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  • La pivoine, fleur emblématique de la Roumanie…

    La pivoine, fleur emblématique de la Roumanie…

    Chaque année, la Journée de la pivoine roumaine est célébrée le 15 mai par la Communauté de la pivoine roumaine. Les spécialistes du domaine avancent des arguments afin de faire de la pivoine, symbole des vétérans de lArmée roumaine, la fleur nationale de la Roumanie. Une telle requête avait déjà été formulée en 2013 par un groupe de professeurs et de chercheurs de la Faculté dHorticulture de lUniversité dagronomie et de médecine vétérinaire de Bucarest. Cest ce que nous raconte Florin Stănică, professeur à la Faculté dHorticulture de Bucarest et membre correspondant de lAcadémie roumaine.



    « Depuis 2013, notre collègue et professeur Florin Toma, titulaire au département de Floriculture, a proposé de faire de la pivoine la fleur nationale de la Roumanie. Cette demande a été formulée dans le cadre de la Journée de lhorticulture de Bucarest que nous organisons traditionnellement chaque mois de mai. Pour appuyer cette proposition, notre collègue a mis en avant une dizaine darguments. Parmi eux, le fait que lon dispose en Roumanie de 5 variétés autochtones de pivoines qui poussent naturellement sur notre territoire. On les retrouve aussi bien sur le littoral de la mer Noire que dans le Banat ou au sud de la Moldavie ainsi que dans les Carpates. Elles fleurissent durant la deuxième partie du mois de mai et sont vraiment très belles. Elles recouvrent des prairies entières, comme cest le cas dans la prairie de Zau, où fleurissent des « pivoines des steppes ». Dans certains coins, les pivoines recouvrent lintégralité du paysage, ce qui donne lieu à de nombreuses fêtes traditionnelles locales au moment de la période de floraison. »



    La pivoine a même une réserve naturelle qui lui est consacrée, la forêt de Troianu, dans le département de Teleorman, dans le sud du pays. Il sagit dune aire protégée dintérêt national, dont lobjectif est de protéger les fleurs sauvages ainsi que les pivoines roumaines. Il en est de même en Transylvanie avec la prairie de Zau de Câmpie, dans le département du Mureș, dans le centre du pays. Florin Stănică nous en dit plus :



    « Chaque jardin, chaque petit bout de verdure dans les maisons accueille au moins une pivoine, aux côtés de toutes ces autres fleurs qui viennent mettre des couleurs dans nos vies. Beaucoup de Roumains portent le nom de la fleur (Bujor en roumain), quil sagisse de leur prénom ou de leur nom de famille. La pivoine tient aussi une place toute particulière dans le folklore de notre pays. En témoigne par exemple lexpression « être rouge comme une pivoine ». La tradition veut aussi que les nouveaux nés soient plongés dans de leau où trempent des pivoines afin quils soient forts et protégés contre le mal. Tous ces exemples reflètent limportance des pivoines dans notre société. La Roumanie na pour le moment pas de fleur nationale, contrairement à dautres pays. La Bulgarie a la rose, la Turquie et les Pays-Bas – la tulipe, ou encore le Japon – les chrysanthèmes. Il serait donc essentiel que notre pays se dote dun tel symbole, représentatif de la Roumanie. »



    10 ans après que cette proposition ait été officiellement formulée, nous avons demandé à Florin Stănică si ce projet avait avancé :



    « Après avoir fait cette proposition en 2013, nous avons commencé à recueillir des signatures et certains ont rejoint le projet. Cette année nous souhaiterions voir notre activité gagner de lampleur, afin que cela puisse faire lobjet dune initiative parlementaire qui sera ensuite votée à lAssemblée. Jusquà aujourdhui, nous avons réussi à recueillir près de 5 000 signatures. A cela sajoute la possibilité davoir de nouveaux adhérents à la plateforme en ligne que nous allons mettre en place avec nos collègues des différentes facultés dhorticulture du pays ainsi que les différentes organisations ou institutions concernées, surtout dans les régions où la pivoine est protégée. Nous espérons que notre projet obtiendra le plus de soutien possible. »



    Florin Stănică précise :



    « Je trouve formidable et nous nous réjouissons quune telle initiative existe dans les rangs de lArmée roumaine, qui utilise la pivoine pour honorer les héros de la nation. Au Royaume-Uni, cest le coquelicot. Depuis 2015, lArmée roumaine a choisi la pivoine pour rendre hommage aux soldats qui ont perdu la vie dans lexercice de leur fonction. »



