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  • Bilan de la première présidence roumaine du Conseil de l’UE

    Bilan de la première présidence roumaine du Conseil de l’UE

    Pour la première fois depuis son adhésion à l’espace communautaire, en janvier 2007, la Roumanie a assuré, lors de la première moitié de l’année en cours, la présidence du Conseil de l’UE. Une présidence énergique et à succès, selon Donald Tusk, le président sortant, et pendant laquelle Bucarest a réussi à finaliser à succès 90 dossiers en l’espace de 100 jours.

    La première partie du mandat roumain a été consacrée à la finalisation de ces dossiers, parce la campagne pour les élections européennes des 23-26 mai suivait, avec toutes les conditions restrictives spécifiques à une période préélectorale. L’Union bancaire, l’amélioration du régime de travail et des droits sociaux, l’approfondissement du marché unique, la décarbonisation des transports, les progrès dans la consolidation de l’Europe numérique et la directive sur le gaz ne sont que quelques-uns des dossiers mentionnés.

    Des dossiers difficiles, complexes, négociés par la Roumanie, et qui a réussi à les finaliser. Bucarest a lutté contre la désinformation et pour assurer des élections libres et correctes. Non dernièrement, la présidence roumaine a contribué à l’objectif d’une Europe plus sûre, par la promotion de dossiers qui améliorent la sécurité des cartes d’identité ou qui renforcent la Police aux frontières et les garde côtières au niveau européen.

    La Roumanie s’est également investie de manière active dans les négociations pour le Brexit ; ainsi, 15 propositions législatives censées limiter les effets d’un éventuel retrait sans accord du Royaume Uni ont été finalisées et adoptées durant le mandat de la Roumanie. Elles visent à protéger les citoyens et le milieu d’affaires. Le sommet européen organisé le 9 mai, à Sibiu (centre), et apprécié par les leaders communautaires, demeure un moment spécial du mandat de la Roumanie. Tout le monde s’est investi avec bonne foi et a contribué au succès de la présidence roumaine du Conseil de l’UE, a déclaré le président Klaus Iohannis, soulignant le rôle particulier de l’équipe de la Roumanie qui a travaillé à Bruxelles.

    Ce qui a d’ailleurs été remarqué aussi par l’ambassadrice roumaine à Bruxelles, Luminiţa Odobescu : « C’est un immense travail de mes collègues de Bruxelles, de mes collègues de Bucarest, un travail d’équipe, un effort immense. C’est un effort de la diplomatie roumaine et il est très important de le reconnaître : la diplomatie a été à la hauteur, et ce n’est pas moi qui le dis, en tant que membre du corps diplomatique, mais les autres. Il est important, quand on a bien fait les choses, de le reconnaître, et je souhaite remercier mon équipe d’ici, de Bruxelles. Ce sont des jeunes qui ont abordé cette présidence avec beaucoup d’enthousiasme, avec beaucoup de fierté, de motivation et d’entêtement – je pense que c’est le bon mot -, et finalement, cela a été visible dans les résultats obtenus. »

    « Par les 90 dossiers fermés, nous avons prouvé être une présidence qui livre des résultats concrets pour les citoyens européens », a souligné la représentante roumaine à Bruxelles. « A la fin de la présidence, je peux affirmer de manière symbolique qu’un Etat membre donne la preuve de sa maturité et entre dans une autre étape de son évolution dans l’Union. Et le chapitre d’expertise gagné par toutes les institutions concernées par ce processus de quelques années – parce que les préparatifs pour ce mandat commencent beaucoup d’années à l’avance – doit continuer d’être fructifié afin de promouvoir les intérêts de la Roumanie dans l’Union européenne », a encore ajouté l’ambassadrice Luminiţa Odobescu. (Trad. Ligia Mihaiescu)

  • La semaine du 18 au 23 juin 2018

    La semaine du 18 au 23 juin 2018

    Tensions politiques à Bucarest

    La Chambre des députés de Bucarest, en sa qualité d’assemblée décisionnelle, a adopté lundi, à la va-vite, les modifications du Code de procédure pénale, que le Sénat avait lui aussi validées la semaine précédente. Parmi elles, le fait que la sentence d’acquittement prononcée en première instance ne peut être modifiée en l’absence de nouvelles preuves. En plus, il sera interdit de dévoiler, pendant l’enquête pénale, tout aspect relatif aux faits et aux personnes visées, alors que le placement en détention provisoire sera permis uniquement s’il est justifié par des preuves et des indices solides. Les députés ont également décidé que la durée des poursuites pénales ne pourra pas dépasser une année, le dossier devant être automatiquement classé si les procureurs n’arrivent pas, dans ce laps de temps, à envoyer devant la justice la personne concernée. Pour leur part, les représentants de la majorité parlementaire affirment avoir transposé dans la législation les décisions de la Cour Constitutionnelle de Roumanie, les directives européennes relatives à la présomption d’innocence et les observations des associations professionnelles.

