Tag: poésies

  • Le centenaire Paul Celan

    Le centenaire Paul Celan

    « Celan 100 – A travers les mots » c’est le nom d’une exposition que le Forum culturel autrichien de Bucarest a consacrée au centenaire de la naissance, en novembre 1920, du poète Paul Celan. L’exposition réunit différents documents qui parlent de la brève existence de ce grand poète et traducteur et de sa place dans le contexte historique.Andrei Popov, directeur adjoint du Forum culturel autrichien de Bucarest, remémore au micro de Radio Roumanie Internationale la période viennoise de Paul Celan : « Bien que cette période ne fût ni trop longue, ni trop épanouie du point de vue du contexte et des relations sociales de l’après-guerre, les sept mois que Celan a passés dans la capitale autrichienne entre 1947 et 1948 restent essentiels pour toute sa création ultérieure. C’est à Vienne qu’il allait faire la connaissance d’une autre figure marquante de la littérature autrichienne et européenne. Il s’agit d’Ingeborg Bachmann avec laquelle il allait vivre une belle histoire d’amour avant qu’elle ne se transforme en une relation d’attraction et de rejet devenue, par la suite, célèbre. Leur échange épistolaire aura un fort impact sur les poésies que Celan écrira à partir de cette période. D’ailleurs, leur correspondance a inspiré à la célèbre réalisatrice de documentaires Ruth Beckermann le film Die Geträumten – Ceux dont on rêve – que le Forum culturel autrichien a eu la joie de diffuser dernièrement sur son site, en exclusivité et à titre gratuit ».

    Lancée sur les pages Facebook du Forum culturel autrichien de Bucarest et du Musée national de la Littérature roumaine, l’exposition « Celan 100 – A travers les mots » est disponible en format vidéo bilingue – roumain-allemand et roumain-français. Un format graphique sera également mis en ligne en plusieurs langues : roumain, allemand, italien ou turc. Andrei Popov explique : « Le Forum culturel autrichien s’est longuement préparé pour marquer le Centenaire Paul Celan. Nous avons souhaité que notre événement dépasse les frontières roumaines et c’est ce qui est arrivé. La présente exposition, nous l’avons réalisée avec l’appui du Musée national de la Littérature roumaine de Bucarest et du Département pour les études germaniques de la Faculté de Langues et de Littérature étrangères de l’Université de Bucarest, sous l’égide du Ministère autrichien des Affaires européennes et internationales. L’exposition passe brièvement en revue toutes les étapes importantes de la vie et de l’œuvre de Paul Celan, examinant aussi bien son parcours que les différents contextes historiques. L’exposition est accueillie en ce moment par le Musée de la Littérature nationale de Bucarest et dès que le contexte le permettra, nous la présenterons aussi dans d’autres grandes villes de Roumanie. Qui plus est, nous envisageons de la rendre disponible en d’autres langues aussi afin de pouvoir la présenter dans d’autres capitales et villes européennes telles Budapest, Istanbul, Kiev, Paris, Rome ou Varsovie, par le biais des Forums culturels autrichiens sur place. En attendant que l’exposition arrive effectivement au plus près des visiteurs, un tour virtuel en cinq langues est disponible sur une plate-forme spécialement conçue par le Ministère autrichien des Affaires européennes et internationales.

    Le centenaire Paul Celan comporte plusieurs d’événements commémoratifs. A titre d’exemple, la projection du long-métrage « Dans le sud de mon âme ». Réalisé par Frieder Schuller dans les années 1986-1988, le film raconte les années bucarestoises de Paul Celan et se penche sur la création de son poème le plus célèbre « Todesfuge » – « La fuite de la mort ». Toujours dans le cadre du centenaire Paul Celan, l’Institut culturel roumain de Stockholm et l’Institut Goethe de Suède ont lancé, en mars, un concours de poésie qui s’est adressé aux lycéens suédois, censé mettre en lumière l’originalité et la complexité de l’œuvre de Celan. Projet numérique mis en place à Bruxelles, « Je suis la poésie » réunit 10 artistes – 9 poètes roumains et un artiste visuel – auprès desquels le public est attendu à participer à un dialogue culturel anonyme, avec comme point de départ la poésie de Paul Celan.