    Cest aussi en 2015 que la Communauté de la pivoine roumaine a vu le jour, fondée par Cristina Turnagiu Dragna et Andreea Tănăsescu, en soutien à la proposition faite par les spécialistes du domaine. La Journée de la pivoine roumaine est célébrée chaque année, afin de faire de cette fleur emblématique un symbole officiel de la culture et de la tradition roumaine. LAssociation CAMARAZII a dailleurs adopté la pivoine comme symbole de ses évènements commémoratifs de lhéroïsme des soldats de lArmée roumaine. Lorganisation a même officiellement enregistré la pivoine comme logo auprès de lOffice dEtat pour les inventions et les marques (équivalent de lInstitut national de la propriété industrielle), dans lespoir que linsigne de la pivoine soit de plus en plus porté en hommage aux soldats roumains de toutes les époques.


    (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • 27/02/2022

    27/02/2022

    Ukraine — Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a refusé, dimanche, une offre russe de négociations au Belarus, affirmant que les autorités de Minsk étaient complices à l’invasion russe, mais a laissé la porte ouverte à des négociations ailleurs, apprend-on par Reuters et France Presse. Antérieurement, le Kremlin avait annoncé qu’une délégation russe attendait ses homologues ukrainiens pour des négociations dans la ville de Gomel du Belarus. « Nous ne pouvons pas aller au Belarus ; des avions et des roquettes sont envoyés sur notre sol à partir de son territoire », ont fait savoir des sources officielles de Kiev. Qui précisent que déposer les armes par l’armée ukrainienne est une demande avancée par Moscou en vue des négociations. Selon le commandant en chef des Forces armées de l’Ukraine, Valery Zalujni, un missile de croisière a été tiré, dimanche, sur Kiev, à partir du territoire de la République du Belarus, et a été abattu par l’armée ukrainienne. Entre temps, la Russie poursuit son assaut, au 4e jour de l’invasion. L’armée ukrainienne affirme maintenir ses positions, bien qu’elle reconnaisse que la situation autour de Kiev empire. Elle confirme aussi l’entrée des troupes russes à Kharkiv, deuxième ville comme grandeur, dans le nord de l’Ukraine. La communauté internationale accroît le nombre de sanctions économiques contre la Russie, et aussi l’aide militaire accordée au gouvernement ukrainien. L’UE, le Royaume-Uni, le Canada et les Etats-Unis ont émis un communiqué commun s’engageant à exclure certaines banques russes du système de messagerie Swift. Notons que c’est un système de transaction qui est à la base du système financier mondial, utilisé par 11 000 banques de 200 pays et territoires pour faire des transactions. Le président Zelensky a salué la formation d’une « coalition » internationale de pays fournissant une aide à lUkraine. Il a demandé, en même temps, à la communauté internationale d’annuler le droit de vote de la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU, et a estimé que les actions de Moscou avaient « les caractéristiques dun génocide ».



    Roumanie-Ukraine : La Roumanie accordera à l’Ukraine une nouvelle aide de 3 millions d’euros consistant en carburants, vestes pare-balles, casques, munitions, équipements militaires, mais aussi des aliments, de l’eau et des médicaments. Le gouvernement a aussi annoncé sa disponibilité à faire soigner des blessés ukrainiens dans le réseau sanitaire roumain. Bucarest a pris des mesures complémentaires afin d’assurer la bonne gestion des flux de réfugiés ; ils se voient apporter le soutien nécessaire et fournir logement et assistance médicale. Des transports ont été mis à disposition par les autorités roumaines pour prendre en charge les réfugiés ayant franchi la frontière ukrainienne à pied. Par ailleurs, l’Exécutif roumain a décidé de mettre en place une plateforme, accessible depuis le site internet du gouvernement, pour toute personne ou organisation souhaitant apporter son soutien aux réfugiés ukrainiens. L’ONU estime que l’invasion de l’Ukraine par la Russie pourrait engendrer l’une des plus importantes crises de réfugiés, avec plus de 5 millions de personnes qui abandonneraient leur domicile. D’autre part, plusieurs Etats européens ont annoncé l’envoi de militaires ou d’armements en Roumanie. L’Armée française a annoncé la mobilisation de 9 500 hommes, dont près de 500 seront déployés sur le territoire roumain. La Belgique a annoncé que 300 hommes seraient dépêchés en Roumanie afin de contribuer à l’effort de l’OTAN pour consolider le flanc est. L’Italie a elle aussi décidé d’envoyer plusieurs avions et des soldats en Roumanie.