    Le Parti national libéral et l’Union Sauvez la Roumanie ont annoncé qu’ils allaient attaquer devant la Cour constitutionnelle le projet législatif, vu que certaines modifications mettent en danger l’acte de justice. Une démarche similaire a été initiée aussi par la Haute Cour de Cassation et de Justice. Entre temps, des milliers de Roumains sont descendus mercredi dans les rues de Bucarest et des grandes villes du pays pour protester contre les modifications des lois de la Justice et du Code de procédure pénale opérées par la majorité parlementaire de la coalition PSD – ALDE. Les protestataires ont scandé des slogans anti-gouvernementaux, demandant la démission du cabinet et l’organisation d’élections anticipées. De l’avis des manifestants, mais aussi des représentants de l’opposition, à savoir le Parti national libéral, l’Union Sauvez la Roumanie et le Parti du Mouvement populaire, l’actuel exécutif dirigé par Viorica Dancila serait coupable de la destruction de la Justice et de l’écroulement de l’économie. C’est pourquoi les trois formations de droite ont déposé au Parlement une motion de censure contre le gouvernement. Elle sera lue lundi devant le plénum du Parlement, pour être ensuite débattue et votée mercredi. En théorie, les partis au pouvoir disposent du nombre de voix nécessaires pour que la motion soit rejetée. Seul bémol, le PSD, qui mène la coalition gouvernementale de Bucarest, est actuellement secoué par la condamnation de son président Liviu Dragnea. Celui-ci a écopé jeudi d’une peine de trois ans et six mois de prison ferme. Selon ce verdict qui n’est pourtant pas définitif, le leader social-démocrate serait coupable d’instigation à abus de fonction, pour des faits commis à l’époque lorsqu’il était président du Conseil départemental de Teleorman (sud). Il aurait arrangé l’embauche fictive de deux membres du parti à la Direction d’Assistance sociale et de protection de l’enfance. Bien que rémunérées de fonds publics, les deux femmes auraient travaillé exclusivement pour le PSD. Ce que le leader social-démocrate nie.

    Préparatifs pour la présidence tournante de l’UE

    Sur cette toile de fond, extrêmement tendue, la Roumanie se prépare aussi pour assurer, à compter du 1er janvier prochain, la présidence tournante du Conseil de l’UE. Au cours des 6 mois de son mandat, Bucarest se propose entre autres d’assurer le développement durable et équitable pour tous les Etats membres et d’obtenir des résultats concrets pour les citoyens européens, a affirmé Mme Viorica Dancila, premier ministre, mercredi lors d’un discours devant le Parlement. A son tour, le ministre chargé des Affaires européennes, Victor Negrescu, s’est rendu cette semaine à Bruxelles pour assurer les responsables européens que la Roumanie était prête à assumer son mandat. Il s’est entretenu avec plusieurs commissaires européens sur les priorités de Bucarest qui visent de domaines tels le budget et le ressources humaines, l’énergie et la concurrence. La Roumanie souhaite que la politique de cohésion, qui est étroitement liée à la convergence économique, sociale et territoriale, devienne l’élément central du budget européen, a encore affirmé Victor Negrescu. Pour ce qui est de la politique agricole, Bucarest souhaite adopter des mesures à même de réduire les décalages en matière de subventions et soutenir les fermiers et les exploitations agricoles compétitives qui proposent au marché européen des produits de qualité. La recherche et l’innovation figurent aussi parmi les priorités de la Roumanie, qui plaidera pour l’accès égal et équitable aux ressources du domaine ou encore pour des salaires égaux pour tous les chercheurs, quel que soit leur pays d’origine.

    Les pluies torrentielles et les phénomènes orageux causent des dégâts à travers la Roumanie.