    Paul Celan, de son vrai nom Paul Peisah Antschel, est né le 23 novembre 1920 à Cernauti (localité actuellement en Ukraine) et il est mort le 20 avril 1970, à Paris. Considéré comme l’un des plus grands poètes de la littérature mondiale moderne, Celan a mené sa vie en Autriche, en Roumanie et ensuite, en France. Il a écrit en allemand et il a traduit en cette langue différentes œuvres de la littérature roumaine, portugaise, russe, anglaise et française. Il a traduit de l’allemand en roumain les histoires de Kafka et il a collaboré avec la prestigieuse publication « Le XXe siècle ».(trad. Ioana Stancescu)

  • Le Salon du livre d’apprentissage Gaudeamus

    Le Salon du livre d’apprentissage Gaudeamus

    Pour la 24 ème édition du Salon International du Livre d’apprentissage- Gaudeaumus- les Maisons d’Editions Casa Radio ont lancé de nouveaux titres intégrés dans 5 collections déjà célèbres: la Fonothèque d’Or, les Spectacles de la poésie, les Lectures à l’ombre, la Bibliothèque de poésie roumaine et la Bibliothèque de la radio. Concrètement, il s’agit de cinq décennies de poésie roumaine avec au micro, les poètes Ana Blandiana, Nina Cassian, Serban Foarta, George Cosbuc et G. Topirceanu, les créations des deux derniers étant récitées par deux noms de top de la poésie roumaine contemporaine:Ioana Nicolaie et Florin Iaru. Pour ceux d’entre vous épris de la poésie d’Ana Blandiana, les Maisons d’Edition Casa Radio ont lancé le 24 mars 2017, un jour avant que la poétesse ne fête son 75ème anniversaire, le livre audio Elle est libre, cette fleur? qui propose une sélection de poèmes lus par Ana Blandiana elle-même, entre 1965 et 2017.

    Ana Blandiana: Je voudrais vous parler un tout petit peu de la Fonothèque d’Or et de mes poèmes qui y figurent. Avant que je rêve d’en faire partie un jour, j’avais l’habitude, du temps de ma jeunesse vécue à Oradea, de passer pas mal de temps à écouter la radio. Je l’écoutais beaucoup, beaucoup plus qu’à présent et à chaque fois que j’y entendais un enregistrement issu de la Fonothèque d’Or, j’avais la certitude d’avoir accès à ce qu’il y avait de mieux sur les ondes. Des années plus tard, M. Emil Buruiana, de Radio Roumanie Culture, m’a invitée un jour dans un studio d’enregistrement. Cela m’a énormément touchée, tout en me provoquant un retour en arrière du temps où je n’étais qu’une fidèle auditrice de toutes ces émissions. Quel qu’eût été la direction de la radion-qu’on me sympathisât ou pas- j’ai adoré tous ces moments de grâce passés dans les studios d’enregistrement de la Fonothèque d’Or. Ce furent là des moments à même de créer une sorte de vide historique. Du coup, j’ai choisi de faire inclure dans la Fonothèque d’Or tous ces poèmes à moi que je voudrais voir perdurer comme dans une sorte d’arche de Noé.