    Covid — Le nombre de personnes atteintes de Covid-19 continue de baisser quotidiennement en Roumanie. Dimanche, un peu plus de 4 200 nouveaux cas ont été rapportés, et 59 décès. Environ 7 000 malades sont hospitalisés. Selon le ministre de la Santé, Alexandru Rafila, la Roumanie envisage la possibilité de lever certaines restrictions lorsque le nombre des patients en réanimation baissera à 900. Le nombre de ceux qui choisissent de se faire vacciner décroît aussi ; ainsi, 650 personnes se sont fait inoculer la première dose en l’espace de 24 h. En Roumanie, le plus grand nombre de cas de personnes infectées au SARS-CoV-2 depuis le début de la pandémie — 40 018 — a été enregistré le 1er février.



    Code de la route — De nouvelles dispositions du Code de la route sont entrées en vigueur en Roumanie. Elles prévoient une augmentation du montant des amendes, un allongement de la durée de suspension du permis de conduire pour les chauffeurs agressifs et pour excès de vitesse ainsi qu’une aggravation des sanctions en cas de circulation à contre-sens. Ce nouveau Code de la route offre aussi la possibilité à la police de confisquer pendant 12 heures le permis de conduire des automobilistes escortés pour des analyses médicales, si le médecin estime que ces derniers pourraient être sous l’influence de drogues ou de l’alcool.



    Météo — Ciel couvert aujourd’hui en Roumanie, avec des pluies et des chutes de neige en montagne et du vent dans les régions du sud et du sud-est du pays. Les températures maximales seront comprises entre 3 et 11 degrés, avec 9 degrés à Bucarest. L’Administration nationale de météorologie a place huit départements du sud-est du pays en vigilance jaune au vent fort et aux tempêtes de neige, valable du lundi matin au mardi à midi. Selon les météorologues, pendant cette période, des précipitations seront présentes sur le sud-est du pays, notamment des chutes de neige. Le vent soufflera avec des vitesses de 55 à 65 km/h et le blizzard fera son apparition par endroits. Une couche de neige se déposera, plus consistante en Dobroudja. Sur la côte roumaine de la mer Noire, les précipitations seront mixtes, et les rafales de vent dépasseront les 70 km/h.


  • L’éducation, réinventée

    L’éducation, réinventée

    Aujourd’hui nous parlons
    de l’éducation qui se réinvente pour répondre aux nouveaux besoins des enfants dans
    le contexte de la pandémie. Tout d’abord, l’école a dû se réinventer, pour
    pouvoir passer aux cours en ligne. Mais l’éducation non formelle a dû le faire
    aussi. Par exemple, les foires de livres jeunesse n’ont pas pu accueillir les
    enfants comme d’habitude, il a fallu éveiller leur intérêt pour la lecture
    autrement.

    Tout d’abord, parlons éducation scolaire. Pandémie oblige,
    cela fait presque deux années déjà qu’élèves, professeurs et parents en égale
    mesure ont dû s’habituer à l’école en ligne. Du coup la numérisation des
    ressources scolaires est devenue une nécessité et une urgence. Répertoires
    numériques, manuels virtuels, ressource scolaires visuelles – tout cela et bien
    d’autres choses sont devenues partie intégrante de la méthodique actuelle. Malheureusement
    tout le monde n’a pas accès à la technologie, et même là où cet accès existe,
    il n’est pas le même pour tous.


    C’est
    pourquoi notre jeune invitée d’aujourd’hui a décidé de développer son propre
    projet censé égaliser un peu les chances. Maria-Mirabela Bucur-Sabău a 18 ans et elle étudie au Lycée théorique
    international d’informatique de Bucarest. Elle est née dans une petite ville transylvaine,
    dans une famille où l’école et l’éducation sont considérées comme prioritaires.
    Pour venir en aide à ses camarades et ses professeurs, Maria-Mirabela a créé un
    site censé mieux organiser leur vie scolaire quotidienne. S’est aussi sa
    première tentative dans le monde de l’entrepreneuriat. Au micro de notre
    collègue Monica Chiorpec, l’élève Maria-Mirabela
    explique:


    Parlons maintenant éducation non formelle.

