons pu surprendre quatre exemplaires de lynx, entre 25 et 30 ours, ainsi que deux meutes de loups, que l’on a réussi à suivre et à filmer, l’une au sud du parc, l’autre au nord. Chacune comptait entre 5 et 7 exemplaires. Une autre espèce emblématique et historique de la région, c’est le chamois. En 1989, lorsque l’on a fondé l’administration du Parc, on a mis un terme à la chasse de cette espèce et, aujourd’hui, on recense environ 250 exemplaires. Progressivement, le chamois n’étant plus chassé par l’homme, il est devenu amical avec les touristes, et il les approche parfois à 10, 15 mètres, comme pour en faire des selfies ».



    Les amoureux de grands espaces pourront même enfourcher leurs vélos et traverser le Parc sur leur véhicule préféré, en profitant des pistes spécialement aménagées. Près de Zarnesti, localité située dans le département de Brasov, on trouve un défilé long de 5 Km, et entouré de parois verticales hautes de plus de 200 m. Il s’agit des gorges de Zarnesti, l’une des plus importantes voies d’accès vers les autres itinéraires touristiques du massif de Piatra Craiului. C’est la zone de choix des amateurs d’alpinisme et d’escalade. Des dizaines de trajets d’alpinisme y sont aménagés, dont le plus long mesure 115 mètres.



    « L’année dernière nous avons monté un projet grâce auquel on a ouvert 11 itinéraires aux VTT à l’intérieur du Parc et à proximité. Ces trajets comportent trois degrés de difficulté, dûment marqués. On a également édité une carte où ces routes sont reprises, et que l’on peut se procurer à l’entrée du Parc. Dix panneaux signalétiques avec les infos indispensables aux touristes sont également placés dans le Parc même. Les alpinistes peuvent faire de l’escalade, évidemment. Surtout en basse montagne, les voies sont plus accessibles, par exemple aux alentours des gorges de Zarnesti, où l’on offre des informations sur les espèces et les habitats que le Parc recèle, mais aussi sur tous les itinéraires et leurs niveaux de difficulté. »



    Bon an, mal an, près de 110 mille touristes, dont 25% d’étrangers, partent à l’aventure dans le Parc national de Piatra Craiului.


    (Trad.: Ionut)

  • Le Parc national des Monts Măcin

    Le Parc national des Monts Măcin

    Les passionnés de nature qui arrivent dans la province de Dobroudja (est de la Roumanie) peuvent visiter le Parc national des Monts Măcin, très belle aire protégée située dans le département de Tulcea. Déclaré Réserve de la biosphère en 1998, ce parc est lunique zone de lUE où les écosystèmes spécifiques de la steppe côtoient des forêts subméditerranéennes et balkaniques. Le Parc national des Monts Măcin fait partie du Réseau Natura 2000, étant le seul en Europe à avoir été créé pour protéger et promouvoir la biodiversité dune région de steppe.



    Les monts Măcin sont les plus anciens et les plus arides de Roumanie. On y retrouve environ 70% des types de roches connus, une flore spécifique et des espèces doiseaux rares. Cette aire se trouve sur le corridor de migration des oiseaux qui suivent les cours des rivières Prut et Siret. Cest aussi lunique endroit dEurope où lon puisse observer le plus grand nombre -29- despèces de rapaces. Et cest justement leur richesse ornithologique qui a valu aux monts Macin dêtre inclus sur la liste des sites européens importants pour les oiseaux.



