Tag: populisme

  • Populisme et néolibéralisme (III)

    Populisme et néolibéralisme (III)

    Cette semaine troisième volet de notre discussion avec notre invité, David Cayla, économiste et enseignant à l’Université d’Angers, à l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage : Populisme et néolibéralisme. Le populisme est devenu un phénomène d’ampleur dans les pays Occidentaux. Comment le comprendre et surtout comment le comprendre dans une articulation avec le néolibéralisme dominant ? C’est à cette question que nous répondrons.

  • Populisme et néolibéralisme (II)

    Populisme et néolibéralisme (II)

    Cette semaine nous continuons notre discussion avec notre invité, David Cayla qui est économiste et enseignant à l’Université d’Angers, à l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage : Populisme et néolibéralisme. Le néolibéralisme est un mode de pensée politique pluriel qui a imposé certaines règles de gouvernement. Mais ces règles paraissent cependant prendre l’allure d’un carcan. C’est peut-être l’heure de faire un bilan pour penser autrement les politiques économiques et le rapport entre politique, économie et société.

  • Populisme et néolibéralisme (I)

    Populisme et néolibéralisme (I)

    Les termes populisme et néolibéralisme sont très souvent opposés dans les analyses politiques de la situation actuelles. Pourtant ces deux phénomènes coexistent aujourd’hui dans une grande partie des pays d’Europe et en Amérique du Nord. Il convient donc de s’interroger sur leur articulation. C’est ce que propose notre invité, David Cayla qui est économiste et enseignant à l’Université d’Angers, dans son dernier ouvrage.

  • Le retour de l’extrême-droite (III) : détour par la Turquie

    Le retour de l’extrême-droite (III) : détour par la Turquie

    Cette semaine nous continuons à scruter le retour de l’extrême droite, en nous intéressant à un cas assez particulier et en même temps proche de nous : celui de la Turquie. En effet, ce grand pays, situé au croisement d’enjeux géopolitiques, a, depuis quelques années, renoué avec l’autoritarisme et le conservatisme. Si la Turquie n’est pas étrangère à un régime politique dur, ses fondations, en tant que nation, renvoient à une forme de modernisation contraire aux nouvelles doctrines appliquées dernièrement. Comment expliquer cette évolution ? Avec notre invité, Sergiu Miscoiu qui est professeur des universités et analyste politique.



  • L’UE restera-t-elle forte et unie ?

    L’UE restera-t-elle forte et unie ?

    Réunis en fin de semaine à Rome, pour marquer les 60 ans écoulés depuis la création de l’UE, les leaders européens ont adopté une déclaration commune, renouvelant leur engagement européen d’agir ensemble pour une Europe plus puissante et plus résistante aux défis qu’elle doit relever. De l’avis des commentateurs, ce fut un appel à l’unité et à la solidarité, de sorte que tous les citoyens de l’UE constatent rapidement des changements positifs et retrouvent la confiance dans l’avenir européen. Un tel engagement était nécessaire, dans le contexte trouble engendré par le Brexit et par l’apparemment faible capacité des institutions et des leaders politiques communautaires de gérer les crises, telles la migration, le terrorisme ou encore les décalages de développement entre les Etats membres.



    Hôte du sommet anniversaire, le premier ministre italien, Paolo Gentiloni, a affirmé que cette déclaration était un pas en avant pour l’Union et une base pour les futures réformes. A son avis, ce fut l’occasion de confirmer les valeurs et les objectifs communs, l’unité des Etats membres et l’importance de renforcer la coopération lorsqu’il est nécessaire et possible. Les 27 chefs d’Etat et de gouvernement ont été reçus aussi par le Pape François, qui a attiré l’attention sur le fait que l’Europe était confrontée à un vide de valeurs et qui a condamné le populisme anti-immigration et l’extrémisme.



    Evoquée antérieurement comme une possible nouvelle structure de l’UE et reçue avec réticence par les pays de l’Est, « l’Europe à plusieurs vitesses » ne figure plus dans la Déclaration de Rome ni dans le discours des leaders européens — a souligné le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, à l’issue du sommet tenu dans la capitale italienne. Klaus Iohannis : « Si nous avions accepté l’Europe à deux vitesses, tôt ou tard, la seconde vitesse aurait été celle de l’Est. Sans doute, cela aurait éveillé des craintes profondes chez les Européens de l’Est, dont celle d’être laissés en arrière. Nous n’avons pas le droit de laisser l’Union à arriver dans un état où les Européens commencent à craindre le projet européen, au lieu d’être optimistes et confiants dans leur projet ».