    Depuis
    2017, l’association « Câte-n luna şi-n mansardă » se propose de
    rapprocher les enfants des livres et de la lecture, en organisant un salon
    international du livre pour enfants appelé Bookerini. En 2021, Bookerini a
    imaginé une édition complètement différente, avec une plus longue durée – à
    savoir du 1er au 22 décembre, et consacrée à l’audace et à la
    manière de surmonter ses peurs, des sujets typiques pour le monde actuel.
    « Je m’appelle courage » est le slogan de Bookerini en 2021 et le nom
    d’un projet indépendant qui se déroule dans l’espace virtuel, mais aussi en
    présentiel, dans les locaux de la librairie Seneca de Bucarest. Au micro de
    Christine Lescu, Mme Valentina Bâcu, organisatrice de Bookerini,
    explique.

  • www.muzeedelasat.ro

    www.muzeedelasat.ro

    Disponible en roumain et anglais, la plateforme www.muzeedelasat.ro, soit des musées dans les villages, a été lancée le 1er décembre, le jour même de la Fête nationale de la Roumanie. Derrière ce projet on retrouve une petite équipe de quatre membres seulement : Cosmin Murărașu – chef de projet et technicien flux numérique 3 D, Ionuț Toderașcu – éditeur visuel et photographe documentariste, Nicoleta Felea – rédactrice publicitaire, chargée de la promotion, et Silvia-Alexandra Nistor, traductrice. D’où l’idée d’un tel musée ? Une question à laquelle le photographe Ionuţ Toderaşcu répond : « A compter du 1er décembre dernier, le public est invité à explorer une nouvelle plateforme Muzeedelasat, consacrée aux musées ruraux. On a commencé par répertorier les musées des 8 départements de la région de Moldavie roumaine, et les deux ou trois prochaines années, on espère pouvoir parcourir tout le pays afin de faire une radiographie complète des musées existants dans nos villages. La plateforme propose donc des tours virtuels, des photographies que nous avons réalisés et des informations recueillies sur place. Cette idée a commencé à se matérialiser en septembre, au moment où nous avons entamé les visites de tous ces musées afin de filmer leurs intérieurs. Les visites virtuelles que nous proposons se déroulent comme dans les jeux vidéo. Les internautes sont invités à explorer chaque pièce, passer en revue les objets exposés, s’arrêter sur ceux attirant particulièrement leur attention, les regarder en détail et surtout se donner l’envie de se rendre sur place pour explorer aussi bien l’endroit respectif que les ruelles du village. Nous, on est de grands passionnés du milieu rural et nous pensons qu’il devrait être promu davantage, ne serait-ce que pour mettre à profit ses valeurs et son ambiance paisible. »

    Dans chacun des musées à découvrir sur Internet, tous les locaux ont été filmés, photographiés et documentés afin d’offrir aux visiteurs la possibilité de faire un tour virtuel complet, interactif, réalisé avec des équipements performants. Des vidéos de présentation accompagnées de quelques photos et des informations figurent désormais sur Google Street View, Google Maps et Google Earth. Pour ceux d’entre vous qui souhaiteraient se lancer dans la découverte sur Internet des musées des villages de Roumanie, nous vous rappelons que pour l’instant, vous serez attendus dans les musées de Moldavie. Ionuţ Toderaşcu raconte : « Dans un premier temps, la plateforme propose des visites dans 28 musées de tous les départements de la Moldavie roumaine. En voici quelques exemples : la ferme traditionnelle Vatra cu Dor de Galati qui, plus qu’un musée, invite les jeunes à découvrir comment on vivait jadis, à la campagne. On a ensuite les musées du département de Vrancea tels « La Maison de Ion Roată » où le public fera la connaissance de madame Sevastiţia, une vieille dame, gérante de l’endroit qui chaque été repeint les murs de cette maison. D’ailleurs, dans chacun de ces endroits, on a eu la chance de tomber sur des gens passionnés par leur travail avec qui les rapports ont été plus chaleureux que ceux que l’on crée d’habitude en milieu urbain. A la campagne, les relations entre les hôtes et les visiteurs sont différentes, on prend le temps d’échanger, les gens se plaisent à vous en dire davantage sur eux ou sur le musée. On a aussi des musées plus grands, comme le Musée « Alexandru Ioan Cuza » de Ruginoasa, dans le département de Iaşi, qui ressemble plutôt à un château, puisqu’il s’agit d’un édifice somptueux, imposant. Ou encore les musées de Neamţ, tel celui connu sous le nom de « La Maison Popa » et qui invite à explorer le village roumain d’autrefois pour y découvrir les masques et les créations artisanales de M. Popa. »