    Viorel Roșca, directeur du Parc national des Monts Măcin, nous présente ce laboratoire de la nature : « On y dénombre 181 espèces doiseaux, car la géomorphologie locale, lalternance des vallées et des collines, la présences des crêtes montagneuses et les courants dair ascendants, tout cela fait de cet endroit un paradis pour les oiseaux en quête de nourriture. On peut y admirer bien des espèces rares qui ne vivent quici, dont laigle criard (Aquila clanga), laigle pomarin, (Aquila pomarina), le circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), lépervier à pieds courts (Accipiter brevipes), le faucon sacre (Falco cherrug). Cette dernière espèce est en voie dextinction. Le faucon sacre a construit quatre nids dans les monts Măcin et on a découvert des poussins dans trois dentre eux. Les conditions de vie sont donc sont très propices pour cette espèce. Il y a aussi des espèces doiseaux petits, dont le traquet isabelle (Oenanthe isabelina). Les touristes japonais viennent le prendre en photo et sétonnent du grand nombre dexemplaires qui y vivent. La reine de cette contrée de steppe cest la tortue de Dobroudja (Testudo graeca), dont on a recensé plus de 4000 individus. Cest un spectacle vraiment unique que de voir ces tortues venir boire de leau dans les creux des rochers granitiques. A mentionner aussi le serpent de Dobroudja, non venimeux, qui atteint jusquà 3 m de longueur et qui vit parmi les rochers et dans les broussailles, car il aime les endroits tranquilles. Enfin, on y rencontre dautres reptiles aussi, tels lAbléphare de Kitaibel, une espèce rare, et le lézard vert, (Lacerta viridis), qui se fait remarquer par son coloris extraordinaire. »



    Sur les écosystèmes présents dans cette région, mentionnons les forêts, les pâturages, les marécages, les rivières et les rochers. Les monts Măcin constituent lunique endroit de Dobroudja habité par le cerf des Carpates, dont la population a augmenté ces derniers temps à 160. Le chevreuil et le sanglier sont dautres espèces de mammifères vivant dans la région et, depuis quelques années, le chacal (Canis Aureus) est également apparu et sest reproduit au point de devenir le principal prédateur des mammifères du parc. Coté plantes, sur le sommet de Pricopan, crête secondaire des monts Măcin, très spectaculaire grâce à ses formations géologiques, on rencontre 27 espèces connues uniquement en Dobroudja, 72 autres étant des espèces rares et vulnérables. Parmi les plantes à part, on retrouve certaines qui poussent même sur des rochers, ce qui est possible affirment les spécialistes en raison des roches magmatiques, bourrées de substances nutritives.



    Viorel Rosca présente dautres monuments de la nature du Parc national des Monts Măcin : « Il y a plus de 1900 espèces de plantes, donc plus de la moitié de la flore de Roumanie. Au printemps, on a des perce-neige, dont deux espèces qui ne se poussent quici : Galanthus pocatus, soit le perce-neige aux feuilles pliées, et Galanthus Elwesii, le perce-neige grec. Sy ajoute le crocus reticulatus, des iris rares, spécifiques à cet habitat de steppe et de rochers tels liris reichenbachii et lIris pumila, la corbeille dor (Alyssum saxatile) un petit arbuste dont la couleur des fleurs est dun jaune intense, la campanule de Dobroudja, espèce endémique dessinée dailleurs sur les armoiries du parc. Cette plante pousse sur les terrains rocheux ayant un système spécial dadaptation aux conditions extrêmes, parce que les monts Măcin sont les plus arides du pays. Mentionnons aussi la fritillaire pintade, (Fritillaria Meleagris), très répandue dans la région et que lon rencontre notamment dans des clairières, mais aussi lassociation végétale du gymnospernum altaicum au micocoulier occidental, qui nexiste nulle part ailleurs en Roumanie ou dans le monde. Il y a aussi deux espèces de pivoines: la pivoine de la Dobroudja et la pivoine des steppes, une fleur adaptée à lenvironnement, avec des feuilles presque filiformes pour préserver leau, le silène compacta et le silène vulgaris, soit le claquet, sont également des plantes intéressantes. Côté arbres, mentionnons le hêtre dOrient, Fagus taurica, espèce qui pousse à des altitudes de 155 mètres, alors que dautres espèces de hêtre vivent à des altitudes de plus de 700 mètres. Une forêt compacte de ces hêtres sétend sur environ 155 hectares. Les troncs des arbres peuvent arriver à deux mètres de diamètre et à 40 mètres de hauteur. »



    Depuis plusieurs années, un centre dinformation touristique du Parc national des monts de Macin fonctionne dans la commune de Greci, où des expositions présentent la biodiversité de la région et les traditions des minorités vivant dans cette région de la Roumanie. (Trad. Mariana Tudose, Alex Diaconescu)

  • Michel Minouflet (France) – quels jardins pour les Roumains?

    Michel Minouflet (France) – quels jardins pour les Roumains?

