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  • Les traditions du jour de Saint Procope

    Les traditions du jour de Saint Procope

    Chaque année, le
    8 juillet les Roumains des communautés rurales célébraient Le Jour du Loup. Le
    nom traditionnel de la fête était « Precup ». Son origine est
    préchrétienne, mais plus tard le jour a été lié à la fête liturgique des Saints
    Pierre et Paul (marquée le 29 juin). Et puis, le début du mois de
    juillet est la période de l’année où le loup est actif. C’est pourquoi
    les gens respectaient la fête de Saint Procope, celui qui, selon les légendes
    populaires, pouvait intervenir sur les animaux de proie pour défendre
    les foyers. Tant Saint Pierre, que le personnage de l’imaginaire populaire
    appelé « Pricopie » (Procope en français) étaient responsables pour
    les phénomènes météorologiques extrêmes caractérisant le mois appelé en
    roumain « Le Four ». Dans la tradition populaire, Procope (soit
    « Pricopie » ou « Procopie » en roumain) est respecté, car
    il veille au murissement des récoltes agricoles et il protège les cultures et
    les foyers de la foudre et de la grêle. Il avait aussi le
    pouvoir de faire les champs porter leurs fruits et de transformer la grêle en
    gouttes d’eau avant qu’elle ne tombe sur le sol.


    Si sa fête n’est
    pas respectée, on dit que Procope lance de la chaleur et sèche le grain avant d’être
    récolté. Les habitants des monts Apuseni pensent même que ceux qui n’observent
    pas les rituels de « Precup » peuvent être emportés par des vents
    violents. L’ethnologue Florin-Ionuț Filip Neacșu nous explique :


    « Le calendrier des fêtes
    traditionnelles roumaines a plusieurs jours dédiés au loup, à la fois en
    automne et en été, autour du 8 juillet. Dans le calendrier chrétien ces fêtes
    se chevauchent avec la fête du Saint Procope. Les Roumains assimilaient ce
    saint à une divinité préchrétienne, le loup, qui à cette époque de l’année
    influençait le murissement des cultures céréalières, c’est-à-dire qu’il
    accélérait la maturation des récoltes de blé. Ainsi, le blé était-il bien mûri
    et n’était pas attaqué par des ravageurs. C’est une croyance très répandue en
    Moldavie (est) et en Bessarabie (nord-est), mais aussi en Dobroudja (sud-est).
    En Munténie et Olténie (sud) et au Banat (ouest), dans les régions de Crișana (nors-ouest)
    et de Maramureș (nord)à, le jour de « Precup », il ne fallait pas
    travailler, car la grêle ou les pluies torrentielles pouvaient détruire les
    récoltes. On croyait également que ce jour-là, le coucou ne chantait pas, mais chassait
    les moineaux. Cette fête à la fin de l’été et avant la récolte est observée
    aujourd’hui dans peu de communautés et surtout par les personnes âgées. Elle
    est pourtant mentionnée dans les musées ethnographiques et dans
    les livres spécialisés, pour la faire connaître aussi à la jeune
    génération »



    Le jour
    du « Precup », on ne travaillait pas les champs et on ne lavait pas le
    linge. Il était interdit de filer la laine, pour que les loups n’attaquent
    pas les troupeaux. Il était également interdit de couper avec les ciseaux, le
    couteau ou la faux, car les loups pouvaient aussi attaquer les gens pendant
    cette période. Pour s’assurer que toute la famille suivait ces restrictions,
    les gens cachaient tous les objets du foyer qui coupaient. Le jour du loup ou le
    « Precup » reste, dans le calendrier populaire roumain l’une des
    fêtes estivales les plus importantes, même si la plupart des règles strictes
    imposées à ce jour ont disparu de nos jours. (trad. Andra Juganaru)