    Nommé président d’honneur de la dernière édition du Salon du livre Gaudeaumus, le dramaturge et journaliste, Matei Visniec a précisé, lors l’ouverture, que la Roumanie s’avérait extrêmement compétitive en matière de culture. M. Visniec a également tenu à féliciter les organisateurs pour avoir choisi la Commission européenne en tant qu’invité d’honneur de la toute récente édition. La Roumanie a une chance et cette chance-là est plutôt culturelle, a lancé le dramaturge Matei Visniec lors du débat L’Europe du théâtre et des écrivains- la circulation des valeurs artistiques en tant que fondement européen.
    Lors d’un débat auteur/lecteurs organisé au stand des Maisons d’Editions Polirom, Matei Visniec, a précisé: Moi, j’aime bien tous les genres littéraires. Ils sont comme des enfants pour moi et je les aimes tous, soit-il roman, poésie, essais ou théâtre. La poésie m’a aidé à grandir, le théâtre a contribué à ma formation, tandis que le roman, lui, a oeuvré à ma diversification. Une des raisons pour lesquelles j’ai choisi d’écrire des romans a été mon désir d’échapper à tous ces intermédiaires dont j’avais besoin à chaque fois que je voulais faire connaître mes pièces au public. Je pense aux directeurs de théâtre, aux metteurs en scène, comédiens ou scénographes. Leur simple présence, tellement nécessaire, a commencé à m’inquiéter lorsque je me suis aperçu que je dépendais entièrement d’eux. Moi, j’adore écrire, mais puisque je n’aime pas les intermédiaires, j’ai décidé de me consacrer aux romans justement pour avoir une relation directe avec le public.

    Le roman Ainsi faut-il que l’herbe pousse sur nous de Augustin Cupsa figure parmi les derniers titres parus aux Maisons d’Edition Humanitas, de Bucarest. Lancé lors de la récente édition du Salon du livre Gaudeamus, dans la série des Ecrivains roumains contemporains, le roman place son action dans la banlieue de Craiova ville du sud de la Roumanie, et raconte l’histoire d’un groupe qui s’adonne au braconnage de plusieurs espèces d’oiseaux vendus par la suite, illégalement, en Italie. Mis dans la bouche de Pisica, le Chat, le plus sensible des enfants, les événements finissent par atteindre des dimensions dramatiques. L’histoire est un prétexte pour s’attaquer à des thèmes profonds tels la culpabilité, l’obsession de s’évader dans une Italie idéalisée, la foi, la solitude, l’érotisme.

    L’essayiste Doru Căstăian : Augustin Cupsa figure parmi les meilleurs romanciers du moment ou du moins parmi les meilleurs que j’ai lus. Si je ne me trompe pas, il lui a fallu plus de deux ans de documentation avant de s’attaquer à l’écriture de ce roman. Le livre émane un sentiment de fragilité et de chaleur en contraste avec cette cruauté qui persiste et enveloppe l’histoire comme une sorte d’atmosphère. Personnellement, je voudrais contredire ceux qui croient que la violence reste tout le temps aux aguets comme si elle était prête à jaillir. Moi, je dirais plutôt que dans le cas de ce roman, les personnages perçoivent la violence comme faisant partie de leur univers ; c’est un des ingrédients essentiels de ce monde tel qu’il est imaginé par Cupsa. Je suis persuadé que des catégories entières de lecteurs raisonneront avec lui. C’est mon cas, d’ailleurs, surtout que je suis originaire de la ville de Galati (sud-est) et j’ai mené une vie comparable à celle des protagonistes de Cupsa. Je fais partie d’une génération qui, à force de jouer librement en bas des immeubles, a fini par se former à l’école de la vie. Du coup, on connaît très bien l’univers décrit dans ce roman. En revanche, je me demande s’il demeure accessible aux enfants de nos jours. Et pour cause : j’ai remarqué récemment des arbres plein de mirabelles. Or, du temps de mon enfance, on les cueillait toutes. Pire : on les troquer : on en donnait un poing de mirabelles mûres en échange de trois vertes.
    (trad. Ioana Stancescu)

  • La presse estudiantine dans la Roumanie communiste

    La presse estudiantine dans la Roumanie communiste

    Instrument de propagande du régime communiste, la presse a été pour ce dernier une des principales préoccupations. C’était un domaine strictement soumis à la censure. La Direction générale de la presse et des publications avait pour mission de contrôler et de superviser tout ce qui était destiné au public. Cet organisme était subordonné au Comité Central du Parti Communiste Roumain.