    Pour nous éclairer sur cette question, nous avons invité au micro de RRI une véritable experte du végétal, la paysagiste Andreea Paunescu. Diplômée de la section de l’architecture du paysage de la Faculté d’Architecture de Bucarest, et avec un doctorat en cours de préparation à la Faculté d’Horticulture, Andreea se passionne notamment pour les jardins historiques. Des jardins qui doivent continuer de fournir latmosphère qui leur est propre à ceux qui les parcourent.



    Pourtant, en attendant de voir son rêve s’accomplir, Andreea Paunescu travaille dans un bureau d’aménagement paysager où les clients sont… La plupart des clients sont des personnes aisées, des patrons d’entreprises ayant voyagé beaucoup à l’étranger et qui savent très bien ce qu’ils veulent. Ils souhaitent, par exemple, se faire une idée très concrète de l’évolution de leur jardin en fonction des mois de l’année. Pour cela, ils commandent des maquettes, ils veulent voir les plantes et apprendre sur leur évolution tout au long de l’année. Et puis, il y a tous ceux qui nous prennent pour des horticulteurs et du coup nous contactent seulement pour des petits projets qui, assez souvent, ne se concrétisent même pas, en raison des coûts”.



    Après tant d’années d’études, il est frustrant pour un architecte paysagiste de se voir limiter dans son imagination par la réticence des clients qui, en Roumanie, affirme Andreea Paunescu, sont assez conservateurs quand il s’agit d’aménager leur jardin à l’aide d’une entreprise spécialisée. Le plus souvent c’est le tarif qu’ils incriminent, bien que, dit notre invitée, les services ne soient pas si chers vu le travail qu’ils impliquent. N’oublions pas que, tout comme un architecte, un paysagiste doit élaborer lui aussi un projet. Parfois, les deux spécialistes collaborent ce qui prouve, une fois de plus la complexité du travail, renchérit Andreea Paunescu avant d’ajouter : “Malheureusement, les Roumains sont très chaotiques et veulent un peu de tout quand ils s’agit d’aménager leur jardin- des fleurs, un jardin potager, un espace de détente, une piscine- bien que le plus souvent, ils n’aient pas suffisamment d’espace pour bénéficier de tout cela. Côté aménagement, la plupart de mes clients s’inspirent des jardins qu’ils ont vus à l’étranger. Malheureusement, ils oublient que parfois, il est impossible de faire pousser à Bucarest les mêmes espèces de plantes qu’à Bora-Bora“.



    Mais, finalement, une question s’impose. Les Roumains, s’intéressent-ils au jardinage ? Andreea Paunescu : “Je ne dirais pas que les Roumains se passionnent pour le jardinage. Ils aiment plutôt profiter de leur jardin juste pour y savourer le café le matin ou s’y détendre un peu le soir. Sinon, ils préfèrent toujours que quelqu’un d’autre s’occupe de leurs plantes. Les Roumains ont un programme très chargé. Ils commencent la journée de travail un peu plus tard que d’autres Européens, vers 9 heures,10 heures du matin, mais ils rentrent très tard chez eux. Il est évident que lorsqu’on rentre à la maison très tard dans la soirée, on n’a plus envie d’arroser le jardin. J’ai des clients qui, une fois par mois, font recours aux services d’une société d’aménagement pour les irrigations et les travaux de jardinage. D’autres se proposent dans un premier temps d’assumer eux mêmes les travaux, mais ils finissent pour la plupart par demander de l’aide quand ils voient que leurs plantes sèchent”.



    Quelles sont les plantes que les Roumains souhaitent avoir dans leur jardin ? “Des fleurs qui sentent bon, des arbustes ou des arbres que l’on peut décorer à Noël et surtout des plantes qui ne nécessitent pas un entretien particulier. Les Roumains aiment aussi décorer leurs espaces détente de plantes exotiques, de palmiers, par exemple. C’est la mode à présent et il ne faut pas oublier que toutes ces belles plantes tropicales doivent se trouver refuge à l’intérieur une fois que le froid s’installe. A la fin, je voudrais préciser que ces dernières années, de plus en plus de clients souhaitent avoir leur propre petit jardin potager. Pourtant, dans la plupart des cas, c’est plutôt un caprice, vue que le jardin est si petit qu’on n’y peut cultiver que quelques oignons verts et quelque plants de tomates”.