    Sur l’ensemble des musées figurant sur la plateforme en ligne, il y en a un qui est resté plus proche du cœur de Ionuţ Toderaşcu : « Je pense que mon préféré reste celui consacré au musicien George Enescu, de Botoşani, peut-être parce que la journée fut particulièrement ensoleillée le jour de la visite. Et comme le musée est caché au cœur de la nature, la visite se transforma en un véritable périple. Et puis, il y a aussi la section « Alice et Dumitru Rosetti Tescanu », du département de Bacău, à forte contribution culturelle puisqu’elle accueille différents événements annuels. »

    Quant aux collections qui ont particulièrement suscité son intérêt, Ionuţ Toderaşcu a affirmé que : « Je crois que c’est le Musée de Tescani qui présente les objets qui m’ont touché le plus, car il s’agit de quelques objets ayant appartenu à George Enescu. Tout le monde sait qui a été Enescu et le fait de se retrouver dans les pièces respectives, de voir le violon que le musicien a touché, tout ça nous donne un sentiment qu’on ne peut vivre que sur place. Voilà pourquoi par tout ce que nous faisons, par tous ces tours virtuels que nous avons mis en place, on espère éveiller l’intérêt du public et lui donner envie de se rendre sur les lieux pour voir en vrai tout ce qu’il a exploré virtuellement. »

    Grands voyageurs, les quatre membres de l’équipe chargée du projet ont mis à profit leur passion pour découvrir le monde et ses merveilles. Ionuţ Toderaşcu : « On s’est lancé dans un véritable marathon de 5 500 kilomètres lors duquel on a scanné, photographié, bref en 20 jours on a exploré tous les 28 musées présentés virtuellement. Une fois les données collectées, on a passé plusieurs semaines à travailler là-dessus, en se fixant comme date de lancement le 1er décembre, en raison de sa signification, mais aussi parce que ce délai nous a laissé le temps de faire ce que l’on avait à faire. »

    A part tous ces musées à la mémoire de telle ou telle personnalité, il y en a d’autres dont les noms intriguent et suscitent le souhait d’en apprendre davantage. En voici quelques exemples : la Collection ethnographique « Le coffre de dot » Miron Costin dans le département de Neamţ, Le Musée ethnographique « Le Gréco » de Suceava ou encore le Musée du Sel de Bucovine. (Trad. Ioana Stancescu)

  • 17/05/2021 (mise à jour)

    17/05/2021 (mise à jour)

    Covid — L’épidémie de coronavirus continue de reculer en Roumanie. Le nombre des nouveaux cas annoncés d’un jour à l’autre est à la baisse, tout comme celui des patients dans un état grave. Lundi, 392 nouveaux cas de coronavirus dépistés en 24 heures ont été rapportés. Près de 5 000 Roumains malades de Covid sont hospitalisés en ce moment, dont 753 en soins intensifs. Le nombre des décès causés par cette maladie est lui aussi à la baisse, lundi il a été de 48. A l’heure actuelle, il n’existe plus de localités avec un taux d’infection supérieur à 1,5 cas par mille habitants survenus en 14 jours. Depuis le début de la pandémie, plus de 1 072 000 personnes se sont infectées au virus SARS-CoV-2, mais 95 % ont guéri. Toutefois, près de 30 000 personnes ont perdu la lutte contre la maladie. D’autre part, la campagne de vaccination anti-Covid se poursuit. Depuis la fin décembre 2020 jusqu’à maintenant, plus de 6,8 millions de doses ont été administrées à près de 4 millions de Roumains, dont plus de 2,8 millions ont reçu les deux injections.