    Malgré ce contrôle rigoureux, certains écarts par rapport à la politique officielle ont toujours existé, même s’ils n’ont pas été de nature à affaiblir le régime. Pourtant, l’obsession du danger que pouvait représenter la lettre écrite était si forte que l’on accordait à ces déviations plus d’attention qu’elles ne méritaient et les coupables étaient trop sévèrement punis pour leur insoumission. Ce fut le cas de la revue estudiantine « Amphithéâtre », publiée par l’Union des associations des étudiants communistes de Roumanie. L’adjoint au rédacteur en chef de cette revue, Constantin Dumitru, se rappelle comment la diffusion d’un de ses numéros fut interdite en raison de la présence, dans ses pages, de plusieurs poèmes écrits par Ana Blandiana et que l’on avait considérés comme des attaques dirigées contre le régime communiste.



    Constantin Dumitru: « Cela s’est passé en décembre 1984. En lisant les poèmes d’Ana Blandiana, j’eus une réaction instinctive. J’ai su que ces poèmes ne pouvaient être publiés. Une fois cette première réaction passée, je me suis dit: mais au fond pourquoi ne seraient-ils pas publiés ? Et j’en ai approuvé la publication. J’ai présenté le numéro de la revue à l’Association des étudiants communistes de Roumanie. Car ce n’était pas à nous d’approuver la publication de la revue. Lorsque la Direction de la presse a cessé d’exister, le feu vert était donné par les organismes centraux chargés du contrôle des publications, à savoir le Comité central de l’Union de la jeunesse communiste et le Conseil des associations des étudiants communistes de Roumanie. Nous, les rédacteurs en chef et adjoints, étions censés uniquement approuver, un à un, les articles qui nous étaient proposés. La publication, dans son ensemble, devait être soumise à une autre autorité, car les cadres du parti ne nous faisaient plus confiance, parce que nous étions des journalistes et nous pouvions faire des bêtises. Alors, il fallait que quelqu’un d’autre voie la revue avant sa publication. Moi, j’étais adjoint au rédacteur en chef de la revue « Amphithéâtre »; j’étais membre du Comité Central de l’Union de la Jeunesse Communiste et membre du Bureau du Conseil de l’Association des étudiants communistes de Roumanie, car — pour appeler les choses par leur nom — on ne pouvait occuper un poste de rédacteur en chef sans faire partie de la nomenklatura. La poétesse Constanţa Buzea, première épouse du poète Adrian Păunescu, se trouvait à la tête de la Section poésie. Tout ce qu’elle a fait, c’était d’approuver la publication de ces poèmes. Grigore Arbore était en charge du numéro respectif, mais c’est moi qui ai donné l’aval. »



    La revue « Amphithéâtre » était publiée en 7.000 exemplaires. 3.000 étaient distribuées dans les kiosques, un millier sous forme d’abonnements et 3.000 autres, payés par l’Union des Associations des étudiants communistes de Roumanie, étaient répartis dans les foyers estudiantins.