    Cela fait déjà plusieurs années que les Roumains sont confrontés à des phénomènes météorologiques atypiques pour le climat tempéré continental de leur pays. Le printemps et l’automne sont des saisons quasi-inexistantes, l’été les températures sont particulièrement élevées, alors qu’en hiver la neige a presque complètement disparu de certaines régions. Par ailleurs, de nouveaux phénomènes météorologiques sont apparus en Roumanie, comme les tornades par exemple. Depuis une semaine, sur toile de fond de températures beaucoup plus élevées que les moyennes du mois de juin, des phénomènes orageux intenses ont été enregistrés à travers le pays. Les pluies et orages ont causé des ennuis : des dizaines de ponts ont été emportés par les eaux qui ont couvert nombre de routes, rues et terrains agricoles. Des dizaines d’habitations, celliers et sous-sols ont été inondés. La pluie a aussi endommagé fontaines, voitures et segments entiers de routes départementales. Plusieurs dizaines de localités ont été plongées dans le noir, y compris des quartiers de Bucarest, où les pluies torrentielles ont inondé rues et boulevards, perturbant le trafic. (Trad. Alex Diaconescu, Valentina Beleavski)

  • L’agenda de la future présidence roumaine du Conseil de l’UE

    L’agenda de la future présidence roumaine du Conseil de l’UE

    Entrée dans l’Union européenne en 2007, la Roumanie assumera, pour la première fois, la présidence tournante du Conseil communautaire dans la première moitié de l’année prochaine. Le ministre roumain délégué aux affaires européennes, Victor Negrescu, a présenté, mercredi, devant les commissions parlementaires spécialisées, une première sélection des priorités de ce mandat. Il a ainsi mentionné quatre axes principaux, à savoir l’Europe de la convergence, l’Europe de la sécurité, l’Europe – acteur global et l’Europe des valeurs communes.

    Le premier dossier, celui de la convergence, parle du développement durable, de la réduction des décalages de développement, de l’occupation de la main d’œuvre et des droits sociaux, de l’innovation et de la numérisation, de la connectivité et de la compétitivité de l’UE.

    Le dossier intitulé « L’Europe de la sécurité» porte sur la sécurité intérieure de l’espace communautaire, la gestion de ses frontières extérieures, le fonctionnement de l’espace Schengen et ses défis actuels, sans oublier la cyber-sécurité.

    Le 3e axe du mandat de la Roumanie, à savoir « l’Europe – acteur global », se réfère aux politiques de sécurité et de défense commune, à l’efficacité de l’action extérieure de l’UE, à la politique de voisinage et ses engagements assumés internationaux.

    Enfin, le 4e dossier est celui de « L’Europe des valeurs communes ». Il inclut des questions liées à la solidarité, la cohésion et l’égalité des chances, mais aussi à la justice sociale, la démocratie, la liberté et le respect de la dignité humaine, la lutte contre le racisme, contre l’intolérance et la xénophobie, contre le populisme et l’antisémitisme.

    Le document réunissant ces 4 axes de la présidence roumaine de l’UE est en plein processus de validation. Il sera présenté en juin prochain au plénum du Législatif de Bucarest, par la première ministre Viorica Dancila.

    Pour l’instant, le ministre délégué aux Affaires européennes, Victor Negrescu, insiste sur la nécessité d’avoir un consensus national sur le texte final : « Ce document est le résultat d’une série de consultations publiques effectuées une année durant. Nous avons voulu y impliquer non seulement les représentants du Parlement de la Roumanie, mais aussi tous les gouvernements, ainsi que les représentants de l’administration présidentielle et ceux de la société civile. Sans doute, il faut aboutir à un consensus national, un consensus politique. Il est nécessaire de réussir à représenter de manière unanime nos intérêts en perspective de la présidence tournante de l’UE. Cette présidence a partiellement un rôle de médiateur et il est donc important pour nous de développer notre capacité d’écoute et d’interaction. »

    Pour sa part, la presse a une approche plutôt prudente quant à la capacité de la classe politique de Bucarest d’agir de manière unitaire et cohérente pendant le mandat de la Roumanie à la tête du Conseil de l’UE. Et pour cause : la cohabitation toujours plus compliquée entre le président de droite et le gouvernement de gauche, a récemment contaminé aussi des thèmes de politique étrangère. Déjà, officiellement, Bucarest ne s’exprime plus par une seule voix, mettent en garde les analystes. (Trad. Ileana Taroi, Valentina Beleavski)