    Par la suite, en se penchant sur le sommet de l’Union lors d’une région à l’Académie de la Roumanie de la capitale italienne, le président Iohannis a affirmé que l’UE devait rester unie et forte et permettre aux autres Etats d’adhérer aux principes de cette communauté. Optimiste, le chef de l’Etat Roumain estime qu’il est possible de rendre la crédibilité au projet européen, mais uniquement dans son ensemble, et non pas par groupes, ni par cercles restreints ou concentriques. L’objectif de la Roumanie est d’œuvrer pour une UE puissante et solidaire. Klaus Iohannis : « Je crois qu’il faut communiquer mieux et plus souvent sur ce que l’UE représente pour les gens. Il faut ramener au premier plan les avantages, souvent ignorés car considérés comme sous – entendus, du fait que nous faisons partie de cette grande famille européenne ».



    Le président a également annoncé que des consultations seraient organisées avec les représentants des partis politiques roumains au sujet de l’avenir de l’UE. (trad. Valentina Beleavschi)

  • L’UE, quelle direction?

    L’UE, quelle direction?

    L’émergence du populisme à travers l’Europe et les États-Unis, la crise provoquée par le Brexit, les défis que pose la nouvelle administration américaine par rapport aux règles commerciales – ce sont là autant de sujets d’inquiétude pour la chancelière allemande et le président français qui se sont retrouvés récemment à Berlin pour une rencontre bilatérale. « L’Europe se confronte à de grands défis intérieurs et extérieurs qui ne peuvent être relevés que si les Etats membres, les institutions européennes, les principaux acteurs économiques et la société civile se disent prêts à coopérer afin d’assurer la stabilité et la prospérité des citoyens européens », ont lancé à l’unisson les deux leaders dans un discours pro-unité.

    On ne saurait pourtant ignorer les aspects financiers qui pèsent lourd dans le contexte actuel. L’union économique et monétaire repose sur une coordination des politiques fiscales des Etats membres, sur une politique monétaire commune et la circulation d’une monnaie unique – l’euro. Pourtant, il est important de préciser que malgré un effort collectif pour préserver un marché européen commun, il reste parmi les 28 des pays tels la Grande Bretagne, le Danemark et la Suède qui ont refusé leur passage à l’euro, tandis que d’autres n’accomplissent pas encore les critères d’adoption. La dernière crise économique a mis en évidence les défaillances de la monnaie unique, opine l’économiste Joseph Stiglitz, lauréat du Prix Nobel. A son avis, susceptible d’amener plutôt des divergences que des convergences, la structure d’organisation européenne actuelle est incapable de relever les défis posés par l’existence d’un groupe hétérogène de pays, utilisant la même monnaie, alors que l’intégration économique est surclassée par l’intégration politique.

    Après avoir démontré, l’an dernier, sa capacité à tenir tête aux problèmes mondiaux, l’économie européenne devrait poursuivre sa reprise cette année et en 2018: pour la première fois depuis près de dix ans, les économies de tous les États membres de l’UE devraient croître sur l’ensemble de la période (2016, 2017 et 2018), selon les prévisions d’hiver récemment rendues publiques par la Commission européenne. De l’avis du commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, «l’économie européenne a prouvé sa résistance devant les nombreux chocs qu’elle a subis tout au long de l’année dernière. Bien que la croissance économique se maintienne, le taux de chômage et celui des déficits est à la baisse. Pourtant, vu le degré si élevé d’incertitude, il est important de recourir à tous les instruments politiques afin de soutenir l’économie européenne».

    De l’avis des analystes, la cohésion européenne semble menacée aussi bien par la décision de Londres de quitter la grande famille que par d’autres décisions, telles les quotas de réfugiés fixés pour chaque pays. Il arrive de plus en plus souvent que les médias alertent sur la possibilité que d’autres Etats suivent l’exemple de la Grande Bretagne et quittent le bloc communautaire. C’est un aspect qui domine les discours politiques en cette année électorale.