    Constantin Dumitru se rappelle comment le scandale a éclaté: « Je vais chez un ami plasticien, dans la mansarde Nifon, qui abritait quelques ateliers. Une fois là je n’arrive pas à m’abstenir de me vanter. Je lui montre directement les formes d’impression et je lui dis : « Voilà ce que j’ai fait », sans savoir qu’il travaillait pour la Securitate. Je m’étais donc dénoncé tout seul. C’est aussi la raison pour laquelle ils m’ont destitué, je me suis vanté que c’était moi qui avais donné l’aval. Et puis, ce qui devait arriver est arrivé. Moi, je suis parti à la montagne où j’ai appris que plusieurs réunions avaient lieu pour décider de mon limogeage, de mon exclusion générale. Une fois rentré à Bucarest, un collègue me donne un coup de fil pour me dire que je n’étais plus son chef et que je ne figurais désormais nulle part. Pendant plusieurs mois, c’était grâce à Radio Free Europe que j’apprenais les décisions qui me concernaient. Je fus licencié et exclu du parti le 15 janvier 1985. Je n’ai eu pas d’emploi pendant 3 mois. Je fus convoqué et embauché contre mon gré à la revue « La protection du travail ». Mon épouse qui était enceinte s’est vu destituer elle aussi. Elle devait payer d’une façon ou d’une autre. Au fond, j’avais un contrat que je n’avais pas respecté. Mais je ne me suis pas lamenté alors et je ne le fais aujourd’hui non plus. J’avais un salaire très grand, un chauffeur, une secrétaire, le tout pour apprécier le camarade Ceausescu. Et moi, je ne l’ai pas apprécié comme il fallait. J’ai depuis appris ma leçon quand il s’agit d’apprécier les politiciens. »



    Comme à l’époque personne ne pouvait être au chômage, Constantin Dumitru s’est vu embaucher par une revue ayant comme profil la protection du travail dans l’industrie, sans pour autant détenir une fonction dirigeante. Quelles ont été les répercussions du retrait de ce numéro de la revue « Amphithéâtre » ?



    Constantin Dumitru : «A l’époque, les photocopies n’étaient pas à la portée de tout le monde, comme c’est le cas aujourd’hui. Beaucoup de personnes devaient donner leur aval. Les photocopieurs faisaient l’objet d’une très stricte surveillance. J’ai été choqué d’apprendre plusieurs années plus tard, d’un officier de la Securitate, que 5-6000 copies avaient été faites aux poésies en question. Ce qui veut dire que le tirage de la revue avait été refait, il avait ainsi pratiquement doublé. Comme tant d’officiers de la Securitate ont dressé un nombre si grand de rapports, il était pratiquement impossible que Radio Free Europe ne soit pas au courant. Cette radio a d’ailleurs diffusé les poésies, mais uniquement après ma destitution. D’un certain point de vue, les communistes ont fait une erreur. S’ils n’avaient pas provoqué un si grand scandale, le fait serait passé inaperçu. « Je crois que nous sommes un peuple végétal, qui a vu un arbre se révolter ? » c’est là un fragment de la poésie en question. Elle était belle ».



    Après 1989, Constantin Dumitru a eu l’occasion de rencontrer l’auteure des poésies ayant entraîné sa destitution: «Aussi étrange que cela puisse paraître, je ne connaissais pas Ana Blandiana. J’avais fait publier quelques-uns de ses textes, mais je ne la connaissais pas personnellement. Elle, n’en a pas été punie, moi si. Son volume « Motanul arpagic » est d’ailleurs paru un peu plus tard aux Editions Ion Creanga et d’autres personnes ont été destituées. En 1990, j’ai rencontré le poète Mircea Dinescu au siège de l’Ambassade des Etats-Unis et il m’a dit : « Eh mec, regarde, c’est Ana Blandiana, ton amie. Il ne croyait pas que je ne la connaissais pas. Et il s’est adressé à Ana Blandiana en lui disant que c’était moi la personne qui avait fait publier sa poésie dans la revue « Amphithéâtre ». Et Ana Blandiana a eu une réplique que j’admire de tout cœur « C’est son affaire à lui! ». Et je me suis rendu compte que c’était en effet mon affaire à moi. Moi, j’avais fait mon devoir et je soupçonne qu’elle avait fait de même ».



    Constantin Dumitru a appris une leçon qui allait profiter à d’autres aussi. Quand on dit la vérité, aussi désagréable qu’elle soit, aucun prix n’est trop élevé à payer car la récompense sera sur mesure. (trad. : Dominique, Alexandra Pop)