    Rapport — La ministre roumaine de la Santé, Ioana Mihăilă, a présenté ce lundi devant la Chambre des députés, à la demande du Parti social-démocrate (d’opposition), la situation des décès causés par le coronavirus en Roumanie. Cette demande des sociaux-démocrates survient dans le contexte où le Parlement roumain a rejeté la semaine dernière la création d’une commission chargée d’enquêter sur les rapports des décès causés par la Covid durant la pandémie. C’est toujours le PSD qui avait demandé qu’une telle commission soit créée. En Roumanie, il existe deux plateformes sur lesquelles les médecins et les hôpitaux rapportent les décès des suites du coronavirus. La ministre a admis qu’il existait des différences importantes de données entre les deux plateformes. A noter que les décès rapportés sur la plateforme alert.ms.ro sont plus nombreux que ceux figurant dans les statistiques de l’Institut national de spécialité. Alors qu’au parlement, la ministre Ioana Mihăilă a déclaré avoir demandé des éclaircissements afin d’améliorer la manière de rapporter les décès des malades de Covid, le PSD a déploré ce qu’il a appelé « le cynisme avec lequel on parle des morts du Covid comme s’il s’agissait de stocks de marchandises ».



    Ecoles – A compter de ce lundi, les élèves roumains ne sont plus tenus de porter le masque dans la cour de lécole. Selon le ministre de lEducation nationale, Sorin Cîmpeanu, plus de deux millions et demi denfants de 2 500 écoles participent physiquement aux cours, puisque le taux dinfection au nouveau coronavirus est inférieur à 1 cas par mille habitants. 300 000 écoliers de 650 localités, dont la Capitale, Bucarest, restent dans le scénario dit « jaune », avec une participation en présentiel aux cours des élèves du primaire et des années terminales de collège et de lycée, alors que les autres suivent toujours des cours en ligne. Si des cas de Covid sont signalés dans une classe, tous ses élèves passent à lenseignement en ligne. Le ministre de lEducation a précisé que les examens nationaux seraient adaptés aux conditions actuelles, avec des cours déroulés surtout en ligne. Toutefois, le niveau de difficulté des épreuves de lévaluation nationale et du baccalauréat restera le même.



    UNESCO — Ce lundi, lancement à Bucarest de la série d’événements marquant la célébration des 65 années de présence roumaine à l’UNESCO. Conférences, colloques, expositions, concerts, mais aussi la XIe édition du Concours international de chefs d’orchestre « Jeunesses musicales Bucarest », un des concours de jeunes chefs d’orchestre les plus importants, auront lieu du 17 mai au 10 décembre. La Roumanie a adhéré à l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture, dont le siège est à Paris, le 27 juillet 1956. L’éducation, la culture, les sciences naturelles, les sciences humaines ainsi que l’information et la communication sont les domaines d’activité de l’UNESCO.




    Eurovision — La Roumanie est représentée à l’Eurovision de la chanson accueilli cette année par les Pays-Bas par l’artiste Roxen et sa chanson « Amnesia ». Dans la première demi-finale prévue ce mardi 18 mai, la chanteuse roumaine sera la 13e artiste à monter sur la scène de Rotterdam. La seconde demi-finale aura lieu le jeudi 20 mai. Parmi les meilleures performances de la Roumanie à l’Eurovision mentionnons la 3e place obtenue en 2005 et en 2010 et la 4e place occupée en 2006. Cette année, dans le contexte de la pandémie, des normes très strictes sont à respecter par les participants tant aux répétitions qu’aux concerts. Le spectacle est diffusé en direct, avec seulement 3 500 personnes présentes sur place. Le slogan de cette 65e édition de l’Eurovision est « Open Up ».



    Trafic d’influence — L’ancien président du PSD (actuellement d’opposition), et ancien président de la Chambre des députés de Bucarest, Liviu Dragnea, a été renvoyé devant les juges par les procureurs du Parquet national anticorruption dans un nouveau dossier. Il y est accusé de trafic d’influence et d’avoir usé de son influence au sujet de sa présence à la cérémonie d’investiture du président américain Donald Trump, début 2017. Selon le PNA, Liviu Dragnea aurait reçu des avantages indus pour lui-même et pour son parti, qui auraient couvert sa visite aux Etats-Unis. En échange des avantages reçus, Liviu Dragnea a nommé celui qui l’a aidé en ce sens consul général à Bonn. Actuellement, Liviu Dragnea purge une peine de prison ferme de 3 ans et six mois dans une affaire d’embauches fictives.



  • Nouvelle initiative en ligne pour protéger l’environnement

    Nouvelle initiative en ligne pour protéger l’environnement

    Les Roumains deviennent de plus en plus sensibles aux questions relatives à l’environnement. Le souci et le désir d’avoir un environnement propre se traduit par des campagnes et des projets censés répondre aux nouveaux défis posés par la protection de l’environnement. C’est ainsi que l’organisation écologiste WWF Roumanie a lancé sa plate-forme en ligne, actionez.ro, où tout un chacun peut signaler toute activité à impact environnemental négatif.