    L’eurodéputé Iuliu Winkler, vice-président de la Commission chargée du Commerce international au Parlement européen, explique : « Les mesures contre la crise ont laissé la porte ouverte au populisme, en creusant des failles déjà existantes entre l’Est et l’Ouest, le Nord et le Sud. Et je pense aux différences par rapport à la culture du travail ou encore par rapport à la rigueur budgétaire ou tout simplement par rapport aux réactions de ceux contrains à passer 50 ans de leur vie du mauvais côté du Rideau de fer. Mais, comme si tout cela ne suffisait pas, l’Europe a reçu un coup encore plus dur il y a deux ans quand elle s’est vue prise d’assaut par des vagues de réfugiés. La crise migratoire a aggravé toutes les autres crises».

    Iuliu Winkler rappelle que deux événements majeurs ont marqué 2016: le résultat du référendum britannique et celui des élections américaines. En plus, dans quelques semaines, la première ministre britannique, Theresa May, fera l’annonce officielle du déclenchement du Brexit, un événement lourd de conséquences pour l’UE. Du coup, 2017 s’annonce déjà une année tumultueuse. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Les évolutions d’un parti “populiste” en France

    Les évolutions d’un parti “populiste” en France

    Dès que l’on parle de populisme, en France, c’est le Front national qui vient à l’esprit. Souvent décrit comme un monolithe, ce parti a pourtant connu une histoire assez longue. Après être revenu sur sa constitution et la première phase de son histoire, nous aborderons sa transformation récente. Ceci nous permettra de comprendre ses succès électoraux. Nous serons accompagnés par Sergiu Miscoiu qui est maître de conférence à l’Université de Cluj et spécialiste reconnu de ces questions.

    Pour aller plus loin:

    Sergiu Mișcoiu, Au pouvoir par le « Peuple » ! Le populisme saisi par la théorie du discours, L’Harmattan, Paris, 2012, P. 140

    Sergiu Mișcoiu, Le Front National et ses répercussions sur l’échiquier politique français 1972-2002, Editura Fundaţiei pentru Studii Europene, Cluj-Napoca , 2005, P. 123

  • Qu’est-ce que le populisme ?

    Qu’est-ce que le populisme ?

    Aujourd’hui le café des francophones se penche sur un phénomène politique contemporain : le populisme. Le populisme semble avoir envahi la relation entre les électeurs et les élus, entre la société et le pouvoir. Pourtant il est difficile de savoir s’il s’agit d’un phénomène réel, profond ou un effet d’opportunisme politique. Pour en savoir plus nous avons invité un spécialiste de la question, Sergiu Miscoiu, qui est maître de conférence à l’Université de Cluj.

  • Qui a peur des eurosceptiques?

    Qui a peur des eurosceptiques?

    L’euroscepticime, le populisme et même l’extrémisme progressent au sein de l’UE — situation déjà anticipée par les sondages et confirmée par les élections européennes déroulées au mois de mai.



    Dans le nouvel exécutif communautaire, le Groupe du Parti Populaire Européen (chrétien et démocrate) se maintient en tête, suivi par le Groupe de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates. Les libéraux demeurent le troisième groupe dans le nouveau Parlement européen, talonnés par les Verts. Tous les 4 groupes ont pourtant perdu des sièges par rapport à l’exécutif antérieur. La gauche radicale monte en flèche, tout comme le Groupe Europe libertés démocratie, constitué autour du parti pour l’indépendance du Royaume Uni (UKIP). Bref, les résultats des élections ont confirmé les craintes de ceux qui craignent les partis europhobes et eurosceptiques.



    Et on a, d’ailleurs, de fortes raisons de les craindre: les formations politiques mentionnées représentent une voix qui critique ce que l’Europe est devenue de nos jours et véhicule de nombreuses idées « contre »: ils sont contre l’immigration, ils contestent l’espace Schengen et la libre circulation des personnes, ils prônent le renoncement à l’euro, qu’ils considèrent comme le principal responsable de la crise économique en Europe; enfin, ils n’excluent pas l’idée de laisser l’UE s’effondrer.



    Il n’est donc pas étonnant que ces mouvements radicaux et anti-UE séduisent et réussissent à convaincre de plus en plus d’Européens — affirment les analystes de la publication DIÁRIO ECONÓMICO — car ceux qui gouvernent ont raté beaucoup trop d’attentes et permis à un Bruxelles trop rigoureux de prendre les rênes, ils ont permis la fragmentation des économies européennes et d’ouvrir la voie à une Europe divisée entre les riches et les pauvres, entre les forts et les faibles, entre ceux qui commandent et ceux qui se soumettent.



    Et, face à tant d’incertitudes, qui ne deviendra pas sceptique quant à l’avenir de l’Europe?



    On a affirmé que ces élections européennes seraient différentes, y compris du point de vue de la campagne. L’analyste politique Bogdan Chirieac explique: « La campagne a été ciblée sur la post-crise économique. On n’a donc pas parlé de l’avenir de l’Europe, mais de l’immigration, du chômage, des emplois, donc de questions de politique intérieure, plutôt spécifiques à chaque Etat. A mon avis, les résultats de ces élections et la campagne qui les a précédées ne sont pas une raison de fierté pour l’Europe. »



    Chose surprenante, la présence aux urnes a été meilleure par rapport au scrutin d’il y a 5 ans — précise l’analyste Cristian Pârvulescu : « En Europe, en général, et en Roumanie, en particulier, est-ce ou non un signe que les Européens se sont mobilisés contre l’Europe ? A en juger d’après les résultats en France, on répondait par l’affirmative. Si l’on prend en compte les résultats de Roumanie ou de Belgique, la situation semble beaucoup plus compliquée. L’extrême droite anti-européenne gagne des mandats importants et pourtant, les principaux partis politiques européens contrôlent toujours, de loin, le Parlement européen. »



    Les élections de Roumanie n’ont pas apporté de mandats pour renforcer les rangs des eurosceptiques. Quel a été le grand enjeu de ces élections pour le PE en Roumanie ? Réponse avec Bogdan Chirieac : « Un seul enjeu en Roumanie : les élections présidentielles prévues en automne. Rien d’autre. Nos politiciens n’ont tout simplement pas réussi à éveiller l’intérêt des Roumains pour les élections européennes. Ce fut un combat terrible sur des thèmes de politique intérieure, en fait même pas de politique intérieure, mais d’attaques à la personne entre monsieur Băsescu et monsieur Ponta. Ce sont eux qui ont occupé toute la scène politique et la scène médiatique, et les résultats ont été en conséquence. Ce fut une campagne pro et anti-Băsescu. Le grand gagnant, c’est le Parti Social Démocrate ,et les perdants, le Parti National Libéral et le Parti Démocrate Libéral parce que le Parti du Mouvement Populaire et le résultat qu’il a obtenu font sortir monsieur Băsescu de la politique active, selon moi ».



    Jusqu’ici, la Roumanie a visé surtout des fonctions de moindre importance au PE — vice présidents de commissions ou de délégations. Quelle sera sa tendance dorénavant ? Bogdan Chirieac : « Je ne crois pas qu’il y aura des modifications spectaculaires. Pensez que nous avons eu un super-commissaire à l’Agriculture, Dacian Cioloş, qui a agi, tout premièrement, en tant que commissaire européen, et non pas comme un envoyé de la Roumanie auprès de la Commission européenne. Les normes européennes sont donc satisfaites, alors que les normes roumaines et en général celles de toutes les nations qui ont des gens qui occupent de telles fonctions devraient être satisfaites différemment. Il ne faut donc rien attendre des Roumains qui ont de hautes fonctions à Bruxelles — ils seront tout d’abord des critiques acerbes de la Roumanie ».



    La Roumanie envoie 32 représentants au PE. L’alliance électorale de gauche, PSD — Union Nationale pour le Progrès de la Roumanie — Parti Conservateur, au pouvoir, gagnante du scrutin, a remporté 16 mandats. Les partis de l’opposition de centre droite, PNL et PDL, en ont six, et respectivement cinq. L’Union Démocratique des Magyars de Roumanie (partenaire au pouvoir) a obtenu deux mandats, comme le PMP (pro présidentiel, d’opposition). La liste est complétée par l’indépendant Mircea Diaconu, apparition surprenante dans un monde dominé par des structures de parti. (Trad. Ligia Mihaiescu, Dominique)