    Qu’il s’agisse du braconnage, de la pêche illégale, de la pollution, des décharges sauvages, des coupes illégales de bois ou de toute autre situation contraire à la législation, l’information sera automatiquement dirigée vers la plate-forme en ligne de l’institution concernée. L’utilisateur peut aussi bien faire connaître son nom, que demeurer anonyme. L’information, une fois envoyée, apparaîtra sur une carte virtuelle, qui peut être consultée par tout le monde. La plate-forme marque ensuite le degré de réponse apportée par l’institution concernée, et tout cela en temps réel.

    Cristina Munteanu, la chef du projet lancé par WWF Roumanie : « Cette plate-forme répond au désir d’un nombre croissant de gens de s’impliquer à signaler des agressions contre la nature. Avant, l’on nous signalait ce genre d’événements directement sur nos boîtes d’email, mais nous étions démunis et ne pouvions pas résoudre véritablement les problèmes signalés. Certes, ce que l’on pouvait faire c’était de tirer la sonnette d’alarme lors de nos rencontres avec les autorités sur certaines problématiques particulières. Mais pour résoudre ces problèmes ponctuellement, il vaut mieux que les autorités compétentes en soient informées. La plate-forme mise à disposition du public est très facile d’usage. Il faudrait indiquer l’endroit précis où cela a lieu, offrir un maximum d’information sur la nature du problème, puis envoyer le tout. Néanmoins, si vous êtes témoin d’une activité vraiment gravissime, il vaut mieux appeler directement le 112, c’est-à-dire la police et les services de secours, parce que le délai nécessaire pour que les autorités prennent des mesures et répondent aux signalements pourrait être trop important dans certaines situations concrètes. ».

    La plate-forme actionez.ro a été développée par WWF Roumanie grâce à un financement suisse. Les trois prochaines années, la plate-forme sera gérée dans le cadre du projet LIFE+ et intitulé « La conservation de la population d’esturgeons du Danube par la prévention du braconnage et du commerce illégal ». (Trad. Ionut Jugureanu)

  • La Plate-forme internationale de théâtre de Bucarest

    La Plate-forme internationale de théâtre de Bucarest

    « L’autre/Migration » un thème déjà récurrent de notre existence, a été la proposition pour la 3e édition de la Plate-forme internationale de théâtre de Bucarest.

    Par les spectacles invités d’Allemagne, du Royaume Uni, des Etats-Unis et de Roumanie, le public a pu connaître différentes façons de négocier la relation avec l’autre – estime le commissaire de la Plate-forme, le critique de théâtre Cristina Modreanu. « Comment accepter chez nous ceux qui nous sont étrangers et comment nous faire accepter là où nous sommes, nous, étrangers aux autres – voilà des thèmes suscités par la nouvelle vague migratoire qui a déferlé sur l’Europe suite aux conflits armés du Proche Orient » – affirme Cristina Modreanu.

    Elle ajoute : « La vague migratoire est composée de personnes très différentes qui arrivent sur un certain territoire – de l’Allemagne, du Royaume Uni ou d’autres pays européens. Dans chacun de ces pays, les problèmes sont différents. Les systèmes d’asile ou ceux auxquels ils tâchent de s’intégrer sont à leur tour très différents et évidemment, à chaque fois, les problèmes qui se posent aux migrants ne sont pas les mêmes. Et ces problèmes nous concernent, nous aussi, car, comme tous les autres pays européens, la Roumanie a son quota de réfugiés. Nous accueillons ces personnes, qui restent chez nous, égarées dans un système qui ne sait pas trop quoi faire d’elles. J’ai choisi ces spectacles justement pour présenter leur cas, leurs histoires, pour que nous puissions nous rendre compte qu’ils sont des gens comme nous, des gens confrontés à des situations critiques, à des souffrances, et que nous devrions mieux comprendre. »

    Lors de cette édition de la Plate-forme, ces histoires ont été racontées de différentes façons : par la voix, le rythme et la musique, par le théâtre physique, sans paroles, par un discours semblable à celui des politiciens, par un tour guidé dans les rues de Bucarest ou par des pièces de théâtre radiophonique.

    L’événement s’est ouvert par un spectacle invité d’Allemagne : « Monologues depuis l’asile », dont le texte et la mise en scène étaient signés par Michael Ruf. Il présente, de manière minimaliste, 3 histoires vraiment impressionnantes. Nous avons affaire là à une structure théâtrale spéciale : « Acteurs pour les droits humains », un théâtre de projet qui fonctionne comme un réseau.

    Lara Chahal, assistante mise en scène : « Nous avons créé un réseau d’acteurs et de musiciens d’Allemagne et nous présentons des spectacles dans différentes villes. Par exemple, si nous présentons un spectacle à Munich, nous cherchons des acteurs qui habitent aux alentours de Munich, pour qu’ils puissent participer au projet. Le spectacle est donc joué à chaque fois par d’autres acteurs. Les textes reposent sur les interviews que m’ont accordées des réfugiés arrivés en Allemagne. Ils y racontent leur expérience du système européen d’asile. Nous souhaitons faire entendre les voix des réfugiés, pour que de plus en plus de personnes deviennent conscientes des problèmes auxquels ils sont confrontés en Europe. D’habitude, après le spectacle, nous entamons un dialogue avec le public, l’invitant à un débat sur ce que l’on pourrait faire pour remédier à ces situations. Certains sont choqués par ces histoires, car ils ne savent pas que de telles choses arrivent, d’autres sont déjà impliqués et veulent faire davantage. Nous souhaitons vivement entraîner les gens dans ce genre de discussions et les convaincre également à parler de ce qu’ils ont entendu, à diffuser l’information et à parler entre eux de la façon dont ils peuvent venir en aide aux réfugiés au niveau local, dans leurs communautés. »

    Dans son texte « Migraaaants ou On est trop nombreux sur ce putain de bateau », présenté comme spectacle-lecture dans le cadre de la Plate-forme, le dramaturge Matei Vişniec aborde le problème de la migration. Ce spectacle a donné au public un avant-goût du spectacle de théâtre radiophonique « Migraaaants », mis en scène par Mihai Lungeanu, qui sera présenté en première au début de l’année prochaine.

    De l’avis de Mihai Lungeanu, l’auteur du texte y fait une analyse objective du problème de la migration : « Matei Vişniec choisit de faire une description des événements, sans implication émotionnelle. Une description des rapports qui se créent entre ceux qui gèrent la venue des Arabes, ceux qui font du commerce, ceux qui font des affaires, ceux qui font de la politique… à tous les niveaux : culturel, politique, administratif, humain… Il y a quelques scènes très émouvantes liées à l’universalité de la mort, lorsque les corps inanimés sortis de l’eau n’ont plus d’ethnie, plus de sexe, plus d’âge… Et alors, à notre capacité de recevoir les vivants s’ajoute le problème des morts, que l’on doit gérer d’une façon ou d’une autre. Comme d’habitude, Matei Vişniec y jette un regard plein d’humour, de poésie, très sensible et en même temps très lucide. »

    Ces derniers temps, à Bucarest, les artistes ont commencé à témoigner de l’intérêt pour les projets d’exploration urbaine. Un de ces projets est la carte sensorielle de la capitale, un tour guidé utilisant des acteurs, des invités d’honneur qu’une relation particulière lie à certaines maisons et à leurs histoires mémorables, ainsi que de l’équipement audio et vidéo. La carte sensorielle de Bucarest a figuré au programme de la Plate-forme internationale de théâtre de Bucarest.

    Le commissaire du projet, Cristina Modreanu, explique : « La carte sensorielle de Bucarest est un projet qui nous fait connaître de nombreuses facettes de la ville, à différentes époques. Nous l’avons intégrée à la Plate-forme, car « l’autre » est une notion à laquelle nous avons été confrontés au fil de l’histoire. Il est surprenant de voir que des gens ayant participé à ce tour ne savaient pas jusqu’ici qu’il y un quartier juif à Bucarest, dont une petite partie seulement a survécu, qu’il y a un quartier arménien et que de nombreuses populations d’autres ethnies y ont vécu et continuent d’y vivre, faisant la diversité de la ville. »

    La compagnie britannique a abordé le problème de la migration d’un point de vue psychologique. Gagnant en 2014 du prix du Meilleur spectacle au Festival Fringe, « Confirmation » est un spectacle qui semble nous chuchoter à l’oreille : Et si les autres arguments, qui nous semblent tellement contraires à notre discours et à nos préjugés, étaient tout aussi vrais ? (Trad.: Dominique)